L’article 123 du traité de Lisbonne et le Coronavirus
L'article 123 du traité de Lisbonne et le Coronavirus
L'article 123 du traité de Lisbonne sur le fonctionnement de l'Union Européenne dit ceci : « Les déficits publics doivent être financés par emprunts obligatoires auprès des organismes privés et aux taux d'intérêts des marchés ».
Pour une Europe ultralibérale, l'équation est simple : on affaiblit les États avec des privatisations à tout va, privant ceux-ci de ressources essentielles afin de les obliger à emprunter de l'argent, de provenances inconnues pour la plupart, afin qu'ils deviennent une source de profits très rémunératrice pour la finance internationale.
Rares sont les pays européens dont la dette n'approche pas les 100 % de leur PIB. Certains ont même dépassé les limites établies par la Banque Centrale Européenne, impliquant de ce fait des taux d'intérêts plus élevés.
Consciente qu'il ne faut pas tuer la poule aux œufs d'or, l'Europe des financiers oblige ces États « irresponsables » à honorer leurs dettes (surtout les intérêts) et à appliquer des lois antisociales afin de rétablir l'équilibre financier et de continuer ainsi à profiter de cet état de choses.
L’Italie, troisième économie de l'Europe des 27, ayant dépassé les 130 % de son PIB, est devenue la bête noire des financiers malgré tout satisfaits de pouvoir augmenter les intérêts de la dette. Ce pays, dont l'état est exsangue, est actuellement le plus touché par la pandémie du COVID-19. Le manque de moyens de dépistage du virus, le manque de protections ainsi que l'état de sa santé publique ont contribué à atteindre des chiffres proches de ceux d'un pays sous-développé.
Par la bouche du vice président de la Commission Européenne Valdis Dombrovski, nous avons appris que « le pays paie autant d'intérêts pour la dette publique que ce que lui coûte son système éducatif ».
La situation évoquée par ce fonctionnaire et le défaut de solidarité européenne ont obligé ce pays à faire appel aux cubains, aux russes et aux chinois dont les pays « totalitaires »sont dénigrés régulièrement par la finance internationale et les médias à son service.
Idem pour l'Espagne avec plus de 5000 soignants (à l’heure actuelle) atteints du coronavirus par manque de moyens avec un taux de mortalité supérieur à celui de la Chine.
Le vol des masques chinois destinés à l’Italie par la Slovaquie, le navire chargé d’alcool destiné à la fabrication de gel hydroalcoolique pour la Tunisie détourné par l’Italie... (dixit le ministre du commerce tunisien), pas de quoi être fier de l'Europe…
Des États dans un état de soumission totale aux règles de la finance, c'est un fait. Certains ne sont plus capables, par manque de ressources, d'assumer leur vocation démocratique, à savoir : être prévoyants et généreux grâce aux impôts dans tous les domaines de la vie sociétale, là où l'être humain contribue par son travail au bon fonctionnement de celle-ci.
La Banque Centrale Européenne, seule institution désignée par l’Europe de la Finance pour agir et défendre les intérêts des puissants, a décidé, dans un « élan de générosité », de mettre sur la table quelques milliards afin de soulager des États étouffés par des contraintes financières.
Il faut avoir à l’esprit que cette initiative repose sur des prêts... Mon grand père disait à celui qui voulait l’écouter : « la finance n’a pas de vocation sociale... ». Il avait déjà tout compris...
Tout ceci devrait nous interpeller et nous faire réfléchir à un avenir différent sur une véritable démocratie libérée des puissances du capital et de toutes les formes d’oppression.
Carlos Valderrama
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