Hollande rame à l’international
Le candidat Hollande essaye de se doter d’une stature internationale en se déplaçant dans différents pays européens. Stigmatisé par ses prises de position sur les riches et les financiers, le président du conseil général de la Corrèze peine à trouver des interlocuteurs étrangers crédibles. Cette semaine, il a connu un nouveau revers à Londres.
Sa visite londonienne a été un véritable camouflet pour François Hollande, qui a réalisé son manque de crédibilité en dehors des frontières de notre pays.
En séjour à Londres, le candidat n’a pas franchement ameuté les foules. Snobé par les journalistes et les politiques anglais, il a raté ce rendez-vous.
« Hollande, ici on ne sait pas qui c’est. Les Anglais connaissaient Dominique Strauss-Kahn, apprécié pour son centrisme. Depuis que Hollande s’est déclaré l’ennemi de la finance, il a progressé en notoriété mais fout la trouille », explique un journaliste local. « L’image de Hollande est encore terne. Il n’est pas invisible mais il lui reste à imprimer la conscience des Britanniques », précise The Independent.
Le candidat PS n’a donc pas pu rencontrer David Cameron, comme l’explique le journal britannique Times : « Downing Street a claqué la porte à une demande de l’équipe de Hollande. A Berlin, Angela Merkel qui soutient Nicolas Sarkozy a fait la même chose ».
Depuis le début de sa campagne, aucun chef d’état ou de gouvernement n’a daigné répondre à la demande de rencontre de François Hollande.
Même le journal de gauche, Libération, admet sa déception de voir son champion si peu pris au sérieux : « Après Madrid, Berlin, Bruxelles et Rome, Londres marque une nouvelle déception. »
Bien sûr, les aigris de l’équipe de campagne de François Hollande se réfugient derrière une fumeuse théorie du complot. « Il y a une énorme pression de Nicolas Sarkozy pour qu’il ne soit pas reçu. On le sait », a déclaré Elisabeth Guigou.
S’il était amer, le candidat socialiste s’est montré meilleur joueur que ses lieutenants. « Je ne suis pas fâché. Les chefs d’Etat et de gouvernement, j’attendrai d’avoir le vote des Français pour les rencontrer. Je ne suis qu’un candidat. Il y a un candidat sortant qui doit être jusqu’au bout le Président », a-t-il expliqué pour justifier le rejet qu’il inspire aux dirigeants mondiaux.
Cette justification sonne faux puisque les candidats des deux principaux grands partis, même quand ils étaient dans l’opposition, ont toujours été reçus par un certains nombre de dirigeants étrangers. On se souvient par exemple du voyage de Ségolène Royal en Chine, où elle avait été reçue comme il se doit, en tant que candidate.
Le problème de la campagne de François Hollande est plus profond : ses propositions démagogiques concernant le système financier et les impôts pour les plus riches, l’enferment dans un rôle d’altermondialiste un peu farfelu, et très dangereux, que les dirigeants européens et mondiaux ne prennent pas au sérieux.
Cette constatation est particulièrement vraie en Grande-Bretagne, où les politiques utopistes collectivistes sont très mal vues et où les propositions de François Hollande font rire ou effraient. Les journalistes anglais du Times ont même ridiculisé le slogan de campagne de François Hollande, Le changement c’est maintenant : « On ne dirait pas ça en anglais. Mais en français, ça ne veut rien dire non plus ».
Celui qui agit comme « Thatcher à Londres et Mitterrand à Paris », selon Nicolas Sarkozy, ne convainc pas les responsables politiques internationaux avec son habituel grand écart idéologique.
Mais Hollande ne devrait pas être pessimiste bien longtemps, il se dit qu’il pourrait, avec un peu de chance, rencontrer, un jour, le Premier ministre polonais. Il devrait même voir, bientôt, le maire d’un village de Corrèze…
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