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Accueil du site > Tribune Libre > L’Homme Commande-t-il sa Pensée ? Qu’a-t-il l’Homme pour (...)

L’Homme Commande-t-il sa Pensée ? Qu’a-t-il l’Homme pour Penser le Monde ? Est-il Maître de son Destin ?

  1. La pensée est-elle une « affection » ?

 « L’immortalité de l’âme est une chose qui nous importe si fort, qui nous touche si profondément, qu’il faut avoir perdu tout sentiment pour être dans l’indifférence de savoir ce qui en est.

 Notre premier intérêt et notre premier devoir est de nous éclaircir sur ce sujet, d’où dépend toute notre conduite. Et c’est pourquoi, entre ceux qui n’en sont pas persuadés, je fais une extrême différence de ceux qui travaillent de toutes leurs forces à s’en instruire, à ceux qui vivent sans s’en mettre en peine et sans y penser.

 Cette négligence en une affaire où il s’agit d’eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m’irrite plus qu’elle ne m’attendrit ; elle m’étonne et m’épouvante : c’est un monstre pour moi. Je ne dis pas ceci par le zèle pieux d’une dévotion spirituelle. J’entends au contraire qu’on doit avoir ce sentiment par un principe d’intérêt commun. » Blaise Pascal

 Pascal a-t-il raison en exhortant les hommes à « penser leur âme » ? Dans le principe, on peut lui donner raison, mais le monde évolue autrement. Et non pas aux injonctions philosophiques de l’homme. Evidemment, cela aurait été magnifique si tous les êtres écoutaient la « philosophie », mais la vie et la réalité de l’existence ne sont pas une « philosophie », mais plutôt l’expression d’une existence dure à vivre. D’autre part, « si tous les hommes pensaient ce que pense Pascal, les hommes ne feront que « penser » ». Qui alors occuperait de l’emploi du maçon, du peintre, du menuisier, du mineur, du boucher, de l’éboueur, et autres emplois difficiles et pénibles ? Que seront les chômeurs à « penser », et ceux-ci se comptent aujourd’hui par centaines de millions, qui ont peu de foi à la vie ? Et quid de l’ « immortalité de âme ».

 « Penser » vraiment n’est donné qu’à quelques hommes qui pensent et qui puissent penser en prenant compte des vrais problèmes de l’existence, et de le penser en toute objectivité, du moins s’y efforceront-ils. Combien de penseurs pensent-ils dans le monde ? Probablement, une infime partie de l’humanité. Et à quoi cela sert de penser si penser n’apporte ce pourquoi nous existons. L’homme dans sa pensée recherche un bien-être dans la pensée de l’homme, cherche à comprendre le mal de l’humanité. Et cela n’est pas du tout évident. Comme Pascal exhorte les hommes à « penser » au point qu’il le définit comme d’intérêt commun pour les humains. Pascal voit en la pensée et en l’âme le travail qu’on pourrait y faire et les bénéfices que l’on pourrait en retirer pour une meilleure prise de conscience de l’existence.

 Mais peut-on répondre, à quoi bon « penser » si « penser ne fait pas vivre l’homme ». Et la vie n’est pas une sinécure. Ne pense, dans le sens pascalien, que celui qui n’a pas d’obligations à travailler, qui vit d’une rente, d’une richesse héritée, etc. pour subvenir à ses besoins terrestres. Il peut alors «  penser », et « philosopher ». Il a cette possibilité, et doit encore « être inspiré pour penser l’humain » pour ne pas se tromper.

 Il « pense alors pour les autres », apporte ce dont ont besoin les autres, si évidemment ce qu’il apporte est bien pris, c’est-à-dire s’il est mis à profit par l’humain. Chaque homme, à un moment d’existence ou des moments d’existence (il faut plutôt dire une multitude de moments qu’on ne peut compter ») se « repense », cherche à comprendre sa destinée, ce qu’il est réellement, surtout dans les instants difficiles, dans les instants où il se sent qu’il existe certes, mais se dit-il, face à l’adversité, qu’il n’est rien dans l’existence. Et cela peut se faire souvent face à une situation professionnelle difficile.

