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Accueil du site > Tribune Libre > L’étonnant destin des rames du métro de New York

L’étonnant destin des rames du métro de New York

Nous avons tous été confrontés au spectacle désolant de carcasses de bateaux éventrées ou d’épaves de véhicules, abandonnées dans des cimetières pathétiques, les unes pourrissant entre lichens et salicornes au fond d’une anse oubliée, les autres agonisant sous la rouille dans une casse abandonnée envahie d’herbes folles. Rien de tel pour les rames en fin de vie du métro de New York : dès qu’elles cessent de circuler sur les voies de la Grosse Pomme, elles commencent une nouvelle existence...

Lorsqu’elles arrivent en fin de course, les vieilles rames du métro et du RER de la RATP sont démantelées : les matériaux qui les composent sont recyclés, et les structures métalliques repartent vers les fonderies industrielles. Sans surprise, il en allait de même à New York. Jusqu’au jour de l’année 2001 où est né, dans les bureaux de l’administration municipale, un projet écologique original de recyclage des rames devenues trop vétustes. Des rames d’autant plus nombreuses que la Metropolitan Transportation Authority (MTA) avait entrepris l’année précédente une automatisation progressive du réseau qui rendait obsolètes les vieux matériels roulants.

« Que faire des milliers de wagons qui allaient devoir être remplacés ? » Telle est la question que se posaient en 2001 les dirigeants de la MTA et les élus de la ville de New York. N’y avait-il pas, se demandaient-ils alors, d’autre issue pour les vieilles rames qu’un banal démantèlement ?

Dans le même temps, une autre question, nettement plus angoissante, se posait avec une acuité croissante aux autorités de la côte est des États-Unis : « Comment faire face aux conséquences de la surpêche qui avait entraîné une raréfaction problématique de la ressource ? »

C’est en croisant ces deux questions que l’idée a surgi comme une évidence sur la base d’un constat : le problème des fonds marins de la côte atlantique des États-Unis est lié à l’absence quasi-totale de structures rocheuses de nature à servir d’abris aux poissons, 95 % de la superficie étant constitué d’espaces sableux. Dès lors, pourquoi ne pas recycler les vieux wagons de métro en les immergeant, comme cela a déjà été fait en divers lieux de la planète avec des caissons de béton spécialement construits ? Dans le golfe de Thaïlande, ce sont même 25 chars d’assaut chinois et près de 200 camions-bennes à ordures hors d’usage qui, depuis cette époque, ont été immergés ! Objectif de toutes ces initiatives : régénérer des écosystèmes en danger en créant des habitats de récifs artificiels visant à faciliter le retour des populations de poissons et à relancer une activité de pêche très menacée.

Comme l’on pouvait s’y attendre, le projet de la MTA a d’abord suscité une vive opposition de la part des associations écologiques, et notamment de l’American Littoral Society, pas vraiment enchantée à l’idée de voir les fonds marins transformés en cimetière d’épaves. Moyennant quoi, de nombreuses études ont été menées par des experts scientifiques pour évaluer les avantages et les inconvénients d’un tel programme.

Le résultat a été très positif : sous réserve d’une élimination préalable complète des éléments polluants (peintures, PCB, huiles, graisses), aucun élément sérieux ne s’opposait à cette immersion des wagons réformés. Bien au contraire, les carcasses immergées apportaient, aux dires des experts scientifiques, l’assurance d’un repeuplement spectaculaire des zones concernées, à la fois par des mollusques et des crustacés, mais aussi par de nombreuses espèces de poissons de tailles différentes.

 

La renaissance de la « pêche au gros »

Les premières immersions, effectuées dès 2001 au large des côtes du Delaware et de la Caroline du Sud, ont confirmé ces prévisions, notamment sur le site de Redbird Reef, à 25 km des côtes du Delaware, et à 30 m de profondeur. Très vite, des colonies de mollusques et de crustacés se sont implantées dans ces nouveaux abris, où l’on a vu revenir de nombreux poissons. Parmi eux : les très prisés bars – qui avaient quasiment disparu du littoral de ces États –, différentes espèces de cardeaux*, et des prédateurs de taille moyenne comme les maquereaux. Cerise sur ce gâteau écologique, les grands prédateurs comme les marlins et les thons ont rapidement suivi, ce qui a entraîné d’importantes retombées économiques positives pour les ports des régions côtières concernées. Les adeptes de la « pêche au gros » ont en effet pu se mêler aux pêcheurs à la ligne revenus en nombre effectuer des sorties en mer qu’ils avaient très largement abandonnées avant la mise en place de ces récifs artificiels.

