• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > La conspiration du Nouvel Age

La conspiration du Nouvel Age

Le Nouvel Age a vieilli mais n’a pas faibli. Se pourrait-il qu’il en vienne à former le creuset d’une nouvelle religion ? Possiblement au service d’un Nouvel Ordre Mondial ? Voici quelques chemins de pensées tortueux, broussailleux et épars pour tenter de baliser a minima un espace qui paraît d’autant plus périlleux qu’il semble être celui d’une course à l’auto-divinisation... de l’égo.

JPEG - 172.7 ko

Introduction

Au sortir d’un Sommet sur la Santé Globale et du Développement personnel auquel l’occasion m’a été donnée d’assister dans ma région ultramarine, de nombreuses questions m’assaillent. Le plateau était de qualité avec des médecins comme Henri Joyeux, Jean Willemin, Olivier Soulier, des « psys » comme Guy Corneau ou Diane Bellego, des guérisseurs de tous horizons et des inclassables comme Lilou Macé. Toutefois, alors que le sommet était déjà bien avancé et que j’arpentais les allées ensoleillées entre les stands de pranic healing ®, de tisanes, de jus de fruits, d’emballages sous vide etc., dans des odeurs de couscous et de géranium en cours de distillation, mon esprit restait obnubilé par l’effort pour faire sens de ce à quoi j’étais en train d’assister.

Il faut dire que j’étais venu à ce sommet en compagnie d’un (déjà) vieux livre de Jean Vernette « Le Nouvel Age » que je m’étais enfin décidé à lire pour mettre à l’épreuve mes représentations a priori très favorables à cette mouvance. Il faut reconnaître qu’une adolescence dans les seventies, ça marque !

Ceci expliquant cela, j’ai longtemps pensé que (ce qui ne pouvait être que) les chicaneries pontifiantes d’un prêtre spécialiste des sectes étaient sans intérêt pour moi. Grossière erreur. Ce livre m’est très vite apparu visionnaire. Par exemple, l’idée d’un nouvel ordre mondial en gestation est à présent dans tous les esprits éveillés ou un peu attentif, mais dans le temps pas si lointain du « tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil » la chose était inconnue de la plupart des terriens alors que les adeptes de l’Ere du Verseau ne pensaient qu’à ça depuis des lustres !

Ainsi, par exemple, dans le livre L’Ere du Verseau de Paul le Cour (1937), on trouve une citation de H.G. Wells on ne peut plus claire :

« L’époque des tribus en lutte, des royaumes et des empires, qui commença il y a une centaine de siècles, touche à sa fin.

Le royaume de Dieu sur la terre n’est pas une métaphore, un état purement spirituel, un rêve, un projet incertain ; c’est ce qui nous attend ; c’est le destin prochain et inéluctable de l’humanité. Dans quelques vingtaines d’années, la foi au vrai Dieu se répandra. » p. 167

Quand on connaît Wells, grâce notamment à Pierre Hillard et sa remarquable autant qu’infatigable dénonciation du mondialisme, on ne peut pas ne pas avoir la puce à l’oreille et se demander si Marilyn Ferguson n’avait pas été bien inspirée en intitulant son fameux livre « La conspiration du Verseau » [1].

Aussi étrange et même saugrenue qu’elle puisse paraître du point de vue du rationalisme laïcard qui a été progressivement installé en France depuis la Révolution et qui domine tellement les esprits qu’il en devient transparent, l’invention d’une nouvelle religion universelle — donc pour vous et moi — est bien une idée d’actualité.

Pour s’en convaincre, il n’est que d’écouter le spécialiste Vincent Peillon du temps où il avait encore tout l’avenir devant lui. A l’entendre, faire de la laïcité une religion est, depuis longtemps, une nécessité, voire même une évidence... :

C’est donc dans cet état d’esprit mi-figue conspirationniste, mi-raison que j’ai voulu approcher l’actualité du Nouvel Age à ce sommet de la santé globale et du développement personnel. Alors que je l’avais toujours trouvé bon enfant et inoffensif, [2] je commençais à comprendre qu’il méritait quand même qu’on y regarde à deux fois.

Quitte à décevoir le lecteur, je précise d’emblée que je n’ai observé aucun flagrant délit ni recueilli aucune preuve de ce que « la conspiration du Verseau » en serait bien une. Les choses sont beaucoup plus subtiles que cela et pour tenter d’objectiver ce qui m’a empêché d’adhérer aux belles paroles que j’ai entendues ici et là, il faudrait probablement une infinité d’explications détaillées.

Comme le temps et l’espace me manquent, je vais me contenter d’aller droit à ce qui m’a paru le plus dérangeant ou le plus « clivant » dans les pratiques de développement personnel, à savoir, ce discours latent et diffus du « Vous serez comme des dieux  ». Même s’il constitue un « passage à la limite » logique pour ceux qui cultivent l’affirmation de soi et la pensée positive — avec, parfois, l’énergie du désespoir ;-) — il pose, me semble-t-il, problème tant du point de vue psychologique, moral que sociétal.

Sans nous attarder sur la misère psychologique de la méthode Coué avec son « je vais bien, tout va bien... » dont le comique Dany Boon a donné une illustration magistrale, venons-en de suite à ce qui est au cœur de la psychologie humaine et qui nous intéresse au premier chef : la pulsion d’emprise, le « désir de contrôle » ou la « volonté de puissance » qui nous animent depuis notre plus jeune âge et dont les effets se font sentir dans tous les aspects de la vie en structurant l’égo aussi bien que la géopolitique mondiale.

En raison du primat de cette tendance dans notre psyché, on pourrait dire que tout le travail éducatif consiste à amener l’enfant à construire simultanément une très désirable capacité d’emprise sur le monde (dont toute réussite est le produit) ET la conscience claire que ladite emprise doit s’exercer dans un absolu respect des autres ; ce que la Déclaration des droits de l'homme a judicieusement traduit par l’idée que la « liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui » (art. 4).

Une telle conception, évidente pour le citoyen lambda, l’est a fortiori pour l’adepte de la pensée positive qui est généralement engagé dans une démarche individuelle aussi bienveillante pour son prochain que pour lui-même. Mais de là à lui donner le Bon Dieu sans confession, il y a un pas dont je me garderai.

Deux questions, en effet, se posent avec insistance :

1. la première est de savoir qui est « autrui » ou, comme demandait le docteur de la Loi pour mettre Jésus à l’épreuve : « qui est mon prochain ?  ».

2. La seconde est celle, encore plus problématique, qui consiste à savoir si l’Homme pourrait être la seule limite à la volonté de puissance de l’Homme ou si ce dernier ne devrait pas reconnaître une réalité qui le transcende, lui assigne une place et, par là-même, le limite.

C’est bien cette dernière limite que le serpent suggère à Eve d’outrepasser en goûtant au fruit défendu. « Vous serez comme des dieux ! » Promesse diablement tentante lorsque l’on vit au paradis mais qui devient irrésistible pour des humains égarés dans leurs vallées de larmes respectives.

Il n’est que de voir avec quel véhémence les enfants gâtés de nos sociétés individualistes prennent et défendent à corps et à cri un pouvoir absolu sur leur maisonnée. Le moindre obstacle à leurs caprices leur apparaît comme une offense intolérable qu’ils font payer chèrement aux soignants à leur service, ceux qui n’ont plus de parents que le nom. Tel Moïse ou Ulysse, entre terreur et joie infinie, bébé vit, dès le berceau, une odyssée dont le pire des pièges est celui consistant à devenir « tout puissant », tel un petit dieu. Un piège dont il ne peut sortir que si ses parents savent lui donner ce dont il a besoin : des limites. Il ne peut être « sauvé » que s’il accepte d’être un enfant, c’est-à-dire, un « infans  », celui qui « n’a pas la parole », autrement dit, celui qui écoute la parole des adultes.

Une fois ceci à l’esprit, la question qui se pose est de savoir pourquoi ce qui serait un danger pour l’enfant ne le serait plus pour l’adulte ? Pourquoi ce qui serait une solution pour l’enfant ne le serait plus pour l’adulte ? Pensons-nous réellement pouvoir cultiver un idéal de toute-puissance impunément ? L’état du monde présent ne fait-il pas craindre que, livrée à elle-même, l’humanité aille à sa perte ?

Nous reviendrons sur cette question après avoir traité de la première, à savoir : qui est le prochain, autrui, l’autre pour celui qui est en quête de toute puissance ?

Pour bien en saisir le sens, demandons-nous, par exemple lors de la conquête des Amériques, si les indiens du Sud comme du Nord étaient vus comme leurs prochains par les conquistadors, les pèlerins ou les « pionniers » ? Sans même avoir à évoquer la controverse de Valladolid, le fait qu’ils aient été victimes de véritables génocides permet d’en douter.

Pour réfléchir à cela adéquatement, il importe de comprendre que le terme autre désigne ici précisément celui qui, tout en étant « autre que moi-même » (moi ipse) est même (idem) que moi. Quel qu’il soit, l’autre est donc, par principe, mon semblable. Si l’autre est même, l’autre est homo (sapiens), l’autre est homme, l’autre est humain. Il s’ensuit que tout ce qui n’est pas mon autre, donc mon semblable, est tout simplement non humain : monstre, cafard, cloporte, vermine ou tout simplement animal, je peux légitimement me comporter à son égard de manière... inhumaine. Il n’est pas mon prochain.

C’est justement ce que reprochent les antispécistes à leurs congénères : d’exclure les animaux de leurs semblables en portant attention sur les différences de manière à pouvoir être impitoyables et même barbares à leur égard en toute insouciance, en toute innocence. Reconnaître les animaux comme ses semblables serait le meilleur moyen de cesser de les tuer. Non pas seulement parce qu’il est dit « Tu ne tueras point » — (sous-entendu) ton prochain — mais parce que les percevoir comme ses semblables porterait tout naturellement à les aimer au lieu de rester indifférents à leur sort. Le bon samaritain de la parabole n’est-il pas celui qui a su aller au-delà des conventions, castes et autres barrières sociales qui entravent l’élan naturel de solidarité ?

Ce que nous voyons se profiler ici, c’est l’usage de la différence perçue comme fondement de la violence légitime. Si celui qui est a priori mon autre, mon semblable, devait faire obstacle à ce formidable désir de toute-puissance à l’égard duquel toutes les cultures (religieuses) humaines nous mettent en garde, alors il est peu douteux que je serais ultramotivé pour le considérer comme un « tout autre », comme un non humain, un monstre, etc. vis-à-vis duquel je n’aurai aucune obligation morale, ce qui me donnerait toute liberté d’agir à ma guise, serait-ce de manière inhumaine, pour m’en débarrasser en toute légitimité et en toute innocence. Il importe de comprendre que la violence est interdite parce qu’elle n’existe qu’entre frères, entre semblables. Terrasser, écraser, exterminer des monstres n’est généralement pas vu comme faire violence mais comme un devoir sacré de protection de soi et de ses... semblables !

Il devrait apparaître assez clair à présent que le « Vous serez comme des dieux » est porteur d’un sens des plus inquiétants lorsqu’on l’appréhende sous le rapport de la question du prochain. Il est alors à peine besoin de s’interroger à son sujet. Nous connaissons déjà la réponse car nous savons trop bien ce que font aux hommes ceux qui se prennent pour des surhommes ! Ils les regardent mourir comme des mouches sans sourciller car ils s’en sont toujours déjà fait une raison qui est, justement, celle de la différence, qui autorise l’indifférence. [3]

Voyez par exemple comment la secrétaire d’Etat étasunienne Madeleine Korbel Albright répond en acquiesçant à la question d’une journaliste lui demandant si la lutte contre le régime de Saddam Hussein valait effectivement la mort de plus de 500.000 enfants irakiens. Comparez à présent avec les réactions indignées lorsqu’un ou deux journalistes étasuniens sont décapités par des (barbares) terroristes.

Ne trouvez-vous pas que l’expression « nous ne faisons pas partie du même monde » prend ici toute sa signification ?

Aussi étrange que cela puisse paraître a priori, j’ai vu poindre une semblable absence de pitié dans certains des ateliers new age auxquels j’ai assisté. Dans cette mouvance où domine la pensée positive, la pitié c’est mal pour au moins deux raisons :

1. La première c’est que nos pensées créant leur propre réalité, nous n’aidons pas ceux que nous considérons avec pitié. Tout au contraire, nous contribuons à entretenir ou aggraver leur situation... pitoyable.

2. La seconde vient de ce que, le cycle des réincarnations étant ce qu’il est, nous serions responsables à 100% de nos vies, vu que nous les aurions choisies avant de descendre nous incarner. Les épreuves que chacun traverse sont censément celles qu’il a choisies pour apprendre ce qu’il a à apprendre. Autrement dit, personne n’est à plaindre ! Bien sûr, on peut aider, nous disait la guérisseuse, mais s’apitoyer, ça non, jamais !

Cette dernière a d’ailleurs par la suite demandé plusieurs fois à l’assemblée « Vous croyez à la crise ? » pour s’assurer que nous avions saisi qu’il n’existe rien de tel actuellement.

Ce que nous étions explicitement invités à comprendre c’est que les autres sont grosso modo des « hologrammes » dans la « matrice divine » dont nous faisons partie, vu que, selon elle et son partenaire, nous sommes tous des dieux attendant que s’ouvrent bientôt les portes intergalactiques vers les multi univers où tout se déroule en même temps vu que le temps est, comme l’espace, une illusion. Bien que cette perspective apparaisse presque caricaturale, le public semblait tout acquis et parfaitement disposé à l’idée que les guerres, la tyrannie, l’esclavage, les génocides, etc., tout cela servirait au progrès des âmes. Dès lors, pourquoi s’en préoccuper ? Ainsi, les choses seraient exactement comme elles doivent être. Chacun aurait seulement à travailler sur soi — et surtout ne pas faire de politique !