 Qu’il perde son emploi alors qu’il a des obligations de famille, ou même célibataire, il doit travailler pour survivre, perdre un emploi peut l’installer dans l’angoisse de l’existence. Ou, face à une grave maladie et les médecins sont impuissants, et même une simple maladie qui le diminue peut l’effrayer, son moral est gravement touché. Et des situations de ce genre sont innombrables.

 En amour, l’homme peut s’aliéner pour une femme, et réciproquement. Combien de suicides ont été entraînés par de « graves chagrins ». Ou simplement des problèmes familiaux complexes qui, extrêmement stressants, rompt l’homme dans son désir d’exister.

 Un Premier ministre français socialiste s’est suicidé, selon des informations télévisées françaises, parce qu’il a été accusé de corruption pour un appartement acheté à 100 millions Frs. Enfin, ce sont ces raisons qui ont été avancées pour justifier sa mort. Comment peut-on penser qu’un Premier ministre si important dans la hiérarchie politique se donne la mort ? Le problème n’est ni la position politique, ni la richesse, c’est son statut d’être et ses principes moraux qui ont commandé la sanction, la « mort ». Il n’a pas accepté de vivre avec cette tâche qui a été mise sur son dos, surtout s’il ne l’a pas commise. Et probablement il ne l’a pas commise ou il a été trompé. Un homme malhonnête ne se donne pas la mort. C’est tout le contraire, il est contre la mort, il chercherait même à tromper la mort.

 Dès lors, la « pensée » s’avère être aussi une « affection ». Une affection intérieure qui a droit de vie et de mort sur l’être humain. A Pascal, la pensée lui intime sa « philosophie sur l’immortalité de l’âme » et ses exhortations sont aussi une « affection » pour son être. Il le dit « où il s’agit d’eux-mêmes, de leur éternité, de leur tout, m’irrite plus qu’elle ne m’attendrit ; elle m’étonne et m’épouvante : c’est un monstre pour moi.  » Il y a cette formidable force affective qui agit en l’être humain. Qui souvent passe inaperçue même pour ceux (psychologues, les psychanalystes, psychiatres) qui ont la charge de guérir.

 Le problème est que tous les êtres ont besoin de ce réservoir d’affectivité que ne secrète que la Pensée. Et si ce « réservoir d’affectivité » est malmenée, ou venait à s’épuiser, les conséquences, on peut imaginer ce qu’elles seraient.

 

  1. L’angoisse de poser des questions sur le sens de son existence…

 Par l’« affection » et les faits humains, la pensée nous fait éprouver des sentiments contradictoires. Elle nous fait sentir notre vie, notre existence, nos plaisirs, nos peines, nos douleurs. Et, notre pensée nous est intime, elle est le lien qui nous relie avec l’extérieur, c’est-à-dire le monde. Elle n’a pas que cet attribut. Elle est aussi notre « conscience ». Et peut-on dissocier la pensée de la conscience ? En énonçant que la conscience est la connaissance immédiate de notre état, elle est alors la connaissance de notre réalité d’exister, de notre expression d’être, et de notre être, en termes de convictions, de croyances, d’idéaux moraux. Ce qui détermine toute notre existence Mais, si la conscience s’est formée progressivement par le vécu de l’être (depuis l’enfance), il reste que l’action de la pensée a été centrale dans sa formation. La conscience n’est pas venue avant la pensée, mais après la pensée. Et c’est la pensée, en cogitant les événements existentiels, non seulement a édifié une conscience de l’être mais a imprégné cette conscience. Dans l’Homme, il n’y a pas une conscience, mais des consciences. Si tous les hommes pensent la même pensée, leurs pensées sur le vécu sont différentes. Chacun pense selon sa pensée. Il y a des pensées proches comme il y a des pensées antagonistes. Et en pensée humaine, il y a autant d’êtres humains que de pensées.

