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Accueil du site > Tribune Libre > L’antispécisme face à ses contradictions

L’antispécisme face à ses contradictions

 En 1975, dans son livre La Libération animale, l'essayiste australien Peter Singer dénonçait le "spécisme" inhérent à l'Homme, qui – par sa prétention d' "être évolué" – instaurerait à son avantage une ligne de démarcation entre humains et animaux. L'antispécisme était né. Le mot lui-même a été forgé par analogie avec l'antiracisme et l'antisexisme, deux mouvements civiques d'importance dans les années 1970. Rappelons également que la mentalité New Age couplé à la mode hippie venait de se développer.

Il y a cependant une rupture avec les mouvements féministes et antiracistes dont les revendications se basent sur le "contrat social" selon lequel tout droit a un devoir pour corollaire. Celui qui accomplit ses devoirs peut légitimement aspirer à une égalité de droits. Pour les antispécistes, le droit n'est plus la contrepartie d'un devoir, mais un octroi automatique. Non seulement le lien droit-devoir est rompu, mais il n'est plus nécessaire d'avoir conscience de la notion même de droit et de réciprocité pour en bénéficier. De plus, le domaine du droit est élargi au-delà de l'humanité, à des êtres vivants non-humains.

Le problème se situe justement ici. Qu'entend-on par "droit des animaux" ? S'agit-il simplement de réprimer la cruauté gratuite à leur égard ? Ou bien s'agit-il de leur donner exactement les mêmes droits qu'à nous autres ? Certains extémistes parlent même de doter nos amis quadrupèdes de droits politiques...

La non-consommation de chair animale est la première règle pour un antispéciste : l'Homme n'étant pas plus évolué que les autres animaux, il n'a donc aucun droit sur eux, surtout pas de les manger. Mais pour les nouveaux antispécistes, le végétarisme est presque désuet. Ils se tournent largement vers le veganisme, qui prohibe tout produit d'origine animale. D'aucuns, plus radicaux, choisissent le crudivorisme qui consiste à se nourrir exclusivement de fruits, de légumes, de miel, de graines, d'algues et de céréales.

Comme leurs confrères antiracistes et antisexistes, les antispécistes n'hésitent pas à saisir la justice au moyen d'associations et à organiser des actions pour dénoncer telle ou telle pratique. Zoos, cirques, fourrure, corrida, chasse, pêche… La liste de tout ce qu'ils souhaitent interdire est bien trop longue. Bien sûr, l'expérimentation d'animaux à des fins médicinales est en bonne place, malgré la nécessité de telles expériences pour arriver à contrer certaines maladies réputées incurables. À notre époque, Pasteur, devenu célèbre après avoir mis au point des vaccins suite à de nombreuses expériences sur les animaux, aurait bien moins de rues et d'écoles à son nom.

Au final, l'antispécisme s'inspire de cette mode à l'auto-flagellation si caractéristique de notre temps. Après les "hommes misogynes", les "Chrétiens intolérants" et les "Blancs esclavagistes", c'est toute l'espèce humaine qui est frappée d'opprobre. En effet, nous serions des "génocidaires", des "égoïstes", d'impitoyables tueurs avides de chair animale. En revanche, il leur apparaît normal qu'un requin tue un surfeur qui "viole son territoire". Mais si un marin japonais pêche à la baleine pour nourrir sa famille, c'est un salaud qu'il faut pendre... Toujours cette empathie à deux vitesses propre aux "défenseurs des minorités". Ces mentalités d'indignation à géométrie variable se retrouvent également chez les antiracistes, les féministes et autres lobbys revendicatifs.

Ces considérations amènent certains détracteurs à affirmer que l'antispécisme se renie par lui-même, puisqu'il défend une égalité entre espèces tout en affublant l'Homme de responsabilités particulières contrairement à d'autres animaux. Effectivement, le crudivorisme et l'écologie radicale chers aux passionarias de la "cause animale" sont le fait d'une morale, d'une éducation et d'un raisonnement, notions jusqu'à preuve du contraire spécifiques à l'Homme.


