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Accueil du site > Tribune Libre > IVème siècle : la basilique gauloise de Constantin

IVème siècle : la basilique gauloise de Constantin

L’idée d’une Gaule inculte qui aurait attendu Rome pour recevoir la civilisation est aussi absurde que cet effroyable mensonge qui consiste à dire que les invasions barbares auraient tout détruit sur leur passage et que les seuls vestiges de notre passé antique seraient à rechercher sous terre. Sur les trois lieux principaux de la Bourgogne, nous retrouvons, dans l’ordre d’ancienneté, et toujours debout : une tour phénicienne, un temple cananéen et un grand temple judaïque du III ème siècle http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/au-iiieme-siecle-le-plus-beau-86738.

Oublions cette fausse image de Gaulois barbares descendant d’un mont Beuvray boisé pour s’installer dans une nouvelle ville romaine offerte par l’empereur Auguste à Autun. Autun a été fondée par les Eduens de Bibracte à Mont-Saint-Vincent et l’empereur Auguste n’y est pour rien.

Quel est le véritable historien ? Est-ce celui qui s’appuie sur les textes ou est-ce celui qui élucubre à partir du mot "augustus", simple qualificatif, pour en déduire qu'Autun aurait été fondée par l'empereur Auguste, ce qui va à l'encontre de tous les textes. Au début du IVème siècle, dans son discours d'actions de grâces à Constantin (Constance-Chlore), IV ème paragraphe, le rhéteur éduen Eumène écrit ceci : « Ton divin père (Maximien) a voulu relever de ses ruines la cité des Eduens et réparer toutes ses pertes. Non seulement il a fourni de l'argent et a fait reconstruire les bains chauds (de Bourbon-Lancy), mais il a attiré des colons de tous les pays afin de reconstituer comme la mère unique des provinces une cité (Bibracte) qui, la première, a reconstruit sur l'emplacement des villes (détruites) des villes en quelque sorte romaines (Autun). » Dans ce paragraphe, Eumène tient manifestement à préciser que ce sont les Eduens qui, les premiers, ont reconstruit leur ville à l'image de Rome (et non Auguste), donnant ainsi l'exemple aux autres cités. Et s'il apporte cette précision, c'est parce qu'au début de son discours qu'il prononce à Trèves, il reproche à Constance-Chlore - en termes voilés - d'embellir la ville trévire avant sa cité éduenne qui, la première... Et dans le panégyrique, paragraphe XXII, qu'il adresse plus tard, cette fois à son fils Constantin-Auguste, toujours à Trèves, il insiste en lui demandant, toujours en termes polis mais fermes, de faire pour sa cité ce qui a été fait pour Trèves : basiliques, forum etc...

La réponse : c'est la ville d'Autun, ses remparts, son enceinte et ... sa basilique, l'actuelle cathédrale Saint-Lazare.

Première preuve : la logique. Dans ce panégyrique à Constantin-Auguste, Eumène célèbre la victoire de l'empereur sur ses rivaux. Comme s'il en revendiquait une part de gloire pour son pays, il évoque la fameuse vision "prophétique" de Chalon-sur-Saône que tout le monde s'accorde à situer vers l'année 312. Le texte montre qu'Eumène a exigé son dû sous forme d'offrandes. La logique veut que l'empereur ait satisfait à ses exigences - la construction d'une basilique comme à Trèves - pour pouvoir continuer à bénéficier du soutien militaire éduen jusqu'à son installation à Constantinople en 330. Cela fait 18 ans de campagnes où la manne du butin et des soldes a dû, logiquement, se déverser sur la cité éduenne... et probablement aussi sur d'autres cités.