 Quand Sartre écrit, « La seule façon d’exister, pour la conscience, est d’avoir conscience d’exister ». Il faudrait plutôt dire, « La seule façon d’exister, pour la conscience, est de prendre conscience qu’on pense ». Si on prend conscience d’exister ne signifie pas qu’on existe, on croit seulement qu’on existe, mais on ne sait ni pourquoi ni comment on existe. Or c’est en s’interrogeant par la pensée et non par la conscience, que l’on a, en apportant des réponses, le sentiment d’exister. La conscience ne donne à l’homme qu’un état de ce qu’il est, et la plupart des hommes savent qu’ils sont des êtres humains, et ne s’interrogent pas. Et cela ne signifie nullement que l’homme prenne réellement conscience de son existence.

 Donc, « avant de prendre conscience de sa conscience, il faudrait prendre conscience que l’on pense ». Et c’est là le problème, l’homme évite de s’interroger sur sa pensée, de chercher le sens de son existence. Surtout s’il est confronté à des problèmes difficiles d’existence. S’interroger sur le sens de l’existence apporte souvent des angoisses. Il y a une crainte que sa pensée lui échappe et lui fasse entrouvrir des questions existentielles complexes, où il n’y a pas de réponses écrites.

 

  1. Le savoir, un principe vital pour l’homme

 Dans un livre de Camille Flammarion, « L’âme existe-t-elle ? », Edition 1920, l’auteur relate (page 70) : « Tant il est vrai que la Vérité s’impose par elle-même et brille, inexigible, comme Sirius au milieu de la nuit éternelle.

 D’ailleurs Henri Poincaré m’a souvent affirmé personnellement, dan nos nombreuses et souvent longues conversations, que doutant même de la réalité du monde extérieur à nous, il ne croyait qu’à l’esprit. C’était excessif. Il y a quelque choses en dehors de l’esprit. N’exagérons rien.

 Après tout, nous savons bien ce que nous sentons en nous-mêmes. Pendant que je compose ce livre, que j’en conçois le plan, que j’en distribue les chapitres, je sens exactement, rigoureusement, sans dogme quelconque, simplement, directement, que c’est moi qui fait ce travail, mon esprit, et non mon corps. J’ai un corps. Ce n’est pas mon corps qui m’a. Cette conscience de nous est notre impression immédiate, et c’est sur nos impressions que nous pouvons et devons raisonner : elles sont la base même de tous nos raisonnements. […]

 La volonté est, certes, une énergie d’ordre intellectuel. Prenons un exemple entre mille. Napoléon veut conquérir le monde et sacrifie tout à son ambition. Examinez tous ses actes, même les moindres, depuis la campagne d’Egypte jusqu’à Waterloo. Ni la physiologie, ni la chimie, ni la physique, ni la mécanique n’expliqueront cette personnalité, cette continuité d’idées, cette persévérance, cet entêtement. Vibrations cérébrales ? Ce n’est pas suffisant. Au fond du cerveau, il y a un être pensant dont le cerveau n’est que l’instrument.

 Ce n’est pas l’œil qui voit, ce n’est pas le cerveau qui pense

 L’étude d’un astre au télescope ne peut être légitimement attribuée ni à l’instrument, ni à l’œil, ni au cerveau, mais à l’esprit de l’astronome qui cherche et qui trouve.

 La volonté humaine suffirait, à elle seule, pour prouver l’existence du monde psychique, du monde pensant, différent du monde matériel visible, tangible. […]

 Considérons maintenant spécialement dans l’homme sa pensée. […] La pensée est ce que l’homme possède de plus Précieux, de plus personnel, de plus indépendant. Sa liberté est inattaquable. Vous pouvez torturer le corps, l’emprisonner, le conduire par la force matérielle : vous ne pouvez rien contre la pensée. Tout ce que vous ferez, tout ce que vous direz, ne la forcera pas. Elle se rit de tout, dédaigne tout, domine tout. Lorsqu’elle joue la comédie, lorsque l’hypocrisie mondaine ou religieuse la font mentir, lorsque l’ambition politique ou commerciale lui fait revêtir un masque trompeur, elle reste elle-même, envers et contre tout, et sait ce qu’elle veut. N’y a-t-il pas là un témoignage flagrant de l’existence de l’être psychique indépendant du cerveau ? »