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25 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 19 août 2016 11:01

    Les animaux n’ont pas de droits puisque c’est une notion qui n’existe pas à l’état de nature. Mais cela ne doit pas ôter à l’homme tout esprit de responsabilité envers eux. Cependant, attention à l’anthropomorphisme : les animaux ne peuvent pas connaître le bonheur. Par conséquent, garantir un bien-être minimal avant l’abattoir, c’est s’acquitter suffisamment de notre devoir. Le respect de la vie passe aussi par la limitation de la souffrance des bêtes.


    • sylvie 19 août 2016 11:04

      @Taverne
      l’« auteur » ne parle pas des animaux, lisez mieux....


    • Alren Alren 19 août 2016 18:11

      @Taverne

      Les animaux n’ont pas de droits puisque c’est une notion qui n’existe pas à l’état de nature.

      Les carnivores ne se posent pas la question du droit des herbivores à ne pas être mangés  !

      Et heureusement car la prédation qui a commencé au précambrien est le moteur de l’évolution sans laquelle ces beaux « moralistes » ne seraient pas là aujourd’hui.

      L’homme est un animal, nous sommes d’accord. Mais si tous les animaux sont égaux à leurs yeux, pourquoi refuser à l’animal humain ce qu’on autorise (et pour cause, ils ne demandent pas l’avis des bipèdes) pour les autres animaux ?

      L’animal humain aurait donc un droit en moins que la masse des carnivores ? Ce n’est pas une « morale » équitable !

      Trêve de plaisanterie, c’est en consommant des fruits de mer, en les avalant crus donc vivants, que les lointains ancêtres de ces animaux-là ont doublé le volume de leur cerveau par cet afflux de protéines qu’ils ont trouvé sans concurrence et sans danger au bord de mers bordées par des falaises d’où jaillissaient des filets d’’eau douce.

      Devenus plus grands et plus intelligents ils ont pu sortir de ces bandes côtières où ils avaient fini en Afrique du sud par être confinés par les grands fauves qui ont exterminé leurs congénères en période de sécheresse en les attendant aux points d’eau, avec des armes dont le lancer précis de pierres et des bâtons et ainsi conquérir le monde grâce à cette intelligence qui leur a donné une capacité d’adaptation inégalée dans le monde animal.


    • Sam888 (---.---.140.186) 19 août 2016 19:01

      @Alren

      Je vous le dis avec la plus grande sympathie : vous êtes à côté de la plaque. Et je vais tenter de vous dire pourquoi.

      Je vais commencer par la fin de votre message. Vous dites que c’est grâce à l’apport de protéines contenues dans les fruits de mer que le cerveau des hommes est devenu ce qu’il est. Je trouve que c’est très réducteur. C’est omettre un grand nombre d’autres facteurs qui ont pu, aussi, participer à ce phénomène. Il semble notamment que les glucides ont aussi joué un grand rôle. Mais je ne vais pas m’étendre sur la question, je ne suis pas nutritionniste. On peut aussi parler de causes environnementales qui ont joué sur l’évolution particulière de l’espèce humaine. L’évolution est faite « d’accidents », dont on aura bien du mal à retrouver les traces de toute façon...
      Et même si on acceptait votre argument, en quoi le fait que nos ancêtres consommaient des fruits de mer il y a des centaines de milliers d’années justifierait les « usines à viande » d’aujourd’hui ? En quoi le fait que nos lointains ancêtres chassaient le gibier justifierait la production de fourrure qui est une des aberrations de ce monde dit « moderne » ? En quoi le fait que nos lointains ancêtres se servaient parfois (voire souvent) directement sur les cadavres d’animaux tués par d’autres prédateurs justifierait les tests en laboratoire sur les animaux, dont beaucoup (des tests) sont plus que discutables et évitables ?

      Comme j’ai déjà beaucoup écrit, je vais juste terminer sur votre comparaison entre les humains et le reste du règne animal qui, lui, ne se pose pas de question sur la « moralité » de manger les herbivores. Ce qu’il faut savoir, c’est que beaucoup d’animaux (et notamment les prédateurs) chassent pour leur survie. Depuis la néolithisation (le passage du Paléolithique au Néolithique), ça fait bien longtemps qu’on ne « chasse » plus pour notre survie. On fait des cultures, des élevages, on planifie, on fait des projections, etc. Un lion ne fait pas ça, il me semble. Et la gazelle n’est pas née pour finir entre les crocs du lion.
      La consommation humaine de viande (et de produits animaux en général) n’a plus rien à voir avec la nature (à 99%, puisqu’il reste quelques rares élevages dignes de ce nom).
      Les arguments de l’historicité et de la nature ne tiennent donc pas.