Au-delà de leur caractère plus ou moins exotique, nombre de conceptions croisées à ce sommet convergent vers l’idée que notre progrès personnel viendra principalement de la capacité à dépasser l’apitoiement sur soi pour se convaincre de sa propre toute-puissance, du fait que nous serions tous des dieux disposant du pouvoir que « la source » met à notre disposition : ce fameux secret (sic) que constitue la « loi de l’Attraction. »

Parvenu à ce point, la question est bien sûr de savoir ce qu’est ou qui est « la source » ? Car, en dépit et sous couvert d’une élévation de tout un chacun au rang divin, nous voilà quand même mis en présence d’une « transcendance » dont il importe de comprendre la nature.

Il se pourrait qu’il s’agisse du Dieu des croyants. Mais encore faudrait-il le reconnaître comme tel — c’est-à-dire, lui être reconnaissant des potentialités infinies offertes à l’Homme. Mais dans l’espace au sein duquel peut être poursuivi le rêve du « vous serez comme des dieux » et qui va du matérialisme au panthéisme, Dieu est rarement évoqué et le danger pourrait être de suivre « à l’insu de son plein gré » un tentateur : celui qui voulait être l’égal de Dieu, l’ange déchu.

Evidemment, les matérialistes, les athées et autres mécréants refuseront de poser la question dans ces termes. Mais c’est simplement parce qu’ils y ont déjà répondu à leur manière. Celle du « je ne veux pas savoir » dont la science et la « « libre pensée » » ont fait leur credo (sic).

Ainsi, tout se passe comme si chacun d’entre nous se trouvait, comme dans l’éducation du demi-dieu Hercule, face à un choix prodigieux par les enjeux qu’il revêt : ou bien il croit effectivement qu’il peut être comme un dieu et suivre la voie de la facilité, de la puissance, du pouvoir de réaliser ses désirs quels qu’ils soient, ou bien il se reconnaît homme en tant que « créature » de Dieu et accepte que ses potentialités lui soient toutes consacrées, donc sacrifiées, ce qui veut dire mises au service des autres, terme à entendre dans sa plus large acception : celle qui, charitable au possible, couvre tout le genre humain et, au-delà, la création. [4]

Chacun ayant à se situer entre l’Homme et le divin, nous avons tous à faire ce choix. Et ce que je me dis, c’est qu’en ce bas monde, l’élite choisit toujours grosso modo l’« être comme des dieux. » Elle n’a donc pas l’ombre d’un remord à sacrifier autant que nécessaire le bon peuple qui se trouve soit : a) mis en esclavage — le pire étant l’esclavage économique — soit b) massacré dans des guerres profitables et tellement efficaces pour façonner les mentalités en vue du Nouvel Ordre Mondial.

Commentaire

Les grandes traditions se rejoignent autour de l’idée que le chemin de libération pour l’homme est celui de la libération de l’égo. C’est donc celui du dépouillement, du détachement qui vient naturellement quand on se sait aimé et protégé de sorte qu’on peut vivre avec la certitude qu’il n’y a pas à craindre la mort mais bien plutôt de se perdre en tentant de « gagner sa (belle) vie. »

Epictète, sage grec s’il en fut, n’écrivait-il pas : « Anytus et Mélitus peuvent me tuer, ils ne peuvent pas me nuire  » ? [5]

La loi d’attraction me paraît une réalité peu contestable à laquelle j’ai toutes les raisons théoriques de consentir. Même le Christ en suggère l’idée avec force lorsqu’il pointe le manque de foi des hommes et assure que celui qui aurait de la foi comme un grain de sénevé (la plus minuscule des graines) pourrait dire à la montagne de se jeter à la mer et elle le ferait (Mathieu 21:21).

Le problème n’est donc pas qu’elle soit enseignée mais que sa réception se fasse dans le contexte d’un humanisme négateur de la transcendance ou porteur d’auto-transcendance, ce qui revient au même.

Qu’un outil si puissant en vienne à nourrir l’égo, voilà une promesse de désastre dont l’état présent du monde semble déjà constituer les prémices.

Chacun comprend bien qu’on ne peut servir deux maîtres à la fois, mais ce qu’il importe encore plus de comprendre c’est qu’il est extrêmement facile de se raconter qu’on vit dans l’innocence d’un désir naturel alors qu’on s’est laissé mimétiquement séduire par l’air du temps qui porte à tout sauf à la pureté. Bref, comme le héros d’Angel Heart, il ne faudrait pas qu’au soir de notre vie nous ayons à découvrir que, par paresse, négligence, cupidité ou hédonisme nous avons suivi et servi le Mal.

Pour qui prête un peu attention à ce qui se joue sur la planète, il semblerait que le temps des grandes tribulations soit venu car ce monde est déjà complètement à l’envers, les vraies valeurs sont piétinées, les faux prophètes pullulent. La société semble un grand supermarché dans lequel à chaque rayon on trouve des bonimenteurs qui nous promettent la libération. Dans cette lutte du chacun pour soi, comment ne pas désirer une vie de « luxe, calme et volupté », comment ne pas avoir envie d’être comme des dieux ?

Pour se déprendre d’une telle tentation, il est nécessaire de comprendre qu’il n’y a là qu’un mirage engendré par nos peurs et le discours d’un serpent qui comprend nos besoins et nous suggère de « doux rêves. » Comme dit la chanson sweet dreams des Eurythmics, ceux-ci proviennent du simple fait que « tout le monde cherche quelque chose. » [6] Cela nous rend aussi vulnérables que les enfants en quête de toute puissance qui n’ont que faire de la réalité dès lors qu’elle ne se conforme pas à leurs désirs. Quand on est pris par la puissance de l’affect, du désir, il est possible ainsi d’occulter des pans entiers du réel et, notamment, tout ce que la culture nous dit de ceux qui se voulaient tout-puissants, « comme des dieux ! »

Ainsi que l’a fait apparaître l’anthropologue René Girard, les religions, les royautés de ce monde ont probablement eu une origine sacrificielle. Ces dernières dériveraient du sacrifice d’une victime à qui, dans le but de lui faire incarner aussi concrètement que possible le divin qu’elle aura mission de rejoindre, il est laissé tout pouvoir jusqu’au moment suprême de la mise à mort. Un roi aurait ainsi d’abord été une victime « en puissance » et, par principe, consentante à son propre sacrifice. Celui-ci ayant été secondairement délégué à quelque substitut [7]et/ou différé indéfiniment, il en aurait résulté la royauté telle que nous la connaissons, avec un peuple clamant « le Roi est mort » seulement après que celui-ci se soit « spontanément » éteint. Autrement dit, en ce bas-monde, la toute-puissance a partie liée avec la mort et si tant qu’on voit les dieux comme des immortels, les humains les ont surtout (re)connus au moment où ils acceptaient de mourir...

Tout cela pour dire que s’il paraît assuré que nous ayons effectivement à nous rapprocher de notre nature divine originelle, nombre de connaissances anthropologiques et psychologiques concourent à l’idée que le chemin à parcourir devrait être celui de la simplicité (volontaire), du dépouillement, de l’abandon, du renoncement, de la reconnaissance de ses erreurs [8], de la responsabilité, etc. toutes sortes de petites morts, de petits sacrifices de soi qui semblent former un chemin de croiix mais qui ont le pouvoir souvent presque miraculeux de contribuer à la paix au lieu de nourrir le conflit des égos et la guerre permanente qui ravage la planète.

Nous avons tous, à tout instant, à refaire le choix d'Eve. La pilule rouge semble amère mais choisir la bleue, c'est courir à sa perte !

 

 

[1] La traduction française a édulcoré le titre qui est devenu « Les enfants du Verseau. »

[2] Etant psychologue social de formation, j’ai une idée précise des sectes que je ne crains pas du tout, sachant que nous sommes déjà dans la grande secte de l’individualisme hédoniste et consumériste bobo bien-pensant (nous c’est les gentils, eux c’est les méchants) dont les médias nous font la propagande depuis un siècle au moins.

[3] Vous savez à présent à quoi nous préparaient tous les beaux discours du « il faut accepter la différence » quand il est tellement évident que ce qui importe est de reconnaître les ressemblances.

[4] Sans doute est-il bon de préciser ici que je suis darwinien et qu’à mon sens, la théorie de l’évolution est une bonne description des voies que le Ciel emploie pour parvenir à ses fins. Autrement dit, concession à la pensée new age : je ne crois pas au hasard, mais alors pas du tout. Il n’est associé qu’à la version réductrice et désormais réfutée du darwinisme : le néo-darwinisme de la biologie moléculaire (cf. par exemple Le hasard et la nécessité de Jacques Monod).

[5] Il faut ici comprendre qu’Epictète s’identifie non à son corps mais à un système de valeurs qu’il a fait sien, qu’il incarne par ses actes et qui se trouve hors de portée de la violence de quiconque. Il a fait le choix conscient de l’intégrité de son être et sait que celle-ci dépend seulement de ses actes. Elle ne dépend pas des autres et, par conséquent, il ne risque rien : nul ne peut lui nuire.

[6] Everybody is looking for something.

[7] ou substitut de substitut, etc.

[8] Plutôt que l’accusation d’autrui


Moyenne des avis sur cet article :  3.93/5   (15 votes)




Réagissez à l'article

277 réactions à cet article    


  • howahkan Hotah 9 octobre 2015 12:19

    Salut

    de ce long discours intéressant je trouve j’ai retenu ceci

    Les grandes traditions se rejoignent autour de l’idée que le chemin de libération pour l’homme est celui de la libération de l’ego. C’est donc celui du dépouillement, du détachement qui vient naturellement quand on se sait aimé et protégé de sorte qu’on peut vivre avec la certitude qu’il n’y a pas à craindre la mort mais bien plutôt de se perdre en tentant de « gagner sa (belle) vie. »

    penser à se libérer de l’ego de ce que je vois plus que clairement est une autre forme de quête auto centrée d’ absolu imaginaire et illusoire de la pensée avec à l’origine exactement la meme énergie, le meme processus que pour la la conquête de la planète..

    le processus est le meme, l’objectif change,rien de profond ne va changer.....

    Je dis cela car l programme de cette pensée il se trouve que il se révèle pour moi meme de + en +..et là les chose s’éclairent aussi de + en +..pour la petite histoire c’est mon voyage volontaire dans ma propre souffrance sans RIEN en attendre, « je » est vaincu par sa bêtise et sa souffrance auto créé donc qui a provoqué cela,sans que je le cherche et bien d’autres choses aussi..

    Tout ce qui vient de la pensée est pervertie des qu’elle dépasse le cadre très stricte de ses capacités qui sont limités contrairement à l’imaginaire qui n’existe pas et est lui illimité,en effet ce qui n’existe pas n’a pas de limites , il n’y a pas de limites au mensonge..,ceci , cette perversion qui devient de suite souffrance est une volonté de L’Origine, une nécessité absolue pour aller au delà de la pensée,quitter la matière comme élément directeur de la survie pour la non matière inconnue qui devient alors l’élément directeur de ce qui est alors la vie..,

    la pensée est vitale pour la survie, un danger pour la vie..tout ceci étant parfaitement inconnu ,sauf exceptions..

    notre cas est spécial, globalement la pensée ne sait rien d’elle même, ni quelle est un programme ni en quoi consiste ce programme dans sa programmation elle meme....la pensée se prends même pour un etre humain accompli,ce qui n’est ABSOLUMENT pas le cas, ne sachant pas qu’elle a tout de la calculatrice ce qui est pratique dans certains domaines bien sur..et un désastre si elle est hors sujet....c’est notre cas...

    Penser encore plus va nous enfoncer encore plus....

    bonne chance à tous donc smiley

    salutations


    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 13:15

      Merci pour ce commentaire dont je comprends l’esprit mais auquel je ne peux adhérer concernant le jugement porté sur la pensée, qui est très proche la critique obstinée qu’en faisait Krishnamurti.

      De mon point de vue, la pensée est comme le corps, un outil pour faire de belles choses. Cependant, tous les outils peuvent avoir des usages détournés. Malgré tout, la violence du monde ne vient pas de la pensée. D’ailleurs, les gens semblent penser de moins en moins. Même la littérature scientifique contient de moins en moins de pensées et de plus en plus de phrases vides, comme dans le bavardage.

      Le problème, comme le savent bien les bouddhistes, c’est le désir. La raison est la dupe du coeur. C’est de lui qu’il faut s’occuper, pas de son discours, qui fait les idées et les idéologies mais n’est le lus souvent que vaine rationalisation.

      Or, pour s’occuper du discours du désir, comme de tout élément du réel, il faut le penser, et pour bien faire, probablement faut-il travailler en bonne intelligence... avec le coeur smiley !


      • howahkan Hotah 9 octobre 2015 13:37

        @Luc-Laurent Salvador

        salut, juste un mot,tout ce que je dis est strictement issu uniquement de moments, d’expériences personnelles, de vécu ...pas de k, ni de Mr B comme Siddhartha ni rien d’autre...ce n’est pas intellectuel , hypothèse de la pensée, ou autre.. smiley
        @+


      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 16:36

        @howahkan Hotah

        Dès lors que le vécu n’est plus actuel, il est dans la représentation, donc l’interprétation, la pensée et tout ce qui s’ensuit. Impossible d’y échapper. Par conséquent, il faut y consentir et faire au mieux avec pour aller vers une conscience plus vive de la réalité. Du moins est-ce ce que je crois !


