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Accueil du site > Tribune Libre > L’Etat au service de la Nation

L’Etat au service de la Nation

Il serait malaisé de définir la Nation, qui n’est ni l’Etat (dont la définition, simple, comprend trois éléments : un territoire, une population, une souveraineté) ni le Peuple (Depuis la Révolution, la distinction est claire). L’idée de Nation est supérieure à celle d’Etat puisque la légitimité du second trouve sa source dans la souveraineté de la première. La conséquence logique à en tirer est que l’Etat doit se mettre au service de la Nation.

Partie 1 : Les objectifs :

Voyons d’abord en quoi l’Etat, dans les trois composantes qui font sa définition, pourrait mieux servir la Nation.

1 - L’Etat et la souveraineté :

- On peut dire que l’Etat n’a jamais incarné la Nation. Il a toujours été issu des urnes qui mènent à la victoire (souvent cupide ou revancharde) d’un camp politique sur l’autre. Comment s’étonner, dès lors, de l’irresponsabilité des discours de campagnes, de leur médiatisation à outrance, de la lâcheté des gouvernements (préoccupés par les échéances) devant des réformes nécessaires qui exigent courage et durée ? Les deux camps se renvoient perpétuellement la faute de ce qui va mal et s’affrontent par voie de démagogie, de populisme, de mensonge, dans l’unique but de prendre ou de conserver le pouvoir. L’Etat, dans les pires exemples qu’il donne, n’assume en rien ses obligations envers la Nation en servant une caste ou en se dépensant en rivalités de clans.

- Dans ces combats de Gaulois teintés d’idéologies, seul un homme a le devoir de se placer au-dessus des factions : le chef de l’Etat qui s’efforce de se poser en arbitre. Ce pavois dédouane les soixante millions de compatriotes qui se permettent ainsi de se livrer à leurs querelles incessantes et de s’invectiver avec les pires arguments.

- L’Etat est dépositaire de la souveraineté nationale. Cela signifie aussi qu’il ne peut abdiquer cette charge en jetant les armes devant les lois de l’économie de marché ou de la technocratie européenne.

2 - L’Etat et la population :

- Ce n’est pas du Peuple qu’il s’agit ici. Le Peuple se définit couramment par référence aux castes dirigeantes. Dans un autre sens, il a à voir avec la légitimité des gouvernants. C’est ainsi qu’on l’entend dans le principe du "Gouvernement du peuple par le peuple et pour le peuple ".

- Il s’agit ici de population, dans l’acception démographique et même biologique du terme qui ne s’applique pas qu’à l’espèce humaine. Que voit-on ? La société française est trop morcelée, atomisée. Il est urgent que l’Etat reconstitue la Nation (comme on parle de familles recomposées) en la défragmentant, en la cimentant d’une identité nationale rénovée. Il y a bien sûr le cas délicat de la population migratoire. S’il faut qu’une proportion de cette population d’immigrants soit choisie et non subie, cela ne doit pas participer d’une démarche strictement utilitaire et économique, ni seulement élitiste. Et l’Etat doit respecter scrupuleusement les droits de l’homme aux frontières et sur son territoire.

3 - L’Etat et le territoire :

- Il y a eu les décentralisations, et c’était nécessaire. Mais l’Etat doit penser plus loin sa politique d’aménagement du territoire. Les banlieues, trop souvent négligées, sont devenues des "ceintures d’insécurité" autour des centres protégés, repliés et inquiets. Il faut oeuvrer pour que ces territoires se vident de leur morbidité et de leurs trafiquants et s’emplissent de vie, de citoyenneté, de sécurité et d’humanité.

- Une attention particulière doit être portée par l’Etat aux DOM TOM et à certains territoires tels que la Corse.

Partie 2 : Les moyens :

1 - Un Etat plus démocratique :

La démocratie est le moins mauvais des systèmes. Cette célèbre citation est l’aveu qu’il faut l’améliorer. Elle doit s’appuyer sur des citoyens et non pas manipuler des électeurs, encore moins dériver vers une démocratie d’opinions (sondages et médias). Par ailleurs, la démocratie ne se convoque pas ; elle doit vivre une vie permanente en dehors de toute échéance électorale. (cf : la proposition ci-dessous d’une troisième chambre parlementaire)

2 - Un Etat non confisqué :

Le jour où l’Etat ne sera plus confisqué par les énarques, et que l’on aura admis une certaine déprofessionnalisation de la politique et la participation active des citoyens au sein d’une troisième chambre, ce jour-là l’Etat sera l’affaire de tous et fera corps avec la Nation. Et l’Etat sera plus juste.