Entre 2001 et 2010, 2500 wagons ont été immergés pour être transformés en « résidences de luxe pour poissons  », selon le mot d’un responsable de ce projet. Et cela non seulement dans le Delaware et la Caroline du sud, mais également sur les fonds marins du New Jersey, du Maryland, de Virginie et de Géorgie. Aujourd’hui, quasiment plus personne aux États-Unis ne conteste la pertinence de ce programme.

Surtout pas les usagers des eaux du Redbird Reef : selon Jeffrey Tinsman, responsable des immersions dans le Delaware, l’on a vu en effet la population des poissons multipliée par... 400 sur ce site qui constitue incontestablement l’un des habitats artificiels les plus emblématiques de la côte est des États-Unis. Initié dès 1996 avec l’immersion de vieilles barges, de carcasses de voitures et de pneus, c’est après la décision de la MTA d’immerger des voitures obsolètes du métro new yorkais que le site s’est développé de manière spectaculaire. À tel point qu’il a pris dès 2001 le nom de « Redbird », surnom jusque-là donné aux rames rouges du métro de New York dont 619 wagons ont été immergés là durant la durée du programme de renouvellement.

Aujourd’hui, le Redbird reef est considéré comme une réussite exceptionnelle, ce que confirment les chiffres des autorités : on compte désormais près de 10 000 sorties annuelles de pêche sur ce site ! Un succès tel qu’il en est résulté une recrudescence des vols de matériel de pêche, au point qu’il a fallu, ici et là, renforcer les effectifs de la police locale.

Quelques années s’étant écoulées, les carcasses sont maintenant totalement colonisées sur les différents sites d’immersion : des lichens, des polypes, des mollusques de différentes espèces couvrent désormais les structures métalliques, et d’innombrables poissons se sont accoutumés à ce nouveau genre d’habitat où ils trouvent tout à la fois protection et nourriture. Une fois n’est pas coutume, c’est à des déchets d’origine industrielle que l’on doit le renouveau de ces biotopes naguère en voie de stérilisation totale. Peut-être faut-il y voir une lueur d’espoir ? Cette expérience originale montre en effet qu’en associant l’imagination à l’observation de la nature, des compromis positifs peuvent parfois être trouvés.

Le pragmatisme financier des Américains n’est toutefois jamais très loin : en dépensant 32 millions de dollars pour ce programme, les responsables de la MTA ont réalisé une économie substantielle sur le coût du démantèlement de ce matériel roulant obsolète. Les motivations de cette conversion aux vertus environnementales de managers habituellement peu sensibles aux sirènes écologistes doivent-elles être lues dans les bilans comptables, dans leur goût pour la pêche au gros, ou dans une sincère adhésion à la cause des fonds marins ? À chacun de forger son opinion...

 

* « Cardeau » est le nom générique donné à différentes espèces de poissons plats. L’un des plus fréquents sur la côte est la plie.


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50 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 8 avril 2015 08:30
    Quand les déchets radioactifs finissaient dans l’Atlantique…

    Plus de 14.000 tonnes de déchets radioactifs ont été immergés à la fin des années 1960 par la France dans des fosses de l’Atlantique, avant que cette pratique soit abandonnée en 1983, a rappelé l’Andra à l’occasion de son inventaire national publié mercredi. La France avait procédé à ces immersions, aux côtés de nombreux autres pays européens, dont la Belgique.....Si aujourd’hui il est interdit de rejeter des déchets nucléaires dans la mer depuis des bateaux, les acteurs du « recyclage » continueraient de rejeter des effluents radioactifs en mer au moyen de tuyaux (notamment à La Hague ou Sellafield)....Après l ’ACRO qui à découvert 110 Bqs/l de tritium dans l’eau de mer au large de la Hague ce sont maitenant les Allemands qui viennent d’en rajouter une couche par l’intermédiaire de leur magazine SPIEGEL ON LINE , qui indique que pas moins de 28 500 fûts de matières radioactives ont été immergées par les Anglais dans les années 50/60 au large de nos cotes. En effet selon un rapport d’enquête publié par ce magazine, la SWR allemande de radiodiffusion publique a envoyé un drone télécommandé sous-marin dans les profondeurs du Channel, où ils ont découvert deux fûts de déchets nucléaires à une profondeur de 124 mètres (406 pieds) à quelques kilomètres des côtes françaises....Au large des USA c’est la même chose..les poissons dans leurs nouvelles maisons sont contents de recevoir sur la tête tous ces déchets...

    Le métro y a que ça de vrai... !