 L’extrait est long mais il est suffisamment révélateur des contradictions qui se jouent dans l’être humain. Henri Poincaré, un savant mathématicien français comme Camille Flammarion, un savant dans la vulgarisation de l’astronomie populaire ne peuvent avancer des idées sans qu’ils aient une emprise certaine sur leurs pensées. Ce qui est tout à fait naturel. Cependant, dans l’absolu, cela évolue autrement, on peut dire que l’homme est conscient dans l’inconscience. Ceci dit dans le sens qu’il vit sans savoir pourquoi il vit, il vit « parce que c’est donné », il pense parce qu’il pense, et ce penser est donné, sans que l’homme sache pourquoi il pense. Et c’est d’ailleurs pourquoi il s’interroge, et explique pourquoi une « conscience dans l’inconscience ». On sait sans savoir pourquoi on sait.

  Et ces interrogations ouvertement affichées sur l’essence de l’homme sont tout à fait normales. L’homme veut savoir, toute son existence est précisément construite sur cette volonté de savoir, un « principe vital » dont on ne peut en douter. Et ce principe est donné par la pensée, et le corps de l’homme. Tous deux concourent au savoir, mais il est évident qu’une prééminence de l’une existe sur l’autre. La pensée est essentielle, le corps humain est au service de la pensée. Et non pas ce que dit Flammarion, bien entendu dans l’« absolu ». « N’exagérons rien.

 Après tout, nous savons bien ce que nous sentons en nous-mêmes. Pendant que je compose ce livre, que j’en conçois le plan, que j’en distribue les chapitres, je sens exactement, rigoureusement, sans dogme quelconque, simplement, directement, que c’est moi qui fait ce travail, mon esprit, et non mon corps. J’ai un corps. Ce n’est pas mon corps qui m’a. Cette conscience de nous est notre impression immédiate, et c’est sur nos impressions que nous pouvons et devons raisonner : elles sont la base même de tous nos raisonnements. »

 Dans l’absolu vérité, c’est sa pensée qui est à l’origine de tout. L’homme croit faire, alors que c’est sa pensée qui fait tout, qui commande tout, qui commande son existence. On comprend pourquoi le brillant mathématicien Henri Poincaré doute de la réalité extérieure et ne croit qu’à l’esprit.

 Henri Poincaré, en disant que c’est l’« esprit », n’en pense pas moins qu’il a son corps., qu’il a ce corps, qu’il a ses pensées, mais à travers la « Pensée ». S’il a apporté beaucoup de connaissances dans ses recherches en Mathématique (topologie algébrique, équations différentielles…), en Physique – on a même avancé que la paternité de la théorie de la relativité lui revenait –, le savant est conscient qu’il doit toutes ses découvertes scientifiques à sa pensée. C’est en quelque sorte une humilité, une forme de reconnaissance qu’il affiche vis-à-vis de l’« Essence humaine » sur laquelle l’homme a peu de connaissance. Ses affirmations ne sont pas des pensées au hasard, et Henri Poincaré sait très bien qu’il n’a été qu’un instrument d’une « Intelligence suprême », dans le cours de sa destinée, de son existence et du monde.

 Et ce savoir vital à l’existence est aussi une forme d’« affection donnée à l’homme ». On existe que pour ce que l’on aime. Si on n’aime pas, on ne peut savoir, c’est comme si la pensée refuse de penser en nous. La pensée reste pensée mais elle n’est plus créative. L’homme devient plus corps que pensée. Et on n’a point besoin d’être savant pour créer. On peut créer autour de soi un bonheur, une félicité ou simplement une ambiance conviviale et c’est déjà une création. Donc il y a toute forme de savoir, toute forme d’exister, toute forme de vivre. 

