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Accueil du site > Tribune Libre > JO de Londres 2012 - La sombre histoire du comité international olympique : (...)

JO de Londres 2012 - La sombre histoire du comité international olympique : fascisme, nazisme et antisémitisme

 Les Jeux Olympiques battent leur plein en cet été 2012. C’est une immense fête populaire. Les yeux du monde entier sont rivés sur Londres. Les meilleurs athlètes y accomplissent leurs exploits sportifs. On y exalte, par médias interposés, les valeurs de l’olympisme : fraternité entre les peuples, égalité des races, amitié entre les ennemis d’hier, éloge de la paix. Bref : c’est la fameuse et très louable « trêve olympique » !

Certes ces principes, que l’on voudrait universels, sont-ils magnifiques en soi. Sauf que cette instance suprême qu’est le Comité International Olympique (CIO) ne cessa, au cours de son histoire, de les trahir, pour n’en faire finalement que d’obscurs alibis, souvent purement théoriques, destinés à mieux dissimuler, sous couvert de moralité, ses graves dérives idéologiques (sans parler même de ce que j’appelais ailleurs, d’une formule très rimbaldienne, ses « horreurs économiques » : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/l-horreur-economique-des-jeux-120506

1936, COUP DOUBLE POUR HITLER : LES JO D’HIVER ET D’ETE

La plus condamnable de ces dérives idéologiques est, sans conteste, son honteuse compromission, sur le plan politique, avec le fascisme triomphant puis le nazisme naissant, le tout assorti d’une non moins détestable dose d’antisémitisme.

Cette longue et impardonnable série de compromissions avec les pires régimes dictatoriaux eut lieu - peu de gens s’en souviennent aujourd’hui - lors des Jeux Olympiques d’hiver de 1936, qui se tinrent, du 6 au 16 février, dans la petite ville allemande de Garmisch-Partenkirchen.

Cette année-là, ces Jeux, ardemment désirés par Hitler, arrivé au pouvoir trois ans auparavant (1933), furent organisés, afin de lui servir de vitrine tout autant que de tribune, par Joseph Goebbels en personne, Ministre de la Propagande du Troisième Reich. C’est un aristocrate belge, le comte Henri de Baillet-Latour, antisémite notoire, qui était alors le président, depuis 1925 (année ou Pierre de Coubertin abandonna cette fonction pour en devenir le « président d’honneur à vie »), du Comité International Olympique.

Voici ce que Baillet-Latour, obsédé par ce « double péril » que représentaient pour lui communistes et juifs, écrivait en 1940 : « Terrible bataille entre les barbares soviétiques et les Finlandais (…). Cette guerre que les Bolchéviques attendaient depuis 1920 devint un fait réel grâce à l’aide des Juifs, pour le seul bénéfice de la Russie rouge. »# Et de déplorer, dans la foulée, que l’Allemagne nazie perdît ainsi, à cause de ces « méfaits » des Juifs, « le contrôle de la Baltique », dont, insistait-il, les Etats étaient pourtant « imprégnés de culture germanique depuis mille ans ».

C’est cette admiration pour cette « culture germanique », précisément, qui fit que ce même Baillet-Latour éprouva une grande fierté, lors de la cérémonie d’ouverture de ces Jeux olympiques d’hiver de 1936, à se faire photographier, ainsi que le montre un célèbre cliché, entouré, à sa gauche, d’Adolf Hitler, lequel se répandait alors en saluts nazis pour accueillir les athlètes à l’intérieur du stade, et, à sa droite, de Rudolf Hess, son diabolique dauphin.

En voici, très concrètement, l’indéniable preuve matérielle :

http://no.wikipedia.org/wiki/Fil:Bundesarchiv_R_8076_Bild-0019,_Olympische_Winterspiele.-_Er%C3%B6ffnung.jpg

Un trio d’enfer, effectivement : le plus terrifiant des podiums olympiques, que l’actuel CIO prend bien soin, afin de ne pas ternir son image de marque, de ne pas divulguer !