Deuxième preuve : l'absence de texte de fondation. Si la cathédrale Saint-Lazare avait été édifiée au XI ème ou XII ème siècle comme on le prétend, les cartulaires auraient dû le mentionner, ce qui n'est pas le cas. En outre, quel est le puissant seigneur ou évêque qui aurait eu, en Bourgogne, à cette époque, la force politique d'élever une telle tour de Babel ? Je n'en vois pas. Qu'on ne nous dise pas que le peuple du Moyen-âge s'est tout d'un coup lancé dans la construction des cathédrales à l'appel des grands prédicateurs ! Qu'on ne nous répète pas à longueur de livres “culturels” que les paysans de ces époques de misère ont abandonné du jour au lendemain leurs champs pour venir perdre bénévolement leur temps à Autun !

 La consécration de l'église en 1130 par le pape Innocent III ne signifie pas que l'édifice était en cours de construction, mais qu'étant probablement en fort mauvais état d'entretien par le fait de l'incurie des responsables, on avait décidé de la confier à un nouveau chapitre de religieux et de la consacrer à un autre saint (1). Le récit du transfert des reliques de saint Lazare dans la cathédrale, en 1146, nous apprend seulement que des travaux effectués à l'entrée de l'église n'étaient pas achevés. Il ne s'agit pas de la fin de l'édification du monument, comme les érudits nous l'affirment, mais de travaux de restauration ou de modification ; ce n'est pas la même chose. L'entrée qui aurait dû être l'ornement et la lumière de l'église, non seulement n'était pas consolidée, mais l'appareillage de pierres qu'on avait placé à côté du génie de l'artiste, n'était ni sculpté ni ajusté avec soin, comme cela aurait dû être dans une maison d'une telle renommée. Et il y avait encore une foule de choses qu'il aurait été digne d'ajouter dans la maison du Seigneur. (2)

 L'acte de concession passé par le duc de Bourgogne Hugues III au sujet de ce porche d'entrée en 1178, soit trente-deux ans après, ne prouve en aucune façon que la cathédrale tombait en ruines mais signifie tout simplement que les travaux de restauration du Moyen-âge n'ayant probablement pas été satisfaisants, il fallut élargir le dit porche à trois entrées. Construction du porche au XIIème siècle : oui ! Construction de la cathédrale : non !

Troisième preuve : la carte de Peutinger.

Le rapprochement que nous avons fait entre la vignette de Cabillo et le temple d'Apollon/actuelle cathédrale de Chalon-sur-Saône nous conduit logiquement à comparer la vignette d'Augustodunum à la façade aux deux tours de la cathédrale d'Autun. Y a-t-il incompatibilté ? Apparemment non ! Cela signifierait donc que le bâtiment était déjà construit à l'époque où la carte a été rédigée. Désignée sous le nom de tables théodosiennes, j'y vois plutôt, à la fois l'oeuvre et la pensée de l'empereur Julien, oeuvre d'un intellectuel et d'un mystique.En effet, il n'y a dans cette carte aucune allusion aux évangiles. Il ne s'y trouve que "le paganisme" de l'empereur Julien, un paganisme qui s'accorde parfaitement avec celui que l'on découvre dans les discours d'Eumène. Il s'ensuit que, dans les chapiteaux de la cathédrale d'Autun, nous ne devrions pas trouver la "révolution chrétienne" qui ne deviendra officielle qu'avec l'empereur Théodose mais essentiellement la continuation du judaïsme messianique des fresques de Gourdon http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/cleopas-le-christ-oublie-des-31893 et du temple d'Apollon/cathédrale de Chalon-sur-Saône http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/au-iiieme-siecle-le-plus-beau-86738.

Quatrième preuve : les chapiteaux n'évoquent pas la naissance de Jésus mais la naissance de Constantin à l'empire.

Cela étant dit, nous nous trouvons dans une situation absolument ahurissante. Alors qu'Eusèbe de Césarée s'est efforcé dans ses écrits de nous faire croire que Constantin avait vu dans le ciel le signe du Christ (des évangiles) et que, de là, date sa conversion au christianisme, alors qu'après le doute, cette assertion est aujourd'hui réfutée, on continue à nous présenter les chapiteaux d'Autun comme s'il s'agissait d'une illustration des évangiles, alors qu'il faudrait, là aussi, commencer à douter.

