L’imposture mondialiste en politique française
Dans ce débat politique en France pour les présidentielles 2017, il y a une sorte de compétition à se prendre pour plus cosmopolite que l'autre afin de se revendiquer d'un esprit d'ouverture et de bien faire savoir sa qualité de citoyen du monde. Mais qui peut se revendiquer comme ça de mondialiste ? Quels sont les critères objectifs d'une certaine idée de l'universalisme.
En tant que citoyen belge chercheur en physique ayant vécu plus de la moitié de ma vie à l'étranger dans des pays comme la France, l'Italie, l'Allemagne, la Grèce, l'Autriche ou encore le Bénin et ayant séjourné dans de nombreux autre pays, personne ne pourra démentir que j'ai pu m'extraire d'une partie de mes racines ancestrales et me dire que je suis un communautariste. Pourtant, cela a été dur au début de se déconnecter de ses proches loin de son pays mais après une certaine période, on s'endurcit jusqu'au point de se sentir capable de séjourner dans un village chinois comme un étranger même si leurs habitants s'avèrent être des xénophobes patentés. Et que dire par exemple de Mathieu Ricard, le moine boudhiste qui a vécu plusieurs années dans un monde complètement inconnu comme un ermite coupé de tout foyer familial. Il faut en avoir du courage pour s'isoler ainsi et de s'extraire de ses origines.
Bref le mondialisme, ce n'est pas donné à tout le monde. C'est facile de s'en revendiquer mais difficile à le vivre en réalité. Que des intellectuels comme Jacques Attali ou Bernard Henri Lévy aient visité plus d'une centaine de pays n'est pour moi pas une preuve d'ouverture à l'autre. Il faudrait pouvoir vivre dans un autre pays, une autre culture pendant au moins 6 mois comme unique étranger pour se rendre compte de la difficulté de perdre une partie ses racines et de vivre véritablement les traditions des autres. C'est dans ces moments là que l'on découvre ses propres préjugés, alors qu' à priori on ne se croit pas raciste du tout, surtout dans les pays pauvres. En réalité avec les lois anti-racistes, il y a une difficulté intrinsèque à accepter qu'on nait avec le racisme pas comme une haine de l'autre mais comme une peur de l'inconnu. Quoi de plus naturel d'avoir une origine mais ces lois peuvent vous culpabiliser sur votre propre être dès lors qu'il est impératif de les respecter sous peine de condamnations. En réalité, ce n'est que les préjugés qu'il faudrait combattre qu'il soit raciste ou anti-raciste.
La sphère politico-élitico-médiatique a beau dire qu'il a ses valeurs d'ouverture sur le monde, qu'il respecte les étrangrers notamment les immigrés mais tout cela me semble qu'une hypocrisie qui cache mal notre nature profonde d'humanité. Quand j'entends Jacques Attali qui semble pourtant le plus cosmopolite de tous, je n'arrive pas à l'identifier comme tel mais plutôt comme un français, juif, bobo et gauchiste mais qui n'arrive pas à avouer son propre communautarisme de peur de se dénoncer lui-même. Quel jeu de dupes. Pourtant, je ne lui reproche pas de vivre ses propres traditions tout comme Pierre Paolo Pasolini admirait ces napolitains qui ont réussi à rester eux-mêmes. Au contraire, je lui donne toute la latitude pour s'épanouir pleinement au regard de ses convictions et ce d'autant plus de la persécution qu'a subie sa communauté. Là où réside le problème est quand il revendique l'universalité de ses propres valeurs, et que donc tous les citoyens de tous les pays devraient le suivre sans discuter au nom d'une pensée unique qui ne dit pas son nom. J'imagine bien le coté burlesque d'un chinois de la campagne devoir se mettre dans l'état d'esprit d'un français, juif, bobo et gauchiste. Mais après tout pourquoi pas si ça pourrait permettre le monde de vivre ensemble sans aucune guerre. Peut-être que Mr. Attali pourrait aussi se mettre dans la peau de ce même chinois avec les difficultés de sa vie quotidienne et ce au nom du principe de la diversité culturelle. Vivrait-il six mois tout seul en plein milieu du pays du soleil levant ? Chiche.
Bref, ce monde gravitant autour des médias dominants n'arrive désespérement pas à balayer devant sa porte et de reprocher à lui-même ce qu'il reproche aux autres c'est à dire aux français qui oseraient voter pour le front national. Que c'est dur de sortir de ses traditions ! C'est un expatrié de longue date qui vous le dit ! Mais à la différence de ces pseudo-mondialistes, j'ai le plus grand respect pour ceux qui choisissent de ne pas sortir de leur village dans un rayon de plus de cinq kilomètres. C'est un choix de vie tout aussi respectable et qui n'exclut en aucune manière la cohabitation entre mondialistes et traditionnalistes mais qui au contraire accentue la diversité du genre humain.