Il est par ailleurs d’autres éléments, non moins accablants pour lui, que le CIO tente de passer, tout aussi lâchement, sous silence. Parmi eux, la course relais de la flamme olympique, symbole par excellence des olympiades modernes.

Car si un de ses documents officiels stipule bien qu’elle fut l’invention, en cette même année 1936, mais lors de Jeux Olympiques d’été de Berlin cette fois, d’un certain Carl Diem, il omet sciemment de préciser, cependant, l’essentiel : Carl Diem, officier allemand, était lui aussi un dignitaire nazi, que le Ministre des Sports du Troisième Reich (Hans von Tschammer und Osten, lui-même sous la tutelle de Goebbels), nomma, en raison de son pragmatisme bureaucratique et de son efficacité toute teutonne, Secrétaire Général du Comité Organisateur de ces mêmes Jeux.

Voici, à ce propos, ledit document officiel, enrobé de ce mensonge par omission, du CIO :

http://www.olympic.org/Documents/Reference_documents_Factsheets/Le_relais_de_la_flamme_olympique.pdf

Voici à présent le véritable rapport existant entre la course relais de la flamme olympique et le nazi Carl Diem :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Carl_Diem

Comme quoi idéal olympique et rêve nazi ont parfois fait bon ménage, aussi abominable fût-il, au cours de l’Histoire !

BERLIN : LES JEUX DE LA HONTE, ET COUBERTIN COMPLICE

 Berlin 1936, donc, du 1er au 16 août : les Jeux de la honte ! C’est à leur occasion que le Comité International Olympique atteignit, en effet, un rare sommet d’abjection.

 Son président, le même comte Henri de Baillet-Latour, par ailleurs toujours aussi immanquablement flanqué du « Führer », déclara avoir alors éprouvé une « grande joie à la suite de ces merveilleux Jeux Olympiques ». Quant à son prédécesseur, le baron Pierre de Coubertin, qui admirait « intensément » Hitler et que vénérait Maurras au temps où il était directeur de la très pétainiste « Action Française », il fut plus dithyrambique encore à leur égard : « Je veux remercier le gouvernement et le peuple allemands pour l’effort dépensé en l’honneur de la onzième Olympiade »#, affirma-t-il, peu avant leur cérémonie d’ouverture, lors d’un entretien accordé à la radio allemande. Et d’ajouter, lors de son discours de clôture : « Que le peuple allemand et son chef soient remerciés pour ce qu’ils viennent d’accomplir. »#

 Quant à ceux qui, embarrassés par ce type de commentaire, lui demandaient s’il ne nourrissait pas quelque scrupule à soutenir pareil régime, ils n’obtenaient, en guise de réponse, que ce genre d’aberration : « Comment voudriez-vous que je répudie la célébration de la onzième Olympiade ? Cette glorification du régime nazi a été le choc émotionnel qui a permis le développement qu’elles (les olympiades) ont connu ! »#

 Quoi d’étonnant, face à semblable enthousiasme et devant pareille publicité, si Hitler, qui n’en demandait pas tant pour vanter son régime aux yeux du monde, projeta de lui ériger une gigantesque statue, comme seuls les délires nazis pouvaient les concevoir et construire, en plein centre du stade de Berlin ? Mieux : il le proposa officiellement, pour le remercier, comme lauréat du prix Nobel de la paix (sic) : ce que à quoi la prestigieuse Académie d’Oslo se refusa bien évidemment, à juste raison, d’acquiescer !

 Voici, à ce sujet, une photo de la cérémonie d’ouverture des JO de Berlin en 1936, où l’on voit Adolf Hitler, arborant la croix gammée, saluer le drapeau olympique. On y distingue, à sa droite, entre lui et Rudolf Hess encore, le président du CIO, Henri de Baillet-Latour :

 http://www.ushmm.org/wlc/fr/media_ph.php?ModuleId=284&MediaId=1945

 Certes le comte de Baillet-Latour n’était-il jamais, argueront ses défenseurs en vue de l’excuser, qu’un homme de son temps, ni plus ni moins coupable qu’un autre face aux compromissions de l’Europe tout entière par rapport à l’avènement du nazisme. De même, insisteront-ils, le baron de Coubertin n’était-il jamais, en France, qu’un homme de la Troisième République : celle-là même qui, engluée dans l’antisémitisme ambiant, condamna arbitrairement, sous la présidence de Félix Faure, le capitaine Dreyfus.