3 - Un Etat plus responsable :

- L’Etat c’est qui ? Ce sont les dirigeants politiques, les fonctionnaires et les militaires. Or, le statut précaire du mandat des premiers et le statut surprotecteur des autres, ne favorisent pas assez l’esprit de responsabilité. L’Etat doit être modernisé.

- Sur le plan de la dette publique, l’Etat se montre irresponsable depuis 25 ans. Les autres pays européens ont mis en œuvre une politique de réduction de leur dette saisissant l’opportunité de l’écart de croissance positif entre 1996 et 2000 et des faibles taux d’intérêt. Pas la France. Résultat, elle est passée de la 3ème place des pays européens à la 9ème entre 1996 et 2000. A Chaque problème en France, le gouvernement répond par l’annonce d’une dépense nouvelle. Il est temps que soit instituée l’obligation pour l’Etat (et pour l’Opposition lorsqu’elle présente son programme) de prévoir pour toute dépense nouvelle engagée une réduction ou une suppression d’autres dépenses par principe de compensation, afin de mettre un terme à cette pratique dangereuse. La baisse de la dette publique peut être obtenue par des efforts soutenus (au-delà des alternances politiques) mais sans brutalité, avec modération par comparaisons régulières avec les niveaux de nos voisins européens.

- Une réforme institutionnelle de l’Exécutif s’impose, peut-être une VIème République, qui rendra le premier représentant de l’Etat responsable politiquement et pénalement.

4 - Un Etat plus efficace :

- Ni plus ni moins d’Etat mais un Etat plus efficace. Cela passe par la modernisation de la gestion. Cela passe aussi par une politique dépassionnée idéologiquement : la Gauche doit admettre l’économie de marché, et la Droite la nécessité de la justice sociale. Gouverner autour du Centre serait la voie la plus sensée. Le centre n’étant cependant pas une ligne immuable, il peut inclure des réformes d’influence libérale ou d’influence socialiste lorsque l’intérêt de la Nation l’exige.

- La réforme du Parlement ne peut être évitée. Cela peut passer par la levée des blocages que constitue la pratique trop fréquente du vote bloqué (qui devrait être limité par la constitution) et du recours aux ordonnances, et l’abus des amendements par l’Opposition (leur nombre devrait être limité également). Toute impasse constatée des débats devrait entraîner ipso facto une levée de la séance jusqu’à retour au calme des députés. Les lois nouvelles promulguées devraient prévoir automatiquement l’abrogation des textes antérieurs pour cesser la superposition inextricable des règles en vigueur. Les dispositions de la loi non suivies de décrets (quand la loi renvoie à des décrets d’application) doivent être caduques au-delà de délais spécifiés ; une procédure d’avertissement contraignante à l’adresse du gouvernement doit pouvoir être enclenchée avant le terme prévu.

En conclusion,

Le pragmatisme aujourd’hui est d’exclure l’idée selon laquelle l’Etat devrait se retirer complètement et laisser faire l’économie de marché. Cela serait inopportun et même criminel envers les plus faibles, en une période de crise profonde, de crainte de l’avenir, de précarité, d’insécurité où justement l’Etat doit jouer son rôle et servir la Nation. Mais la dette publique est telle aujourd’hui que les investissements majeurs (enseignement supérieur, recherche, investissements publics) ont stagné ou baissé. Ce serait donc se leurrer que de rêver à l’Etat-providence. Un grand débat national doit s’ouvrir au-delà de toutes les divisions en vue de réfléchir ensemble aux solutions, pour que vive la Nation !