    • pemile pemile 19 août 2016 19:25

      @Sam888 « usines à viande, fourrure, tests en laboratoire »

      Vous faites un faux procès à Alren qui déclare juste "pourquoi refuser à l’animal humain ce qu’on autorise pour les autres animaux ?« 

      Excepté les fourmis qui exploitent des pucerons, peu d’animaux exploitent »usines à viande, fourrure, tests en laboratoire", non ?


    • Sam888 Sam888 19 août 2016 20:07

      @pemile

      Je crois qu’Alren a déclaré plus que ce que vous dites ;)
      On n’« autorise » rien aux autres animaux. Les autres animaux, à l’état de nature, font ce qu’ils veulent, sans notre consentement préalable.
      Je ne cache pas mon empathie pour le mulot qui finit entre les serres d’une chouette, mais ainsi va la vie. Par contre, je peux décider, moi, de ne pas faire comme la chouette. Puisque j’ai le choix entre causer du tort ou non, je choisis de ne pas causer de tort.

    • Alren Alren 20 août 2016 10:43

      @Sam888
      Puisque j’ai le choix entre causer du tort ou non, je choisis de ne pas causer de tort.

      C’est votre droit absolu de considérer que manger de la viande est « causer du tort ». Heureusement pour votre vie, vous ne considérez pas que manger des lentilles « cause du tort » à la plante qui pourra moins facilement se reproduire puisque vous lui ôtez des graines pour se reproduire dans la« lutte pour la vie » qui caractérise la biosphère.
      Vous pouvez ainsi récupérer, avec un système digestif inadapté, les protéines vitales qui se trouvent en abondance dans la viande et pour l’assimilation desquelles nous avons des enzymes efficaces.

      Mon commentaire était dirigé contre cette Australien arrogant qui, à l’égal d’un religieux, veut inscrire dans la loi mondiale son opinion personnelle. En mépris de celle des autres.


    • Alren Alren 20 août 2016 11:21

      @Sam888

      Il semble notamment que les glucides ont aussi joué un grand rôle.

      Les singes qui sont restés strictement herbivores, consommant les feuilles des arbres et des fruits, riches en glucides mais pauvres en protéines et en graisses, tels les lémuriens ou les atèles n’ont pas développé leur cerveau. Les cerveaux ont besoin de glucose pour fonctionner mais de protéines pour se développer.

      On peut aussi parler de causes environnementales qui ont joué sur l’évolution particulière de l’espèce humaine.

      Tout-à-fait. Le plus efficace moteur de l’évolution du cerveau est un changement drastique des conditions environnementales.

      Cela a été le cas pour ces pithécanthropes qui sont passés d’un milieu de savane arborée en fuyant les fauves qui les chassaient spécifiquement autour des points d’eau où ils étaient obligés d’aller boire lors des périodes arides, à un littoral sans végétaux comestibles, sinon quelques algues salées qui se sont cependant révélées nourrissantes.

      Il leur a fallu utiliser leurs mains pour recueillir l’eau douce suintant des falaises bordant le plateau de la dangereuse savane, à mi-pente souvent, ce qu’aucun autre animal ne pouvait faire, d’où l’absence de concurrence.

      Ils ont dû apprendre à escalader les rochers, ce que leur bipédie favorisait cette fois. Et découvert que les galets pouvaient être lancés avec précision en pluie sur tout fauve qui aurait eu l’imprudence de descendre sur la plage, puis pour tuer des proies comme des oiseaux de mer.

      Ils ont appris à attraper des poissons prisonniers des mares à marée descendante et des crustacés, en sus des coquillages dont ils brisaient la coquille avec une pierre pour les consommer.

      Cette théorie n’est pas de moi. Mais quand je l’ai découverte, la cohésion des arguments m’a convaincu.

      L’évolution est faite « d’accidents », dont on aura bien du mal à retrouver les traces de toute façon...

      C’est vrai, mais il n’y a pas d’effet sans cause. Ce qui autorise des théories multiples en conservant la plus cohérente, la moins facilement réfutable.

