• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > L’enseigne Leader Price s’offre Jean-Pierre Coffe. Mais (...)

L’enseigne Leader Price s’offre Jean-Pierre Coffe. Mais n’est-ce pas au risque de le « bouffer » ?

Cette fois, en choisissant Jean-Pierre Coffe, l’enseigne Leader Price a été plus inspirée dans sa nouvelle campagne de publicité. Dans les années précédentes, elle s’était offert les services de deux footballeurs pour vanter ses qualités. Que venaient faire dans cette galère ces jongleurs de ballon ? On se demande. Zidane dispensait alors ses conseils à tout va ; après Generali, Volvic et Dior, il avait même son mot à dire sur la grande distribution à bas coûts pourvu que le cachet versé soit attractif  : il prétendait au ballot de badaud qu’il « (adorait le) faire gagner. » Sans blague ! Ronaldinho, lui, assurait que «  pour (son) café, (il faisait) équipe avec Leader Price ». Un peu fort de café tout de même ! Mais faire gagner, faire équipe, que demander de plus à des ignares ?

 
La star prescriptrice, malgré son incompétence avérée

N’importe ! Une star à l’affiche est la quasi certitude de capter l’attention de ses fans. Mais en faire un argument d’autorité et l’ériger en prescriptrice en usant de son pouvoir de séduction, n’est pas assuré. C’est paradoxal et risqué de confier la promotion d’une enseigne de grande distribution à bas coût à des footballeurs dont les revenus astronomiques n’en font pas des clients attitrés. Comment ne pas sentir dans l’opération une condescendance et un mépris aussi sidéraux que leur fortune ? À nous, les stars, les grandes marques du luxe, à vous les gagne-petit Leader Price ! De plus, leur incompétence en la matière est entière.

Un argment d’autorité par pouvoir de séduction

Mais, aussi paradoxal que cela soit, cette incompétence n’affecte pas pour autant l’autorité qu’exerce la star, tirée de la relation irrationnelle qu’elle entretient avec ses fans. Celle-ci dispose, en effet, de deux atouts qui lui confèrent une autorité par pouvoir de séduction :
1- d’abord, sa virtuosité dans une activité secondaire souvent frivole et/ou son apparence physique déclenchent un réflexe inné d’attirance sexuelle.
2- Ensuite, sa réussite sociale mesurée à son train de vie fastueux et sa notoriété qu’entretiennent, à longueur de temps, les médias de masse, suscitent une admiration qui ne souffre pas d’être contredite. Elle stimule ainsi un autre réflexe inné d’attirance, celui de l’identification chez ses fans avec les avantages qui en découlent : sa parole de feu est accueillie religieusement par des fans en état de réceptivité maximale, au point de croire à une relation interpersonnelle privilégiée entre eux et elle. Ici, par exemple, le procédé de l’image mise en abyme entretient cette illusion : Zidane et Ronaldinho fixent ainsi droit dans les yeux le badaud, comme s’ils ne s’adressaient qu’à lui. Le slogan prêté à Zidane tend même à lui faire croire qu’il est au centre de ses préoccupations. Le comble de l’imposture est que c’est l’inverse qui se produit : c’est l’attention de ses fans pour elle qui fait la fortune de la star. 

Ses comportements deviennent, en effet, des modèles que les fans s’empressent d’imiter ; tous les objets que touche la star, gagnent un statut de reliques concentrant sur elles les feux du désir inassouvi et ceux du rayonnement dont la star les auréole. Au terme de ce chemin parcouru par les fans pour adhérer à leur star, on voit qu’importent peu savoir et compétence, mais que priment une croyance et une relation érotique unilatérale purement fantasmée, qui font que « le médium » - la star – « est » à elle seule « le message ». Et l’objet dont elle vante les qualités, en ressort validé et désirable.

Une star de l’éducation gastronomique

L’enseigne Leader Price a préféré pourtant inverser la donne pour sa nouvelle campagne publicitaire. Elle est allée chercher sans doute une star, Jean-Pierre Coffe, mais de moindre notoriété et d’un genre opposé. En regard des jongleurs de ballon, on ne peut, en effet, dénier à Jean-Pierre Coffe une certaine compétence en matière de gastronomie. Il s’est, en effet, surtout fait connaître, pendant dix ans, par une émission sur France Inter, entre 1998 et 2008, le samedi entre midi et 13 heures, dont le titre était tout un programme éducatif : on y entendait la mise en garde d’un père faite à table à ses enfants : « Ça se bouffe pas, ça se mange ! », corrigeait-il en apprenant à faire la différence entre l’absorption sauvage de nourriture et sa dégustation humaine. Il se faisait le défenseur de la gastronomie française avec des produits frais du terroir, n’hésitant pas à stigmatiser son contraire, « la malbouffe » industrielle. On croyait déjà déguster les mets à l’entendre goûter à pleine bouche en ronronnant les mots dont il les célébrait.

