Humanisme et Dignité

Ce n’est pas le moment de verser dans le sentimentalisme, mais voyons d’un peu plus près les faits.

Des milliers de réfugiés du Maroc à l’Afghanistan s’introduisent dans l’Europe via la Grèce.

Nous savons aujourd’hui les raisons de l’alliance entre l’Arabie Saoudite, le Qatar, et la Turquie contre la Syrie de Bachar, l’Irak et l’Iran.

Une vulgaire affaire de quelques milliards par jour récoltés grâce à un pipeline qui traverserait l’Iran, l’Irak et la Syrie, pour arriver à la méditerranée et qui concurrencerait les pays du golf… et le pétro-dollar !!!

L’Amérique dit « non », Poutine dit « oui » et on va faire la guerre pour cela.

Les peuples ? Ils s’en moquent.

Docteur Ali Candir, un réfugié syrien, explique dans un journal grec, pourquoi les réfugiés syriens préfèrent la Grèce pour fuir l’horreur et les atrocités de la guerre qui ravagent leur pays.

« Aux frontières Turko-bulgares, les policiers volent nos biens pour nous empêcher de passer. Aux frontières hongroises, c’est 4 ans de prison. En Albanie, c’est une mafia qui contrôle les frontières. »

Le Docteur syrien « remercie » la Grèce pour son accueil à Kavala et garde l’espoir d’atteindre l’Allemagne où « la femme la plus puissante du monde » ouvre largement les bras de ses usines pour exploiter une main-d’œuvre bon marché au bénéfice de ses compatriotes oligarques. (Elle est en tête de son partis : « Social – Démocrate »…et en tête de l’Europe …composée de pays « démocratiques »… Et il y a de l’humanisme dans tout cela …)

C’est un autre « humanisme » : Du cynisme moderne qui n’a rien à voir avec celui de Diogène. C’est encore une autre histoire.

L’esclavage existait en Grèce « le pays de la démocratie et de la liberté », mais il n’y avait pas des cadences infernales dans des usines fermées sans voir la lumière du jour. Grâce à une bonne éducation la liberté était à la portée même d’un esclave. Le meilleur ami d’Aristote, Hérmias, a pu étudier la philosophie à l’Académie de Platon et devenir le chef de sa ville natale !!!

C’est quoi une vie sans lumière, sans soleil ?

Après que la Grèce est rentrée dans l’Europe, l’Europe du nord (sans soleil) a colonisé les îles grecques qui font le bonheur de milliers d’ européens par le soleil et la lumière. Mais nous avons oublié « l’humanisme », fût-il un terme universitaire.

Lorsqu’on parle de la Grèce, il est question de « l’humanisme » né dans ce pays où il fait beau vivre : vivre ensemble et l’hospitalité est la colonne vertébrale de cette vision du monde.

Il est vrai que ce mot est bâtard. Il n’a rien d’humain ne serait ce que par sa terminaison : tous les « ismes » sont d’une barbarie remplie de fiel et de mépris pour la pensée.

Lorsque J.P. Sartre parle d’humanisme dans : « l’existentialisme est un humanisme » il tourne carrément son dos à la Grèce et ouvre ses bras à M. Heidegger, ce « petit homme » épris de philosophie grecque…

« Homines » est le mot ordinaire pour homme en plusieures langues et qui a remplacé le mot sacré de « ΑΝΘΡΩΠΟΣ ». Ce mot grec signifie : celui qui regarde vers le haut. (voir le Cratyle de Platon)

Dans la mythologie grecque « anthropos » est tombé du ciel. Sa patrie est là haut, dans le ciel, cette belle harmonie. Tombé ici-bas il doit travailler durement sur lui-même à travers les faiblesses et les vices qui taraudent l’espèce humaine pour retourner au ciel, retrouver sa patrie d’origine, où règne l’harmonie, la beauté et la paix. « Homines » est l’humain trop humain né de la terre où il doit retourner un jour et s’efforce d’apprendre l’ « humilité » (qui vient du mot grec « ΧΩΜΑ » homa qui signifie : terre, limon. HUMUS en latin). C’est-à-dire, accepter sa condition de mortel.

Eh bien, où est cette humilité entre une poignée de pillards super-puissants qui mettent le monde à feu et à sang pour leur bon plaisir et le peuple manipulé par la propagande des médias ordinaires. De quelle humilité et de quel « humanisme » parle-t-on ? Comment peut-on croire encore à cette poudre aux yeux que jettent les multinationales sous couvert de : « charity business » ?

Dire que l’on a sacrifié le Grec et le Latin au Lycée pour le remplacer par « les droits de l’homme », la « démocratie » ou « le mariage pour tous » drapeaux portés par les médias, juste assez pour faire des guerres sous prétexte de sauver le monde plongé dans les ténèbres.

Qui s’interesse à l’étymologie des mots pour comprendre la réalité ?

Est-ce que les « djihad-istes » ont reçu une éducation « human-iste » ? Ils auraient compris peut-être que “la guerre sainte” est celle contre nos passions pour atteindre le but suprême du sacré qu’est l’amour de son prochain.

Un tiers de la langue française est Grec, un tiers Latin et un tiers est Franc. Dernièrement d’autres influences se sont ajouter : l’anglais et le maghrébin.

Je viens à mon tour en tant que grec, remercier la France de ne pas avoir défigurer ce mot en lui ajoutant un –isme, ce qui détruirait la pensée : une pensée digne d’un « ANTHROPOS ».

Plusieurs lecteurs auraient préféré que je livre des nouvelles du front. Ma maison paternelle en Grèce se trouve à Lakki sur l’île de Leros là où les migrants débarquent tous les jours par centaines. Cela brise le cœur de celui qui en a un encore.

L’ « in-humanisme » avance à pas de géant !!!

Si le peuple grec a choisi le cœur et l’hospitalité pour les pauvres familles avec enfants en bas âge et laissent entrer les djihadistes que les U.S.A. et l’U.E. ont créé et soutiennent encore, il faut être aveugle pour ne pas voir ce qui se passe réellement.

Autrefois la guerre avait pour but de développer le courage, vertu cardinale et pour résorber les conflits internes d’un pays. Aujourd’hui, en 2016, la guerre est l’enjeu de la domination et de la main mise sur l’énergie : pétrole, gaz et nourriture.

Mais prenons de la hauteur. Pensons aux survivants de notre « humanisme »…