      • Gollum Gollum 9 octobre 2015 13:21

        Bonjour LLS. Je partage vos réticences quant au New-Âge.


        Vous mettez l’accent sur l’auto-divinisation. Ce n’est pas faux. Mais j’aurai tendance à surtout y voir une quête de confort psychologique, qui fait suite au confort matériel..

        La plupart des adeptes du New-Âge sont des bobos, en majorité des femmes, qui ont tout le confort matériel possible mais qui ressentent un grand vide, une angoisse sur lesquels ils ne savent pas quoi mettre, ni nommer. Un besoin de fraternité de type sectaire s’y fait sentir. De type sectaire au sens où tout le monde a à peu près la même sensibilité et le même paradigme..

        Le christianisme y est peu présent dans la mesure où la croix ne fait pas recette. On nous bassine avec l’arrivée du Verseau, présentée comme l’ère de la fraternité et de la divinisation de l’homme (ce qui est vrai) mais en omettant soigneusement le passage par l’Apocalypse avec la montée en force des Ténèbres…

        Les New-agers ne voient pas le mal. La divinisation promise aux adeptes arrive comme ça parce que c’est l’heure mais en omettant totalement la nécessité de la sanctification et donc de haïr son moi… Et pour cause, cela s’adresse avant tout à des éclopés psychiques qui sont déjà dans la haine de soi, mais une haine de soi pathologique, et la haine de soi christique devient de ce fait, pour eux, suspecte et rébarbative…

        Un bémol toutefois. Je ne vous rejoins pas dans l’éloge du Père Vernette qui met tout dans le même sac sans nuance. Je pense ici à l’ésotérisme vu par lui comme fruit de Satan..
        Idem pour Hillard qui en arrive à dire des énormités aberrantes prenant le parti de Philippe le Bel contre le Temple par exemple…

        Je ne partage pas non plus votre goût de Girard qui, à mon avis, a des idées fausses sur le religieux.

        Le New-Âge est une parodie d’ésotérisme jetant le discrédit sur celui-ci.

        Je réagis aussi là-dessus : Ainsi, les choses seraient exactement comme elles doivent être. Chacun aurait seulement à travailler sur soi — et surtout ne pas faire de politique !

        Effectivement les choses sont exactement comme elles doivent être (si j’ai bien compris Spinoza il est parvenu à la même conclusion). Prendre cela comme un alibi pour ne pas faire de politique est idiot car même si on fait de la politique les choses seront toujours comme elles doivent être.. Il faut donc faire ce pour quoi on est prédisposé. De la politique si c’est notre destin, autre chose si cela doit être ainsi.



        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 14:07

          @Gollum

          Merci pour ce commentaire détaillé que je vais essayer de reprendre point par point.

          Vous mettez l’accent sur l’auto-divinisation. Ce n’est pas faux. Mais j’aurai tendance à surtout y voir une quête de confort psychologique, qui fait suite au confort matériel..
          Le confort est un mode bourgeois de toute-puissance, mais c’est de la toute puissance quand même et cela participe complètement d’une compulsion qui peut aller, en effet, vers la tentation de l’auto-divinisation.
          La plupart des adeptes du New-Âge sont des bobos, en majorité des femmes, qui ont tout le confort matériel possible mais qui ressentent un grand vide, une angoisse sur lesquels ils ne savent pas quoi mettre, ni nommer. Un besoin de fraternité de type sectaire s’y fait sentir. De type sectaire au sens où tout le monde a à peu près la même sensibilité et le même paradigme..
          Oui, du grégarisme (cad quelque chose de complètement mimétique).
          Le christianisme y est peu présent dans la mesure où la croix ne fait pas recette. On nous bassine avec l’arrivée du Verseau, présentée comme l’ère de la fraternité et de la divinisation de l’homme (ce qui est vrai) mais en omettant soigneusement le passage par l’Apocalypse avec la montée en force des Ténèbres… Les New-agers ne voient pas le mal.
          Je trouve que c’est un bon résumé
          La divinisation promise aux adeptes arrive comme ça parce que c’est l’heure mais en omettant totalement la nécessité de la sanctification et donc de haïr son moi… Et pour cause, cela s’adresse avant tout à des éclopés psychiques qui sont déjà dans la haine de soi, mais une haine de soi pathologique, et la haine de soi christique devient de ce fait, pour eux, suspecte et rébarbative…
          Là j’ai toutes les peines du monde à vous suivre. Je ne vois pas tant de haine de soi que cela. Ce que je vois c’est plutôt une peur immense de l’anéantissement du soi : l’égo !
          Un bémol toutefois. Je ne vous rejoins pas dans l’éloge du Père Vernette qui met tout dans le même sac sans nuance. Je pense ici à l’ésotérisme vu par lui comme fruit de Satan..
          C’est ce que je croyais aussi, alors si vous ne l’avez déjà fait, lisez-le, vous changerez d’avis. Je le trouve étonnamment bienveillant avec moûlt perspectives même s’il peut être aussi ridiculement fermé, comme par exemple concernant les NDE.
          Idem pour Hillard qui en arrive à dire des énormités aberrantes prenant le parti de Philippe le Bel contre le Temple par exemple…
          Ah, j’ai cessé d’avoir de la compassion pour les banquiers...
          Je serais a priori plutôt du côté du roi.
          Mais je ne connais pas l’histoire, à part que Jacques de Molay a été brûlé vif un 13 octobre !
          Je ne partage pas non plus votre goût de Girard qui, à mon avis, a des idées fausses sur le religieux.
          Si vous me les pointez, je serai intéressé !
          Le New-Âge est une parodie d’ésotérisme jetant le discrédit sur celui-ci.
          Oui, oui, je suis d’accord mais disons que c’est l’époque qui veut ça. Il est des ésotéristes sérieux (sic) qui croyaient au Nouvel Age, comme Paul le Cour.
          Je réagis aussi là-dessus : Ainsi, les choses seraient exactement comme elles doivent être. Chacun aurait seulement à travailler sur soi — et surtout ne pas faire de politique !
          J’ai essayé de traduire ce qui me semblait émerger comme représentation commune aux membres du public et qui m’a choqué par l’indifférence ainsi affichée par rapport aux malheurs du monde.
          Effectivement les choses sont exactement comme elles doivent être (si j’ai bien compris Spinoza il est parvenu à la même conclusion). Prendre cela comme un alibi pour ne pas faire de politique est idiot car même si on fait de la politique les choses seront toujours comme elles doivent être.. Il faut donc faire ce pour quoi on est prédisposé. De la politique si c’est notre destin, autre chose si cela doit être ainsi.
          Votre système explicatif par prédestination ne me satisfait guère mais j’avoue m’en servir à l’occasion... smiley


        • Gollum Gollum 9 octobre 2015 15:01

          @Luc-Laurent Salvador

          Là j’ai toutes les peines du monde à vous suivre. Je ne vois pas tant de haine de soi que cela. Ce que je vois c’est plutôt une peur immense de l’anéantissement du soi : l’égo !

          Bizarre que vous achoppiez là-dessus. Pour que le New-Âge soit séduisant il faut que cela tombe sur des insatisfaits, or les insatisfaits sont souvent des gens qui ne s’aiment pas.. Ils ont besoin d’être valorisés. Mais que cela aille de pair avec une peur immense d’anéantissement de l’ego je suis d’accord..

          même s’il peut être aussi ridiculement fermé, comme par exemple concernant les NDE.

          Finalement vous me donnez raison quelque part… Évidemment qu’il est contre les NDE. Celles-ci ne valident pas les dogmes officiels.. smiley Quant à l’ésotérisme n’en parlons pas.

          Ah, j’ai cessé d’avoir de la compassion pour les banquiers...
          Je serais a priori plutôt du côté du roi.


          Grave erreur. C’est le roi qui était le falsificateur de la monnaie, renseignez-vous. Et c’est parce qu’il était d’une cupidité sans borne qu’il s’est attaqué au Temple. Il s’est aussi attaqué à la Papauté mettant celle-ci à sa botte et je trouve assez savoureux qu’un Hillard prenne sa défense alors qu’il a été l’ennemi mortel de l’Église..
          La destruction du Temple a été la porte ouverte aux banquiers d’aujourd’hui..
          Mais Hillard tape dessus parce qu’il sait que le Temple était adepte d’un christianisme ésotérique dont il a une haine farouche au point de prendre parti pour le cupide..
          On retrouve là le vieux réflexe réactionnaire du catho de base.

          Jacques de Molay a été brûlé vif un 13 octobre !

          Oui vous connaissez bien cette date n’est-ce pas ? smiley Savez-vous que le Temple a pu trouver refuge au Portugal, et dans beaucoup d’autres endroits d’ailleurs, la plupart des souverains d’Europe sachant pertinemment qui était coupable dans cette affaire.. 

          Il est des ésotéristes sérieux (sic) qui croyaient au Nouvel Age, comme Paul le Cour.

          Paul le Cour est mort en 1954. Le New-Âge est une création des années soixante… (Je suppose que cela sort de Vernette…) Il est vrai que c’est lui qui est à l’origine de cette supputation que l’ère du Verseau correspondrait à l’Apocalypse.
          Idée qui date de 1927.. On est très loin de Marylin Ferguson..
          Ça n’a donc rien à voir avec ce que cela est devenu par la suite..
          On peut critiquer Le Cour sur beaucoup de choses mais pas celle là.

          Votre système explicatif par prédestination ne me satisfait guère mais j’avoue m’en servir à l’occasion..

          C’est un peu contradictoire m’enfin.. smiley La prédestination est perceptible dans les textes chrétiens, notamment l’Apocalypse. Elle était aussi bien présente chez les Ésséniens dont semble sorti le Christ.

          Pour ce qui est de Girard je me contenterai de dire qu’il a des idées assez réductrices sur les religions, celles-ci étant vues comme des choses purement humaines… hors la chrétienne.

          Or je n’en crois rien.

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 16:54

          @Gollum

          • — Concernant la haine de soi, quelque chose m’échappe peut-être mais non je n’y crois pas. Le principal problème du monde passé et présent c’est la violence qui vient de ce que les gens se pensent victimes et agressent en conséquence leurs agresseurs. Là dedans je ne vois pas de place pour la haine de soi, car la haine de l’autre prend toute la place.

          • — L’avez-vous vraiment lu Vernette ?

          • — Merci pour la leçon d’histoire. Je ne suis pas surpris outre mesure que des rois aient pu être « mauvais. » J’ai lu « Les Rois maudits » dans ma prime jeunesse...

          • — Je ne critiquais pas du tout Le Cour, au contraire, je me servais de lui pour pointer le fait que la mouvance Nouvel Age avait eu des contributeurs sérieux.

          • — Pour la prédestination, je pense qu’elle peut vite faire une explication facile. Je ne suis pas destiné à faire de la politique, je ne suis pas destiné à faire la vaisselle, etc. Voyez le genre...

          • — Même si votre désaccord avec Girard est complètement compréhensible, votre attitude distante ne l’est pas. Car Girard peut bien se donner des axiomes non nécessaires, cela n’ôte rien à la puissance de son système explicatif de la genèse des religions. La seule question qui reste à traiter est toujours la même que pour toutes les sciences : comment s’expliquer cette miraculeuse rencontre en une représentation construite de main dhomme et... la réalité ?


        • Gollum Gollum 9 octobre 2015 19:42

          @Luc-Laurent Salvador

          Bon laissons le point 1. Vous ne comprenez pas tant pis.

          point 2 : juste lu des passages sur le net… y a longtemps… je sais qu’il est très prisé chez les curés réactionnaires…

          point 3 : vous avez l’air de balayer cela comme si ça ne présentait pas ou peu d’intérêt. Or cela est symptomatique de la façon dont certains courants catholiques tordent les choses pour les faire rentrer dans le moule de leurs présupposés.

          point 4 : ok. Mais Le Cour n’est en rien à l’origine du mouvement New-Age . C’est comme si l’on disait que Nietzsche est à l’origine du nazisme. Ou Wagner.

          point 5 : le libre-arbitre est aussi une explication facile.. smiley Quant à savoir à quoi on est destiné on se demande bien sur quelle pseudo-science on pourrait s’appuyer.

          point 6 : Girard ne me semble pas fondamental. D’autre part je ne suis pas convaincu que de savoir que la victime est innocente change quoi que ce soit au problème du Mal. Vous savez, un sérial killer, qui aime faire du mal, aura encore plus de jouissance si cette victime est innocente précisément… Bref, pas convaincu par Girard du tout même si son concept de bouc émissaire est intéressant, intéressant mais pas fondamental.

          Le problème du bouc-émissaire est intimement lié au concept de l’ombre proposé par Jung. Girard n’en parle pas, mais moi ça me parle beaucoup plus. L’ombre c’est ce qui est en moi et que je refuse et que je projette sur les autres afin de m’en débarrasser..

          Girard est un chercheur extraverti et on sent qu’il a peu de psychologie et de sens de la vie intérieure.

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 06:38

          @Gollum

          C’est amusant comme les boucles se bouclent et que toujours on revient à ce qui n’a pas été réglé.
           