 Peut-être ! A cette différence près, toutefois, qu’il y eut néanmoins, à l’époque, des consciences suffisamment vigilantes et éclairées, dotées de lucidité intellectuelle tout autant que de courage moral, pour dénoncer cette sorte d’esprit de Munich, capable des pires capitulations, avant la lettre. Au sein de ces hommes exemplaires émergea alors le grand Georges Clemenceau, qui publia notamment, dans son journal « L’Aurore », le « J’accuse » d’Emile Zola, mais que, face à son opposition pourtant radicale vis-à-vis de l’hitlérisme de Coubertin, personne n’écouta cependant. Et ce, malgré le soutien appuyé, sur cette épineuse mais importante question, de Léon Blum.

 La suite de ces sombres événements lui donna, hélas, tragiquement raison lors de la Seconde Guerre mondiale : 50 millions de morts en Europe - le pire carnage de l’histoire de l’humanité - et 6 millions de juifs exterminés à Auschwitz ! 

UN ANTISEMITE (BRUNDAGE) ET UN FRANQUISTE (SAMARANCH) A LA TÊTE DU CIO

 Et puis, il y encore ceux qui nous diront envers et contre tout, nantis de cette obstination confinant à l’aveuglement, que l’hitlérisme n’était pas encore, à l’époque, le nazisme, et que personne, donc, ne pouvait prévoir le désastre à venir. Faux, dans la mesure où cette fatidique année-là, 1936, fut précisément celle durant laquelle Hitler mit stratégiquement en place, avec la nomination de ses plus fidèles lieutenants aux postes clés et leviers de pouvoir, tout le système idéologique du Troisième Reich, dont la création des unités SS avec écusson à tête de mort (la « Totenkopffuerbande ») par Himmler, l’édification du NSDAP (le « Parti National-Socialiste des Travailleurs Allemands », qui régentait l’institut pour l’étude de la « question juive ») par Goebbels, et l’affectation de Göring au double poste de commandant en chef de la « Luftwaffe » ainsi que de la politique d’ « aryanisation » (en réalité mise en œuvre, dans toutes les organisations sportives du Reich, depuis 1933 déjà). Et ce, à l’encontre, non seulement des juifs, mais aussi des tziganes et des homosexuels, considérés médicalement, selon les théories de l’eugénisme alors en vogue, comme « dégénérés » tant sur les plans biologique qu’anthropologique.

 Ainsi est-ce en cette même année-là, 1936 toujours, que les premières persécutions antisémites apparaîtront, en Allemagne, au grand jour : pas moins de 114 lois antijuives y seront édictées pendant le seule période s’étalant entre les Jeux Olympiques d’hiver, à Garmisch-Partenkirchen, et ceux d’été, à Berlin, tandis que tous les athlètes juifs de l’équipe nationale allemande, et certains de tout premier plan (Erich Seelig pour la boxe ; Daniel Prenn pour le tennis ; Gretel Begmann pour le saut en hauteur), en seront systématiquement exclus.

 Davantage, le 16 juillet 1936, soit deux semaines avant l’ouverture de ces JO d’été, 800 Tziganes et Rom résidant à Berlin furent arrêtés arbitrairement, lors d’une rafle orchestrée par la police allemande, puis internés tout aussi abusivement, sous la garde des SS, dans un camp - ce fut là le premier camp de concentration de l’histoire nazie - alors spécialement aménagé à cet effet : celui de Marzahn, quartier situé dans l’est de Berlin. La plupart de ces prisonniers-là, dont beaucoup y furent exécutés sommairement, n’en sortiront jamais plus !