C’est dire quelle autorité en matière de qualité culinaire l’enseigne Leader Price s’est offerte sur ses affiches. Dans une mise hors-contexte sur fond blanc, l’attention se concentre sur un Jean-Pierre Coffe campé par deux métonymies. L’une respire la sobriété et l’économie que prétend incarner Leader Price : Coffe est en simple chemise, col ouvert. L’autre est celle du grand père, tête d’œuf et lunettes d’écaille ronde, dont l’expérience lui donne le droit d’émettre un avis même sans être sollicité. Il fixe des yeux le lecteur, selon le même procédé de l’image mise en abyme, pour lui faire la leçon : « Dépenser c’est dépassé » lui jure-t-il d’un air déterminé, dans une autre métonymie de la conviction du maître qui ne souffre pas d’être contredit, tandis qu’il pointe de l’index Leader Price où il prescrit d’aller sans hésiter.

Le jeu de mot « dépenser »/« dépasser  » prétend établir une équation de sens par quasi équation de sons, bien dans la veine de la gouaille du pourfendeur de « la malbouffe » qui n’hésite pas à engager sa signature manuscrite, des fois que des passants ne le reconnaîtraient pas. Serait-ce donc que le prix ne fait pas la qualité ? Au besoin, proche des couleurs nationales du pays réputé pour sa gastronomie, l’assortiment de couleurs bleu blanc rouge de l’affiche sollicite en passant la préférence nationale du lecteur, bien que le nom de l’enseigne Leader Price lui soit étrangère. 


Reste à savoir surtout si les produits de l’enseigne Leader Price sont bien à la hauteur de la réputation du nouveau prescripteur qu’elle s’est choisi de préférence aux incultes footballeurs. Dans le cas contraire, c’est Jean-Pierre Coffe qui, pour un cachet publicitaire, court le risque de compromettre un crédit acquis pendant dix ans dans l’éducation gastronomique à la portée de tous : ce serait dommage qu’il se fît « bouffer » à son tour, lui qui s’est tant dépensé pour enseigner à ses contemporains la noblesse de l’art de « manger ». Paul Villach

 
 

Documents joints à cet article

L'enseigne Leader Price s'offre Jean-Pierre Coffe. Mais n'est-ce pas au risque de le « bouffer » ? L'enseigne Leader Price s'offre Jean-Pierre Coffe. Mais n'est-ce pas au risque de le « bouffer » ?

Moyenne des avis sur cet article :  4/5   (16 votes)




Réagissez à l'article

27 réactions à cet article    


  • LE CHAT LE CHAT 5 juin 2009 10:44

    Vu les performance de l’équipe de France , pas étonnant qu’ils ont pas été reconduits , on risque pas de gagner avec eux !

    Leader Price est le plus cher des discounters et les prix ont vachement augmanté depuis un an ! à part quelques bricoles parce que c’est le plus proche de chez moi , je préfère faire 10 km et remplir mon caddie chez Aldi et Lidl bien moins chers sur de nombreux produits de base !


    • Cartman 5 juin 2009 10:52

      Ce n’est pas la première fois que l’image de JP Coffe est utilisée pour vendre de la nourriture manufacturée, c’est à dire exactement le contraire de ce qu’il prône. Dans le même genre, on a vu aussi Maïté vanter les délices de produits en conserve.

      J’ai toujours du mal à imaginer que quiconque puisse être positivement influencé par ce type de publicité. Le retournement de veste est pourtant plus qu’évident.


      • veilchen veilchen 7 juin 2009 22:22

        J’avoue que j’ai été surprise aussi de le voir su une affiche pour une marque Discount... Qui dit produis pas chers dit aussi ingrédients mauvais pour la santé, telle que l’huile de palme hydrogénée, colorants, conservateurs et autres, qui sont moins chers que des produits naturels... Il devrait dire que faire à manger à soi même, ça revient moins cher et c’est plus sain que d’acheter chez Leader Price. Il devrait dire aussi qu’il ne faut pas acheter chez eux, vu le traitement infligé aux employés dans les filiales allemandes. Il est connu, de plus, que les gens qui achètent des produits pour pas cher, les moins aisés, souffrent aussi de l’obésité et autres problèmes dus au surpoids. Regardez les ingrédients des produits pas chers, vous verrez...
        Tout comme Maïté, qui, escusez moi, travaille dans un resto, qui cuisine bien, et qui vante le bon goût du cassoulet en boîte !!! je suis sûre qu’elle n’en a jamais mangé en plus ! Tout comme Coffe avec ses produits de m***.