      La consommation humaine de viande (et de produits animaux en général) n’a plus rien à voir avec la nature (à 99%, puisqu’il reste quelques rares élevages dignes de ce nom).

      L’élevage est encore une adaptation de l’être humain à la situation, en l’occurrence le développement délirant de la population. La faune sauvage ne suffirait pas à satisfaire ses besoins en protéines.

      Je vous trouve pessimiste avec vos 99% d’élevage en conditions inhumaines : on voit encore beaucoup de vaches, de moutons, de chèvres dans des prairies.

      Ce sont plutôt les conditions de transport des ces animaux vers les abattoirs qui sont souvent inadmissibles mais offrent de meilleures marges aux intermédiaires.


    • Sam888 Sam888 20 août 2016 14:10

      @Alren

      Merci pour votre réponse détaillée.


      Je suis obligé de contester l’argument de la lentille (plus connu, chez les végétariens, comme l’argument du « cri de la carotte »). Argument que, au fond, vous ne pouvez vous-même pas considérer honnêtement valide. Prouvez-moi que la lentille a un système nerveux semblable à un mammifère ou un poisson. Prouvez-moi qu’une lentille ressent la peur, le stress, le désespoir, et la douleur. Prouvez-moi qu’une lentille se bat pour sa survie.

      Notre système digestif n’est pas inadapté à la consommation de végétaux. Nous ne sommes pas des carnivores. Nous sommes des omnivores. Ce qui ne signifie pas, comme beaucoup le croit encore, que nous DEVONS manger de tout, mais que nous POUVONS manger de tout. Nuance fondamentale. Nous avons donc le choix, et la multitude de cultures culinaires à travers le monde suffit à prouver que l’Homme sait adapter son régime comme il le souhaite (ou comme sa culture le lui impose).

      Les cerveaux ont besoin de glucose pour fonctionner mais de protéines pour se développer.
      Peut-être, mais je vous ai dit que l’argument de l’historicité n’était plus valable aujourd’hui. Ne croyez-vous pas que notre cerveau s’est suffisamment développé ? Notre cerveau aujourd’hui nous permet de faire à peu près tout. Si la consommation de viande a pu avoir une importance dans notre évolution, elle a perdu son importance aujourd’hui, quoi qu’on en dise.

      Pour ce qui est des théories que vous avancez, vous reconnaissez au moins une chose : ce sont des théories. Parmi des milliers d’autres. Vous les jugez peut-être plus cohérentes que d’autres, et c’est votre droit, mais encore une fois, elles ne permettent pas de justifier ce que nous faisons aujourd’hui aux animaux.

      L’élevage est encore une adaptation de l’être humain à la situation [...]. La faune sauvage ne suffirait pas à satisfaire ses besoins en protéines.
      Et l’élevage industriel (qui n’a d’élevage que le nom) est une adaptation (économique notamment) à l’élevage traditionnel, pas assez rentable, et qui, de toute façon, ne suffirait pas (comme la faune sauvage) à satisfaire nos besoins en protéines. Et si la faune sauvage ne suffit pas à fournir les protéines nécessaires, la flore, elle, le peut, et le fait. Il existe beaucoup de cultures de par le monde où sont combinées céréales et légumineuses, riches en protéines complètes (ainsi qu’en minéraux et vitamines). Preuve encore que l’Homme, même sans aucune notion en nutrition ou physique, a su s’adapter.

      Je vous trouve pessimiste avec vos 99% d’élevages en conditions inhumaines : on voit encore beaucoup de vaches, de moutons, de chèvres dans des prairies.
      Les animaux les plus consommés en France sont les cochons et les poulets. Ce sont eux qui morflent le plus, c’est vrai (et je ne parle même pas des poissons, qui, en nombre, dépassent nettement ces malheureux cochons et poulets). Et pour être honnête, le chiffre de 99% est celui des Etats-Unis. Je crois qu’en France on se situe plutôt aux alentours des 80%. Ce qui, vous le reconnaîtrez, reste terrible. Et la tendance est plutôt vers un glissement vers le modèle américain (pour la France comme pour le reste du monde d’ailleurs). Logique économique oblige. Donc on atteindra peut-être, nous aussi, les 99%, si rien n’est fait d’ici là pour arrêter cette folie.
      Il faut se rendre à l’évidence : notre consommation actuelle de produits animaux (j’inclus évidemment les produits laitiers et les œufs) est telle que l’« objectification » de l’animal et l’industrialisation des produits animaux sont « nécessaires » et inéluctables. Et c’est d’ailleurs comme ça que se défend l’industrie. Pas folle la guêpe. Il y a des subventions à prendre.
      Vous avez raison de souligner le problème des conditions de transport, mais ce n’est qu’un des nombreux mauvais traitements (c’est presque un euphémisme) infligés aux animaux de leur naissance à leur mort.