 Voici, à ce sujet, une photo, datant de cette époque-là, du camp d’internement de Marzahn-Berlin, avec, comble du cynisme, les propres roulottes des gitans en guise de baraquements de fortune :

 http://www.ushmm.org/wlc/fr/media_ph.php?ModuleId=75&MediaId=2310

 Sur ce premier crime de guerre commis par le Troisième Reich, en plein Jeux Olympiques, ni le puissant président du CIO, Henri de Baillet-Latour, ni son illustre président d’honneur à vie, Pierre de Coubertin, lesquels étaient pourtant parfaitement au courant de cette situation ainsi que l’attestent de nombreux documents historiques, ne pipèrent jamais mot, le couvrant ainsi honteusement, du haut de leur prestige international, d’un très complice, et d’autant plus coupable, silence.

 Pis : le président du Comité National Olympique Américain d’alors, Avery Brundage, antisémite chevronné, nazi convaincu et membre actif de deux associations ultra racistes Outre-Atlantique, « America First » et « Sigma Alpha Epsilon Fraternity », relativement secrètes et toutes deux proches du tristement célèbre « Ku Klux Klan », convainquit les Etats-Unis d’Amérique, sous prétexte que « les Juifs étaient bien traités par le Reich », de ne pas boycotter ces Jeux de Berlin.

C’est précisément pour ces services alors rendus à la cause olympique que ce très zélé disciple d’Hitler, et que Göring recevait régulièrement en grande pompe, fut nommé, en 1952, président du CIO, puis, en 1972, « président d’honneur à vie » lui aussi !

 Son prédécesseur, le suédois Sigfrid Edström, président du CIO de 1946 à 1952, se livra, lui, à un odieux marchandage : il conditionna la reconnaissance du Comité National Olympique de l’URSS à la libération de Karl Ritter von Halt, ancien « Reichsportführer » (Ministre des Sports sous Hitler) retenu captif par les Soviétiques et lui-même élu membre, en 1937, du comité exécutif du CIO. Ritter, pour corser l’affaire, retrouva, intact, son siège, de 1951 à 1961, de président du Comité National Olympique d’Allemagne !

 Voici, à ce propos, une photo de l’entrée triomphale d’Adolf Hitler, entouré des principaux membres du CIO (dont Baillet-Latour et Brundage), lors de la cérémonie d’ouverture, le 1er août 1936, des JO de Berlin :

http://www.linternaute.com/savoir/magazine/adolf-hitler/jo-de-1936.shtml

Et puis, très amère cerise sur le gâteau, il y eut cette funeste mais décisive date du 18 novembre de cette même année 1936, soit trois mois après, à peine, de la clôture de ces Jeux de Berlin.

C’est ce jour-là, en effet, qu’eut lieu le départ des aviateurs allemands de la légion « Condor », placés sous les ordres de Göring, pour aller combattre en Espagne, contre les républicains, aux côtés des fascistes de Franco, au premier rang desquels émergeait alors, franquiste parmi les franquistes, un certain Juan Antonio Samaranch, qui militait déjà, en ce temps-là, dans les rangs serrés des très fascistes « Phalange Espagnole Traditionnaliste » (FET) et autres « Juntes Offensives National-Syndicalistes (JONS), mais qui, surtout, deviendra lui aussi, de 1980 à 2001, l’inamovible président du CIO !

Pour tragique rappel, c’est cette même légion « Condor », contre laquelle bataillèrent héroïquement les brigades aériennes du grand Malraux, qui, cinq mois plus tard seulement, le 26 avril 1937, bombarda, de sinistre mémoire, le village de Guernica : massacre que Picasso immortalisa, avec le génie pictural que l’on sait, dramatiquement. En voici le douloureux mais éloquent tableau :

http://fr.wikipedia.org/wiki/Fichier:Mural_del_Gernika.jpg

« No passeran », disaient les résistants espagnols… sauf pour ce futur président du CIO que fut donc l’indigne marquis de Samaranch, qui, nommé par Franco, en 1967, « Secrétaire des Sports » dans le Gouvernement Espagnol, ne craindra pas d’affirmer encore, au soir de la mort de ce sanguinaire dictateur, advenue en 1975, que « la figure et l’œuvre réalisée par la Caudillo s’inscrira dans l’histoire comme l’un des plus grands Chefs d’Etat du XXe siècle ». « No comment » !