    • Fergus Fergus 8 avril 2015 09:10

      Bonjour, Le p’tit Charles

      Le rejet en mer de déchets nucléaires semble en effet avéré, même si les autorités s’en défendent : comment expliquer autrement les taux anormalement élevés de radioactivité dans l’anse des Moulinets ou la baie d’Ecalgrain, des lieux superbes qui voient, de ce fait, s’effondrer l’activité touristique du cap, malgré un potentiel considérable, eu égard à la beauté des paysages ?

      De manière générale, le fait est que la mer est trop souvent devenue une poubelle, les déchets actuels venant s’ajouter aux innombrables tonnes de déchets et d’épaves liés au dernier conflit mondial.

      Cela dit sans même compter ces déchets nucléaires anglais auxquels vous faites allusion, mais dont la réalité reste toutefois encore contestée.


    • Le p’tit Charles 8 avril 2015 09:32

      @Fergus...Bonjour Fergus...Vous trouverez sur le net toutes les références sur les rejets nucléaire avec les dates....pour les anglais aussi avec des cartes ou se trouve ces déchets... !


    • Fergus Fergus 8 avril 2015 09:46

      @ Le p’tit Charles

      Oui, mais aucun de ces fûts n’a été remonté et analysé. On reste donc - pour l’instant - sur des suppositions, évidemment démenties par les autorités concernées. A contrario, les taux élevés de radioactivité dans le secteur de La Hague ont été démontrés par la Criirad.


    • Le p’tit Charles 8 avril 2015 10:00

      @Fergus....Qui va aller dans des fosses profondes
      pour remonter des fûts... ?
      Essayez...on vous tirera dessus au canon.. !


    • wawa wawa 8 avril 2015 09:28

      La morale de cette histoire c’est qu’il est bon parfois (souvent) de ne pas écouter les écolo :


      Ils peuvent être particulièrement nuisible à l’environnement

      • Fergus Fergus 8 avril 2015 09:51

        Bonjour, wawa

        Non, je crois qu’en l’occurrence, vous leur faites un mauvais procès. Car les réticences des écologistes portaient essentiellement sur le manque d’assurance d’une totale dépollution des carcasses concernées par les immersions.

        Il reste d’ailleurs une petite polémique sur la présence d’amiante dans la partie interne des structures des wagons, mais les scientifiques ont, apparemment, donné toutes les garanties nécessaires, l’amiante - présente naturellement en de nombreux lieux - ne présentant un danger qu’à l’air libre, en aucun cas dans un milieu sous-marin.


      • Gabriel Gabriel 8 avril 2015 10:39

        Bonjour Fergus,

        Tous les jours nous avons de parfaits exemples de ce capitalisme triomphant (Comme le chante notre ami Spartacus) qui pollue la terre, l’air et les océans. Le but est de produire, toujours produire afin de faire de juteux et individuels bénéfices. L’amiante chez les indiens, les phytosanitaires dans la terre et les rivières, les déchets nucléaires chez les africains, cadeaux pour les générations futures, les centrales qui partent en live (Tchernobyl faites vous pas de bile, Fukushima y a pas de dégâts...) alors, quelques wagons de plus ou de moins….


        • Fergus Fergus 8 avril 2015 10:45

          Bonjour, Gabriel

          Les exemples de pollution ne manquent malheureusement pas, et souvent d’une pollution redoutable par des déchets nucléaires ou chimiques aux conséquences désastreuses.

          L’immersion des wagons de New York n’est toutefois pas de même nature dans la mesure où ils ont été dépollués sous le regard très attentif des associations environnementales. Et aujourd’hui ces carcasses disparaissent sous le végétation sous-marine et les colonies de mollusques.


        • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 11:14

          @Fergus
          salut
          pas de souci pour moi si les wagons sont « clean »
          d’autre initiative du même genre.
          http://www.nausicaa.fr/Abris-pour-poissons.html
          Marseille aussi
          http://www.20minutes.fr/marseille/193271-20071109-maisons-beton-poissons

          Une étude commandée par la Charente-Maritime est lancée.http://www.sudouest.fr/2010/04/23/des-recifs-artificiels-en-beton-pour-proteger-le-poisson-73546-4628.php

        • Fergus Fergus 8 avril 2015 12:00

          Bonjour, Slipenfer

          Merci pour ces liens. J’avais évoqué ces structures en béton dans l’article, mais en oubliant de les illustrer. Grâce à vous, c’est chose faite.


        • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 11:29

          @Fergus
          ..
          .
          une idée aussi
          crée des sites de plongée pour les clubs et le tourisme local
          des tombants artificiel et des épaves.
          la nature transforme tout cela en merveille
          https://fr.images.search.yahoo.com/yhs/search ;_ylt=A7x9Un7L8yRVd3IAF4SPAwx.?p=epaves+sous+marines&fr=&fr2=piv-web&hspart=avg&hsimp=yhs-fh_lsonsw&type=ff.37.w7.hp.03-02.fr.avg._._
          .
          c’est vraiment existant de plonger sur une épave même une petite.. smiley.