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19 réactions à cet article    


  • Jean-Pierre An Alre (---.---.238.32) 2 août 2006 12:23

    Bonjour

    Vous êtes un poête qui parle essentiellement par allégories, en soit c’est assez cohérent mais pas clair du tout pour le commun des mortels (sauf à être lecteur de l’Equipe, de l’Humanité et de Ouest-France). Un extrait : « On peut dire que l’Etat n’a jamais incarné la Nation. Il a toujours été issu des urnes qui mènent à la victoire (souvent cupide ou revancharde) »
    - Incarné, ça veut dire prendre chair. Comment un état pourrait-il s’incarner ?
    - Un état issus des urnes, c’est quoi ? Quoique l’urne est un symbole féminin...
    - c’est quoi des urnes qui mènent à la victoire ? Une arme de destruction massive ?
    - Comment un concept comme celui de victoire peut-il être cupide (avide de posséder ?)

     smiley

    Jean-Pierre


    • La Taverne des Poètes 2 août 2006 23:06

      Vous avez raison sur un point : je suis poète.


    • La Taverne des Poètes 2 août 2006 12:29

      Si la partie 2 est en gras, c’est dû à un problème technique que je n’ai pu résoudre au moment de la publication de mon article. Merci de votre compréhension.

      Mon blog : http://www.citoyens-ajc.c.la/


      • septquiprend septquiprend 2 août 2006 14:24

        Et bien oui, l’Etat est avant tout au service du Public, c’est un service public. A force de se désengager de tout, nos gouvernements ne serviront bientôt plus qu’à collecter les impôts, encaisser les amendes, édicter des lois abracadabrantes pour plaire à l’un et à l’autre et bien sûr préparer les prochaines élections. Autant confier la gestion de la France à un cabinet de comptables, ils savent mieux faire, et pour moins cher ! Léon Duguit a su bien définir le rôle de l’État. (je cite) : « L’État est en effet selon lui l’expression de la solidarité sociale. Les hommes, regroupés en sociétés, sont devenus de plus en plus interdépendants. Cette interdépendance a été accompagnée de la création de normes, et pour faire respecter ces normes, des dirigeants ont émergé afin de les faire respecter. Mais ces dirigeants ne restent dirigeants qu’aussi longtemps qu’ils continuent à se dévouer à la société et à l’organisation de la solidarité sociale au moyen du service public » Evidemment de nos jours ou on encense la réussite individuelle un tel engagement peut paraître archaïque et nos élites auront beau rôle de prouver le contraire.


        • (---.---.109.27) 2 août 2006 19:05

          « Il est urgent que l’Etat reconstitue la Nation (comme on parle de familles recomposées) en la défragmentant, en la cimentant d’une identité nationale rénovée. »

          C’est hélas trop tard. Pour fonder une identité nationale - qui ne se fabrique pas, mais qui existe ipso facto - il faut de nationaux, et pas des inter-nationaux.


          • Michael (---.---.65.102) 2 août 2006 21:05

            Excellent article. Merci pour ces vérités essentielles. Seule chose a regretter, la motivation pour le sujet : 56% de non...celà démontre dramatiquement que le Français ne se sent guére concerné par les institutions de son pays : il est désangagé de ces obligations.

            Vous auriez parlé du coup de boule de Zidane, alors là, bonjour les vélos pour le score !

            Décidement je me sens un peu mieux chaque jour dans mon Brésil d’adoption.

            Bonjour chez vous.


            • La Taverne des Poètes 2 août 2006 23:13

              Merci, cher Michaël, pour vos encouragements sincères. Ils sont d’autant plus précieux que je n’en reçois jamais (c’est que je ne souscris à aucun parti ni confrérie. Bande à part comme disait Brassens). Vos remarques me confortent aussi dans l’idée qu’en regardant avec recul (vous : de là-bas, du Brésil...) et perspective, l’on parvient mieux à se rejoindre.

              Mes cordiales amitiés

              Paul Cosquer (Taverne des poètes)


            • Fabienne Piniarski (---.---.0.160) 2 août 2006 22:17

              Taverne des Poètes,

              Comme promis sur le site http://www.reviensjospin.com, je vous fait mon commentaire sur votre article annoncé.

              Il est intéressant de constater combien les choses sont toujours scindées en 3 dans notre système. Peut-être est-ce le système du passé, du présent, et de l’avenir, qui conditionne toujours tout en 3 éléments.