Il faut également constater que les écologistes se préoccuppent davantage de protéger la diversité des races animales et leur environnement que celle des races humaines. Quand il s'agit de préserver les espèces endémiques des îles Galapagos, on s'efforcera de ne pas amener d'autres animaux (vaches, cochons, chiens, ...) ou d'en amener en petit nombre afin qu'une population immigrée ne décime pas l'écosystème local. Ou encore mentionnons les ragondins d'Amérique du Sud introduits au début du 20ème siècle qui ont envahi la France entière en détruisant les berges des rivières ainsi qu' en se substituant à d'autres espèces comme le rat musqué. Et que dire des oies de Bernache espèce immigrée du Canada qui se substituent aux belles oies blanches. La stratégie du grand remplacement a déjà commencé pour le règne animal et nous semble désastreuse. Les protecteurs de l'environnement s'en offusquent mais s'interdisent de faire le parallèle avec l'homme. Que l'on m'explique pourquoi une telle différence de traitement ! Une migration homéopathique d'un petit nombre est tout à fait naturel. Mais dès qu'elle devient massive, elle peut tuer un écosystème entier. C'est sans doute ce que les américains ont perçu de leur propre condition de vie et pour cette raison ont voté pour Donald Trump.
On vous répondra sans doute que le front national c'est le retour des temps rétrogrades avec des guerres entre nations ! C'est juste oublier qu'aujourd'hui nous sommes presque en guerre contre la russie avec des relations exécrables et que les immigrations massives résultent d'une politique occidentale agressive qui a fait fi des conséquences sur des pans entiers de population au Moyen-Orient. Mais le monde journalistique refuse sans cesse d'admettre qu'elle crée ses propres ennemis en choisissant de diaboliser des personnalités fortes comme la famille Le Pen et d'alimenter ainsi un climat de division entre des bien pensants et de mauvais pensants triés selon des critères de valeurs qui seraient soi-disant universels. Cette étiquetage de la population ou de leur sites web fait froid dans le dos quand on se souvient des précédents facheux qu'elle a causé au cours de la seconde guerre mondiale.
Pour ma part en tant qu'intellectuel, je me définis comme un mondialiste et européiste. Je crois qu'une Europe plus unie est possible et que les échanges entre citoyens du monde sont bénéfiques à tous et nous permettent de mettre en oeuvre ce qui nous rassemble. Je trouve que l'euro est une formidable opportunité mais que malheureusement que les pseudo-mondialistes qui nous dirigent n'arrivent pas à sortir de leurs contradictions communautaristes. Des experts en économie nous disent que cette euro a été mal monté et que les ``quantitative easing'' successifs des banques centrales dans le monde vont tôt ou tard tous nous ruiner. Nos responsables politiques n'en pipent pas un mot de peur de risquer leur carrière en s'écartant du communautarisme médiatique.
Comme j'ai le plus profond respect pour l'identité de chacun, je me dois de respecter celle des politiciens ne se disant pas compétent pour construire une Europe plus solidaire et un monde globalisé démocratique, tout comme ceux qui s'en croient capables. Mais alors que ces derniers s' assument alors en n'engageant pas les peuples dans une aventure qu'ils ne contrôlent pas. Le mondialisme, ça ne s'acquiert pas dès la naissance, c'est une culture, un mode de vie qui impose un détachement et une certaine humilité, voire à exiger de soi plus de démocratie. Il nécessite un travail mental qui consiste à sortir de sa propre identité et par conséquent ne correspond certainement pas aux aspirations de tout à chacun, en particulier de personnes moins aptes à socialiser, mais plutôt à celles des "ethnologues" qui s'intéressent aux échanges entre les peuples.
En dénonçant le renfermement des uns sans oser dénoncer le sien, Jacques Attali n'est qu'un arroseur arrosé. Que dire alors de son ami Emmanuel Macron ! L'absence de tout débat contradictoire avec ce tout ce qui les opposent notamment les soi-disant esprits faibles qui n'auraient pas accès à la raison n'a selon moi rien d'une attitude universaliste ou mondialiste. C'est tout le contraire. En voulant passer en force, ils ne font que détruire le rêve européen. Toute idéologie est source même de communautarisme.
Le vrai dialogue ne peut se faire donc qu'avec ceux qui vivent avec et pour le mondialisme, pas avec ceux qui l'imposent aux autres. Encore faut-il en trouver un dans nos médias ! Et un vrai ! Celui-là alors pourra véritablement s'opposer aux excès des extrémistes en tout genre repliés sur eux-mêmes sans se faire passer pour un pleutre !
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