          ..

          un gros article sur l’immersion
          http://www.astrosurf.com/luxorion/mer-depotoir-refuge3.htm


          • Fergus Fergus 8 avril 2015 12:07

            @ Slipenfer

            Merci pour ces nouveaux liens. Le fait est que la nature à l’œuvre transforme rapidement ces épaves, beaucoup plus rapidement que le croient la plupart des gens. Et il est incontestable que certains sites prennent un charme particulier qui les rend très séduisants aux yeux des plongeurs. C’est le cas du Redbird reef.

            Le problème est la dépollution n’a évidemment pas été conduite dans un grand nombre de cas, et notamment pour ce qui concerne les navires coulés durant les conflits. A cet égard, je ne sais pas si des mesures de dépollutions sont prises en Indonésie pour les bateaux de contrebandiers et de pirates qui sont régulièrement sabordées par les autorités.


          • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 12:37

            @Fergus
            il y a eu de grosse connerie de faite aussi en 1972
            .
            L’un des désastres écologiques les plus spectaculaires survenu au cours de la création des récifs artificiels s’est produit à Fort Lauderdale en Floride.

            Un projet pilote de remise en état du site débuta en 2007. L’opération s’étendit jusqu’en 2010 et coûta environ 3.4 millions de dollars au contribuable !

            En 2015, environ 73000 pneus avaient été remontés du fond mais il en reste encore des centaines de milliers dont une bonne partie dérive toujours au gré des courants et endommage les récifs coralliens. Un nouveau projet qui fait l’objet d’une timide pétition envisage de remonter 50000 pneus par mois pendant un an, soit 700000 pneus. S’il voit le jour, il devrait coûter 2 millions de dollars.

            Des dépôts de pneus similaires furent créés dans le Golf du Mexique, en Indonésie, en Malaisie, en Australie et en Afrique.

            .

            prudence prudence donc

            .

            mais pour tes épaves de wagons pas de soucis a priori les

            bactérie vont en faire leurs repas pour une centaine d’années tout au plus

            plouf


          • Fergus Fergus 8 avril 2015 12:59

            @ Slipenfer

            Déposer des pneus sans avoir l’assurance de les fixer au moyen d’une structure pérenne (par exemple un câblage métallique) est effectivement une colossale ânerie, particulièrement dans des zones où les courants sous-marins peuvent être forts, et a fortiori s’il y a des récifs coralliens potentiellement menacés par la dérive de ces pneus.

            En revanche, je suis moi aussi persuadé que les wagons seront progressivement mangés par les micro-organismes dont on sait à quel point ils ont un appétit glouton pour ces types de débris métalliques.


          • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 11:38
            magnifique

            .

            Titanic Expedition HD (2010) the Wreck of Titanic - Scary Underwater Footage..100 ans du Titanic (4/5) : une épave incroyablement préservée..

            .

            il faudra couler le charle degaulle en méditerranée pour les génération future.

            pas trop loin du bord merci.. smiley 


            • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 11:54

              Plus d’un demi-millénaire pour digérer le « Titanic » (1912)

              des micro-organismes sont à l’oeuvre et digèrent l’épave très lentement.

              .c’est triste mais bon c’est comme ça .
               :/



                • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 13:15

                  @Fergus
                  le plus grand récif artificiel en France est l’aéroport de Nice dont effondrement
                  partiel en 1979 avait crée un tsunami .
                  photo.----------.photo .........antibe.
                  .
                  Tout autour de ce ’Récif " vivent tranquillement dans les anfractuosités
                  des rochers quantités de homards et de langoustes mais il faut pas le dire
                   c’est interdit de plongée. smiley
                  les bestioles ; elles se baladent et repeuplent les alentours.
                  sur le versant face a la mer il doit y avoir des monstres sacome.
                  j’ ai vu un homard énorme dans la baie de saint jean cap ferra,des pinces
                  comme mes mains il tirait un congre adulte dans son antre.
                  mais pas aussi gros que celui la (plus de 5kg la 2eme photo) .. smiley ..
                  mais bien la moitié


                  • Philippe Stephan Slipenfer 8 avril 2015 13:18

                    A plus dans l’bus Fergus.. smiley
                    ou je devrait dire dans le métro


                    • Fergus Fergus 8 avril 2015 13:23

                      @ Slipenfer

                      Qui sait ? Mais alors pas immergé, le métro, car je ne suis pas plongeur !