              Bien sûr l’Etat doit être au service de la Nation, mais il en est également sa représentation par la République, autre élément également capital finalement : la « res publica » (la chose publique en latin) s’opposant par définition à la chose privée.

              Objectifs : Aujourd’hui justement doivent cohabiter ces deux principes actifs de notre société, le public et le privé, le collectif et l’individuel.

              Dans ce système, chaque entité à son pendant : « la banlieue » que je nomme plus volontiers « quartiers d’habitations collectives » (en opposition à maisons individuelles) a commen pendant si l’on extrapole ces résidences privées grillagées et surveillées...

              Moyens : Votre constat est que la démocratie ne doit pas se « convoquer ».

              Vous dressez ainsi un constat d’échec de notre société devant son mode électif.

              En 2- vous portez la responsabilité de la situation sur les élus, qui sont en même temps des citoyens et donc vous dédouanez le peuple. Pourtant instituer un « statut de l’élu » ne serait préjudiciable à personne. Au contraire ce serait reconnaître le citoyen en tant qu’élu quand il l’est, et de ce fait cela renforcerait l’Etat et la République.

              Vous évoquez aussi une 3ème chambre mais celle-ci est-elle toujours nécessaire si le citoyen-élu est légitimé par le statut de l’élu ?!

              En 3-, la dette de l’Etat demande la création d’une richesse supplémentaire et celle-ci doit se faire au niveau européen, échelon qui n’existait pas il y a 25 ans.

              En 4-, une réforme du Sénat était envisagée par la gauche en 2002.

              En conclusion, vous pointez « l’insécurité sociale » qui vient s’opposer à la « sécurité sociale ». C’est au niveau républicain que les choses peuvent bouger, et donc citoyen.

              La Déclaration des droits de l’homme et du citoyen évoluée en déclaration universelle des droits de l’homme, doit se transformer en déclaration universelle des droits de la personne pour pouvoir avoir un poids réel dans le monde.


              • La Taverne des Poètes 2 août 2006 23:04

                Chère Fabienne,

                vous avez raison de remarquer que je déplore une certaine forme d’échec du mode électif. Je remonte au symbole historique du pavois et ce n’est pas par hasard. Cette évocation rappelle qu’historiquement le principe électif chez les Francs a décliné et finalement laissé la place à la monarchie héréditaire instituée par Hugues Capet en 987.

                Aujourd’hui, je prédis que si nous n’y prenons garde, l’oligarchie en place se renforcera et substituera peu à peu la transmission héréditaire et le népotisme au principe électif. Il n’est pas impossible que le système électif persiste mais sous une forme superficielle et trompeuse...


              • Fabienne Piniarski (---.---.0.160) 2 août 2006 23:25

                Cher Taverne des Poètes,

                Votre démarche est très intéressante : elle montre une préoccupation véritable pour notre système politique. Félicitations !!!

                Je rajouterai à votre moulin que le premier parlement d’Etat occidental s’est réuni le 10 avril 1302 en l’Eglise Notre-Dame de Paris ; le précurseur de notre Congrès national...

                Pour que dure notre République nous nous devons de tenir notre rôle de citoyens : France-Europe-Monde vous propose de tenir dans la Constitution cette date historique du 10 avril 1302 comme un repère inaliénable, et accessoirement, vous propose d’adhérer à son option politique.

                Salutations dévouées.


              • polit (---.---.31.116) 3 août 2006 00:41

                Je suis désolé, mais cet article ne tient vraiment pas la route. L’Etat n’est jamais sorti des urnes, c’est absurde... là, on ne peut même pas critiquer.

                On en apprendra 10 fois plus en allant consulter les définitions des termes Etat et nation sur http://fr.wikipedia.org


                • Fabienne Piniarski (---.---.88.38) 3 août 2006 08:33

                  Au cas où vous n’auriez pas remarqué, nous parlons de l’Etat moderne...


                • www.jean-brice.fr (---.---.134.41) 3 août 2006 08:45

                  Votre article est interessant et je suis d’accord en gros avec ce que vous avancez : la démocratie ne peut fonctionner normalement que dans la NATION. Nos dirigeants devraient en prendre de la graine et arrêter de détruire la nation pour des raisons politiciennes : leur conception de l’Europe, en particulier, en est la preuve vivante !