L'historien ne peut s'appuyer, en priorité, que sur des documents. Et les documents sur lesquels nous pouvons réfléchir sont, primo, pour le judaïsme messianique, le texte connu sous le titre erroné de "Protévangile de Jacques" qui nous annonce, avant les évangiles, un Jésus à venir, secundo, pour la religion augustéenne impériale, les histoires romaines qui nous montrent comment celle-ci s'est imposée dans la vie politique depuis Auguste. Je ne cite pour mémoire que le jour d'intronisation où le nouvel empereur était censé naitre à l'empire en recevant en lui l'esprit de Dieu et le jour de son apothéose où, son corps brûlé sur le bûcher, son âme s'envolait dans le ciel, ce qui le faisait devenir lui-même dieu. La question qu'il faut se poser est : comment les responsables éduens, maîtres d'oeuvre de la cathédrale d'Autun, ont-ils réussi à concilier ces deux points de vue ? Comment ont-ils, d'autre part, réussi le consensus qui pouvait satisfaire les différents courants de pensée de l'époque sans heurter quiconque, y compris la sensibilité chrétienne qui allait bientôt s'imposer ?

Outre le fait qu'on ne trouve dans ces chapiteaux, aucune évocation du thème principal de l' évangile qu'est la passion et la crucifixion, constatons par ailleurs que ceux de l'annonce à Marie, de la nativité, et de l'adoration des mages sont les thèmes centraux de la prophétie judaïque connue sous le nom de "Protévangile de Jacques", antérieure, selon moi, aux dits évangiles.

Constatons également que la scène du lavement de pieds relève d'une coutume juive qui n'a rien de spécifique, que le Joseph de la sainte famille porte épée sur l'épaule, ce qui désigne beaucoup plus un Constance-Chlore César qu'un Joseph pacifique, et que pour les autres, il faut vraiment se forcer pour y voir des évocations évangéliques.

En revanche, si l'on revient à mon interprétation, tout prend sens, avec l'éloge des princes libérateurs, les victoires de Constance, la fondation d'Autun, le renouveau des écoles moeniennes, le rejet de Galère et la consécration de Constantin. Je suis bien conscient que ma thèse est lourde de conséquences. Je souhaiterais qu'on y voie le côté positif.

Notes

1. Mémoires de la société éduenne, nouvelle série, tome 47, 1935, page 126 : « ecclesiam que in honore beati martyris dedicata et consecrata per manum domini Innocentii, apostolicae sedis ministri fuerat. »

2. . Faillon, opus cité, pp 715 - 724 : « ... vestibulum, quod vestire et delucidare ecclesiam debet, nondum confirmatum esse, pavimenta ut decebat in tam nominata domo, juxta ingenium artificis, nec sculta, nec ad unguem aptata fore ; adhuc innumera restare quae dignum erat in ingressu Domini domus integre consummari. »


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10 réactions à cet article    


  • Emile Mourey Emile Mourey 14 janvier 2011 13:27

    Certains lecteurs pourraient ne pas prendre au sérieux le contenu de mon article du fait qu’il n’a pas eu, à leurs yeux, la caution d’une grande maison d’édition. Cela me fait doucement sourire quand je vois comment, aujourd’hui, ces grandes maisons d’édition manipulent le public uniquement à des fins mercantiles. Voici ce qu’écrit Paul Villach dans son article de ce jour : il faut d’abord être connu pour espérer être publié par les grandes maisons d’édition parisiennes.
    Et donc, encore merci à Agoravox qui nous permet, à nous qui ne sommes ni connus médiatiquement, ni pistonnés, de faire connaitre nos idées en plus de l’auto-édition. Quand est-ce que le ministère de la Culture s’arrêtera-t-il de promouvoir ce système corrompu, mercantile, stérile sur le plan de la pensée, dominant et exclusif ?


    • norbert gabriel norbert gabriel 14 janvier 2011 16:26

      toujours passionnant ... 