                    • cathy30 cathy30 8 avril 2015 13:54

                      Et cela fait marcher également le tourisme, cela devient des sites de plongées spectaculaires.

                      Certains les dépouillent, lamentable :

                      • Fergus Fergus 8 avril 2015 14:02

                        Bonjour, cathy30

                        Merci pour ce lien. C’est un fait que ce genre d’épaves attire régulièrement les plongeurs. En Normandie, nombreux sont ceux qui fréquentent régulièrement les sites du débarquement dont les eaux sont envahies de matériel de guerre coulé en 1944. Les photographes, mais aussi, en effet, les pilleurs d’épaves.


                      • bernard29 bernard29 8 avril 2015 14:05
                        Bonjour Fergus, 

                        Nostalgie. En 1984, j’ai été en tant que président du Groupement maritime de la Baie de Douarnenez, (asso écolo) a l’initiative de l’immersion du premier récif artificiel en Bretagne et France, dans l’objectif d’un repeuplement de la baie de Douarnenez. (j’ai toujours le dossier fait à cet époque) Voici ci-dessous, le seul article que j’ai retrouvé sur le net de cette aventure. On avait organisé un suivi du peuplement avec l’Ifremer et le club de plongée de la baie. Et le résultat était probant du point de vue de la concentration de la faune marine en zone sableuse et de création d’une zone de nursery . Mais cette expérience intéressante ne nous a jamais fait oublier la lutte contre les pollutions d’origine terrestre et la valorisation de l’estran et la protection des zones naturelles littorales qui sont les véritables nurseries pour les espèces marines.

                        « L’histoire du Castel-Meur a fait couler beaucoup d’encre dans les années 1980. Ce chalutier semi-industriel de 360 t s’est fracassé sur le quai du Rosmeur le 18 juin 1976 lors de son ascension sur le slipway. Les deux mécaniciens qui étaient à bord n’ont été que légèrement blessés dans l’accident, dont le bruit assourdissant a été entendu jusque sur les hauteurs de la ville. Les dégâts étaient tels que le bateau n’était pas réparable. Mais que faire de cette épave en ferraille de 38 m de long ? Après huit ans de batailles d’experts, le Groupement Maritime de la Baie a réussi à imposer son idée, une première en Bretagne, celle de transformer l’épave en récif artificiel en milieu de baie, aux côtés de celle de La Meuse, qui avait démontré ses capacités à concentrer les poissons et à favoriser leur reproduction, pour le plus grand plaisir des pêcheurs. La décision fut longue à prendre mais le 17 mai 1984, dans une ambiance de kermesse, le Castel-Meur a repris du service, sous l’eau. Aujourd’hui, il est un site prisé de plongée sous-marine. »

                        © Le Télégramme - Plus d’information sur http://www.letelegramme.fr/finistere/douarnenez/immersion-du-castel-meur-une-premiere-en-bretagne-03-06-2014-10195465.php





                        • bernard29 bernard29 8 avril 2015 14:28

                          @bernard29

                          pour mémoire. Après avoir eu l’autorisation d’immerger l’épave ( c’était interdit normalement dans les 12 miles) , nous avions procédé toute une année durant au nettoyage et çà la préparation de l’épave ( ouvertures supplémentaires, etc etc ).

                          Il y avait déjà une épave de bateau « en baie de Douarnenez ; la Meuse ». Il s’agissait d’une navire coulé pendant la guerre et dont la zone était justement très fréquentée par les pêcheurs de la baie en raison de la concentration de poissons.


                        • bernard29 bernard29 8 avril 2015 15:00

                          @bernard29
                          un peu plus tard, une deuxième épave a été coulée, en 1986, celle de « la-Perle » ancien chalutier école avec les mêmes préparations. Les clubs de plongée assurent un suivi 

                          « Depuis 1993, de nombreuses colonies d’alcyons ont commencé à peupler ses rambardes, son portique et ses armatures, repoussant les ophiures et rehaussant le chalutier de cette touche de couleur chaude qui lui manquait. Les poissons ne s’y sont d’ailleurs pas trompé et leur abondance n’a plus rien à envier à celle de son épave soeur. Le Castel-Meur joue actuellement parfaitement son rôle de récif artificiel, de pôle d’attraction pour la vie sous- marine, pour le plus grand plaisir de ses visiteurs palmés. Outre son parfait état de conservation, l’abondance des pois sons constitue en effet actuellement un des intérêts majeur du site. » http://iozzo.chez.com/castel.htm 


                        • Fergus Fergus 8 avril 2015 16:51

                          Bonjour, bernard29

                          Merci pour ce rappel et ces liens.