    • Daniel Roux Daniel Roux 19 août 2016 11:30

      Définition : L’antispécisme est un mouvement datant des années 1970, qui affirme que l’espèce à laquelle appartient un être n’est pas un critère moral pertinent pour décider de la manière dont on doit le traiter et des droits qu’on doit lui accorder.

      L’auteur extrapole l’antispécisme à des mouvements plus extrémistes. Des mouvements qui se fondent non plus sur les droits que s’octroient l’homme vis à vis des animaux mais sur leurs fantasmes de pureté, qu’elle soit mystique ou physique.

      Soulignons en passant que le seul droit réellement appliqué est celui du plus fort sur le plus faible, quelques soient les espèces et les civilisations humaines.

      Cela n’a rien à voir avec la loi naturelle : Manger ou/et être manger.

      Tout être vivant finit par mourir pour être mangé, digéré et transformé, au stade ultime, par des bactéries. Toutes celles que je connais sont d’une modestie extraordinaires. Elles n’affichent aucune prétention de domination sur les autres espèces, ni aucune méchanceté.


      • tf1Groupie 19 août 2016 11:47

        @Daniel Roux

        « Elles n’affichent aucune prétention de domination sur les autres espèces, ni aucune méchanceté. »

        Et elles seraient capables d’éradiquer une espèce, sans se poser de questions, sans états d’âme ni ideologie, parce qu’elles ne se soucient pas de l’extinction des autres espèces ; seul l’Homme est capable de se préoccuper des autres espèces.


      • DanielD2 DanielD2 19 août 2016 13:11

        « l’Homme n’étant pas plus évolué que les autres animaux, il n’a donc aucun droit sur eux, surtout pas de les manger. »


        Et oui, comme l’auteur le dit plus loin, ça n’a aucun sens. 

        Bah, l’empathie est un instinct naturel chez l’humain et les animaux sociaux en général. Comment vivre en société sans aucune entraide ? Mais poussé trop loin, ça peut faire faire bien des choses étranges aux gens. Liberté pour les saumons !!! :D

        • amiaplacidus amiaplacidus 19 août 2016 17:53

          @DanielD2

          C’est comme les lions, en fait, ils n’ont strictement aucun droit sur les gazelles, et pourtant ils les mangent.

          Salopards de lion !


        • Sam888 (---.---.140.186) 19 août 2016 14:45

          À l’auteur, il faut tout de même reconnaître ce que l’Homme inflige aux non-humains. Que ce soit pour se nourrir ou autre chose (vous parlez de fourrure et des cirques notamment), la liste des horreurs est quasi infinies. Votre comparaison avec le requin qui tue un surfeur est mal venue. Un être humain, normalement, est capable de se remettre en question, de réfléchir sur sa condition, de faire des choix (responsables, éthiques) en fonction de très nombreux facteurs. Un requin, jusqu’à preuve du contraire, ne fonctionne pas exactement de la même façon. La responsabilité (morale/éthique) est radicalement différente entre un requin qui attaque un surfeur et un humain qui égorge un agneau pour festoyer en famille.

          Je pense qu’on peut être antispéciste sans verser dans « l’intégrisme » dont vous parlez. Il serait même temps d’ouvrir un peu plus les yeux sur ce que nous faisons endurer aux animaux (oui, même en ce qui concerne la recherche médicale), et le tout sans pratiquer « l’auto-flagellation », mais une vraie remise en question de nos croyances, de nos pratiques, de nos habitudes. Finalement, rien de nouveau. On le fait depuis toujours.