        Ça me choque et ça me déçoit que des gens qui vantent les produits de notre chère France, qui vantent notre cuisine sur les plateaux télé, dans les livres, etc fassent des pubs pour des produits qui font partie de la liste noire des produits dits « mal-bouffe ».


      • Lucrezia 5 juin 2009 11:12

        Je croyais que son crédo était la guerre contre la mal-bouffe ?
        A priori, l’appel du porte-monnaie est plus fort que celui de ses convictions ! Coffe est comme tout le monde, quand y a du pognon à prendre, il le prends même si cela va à l’encotre même de ses idées qu’il nous a pourtant tant martelées de puis des décennies sur les médias !

        Consommateurs, arrêtez donc de vous laissez « baiser », reprenez donc votre pouvoir d’achat en main en faisant preuve d’un peu de bon sens, de discernement et de comparaison .... et surtout ne croyez pas les publicitaires, ils nous vendent que du rêve .... et jamais de la réalité !


        • Neozenith 5 juin 2009 11:39

          Quel dommage qu’il n’ait pas conservé son intégrité et qu’il se soit vendu à de nombreuses enseignes, qu’il a critiqué allègrement (même si indirectement) pendant une dizaine d’années !

          Je continue d’être déçu par toutes ces personnes prétendûment intègres, quelle naïveté !


          • ZEN ZEN 5 juin 2009 11:44

            JPC n’est pas à une contradiction près
            Son crédit est depuis longtemps entamé
            Demain : Carrefour ?


            • Thémis 5 juin 2009 11:59


              On pourrait imaginer demain une autre pub aussi convaincante :

              Agoravox, le leader-price de l’information citoyenne smiley avec Morandini en photo pour le côté « recommandé par un professionnel » !


              • gerlando gerlando 5 juin 2009 12:26

                Leader price est un soft discounter, pas un hard discounter : il a un assortiment plus large et plus profond qu’un Lidl ou un Aldi et est plus cher.

                 

                Concernant cet article, les propos de Paul Villach sont très intéressants, même si je trouve que son point de vue est assez tiré par les cheveux et affecté par endroit... Si cette fois ci l’auteur daigne répondre à mes remarques, je serai ravi d’essayer de mieux comprendre son point de vue...

                 

                On retrouve dans cet article certains clichés véhiculés dans les articles de Villach d’ordinaire : les footballeurs sont stupides et incultes, d’après lui. Remplacez « footballeur » par toute autre catégorie socioprofessionnelle et vous trouverez tout de suite ces propos révoltants. Ici, ça ne choque personne : c’est un cliché confortable, qui passe bien, comme il en existe beaucoup d’autres.

                 

                Les publicitaires, en utilisant une star comme caution ne cherchent pas à atteindre leurs fans, ce serait se limiter à un segment de marché ultra réduit. L’objectif, pour les distributeurs de biens de grande consommation, est de brasser large. Ces stars sont donc des cautions fédératrices. Et même si Paul Villach s’en offusque, dans toute l’histoire de la publicité, il n’a jamais été nécessaire d’être véritablement et rationnellement compétent pour devenir une caution publicitaire, il a toujours suffi d’être connu.

                 

                Je perçois bien le dialogue érotique possible entre le consommateur et Zidane sur l’affiche proposée, par contre, pour les deux autres exemples, si « réflexe inné d’attirance sexuelle » il y a vis-à-vis de Ronaldinho ou Coffe, il faut me l’expliquer plus en détail !

                 

                Le logotype de Leader Price que l’on identifie au porte étendard français, sollicitant « en passant la préférence nationale du lecteur », je trouve que c’est une affirmation bien audacieuse et hasardeuse. Le drapeau de la Hollande donne aux français l’impression d’une fraternité avec le peuple néerlandais ? Celui des Etats-Unis nous rappelle un vague jumelage ? A moins que vous ne disposiez des post-tests marketing de Leader Price ou d’une quelconque étude qualitative, je ne vois pas ce qui permet d’affirmer « rationnellement » cette idée.