          Il me semble en effet que le point 1 que vous abandonnez se retrouve dans votre point 6 avec la question de l’ombre. Je suppose que celle-ci a directement trait à la question de la haine de soi car en écrivant mon point 1, je pensais clairement à ce processus de projection et c’est en toute conscience que je l’ai écarté de la haine de soi pour la bonne raison (à mes yeux, puisque j’en fais l’hypothèse) que le soi c’est le souci de soi, le soin de soi, le « care » de soi smiley bref, le soi est tout amour pour soi et c’est justement pour cette raison que ce qui n’est pas aimable en soi est scotomisé et projetté sur l’autre pour pouvoir être haï tout à loisir. Je soutiens qu’il n’y a pas là de haine de soi mais une défense de soi qui s’affirme dans la haine de l’autre pour précisément bien marquer la différence. L’autre je le hais, c’est dire comme je suis distant de tout ça. La haine ne répond ici qu’à une nécessité réthorique en somme, c’est une stratégie de défense du soi qui ne s’origine pas dans une haine de soi mais dans un problème dans l’image de soi qui nécessite de refouler tel ou tel aspect. C’est ce besoin de dissimulation qui se saisit de l’occasion d’accabler l’autre POUR MIEUX SE DISCULPER. On est donc dans tout sauf la haine de soi. C’est plutôt de la surprotection de soi au prix de l’incohérence et de l’injustice faite à l’autre. Tout ça est formulé à la va vite mais je pense que vous me comprendrez.

          Je pense qu’il ne faudrait pas creuser longtemps pour retrouver derrière le mécanisme du bouc émissaire. La chose détestable également distribuée entre soi et l’autre que nous refusons de voir en nous, nous la repoussons, nous la projettons toute entière sur l’autre et la haine affichée sert à marquer la différence et à nous présenter comme étranger, comme aussi éloigné que possible de cette chose qui se trouve en nous. C’est bien un processus de disculpation à la manière du bouc émissaire.
           
          2. Comme moi. Je vous assure que si vous le lisiez vous pourriez constater qu’il est beaucoup plus ouvert et accueillant que cela. Il me semble encore plus compréhensif que Vatican II.
           
          3. Non, je ne balaie pas cela. C’est très intéressant. C’est un utiile rappel que rien n’est tout blanc (la royauté) ou tout noir (les usuriers). D’ailleurs, si vous avez une référence recommandable sur ce moment de l’histoire des templiers, je suis preneur. Concernant le fait de tordre les cadres, pourquoi parlez vous des catholiques ? Tout le monde fait ça depuis toujours. ça s’appelle « un lit de Procuste » et c’est comme ça que fonctionnent toutes les habitudes dont nous sommes faits (telle est ma thèse de « psychologue synthétiste »).
           
          4. Le fait que Le Cour ne soit en rien à l’origine du mouvement du Nouvel Age alors qu’il a écrit « L’Ere du Verseau » ne va pas être aisé. Il a forcément été lu. Il a forcément contribué à forger des mentalités sous ce rapport. Qu’il ait été oublié par Ferguson n’est preuve de rien. Et surtout je ne vois pas où serait le problème. Nous savons très bien que les plus belles pensées peuvent se faire récupérer, détourner, dévoyer, etc.
           
          5. Le libre arbitre est une fiction sociale de même nature que la responsabilité. Pour être une fiction, elle n’en est pas moins une réalité sociale, donc une réalité tout court, puisque nous la croyons telle. Le problème de la prédestination est justement qu’elle ne peut être l’objet d’aucune science. Mais cela ne prouve pas son inexistence. Pour ma part je crois à quelque chose comme ça. Je suis simplement réticent à en faire une explication ou, pire, une justification.
           
          6. Là c’est moi qui ait l’impression que vous balayez ce que je dis sans le prendre suffisamment en compte. Vous vous contentez de livrer des impressions sur Girard sans argumenter. De toute évidence vous l’avez lu superficiellement et, pardonnez-moi mais vous ne m’avez pas non plus lu ou entendu ici sur Agoravox. Sinon vous n’écririez pas « je ne suis pas convaincu que de savoir que la victime est innocente change quoi que ce soit au problème du Mal. » Ce qu’il faut comprendre, c’est tout le contraire : le malheur du monde vient à 99% (de ceux qui se pensent ou se présentent comme) des victimes. Car ils pensent avoir droit à la légitime violence. Le message christique est essentiellement une invitation à renoncer à être victime (si on te frappe sur la joue, etc.).
           
          Enfin, concernant Girard que j’ai eu la chance de fréquenter assez longtemps, vous me semblez complètement dans l’erreur. Il m’est apparu très fin, très psychologue et certainement pas étranger à la spiritualité vu les conversations que j’ai eu avec lui, le choix des auteurs qu’il nous a fait travailler dans ses cours et son intérêt pour la question de la conversion au sens de sortie de la pathologique course du désir mimétique. Mais bon, nous n’avons peut-être pas les mêmes lunettes pour observer la vie intérieure... smiley


        • Gollum Gollum 10 octobre 2015 14:12

          @Luc-Laurent Salvador

          Je pense que la haine de soi n’est pas incompatible avec le souci de son égo. Pour le reste d’accord avec le mélange des notions d’ombre et de bouc-émissaire..

          2 - Pour Vernette : Il me semble encore plus compréhensif que Vatican II.

          Si vous le dites je veux bien vous croire. Dans ce cas je m’explique mal sa popularité dans les milieux catholiques réactionnaires anti-Vatican II

          3 - Concernant le fait de tordre les cadres, pourquoi parlez vous des catholiques ? 

          Parce qu’ils sont coutumiers du fait. D’autre part quand on fait partie d’une chapelle on défend sa chapelle… D’où l’intérêt d’être hors chapelle.

          4 - Nous sommes d’accord.

          5 - Je suis simplement réticent à en faire une explication ou, pire, une justification.

          Sur la justification je suis bien d’accord. Mais j’ai montré plus haut qu’on pouvait aussi justifier l’inverse ce qui, revient à ne rien justifier du tout.. L’intérêt de cette thèse est ailleurs. Sur le plan métaphysique. Personnellement je trouve cela très apaisant..

          6 - J’ai peu lu Girard en effet. Juste Des choses cachées depuis la fondation du monde qui m’avait emballé sur le coup mais qui à la longue me semblait monomaniaque (sensation d’avoir trouvé enfin (!) la clé, sensation suspecte finalement) d’où le fait que je me soit arrêté là. Je suis tombé plus tard sur des auteurs très critiques vis à vis de Girard… Pierre Solié, psychanalyste junguien, et un autre dont je ne me souviens plus le nom et qui l’attaquait sur sa méconnaissance du fait religieux… Mais j’avoue avoir des idées assez vagues sur tout cela. Comme ça ne m’interpelle pas plus que ça je n’approfondis pas. Oui je sais, c’est pas bien. smiley

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 15:34

          @Gollum

          Bon, eh bien grosso modo, nous sommes d’accord sur tout. Même là où nous ne sommes pas d’accord.
           
          En effet, c’est pas bien de ne pas avoir approfondi Girard pour cette raison aussi faible que d’avoir vu des critiques le critiquer.
           
          j’adore les critiques, mais la première chose à faire, c’est quand même de les critiquer eux en premier.
           
          Je n’ai jamais (jamais !) lu de critiques de Girard valables hormis celles que font les girardiens, cad, ceux qui le connaissent vraiment plutôt que ceux qui ne supportent pas de le voir trancher dans le noeud gordien de leur empire jargoneux.
           
          Même de auteurs de haut vol au plan intellectuel se sont autorisé des modalités de critique tellement malhonnêtes intellectuellement qu’il faudrait presque en faire un catalogue de monstruosités. Je pense à un certain Lewis spécialiste de la Chine qui prend la peine de dire que la thèse de Girard est tellement absurde qu’il ne faut pas en parler et qui ne prend même pas la peine de nous dire en quoi elle est absurde alors qu’après il déroule un livre qui à chaque pas vient confirmer les thèses girardiennes.
           
          vous ne voyez pas là un lien avec l’ombre et la dynamique évoquée pour la haine de soi ? Sauf qu’ici, ce que l’on veut cacher encore une fois n’est pas que l’on expose mais le fait que ce que l’on expose soit si merveilleusement réductible à la thèse d’un... autre que l’on va excommunier de toutes les manièires possibles.
           
          En tout cas, laissez-moi vous dire ma conviction que vous êtes passé à côté de quelque chose avec Girard. Non pas qu’il ait raison partout et qu’il ait ouvert toutes les portes car je le critique suffisamment sur pas mal de points, mais si vous voulez penser scientifiquement la genèse de l’humain sans vous interdire aucune métaphysique, il est vraiment « la porte ». Il en restera d’autres à ouvrir, mais il faut passer par là !


        • Gollum Gollum 10 octobre 2015 16:02

          @Luc-Laurent Salvador

          j’adore les critiques, mais la première chose à faire, c’est quand même de les critiquer eux en premier.

          Bon résumons. J’ai lu Girard (au moins un), et après un certain enthousiasme j’ai trouvé que cela ressemblait assez à ces explications quasi exclusives où tout s’explique par… Pour Girard, de ce que je m’en souviens (ça remonte à vieux), la violence s’arrêtera quand les hommes s’apercevront que la victime expiatoire est en fait innocente.. Je n’y crois pas, je n’y crois plus.. Je trouve qu’il fait de l’angélisme, ce serait trop simple.

          Il est possible aussi que je n’ai rien compris au film.

          Après, je suis tombé sur une critique de Pierre Solié, que j’ai lu, et qui m’a semblé convaincante sur le coup.. Ne me demandez pas les arguments je ne m’en souviens plus. Si ça vous intéresse cherchez vous-même.

          Après je suis tombé sur cette critique sur le plan plus spécifiquement religieux et j’ai aussi relativement adhéré… C’était un ressenti qui sur le coup s’exprimait en langage clair..

          Il ne s’agit donc pas de critiques à priori comme vous le suggérez et qui sont bien évidemment condamnables..

          Après, Girard ne m’inspirant pas plus que ça, je ne vais bien évidemment pas faire l’effort que je préfère porter ailleurs cela va de soi…

          D’ailleurs que propose Girard pour que l’homme s’améliore ? En fait rien non ? Il donne une clé mais cette clé pour moi fait pschiit… Rien n’en sort.

          Enfin c’est mon ressenti. Jung me semble, avec son concept d’ombre, concept beaucoup plus large, je trouve, autrement fécond.. parce qu’individuel. L’ombre se dévoile au cours des rêves et d’un travail personnel qui permet de ne plus en être la victime. Y a t il la même chose chez Girard ? J’en doute fort.

          Bon ceci dit il est possible que je n’ai rien compris.


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 16:31

          @Gollum

          Tel que vous le formulez en effet (cette idée que « la violence s’arrêtera quand les hommes auront compris que la victime expiatoire est innocente »), tout porte à penser que vous n’avez pas compris Girard.
           
          Dire que vous préférez un concept aussi minuscule que l’ombre de Jung alors qu’il n’est qu’un des infinis reflets de la dynamique décrite par le concept de bouc émissaire, ça me laisse rêveur. Je ne veux pas me mettre en avant, mais vous me parler de ce concept jungien et dans la seconde qui suit je le fais rentrer dans les cases de ma psychologie synthétique d’inspiration girardienne. Ne voyez pas la puissance morphogénétique du modèle dont je me sers et l’obscurité presque volontaire du concept d’ombre ?
           
          Je serais porté à penser que vous avez fait le choix de l’obscur comme Morin a fait le choix de la complexité en s’irritant que JP Dupuy veuille en parler simplement.


        • Gollum Gollum 10 octobre 2015 16:56

          @Luc-Laurent Salvador

          Oui bien d’accord sur les connivences entre processus victimaire et ombre.

          Sauf que Jung propose une méthode pour venir à bout de l’ombre. On peut d’ailleurs faire rentrer le processus victimaire dans celui d’ombre ça dépend des points de vue… smiley

          Faire de l’ombre un concept minuscule c’est fort de café quand même.. ! M’enfin comme je tape sur Girard vous me renvoyez la balle c’est de bonne guerre.. smiley

          Sinon la violence s’arrêtera quand alors ? selon Girard ? 

          Toujours est-il que j’ai dévoré quasiment toute l’œuvre de Jung bien plus profonde et riche (et de loin) que Girard, qui au bout d’un bouquin, ne m’a pas accroché…

          Je ne crois pas avoir fait le choix de l’obscur mais de la richesse. Mais avez-vous lu Jung ? Et surtout l’avez vous pratiqué ? C’est-à-dire effectué le travail dont je parlais plus haut ?

          Encore une fois Girard ne me semble déboucher sur rien de concret, de tangible.

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 17:45

          @Gollum
           
          J’ai lu un livre de Jung. Sympa mais ça ne m’a donné envie de poursuivre.
          Il y a déjà assez à faire de déconstruction et mise au carré de la psychanalyse freudienne smiley.
           
          En tout cas, vous comprendrez que l’ombre en donne un exemple, je ne vois pas pourquoi je viendrais à Jung si ses concepts peuvent être aisément transcrit en terme de la psychologie girardo-piagetienne que j’affectionne.
           
          Maintenant, si vous voulez arrêter la violence, c’est simple (je n’ai pas dit que c’était facile, tout au contraire) suivez le Christ qui se garde d’occuper la position de victime, qui se garde de les défendre. Il s’attache à la défense des faibles, des opprimés qui n’ont pas les moyens de déployer une stratégie victimaire.
           