QUAND JACQUES ROGGE, ACTUEL PRESIDENT DU CIO, HONORE LA MEMOIRE DE L’ANTISEMITE ET NAZI BAILLET-LATOUR

 Mais j’entends déjà les supporters et autres inconditionnels partisans du Comité International Olympique crier là au scandale, sinon à l’infamie : ce n’est là qu’histoire ancienne, sur laquelle ce même CIO a tourné la page, me rétorqueront-ils. Ce à quoi je leur répondrai, pour ma part, que non, justement ; et qu’il y a même là, au contraire, de nos jours encore, une étrange et non moins répréhensible continuité. Le CIO n’a jamais fait, sur tous ces points, son « mea culpa ». Il n’a jamais rien renié de son sombre passé, ni n’en a jamais reconnu ses terribles responsabilités. Au contraire : préférant pratiquant la politique de l’autruche, il ne cesse, encore aujourd’hui, d’exalter, sans vergogne et avec un rare aplomb, son histoire. A croire que le CIO s’avère dénué, en la matière, de toute conscience !

Ainsi, pas plus tard que le 2 juin 2010, Jacques Rogge, actuel président du CIO, se rendait-il à Virton, petite ville des Ardennes belges, pour y aller s’incliner, ému et une couronne de fleurs à la main, sur la tombe de son prédécesseur et compatriote Henri de Baillet-Latour, celui-là même qui fut responsable de l’organisation, dans l’Allemagne nazie de 1936, des Jeux Olympiques d’hiver comme d’été. Rogge en profita, par la même occasion, pour inaugurer, à grand renfort de discours, quoique dans une relative discrétion afin de ne pas heurter certaines sensibilités, un musée en son honneur.

 Pour ceux qui en douteraient encore, voici l’article que le journal « Le Soir », premier quotidien de Belgique, consacra deux jours après, dans son édition du 4 juin 2010, à cet événement passé, à l’époque, quasiment inaperçu :

http://archives.lesoir.be/jacques-rogge-a-honore-henri-de-baillet-latour_t-20100603-00XQ5Y.html

Pis, deux ans auparavant déjà, le 3 octobre 2008, ce même Jacques Rogge donnait-il naissance officiellement, parrainée conjointement par l’Université Catholique de Louvain (UCL) et l’Université de Gand, à la cinquième Chaire Olympique au monde, financée, à hauteur de 85.000 euros par année académique et pendant trois ans, par le fonds Inbev-Baillet Latour.

 En voici l’inénarrable communiqué de presse :

  http://www.inbevbailletlatour.com/index.cfm?ee=2|144

AVEC SIMON WIESENTHAL, POUR UN DEMANTELEMENT DU CIO

 Conclusion ? A l’heure où tout négationnisme historique, comme toute sympathie ouvertement fasciste ou signes ostensiblement pronazis, se voient durement pénalisés, à juste titre, par la législation de la République Française et la plupart de nos démocraties d’Europe, qui osera donc mettre cette organisation criminelle qu’est le Comité International Olympique, du moins au vu de ses multiples et manifestes collusions avec les pires des totalitarismes militaro-idéologiques, hors la loi ?

 A tout le moins, ne fût-ce que par respect des victimes de la Shoah, se doit-il d’être, au plus vite, démantelé. C’est là, urgent, un sacro-saint devoir de mémoire !

Mieux : les valeurs de l’olympisme elles-mêmes, dont l’universalisme des principes philosophiques, y gagneraient ainsi, de surcroît, en crédibilité morale.

