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Accueil du site > Tribune Libre > « L’Instituteur » , un sketch hilarant de Jean Dell, pour retrouver (...)

« L’Instituteur » , un sketch hilarant de Jean Dell, pour retrouver la raison dans l’Éducation nationale, si possible...

On soigne le mal par le mal. « Similia similibus curantur », disaient les Romains : les choses semblables sont soignées par des choses semblables. Quand on se heurte, en effet, à une conduite absurde, il est vain de vouloir convaincre en analysant méthodiquement par raisonnement les éléments contradictoires qui la caractérisent. Il vaut souvent mieux entrer dans le jeu de l’absurdité et en exagérer la pratique sans la dénaturer pour tenter de stimuler dans les esprits une révolte salutaire qui les ramène à la raison.

Tel est le mécanisme sur lequel repose l’hilarant sketch de Jean Dell, L’Instituteur, qu’un lecteur a eu la bonne idée de déposer en commentaire après un article récemment publié sur Agoravox, « Il y a des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction ».

L’ironie à la façon de Montesquieu

Cette méthode, qui pousse l’absurdité jusqu’à son terme ultime, emprunte son efficacité à la technique de certains arts martiaux : il s’agit d’user de la force de l’adversaire pour la retourner contre lui-même. Montesquieu l’a pratiquée avec maestria quand il lui était apparu qu’il ne servait à rien d’argumenter rationnellement pour démontrer la sauvagerie « de l’esclavage des nègres » dans L’Esprit des lois (1748). Il a préféré réunir en bouquet les arguments des négriers, tous plus absurdes ou cyniques les uns que les autres pour en faire exploser l’odieuse inanité.
Le procédé de l’ironie, poussé parfois jusqu’au sarcasme, permet de dire le contraire de ce qu’on pense en laissant des indices pour le faire deviner : l’indice est ici une accumulation insensée de contradictions livrées dans une parodie de l’idéologie négrière.

Jean Dell pratique la même ironie dans une même parodie. Mais c’est celle du cours d’un instituteur : il baisse la voix pour ne pas déranger un élève qui téléphone ; il autorise un autre à fumer ; il admet que Saïgon se situe sur les bords de la Loire ; il concède que le « s » en français n’est pas la marque du pluriel. Et la moindre de ses velléités, pour contenir le flot des absurdités qui le submerge, est aussitôt sanctionnée par la police et la justice : l’avocat s’entremet entre lui et l’élève et la police arrête l’instituteur pour avoir osé réveiller une élève qui dormait en pleine classe : elle le poursuit pour tapage nocturne !

Le spasme libératoire du rire

Mais la différence entre Montesquieu et Jean Dell est que le premier ne fait pas rire quand le second soulève l’hilarité. L’ironie de l’un et de l’autre ne s’appuient pas sur le même comique : celui de Montesquieu reste très fin tandis que Jean Dell fonce tête baissée dans la farce. Pourquoi se gêner quand l’absurdité est à son comble ? Autant s’y vautrer soi-même à plaisir ! La différence entre les deux comiques est, en effet, une affaire de calibre dans la distorsion perçue entre ce qui est et ce qui devrait être. Jean Dell renverse carrément le monde et le fait marcher sur la tête : le chaos devient l’ordre. Le chaos du caprice individuel et de l’ignorance des élèves et de leurs parents s’oppose à l’ordre de la règle socialisatrice et du savoir que l’instituteur a la mission de transmettre.

Le sketch saisit le moment où ce chaos et cet ordre sont aux prises et où, le premier commençant à l’emporter sur le second, on approche de l’instant de l’irréversibilité : l’instituteur est en état de survivance. Il en est à négocier ce qui n’est pas négociable en croyant sauver son existence alors qu’il se résigne à sa disparition : ni le savoir scientifique ni la règle socialisatrice ne peuvent, en effet, souffrir de compromis. Et les forces de l’ordre social se sont déjà rangées au service du chaos : elles sanctionnent toute transgression de son désordre par l’ordre. L’instituteur qui résiste encore un peu ou si peu, est arrêté, traduit en justice et condamné.

Il faudrait que ce sketch de Jean Dell pénètre dans tous les foyers de France. Attention ! Ce sont les deux acteurs de cette tragique comédie qui sont ensemble fustigés, le chaos social comme l’ordre social qui se couche devant lui. Voilà, en tout cas comme dit Raoul dans Les Tontons flingueurs ce qui s’appelle rédiger pour « les dingues » «  une ordonnance et une sévère » qui ne « correctionne plus » mais « éparpille aux quatre coins de Paris façon puzzle  », « dynamite », « disperse », « ventile ». Et même, plus que la barbarie du caprice et de l’ignorance individuels, c’est surtout l’institution qui y est dénoncée : par sa démission, elle est tenue pour responsable d’une situation absurde qui conduit un professeur à n’être plus qu’un pantin que n’habite même plus la volonté personnelle de défendre sa propre dignité. Paul Villach


Voici le lien qui permet d’écouter le sketch de Jean Dell

http://storage.canalblog.com/72/09/209246/9969306.swf


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24 réactions à cet article    


  • Krokodilo Krokodilo 8 février 2008 15:38

    Inénarrable en effet, et bâti sur un mécanisme classique d’exagération, basé sur un changement réel des relations enseignants-parents.

     

    Mais je voudrais proposer un contre-exemple, très loin des parents tout-puissants : l’anglais est imposé à l’école primaire, sans aucun choix des parents à qui on ne demande pas leur avis, à qui on ne propose aucun autre choix de langues (sauf rares exceptions comme en Alsace où l’allemand est souvent proposé).

     

    Et sur cette mesure digne d’une dictature (puisque non débattue, non votée par le parlement), les médias gardent le plus profond silence... Sauf erreur de ma part, vous ne m’avez pas donné votre sentiment à ce sujet. Vous voyez que dans certains domaines, on est à mille lieues de la dictature des enfants !

     

    Les gens du métier seraient-ils gênés par cette question, situation dont ils ne sont pourtant nullement responsables, et dont beaucoup reconnaissent les incohérences ; même des parents endoctrinés par le dogme ambiant commencent à s’en rendre compte :

     

    http://fcpedelunion.free.fr/articles.php?lng=fr&pg=131

     

    (fédération de parents d’élèves)

     


    • Napakatbra Napakatbra 8 février 2008 17:07

      Mémorable, ce sketch...

      Jean Dell, l’instituteur

       

       


    • Lubin 10 février 2008 22:28

      Non, Ségolène Royal n’a jamais été ministre de l’Education nationale, simplement secrétaire d’état. Par contre depuis 6 ans, les ministres se sont appelés successivement : Ferry, Fillon, Robien, Darcos. Pas à proprement parler de dangereux soixante-huitards. Et à force de vouloir revenir en arrière, ils ne nous ont pas franchement fait avancer.


    • anny paule 8 février 2008 16:03

      Retrouver la raison dans l’institution "éducation", sortir de l’absurde supposerait qu’on sorte du jargon jargonnant des Pédagos de tous bords, incultes et se gargarisant de "mots savants" pour mieux masquer leur incurie ! (merci aux IUFM !)

      Retrouver la raison dans l’institution "éducation" supposerait qu’on redonne, dans cette société du paraître et de la camelote un peu de valeur à l’être et à la culture véritable !

      Retrouver la raison dans l’institution "éducation" supposerait qu’on revisite ses fondamentaux, qu’on redonne aux enseignants leur fonction véritable qui est celle d’éduquer et d’instruire... non pas de faire du n’importe quoi, en répondant aux instructions officielles !

      Nous n’allons malheureusement pas dans ce sens, et rire de ce qui a été soigneusement, méthodiquement démoli depuis plusieurs décennies ne serait possible que si ceux qui en rient pouvaient prendre de la distance avec ce qui provoque leur rire. Ce n’est, hélas, pas le cas !

      Au siècle des Lumières, l’ironie de Montesquieu était accessible à ses pairs, et s’il ne pouvait s’exprimer au premier degré, cette pratique lui permettait d’avancer ses idées... (J’ai rencontré des étudiants, il y a une dizaine d’années, qui ne comprenaient pas le sens de Montesquieu, qui le prenaient à la lettre ! C’est d’autant plus grave que plusieurs siècles nous séparent de Montesquieu, et que l’institution "éducation" aurait dû permettre à tous d’en saisir la subtilité...)...

      Je crois que c’est très grave !


      • Paul Villach Paul Villach 8 février 2008 16:17

        @ Anny Paule

        Je partage votre point de vue. Je pense que vous l’avez compris à l’analyse que je viens de proposer de ce sketch cruel. Paul Villach


      • Krokodilo Krokodilo 8 février 2008 17:42

        Les méthodes plus traditionnelles sont de retour depuis un bon moment, même les classiques dictées ! la base ne suit plus depuis longtemps les théories fumeuses des IUFM qui voudraient que chaque génération réinvente le français, la roue et l’électricité ! Et si le ridicule nom d’ORL (Observation réfléchie de la langue) existe toujours, il va peu à peu perdre de sa substance et se rapprocher des différentes approches du français qu’on a connues, et que mes enfants pratiquent aussi : rédaction, lecture, étude de textes, dictée, récitation, etc.

         

        Même au sein des IUFM, il est probable qu’on se demande comment ne pas se déjuger, changer un peu de voie sans paraître critiquer les quelque 20 ans d’égarement ; vouloir bien faire n’est pourtant pas passible de la perpétuité. Si notre président montrait l’exmeple et reconnaissait avoir fait une erreur en supprimant la police de proximité... peut-être que les pédagogues suivraient ?


      • ZEN ZEN 8 février 2008 20:24

        La novlangue de la nomenclatura néo-pédagogique est en effet délicieuse...Un exemple :

         


        "Toute énonciation a une dimension illocutoire qui correspond à l’action que le locuteur exerce sur l’allocutaire en s’adressant à lui : asserter, ordonner, questionner. " [1]
        "Étudier le discours [...] revient à s’interroger sur la façon dont un énonciateur précis s’adresse à un destinataire particulier dans une situation par le lieu et le moment de l’énonciation. En outre, un discours a une fonction (une visée) précise et l’énonciateur choisit de raconter, de décrire, d’expliquer ou d’argumenter selon l’effet qu’il veut produire sur l’énonciataire, dans une interaction énonciateur/ énonciataire. " [2]
        "Un objectif central est affirmé par les programmes de collège : faire acquérir la maîtrise des discours. Et quatre formes de discours sont privilégiées pour le collège : narratif, descriptif, explicatif, argumentatif avec toutes leurs combinaisons. " [3]

        Extraites des textes officiels régissant depuis 1996 l’enseignement du français au collège, ou de leurs discours d’accompagnement, ces tirades évoquent irrésistiblement Diafoirus père et fils. Les énonciateurs de ces propositions où l’on convoque les serruriers de la linguistique pour enfoncer des portes ouvertes, ne font cependant plus rire personne..."


      • 5A3N5D 8 février 2008 20:31

        Cher confrère, je suis obligé de vous interrompre, un jeune apprenant venant de briser un espace transparent avec un référentiel bondissant aléatoire. Il va falloir que j’adresse la note des frais à ses géniteurs. Je reviens de suite.


      • Paul Villach Paul Villach 9 février 2008 10:50

        @ Zen

        Zen, vous parlez d’or ! Jusqu’à quand ces Trissotins vont-ils encore pavoiser et faire la loi ?

        Leur formalisme précieux permet tellement à notre société ultra libérale de détourner l’attention des leurres dont celle-ci a besoin pour tromper son monde et ravager la planète en engrangeant des profits insensés qu’on joue ensuite au Casino des traders à la Kerviel de la Société Générale ? Cordialement, Paul Villach


      • Loukastre Loukastre 10 février 2008 14:57

        Ce sketch, si cruel soit-il, est si proche de la réalité.... que l’on retrouve dans bcp trop d’écoles actuellement !

        Les arguments de Jean Dell font rire "pour l’instant" ... mais ils se rapprochent de plus en plus de se qui se passe dans certaines classes !

        Malheur au prof qui oserait dire que Saïgon n’est pas vraiment sur les bords de la Loire !!! Les parents seraient les premiers à venir contester une mauvaise note......... Oser contrecarrer l’imagination des enfants est fermement punissable, non mais ! Et hop, en garde à vue, le prof qui ose contrarier l’"enfant-roi" !!!


      • Lubin 10 février 2008 22:33

        ...c’est sûr : les 5 milliards de perte de ls Société Générale, c’est la faute à la méthode globale.


      • Oui pas mal !! et hélas comme vous le soulignez ...évidemment un petit fond de vrai. J’ai bien ri, puis j’ai évidemment pensé à tous ces enseignants qui subissent et tentent de se débattre...le reste va de soi.


        • claude claude 8 février 2008 19:05

          bonjour paul,

           

          je viens d’écouter le sketch de jean dell. j’ai bien ri !!! smiley smiley

          merci pour ce sourire ...

           

          il me fait penser à alex metayer , lui aussi avait le don de mettre le doigt là où ça fait très mal... ces 2 comédiens me semblent avoir un phrasé qui se ressemblent, ainsi que certaines intonations qui me paraissent identiques...


          • Paul Villach Paul Villach 8 février 2008 19:08

            @ Claude

            Je suis de votre avis. Paul Villach


          • ACTARIUS 8 février 2008 19:28

            quand on s’endort en se grattant le cul il faut pas s’étonner qu’on se réveille avec les doigts qui puent, de mémoire excuse moi l’enfoiré si j’ai écorché.

            C’est le monde a l’envers on demande aux enseignants de jouer aux nounous alors que les dabes sont encore accros a la play.

            actarius

             


            • Pierre Pierre 9 février 2008 06:55

              Bonjour, 

              "On soigne le mal par le mal. « Similia similibus curantur », disaient les Romains : les choses semblables sont soignées par des choses semblables. Quand on se heurte, en effet, à une conduite absurde, il est vain de vouloir convaincre en analysant méthodiquement par raisonnement les éléments contradictoires qui la caractérisent. Il vaut souvent mieux entrer dans le jeu de l’absurdité et en exagérer la pratique sans la dénaturer pour tenter de stimuler dans les esprits une révolte salutaire qui les ramène à la raison.

              Tel est le mécanisme sur lequel repose l’hilarant sketch de Jean Dell,
              L’Instituteur, qu’un lecteur a eu la bonne idée de déposer en commentaire après un article récemment publié sur Agoravox, « Il y a des gifles qui se perdent : le professeur et le droit de correction ».
              L’ironie à la façon de Montesquieu
              Cette méthode, qui pousse l’absurdité jusqu’à son terme ultime, emprunte son efficacité à la technique de certains arts martiaux : il s’agit d’user de la force de l’adversaire pour la retourner contre lui-même. Montesquieu l’a pratiquée avec maestria quand il lui était apparu qu’il ne servait à rien d’argumenter rationnellement pour démontrer la sauvagerie « de l’esclavage des nègres » dans L’Esprit des lois (1748). Il a préféré réunir en bouquet les arguments des négriers, tous plus absurdes ou cyniques les uns que les autres pour en faire exploser l’odieuse inanité.
              Le procédé de l’ironie, poussé parfois jusqu’au sarcasme, permet de dire le contraire de ce qu’on pense en laissant des indices pour le faire deviner : l’indice est ici une accumulation insensée de contradictions livrées dans une parodie de l’idéologie négrière.
              Jean Dell pratique la même ironie dans une même parodie. Mais c’est celle du cours d’un instituteur : il baisse la voix pour ne pas déranger un élève qui téléphone ; il autorise un autre à fumer ; il admet que Saïgon se situe sur les bords de la Loire ; il concède que le « s » en français n’est pas la marque du pluriel. Et la moindre de ses velléités, pour contenir le flot des absurdités qui le submerge, est aussitôt sanctionnée par la police et la justice : l’avocat s’entremet entre lui et l’élève et la police arrête l’instituteur pour avoir osé réveiller une élève qui dormait en pleine classe : elle le poursuit pour tapage nocturne !
              Le spasme libératoire du rire

              Mais la différence entre Montesquieu et Jean Dell est que le premier ne fait pas rire quand le second soulève l’hilarité. L’ironie de l’un et de l’autre ne s’appuie pas sur le même comique : celui de Montesquieu reste très fin tandis que Jean Dell fonce tête baissée dans la farce. Pourquoi se gêner quand l’absurdité est à son comble ? Autant s’y vautrer soi-même à plaisir ! La différence entre les deux comiques est, en effet, une affaire de calibre dans la distorsion perçue entre ce qui est et ce qui devrait être. Jean Dell renverse carrément le monde et le fait marcher sur la tête : le chaos devient l’ordre. Le chaos du caprice individuel et de l’ignorance des élèves et de leurs parents s’oppose à l’ordre de la règle socialisatrice et du savoir que l’instituteur a la mission de transmettre.
              Le sketch saisit le moment où ce chaos et cet ordre sont aux prises et où, le premier commençant à l’emporter sur le second, on approche de l’instant de l’irréversibilité : l’instituteur est en état de survivance. Il en est à négocier ce qui n’est pas négociable en croyant sauver son existence alors qu’il se résigne à sa disparition : ni le savoir scientifique ni la règle socialisatrice ne peuvent, en effet, souffrir de compromis. Et les forces de l’ordre social se sont déjà rangées au service du chaos : elles sanctionnent toute transgression de son désordre par l’ordre. L’instituteur qui résiste encore un peu ou si peu est arrêté, traduit en justice et condamné.
              Il faudrait que ce sketch de Jean Dell pénètre dans tous les foyers de France. Attention ! Ce sont les deux acteurs de cette tragique comédie qui sont ensemble fustigés, le chaos social comme l’ordre social qui se couche devant lui. Voilà, en tout cas comme dit Raoul dans Les Tontons flingueurs ce qui s’appelle rédiger pour « les dingues » «  une ordonnance et une sévère » qui ne « correctionne plus » mais « éparpille aux quatre coins de Paris façon puzzle  », « dynamite », « disperse », « ventile ». Et même, plus que la barbarie du caprice et de l’ignorance individuels, c’est surtout l’institution qui y est dénoncée : par sa démission, elle est tenue pour responsable d’une situation absurde qui conduit un professeur à n’être plus qu’un pantin que n’habite même plus la volonté personnelle de défendre sa propre dignité. Paul Villach "
              On soigne le mal par le mal, 34, phrases, 821 mots, 11 erreurs (après correction), 27 alertes de style, 3 ambiguïtés. Résultat honorable, non glorifiable, l’intelligence humaine progresse-t-elle ? Pas vraiment mais le score de Monsieur Paul Villach certainement.
               

               


              • Paul Villach Paul Villach 9 février 2008 11:05

                @ Pierre

                Je suppose que vous avez utilisé un logiciel pour vos statistiques dont "une majorité l’auraient emporté sur vos dires", comme vous baragouinez si bien dans un précédent commentaire.

                Méfiez-vous  ! Ils ne sont pas fiables. Mais un professionnel du sabir comme vous ne peut pas s’en apercevoir. Paul Villach


              • Jason Jason 9 février 2008 09:35

                 par Pierre, par anny paule

                Bonjour,

                Sur ce fil on retrouve deux citations principales : Montesquieu et Jean Dell. 

                "Mais la différence entre Montesquieu et Jean Dell est que le premier ne fait pas rire quand le second soulève l’hilarité", nous dit Pierre. Il semblerait que les deux coexistent aujourd’hui. Il y a encore des Montesquieu au petit pied qui analysent les formes de gouvernement, et surtout les phénomènes économiques, mais aussi des bateleurs, des comiques de rues ou de cabarets, ou de cafés (tout comme au XVIIIème siècle). Les deux ont leur fonction au quotidien en ce qu’ils nous permettent de regarder le monde avec une distance rassurante. Le badinage, et la douce ironie de Montesquieu, le franc rire de Jean Dell ont leur place, avec la hiérarchie convient, dans les esprits.

                Anny Paule, on parle d’éducation, on en parle beaucoup et souvent. Depuis plus de 40 ans les rentrées sont houleuses et on les attend comme les rentrées littéraires, avec leurs événements, déclarations, chiffres à l’appui, etc. dans un brouhaha presque rassurant. On en parle, et n’est-ce pas là 90% de la satisfaction ? Oui, retrouvons les fondamentaux. Mais l’oeil rivé sur le PIB et la consommation le permettent-il ?

                Faisant partie des "vieux qu’ont de l’âge" je pense avec affection à un de mes professeurs qui aimait à dire que le mot éducation venait de ex-ducere, conduire par des chemins détournés, des sentiers différents. Je n’ai jamais vérifié si ce dérivé du latin était correct. Mais tant qu’il y aura un moule général, un "formattage" des esprits, comme on y asiste depuis des décennies, on ne verra pas de changement, ni pendant l’année scolaire, ni au cours des rentrées, si tempétueuses soient-elles.

                Pierre. Votre conclusion, en gras, est trop sévère. Vous vous posez plus en gendarme qu’en pédagogue. C’est le danger de nos sociétés. Laissons les uniformes et abordons le monde par des chemins détournés, ce sont encore les plus féconds.

                Cordialement.


                • Jason Jason 9 février 2008 09:38

                  Désolé, la mise en page n’étant pas respectée, je recommence :

                   

                   par Pierre, par anny paule

                   

                  Bonjour,

                   

                  Sur ce fil on retrouve deux citations principales : Montesquieu et Jean Dell. 

                   

                  "Mais la différence entre Montesquieu et Jean Dell est que le premier ne fait pas rire quand le second soulève l’hilarité", nous dit Pierre. Il semblerait que les deux coexistent aujourd’hui. Il y a encore des Montesquieu au petit pied qui analysent les formes de gouvernement, et surtout les phénomènes économiques, mais aussi des bateleurs, des comiques de rues ou de cabarets, ou de cafés (tout comme au XVIIIème siècle). Les deux ont leur fonction au quotidien en ce qu’ils nous permettent de regarder le monde avec une distance rassurante. Le badinage, et la douce ironie de Montesquieu, le franc rire de Jean Dell ont leur place, avec la hiérarchie convient, dans les esprits.

                   

                  Anny Paule, on parle d’éducation, on en parle beaucoup et souvent. Depuis plus de 40 ans les rentrées sont houleuses et on les attend comme les rentrées littéraires, avec leurs événements, déclarations, chiffres à l’appui, etc. dans un brouhaha presque rassurant. On en parle, et n’est-ce pas là 90% de la satisfaction ? Oui, retrouvons les fondamentaux. Mais l’oeil rivé sur le PIB et la consommation le permet-il ?

                   

                  Faisant partie des "vieux qu’ont de l’âge" je pense avec affection à un de mes professeurs qui aimait à dire que le mot éducation venait de ex-ducere, conduire par des chemins détournés, des sentiers différents. Je n’ai jamais vérifié si ce dérivé du latin était correct. Mais tant qu’il y aura un moule général, un "formattage" des esprits, comme on y asiste depuis des décennies, on ne verra pas de changement, ni pendant l’année scolaire, ni au cours des rentrées, si tempétueuses soient-elles.

                   

                  Pierre. Votre conclusion, en gras, est trop sévère. Vous vous posez plus en gendarme qu’en pédagogue. C’est le danger de nos sociétés. Laissons les uniformes et abordons le monde par des chemins détournés, ce sont encore les plus féconds.

                   

                  Cordialement.


                • 5A3N5D 9 février 2008 11:47

                  @ Jason

                  "Faisant partie des "vieux qu’ont de l’âge" je pense avec affection à un de mes professeurs qui aimait à dire que le mot éducation venait de ex-ducere, conduire par des chemins détournés, des sentiers différents. Je n’ai jamais vérifié si ce dérivé du latin était correct."

                  Pour la satisfaction de votre curiosité :

                  "Education" vient en fait du latin "educare" qui signifie tout simplement "élever, éduquer, instruire".

                  "Educere" est l’abréviation de "ex ducere" est a effectivement le sens de "tirer hors de, faire sortir". Toutefois, ce verbe a été utilisé, en de rares occasions, dans le sens du précédent (Cicéron, Plaute, Virgile, Tacite.) Mais, bon, pour un non-latiniste, la confusion entre "educare" et "educere" est facile quand on ne connaît pas le prétérit et le participe passé (educare, avi, atum pour le premier et educere, duxi, ductum pour le second.) 

                  Bon dimanche.

                   


                • Jason Jason 9 février 2008 12:42

                  5a3n5d,

                   

                  Merci pour cette précision. Grâce a vous, je ne mourrai pas idiot.


                • 5A3N5D 9 février 2008 15:24

                  @ Jason

                  "Merci pour cette précision. Grâce a vous, je ne mourrai pas idiot. "

                  Je ne pense pas que cela aurait été le cas, même avant mon intervention. Il paraît que le savoir s’accroît si on le partage : je suis arrivé, moi aussi, à l’âge où il est impératif et urgent de partager. 


                • Lisa SION 2 Lisa SION 10 février 2008 12:14

                  Bonjour,

                  Quand les médias relatent d’une claque qui finit en garde à vue de vingt quatre heures, c’est la goutte qui tombe du vase. Le lendemain, j’ai visionné un prof qui casse la gueule à toute sa classe sur le portable d’un pote. Charles de Montesquieu n’était pas un simple rigolo. C’est son livre " l’esprit des lois " qui a inspiré les auteurs de la "constitution française" .Ces lois, ces règles, qui ont dicté à tout un peuple, pour deux cent ans, la route vers ce que nous sommes devenus. Mais, nous sommes sauvés..le traité européen a été ratifié !

                  A propos, laissez tomber l’anglais en seconde langue...la mode est au mandarin... !

                   


                  • Lubin 10 février 2008 22:22

                    La seule chose dont on soit sûr, avec ce sketche, c’est que, vue la quantité d’âneries qu’il profère, son auteur n’a pas dû mettre les pieds dans une école depuis des décennies. Ce qui ne l’empêche pas d’en parler.

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