          Très concrètement, cela veut dire qu’en toute situation, au lieu de jeter la pierre à l’autre, vous prenez votre patate chaude et la mettez dans votre jardin. L’imitation de ce geste responsable (il consiste à reconnaître sa responsabilité) fera, par contagion mimétique, que tous seront portés à se battre la coulpe (ce que plus personne ne supporte dans notre république laïcarde maçonnique anticléricale) plutôt que de porter des accusations qui divisent, suscitent une défense (victimaire) et donc sèment les germes de la violence (supposément légitime au regard des victimes autoproclamées).
           
          Quand chacun se fera un devoir d’assumer ses erreurs ou ses fautes dès qu’un problème attend résolution, il n’y aura plus besoin d’accusation, plus conflit, plus de violence. Il y aura seulement repentance et réparations. Bref, tout ce qui met en accord, donc en paix.
           
          Le reste, ne posant pas problème, sera vécu dans l’accord, donc la paix et l’harmonie. Le bonheur quoi !
           
          Moi j’y crois smiley
           
          PS : et tout ça m’est apparu à l’occasion d’un colloque girardien sur le rôle positif de la mimesis. Il y a 9 ans déjà !!! c’est d’ailleurs ce qui m’a poussé à écrire sur Agoravox (cf. ici et ). C’est bien le modèle girardien que j’ai fait fonctionner là et il donne du très concret.


        • Gollum Gollum 11 octobre 2015 15:10

          @Luc-Laurent Salvador

          Il y a déjà assez à faire de déconstruction et mise au carré de la psychanalyse freudienne


          Je ne suis pas très sûr de comprendre la référence à Freud… Voulez-vous dire que Jung aussi est une statue à déboulonner ?

          Si vous en avez une telle perception je peux vous dire que là sur le coup vous n’avez rien compris au film

          Sinon pour ce qui est du remède contre la violence suivre le Christ est impossible et vous le savez, sans travail profond sur soi, sans travail psychologique et ascèse…

          C’est d’ailleurs la raison de l’échec du christianisme jusqu’ici..

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 octobre 2015 06:48

          @Gollum

          Oui, je reconnais que le terme déconstruction prête à confusion.
          En fait je veux parler de « digestion » ou pour utiliser le terme le plus explicite, d’assimilation. L’un ou l’autre renvoie au fait de faire sien et partant, de « lyser » pour ensuite reconstituer ce qui fera partie de soi.
           
          Si j’évoque cela, c’est que je pense que la psychanalyse freudienne est entièrement soluble dans la conception « cyclistes » de Baldwin et Piaget. Comme je fais par ailleurs l’hypothèse que tout y est soluble puisque cette conception se sert de l’ontologie la plus fondamentale qui soit, le cycle, je me fais à l’idée que les conceptions de Jung doivent aussi être assimilable sur la base du cycle assimilateur.
           
          Comme vous le voyez, il n’y a là rien qui renvoie à l’idée qu’il faille déboulonner la statue de Jung. Il mérite sa place au Panthéon des grands auteurs de la psychologie. Maintenant, je dois admettre que je n’ai hérité de lui que la notion d’archétype mais que je lui préfère, pour des raisons que vous comprendrez, celle de résonance morphique de Sheldrake.
           
          « Sinon pour ce qui est du remède contre la violence suivre le Christ est impossible et vous le savez, sans travail profond sur soi, sans travail psychologique et ascèse… »
           
          Si vous voulez me dire que suivre le Christ n’est pas aussi facile que d’appuyer sur un bouton, je suis d’accord.
          Mais il me semble bien avoir dit que la chose était simple, pas facile. Généralement c’est ce qui est simple qui est le pluls difficile car cela n’offre aucun échapatoire.
           
          Ne plus mettre en cause l’autre et se mettre en cause soi (être responsable), c’est simple à comprendre mais il est clair que dans le contexte d’un conflit, la facilité nous porte à la colère plutôt qu’à la responsabilité.
          Ceci étant, une fois qu’on a compris le truc et qu’on veut sincèrement la paix, on peut progressivement aller dans ce sens et construire petit à petit une compétence « spontanée » de régulation de conflit sans passer par la case « salades psychanalytiques ou cliniques ».
           
          La voie du travail sur soi, du travail psychologique et même de l’ascèse est une voie périlleuse car il est tellement facile de s’égarer. C’est un peu ce que tente de dire le présent article. Il faut avertir des dangers de l’invitation à la toute puissance. Cette tendance peut s’affirmer même dans l’ascèse, puisqu’on peut faire l’hypothèse (c’est celle que je fais mais je n’ai pas encore publié sur la question) que l’anorexie en est une manifestation.
           
          L’intérêt de comprendre l’approche christique en terme d’attribution de causalité, c’est de simplifier et donc de rendre compréhensible. Ensuite, bien sûr, chacun en fonction de son histoire, de ses habitudes donc de ses besoins s’engagera ou non sur cette voie. Mais ce qui me semble important, c’est que déjà elle soit déblayée, accessible et bien en vue.
           
          Vous parlez d’échec du christianisme, pourriez-vous préciser où, selon vous, il se situe ?


        • Gollum Gollum 12 octobre 2015 09:13

          @Luc-Laurent Salvador

          Ok c’est plus clair. Mais votre phrase était vraiment mal tournée incitant à comprendre de travers.

          Sur Freud : pour moi tout est quasi à jeter. Il n’y a d’ailleurs pas d’alternative. Soit on adhère aux conceptions de Jung, soit à celles de Freud. 

          Sur les conceptions de Sheldrake je vous suis. Néanmoins la notion d’archétype me semble plus fondamentale et plus proche des Intelligibles de Plotin. C’est à dire les objets eidétiques éternels, structurants de la matière. Ceci dit, il y a bien d’autres choses chez Jung que les archétypes. C’est en ce sens qu’il s’agit d’une œuvre multi-facettes et riche.

          On y trouve d’ailleurs la notion de cycle qui n’est rien d’autre qu’une idée antique. Et notamment que tout cycle doit être structuré en 4 phases.

          Sur l’ascèse et votre désir (de toute puissance ? smiley) de simplifier je ne vous suis guère. Car la force des passions ne se laisse guère amadouer par des choses apportées par la raison.

          La voie du travail sur soi, du travail psychologique et même de l’ascèse est une voie périlleuse car il est tellement facile de s’égarer.

          Peut-être mais elle est incontournable, nécessaire et vitale. On ne peut y échapper.. C’est là où l’on sent que vous êtes de tempérament extraverti pour faire une réflexion pareille..

          Vous parlez d’échec du christianisme, pourriez-vous préciser où, selon vous, il se situe ?

          Je suis étonné que vous posiez la question. L’échec est qu’il n’a pas su faire barrage au mal tout simplement. Mais je suis d’accord par contre que cet échec avait été prophétisé et que la progression du mal aussi. Mieux, c’est la victoire même du mal qui permet sa défaite définitive. Là encore, on est dans le paradoxe. Mais si on accorde quelque crédit à la logique taoïste cela se conçoit aisément..

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 12 octobre 2015 13:46

          @Gollum

          "Sur Freud : pour moi tout est quasi à jeter. Il n’y a d’ailleurs pas d’alternative. Soit on adhère aux conceptions de Jung, soit à celles de Freud.« 
           
          Ne serait-ce pas un peu manichéen ? Pour ma part, je reconnais la pertinence de certains concepts freudiens (après traduction en termes de psychologie synthétique). Par exemple, la deuxième topique. Elle est hautement significative. Je pense que je pourrais faire de même avec Jung si je le connaissais mieux. Mais je n’ai pas croisé et nul ne m’a encore pointé de concept jungien indispensable. Vous pourriez faire cela ?
           
          — Concernant les cycles et leur structuration en 4 phases selon les anciens, vous m’intéressez au plus haut point. Pourriez-vous m’en dire plus que je sache dans quelle direction creuser ?
           
          — Extraverti moi ? J’en doute. C’est vrai que je recherche la clarté et la simplicité des représentations car cela me paraît un gage d’efficacité. Mais je sais depuis longtemps que la raison est la dupe du coeur. Toutefois, je crois en la possibilité du libre arbitre (et je mesure bien ce que ça veut dire car dans ma thèse j’ai à peu près soutenu l’idée que la volonté n’existe pas), en la possibilité de décider entre des passions et de faire que l’une va l’emporter sur l’autre. Cette décision, résultat d’un rapport de force, peut être influencée par la raison, qui peut ruser avec les passions comme le navigateur peut ruser avec les vents. Ce qui importe c’est qu’à la barre, il n’y ait pas une girouette.
           
          — Concernant l’échec du christianisme, dès lors que ce qu’il a annoncé se vérifie, je pourrais aussi bien parler de réussite. Tout se déroule selon les plans et il nous faudra attendre encore un peu pour savoir si vous avez raison ou tort.
          Pour ma part, j’ai ma petite idée et même si je suis tout acquis au taoisme, je n’ai pas besoin de lui pour penser le paradoxe que vous pointez car, comme l’a suffisamment montré Girard, le nouveau testament en donne les clefs, notamment avec la formule de Jésus »satan expulse satan.« Tout cela a trait avec le mécanisme sacrificiel et sa révélation par la croix, mais je n’en dis pas plus car ce n’est pas le lieu (cf. son livre »Je vois Satan tomber comme l’éclair").


        • Gollum Gollum 13 octobre 2015 11:37

          @Luc-Laurent Salvador

          La deuxième topique ne me parle peu surtout la notion de surmoi lié au complexe d’Œdipe. Je ne crois pas à l’universalité du complexe d’Œdipe.

          Différences entre Freud et Jung ? Freud donne une importance exorbitante au sexuel. Et se trouve dans le paradigme matérialiste des Lumières. Aucune transcendance dans l’inconscient de Freud.

          Chez Jung l’inconscient est Vivant et autonome. Il cherche à mener l’homme au-delà de lui-même. En ce sens Jung est fils de Nietzsche alors que Freud ne l’est pas et que Freud cherche à adapter l’homme à son environnement, à le soumettre à la société… Au contraire Jung cherche à hisser l’homme au-delà de l’homme grégaire.

          C’est pour cela que Freud est plébiscité par les publicitaires car l’inconscient freudien est perméable au marché. 

          Alors qu’au-delà de la couche personnelle de l’inconscient chez Jung s’étend un inconscient plus profond meublé des Archétypes : Persona, Ombre, Anima (Animus), Soi. Les deux premiers concernent surtout le moi, les deux autres sont déjà au-delà du moi. L’Anima menant au Soi.

          Le Soi de Jung est comparable au concept indien.. Il réunit les contraires dans une synthèse harmonieuse. Au lieu de fonctionner avec une seule fonction (la fonction Pensée pour les intellectuels par exemple), l’homme ayant atteint un haut niveau d’évolution fonctionne avec les 4 fonctions en équilibre interne. Autant d’importance est accordé à la Pensée qu’au Sentiment, à la Sensation et à l’Intuition.. De plus ces fonctions ne se combattent pas comme dans l’homme ordinaire mais s’associent et se complètent. Fini l’intellectuel desséché sans cœur ou au contraire le sentimental incapable de raisonner car ses conclusions heurtent son cœur. Fini aussi l’intuitif perdu dans ses mondes extraordinaires et incapable de gérer sa vie matérielle quotidienne.
          Fini tout autant le gestionnaire d’entreprise incapable de voir plus loin que le bout de son nez et de s’intéresser à autre chose que sa comptabilité..

          Fini aussi une introversion trop poussée qui isole, tout autant qu’une extraversion trop poussée qui coupe de ses racines psychologiques profondes..

          Je n’insiste pas aussi sur les phénomènes extraordinaires de synchronicité qui accompagnent toute personne en lien profond avec son inconscient et qui confine ici à l’harmonie du Taoïste avec le Tao…. Rien de tel chez Freud. smiley


        • Gollum Gollum 13 octobre 2015 11:38

          @Luc-Laurent Salvador (suite)




          Concernant les cycles et leur structuration en 4 phases selon les anciens, vous m’intéressez au plus haut point.

          Ben c’est simple il s’agit de la logique taoïste dont j’ai souvent parlé.

          La dualité bien connue Yin/Yang étant stérile les Chinois ont spontanément coupé chaque pôle de nouveau en deux. Ce qui crée une dynamique. La dynamique du cycle, dans le cas où cette structuration concerne le temps. Mais cela est aussi valable pour n’importe quelle structuration.

          Le Yang est donc soit jeune soit vieux (ou à maturité). Idem pour le Yin.

          Le jeune Yang se transforme en vieux Yang, qui meurt, et laisse la place à son contraire, qui fait de même. Cela crée une boucle.

          Le jeune Yang est complémentaire du vieux Yang. On en déduit que les complémentaires possèdent à la fois une différence et un point commun.

          Les deux réunis forment le Yang qui est à son tour complémentaire du Yin. On a donc une proportion, deux niveaux de complémentarité.

          La dynamique intrinsèque de ces quatre pôles entraîne la formation d’un axe vertical, un pôle du Bas, qui est celui de la multiplicité et de l’aspect matériel du cycle. Et un pôle du Haut, qui est celui de l’Unité et de l’aspect spirituel du même cycle.. le pôle du Haut étant engendré par le Yang et le Bas par le Yin.

          On a donc au total 6 pôles. Plus un septième qui est le moteur immobile de la structure.. On retrouve ici l’importance du 6 et du 7 connue depuis la nuit des temps.. et que l’on retrouve sous la forme des 6 jours de la Genèse. Le 7ème étant à part. En effet seuls 6 pôles sur les 7 sont actifs.