C’est cela même que, pourtant conscient de la difficulté de pareille tâche, me confia un jour de mars 1993, alors que je m’entretenais en tête à tête avec lui, dans ses bureaux de Vienne, Simon Wiesenthal en personne, qui n’eut de cesse, jusqu’à sa mort, survenue en 2005, de traquer les criminels nazis et à qui l’on doit, notamment, l’arrestation d’Eichmann, le machiavélique concepteur de la « solution finale », et son historique procès, en terre d’Israël, à Jérusalem même, pour crimes contre l’humanité...

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

*Philosophe, auteur de « La Philosophie d’Emmanuel Levinas » (Presses Universitaires de France), porte-parole du Comité International contre la Peine de Mort et la Lapidation (« One Law For All »), dont le siège est à Londres, et membre du Comité de Soutien « Jeux Olympiques de Londres 2012 - Justice pour les Femmes », dont le siège est à Paris.


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18 réactions à cet article    


  • Constant danslayreur 6 août 2012 12:26

    « et 6 millions de juifs exterminés à Auschwitz ! » smiley



    • Anaxandre Anaxandre 6 août 2012 15:17

       J’ai mis en ligne aujourd’hui même un article concernant la « Une » sur « Les Nazis » (avec croix gammée géante en couv’) du Nouvel Obs de la semaine (piqure de rappel indispensable !, des fois que le nazi qui sommeille en nous ne se réveille à la faveur de la douceur estivale...), article qui dit en gros : « Lâchez-nous ! » (http://www.agoravox.fr/actualites/medias/article/les-nazis-a-la-une-du-nouvel-obs-120835?debut_forums=0#forum3424317)

       Et hop ! que vois-je ? Un article sur les JO et le nazisme ! Par contre pas un mot sur la commémoration des 67 ans d’Hiroshima et de ses 140 000 victimes ! « L’horreur séléctive », encore ? Quand allez-vous comprendre que votre « propagande mémorielle » devient, à force d’excès, contre-productive ? Je le répète ici : Lâchez-nous !


    • Talion Talion 6 août 2012 18:06

      Ça en fait effectivement beaucoup pour Auschwitz tout seul...

      Sachant que les estimations officielles sont de 5,1 à 5,8 millions dont à peu près 3 millions dans les camps pour l’ensemble de la guerre... Le reste ce sont aux einsatzgruppen et à la famine -organisée- dans les ghettos qu’on les doit.

      Je sais que certains idiots ont toujours tendance à faire dans la surenchère et l’inflation concernant ces chiffres, mais à un moment il faut quand même cesser de nous prendre pour des cons...


    • Wendigo Wendigo 6 août 2012 18:17

      @ Anaxendre ;

       Tout à fait, mais voila quand on veut faire le grand Israél, il faut bien le remplir, et si l’on ’insite pas la communauté Juive le grand Israél sera un grand n’importe quoi, donc il faut pouuser les goyim à l’enervement grace à un lavage de cerveau permanent, l’insiter à l’exaspération en espérant que la haine puisse prendre le relais. Car si la communauté Juive ni va pas de son plein grès alors c’est par la force quelle y sera conduit.
       Ne pas tomber dans le panneau, faire de la résistance et le cas échéant prendre soin de notre communauté Juive, de nos compatriote Hébreux est la meilleur pastille à leur mettre.

       Mais bon ça je pense que tu l’a déjà bien compris smiley


    • Wendigo Wendigo 6 août 2012 18:21

      Constant danslayreur ;

       Hééé oui, c’est la crise, les cours sont à la hausse .


    • Talion Talion 6 août 2012 18:24

      Bon... Les chiffres officiels sont de 960 000 juifs tués à Auschwitz sur un total de 1,1 millions de victimes.

      https://fr.wikipedia.org/wiki/Auschwitz


    • Anaxandre Anaxandre 6 août 2012 19:32

      @ Wendigo

        smiley

      @ Talion

       Vous avez bien raison de préciser qu’on parle là de « chiffres officiels » qui, malgré les pressions, sont continuellement et officiellement revus à la baisse depuis le procès de Nuremberg, mais... chut... (on est tout de même déjà passé « officiellement » de 4 millions de morts à 1,1 à Auschwitz...)