                  • jer (---.---.98.37) 3 août 2006 09:56

                    Tout candidat à une élection doit pour être choisi convaincre une majorité, relative ou absolue, d’électeurs qu’il est meilleur que ses concurrents. Pour cela, il utilise les moyens plus ou moins honnêtes c’est vrai, mais l’électeur est malhonnête lui aussi quand il feint d’avoir été dupé.

                    Du temps de Clovis, il en était de même. Les méthodes de persuasion utilisées par son parti politique n’étaient pas les mêmes que maintenant, c’est tout. (Et encore !) A propos d’Hugues Capet, savez-vous que la monarchie n’était héréditaire qu’en fait mais pas en principe ? Que les premiers Capétiens faisaient élire de leur vivant par les pairs de France, leur fils comme « deuxième roi » héritier de la Couronne ?

                    « ...l’oligarchie en place se renforcera et substituera peu à peu la transmission héréditaire et le népotisme au principe électif... » dites-vous. Dans quelques circonscriptions, les électeurs acceptent cet état de fait lorsqu’ils élisent le conjoint ou l’enfant de l’ex-titulaire du poste. Pourtant dans notre pays, les scrutins sont réguliers, à de très rares exceptions près. Donc si les hommes politiques sont légitimement criticables, il ne faudrait pas laisser croire que l’électeur est innocent comme l’agneau.

                    C’est pourquoi certains, tels M. Hutin, « chef » de Ouest-France, regrettaient publiquement dans son éditorial du 28 mai qu’on ait demandé aux citoyens de s’exprimer sur le TCE parce qu’ils n’avaient pas les capacités nécessaires pour juger. Selon ce monsieur, il aurait fallu laisser les parlementaires décider... Il oublie que ces « savants » avaient été choisis par les mêmes citoyens d’après des programmes où le TCE, s’il était évoqué, était noyé dans toute une liste d’autres problèmes !

                    Si l’électeur était inapte pour le seul sujet du TCE, quel adjectif utiliser pour le qualifier lors de législatives ? Il faut bien admettre que seule une infime minorité du corps électoral est capable d’apprécier les programmes politiques et économiques dans leurs détails. L’immense majorité vote suivant ses impulsions du moment, ou ne vote pas ! Combien d’intervenants sur AgoraVox déclarent qu’ils s’abstiendront parce que les élus n’ont pas réagi à 100% à leur convenance ?

                    C’est en ce sens qu’il faut comprendre que « la démocratie est le pire des systèmes de gouvernement à l’exception de tous les autres ».

                    Pour en revenir à certains points de votre programme : 1°) je suis choqué que vous imposiez aux partis politiques de gauche comme de droite certaines directions. C’est ça votre vision de la démocratie ? 2°) je ne comprends pas pourquoi vous réclamez une troisième chambre ni quelles pourraient en être les prérogatives. Je suis quant à moi partisan de la suppression du Sénat, Chambre non démocratique mais oligarchique puisque composée de représentants des élus. Le faire élire au suffrage universel reviendrait à avoir une Chambre des Députés bis. Je ne vois pas l’intérêt. 3°) Pour que l’Etat ne soit pas « confisqué par les énarques » il faudrait que toutes les catégories socio-professionnelles puissent avoir des représentants élus. Je crois qu’il est impossible à un petit commerçant d’avoir des responsabilités nationales. D’autres professions sont sans doute aussi dans le même cas. Il serait aussi impératif de garantir un retour facile dans la vie civile aux ex-titulaires d’un mandat national. C’est loin d’être le cas aujourd’hui. Même revenir d’un poste de permanent syndical est problématique !

                    P.S. pour Mickaël :

                    « Excellent article. Merci pour ces vérités essentielles. Seule chose à regretter, la motivation pour le sujet : 56% de non...cela démontre dramatiquement que le Français ne se sent guère concerné par les institutions de son pays : il est désengagé de ses obligations. »

                    La participation au referendum prouve à mon sens qu’au contraire « le Français » se sentait très concerné par les institutions de son pays. Maintenant les 56% sont loin de faire un seul bloc. La discussion doit donc continuer.