          On retrouve la même structuration dans le Sepher Yetzirah.

          On peut mettre le Yang sur un axe vertical se crucifiant sur un axe horizontal Yin.

          La circulation dynamique a alors un aspect croisé. Ou au contraire, mettre les pôles jeunes et vieux en face à face et la circulation dynamique a un aspect circulaire, à l’image de la succession des saisons par exemple.
          Le jeune Yang correspondant au printemps, le vieux yang à l’été, le jeune Yin à l’automne et le vieux Yin à l’hiver..


          Extraverti moi ? J’en doute.  Moi pas trop… smiley
          je crois en la possibilité du libre arbitre C’est assez typique des extravertis qui ne ressentent pas leur arrière fond inconscient..

          Ce qui importe c’est qu’à la barre, il n’y ait pas une girouette.

          On croirait une phrase de l’honnête homme du XVIIIème siècle, bien avant Nietzsche, Freud et Jung.. smiley La maîtrise de soi, tout ça… smiley

          Tout se déroule selon les plans

          Oui et les plans voulaient que ça échoue.. D’où d’ailleurs un christianisme non authentique et faussé..

          Et dire que cet échec là est en fait une réussite, vous commencez là à parler comme un taoïste avec sa logique paradoxale si particulière… et qui est bien présente dans le christianisme originel, mais relativement oublié par le christianisme officiel, à mentalité tellement occidentale… smiley

          Je suis d’accord avec la fin, sauf qu’avec le Taoïsme c’est mieux et plus évident.. smiley
          Et comme je suis quelqu’un qui voit de la Providence partout, il m’est difficile de penser que ce qui a été créé en Chine soit fait pour les chiens.. smiley


        • gaijin gaijin 13 octobre 2015 11:55

          @Gollum
          on est bavards aujourd’hui smiley


        • Gollum Gollum 13 octobre 2015 12:11

          @gaijin

          J’me rattrape d’hier, j’avais les neurones un peu dans la choucroute.. aujourd’hui ça va mieux.. smiley

          Heureux de votre présence j’avais un peu l’impression d’être le dernier au bar.. smiley

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 octobre 2015 12:41

          @Gollum

          Le tenancier est toujours là, mais il reviendra un peu plus tard... smiley


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 octobre 2015 17:56

          @Gollum
           
          Votre point de vue sur la deuxième topique me laisse songeur. Vous jetez le bébé avec l’eau du bain parce que vous ne croyez pas en l’universalité du complexe d’Oedipe ? Quelle nécessité à cela ? Réduire le surmoi au complexe d’Oedipe pour jeter le tout, c’est quand même un peu de la mauvaise foi, non ?
           
          Pour ma part, je me fous du complexe d’Oedipe. Je sais juste la deuxième topique se superpose parfaitement avec une dynamique fondamentale, invariante, pour parler comme Piaget, mais qui est appréhendée sous une multitude de facettes de sorte que la plupart ignorent qu’ils parlent de la même chose. Par exemple, le triplet variation, sélection, adaptation est tout à fait équivalent à la deuxième topique. Et à ce niveau d’abstraction, le complexe d’Oedipe n’existe plus.
           
          Par ailleurs, j’ai beaucoup aimé le tableau dans lequel vous opposez Freud à Jung. C’est très convaincant. Ma seule réserve est que lorsque vous évoquez les concepts jungiens je vois d’emblée le travail d’assimilation qui sera nécessaire pour que je puisse en faire sens. M’en servir exigerait que je fasse quelque chose d’équivalent à ce que j’ai déjà fait pour la deuxième topique : tout ramener à des dynamiques organisationnelles fondamentales. C’est tout l’esprit de mon projet de psychologie synthétique.
           
          Puisque vous évoquez la synchronicité comme un indice de lien avec l’inconscient, sachez que je suis, grâce au Ciel, amplement servi sous ce rapport. Se pourrait-il que, finalement, je sois aussi à tendance introvertie ?
           
          Au fait, ces concepts, introverti, extraverti, seraient-ils jungiens ?


        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 13 octobre 2015 18:10

          @Gollum

          Grand merci pour cet éclairage sur une conception qui m’aurait vraisemblablement échappé mais que j’irai vite examiner de près grâce notamment à la référence que vous m’avez passée.
           
          ça n’est pas exactement l’idée que je me faisais du taoisme (abordé surtout au travers du Tao Te King) mais c’est très intéressant pour moi car on est d’emblée dans les dynamiques énergétiques fondamentales que j’affectionne et à partir desquelles je tente de penser l’organisation et l’évolution.
           
          Sans vouloir insister, je peux vous dire que vos inférences me concernant sont un peu hâtives et donc fragile, c’est le moins qu’on puisse dire. Ce qui m’intéresse, c’est l’émergence, la construction de la psyché. C’est pourquoi je pars de l’automatisme pour penser le dépassement de l’automatisme. Et l’automatisme mental (99,41% du mental selon J. Bargh smiley)), c’est d’abord, l’habitude, donc... le cycle ! Vous voyez comme nous nous retrouvons sur le fondamental ?
           
          En fait l’essentiel de mes réflexions s’est toujours situé sous la conscience et sous le symbolique, donc près du biologique mais je sors mon revolver à la première tentative de réductionnisme neuromachin. Car ce qui prime, c’est le cycle, qui transcende et « comprend » tous les niveaux.
           
          Mais bon, je m’en tiens là, car c’est une autre histoire... Quoi qu’il en soit, merci de m’avoir ainsi poussé à situer ma position en la formulant, serait-ce de manière encore approximative. Je n’avais jamais songé à le faire comme cela.


        • Gollum Gollum 14 octobre 2015 15:56

          @Luc-Laurent Salvador

          Bon gardons le surmoi alors.. et le ça.. Cela se confond du reste avec la dialectique Soleil/Lune en astrologie. smiley Mais Jung se passe de ces concepts là. Jamais de surmoi et de ça chez lui, pourtant sa psychologie est cohérente et complète..

          Par contre Œdipe, poubelle..

          Sur l’introversion/extraversion oui ça vient de Jung. Mais il peut y avoir divers degrés d’introversion et d’extraversion et des gens qui peuvent être mixtes.

        • Gollum Gollum 14 octobre 2015 15:57

          @Luc-Laurent Salvador

          Puisque vous évoquez la synchronicité comme un indice de lien avec l’inconscient, sachez que je suis, grâce au Ciel, amplement servi sous ce rapport. Se pourrait-il que, finalement, je sois aussi à tendance introvertie ?

          Je ne sais pas mais vous avez posté cela un 13 octobre… smiley

        • Gollum Gollum 14 octobre 2015 15:59

          @Luc-Laurent Salvador

          Sans vouloir insister, je peux vous dire que vos inférences me concernant sont un peu hâtives et donc fragile

          C’est possible.. et même probable. Au fond je ne vous connais pas. Mais je vous ai donné mon ressenti.. c’est tout.

        • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 14 octobre 2015 16:17

          @Gollum

          — Bon, alors, je dois sûrement être de tendance mixte.
           
          — Oui, je vois que vous gardez bonne mémoire des étranges synchronicités et « signes » que j’ai perçu.

           
          — Votre ressenti est basé sur un échantillonnage limité puisqu’essentiellement réduit à ce que je donne à voir ici sur Agoravox où je suis quand même un peu en volonté de puissance dans mes conceptualisations et plutôt radical dans mes formulations. Donc, je pense qu’un certain nombre de mes « thèses » doivent vous sembler des « provocations » que vous lisez sous l’angle de l’extraversion. Mais bon, ce n’est qu’un début de commencement d’hypothèse. Vous me direz ce que vous en pensez...

          — Pour finir, je vous parie que sous une forme ou sous une autre, le triplet variation, sélection, adaptation se retrouve chez Jung. Chez Piaget, antidarwinien notoire, on le retrouve sous la forme assimilation, accommodation, équilibration.


        • gaijin gaijin 9 octobre 2015 13:37

          @ luc
          salut
          pas mal de trucs a dire il est bien en effet question d’essayer de faire sens ......
          " Le plateau était de qualité avec des médecins comme Henri Joyeux, Jean Willemin, Olivier Soulier, des « psys » comme Guy Corneau ou Diane Bellego, des guérisseurs de tous horizons et des inclassables comme Lilou Macé."
          ça commence là
          qualité de quoi ? les prêtres autoproclamés de la nouvelle religion ?
          le new age je connais je suis dedans depuis longtemps mais qui sont ces gens ? rien moins que les nouveaux marchands temple ......des vrp carressants leur clients dans le sens du poil c’est a dire de l’égo , des vendeurs spiritualité lyophilisée : c’est facile ça demande pas d’effort etc comment dans notre monde abreuvé par la pub les gens peuvent ils encore être dupes ?
          certains surfent simplement sur la vague, d’autres ont tenté un bout de chemin et sont tombés dans le premier trou venu : se servir de la spiritualité pour le pouvoir ........Exit .......
          de là bien sur la suite que vous dénoncez a juste titre entre l’abus de pouvoir manifeste sous couvert de merveilleux et le bricolage inepte de concepts mal digérés.

          et le new age dans tout ça ?
          le new age c’est de comprendre que la spiritualité est universelle mais que cette fois il n’y aura personne pour chasser les marchands du temple ; c’est a chacun d’ apprendre a faire preuve de discernement.


          • howahkan Hotah 9 octobre 2015 13:43

            @gaijin
            salut ma poule ça faisait un moment !!

            j’ai aimé « spiritualité lyophilisée »

            pas de chasseur de marchands du temple..y en a t’ il jamais eu ???

            Encore sur le chemin de l’inversion ,on met du collectif là ou le personnel doit y aller tout seul d’abord ( en soi meme) et du personnel là ou sans le collectif il n’y a plus rien( survie matérielle) , il n’est pas du tout dit que les humains s’en sorte....ni le contraire..
            ceci est réellement je trouve une parfaire inconnue...

            sinon ça roule ?

            amicalement ...


          • gaijin gaijin 9 octobre 2015 15:18

            @howahkan Hotah
            ça roule ma poule smiley
            « pas de chasseur de marchands du temple..y en a t’ il jamais eu ??? »
            peu importe smiley peu importe que les mythes auxquels nous croyons soient vrais ou pas , ils sont vrais parce que nous y croyons ..............


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 16:31

            @gaijin

            Rien à redire. On est d’accord. La qualité c’est juste ce qui est reconnu par la vox populi qui est elle-même « informée » par la « réclame » et quand même un peu par l’expérience. Des fois la vox populi se trompe, des fois elle n’a pas tort. Par exemple j’ai trouvé Bellego excellente. Mais il est clair que je suis incapable d’écouter parler des médecins...

            Pour les marchands du temple, vous avez probablement raison, c’est pourquoi il faudra sans doute espérer à nouveau sa destruction... ou plutôt son démontage, c’est moins violent !


          • howahkan Hotah 9 octobre 2015 16:33

            @gaijin

            ah enfin pour une fois pas d’accord ,quand même.. smiley ça me faisait peur !! non ,pas du tout en fait...

            Pour moi, ce qui est vrai est important au delà du contenu car il contient toujours quelque chose X, de bon au delà de lui même,comme une sorte d’aura bénéfique si si !, que le mensonge n’aura jamais, c’est indéfinissable, j’ai vu et saisi cela récemment..

            même si on n’y croit et qu’ils n’existent pas ils ne deviennent pas vrai du tout...

            c’est comme un mensonge même répété 100000000 fois cela reste un mensonge..

            schuss smiley


          • gaijin gaijin 9 octobre 2015 17:07

            @howahkan Hotah
            on ne parle pas tout a fait de la meme chose je suis d’accord la vérité a un certain « son » qui peut être perçu mais au final ça ne change rien ........
            suppose que l’on puisse te prouver de façon indubitable que le christ a existé ( comme dans les livres ) ou l’inverse .....ça va changer quoi a ce que tu est ? ........que dalle !
            d’un autre coté quand des millions de crétins armés de kalachs croient un truc alors ce truc devient salement réel .....


          • gaijin gaijin 9 octobre 2015 17:40

            @Luc-Laurent Salvador
            bellego ? jolis discours ............mais pas de fond vécu et du coup dès qu’elle parle d’énergie des contresens .......
            c’est toute la question du new age .......
            tout le monde a lu les mêmes bouquins et fait de jolis discours mais c’est creux, quand on a fait un bout de chemin ça se voit au premier coup d’ oeil


          • howahkan Hotah 9 octobre 2015 17:53

            @gaijin

            ah pour une fois comme avec Luc Laurent plus haut , je ne vois pas quoi dire..ça ne me parle pas

            je ne sais pas...ni pour sa question plus haut ,ni pour la tienne ici..

            @+ smiley


          • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 9 octobre 2015 18:21

            @gaijin

            Qu’il y ait des contresens n’est pas pour me surprendre. On peut en trouver chez Krishnamurti par exemple. Or, je ne doute pas de son authenticité.
            Maintenant, il est clair que Bellego se donne un personnage mais c’est plutôt bien réussi et c’est la loi du genre. On ne peut lui en tenir grief.
            Ce qui suscite chez moi souvent des regrets, chez elle, comme chez d’autres, c’est le caractère peu approfondi des conceptions. Disons que je place la barre assez haut car comme indiqué dans mon profil je crois, mes référents c’est plutôt Krishnamurti, Watts, l’ancêtre Baldwin, Piaget ou Girard. Bref, des auteurs qui font des systèmes.