          • DanielD2 DanielD2 19 août 2016 15:31

            @Sam888 Je vous cite :

            «  La responsabilité (morale/éthique) est radicalement différente entre un requin qui attaque un surfeur et un humain qui égorge un agneau pour festoyer en famille. »

            Pourquoi croyez-vous avoir une responsabilité ? Envers qui ? Les religions s’en foutent, à part peut-être le bouddhisme parce qu’ils pensent qu’on peut se réincarner en tortue ou en zèbre, et la nature s’en fout vu que c’est dans ses lois de pouvoir manger tout ce qui nous entoure. 

          • Sam888 (---.---.140.186) 19 août 2016 18:37

            @DanielD2

            La responsabilité (éthique, si vous préférez ce terme au trop religieux « morale ») de ne pas faire souffrir un être quand ce n’est pas nécessaire. Si je n’ai pas besoin d’écraser ce chat dans la rue avec mon 4x4, pourquoi le ferais-je ? Si je suis votre raisonnement, je peux écraser ce chat, puisque la nature s’en fout. C’est comme ça que vous réfléchissez ?
            L’homme n’est pas QUE nature. À vrai dire, il a passé son existence à essayer de s’en extraire.

          • Fisspair 19 août 2016 15:47

            @ l’auteur
            Je vois que vous investissez dans la discussion philosophique les moyens qui vous ont manqué dans la discussion historico-politique
            Vous devriez lire plus., plus longtemps , plus souvent.


            • alinea alinea 19 août 2016 20:03

              Vous prenez le problème par le petit bout de la lorgnette ; l’extrémisme vegan s’explique mais aucun extrémisme n’est un modèle.
              Personnellement je ne suis pas extrémiste, je me laisse ma place d’homme animal sur cette planète, j’y suis sans plus de raison, ou de volonté initiale que n’importe quelle autre créature. Je me contente de satisfaire mes besoins et je m’aperçois que ce faisant je ne suis guère nuisible.
              La pêche à la baleine est une pêche industrielle, il n’y a pas d’équilibre des chances entre le prédateur et l’animal chassé.
              L’homme a développé son cerveau parce qu’il n’avait rien d’autre à développer pour survivre, la force, la rapidité lui étaient refusées, il a diversifié sa nourriture, -le panda ne l’a pas fait, il est en voie d’extinction..
              Vous parlez de droit, c’est typiquement humain, je parle d’adéquation ; notre cerveau a été mal utilisé, il aurait pu développer notre spiritualité et ce qui nous caractérise : la contemplation et la jouissance du beau ; au lieu de cela il a développé la technologie, dont tout le monde sait qu’elle sera notre perte.
              ( petite remarque ! le miel est un sous produit animal, les végans le refusent)
              L’humain n’a aucune excuse à s’extraire de la Nature ; du reste il y en a qui ne le font pas ! Mais ce faisant, il signe son arrêt de mort.


              • Phalanx Phalanx 19 août 2016 20:13

                « Celui qui accomplit ses devoirs peut légitimement aspirer à une égalité de droits. À notre époque, »


                Tout votre raisonement est biaisé, un handicapé (voir un humain anancéphale ou atteint du virus zika) est incapable de remplir certains ou tout, ses devoirs. Cela ne les empèchent pas d’avoir des droits. 
                Des droits basics ne sont pas forcement la contrepartie d’un devoir. L’argumentation universitaire de l’antispécisme y répond de manière plus développé.

                « Pasteur, devenu célèbre après avoir mis au point des vaccins suite à de nombreuses expériences sur les animaux, aurait bien moins de rues et d’écoles à son nom. »

                Pasteur ne bénéficiait pas des méthodes alternatives disponible aujourd’hui. Ceci étant dit, dans certains cas, l’expérimentation animale peut se justifier d’un point de vue antispéciste (Peter Singer lui même l’a reconnu).

                « Après les »hommes misogynes« , les »Chrétiens intolérants« et les »Blancs esclavagistes« 

                Je vous rejoins, simplement, entre aujourd’hui et la chasse aux méchants blancs racites et esclavagiste, et hier ou l’esclavage était monnaie courante (certainement pas que chez les blancs d’ailleurs). Il y’a un juste milieu a trouver.