                    Je m’insurge aussi contre le fait que « le Français » « aurait des obligations », lesquelles d’ailleurs ? envers qui ? Pourquoi le « Polonais » - pris comme image à cause du plombier - n’aurait-il pas l’obligation de prendre son destin en main et de revendiquer dans son pays le statut apparemment si enviable du « Français ». Ce dernier pourrait peut-être le soutenir encore qu’on lui assigne aussi de soutenir tout un tas de causes lointaines et variées.

                    Pour le moment, le « Français » comprend qu’on lui dit :« Tu gagnes trop, tu es trop protégé. Avec ton SMIC tu es un salaud de privilégié d’autant plus que tu ne travailles quasiment pas, 35 heures tu parles !. Comprends-donc que tes obligations morales sont d’abandonner ce SMIG, ces 35 heures, tes ASSEDIC et ton RMI. Le tarif vietnamien est bien suffisant, mais en attendant accepte le salaire d’un Roumain ou d’un Bulgare, eux sont courageux (dixit Silent T dans d’autres commentaires) ! » Quand je dis le « Français », je ne parle pas bien entendu des bons Européens que sont les chirurgiens qui viennent d’obtenir, si j’ai bien compris, une « aide » d’environ 5 000 euros par an et qui réclament en plus une revalorisation de leurs honoraires... tout ça sur le dos de la Sécurité Sociale bien entendu ! Il faut donc s’attendre à apprendre sous peu que les cotisations augmenteront, et que les remboursements vont encore diminuer. Et on les entendra crier si l’Etat met la main à la poche.... la Dette vous comprenez !


                    • La Taverne des Poètes 3 août 2006 11:28

                      Cher JER,

                      Votre éclairage historique vaut le mien : pour se faire élire Clovis avait massacré un grand nombre de rivaux. Aujourd’hui, les méthodes sont heureusement plus douces. Hugues Capet a fait élire et sacrer son fils Robert de son vivant, peu après sa propre élection profitant ainsi du vent favorable dont il bénéficait lui-même. Curieuse façon de faire aussi. Alors, le pavois est devenu le trône héréditaire. Est venue ensuite la notion de dauphin (nom qui tire son origine du Dauphiné, puisque le monarque attribuait en apanage une portion de territoire à son fils aîné). Il existe dans notre république actuelle des vestiges de ces pratiques les élus cherchent toujours à désigner des dauphins, à octroyer des fiefs. Le sacre subsiste aussi d’une certaine manière : le sacre par référendum dévoyé en plébiscite (par De Gaulle), le sacre médiatique (Sarkozy, Royal...), et bien d’autres formes encore.

                      Ces dangers me paraissent bien plus menaçants pour les citoyens et la République que mon soi-disant « programme » (je reprends vos termes) qui n’est qu’un article de presse et ma prétendue manière de violer la démocratie en voulant « l’imposer aux partis ». Je n’ai pas un tel pouvoir ! Donc ne soyez pas si « choqué ».

                      Cependant, je n’exclue pas de construire un programme de citoyen que je publierai sur mon blog si je le désire, en homme libre.

                      Ainsi que vous le dites, l’électeur n’est pas toujours honnête quand il se dit trompé par les élus. Mais quand même ! le TCE, ce pensum ! Un vendeur vous tend un contrat de plusieurs centaines de pages rédigées dans un langage dificile : est-ce que vous signez ?

                      Pour rendre l’Etat plus démocratique, la réforme du Sénat ne suffirait pas et d’ailleurs De Gaulle a échoué à la faire passer bien qu’ayant engagé toute sa personne. Qui oserait donc aujourd’hui s’y coller ? Il existe d’autres méthodes, innovantes, et j’espère que AgoraVox me permettra de les exposer prochainement dans ses colonnes.


                    • xlège 3 août 2006 14:20

                      j’ai parcouru votre blog, vous avez apparemment un bon esprit de synthèse et ce qui est important vous doutez. Je suis le rédacteur d’innovation politique ? sur agoravox. Je comprend qu’on ne puisse partager que globalement mon point de vue, déja que je ne le cerne pas toujours moi-même. Je suis contre l’idée d’une nation, de la définition d’une identité ? commune. Je reformulerais à l’avenir, aussi en fonction des commentaires, l’idée de mon article. A dans quelques temps si vous trouvez ou esquissez ou construisez une assemblée viable.