          • Gollum Gollum 9 octobre 2015 19:25

            @gaijin


            suppose que l’on puisse te prouver de façon indubitable que le christ a existé ( comme dans les livres ) ou l’inverse .....ça va changer quoi a ce que tu est ? ........que dalle ! 

            C’est d’ailleurs bien comme ça que l’entendait Maître Eckhart dans un sermon célèbre qui disait en résumé que cela ne présentait aucun intérêt de savoir que Jésus était né dans une étable si ce même Jésus ne naît pas en toi à l’intérieur même de ton âme...

          • gaijin gaijin 10 octobre 2015 07:45

            @howahkan Hotah
            pas de soucis met toi le sur l’oreille : un de ces jours ça te parlera smiley


          • gaijin gaijin 10 octobre 2015 07:52

            @Luc-Laurent Salvador
            « c’est la loi du genre. On ne peut lui en tenir grief. »
            ben si ......justement
            on ne parle pas de vendre des bagnoles on parle de spiritualité et la sincérité est la première condition ......une condition sine qua non
            la question est de savoir c’est quoi le tantra ? si on considère que c’est un jeu de touche pipi destiné a décoincer un peu les occidentaux de leur tronche alors ok elle fait le job .
            si on considère qu’il s’agit d’un processus de transformation de l’être alors elle n’a même pas fait le premier pas.


          • Laconique Laconique 9 octobre 2015 18:24

            Historiquement, notre époque ressemble en effet beaucoup à celle qui vit l’émergence du christianisme dans l’Antiquité : unification politique de monde après des siècles de guerres, repli et tensions autour des traditions menacées (pharisiens alors, islam de nos jours), ordre ancien qui vacille et valeurs nouvelles qui se font jour. Il est toutefois notable que les nouvelles religions s’ajoutent aux autres mais sans les supprimer (le bouddhisme n’a pas supprimé l’hindouisme, l’islam n’a pas supprimé le christianisme qui n’avait pas supprimé le judaïsme). Elles font des adeptes parmi ceux qui n’ont pas de religion.


            • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 09:11

              @Laconique

              Merci pour ce commentaire qui m’embarrasse car moi qui suit toujours à vouloir pointer les similitudes, voilà que j’ai envie d’insister sur les différences. Mais je vais m’en abstenir pour laisser votre idée faire son chemin...


            • soi même 9 octobre 2015 19:50

              Oui bien sur c’est dans l’air du temps cela c’est amorcer en 1898 ( l’idée d’un nouvel ordre mondial en gestation est à présent dans tous les esprits éveillés ) et en même tant si vous ne voyez pas les différences entre les retardataires et ce qui devrait être le juste millieux , vous en êtes mal barré , un exemple cette semaine ; C’est arrivé en septembre : l’ONU a lancé Les objectifs mondiaux – Un plan d’action pour un Monde unifié. Michael Snyder l’a traduit dans le langage du commun des mortels , Et bien il est très utile d’en être éclaire et malheureusement le New ages est une belle voie de garages l’autre c’est l’ONU et la troisièmes je vous laissez à votre sagacité pour la découvrir.

               


              • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 09:14

                @soi même

                Les voies de garage sont denses dans l’espace humain. Vous me donnez un indice ?


              • soi même 13 octobre 2015 02:28

                @Luc-Laurent Salvador, il d’ordre suprasensible .


              • Jean Keim Jean Keim 9 octobre 2015 19:56

                @ Luc-Laurent Salvador


                Merci pour cet article long, bien écrit et intéressant comme quoi tout est possible.

                Votre texte est le résultat de ce que vous étiez au moment de sa rédaction et votre pensée l’a exprimé en puisant dans votre savoir mémorisé, mon commentaire en a fait tout autant, comment pourrait-il en être autrement ?

                Je perçois de plus en plus que l’espoir d’une humanité nouvelle réside dans la compréhension accompagnée du « déclic » de ce qu’est réellement le processus de la pensée qui depuis que nous les êtres humains pensons, mène la danse ; la pensée n’est pas en soi une chose néfaste mais c’est l’usage que nous faisons qui la rend délétère.
                La pensée ne peut pas résoudre des problèmes en donnant des solutions qui ne sont pas dans son contenu et donc la pensée n’accouche généralement que de choses connues souvent éculées ou réchauffées et parfois se font d’ingénieuses combinaisons, toujours néanmoins circonscrites dans la sphère du connu.
                Si dans la gérance de notre vie et dans notre relation aux autres nous n’oublions pas ce fait, si donc nous gardons présent à l’esprit les limites de la pensée, il est possible voire probable qu’une nouvelle conscience émerge, plus présente, moins abstraite, plus dans l’action et moins dans la réaction.

                La pensée dans son mouvement s’appuie sur elle même dans un processus apparemment sans fin, il en est de même pour une pensée qui fait suite à un événement inconnu, inédit, créatif, c’est ainsi et c’est inéluctable. 

                Si une personne vit un événement nouveau comme la rencontre avec une vie extraterrestre ou une illumination quelle qu’elle soit, son souvenir (qui devient ainsi l’expérience) déjà d’emblée fait intervenir la pensée qui cherchera à le répertorier dans sa base de donnée ou inventera une explication convenue et ensuite sa restitution pour autrui développera un nouveau savoir et l’événement initial est irrémédiablement perdu. 

                Peut être qu’effectivement notre civilisation va vers un nouvel ordre mondial qui compte tenu des individus puissants qui oeuvrent probablement à son événement, servis par une science et des technologies de plus en plus sophistiquées et efficientes, nous mènera vers une servitude de plus en plus effective ; mais l’ouverture individuelle vers ce qu’est le processus de la pensée nous rend libres et résilients, une communication entre personnes capable d’éviter les pièges ordinaires de la pensées nous rendra humainement solidaires et les puissants ne pourront rien contre ce mouvement même si certains y laisseront leur vie, la liberté est à ce prix.

                La liberté n’est pas un concept idéologique, la liberté est ou n’est pas, comme le bien, comme l’appartenance à la qualité d’être humain, comme l’esprit sain(t).

                A propos de la conscience, il faudra bien un jour que nous comprendrions qu’elle n’est rien d’autre qu’un contenu, son contenu, qu’il soit trivial ou sublime jusqu’à des hauteurs inaccessibles, au bout du compte rien qu’un contenu.

                • howahkan Hotah 10 octobre 2015 09:22

                  @Jean Keim

                  merci, enfin pas merci non mais tu vois ce que je veux dire, de ce commentaire..ça ferait un bon article profond..bien aussi en fait pour dialoguer avec luc Laurent qui pose cette question : « Dès lors que le vécu n’est plus actuel, il est dans la représentation, donc l’interprétation, la pensée et tout ce qui s’ensuit »..etc j’aurais du faire au moins c que tu as fait ..mais très vite on arrive dans le combat intellectuel..que je refuse , encore un rapport avec la souffrance ou plutôt ce qu’il y a derrière et qui me dit..non pas par là !!! avons nous une sorte de guide....certes,mais des que on le sollicite il n’est jamais là. !!

                  sur le fond de ton propos , le sujet du programme de la pensée est pour moi le tournant...si il se dévoile....cela le fait pour moi sans rien avoir cherché...encore et toujours un des effets secondaire de vivre la souffrance ou en fait ce qui se cache derriere ce fait et que je vois de + en + comme un processus tout a fait naturel....

                  il est dans la nature des chose d’avoir des problemes, sinon pas de vie, les résoudre il faut...

                  la pensée n’a de capacité QUE avec les questions matérielles...n’en a aucune ailleurs...

                  d’où la démence..etc ad libitum....

                  @+ smiley


                • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 09:24

                  @Jean Keim

                  « A propos de la conscience, il faudra bien un jour que nous « comprendrions » » ... que nous « comprenions » serait plus correct smiley

                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 09:31

                  @Jean Keim

                  Merci pour ces réflexions avec lesquelles je m’accorde sur le fond, notamment sur cette idée que ce n’est pas la pensée qui est un problème mais l’usage qu’on en fait.
                  Pour ce qui est de l’enfermement de la pensée dans le connu, thèse krishanurtienne bien connue, j’ai des réserves car la pensée, comme la vie, évolue. Une sélection naturelle s’opère et les formes qui doivent mourir meurent. Il s’ensuit un constant renouvellement dans l’un et l’autre cas alors que la pensée et la vie sont pareillement basées sur la... reproduction. C’est ce que j’essaie de théoriser dans la psychologie synthétique que j’ai commencé à présenter ici sur Agoravox.

                  Concernant le N.O.M. j’aimerais bien être aussi confiant que vous. Je ne suis pas sûr qu’il existe assez d’individus libres pour faire obstacle à sa mise en place.

                  Concernant la binarité être ou ne pas être de la liberté, de l’humain, de l’esprit sain, je ne suis pas sûr d’avoir compris. Voulez-vous dire qu’il n’y a pas de gradation, pas de degrés ? Pour ma part, je verrai plutôt des continuum partout.

                  Enfin pour la conscience, je ne vois pas qu’on puisse la réduire à un contenu. Pour moi, c’est une dynamique, un processus, qui peut certes se passer d’égo et ne se réduit donc pas à la conscience de soi.


                • howahkan Hotah 10 octobre 2015 10:18

                  @Luc-laurent Salvador

                  Krishnamurti, en fait il est relativement méconnu , et de + en +...peu importe je pense.

                  par contre il ne s’agit pas de thèse de Krishnamurti..il dit ce qu’il vit et voit....bien sur on peut dire qu’il est totalement barré etc etc je comprends que pour le lecteur de k cela apparaisse comme une hypothèse évidemment..ou une croyance genre guru disciple....

                  pour moi de ce que le programme de la pensée révèle de lui meme par flashs, le champs d’étude et d’action de la pensée n’est que le connu , y compris le connu d’il y a quelques micro secondes..ce programme est absolument vital meme pour marcher, il dégage un moi qui évolue dans un environnement..pour moi l’ego centre du monde qui va devenir un désastre est deja né a ce moment là,mais il n’est pas encore un danger mais une aide vitale pour le moment ....l’analyse du connu mais certes pas de tout le connu mais de mon connu à moi, de ma mémoire, par rapport à la puissance de mes désirs dont je ne sais rien du pourquoi du comment en général..or je sais que sans désirs la pensée n’analyse plus .tout .ceci affublé d’un nom qui fait mieux de conscience...

                  il y a, de ce que j vois mais je peux très bien etre « cuckoo » au delà de l’analyse, de la pensée, de l’intellect, etc quelque chose comme un programme non analytique donc qui ne divise pas et qui est beaucoup plus « puissant », plus profond, plus connecté avec L’Origine indirectement ..et qui déjà contient cette énergie étrange ou la question du sens commence deja à disparaître

                  pendant l’enfance ça le fait, deja là des signes de problemes incompris arrivent..

                  pour moi la pense ne subit aucune évolution...mentalement l’humain pour moi n’évolue pas du tout,dans notre cas nous sommes même en phase de régression sans le savoir il agrandit juste le cercle des sa mémoire et de ses expériences qui est le principe de base de la connaissance cumulatives transmise et personnelle ..qui nous renvoie au tableau que tu as mis en couverture de l’article

                  ces sujets me semble plus propice à un dialogue réel cependant..bon on fait ce que l’on peut bien sur

                  merci du sujet ...
                  salutations


                • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 20:03

                  @howahkan Hotah
                  Oui Dan, je crois que je comprends.

                  Dans ce genre de commentaires je ne suis par dans la compétition et dans l’affirmation que j’ai raison mais simplement je perçois un élément essentiel et il est vrai que je dois beaucoup à K, et j’ai envie de le partager, je crois que dans la compréhension de ce qu’est la pensée se trouve notre chance de salut ... et le reste viendra avec, en son temps, à son rythme et suivant un cheminement propre à chaque être humain. 


                • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 22:33

                  @Luc-Laurent Salvador


                  Que la conscience soit une dynamique, un processus qui puisse se passer d’ego et qu’elle ne se réduise pas à une conscience de soi est parfaitement acceptable, le fait que vous le pensiez fait partie du contenu de votre conscience et le fait d’y penser effectivement dans le moment présent est dynamiquement votre conscience de l’instant. 

                  Je ne sais pas si la liberté, le bien, l’esprit sain ou l’humain sont binaires ou non, mais il ne peut y avoir de continuum dans ces états d’être, nous sommes libres, ou dans le bien ou humain ou sains d’esprit ou nous ne le sommes pas. Penser que nous pouvons y arriver graduellement détruit ces états d’être en les réduisant au niveau de concepts ce qu’ils ne peuvent pas être, c’est antinomique.
                  Je peux graduellement devenir de plus en plus savant dans une discipline mais je ne peux pas par une démarche quelconque devenir sain d’esprit, le fait même de le désirer crée un déséquilibre, il est possible de voir qu’il en est de même pour la liberté, ou le fait d’être un être humain.
                  Le bien est plus simple à saisir, mais il convient de l’aborder par une approche négative, là où est le mal, le bien est absent. Etre dans le bien c’est agir naturellement, en accord avec notre nature fondamentale, je ne sais pas ce que celle-ci est pas plus que le bien mais je peux percevoir ce qu’ils ne sont pas. Percevoir que nous sommes dans le mal est déjà le bien, vouloir définir notre nature fondamentale ou le bien sont des pratiques du domaine du mal.