                 »morale, d’une éducation et d’un raisonnement, notions jusqu’à preuve du contraire spécifiques à l’Homme«  »

                Non, vous pensez bien que si c’était ça le fameux « propre de l’homme » ca se saurait, en l’occurence c’est l’éthologie qui répond à ces questions : beaucoup d’animaux peuvent raisonner, être éduqués, et avoir une forme de morale.

                Concernant « le propre de l’homme », si il ne se justifie pas de manière divine, c’est malheureusement du coté de l’existentialisme de Sartre (à l’origine de tous nos problèmes gauchistes) que vous aurez la réponse (ceci étant dit, les grecs et Pic de la Mirandolle avaient eu la même idée avant mais c’est Sartre qui a récupérer la mise). 

                Bref, je veux pas vous critiquer, mais il faut savoir que les humains sont allé trop loin dans l’exploitation animale (l’élevage industriel est une abomination absolue par exemple) et qu’il faut faire machine arrière. Mais pas trop loin non plus. 

                • nours77 nours77 20 août 2016 06:13

                  Je suis un septique de base, il faut une preuve au minimum, deux et je suis convaincu...
                  Je pense qu il est préférable d avoir de base une attitude de septique et pouvoir changer d avis si une preuve convaincante ce présente, que d être un croyant et ne changer d avis, que si je prouve qu un phénomène qui n existe pas, n existe pas... difficile... on peut prouver une existence en démontrant un phénomène, mais en démontré l absence... c est un autre défi, il faut tout voir dans ce cas. Donc a mon sens sauf évidence, non d entrer a tout... puis réflexion.

                  Ensuite le droit des animaux, je suis pour un juste milieu, nous somme des animaux qui survivons en mangeant d autres animaux, et l hypocrisie ne nous mènera nulle part...
                  Cependant j ai conscience que les animaux sont en parties comme nous, ils éprouvent des sentiments, de la douleur... Au regard de la loi c étaient des valises, et il est heureux que la législation en la matière est changée, il y a des gens normaux, mais il existe aussi les irresponsables ou les sadiques (ou les deux), et pour c est gens la, un minimum de règles est une bonne chose, cela fixe des limites raisonnables, nous nous en pavanons, soyons donc humain...

                  L homme a tiré le morceau de cerveau a la loterie animale, juste un bout de cerveau, il n est supérieur que dan le faite qu il associe des idées, causes/effets... Nous ne passe dont que de pauvre sens, l odorat du chien ou des requin qui distingue les molécules, la vue du faucon 200 a 300 mètres une souris qui court ok, le touché du lombric capable de sentir une vibration d un insecte qui gratte, le gout des poissons qui détecte les molécules aussi, ouïe des chauve souris qui entend sont sonar... et non vivons bien moins longtemps que des plantes.
                  Sans conter les aptitudes spéciales, géolocalisation, cocktail chimique en tout genre, etc... L humain fait pale figure avec juste sont petit bout de cerveau en plus, et cela ne garantie en rien sa place dans l éternité... Supérieur, l homme... ? on en reparle dans le futur pour voir si il est toujours la ? Il me semble que certain se trombe dramatiquement sur ce qui est important a une race... survivre, et sur ce point, ce n est pas gagné, loin de la...


                  • amiaplacidus amiaplacidus 20 août 2016 10:07

                    @nours77

                    Il faut vous désinfecter, comme cela vous deviendrez aseptique.

                    Je me demande avec quel produit, de l’alcool à 90° ? Cela me laisse sceptique.


                  • yvesbon 20 août 2016 09:21

                    Bonjour,
                    je ne suis pas d’accord avec cet article, qui commet de nombreuses erreurs et parle d’un antispécisme qui existe surtout dans l’esprit de l’auteur de l’article, et bien peu chez les antispécistes eux-mêmes !

                    « Peter Singer dénonçait le « spécisme » inhérent à l’Homme, qui – par sa prétention d’ « être évolué » – instaurerait à son avantage une ligne de démarcation entre humains et animaux. » : pour Singer, le spécisme, de même que le racisme ou le sexisme, n’est pas « inhérent à l’Homme », mais une construction idéologique historique, liée à un système de domination spécifique en fonction de l’espèce des êtres sensibles.