                • Paul Villach Paul Villach 5 juin 2009 15:45

                  @ Gerlando

                  Je réponds volontiers à des commentateurs courtois.

                  1- Oui, je soutiens que les footballeurs professionnels sont incultes. Il suffit de les écouter parler ou bredouiller. Mais je ne dis pas qu’ils sont stupides, c’est vous qui rajoutez ce qualificatif.
                  2- Le choix d’une star, comme argument d’autorité par le biais de son pouvoir de séduction, vise d’abord ses fans, et par cercles concentriques successifs plus larges tous ceux qui sont capables de la reconnaître. Quand il s’agit de Zidane, ses frasques et ses exploits lui ont conféré une notoriété internationale qu’il s’est empressé de monnayer. En cela il n’est pas stupide. En revanche, la stupidité est à mettre au compte des fans, mais d’abord au sens étymologique : ils sont devant la star dans un état second de stupeur.
                  3- La relation érotique fantasmée que j’ai évoqué entre star et fans se noue à des degrés variés. Elle est évidemment plus évidente avec Catherine Deneuve vantant « L’Afrique Verte » ou la privatisation d’une banque, Carole Bouquet, Noémie Campbel ou Adriana Karembeu.
                  4- Les couleurs ont une charge culturelle. Et leur assortiment est perçu différemment selon les pays et les cultures. Un Français ou un Hollandais regarde par réflexe socioculturel conditionné l’assortiment bleu blanc rouge qui compose son drapeau national, d’un autre oeil que l’Allemand par exemple. C’est tout ce que je veux dire. Aussi n’est-il pas négligeable de solliciter au besoin cette préférence patriotique et/ou nationaliste. Paul Villach


                • l'homme pressé l’homme pressé 5 juin 2009 12:48

                  Ah revoilà encore une fois le sempiternel argument d’autorité.

                  Si cet argument peut jouer, c’est uniquement a contrario ; sans doute en utilisant l’humour (?) ou l’ironie (? ?), en ce cas : quand on connaît la qualité ignoble de la bouffe LP...

                  Mais ça n’a rien à voir, et pas plus dans le cas de Coffe que dans celui de Zidane.
                  Il s’agit juste d’exploiter la popularité.


                  • tchoo 5 juin 2009 12:56

                    Minable et pathétique : l’humain est décidément tellement compromettable (en un ou plusieurs mots ! )


                    • TSS 5 juin 2009 13:34


                      n’en mangez pas « c’est de la merrrrrde !! »... !!


                      • pruliere pruliere 5 juin 2009 13:58

                        Quelle honte !
                        Quand je pense que j’ai écouté plusieurs fois les émissions de Coffe sur la malbouffe à la radio....
                        On ne peut plus faire confiance à personne dans ce monde pourri par le fric !

                        A quand une pub « Hulot » pour Total, ou Bové pour les produits Monsanto ?

                        Pas Glop !


                        • Bois-Guisbert 5 juin 2009 14:38


                          Normalement, dans un monde normal, peuplé de gens normaux, Coffe serait définitivement cramé.

                          Les choses (frelatées) du XXIe siècle étant ce qu’elles sont, l’histrion continuera, comme devant, à pontifier contre la malbouffe sur les écrans de télévision et sur toutes les radios...


                          • docdory docdory 5 juin 2009 17:16

                            Cher Paul Villach


                            Je dois dire que voir Jean-Pierre Coffe faire de la publicité pour des supermarchés de troisième catégorie , vendant probablement de la nourriture dont la comestibilité n’est reconnue que dans les zones urbaines sensibles, est à peu près aussi saugrenu que d’imaginer une publicité dans laquelle Benoît XVI vanterait les mérites des préservatifs Durex !
                            Jean Pierre Coffe avait peut-être un besoin urgent de régler son tiers provisionnel ???

                            • Paul Villach Paul Villach 5 juin 2009 18:02

                              @ Cher Docdory

                              J’en ai moi aussi le soupçon ! Paul Villach


                            • Lapa Lapa 5 juin 2009 23:58

                              c’est le fameux beurre sexuel !


                            • roquetbellesoreilles roquetbellesoreilles 5 juin 2009 18:54

                              C’est étonnant comme l’argent peut rendre déraisonnable, particulièrement en période de crise.
                              Ce phénomen touche plus particulièrement les personnes à hauts revenus.

                              Dès que leurs revenus baissent un peu, ou risquent de baisser, ils sont prêts à vendre leur âme au diable.

