Jeux en ligne : l’ouverture sans fin...
L'Observatoire citoyen des jeux s'inquiète des propositions de Jean François Lamour qui propose dans un rapport - au demeurant très intéressant, lucide et objectif - d'élargir l'ouverture à la concurrence mise en place il y a à peine un an :
- Il propose de légaliser toutes les variantes du Poker, d'autoriser les paris sportifs sur des matchs amicaux pris en compte dans un classement international ainsi qu'une nouvelle forme de paris, les paris sportifs à handicap.
- Des nouveaux jeux illégaux sont apparus sur les sites de jeux. Nommés Skill Games, ces jeux d'adresse constituent un complément pour les opérateurs. Totalement illégaux, Jean-François Lamour propose de "les légaliser pour mieux les encadrer". C'est toujours ce contestable "principe de réalité" que nous dénoncions dans un billet précédent qui est à l'œuvre : le droit, selon ce principe, devrait se plier aux pratiques sociales et à la "réalité".
- Jean-François Lamour propose pour finir de réhausser le Taux de retour au joueur (TRJ) le faisant passer de 85% à 90%. Le plafonnement du TRJ (qui limite les sommes que peuvent redistribuer les opérateurs) avait pourtant été un des principaux arguments du Gouvernement pour afficher sa lutte contre l'addiction. En effet, plus les sommes redistribuées sont importantes, plus le risque d'addiction des joueurs est important. La majorité semble donc abandonner ce moyen de lutte contre l'addiction.
L'Observatoire citoyen des jeux constate que si ces évolutions sont actées dans la clause de revoyure, les changements seront substantiels, seulement un an après l'ouverture du marché ; pour enrayer cette course en avant, nous proposons deux mesures simples :
- Renoncer à la philosophie du principe de réalité. Les Skill Games légalisés, les opérateurs ne vont avoir qu'une hâte : inventer un nouveau jeu illégal et faire du lobbying pour le légaliser.
- Fixer une clause de revoyure dans des délais beaucoup plus longs : 10 ans minimum. Le pouvoir réglementaire et les PLF suffisent actuellement à ajuster le système à la marge. De deux choses l'une : soit on croit en notre système et on s'y tient pendant minimum 10 ans, soit le législtateur fera, clause de revoyure après clause de revoyure, des concessions aux opérateurs pour finalement renoncer à agir.
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