                    Quant à la notion de « droits des animaux » : heureusement que la notion de droits est découplée de celle de devoirs, sinon nous n’accorderions aucuns droits aux tout jeunes enfants, ni aux personnes gravement handicapées, ni aux personnes séniles, etc. Et il ne s’agit pas d’accorder « les mêmes droits » qu’aux humains, mais au moins les droits fondamentaux qui devraient être attribués à l’ensemble des êtres qui pourraient en bénéficier : les être sensibles, « sentients » (qui éprouvent des sensations et des émotions). Il s’agit en gros des droits à ne pas être tué, ni torturé, ni reclu. Il s’agit donc de refuser, à l’échelle de la société, l’exploitation des animaux (les êtres sensibles), en ce qu’elle lèse ces droits fondamentaux ; le crudivorisme n’a rien à voir dans cette histoire, sauf pour la toute petite minorité qui croit (à tort, d’après ce qu’on sait aujourd’hui) que les êtres vivants non animaux (les végétaux, les champignons, voire les « microbes ») sont aussi sensibles.

                    Et il ne s’agit pas tant d’une « mode à l’auto-flagellation » que d’une recherche de justice, d’un monde moins violent, plus à l’écoute de ce que vivent (éprouvent) les êtres doués de sensations et d’émotions – humains compris.

                    Il est également inexact de dire que "l’antispécisme se renie par lui-même, puisqu’il défend une égalité entre espèces tout en affublant l’Homme de responsabilités particulières contrairement à d’autres animaux«  : le refus du spécisme est le refus d’une discrimination basée sur des critères (l’espèce, l’intelligence, la raison, la capacité d’abstration ou de se projeter dans l’avenir, la capacité morale, etc.) qui n’entretiennent pas de lien logique avec la question de comment on doit traiter quelqu’un ; heureusement qu’on n’utilise plus ces critères-là au sein même des humains, sinon, on continuerait à léser les intérêts fondamentaux des enfants, des personnes gravement handicapées mentalement ou séniles, etc. Le fait de nier que ces critères soient pertinents pour ce qui est de l’attention à porter aux intérêts de tel ou tel individu n’empêche pas de reconnaître que la capacité à évaluer moralement une situation, une action, est une capacité très importante, qui justement nous donne des obligations morales. L’égalité qui est défendue est une égalité de considération des intérêts des uns et des autres, sans considération de race, de sexe, d’espèce ou d’intelligence, et elle n’a rien à voir avec le fait que certains individus sont capables de discernement moral et d’autres pas. Ce dernier fait n’implique pas que ceux qui en sont capables »valent plus«  ; il s’agit de refuser de poser des valeurs hiérarchisées en fonction de ce genre de critère, justement : en quoi l’intérêt à ne pas souffrir d’un »idiot du village« serait-il moins à prendre en compte que celui du »génie national«  ? La question de l’intelligence, de la capacité morale ou d’abstraction (etc.) est ici hors-sujet...

                    Bref, cet article lui aussi est quasiment tout entier hors-sujet. J’invite tout le monde à livre les textes antispécistes, qui sont bien plus réfléchis et argumentés que ce que laisse entendre notre auteur. On peut par exemple commencer par le petit texte, librement téléchargeable sur le site des éditions tahin party, intitulé »L’Egalité animale expliquée aux humain-es", qui donne bien les notions de base de la critique du spécisme : http://tahin-party.org/singer.html

                    Bien à vous ! Pour une vraie discussion, qui débatte des vraies idées !


                    • Sam888 Sam888 20 août 2016 14:18

                      @yvesbon

                      Très bon commentaire, que je plussoie évidemment. Ravi de ne pas être seul face à la multitude ;)
                      (J’ai aussi apprécié le commentaire d’Alinea, un peu plus haut)

                    • Dominic.h (---.---.111.186) 20 août 2016 19:35

                      L’intérêt d’Internet est qu’il permet à chacun de pouvoir publier une tribune, s’exprimer dans des média collaboratifs, etc. L’inconvénient, en retour, est que ça permet à n’importe qui de publier des opinions sur des sujets qu’on ne maitrise pas et auxquels on n’a rien compris, ce qui est malheureusement le cas ici. L’article est tellement à côté de la plaque qu’on ne saurait pas par où commencer pour détricoter le sac de noeuds dans lequel l’auteur s’est emmêlé par son incompréhension grotesque du spécisme et de l’antispécisme :(

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