      Pour l’édition, j’ai une idée : demandez à PPDA de cosigner, il a besoin de se refaire une petite crédibilité.. Euh, non, c’est pas une aussi bonne idée que ça finalement


      • Antenor Antenor 14 janvier 2011 16:47

        @ Emile

        Réponse à votre commentaire dans l’article précédent.

        « Mais ce qui est certain, à mon sens, c’est que le christianisme de Pierre n’a pu être représenté officiellement dans les temples/églises qu’après les édits de Théodose. »

        Si Constance-Chlore devenu Auguste avait envie de construire à la demande de la population d’ Autun un temple dédié aux Evangiles qui aurait pu l’en empêcher ? 

        Le Concile de Nicée réuni par Constantin est un fort indice qu’une grande partie de la population de l’Empire était déjà chrétienne à cette époque.

        De Constantin à Théodose, seuls Julien et Valens dans une moindre mesure (arianisme) s’opposeront au Christianisme de Nicée, les autres l’encourageront.

        Théodose n’arrive qu’à l’achèvement d’un processus commencé bien plus tôt.

        Encore une fois, en les prenant séparément, on peut tout à fait donner une explication alternative aux chapiteaux d’Autun et la lecture politique conjoncturelle que vous proposez me semble tout à fait valable, mais l’ensemble fait clairement référence aux Evangiles.

        Il s’agit ici de présenter la naissance du fils d’Hélène comme celle du retour du Christ des Evangiles. La construction de cette cathédrale m’apparaît comme un grand acte de foi dans le Jésus des Evangiles et donc dans l’avenir.


        • Emile Mourey Emile Mourey 14 janvier 2011 20:46

          @ Antenor

          Issu d’une famille catholique très pratiquante, j’aurais bien voulu que cela soit comme vous dites mais ce n’est pas ce que je vois dans les chapiteaux d’Autun. Depuis la fresque de Gourdon que je considère comme une prophétie avant les évangiles, je ne vois, à Chalon comme à Autun, qu’une espérance de messie judaïque qui n’est toujours pas venu. Les chapiteaux d’Autun exprime cette espérance judaïque en Constantin après la mort de Constance et alors que l’image de l’intéressé est au mieux. La défaite de Mursa marquera la fin de cette espérance messianique ce qui permettra au courant nazaréen du christianisme de Pierre de s’imposer. Mais auparavant, dans un dernier sursaut, Julien écrira un livre contre les Nazaréens.

          Pour aller dans votre sens, je pourrais citer le jugement que porte André Chastagnol (Le Bas-empire page 24) sur l’empereur Constantin : « L’empereur n’apparait pas uniquement comme le serviteur de Dieu, son envoyé sur terre, l’instrument de sa puissance et de sa gloire ; il est avant tout l’image du Christ accomplissant comme lui ce qui est dit dans l’Ecriture ; son apparition dans l’Histoire est prévue de toute éternité ; son rôle est celui d’un Demiurge, d’une Providence ; l’empire, et non seulement l’Eglise, est à l’image de cette monarchie céleste ». Ce n’est pas ce que je pense.

          Je sais qu’il est difficile de me croire quand je dis que le Jésus, Christ ou Apollon, représenté sur les chapiteaux de Chalon et d’Autun est, dans l’esprit du sculpteur, une « apparition » à celui ou plutôt à celle qui ouvre les yeux de la foi. Difficile de me croire quand j’essaie d’expliquer que les images et scènes chrétiennes qui sont dans notre subconscient collectif ne nous viennent pas des évangiles mais d’une idée née dans le Protévangile de Jacques, reprise dans les fresques de Gourdon avec un christ Cléopas qui n’a pas réussi sans toutefois porter tort à l’idée et à « son » image qui ont perduré. Et tout cela en concurrence et parallèlement avec l’idée du Christ de Nazareth venu dans les évangiles.

          J’en arrive à me demander si dans mes ouvrages, je n’ai pas fait preuve de trop de prudence. J’ai même l’impression qu’en reprenant le sujet dans mes articles, ma thèse se confirme de plus en plus.