                          J’avais entendu parler des ces bateaux à Morgat, et j’en ai même vu des photos sous-marines à Port Rhu il y a quelques années. Il s’agit là manifestement d’exemples réussis de colonisation d’épaves par la faune et la flore sous-marine.


                        • alinea alinea 8 avril 2015 22:59

                          Renouveau des biotopes pour mieux pouvoir les piller !
                          ... vous abriter pour mieux pouvoir vous trahir...


                          • Fergus Fergus 8 avril 2015 23:06

                            Bonsoir, Alinea

                            En l’occurrence, la vie qui s’est développée là a probablement dépassé celle qui existait avant la surpêche tant ces fonds marins étaient proches de la stérilité complète avec leurs fonds sableux quasiment sans aspérités.

                            Tout pas systématiquement négatif dans les activités humaines.


                          • alinea alinea 8 avril 2015 23:40

                            @Fergus
                            En tout cas l’investissement n’était pas désintéressé ! ces poissons, ils n’étaient pas de génération spontanée !! mais c’est ainsi depuis le début de l’élevage !
                            Il doit y avoir une telle pollution dans ce coin !!
                            Mais l’homme est malin !! c’est normal qu’il gagne tout le temps ! Comme je ne suis pas maline, je m’identifie toujours au perdant !!


                          • kalachnikov lermontov 8 avril 2015 23:48

                            Ca coûtait moins cher de les foutre à la baille que de démanteler et recycler.

                            Epuisement des ressources, recycler, ça dit quelque chose ?

                            Bientôt, vous n’aurez plus de train car il n’y aura plus de ferraille ; derrière le joli aquarium, c’est votre fin qui est rendue inéluctable. Pour quelques billets de plus.

                            Mickey a gagné, c’est Disneyland, le règne du faux, de la tromperie qui s’étale partout.


                          • bernard29 bernard29 8 avril 2015 23:51

                            @alinea

                            C’est faux Aliéna. En général autour des récifs artificiels, sont instaurées des zones d’interdiction de pêche professionnelle ou même plaisancière. L’objectif n’est pas de fixer une population de poissons mais de créer des zones de reproduction en procurant une zone de repos pour les poissons de passage, tout cela dans l’objectif de favoriser un nouveau peuplement de la baie. 

                            Le simple fait de proposer et de concrétiser une telle action avec les usagers de la Baie, entraîne ipso facto la prise de conscience collective de la nécessité d’une gestion responsable de la ressource marine. D’ailleurs cette opération n’a été possible qu’en concertation avec le comité local des pêches maritimes, et je peux vous assurer qu’a cette époque il y en avait des types de pêche en Baie, donc d’intérêts à concilier ; Pêche sardinière, pêche à la palangre, au filets, pêche de coquilles St jacques même, pêche à pied professionnelle littorale ( tellines et autres coquillages). Il a fallu parler à tout ce monde là. Or ces pêches étaient en difficulté pour de nombreuses raisons, dont bien entendu la surpêche, mais ce n’était pas la seule raison. En particulier la baie était envahie par des étoiles de mer et aussi les algues vertes.. D’ailleurs les premières colonisatrices des épaves ont bien été les ophiures ( voir le lien plus haut). Mais ensuite, celles ci ont progressivement périclité et ont fait place à de nouvelles espèces. Je sais que depuis on a même envisagé de réensemencer en coquilles st jacques.

                            Un récif artificiel est ainsi, aussi, un outil pédagogique de gestion responsable et durable d’un milieu marin déterminé..


                          • bernard29 bernard29 9 avril 2015 00:03

                            Alinéa.

                            je me suis sans doute trompé, je croyais que votre commentaire était dans la suite des miens. Excuses.

                            mais sur ce vous racontez, ce qui m’étonne c’est que votre grand sachem n’a qu’un mot à la bouche pour nous sauver c’est ; l’économie de la Mer. ( il a l’air d’y connaître quelque chose !!). Il ferait mieux de parler protection de la mer, parce que s’il y a bien « un coin qui est pollué » ce sont les océans, et en particulier par le continent plastique.


                          • alinea alinea 9 avril 2015 01:55

                            @bernard29
                            Peut-être une manière de réparer les conneries de déséquilibre créé par la surpêche !!
                            En tout cas, le but c’est qu’il y ait assez à pêcher. Alors vous me direz, mieux vaut un parasite intelligent qui se débrouille pour favoriser la mutiplication de sa nourriture, qu’un parasite con qui bouffe et crève quand il n’a plus rien à parasiter !
                            oui, on peut se contenter de peu ; d’ailleurs il le faut bien.


