Inquiétants les drôles de drones d’Amazon…
Ils sont partout. Dans toutes les grandes surfaces. Il y en a de tout petit, tout mignon pour la maison. Il y en a des plus gros, plus joufflus, plus musclés, pour la cambrousse. Il y en a de loisir, il y en a de travail. « Ils », ce sont les drones, la dernière konnerie à la mode.
Amazon montre dans une video l’avancement de ses projets de livraison de colis par drones. Sur la vidéo de démonstration, on voit un mini-drone octocoptère transportant dans les airs des colis rangés dans de petites boîtes jaunes, depuis les entrepôts jusqu’aux clients vivant dans un rayon de 16 kilomètres et ayant passé commande sur le site d’Amazon. Les drones pourraient livrer des paquets allant jusqu’à 2,3 kg. On peut supposer que ces drones seront guidés automatiquement et se dirigeront vers leur lieu de livraison défini par ses coordonnés GPS. Sauf que le ministère de la Défense ne donnera pas son aval si jamais le cybermarchand demandait à livrer des colis en France grâce à de tels appareils. http://questions.assemblee-nationale.fr/q14/14-60941QE.htm
Sympas les drones ! C’est joli, c’est moderne, ça fait rêver. Et c’est utile. D’ailleurs EDF les utilisent, comme les entreprises de com, les télés (au Tour de France par exemple), mais aussi les entreprises agricoles, etc. C’est l’avenir disent certains.
Mouais… Ça peut aussi être dangereux. Très dangereux ! Une video russe fait un tabac sur Youtube. On y voit un quadricopter équipé d’une arme automatique détruire en quelques secondes un groupe de mannequins en plastique servant de cibles… Puis l’opérateur, fonce sur un décor représentant une réunion dans un bâtiment fenêtres ouvertes, pour vider son chargeur sur les 4 mannequins les réduisant en miettes. Sauf que cette vidéo est un montage d’effets spéciaux extrêmement réalistes. Mais cette vidéo interpelle tout de même…
La menace n’est pas négligeable. Avec 1 500 €, un peu d’ingénieries et une arme, un bon bricoleur peut fabriquer son propre drone tueur, soit un quadricopter très stable, soit un planeur, permettant d’aller beaucoup plus loin. En toute discrétion. In-dé-tec-tables les drones ! Ils ne font pas de bruits grâce à leurs petits moteurs électriques et les radars les confondent avec des pigeons ou des corbeaux. Les spécialistes disent qu’on peut tout de même brouiller les signaux qui télécommandent ces engins. Possible. Mais probablement pas rédhibitoire pour une organisation terroriste.
Imaginons trois, quatre, cinq ou six drones du genre « Amazon », porteurs d’une charge de 2 à 3 kg de Semtex ou 4 grenades défensives (qui tuent dans un rayon de cent mètres). En 2 ou 3 minutes, ces engins peuvent arriver par exemple sur le grand stade de Lyon (situé en pleine cambrousse) un jour de match. Ils lâchent leurs grenades sur la foule ou ils s’écrasent et explosent dans la foule des spectateurs bien rangés sur leurs étagères. On n’ose penser au carnage… Le stade peut évidemment être remplacé par tout rassemblement humain : foire, manif, défilé, concert géant en plein air voire plages bondées en été. Ce n’est pas de la mauvaise fiction : les djihadistes de Daech ont eu recours à plusieurs reprises à des petits drones vendus dans le commerce, équipés d’une sorte de crochet libérant une grenade. Les djihadistes français qu’on laisse gentiment revenir de Syrie et d’Irak (pour les « déradicaliser » les pauvres enfants prodigues !), entraînés à ce genre d’opération et fanatisés ne représentent-ils pas une menace redoutable ?
Bien sûr, l’État peut toujours interdire la vente et l’usage de ce type de drones pouvant emporter une charge. Mais qui va croire qu’un réseau de terroristes va se plier à ce genre d’interdiction ? MDR !
Mais on peut imaginer mieux, ou plutôt pire. L’an dernier le survol de plusieurs centrales nucléaires par des drones a défrayé la chronique. Qui les envoyait ? Dans quels buts ? Pas de réponse… Mais ceux qui les ont pilotés ont fait la démonstration qu’il était très facile pour ces engins de survoler voire de se poser dans les enceintes des centrales. Donc d’attaquer les bâtiments les plus sensibles ? Non. Ce n’est pas 3 kg de Semtex qui va percer le mètre d’épaisseur de béton plus l’épaisse fourrure d’acier interne d’un bâtiment réacteur. D’accord, mais…
Mais imaginons que quelques terroristes, techniciens nucléaires convertis par exemple, réussissent à infiltrer l’une des nombreuses sociétés de sous-traitance travaillant quotidiennement dans les centrales, y compris dans les secteurs les plus critiques. Imaginons que des drones se posent dans le vaste périmètre d’une de ces centrales et y déposent plusieurs fois 3 kg de Semtex ou équivalent. Que ces explosifs soient discrètement récupérés par les terroristes infiltrés et autorisés à se déplacer dans la centrale. Déposés à des points névralgiques, particulièrement sur les dispositifs de refroidissement du cœur, 8 à 10 kg suffiraient à déclencher la fusion du cœur. Bref, un Tchernobyl sur Rhône, sur Seine, sur Loire et plus si affinité…
Bon. Arrêtons et mettons en veilleuse notre imagination. Chacun sait – les nucléocrates nous le rabâchent à longueur de journée – que nos centrales sont totalement sûres, inviolables. Et que les drones ennemis, tout comme le nuage de Tchernobyl, respecteront les frontières !
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