          Petite observation amusante que je viens de faire en me reportant sur le site art-roman pour observer dans le détail la scène de la nativité de Gourdon et d’Autun. C’est assez difficile à voir en raison de la détérioration de la fresque mais il n’y a aucun doute : le sculpteur d’Autun a bien représenté Constance-Chlore dans la même attitude que le Joseph de Gourdon, jusqu’à la main gauche qui soutient la tête comme si les personnages sommeillaient. C’est manifeste ; le sculpteur d’Autun a repris la scène de Gourdon à la lettre mais avec un plus : Constantin. Encore une preuve du lien qui existait entre Bibracte/Mt-St-Vincent et Autun. Vraiment, ces archéologues ont la tête dure.


          • Emile Mourey Emile Mourey 14 janvier 2011 21:07

            @ Antenor

            Le mot « chrétien » pose problème ainsi que le mot « christ ». Quand Galère qui croit encore à la religion de Rome (deux dieux séparés, cf. chapiteau ci-dessus où le messie lui en oppose qu’un - un doigt), donc quand Galère persécute les chrétiens, est-ce seulement ceux qui croient en Jésus de Nazareth ou est-ce aussi ceux qui espèrent en un christ à venir ? il se peut. Quand il est dit que Constance-Chlore et Constantin étaient favorables aux Chrétiens, même problème. Le concile de Nicée semble avoir tranché, je dis semble, mais avant ?


          • Antenor Antenor 15 janvier 2011 15:46

            « Depuis la fresque de Gourdon que je considère comme une prophétie avant les évangiles, je ne vois, à Chalon comme à Autun, qu’une espérance de messie judaïque qui n’est toujours pas venu. »

            Ou qui n’est toujours pas revenu en ce qui concerne Jésus de Nazareth. Puisque dans les Evangiles, Jésus ne revient après sa mort que sous la forme d’un « esprit » et non sous celle du « Fils de l’Homme » comme il l’avait annoncé. Depuis la crucifixion, les Chrétiens attendent toujours la venue du Fils de l’Homme. Si j’en juge par les chapiteaux d’Autun, Constance Chlore et Hélène espéraient qu’il s’agisse de leur fils.

             « La défaite de Mursa marquera la fin de cette espérance messianique ce qui permettra au courant nazaréen du christianisme de Pierre de s’imposer. »

            Plutôt la fin de l’espérance que Jésus de Nazareth s’incarne dans un empereur romain. Si auparavant Constantin avait réuni le Concile de Nicée, c’était sûrement pour essayer de comprendre comment Jésus de Nazareth devait revenir.

            Quand à Cléopas, il fait partie des premiers convertis à l’« idée » de Jésus de Nazareth.
            Je pense que les fresques de Gourdon sont un hommage à Luc. Premier évangélisateur à avoir mis le pied en Gaule. Si Paul était assez influent pour rencontrer Néron, il est alors possible que Luc ait pu rencontrer le Gouverneur de la Lyonnaise : Vindex et donc séjourner à Augustodunum. Peut-être a-t-il prêché dans les école méoniennes.

            De manière générale, j’ai l’impression que vous avez une image beaucoup trop rationnelle et pacifique des Chrétiens Nazaréens et en particulier de l’Evangile de Jean et du personnage de Jean-Baptiste. Cet Evangile, c’est le feu sous la glace. Le ton général est très posé mais le fond du discours (la haine du monde, les hommes sont des sarments à émonder) l’est beaucoup moins. Cet Evangile et l’Apocalypse peuvent être les deux faces d’une même médaille. D’abord l’espoir, puis le désespoir face à la puissance de Rome et à la direction que prend Paul.

            En Gaule, il y a même peut-être eu concurrence entre les disciples de Paul envoyés de Rome et ceux de Jean venus d’Asie Mineure qui s’installèrent un peu plus tard à Lyon.


