L’ère des garderies est révolue !
Le 5 septembre 2016, pour la première fois, les personnels de l’animation socio-éducative et socio-culturelle ont participé massivement à une journée d’action, prenant la forme d’arrêts de travail et de rassemblements.
Jamais une inter-syndicale n’avait appelé à une grève dans ce secteur.
« Certaines villes ont été fortement perturbées comme à Carcassonne où 80% des animateurs ont fait grève ou encore à Montpellier où par vague, entre 11h30 et 13h00, plus d’une centaine d’animateurs se sont succédés devant la mairie. »
Pourquoi ce mouvement ?
Depuis des années et des années les animateurs qui assurent les accueils péri et post scolaires sont peu reconnus et disposent pour la plupart d’un temps partiel et d’un CDD ;
Alors que des progrès avaient été constatés dans ce secteur avec un début de professionnalisation une formation qualifiante et des taux d’encadrement permettant de mener une action éducative de qualité avec un animateur pour 8 enfants de moins de 6 ans et un animateur pour 12 enfants de plus de 6 ans, la réforme des rythmes scolaires a constitué un recul significatif.
Le décret du 1er août 2016 relatif au projet éducatif territorial et à l'encadrement des enfants scolarisés bénéficiant d'activités périscolaires instaure un taux d’encadrement « digne » des anciennes garderies :
https://www.legifrance.gouv.fr/eli/decret/2016/8/1/VJSJ1605521D/jo
et notamment l’article 3 qui fixe comme taux ;
« 1° Un animateur pour quatorze mineurs âgés de moins de six ans ;
« 2° Un animateur pour dix-huit mineurs âgés de six ans ou plus. »
Pour les animateurs en grève, il n’y a qu’une exigence : l’abrogation de ce décret
Comme l’indique l’intersyndicale qui envisage de lancer un nouvel appel, la pression a été forte de la part des employeurs :
« Est-ce que c’est vrai que je ne peux pas me mettre en grève si je ne me suis pas signalé au moins une semaine avant auprès de ma commune ? » « Mon élue à la jeunesse me dit que si l’équipe fait grève, elle ne pourra plus défendre notre budget en conseil municipal ! »
Ni les animateurs, ni les enfants et leurs familles ne sont responsables de l’austérité imposée par ce gouvernement qui a réduit la dotation globale de fonctionnement versée aux communes !
La réforme des rythmes scolaires a produit et produit encore de nombreux dégâts.
Dans le secteur de l’animation : c’est le recrutement massif de vacataires sans formation, la transformation d’anciens accueils de loisirs en simples garderies, la remise en cause de la gratuité de l’école :
Quand la classe n’a pas lieu à partir de 16 heures pour faire place aux TAP (temps d’activités périscolaires) ou un après-midi par semaine et que la commune a décidé de faire payer les parents, beaucoup d’entre eux n’ont pas le choix : il faut payer !
De plus en plus d’enseignants, de parents et d’animateurs demandent que l’on mette fin à cet aménagement des rythmes scolaires et qu’on en revienne avec une articulation éducative dans le respect des spécificités entre l’animation exercée sur le temps libre par des animateurs formés et l’enseignement proprement dit.
Jean-François Chalot
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