                              J.P Coffe en est l’exemple flagrant, avec Leader-price.

                              Mais nous avons pu voir dernièrement de nombreux « artistes » soutenir la liberticide loi HADOPI...

                              Et les exemples sont très nombreux...


                              • TSS 5 juin 2009 20:49


                                il n’ent est pas à son coup d’essai ! il y a 2/3 ans il avait fait de la publicité pour un eleveur

                                industriel de porcs (1m2 par porc)... !!


                                • yvesduc 5 juin 2009 22:02

                                  Jean-Pierre Coffe ne sort pas grandi mais la publicité en général non plus. Je vais parfois chez Leader Price : certains produits sont identiques au produit de marque (exemple : biscuits sablés fins) mais d’autres sont indéniablement différents et moins bons à mon goût (exemple : fromage blanc en pot d’1 Kg). La nouvelle campagne de Leader Price tente manifestement d’induire le consommateur en erreur.


                                  • moebius 5 juin 2009 22:04

                                     Pourquoi se priver d’une source de revenue facile et lucrative quand on a l’opportunité de monnayer son image en l’associant au logo d’un distributeur ? parce qu’on déprécit son image qui est associé comme tout le monde le sait à l’épicerie de luxe ? et les footballeur pratiquent leur sport sur les green ou dispute Roland Carros ?


                                    • moebius 5 juin 2009 22:11

                                       Leader price c’est moins cher que l’arabe, tout aussi convivial quand on connait les vendeuses par leur petit nom mais c’est ouvert moins tard et surtout : dépenser c’est dépassé allez donc voter pour la liste Cohn Bendit la seule liste qui a un projet européen


                                      • ZEN ZEN 6 juin 2009 08:23

                                        Coff’’pub
                                        Après tout, Zidane vend bien du jambon...


                                        • monbula 6 juin 2009 08:49

                                          DRUCKER, c’est dépassé

                                          Allez sur PANIQUE SUR L’OREILLETTE.

                                          Et surtout, mettez un bulletin de vote SARKOSY


                                          • Marc Bruxman 6 juin 2009 12:44

                                            Ben c’est pourtant simple. Au début, on se dit que c’est les pauvres qui vont aller à leader price alors on prend un footballer.

                                            Puis on s’apperçoit que les bobos de centre villes sont les meilleurs clients. Alors on prend Coffe.


                                            • Üriniglirimirnäglü Üriniglirimirnäglü 7 juin 2009 01:58

                                              Achetez toute votre nourriture dans un magasin bio ou chez des petits commerçants, le plus possible sous forme de produits naturels, non manufacturés, et envoyez paître tous ces grands distributeurs qui n’aspirent qu’à une chose : nous élever en batterie comme des poulets, en nous nourrissant avec de la merrrrde, comme dirait le Coffe (ah, le fumier !).

                                              Ca vous prendra du temps, car il faudra éplucher des trucs (quoique, le bio, avec la peau, c’est possible !), mais vous en gagnerez aussi, car dans un supermarché, on perd un temps dingue à reluquer des tonnes de trucs inutiles ; ça vous coûtera la peau des fesses, mais au moins ce que vous mangerez aura du goût, vous aiderez de vrais gens qui croient à ce qu’ils font à vivre décemment, votre vie aura du sens et vous serez moins encombrés de conneries matérielles qui vous bouffent la vie (puisqu’il vous restera moins d’argent à y consacrer).

                                              Vous mangerez moins aussi, et mieux, votre santé s’en trouvera certainement assainie. Vous serez aussi plus libres.

                                              Faites le maximum pour sortir de l’impasse. Ca demande de l’énergie, mais c’est aussi une question d’habitude.

                                              Si on ne fait rien pour les arrêter, on finira tous par habiter chez Carrefour, voter Carrefour et être « citoyen » Carrefour (ou Wal Mart, Leclerc, Groupama, Areva, etc...).

                                              La distribution est LE modèle économique, voire même plus, POLITIQUE que certains veulent imposer au monde. La distribution est selon moi carrément un nouveau régime politico-économique à échelle mondiale dont la prise d’ampleur a commencé à entraîner des tensions et des conflits avec les principes et valeurs de la démocratie et avec ceux de la République. Un jour la distribution nous demandera de jeter les principes de démocratie, de laïcité, de République, d’égalité, de fraternité, de liberté aux orties, car ils ne lui permettront plus de s’épanouir autant qu’elle l’entend.