 

  1. Commandons-nous notre pensée ? « Qu’a-t-il l’homme pour penser le monde ? 

 Quand Flammarion dit de Napoléon qu’il « veut conquérir le monde et sacrifie tout à son ambition. Examinez tous ses actes, même les moindres, depuis la campagne d’Egypte jusqu’à Waterloo. Ni la physiologie, ni la chimie, ni la physique, ni la mécanique n’expliqueront cette personnalité, cette continuité d’idées, cette persévérance, cet entêtement. Vibrations cérébrales ? C e n’est pas suffisant. Au fond du cerveau, il y a un être pensant dont le cerveau n’est que l’instrument. »

 Il n’as pas si bien dit. Napoléon a été un « Elément de l’Histoire ». L’Histoire n’est pas une succession de hasards, d’événements fortuits. Pour la « Pensée », rien n’est fortuit, tout dans l’univers est intelligé sauf que l’homme crée et pensé est limité pour saisir les forces en jeu dans la constitution et la dynamique du monde. Napoléon a existé et ses campagnes victorieuses n’ont été possibles que parce que le monde humain est était, à l’époque, à la croisée des chemins. Napoléon comme le peuple français ont été un peu l’instrument de l’Histoire pour transformer l’ordre européen. Les régimes politiques monarchiques devaient « mutés », et cela a échu à un homme, Napoléon, et à un peuple, le peuple français, pour faire avancer non seulement l’Europe, mais le monde. Comme ce qui a prévalu ensuite avec la montée en puissance de l’Allemagne, toutes les guerres, tous les les conflits, tous les savoirs scientifiques s’inscrivent dans un « devenir ». L’humanité n’est pas, elle « devient ».

 Comme le dit Flammarion, au fond de chaque être humain, il y a un être pensant dont le cerveau n’est que l’instrument. Les hommes sont menants et menés sans qu’ils le sachent, ou s’ils le savent, ils ne changeront pas le cours de l’humanité. Ils existent dans cette dynamique du monde, le petit macrocosme qui englobe l’humanité dans un univers sans fin est «  pensé » avant que les hommes pensent. Ou plutôt les hommes sont pensés dans leurs pensées.

 Pour preuve, « qu’a-t-il l’homme pour penser le monde ? » Et cela dit biologiquement. Il a cinq sens, dont deux directs et trois indirects, le cerveau comme interface ou le « décodeur des messages qu’il reçoit du monde extérieur » et la pensée qui englobe tout ce qu’il reçoit et l’englobe dans l’existant.

 Les deux premiers directs, c’est-à-dire le goût et le toucher lui donnent ce qui touche directement son corps. Les trois autres sens, c’est-à-dire la vue, l’ouïe et l’odorat, le mettent en relation, à distance, avec l’extérieur. Ce sont eux qui lui donnent, à travers le cerveau et la pensée, le sens de l’existence. Mais ces trois organes sensoriels, par leur constitution même, sont insuffisants. Les fréquences d’interception de ces organes sont très limitées pour l’homme. Prenons, par exemple, les armes infra-rouges, qui permettent grâce aux lunettes de vision nocturne et thermique de localiser l’ennemi la nuit. Des ondes ultrasoniques (sonar) permettent à des navires de guerre de localiser des sous-marins, ou des bateaux de pêche à localiser des bancs de poissons, ou un échographe de visionner le sexe d’un bébé dans le ventre de sa mère, etc.

 Ce qui signifie que les organes des sens de l’homme sont très insuffisants pour l’homme d’appréhender le monde matériel et immatériel, le visible et invisible. L’homme ne voit que le « visible donné », rien n’exclut qu’il n’y a pas d’êtres invisibles autour de nous. C’est comme un homme dans le noir qui ne distingue pas un autre homme dans le noir mais qu’a travers des lunettes infrarouges.