                          • alinea alinea 9 avril 2015 01:56

                            @bernard29
                            Il faut mieux l’écouter ! ll honnit le pillage, et ne parle que d’énergie.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 09:12

                            Bonjour, Alinea

                            « l’investissement n’était pas désintéressé ! » 

                            C’est ce que j’ai laissé entendre dans la conclusion de l’article : derrière l’objectif de repeuplement des eaux dans les zones côtières, c’est un potentiel économique qui était recherché, entre pêche, immobilier, hôtellerie-restauration, etc. En l’occurrence, pour reprendre une expression souvent entendue, la création de ces récifs artificiels semble bien s’être traduite par des retombées de type « gagnant-gagnant » pour les responsables de la MTA et les autorités des zones côtières.


                          • bernard29 bernard29 9 avril 2015 09:15

                            @alinea

                            vous êtes trop négative. 

                            Qu’est-ce que ça veut dire « avoir assez à pêcher » ?? 

                            Il vaut mieux travailler à la gestion responsable, (préservation, protection et valorisation), collectivement établie avec les usagers, les utilisateurs, les riverains et les « amoureux » des écosystèmes en cause.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 09:16

                            Bonjour, Bernard29

                            Merci pour toutes ces intéressantes précisions sur la baie de Douarnenez, et notamment la protection des zones de repeuplement que sont devenues les épaves immergées.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 09:22

                            Bonjour, Lermontov

                            Je crois que votre vision est trop négative dans la mesure où les contraintes environnementales vont, tôt ou tard, contraindre les gouvernants et les industriels à revoir de manière drastique la production et le recyclage. C’est déjà assez largement engagé - certes encore trop timidement - dans différents domaines, notamment dans le traitement des déchets en plastique.


                          • kalachnikov lermontov 9 avril 2015 09:29

                            @ Bernard29 & Fergus

                            Mais non, le problème est que c’est moins coûteux d’immerger que de recycler. Moins coûteux et dilatoire. Et vous semblez enchantés parce que votre petit plaisir est dans la contemplation du petit poisson qui nage.

                            http://www.bastamag.net/Quand-le-monde-manquera-de-metaux

                            http://www.encyclo-ecolo.com/Epuisement_des_ressources

                            Et c’est une solution de facilité car le recyclage est efficient.

                            Planqué derrière une hypocrisie de bon aloi, le dysneyland global et le charlisme en action.

                            Et tout est lié car les métaux se raréfiant, vos grands humanistes new-yorkais iront semer la terreur à l’autre bout du globe pour en voler, chez les pauvres comme toujours, qui ont la matière première mais pas la technologie. Ou bien ils pousseront vers la déflagration mondiale, la Sibérie est si vaste, si riche, si méconnue.


                          • kalachnikov lermontov 9 avril 2015 09:33

                            @ Fergus

                            C’est tout ce que vous trouvez : ’trop négatif’. Et la case d’après, c’est quoi ? ’déviant’, avec le passage rééducatif en hp.

                            Chaque jour, emporté par la chute globale, vous descendez une marche dans l’escalier de la folie. Et tôt ou tard, votre seul lien mutuel qui demeurera sera le déni du crime que vous faites collectivement. C’est ce qui se passe toujours.

                            Ca va vite, einh, Fergus ? Le révélateur Charlie, ce n’était qu’en janvier.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 10:05

                            @ lermontov

                            Non, la « déviance », c’est précisément de continuer à dériver vers des schémas ultra-libéraux destructeurs, tant pour la planète que pour l’homme. Or, de gré ou de force, les « décideurs » vont être contraints de revoir leur politique de voracité. Manifestement, vous pensez le contraire, et peut-être avez-vous raison. Mais dans ce cas, que proposez-vous pour stopper la fuite en avant que vous dénoncez ?


                          • kalachnikov lermontov 9 avril 2015 11:02

                            @ Fergus

                            Tu n’es pas même capable de voir les schémas ultralibéraux destructeurs !

                            Il y a la crise du manque de métaux ; il y a le savoir pour recycler. Mais non, les wagons à la baille, c’est si facile, il y en a trop, pourquoi se fouler. Et le tout avec un alibi écolorigolo. Et si on te demande ton avis, ’eh bien, c’est super’.

                            Pourquoi on arrêterait ? Et me parle pas du vote et du pouvoir jamais vu de la populace, les rapaces s’en cognent, c’est purement formel. Ne me parle pas davantage d’un changement à venir, ce n’est que l’allégorie éternelle du Sauveur, qui aide à bien roupiller.

                            Il n’y a qu’une logique dans tout ça : primat comptable, profit. (l’intelligence aurait voulu que cela fasse de l’emploi dans le recyclage et préserve les matières premières, ce qui est écologique.)