    • Wendigo Wendigo 6 août 2012 13:07



      @ L’auteur

       Vous oubliez de souligner l’essentiel, qui est que la délégation Israélienne n’avait pas pu participer à ces jeux de 1936, ce qui démontre bien le coté antisémite du CIO !

       Merci pour cette piqure de rappel qui permet de revenir à l’essentiel, moi qui me laissais déjà partir à d’autres pensées.

       Sinon une question stupide, mais venant de moi qu’attendre d’autre, en quelle année Berlin a t’elle été choisit pour organiser les J.O ?

      En 1931 ...... fin de commentaire !


      • jef88 jef88 6 août 2012 15:27

        AAAHHHHH !!
        Israel existait en 1936 ??????????????????????


      • Wendigo Wendigo 6 août 2012 17:17

        @Jeff88 ;

         Non et hitler était élu en 1931 ?

         L’auteur se fout de la gueule du monde, il est normal de lui rendre la pièce, de plus quand on se la joue « philosophe » et qu’on balence des conneries pareilles.

         Maintenant la shoah matin midi et soir si on veut banaliser la chose, on ne peut pas mieux s’y prendre !
         Aujourd’hui c’est le CIO et demain quoi d’autre ?


      • ben_voyons_ ! ben_voyons_ ! 7 août 2012 12:10

        @ OMAR

        cette histoire de comportement raciste d’A. Hitler n’est qu’une rumeur, une de plus.
        Voir l’article du Monde consacré à Jesse Owens dans le n° du 17-18 septembre 2000, page VI.
        (je doute que le Monde soit un repaire d’abominables révisionistes...)

        Et pendant ce temps-là, les athlètes noirs américains étaient victimes de ségrégation au sein de leur délégation mais il ne faut surtout pas en parler, hein...


      • JP94 6 août 2012 15:52

        Très intéressant .
        C’est vrai qu’à l’heure des régimes libéraux en Europe , le discours dominant minimise et banalise les engagements ultra-droitiers et l’idéologie raciste et colonialiste comme naturels pour l’époque ... sauf que ce n’était déjà que le discours dominant .
        Il y en a d’autres illustrations comme les poèmes de Coubertin prônant la pureté de la race ...

        Cela étant , quelques inexactitudes à corriger à propos des camps de concentrations , inexactitudes liées aussi au fait qu’on a tendance à dépolitiser les victimes du naziszme .

        Hitler est venu au pouvoir le 30 janvier 1933 . Dès le 20 mars 1933 ( !!) s’ouvrait le camp de Sachsenhausen-Oranienburg pour interner les opposants politiques ( les Communistes puis les Sociaux-Démocrates et en élargissant progressivement la répression ) pour ladite 1ère période jusqu’au 12 juillet 1936 où s’ouvrit la 2de période où ce camp , à une portée d’U-Bahn ( RER berlinois ) du centre de Berlin donc pas du tout caché , devint le modèle de camp de concentration conçu comme système concentrationnaire , avec bâtiments ,casernes ,chiens dressés , camp étalé sur 400 ha .( soit ne superficie équivalente à celle de 800 terrains de football - puisqu’on parle sport )
        Cela ne change pas l’intérêt de l’article ni la compromission évidente du CIO , au contraire puisque en 1936 cela faisait plus de 3 ans que des détenus politiques étaient enfermés dans les camps nazis , au su de tous bien entendu et du CIO notamment  ; mais les voix des détenus des camps ne doivent pas s’éteindre ...
        En 1933-1934 , il y avait déjà 60 camps dans l’Allemagne nazie .
        Ne pas croire que 1ère période soit synonyme de mollesse .
        Certains prisonniers , après un mois passé dès mars 1933 ,en sont revenus terriblement marqués ...
        Donc cet article est intéressant parce qu’il montre de façon détaillée l’idéologie des fondateurs et continuateurs des JO ... les JO sont vraiment le reflet des rapports de force politiques et économiques de leur époque .