 Et on ne connaît pas l’infiniment petit et l’infiniment grand, ce qui nous entoure, tout au plus ce que nos organes sensoriels nous donnent et la pensée extrapole. L’homme sait peu de chose de son existant. De plus, même son cerveau n’est qu’une « interface physique » qui relie le corps de l’homme à la pensée dont le véritable siège n’est pas forcément le cerveau. La médecine peut greffer une rétine, un cœur ou autre organe sur l’être humain, ou même une rétine artificielle, un exosquelette, ce qui est tout à fait naturel et compatible avec la science de l’homme. Mais l’homme ne fera que créer par un processus de substitution physique à l’intelligence biologique du corps humain. Combien cela est réalisé, le cerveau de l’être humain reste néanmoins qu’une « interface » même si cette interface décode tous les signaux qui lui arrivent. L’être humain arrivera à voir par une rétine artificielle, mais le vrai décodage, c’est-à-dire « la compréhension et le traitement des images échoiront obligatoirement à la pensée  ». Et où se trouve le siège de la pensée ? Dans le cerveau ? Ou en dehors du cerveau ?

 Si la pensée se trouvait dans le cerveau, et comme le dit Flammarion, lorsque le cerveau meurt, forcément la pensée meurt. Est-ce que la pensée meurt ? Si la pensée mourait avec le cerveau, la vie serait sans sens. L’âme après la mort retourne à son créateur, Dieu.

 Ceci étant, avec toutes ces connaissances du monde, sa science sur l’extérieur, l’homme, en réalité, est dans le noir le plus complet, car rien ne lui appartient en propre.

  Et c’est bien là le « PRODIGE DE L’EXISTENCE HUMAINE ». L’homme existe, malgré lui, malgré qu’il ne sait rien, malgré qu’il croit avoir un libre-arbitre, MALGRE que la pensée « joue la comédie, lorsque l’hypocrisie mondaine ou religieuse la font mentir, lorsque l’ambition politique ou commerciale lui fait revêtir un masque trompeur, elle reste elle-même, envers et contre tout, et sait ce qu’elle veut. N’y a-t-il pas là un témoignage flagrant de l’existence de l’être psychique indépendant du cerveau ? »

 Force de dire que « L’homme se construit un univers difficile, complexe, mais il est inscrit dans sa destinée, une destinée ouverte à tous les possibles ».

 

Medjdoub Hamed
Auteur et chercheur spécialisé en Economie mondiale,
Relations internationales et Prospective.
www.sens-du-monde.com


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9 réactions à cet article    


  • Le p’tit Charles 2 décembre 2014 14:03
    L’Homme Commande-t-il sa Pensée ?...bien sur c’est une évidence..par contre son destin est aléatoire en fonctions des événements qui l’entourent...et surtout de sa perception des événements et de l’analyse qu’il en fait..


      • Neymare Neymare 2 décembre 2014 16:44

        La meilleure pensée est de penser à la pensée.
        « L’Homme Commande-t-il sa Pensée ? »
        absolument pas. Quelle est la proportion de pensées que vous avez dans la journée que vous avez commandées ? Vous voyez une jolie fille, un bon gateau, votre voisin vous casse les pieds, vous laissez aller votre pensée : dans aucun cas vous ne maitrisez, ni ne commandez les pensées qui viennent.
        Vous commandez votre pensez uniquement dans un but analytique : je compte, je calcule, j’évalue, je pense à des choses comme le sujet que vous soulevez ici (et encore les pensées vont s’enchainer et suivre une logique, mais ça va plus vite que ma capacité de controle).
        Si je ne controle pas la pensée, c’est que je ne suis pas la pensée


        • Hermes Hermes 2 décembre 2014 16:59

          Bonjour, la pensée n’est qu’un outil de la conscience.

          Dans l’état habituel a demi endormi, la pensée s’auto hypnotise, et anihile la conscience.

