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Accueil du site > Tribune Libre > « homo mondialistus : Un citoyen de Non Droit ?

« homo mondialistus : Un citoyen de Non Droit ?

>>> Ainsi, la poursuite de la prédation au profit des sponsors implique de pérenniser les politiques néolibérales en les rendant incontestables. « Pour ce faire, il convient de les inscrire dans la loi, et plus précisément dans la loi fondamentale qu’est la Constitution, pour réduire au maximum la possibilité de mise en œuvre de projets politiques alternatifs.<<<

Bernard Conte dans : La démocratie de copinage et l’anéantissement de la France (2) « mercredi 27 janvier 2016 sur Agoravox. »

L’ensemble du texte de Bernard Conte référencé dans le chapeau ci-dessus devrait être présent à l’esprit de chaque citoyen Français lorsque celui-ci élabore tout jugement de valeur (?) sur ceux qui gouvernent la France depuis 1974. Et par-dessus tout, avant de décider de tout comportement électoral significatif !

À l’heure où nous venons d’assister à la sortie théâtrale « côté jardin » (à gauche, bien entendu !) de notre ex Garde des Sceaux de la France, l’importance et l’excellence de cette analyse suggère les prolongements suivants, plus particulièrement sur la question du pouvoir régalien de la Justice.

Nous ne prendrons pour preuve de cette importance que son rappel de l’extension planétaire du système anglo-saxon de « soft Law » et de certains des effets qui en découlent désormais.

Il importe tout d’abord de savoir que ce concept de « soft law » est hérité en ligne directe du système anglo-saxon de « droit dit ». Or, ce système est fondamentalement différent de notre tradition Française de « droit écrit », lui-même issu des systèmes de droit rigoureusement écrit des Romains, puis des wisigoths (Alaric, Receswinthe etc.), puis des Burgondes (loi Gombette), puis des Francs (loi Salique) etc.

Il est clair qu’un système juridique basé sur les inévitables imprécisions qui découlent du « droit dit », se prête infiniment mieux aux « belle combinazioni » inhérentes au mondialisme mercantile et plus sournois que la moyenne, qu’un système basé sur le « droit écrit », par essence plus rigoureux. C’est pourquoi chaque personne tant soit peu avertie de l’évolution planétaire de la Justice de « droit dit » peut désormais se rendre compte… de son injustice !

 Dans sa montée en puissance, et si elle avait eu la moindre préoccupation d’honnêteté et de justice, l’hégémonie anglo-saxonne n’aurait jamais utilisé comme elle l'a fait son système national de « droit-dit » pour supplanter et finalement détruire le droit écrit des nations qui l’avaient adopté depuis des millénaires.

Lorsque l’Empire Romain a connu sa propre montée en puissance, il a connu des problèmes identiques à ceux rencontrés par l’empire anglo-saxon actuel ! Pour y faire face, il n’a pas tenté d’imposer son propre système, brutalement et en l’état, au monde d’alors. Il s’est au contraire résolu à diviser la fonction de Préteur Urbain, jusque-là en charge d’une Justice applicable aux seuls romains. Il a donc créé une seconde fonction de préteur, le « peregrinus » qui supervisa l’émergence du « jus gentium  », véritable ancêtre du droit international.

Quelles qu’aient été par la suite les violences faites aux peuples par les légions, qu’elle qu’ait été l’influence du « Vae Victis » qui s’est malheureusement perpétré jusqu’à l’Irak et à la Syrie d’aujourd’hui, les Romains n’en ont pas moins agit ainsi dans le respect du Droit et de l’Esprit éternel des Lois ! Ce genre d’élévation dans la pensée de la Loi et du droit a contribué à maintenir la puissance de l’Empire Romain et le rayonnement de la culture de Rome pendant près de deux siècles supplémentaires. Il n’en sera certainement pas de même pour la puissance de l’Empire anglo-saxon hérité des néo-conservateurs de tous poils !

Néanmoins, Il résulte maintenant de la situation ainsi crée une injustice internationale croissante, pour ne pas dire déjà généralisée. Cette injustice va de l’impossibilité reconnue mais cependant admise de retracer les responsabilités lors de la pollution de tout un littoral par un bateau au demeurant parfaitement identifié, jusqu’à la présence d’un président africain dans les geoles de la Cours Internationale La Haye alors qu’aucune autorité représentative d’une nation occidentale n’est actuellement poursuivie pour crime de guerre ; du moins à ma connaissance !

Mais sur un plan plus national, cette instauration du non-droit, relayée par les plus hautes autorités nationales, comporte des prolongements encore plus stupéfiants.

Ainsi, il ne se passe plus un jour sans que cette maîtresse-loi théoriquement sacrée que l’on nomme « Constitution » ne fasse l’objet d’une tentative nouvelle de bricolage nouveau au gré de n’importe quel nouvel intérêt politicien de circonstance ou de n’importe quelle lubie politiquement correcte ! Aucun de nos présidents de la République successifs n’a fait efficacement obstacle à cette nouvelle pratique de saccage juridique quotidien de la Constitution, saccage pourtant dévastateur pour le pays !

Ou bien encore, sur un plan plus populaire, des sociétés étrangères par ailleurs dûment représentées en France exercent leurs activités sur le territoire national tout en revendiquant leur inféodation … au droit américain !!! Et cela dure depuis des décennies sans qu’une quelconque autorité représentative de l’indépendance nationale ne se soit élevée contre cette situation.

Ou encore, plus anciennement, l’action de Mitterrand et de Me. Badinter en faveur de l’abolition de la peine de mort. Une action au demeurant toute à leur honneur, mais qui, incroyablement, n’a comporté la mise en place d’aucune peine de substitution. Les conséquences de cette seconde décision ne replacent pas seulement notre législation dans le droit fil de l’esprit de la « soft law » mondialiste ; elle contribue également à dépénaliser le crime et le délit. Dans quel but ? Et dans l’intérêt de qui ?

Pire encore ! L’équipe de m. Sarkozy (au demeurant avocat lui-même, ce qui ne manque pas de sel !) a balayé d’un revers de manche l’indépendance du parquet en plaçant les Procureurs de la République sous l’autorité du Ministère de la Justice, lui-même dépendant du premier ministre, lui-même nommé… par le Président !

Décision qui n'affecte pas seulement l'indépendance du parquet. Elle aligne du même coup notre système juridique français sur le système américain de droit dit !

Et que croyez-vous que fasse chaque nouveau président et chaque Garde des Sceaux successif pour remédier à ces incroyables bouleversements de la Justice et à la délitescence de notre Droit traditionnel ??? Qu’ils ou qu’elles soient adversaires ou amies politiques de leurs prédécesseurs, ils ou elles ne font.. R I E N ! Ils ou elles se contentent d’entériner systématiquement le saccage précédent !

 « Tous les gens de biens aiment le droit pour lui-même ! » (Cicéron). Nous pouvons en déduire que des gens capables d’imposer aux nations par la force des armes et par celle de la subversion un droit qui méprise les droits traditionnels nationaux préexistants, ne sont peut-être pas des gens de biens.

Conclusion, Bernard Conte, dans sa lucidité, sa concision et sa clarté, devrait avoir sa place sur nos bureaux, voire à côté de nos livres de chevet ; pour ceux, évidemment, qui s’intéressent encore au sort que l’on nous réserve à travers l’évolution de notre justice et de notre liberté !!!


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