        Et pourtant ils sont porteurs d’universalité , en dépit d’eux-mêmes .
        Ainsi , le boycott héroïque des pays Africains du temps de l’Apartheid , dont on ne parle plus guère ...et pourtant il a contribué à abattre l’Apartheid dont ne s’offusquait guère le CIO ...


        • COVADONGA722 COVADONGA722 6 août 2012 20:47

          tsssss je ne lis que des arguments mathematiques pour contester le laius de l’auteur , m’enfin il n’est pas mathematicien il est PHILOSOPHE c’est à dire qu’il fabrique du pret a penser du pret a s’indigner il fabrique le vent qui propage la doxa oficielle permettant à une minorité d’assujetir les masses ,
          yep un philosophe vous dis je ce qui n’exclue pas que son discour :
          soit un rien calculateur hé hé .

          Asinus : ne varietur



          • Bernie78 6 août 2012 22:22

            « Les Jeux Olympiques battent leur plein.... » non !

            ils battent son plein.

            On disait « un tambour bat un son plein » ce qui signifie qu’il donnait sa

            puissance sonore maximum.


            • Acid World Acid World 7 août 2012 13:14

              Le CIO a toujours composé avec des régimes très critiquables. Il y a 4 ans, les JO dans la Chine capitaliste et autoritaire étaient aussi un moyen de faire de la publicité à une dictature.

              Mais ici vous êtes, je trouve, assez méprisants envers les Allemands eux-mêmes. En 1936 nous sommes avant la Seconde Guerre Mondiale, et vous semblez oublier à quel point le régime nazi fut salutaire pour une bonne part de la population suite à la crise, ce qu’il représentait en termes de fierté nationale. Ça n’excuse aucun crime de guerre d’Adolf Hitler et de sa clique, mais il est trop facile de se draper de bonne conscience en dénonçant toujours la même idéologie qui joue le rôle de punching-ball.

              Et de grâce, un peu de rigueur dans les faits. Le génocide juif n’a pas eu lieu qu’à Auschwitz-Birkenau, mais aussi dans toute l’Europe de l’Est lors de l’invasion de la Wehrmacht.


              • Anaxandre Anaxandre 7 août 2012 14:34

                 "Le génocide juif n’a pas eu lieu qu’à Auschwitz-Birkenau, mais aussi dans toute l’Europe de l’Est lors de l’invasion de la Wehrmacht"...

                ...avec bien souvent une aide zélée de la part des peuples de ces pays.


              • Héliophobe 7 août 2012 21:14

                ce philosophe a vraiment un problème de vérifier les informations, même sur wikipedia.
                Il suffit de lire ses bourdes ici :
                http://philosemitismeblog.blogspot.be/2012/08/une-grosse-bourde-dans-le-point-sur.html

                Il s’est sans doute inspiré de cet article http://philosemitismeblog.blogspot.be/2012/08/the-shameful-past-of-olympic-games-and.html
                et même copié de ceci
                http://philosemitismeblog.blogspot.be/2012/07/cio-le-comte-henri-de-baillet-latour.html
                sans y référer.

                En plus ce type prend ses erreurs dans des commentaires sous son premier article paru dans les blogs du Nouvel Obs
                http://leplus.nouvelobs.com/contribution/603116-jo-londres-2012-pierre-de-coubertin-l-ideal-olympique-et-le-sombre-heritage-nazi.html
                sans y changer une virgule :
                Nadine Dewit a posté le 3-08-2012 à 12:44

                On sait ce que cela a tragiquement donné quelques années après : 50 millions de morts – le plus grand carnage de l’histoire de l’humanité – et 6 millions de Juifs exterminés à Auschwitz !


                Par contre il ne pipe mot du refus de Jacques Rogge pour une minute de silence à la commémoration des sportifs Israéliens assassinés,... mais ce Salvatore Schiffer, grand ami de Pascal Boniface ne doit pas beaucoup aimer tout ce qui a trait à l’état juif.

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