          Revenez à votre perception, et prenez conscience des filtres d’interprétation. Laissez les tomber les uns après les autres, et vous reviendrez à la conscience qui est dans la totalité du corps. Et lorsque vous aurez enfin arrêté de vous laisser tenter par le sentiment d’importance que vous donne la pensée, et cessé d’identifier le monde à vos pensées, la pensée sera vue comme ce qu’elle est, juste un outil qui n’a aucune capacité à résoudre quoi que ce soit qu’elle n’ait déjà représenté, en particulier concernant le domaine de la conscience.

          Cela ne se pense pas ! Mais vous pouvez le constater facilement si vous êtes un peu attentif au moment présent : les problèmes ne se résolvent qu’en sortant du cadre de leur représentation, avec le corps tout entier.
          .
           smiley


          • André Bigras 2 décembre 2014 17:34

            Écrire que le cerveau n’est « qu’une « interface physique » qui relie le corps de l’homme à la pensée dont le véritable siège n’est pas forcément le cerveau » n’a aucun sens s’il n’est défini d’abord ce qui est couplé. Non seulement un tel énoncé est-il insignifiant, il est, aussi et surtout, circulaire car, voulant comprendre la pensée, l’auteur, faisant l’impasse sur la réalité cérébrale, la définit tel l’interfaçage entre le corps et...la pensée.

            Voilà pourquoi votre fille est muette, écrivait Molière, c’est parce qu’elle ne parle pas.

            Mon cher Hamed, votre réflexion exigerait une toute autre approche que les seules citations d’auteurs qui font désormais le sujet d’études classiques alors que d’autres sont beaucoup moins datés.


            • André Bigras 2 décembre 2014 17:36

              Écrire que le cerveau n’est « qu’une « interface physique » qui relie le corps de l’homme à la pensée dont le véritable siège n’est pas forcément le cerveau » n’a aucun sens si ce couplage n’est pas, d’abord, défini et montré.

              Non seulement un tel énoncé est-il insignifiant, il est, aussi et surtout, circulaire car, voulant comprendre la pensée, l’auteur, faisant l’impasse sur la réalité cérébrale, la définit tel l’interfaçage entre le corps et...la pensée.

              Voilà pourquoi votre fille est muette, écrivait Molière, c’est parce qu’elle ne parle pas.

              Mon cher Hamed, votre réflexion exigerait une toute autre approche que les seules citations d’auteurs qui font désormais le sujet d’études classiques alors que d’autres sont beaucoup moins datés.


              • Jean Keim Jean Keim 2 décembre 2014 18:49
                Pour que l’homme puisse commander sa pensée, il faut nécessairement se distancier de celle-ci d’où le penseur, mais voilà où se cache-t-elle cette entité bien pratique car ainsi elle explique tout ? La pensée qu’un penseur existe est-elle une pensée comme une autre ou le penseur pense-t-il que la pensée vient du penseur ? Si vous suivez bien, il appert que la pensée spéculative (par opposition à la pensée concrète) qui invente des tas de concepts a créé celui de penseur. 
                Ce n’est pas facile à admettre, il faut un flash, un déclic, l’irruption d’une vision libre et pénétrante mais ce cap franchit, une perspective immense de possible s’ouvre notamment sur la cause du désordre mondial généralisé. L’erreur de croire en l’existence d’un penseur est commune à tous les êtres humains et génère depuis son origine des souffrances effrayantes sans fin ni issue sinon celle de se réveiller. 

                • Abou Antoun Abou Antoun 2 décembre 2014 19:01

                  L’homme ne fait souvent que céder à sa plus forte peur. C’est ce qu’il appelle le ’libre-arbitre’.


                  • marauder 4 décembre 2014 05:51

                    Abou antoun a raison...

                    Hamed, a part nous demontrer tes peur et ton impossibilité d’accepter la finitude et la fragilité de nos existence, tu nous embrouille plutot qu’autre chose ;)

                    Mon ego (pour toi, l’ame) voudrait t’expliquer mais je ne cede pas a ma « libre pensee » ... :)

                    Bizzare non ?....

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