          • Emile Mourey Emile Mourey 15 janvier 2011 17:03

            @ Antenor

            Concernant vos deux derniers paragraphes, je suis assez d’accord. Concernant les autres, vous posez très bien le problème. Cela mérite réflexion. Je vais réfléchir et voir si, éventuellement, nous pourrions poursuivre le débat dans un ou plusieurs articles. Le problème est qu’il commence à faire beau et que mes travaux manuels me demandent.

            Bon dimanche.


          • octavien octavien 14 janvier 2011 22:37

            M Mourey

            Bon prenons les choses dans l’ordre :

            1) vous vous appuyez sur le panégryque de constantin par le rhéteur Euméne. mais monsieur mourey un panégyrique n’est pas une preuve ! ce n’est pas un texte de vérité. ce n’est qu’une ville flaterie, une bassesse. un panégyrique n’est pas une source à prendre au pied de la lettre et il faut se garder de surinterprêter sa signification comme vous le faîtes.

            2) Vous m’avez signalé dans un précédent article que vous ne seriez convaincu de la nature chrétienne de la cathédrale saint lazare par un acte de fondation ou un cartulaire. ce sujet je peux en parler facilement puisque c’est mon métier.
            C’est un véritable miracle, une chance incroyable un trésor inéstimable lorsque l’on arrive à conserver un terrier du XVII siècle alors le XII siècle...de plus l’absence de preuve n’est pas preuve d’absence.

            Vous doutez de la capacité de construction des hommes du moyen age alors à qui attribuer vous la cathédrale de Reims, Chartes, Bourges et ma chére basilique Saint-sernin de Toulouse 

            3) la carte de Peutinger, vous écrivez :

            « Le rapprochement que nous avons fait entre la vignette de Cabillo et le temple d’Apollon/actuelle cathédrale de Chalon-sur-Saône nous conduit logiquement à comparer la vignette d’Augustodunum à la façade aux deux tours de la cathédrale d’Autun. Y a-t-il incompatibilté ? Apparemment non ! Cela signifierait donc que le bâtiment était déjà construit à l’époque où la carte a été rédigée. »

            Mais la carte de Peutinger n’est pas figurative les symboles représentent les étapes et les villes elles ne figurent pas les monuments !

            4) les chapiteaux

            Quels sont les éléments qui vous permettent d’identifiés les perseonnage que vous désigné, à part votre convictions personelle ?


            • octavien octavien 14 janvier 2011 22:39

              Au fait je vous recommande l’article d’arminius de ce jour. il est conçi clair sans prétention informatif et surtout sans théorie du complot


              • Emile Mourey Emile Mourey 15 janvier 2011 00:16

                @ Octavien

                1) Il n ’y a aucune raison de douter des informations données par les discours d’Eumène. Le fait qu’ils aient été prononcés devant une assemblée de notables leur donne une garantie d’authenticité que vous ne trouverez pas ailleurs.
                2) La Bourgogne est peut-être plus privilégiée que votre région en chartes et cartulaires.
                Oui, je doute, y compris pour votre région. Merci de m’indiquer les textes de fondation des cathédrales et basilique que vous me citez et pour lesquelles je ne me prononce pas, vu que je ne les ai pas étudiées. Je ne parle dans cet article que de la Bourgogne et je ne vois pas qui aurait pu faire construire la cathédrale d’Autun vers le XI ème siècle. En revanche, d’après certaines observations d’archéologues, il semblerait qu’on puisse faire quelques rapprochements avec les antiques portes monumentales de la ville.
                3) Les vignettes en question indiquent bien l’emplacement des capitales de cités. Leur nom est d’ailleurs indiqué.
                4) A partir du moment où le monument est identifié, de par son emplacement, ses vestiges ou son existant, par les textes ou le raisonnement logique, le simple bon sens est d’identifier les personnages représentés en fonction du contexte historique. Je vous signale, en passant, que certains « experts » n’hésitent pas à voir une évocation de Constantin dans certain(s) chapiteau(x) d’Autun, ce qui, entre parenthèses, n’est pas la méthode que je suis, contrairement à ce que vous pensez.

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