                      • (---.---.203.107) 4 août 2006 02:17

                        Très bon article.

                        Qui connait Tabarly ( paix à son âme ), Kersauson, Mac arthur,Desjoyaux etc.. ?

                        à peu près tout le monde et la majorité les admire pour leur courage,leur ténacité, leur endurance et toutes ces qualités nécessaires pour réaliser un tour du monde à la voile par les 3 caps ou une route du rhum.

                        Qui connait le champion de France d’optimist, vous savez ces caisses à savons de 2m qui font des ronds dans l’eau devant le port avec moults bateaux d’assistance au cas où ...

                        personne ! éh bien en France à l’heure actuelle ce sont ces derniers qui décident si untel ou untel peut faire le tour du monde ou pas.

                        voilà l’état de la France


                        • France-Europe-Monde (---.---.96.213) 4 août 2006 14:00

                          Dois-je vous dire « merci » ?!


                        • jer (---.---.98.38) 4 août 2006 09:09

                          « Cela passe aussi par une politique dépassionnée idéologiquement : la Gauche doit admettre l’économie de marché, et la Droite la nécessité de la justice sociale. Gouverner autour du Centre serait la voie la plus sensée. »

                          Tout individu a le droit de penser ce qu’il veut et de l’exprimer. Vous pensez que l’économie de marché est la meilleure, ou la moins mauvaise ; vous pensez aussi qu’il faut une justice sociale. Vous le dites, personne n’a le droit de vous en empêcher. Mais votre phrase me laisse à penser que vous dites à la Gauche et la Droite ce qu’elles DOIVENT faire ou ne pas faire.C’est cette partie de votre article qui m’a choqué.

                          Pour ma part, je ne crois pas à une Grande Union Gauche-Droite. Il me semble n’avoir que très peu d’intérêt commun avec le Medef, et la « France d’en-haut » en général.

                          Ces gens-là utilisent les « petits » tant qu’ils ne peuvent pas s’en passer et les jettent ensuite : délocalisation... Savez-vous que certains industriels occidentaux, ayant dû subir une grève d’ouvriers vietnamiens qui protestaient contre leurs conditions générales de travail - il n’y a pas besoin de beaucoup d’imagination pour deviner qu’elles n’avaient rien à voir avec celles « dorées dont profite » l’ouvrier français ! - ont fait des remontrances au gouvernement vietnamien ? Ils lui ont demandé d’être plus responsable s’il ne voulait pas voir ces usines s’envoler ailleurs.

                          Quant au « petit », c’est l’instinct de survie mais aussi « le syndrome de l’otage » qui l’empêche de se révolter et même qui le fait défendre son oppresseur.

                          Malgré ce que je viens de dire, je trouve bon que la France soit gouvernée au centre, tantôt par la Gauche, tantôt par la Droite : ça mécontente tout le monde mais pas de trop si bien qu’il n’y a pas trop de violences politiques !

                          Pour revenir à votre réponse :

                          1°) Je trouve anti-démocratique au possible le Sénat puisqu’il ne peut y avoir d’alternance. Le Président et la Chambre des Députés peuvent changer, le Sénat reste à droite. Je suis d’accord avec vous : comme tout changement constitutionnel nécessite l’accord du Sénat, de même que le recours au referendum, il est utopique de croire que les sénateurs acceptent de se saborder hors situation insurrectionnelle, une nouvelle nuit du 4 août par exemple. Pourtant, si la grande majorité des citoyens le réclamaient haut et fort, peut-être se résigneraient-ils. En tout cas, cela ne justifie pas la création d’une troisième Chambre dont vous n’expliquez pas l’intérêt.

                          2°) Le TCE était un pensum ? Oui bien sûr, d’autant plus qu’on y avait rajouté un volet économique qui n’avait rien à y faire. Cependant, il ne faut pas rêver, tout traité ne peut qu’être compliqué. Je n’ai pas d’expérience en la matière mais je suppose qu’un contrat de mariage comporte aussi plusieurs pages pas toutes simples à comprendre !

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