                            Je n’ai rien à proposer, il n’y a rien à proposer. La pièce sera jouée, par tous les acteurs. Comme toujours. Ca aussi, c’est un délire de ta part que de croire à des foutaises comme raison, éducation, liberté de destin, etc. Lève la tête et regarde : ça ne s’est jamais vu, ça n’existe pas. Ce sont d’ailleurs ces croyances enracinées, purement religieuses car reposant sur que dalle qui nous tuent lentement et sûrement.

                            Cela étant, je ne vais pas m’étendre et une fois de plus flinguer ton article. Donc, dernier message sur le sujet, je ne vais pas me pointer ad libitum pour faire dans le panpankuku.


                          • kalachnikov lermontov 9 avril 2015 11:07

                            J’ai oublié ça :

                            C’est aussi classique de s’en prendre à celui qui révèle. C’est ce que vous, les hommes, vous faites toujours.

                            Des forfaits sont commis ; ou vous les appelez de vos voeux ou vous ne dites mot et consentez, regardant ailleurs, disneylandisant le truc. Puis, une fois que le truc est arrivé devant le désastre, c’est la chape de plomb, le déni collectif. Et si quelqu’un la ramène, vous le crucifiez.
                            C’est ce que vous avez fait avec les camps de concentration et d’extermination qui étaient connus très tôt ; ce que vous avez fait avec les Chouans, avec la colonisation, avec Vichy. C’est ce que vous faites toujours.


                          • alinea alinea 9 avril 2015 11:21

                            @bernard29
                            oui, il vaut mieux gérer que piller ! c’est sûr, mais ce sont des êtres vivants et l’homme toujours appâte ou élève, et trahit et tue. Je ne suis pas négative, c’est la réalité.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 11:30

                            @ Lermontov

                            Je ne suis pas un naïf, et il m’arrive souvent de dénoncer les dérives du capital et leurs conséquences sur la vie des gens, notamment dans les classes populaires.

                            Pour autant, lorsque tu écris « La pièce sera jouée, par tous les acteurs. Comme toujours. » je crois que tu te trompes foncièrement. Non que cela ne puisse pas se vérifier dans l’avenir, mais l’histoire de l’humanité fourmille d’exemples de progrès social et de régressions, comme si les sociétés ne pouvaient pas évoluer de manière linéaires, mais par cycles.

                            Dans un article intitulé 1953 vs 2013 : paradoxe des conditions de vie, je me suis intéressé à la manière dont on peut percevoir sa vie à deux époques que beaucoup d’entre nous ont connues. Il est parfois instructif de prendre du recul car cela permet d’échapper aux clichés du moment.


                          • Fergus Fergus 9 avril 2015 11:36

                            @ Lermontov

                            « C’est ce que vous avez fait avec les camps de concentration et d’extermination qui étaient connus très tôt ; ce que vous avez fait avec les Chouans, avec la colonisation, avec Vichy. C’est ce que vous faites toujours. »

                            Au delà de ce surprenant « vous » qui aurait dû plutôt être « nous », on peut éventuellement comparer des évènements de ce type avec les dérives industrielles catastrophiques que l’on peut constater ici et là sur la planète. Mais en aucun cas avec l’immersion de rames de métro qui, au final, a été, validée par les écologistes eux-mêmes qui ne sont pourtant pas de grands fans des industriels étasuniens et de leurs initiatives visant à toujours plus créer de profits pour les investisseurs, voire les spéculateurs.


                          • kalachnikov lermontov 9 avril 2015 15:17

                            @ Fergus

                            C’est une formule de style. Ce que je t’expose, c’est la dynamique de la masse, ce p** de truc informe et crétin.

                            Ca n’a rien d’écologiste, je t’ai expliqué pourquoi. S’il n’y en a pas un qui a compris mon laius, c’est à se désespérer.


                          • MKT 10 avril 2015 10:57

                            Merci pour cet article instructif.
                            J’avais déjà beaucoup apprécié votre poisson d’avril, si champêtre et combien rafraichissant.
                            Vos articles tranchent sur le reste de ce qui est présenté, c’est un compliment.


                            • Fergus Fergus 10 avril 2015 15:08

                              Bonjour, MKT

                              Désolé de répondre tardivement à votre commentaire : j’étais absent de mon domicile depuis ce matin. 

                              Pour ce qui est de mes articles, je m’efforce, autant que possible, de choisir des sujets intéressants et les rendre attractifs. C’est pourquoi des avis comme le vôtre sont pour moi un encouragement précieux dont je vous remercie sincèrement.

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