                                              On parle par exemple de structurer TOUTES les activités de service public (ça va de la délivrance des cartes grises à la paie des fonctionnaires - tant qu’il en reste encore -, en passant par la sécurité publique, l’éducation, la santé, mais aussi pourquoi pas l’attribution de la nationalité à des demandeurs étrangers, le versement des subventions aux entreprises ou même la défense du territoire par les armes) en « briques » de services publics pouvant être prises en charge indistinctement par l’un ou l’autre des réseaux de distribution existant et capables de distribuer la prestation objet de la « brique » : le réseau des préfectures, le réseau des mairies, mais aussi le réseau de La Poste, le réseau des magasins Carrefour, de la FNAC, d’Orange, de Groupama, de la Société Générale, etc...

                                              Mis en concurrence par appel d’offres, tous ces réseaux pourraient soumissionner et emporter l’une, l’autre ou plusieurs de ces « briques » de service public, à partir du moment où ils sont en mesure de prouver qu’ils disposent des compétences et des moyens leur permettant de satisfaire au cahier des charges de la « brique ». Bien évidemment, qui dit mise en concurrence dit gagnants et perdants, jeu de la concurrence, OPA, concentrations, restructurations, fusions, délocalisations, dégraissages, vie et mort des réseaux, quoi...

                                              Trés bien, magnifique, joli ! Mais, distribuer des chips, c’est certes un métier, celui de commerçant, mais distribuer des permis de conduire ou de construire, des diplômes ou des connaissances, des peines de prison ou des raids aériens, ça n’a rien à voir, ça ne doit d’ailleurs jamais pouvoir être envisagé sous cette forme, sous peine de nous transformer en simples travailleurs-consommateurs, c’est à dire en « objets vivants sur-identfiés ».

                                              En Angleterre, Mac Do délivre déjà un bac pro et a l’intention d’aller jusqu’au doctorat. La belle affaire ! Le résultat sera certainement aussi inepte que les diplômes des universités US créationistes.

                                              En France, La Poste ne parle plus de directions régionales et de directions départementales, mais de « plaques » géographiques et d’« enseigne » La Poste, se mettant ainsi au niveau des enseignes commerciales. Les expériences de distributions de produits postaux dans les supermarchés se multiplient. Je vous le dis, on finira par pouvoir tout faire partout. Le résultat est niais, triste et rageant (le fait que ma Poste vende des DVD - plus chers que les supermarchés de la ville - est vraiment un immense progrès pour l’humanité en général et le service public en particulier !!! Et c’est mon épicier qui recevra et me « distribuera » mes factures et les cartes postales débiles de mes potes... cool !!!)

                                              En Angleterre et aux USA, des sociétés privées se voient confier des missions d’ordre militaire. D’autres, la gestion de prisons. On connaît les dérives (non respect des lois de la guerre entraînant plus d"insécurité en Irak, corruption de juges permettant l’envoi de plus d’innocents en prison aux USA). Y’a des distribution de baffes qui se perdent !

                                              En France, une société privée a la charge de la fabrication des repas de tous les détenus des prisons du nord-pas-de-calais. Cette fabrication est réalisée au moyen du salariat des femmes détenues d’une des prisons de cette région... La marge de la société ne doit pas être maigre (le salaire en prison n’est pas le SMIC), mais peut-on raisonnablement penser que le fait que les repas des détenus soient préparés dans ces conditions par d’autres détenus est sans conséquence négative aucune sur la qualité des repas ? Qui peut prétendre que l’immiction du privé dans un domaine aussi grave (tout ce qui touche à la perte de la liberté est grave) n’emporte pas des risques graves pour notre liberté (cf. l’exemple US ci-dessus) ?

                                              Tout ce qui touche à nos libertés est grave.

                                              Les activités de service public ont profondément à voir avec nos libertés.

                                              Rien à voir par contre avec Coffe, sauf, si, une chose : la malbouffe porte atteinte à notre santé. En effet, si cette dernière est gravement atteinte - les pesticides, les colorants, la mauvaise graisse - et si son rétablissement ne peut être garanti - bouh, l’impôt c’est pas beau, mais sans hopital public, si t’es pauvre, ta santé, tu te la roules et tu te la mets sur l’oreille -, c’en est fini de notre liberté.

                                              M. Coffe ne porterait-il finalement pas atteinte à nos libertés en vantant les mérites d’un tel réseau de distribution ?


                                              • gpeur 8 juin 2009 10:06

                                                Ce pauvre type, ne devrait plus être capable de se regarder dans une glace.

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès