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Accueil du site > Tribune Libre > L’islamisme n’existe pas

L’islamisme n’existe pas

Recevant la dernière livraison papier de « Causeur », je lis avec intérêt un dossier très intéressant sur les ravages du communautarisme et de l'islamisme en France. Le dossier a l'avantage majeur de partir du point de vue du « pays réel ». Il interroge non pas seulement de doctes spécialistes mais aussi des personnes vivant quotidiennement les difficultés majeures engendrées par la perte par la France de territoires subissant une autorité théocratique de fait. Cependant, ainsi que dans beaucoup d'autres publications, il manque quelque chose de pourtant essentiel qui est une définition claire, nette et précise de l'islamisme.

On en parle beaucoup mais on ne le définit pas tout à fait, comme si cette définition allait de soi. Ou comme si on avait finalement très peur de la donner. Est-ce le résultat du travail de sape de nos valeurs par des prècheurs fanatiques issus des salafistes ou des frères musulmans ? Je crois que c'est grandir exagérément l'influence de ces nuisibles, de ces minables. Ils sont le plus souvent trop bêtes (trop cons) pour mettre en place pareil complot qui demande de se servir au moins ponctuellement de son cerveau. La réponse à ma question vient pourtant tout naturellement comme on le verra.

Cette incapacité à définir ce qu'est l'islamisme naît principalement de deux choses :

la perception totalement erronée de l'Islam et de la pratique musulmane par nos élites et leur inculture religieuse déplorable...

Ce point de vue faussé est bel et bien doublé d'une ignorance crasse de la religion en général. La pratique musulmane est forcément comparée à la catholique omettant que ce n'est pas la même foi, ni les mêmes dogmes. Le catholicisme est une religion par essence sécularisée, l'Islam non, le concept de sécularisation y est ignorée, tout comme l'exégèse, interdite. Le dieu des chrétiens n'est pas celui des juifs et ce n'est pas non plus celui des musulmans contrairement au lieu commun qui veut que « tu 'ois, on croit tous dans le même dieu, tu 'ois ».

Le problème c'est la sécularisation de l'Islam, et rien d'autres. Est-elle simplement possible ? Est-elle encore envisageable alors que les barrières entre les « communautés » deviennent de plus en plus étanches ?. Tant que cette sécularisation musulmane ne sera pas mise en perspective, tant qu'elle ne sera pas évoquée et encouragée, la violence continuera à se perpétrer et le fanatisme à gagner des points. Finalement, personne ne comprend donc ou veut le dire, par peur, car ainsi que le dit Salman Rushdie dans une interview à « l'Express », la peur se déguise en respect. Et ainsi qu'il le dit également un « djihadiste est un musulman pressé ».

L'islamisme n'existe pas.

Afin de garantir notre propre confort d'« homo festivus », nous minimisons la montée de la haine. Nous demeurons dans le déni. Nous la limitons à quelques excités, des « traditionalistes » musulmans plus hardis que nos « traditionalistes » catholiques en somme. Nous ne voulons pas voir qu'elle est à nos portes. Elle l'est de par notre politique proche et moyenne orientale sans queue ni tête :

Les deux guerres du Golfe ont humilié la majorité des pays musulmans qui depuis lors cherchent une revanche,

les dictateurs dont personne ne conteste les appétences sanguinaires pour certains d'entre eux, dont Saddam et Bachar el Assad, étaient aussi des garants d'équilibre et de maintien d'une certaine laïcité dans ces pays, 

les fondamentalistes sont devenus les interlocuteurs les plus favorisés,

on encourage par angélisme et goût de l'émotionnel facile le retour à une haine des juifs abjecte au nom de l'antisionisme,

on laisse les imams et pseudo hommes de dieu administrer dans les faits des pans entiers de nos territoires.

 

Il s'agit d'acheter la paix civile en flattant dans le sens du poil la communauté musulmane, ou de croire l'acheter ainsi, car cela ne fonctionnera pas. Nous croyons comme cela pouvoir continuer dans le même mouvement à vivre selon notre mode de vie libéral-libertaire, consommer les biens et les personnes sans trop de scrupules ni de remords, ni questionnements. Trop fatigants et cela gène le plaisir en culpabilisant d'en jouir. On ne parle pas des sujets qui fâchent, tel le procès de Pascal Bruckner (voir à ce lien).

D'aucuns parlent « d'indifférence médiatique », mais non il ne s'agit pas du tout de ça, mais de peur, de celle des fanatiques, et aussi de la terreur panique d'être assimilé à un de ces ploucs de la « France périphérique » électeur du FN....

Et toi aussi, lecteur de droite, toi qui n'a de cesse d'en appeler -virtuellement- à la lutte contre les fanatiques, dans la vie tu ne dis rien quand une de tes voisines se fait violenter par ses "grands frères", tu détournes le regard quand une femme voilée prend le métro, tu ne protestes pas quand tu te fais insulter...

 

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

 

Amaury


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