                  Au sujet de la pensée il y a une expérience facile à faire que j’ai déjà décrite auparavant, elle consiste à faite attention aux pensées telles qu’elles se présentent, autrement dit à être conscient que nous pensons et nous pouvons voir que les pensées se ralentissent – autre fait curieux le centre de gravité mental descend dans la poitrine (le cœur ?), cet équilibre est précaire et le fait de se concentrer ou de s’apercevoir du ralentissement le détruit et les pensées reprennent de plus belle. Ce qui est intéressant est qu’un flot incessant de pensées se fait au détriment de la conscience de la présence de l’instant présent. Il y a un couple antagoniste pensée / attention, il semblerait qu’ils ne peuvent coexister, c’est quasi du quantique.
                  Il y a donc un aller retour incessant pensée / attention ordinairement plus riche en pensées qu’en attention, de là « à penser » que l’attention totale est l’absence de pensée ... le silence intérieur même au milieu d’un vacarme extérieur. 
                  Une intuition, un déclic, une vision pénétrante pour reprendre une expression de K. ne peut se produire que dans un moment de silence et donc dans un intervalle entre deux pensées.
                  Seulement dans ce moment, nous sommes disponible pour autre chose que le contenu / mémoire / savoir dans lequel puise la pensée. Et ensuite la pensée stimulée capte ce message de l’altérité, s’en empare et se débrouille au mieux pour en faire une chose pensable smiley la pensée ne peut se mouvoir que dans la sphère du connu, c’est vérifiable par l’attention et ainsi plein de choses s’expliquent sur notre nature, la nature du monde et le désordre généralisé. 
                  La pensée est itérative et récursive, comme si d’ailleurs elle pouvait être autre chose.
                  La pensée ainsi se reproduit par sa propre dynamique et sa survie est de s’auto-entretenir, en fait la pensée c’est l’ego voilà tout et la conscience ce que nous avons sur le feu dans l’instant présent, un instantané de l’ego, un film figé sur une photo le temps que le projecteur redémarrage.
                  Je ne suis mon identité d’état civil ou vous n’êtes Luc-Laurent Salvador que le temps consacré à y penser.

                  Avec l’attention il est également possible de percevoir que qq. chose, un stimulus, un événement, génère une pensée et qu’ensuite et donc seulement après vient la pensée du penseur qui pense, cela je le tiens de K., c’est prodigieux et avec les limites de la pensée c’est le seul qui l’ai perçu et expliqué si clairement. 
                  Le penseur n’existe pas, c’est une pensée comme une autre, un artefact, les conséquences sont immense.

                  Pardon pour ce commentaire bien trop long, il pourrait faire un article et au plaisir de vous lire.


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 07:48

                  @Jean Keim

                  Merci pour ces réflexions auxquelles je ne peux réagir de suite mais sur lesquelles je reviendrai. A bientôt.


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 15:39

                  @Jean Keim
                   

                  « il ne peut y avoir de continuum dans ces états d’être, nous sommes libres, ou dans le bien ou humain ou sains d’esprit ou nous ne le sommes pas. »
                   
                  Si vous écrivez cela, c’est que vous croyez que la liberté, le bien, le caractère humain ou sain n’existent que sur un mode binaire. Or cela me paraît douteux. On parle par exemple de degrés de liberté. Sain ou pas sain ? Ne voyez-vous pas que la plupart d’entre-nous se situe dans un entre-deux ? Idem pour la liberté ! Qui peut se prétendre libre si cela veut dire qu’il l’est totalement, sans l’ombre d’une entrave ou d’une contraitne non désirée ? A l’inverse qui peut se penser dénué radicalement de la moindre liberté quand nous choisissons nos vies à tout instant ? Pour ma part, je suis porté à penser qu’il n’y a que des continuum et que les oppositions radicales en mode binaire sont des héritages de la tradition philosophique qu’il serait pertinent de tenter de dépasser partout où c’est possible.
                   
                  Il me souvient que Krishnamurti argumentait contre l’idée de gradualité dans la libération. Ce en quoi je n’ai aucune difficulté à le suivre parce que l’argument est rhétorique. Il est fait pour donner à entendre qu’il faut faire craquer la logique de l’égo basée sur la peur. Et il est vrai que quand quelque chose physique est brisé, il est brisé, et il y a là quelque chose d’irréversible sans intervention réparatrice. Le problème de la psyché humaine, c’est la force de l’habitude qui fait que vous pouvez parfaitement connaître à un moment donné un état de grâce qui vous libère de votre peur de la mort, mais une heure, un jour ou une semaine plus tard, vous serez revenu dans le circuit de vos pensées sans vous en rendre compte et tout sera à remettre sur le métier jusqu’à ce que vous voyez clairement comment volontairement (sic) prendre les décisions qui feront péter les cadres, un peu comme Napoléon avait pris la décision (malheureuse) de détruire les ponts pour barrer toute retraite lors de la conquête de Russie.
                   
                  Mais voyez, même dans ce cas, la nécessité de la situation a fait que les ponts ont été reconstruits. smiley
                   
                  Bref, le graduel est partout parce que nous sommes infiniment complexes et que nos caractéristiques émergent d’une multitude de choses en nous qui en nous s’affirment ou s’évanouissent, nous énergétisent, nous canalisent ou nous font obstacle, etc. de sorte que nous sommes toujours dans une sorte de plus ou moins ceci, plus ou moins cela, mais rarement pur.
                   
                  Par exemple, combien peuvent se dire complètement dénué de toute trace de peur de la mort ?
                  Seuls cela sont libres du point de vue de Krishnamurti.
                  Très bien. Mais si les autres ne sont pas libres, comme c’est à peu près tout le monde, cela vaut-il encore la peine de parler de liberté ?
                  Parlons de ce qui est : la peur !
                  Si c’est bien au réel, à ce qui est qu’il faut faire attention, alors c’est la peur qu’il faut... réfléchir ou peut-être seulement observer smiley
                   
                  Quant au soi (penseur, émotif, volontaire), il existe tant que nous y croyons et que nous en avons le souci. Mais qui est prêt à y renoncer ? Qui veut vraiment cesser de s’en inquiéter quand toute la société ne nous porte qu’à ça ?


                • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 17:56

                  @Jean Keim
                   
                  Il est toujours fâcheux d’écrire vite alors que l’écriture nécessite, plus que l’oral, un grand soin. Je vois que j’ai commis une erreur plus haut en parlant de décider volontairement de renoncer à sa quête de sécurité (et intuitant le caractère fragile et provocateur de cette assertion, j’ai même ajouté « sic ») alors que je voulais plutôt évoquer l’idée d’une décision prise en conscience. Si je tiens à écarter ici la volonté c’est que c’est souvent dans l’abandon, le renoncemente à la lutte que vient la libération de la peur. La volonté est à mes yeux une fiction du même ordre que l’ego car elle y est étroitement liée. Les deux sont des réalités sociales qu’on prendra en compte ou qu’on écartera en fonction du contexte mondain ou spirituel dans lequel on entend se situer.


                • Jean Keim Jean Keim 12 octobre 2015 10:18

                  @Luc-Laurent Salvador


                  Votre réponse me convient parfaitement et je précise que je n’ai pas la prétention d’affirmer que je suis totalement libre ou quoi que se soit d’autres, je serais sinon prisonnier d’une illusion parmi tant d’autres qui m’habitent comme tout un chacun.

                  La relation bien vs mal est binaire ok, et le mal s’exprime graduellement sur une échelle assez floue qui dépend notamment d’un contexte culturel, d’un certain point de vue tuer peut être le mal absolu ou un acte héroïque, mais dans les instant « de grâce » où nous sommes dans le bien il n’y a là aucune tergiversation possible, c’est un état non binaire, là le mal est totalement absent sinon nous ne pourrions pas être dans le bien et cet état n’est pas permanent, peut-il l’être ? Cela je l’ignore, Jésus lui-même à fait une grosse colère sur le parvis du temple, cette colère était-elle une absence de bien en soi ? 
                  Il en est de même pour l’état d’être humain, de la liberté ...

                  Peut-être faut-il distinguer un état d’illusion permanente de là possibilité de ne pas y demeurer.

                  Quand au penseur et bien pensez-y ... lentement smiley
                   
                  Bonne journée Luc-laurent.




                • kalachnikov lermontov 9 octobre 2015 22:39

                  Salut, Salvador. Très bon article, dense et intéressant.

                  Le divin est un état ; l’humain également (on dit l’être humain). On aura remarqué que dans le langage et dans la pensée l’être humain se conçoit en distinction/opposition avec tout le reste du vivant (on dit l’animal, de façon indéterminée ; on ne dit pas l’être cheval ou truc ; de même, on ne conçoit pas l’animal comme un égal mais plutôt comme un inférieur). Et donc, qu’est-ce qui distingue l’homme de ce reste et l’isole ? Car c’est cela qui le rend proche de Dieu.


                  • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 08:52

                    @lermontov


                    Chaque individu avec ses pensées est unique mais le penser nous fait semblable à tous les membres de la communauté humaine.
                    Et malgré tout nos pensées nous isolent du et dans le monde, je ne vois pas pourquoi notre isolement mental nous rapprocherait de Dieu.
                    J’ai plutôt le sentiment que penser « Dieu », penser que nous sommes divins etc. nous empli de ces concepts et justement nous isole et nous empêche d’accueillir éventuellement ce que « cela qui est » (je n’ai pas trouvé mieux) veut nous communiquer.

                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 09:46

                    @lermontov

                    Merci pour les compliments. Bien d’accord avec vous que l’humain s’est constamment affirmé dans la distinction/opposition à l’animal. Mais c’est comme les nouveaux riches, ils font tout ce qu’ils peuvent pour se distinguer du bon peuple dont ils proviennent.
                    Maintenant, tout en affirmant le fait que l’Homme est un animal, je reconnais qu’il est à part et que s’affirmer homme c’est se garder se vautrer dans l’animalité. Et pour ce faire, rien ne vaut de chercher à se mettre en relation avec le divin, que pour ma part, je ne considère pas comme un état mais la réalité première de ce qui est.


                  • kalachnikov lermontov 10 octobre 2015 21:44

                    @Jean Keim


                    « Et donc, qu’est-ce qui distingue l’homme de ce reste et l’isole ? Car c’est cela qui le rend proche de Dieu. »

                    Ce que je voulais signifier que c’est l’homme lui-même qui s’isole du reste du monde parce qu’il se juge différent. Et c’est en fonction de cela qu’il se figure proche du divin, situé à un niveau
                    intermédiaire, entre l’animal et le divin. Ce que l’Homme se dit, ce qu’il croit et le fonde, c’est l’idée que ce qui l’éloigne de l’animal est ce qui le rapproche du divin. Mais c’est quoi concrètement ? En quoi l’Homme se distingue de l’animal ?


                  • kalachnikov lermontov 10 octobre 2015 23:42

                    @ Luc-Laurent Salvador

                    [Bonne langue, aussi, et qui entraîne des réactions et débats de qualité.]

                    « le divin, que pour ma part, je ne considère pas comme un état mais la réalité première de ce qui est.
                     » : il s’agit là d’un postulat, tu es croyant. Il s’agit de ta vérité et nullement de la réalité.

                    « se garder de se vautrer dans l’animalité » : en quoi l’animalité est-elle sale ou immorale ? N’y a-t’il pas confusion entre animalité et bestialité ? L’animal est-il bestial ?


                  • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 18:06

                    @lermontov

                    « Il s’agit de ta vérité et nullement de la réalité »

                    Oui, bien sûr, il me semble inutile d’évoquer cela ni surtout le fait que je sois croyant car j’ai bien écrit que « je considère » le divin non comme un état mais comme la réalité première de ce qui est.
                     
                    L’animalité n’est ni sale, ni immorale en tant qu’animalité. C’est même une chose magnifique l’animalité vu que c’est nous sommes originairement de nature animale.
                    Mais de la même manière qu’il est lamentable de voir un enfant capricieux ou en colère faire une régression vers le statut et le comportement de bébé, il est regrettable pour l’homme de ne plus tenir sa place d’homme et de régresser vers la seule animalité. Il y a mieux à faire de sa vie que cela. C’est ce que je crois.


                  • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 20:37

                    @Luc-Laurent Salvador

                    De fait, tu considères l’animal comme inférieur. Sa condition est moins [ce que tu veux] que celle de l’homme. Comment l’homme s’élève-t’il de la condition animale ?


                  • egos 9 octobre 2015 23:21

                    « il faut accepter la différence »


                    Le Mouvement des droits civiques, aux Etats Unis, apparu après la Guerre de Sécession inaugura, de longue date, tte une série de combats contre la discrimination raciale, par la suite religieuse, politique, sexuelle.

                    Le but poursuivi étant et reste l’égalité des droits « regardes » les apparences et les sensibilités, 

                    Ds les faits, le projet subit une instrumentalisation de nature politique, 
                    outre son aspect spécieux.

                    L’affirmation de la différence tend à se substituer à la notion de valeurs communes et partagées ds une forme de compétition de groupes sociologiques à la segmentation en constante fragmentation, 
                    pour la plupart placés au centre d’intenses opérations de communication. 
                    cette remarque inclut les nouvelles sectes, croyances religions dont la prolifération ne dénote en aucun point des époques passées, sinon par une liturgie polissée.

                    Une désagrégation du cadre et des liens sociaux au profit d’identités souvent construites au bénéfice, par delà le consumérisme global, des entités qui structurent cette nouvelle dimension.

                    Think global, act local.

                    En la circonstance local semble rimer avec « individual »


                    nb : « en ce bas monde »

                    feignez vs d’ignorer, assurément, que ds l’univers, il n’existe ni bas, ni haut ?

                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 09:52

                      @egos

                      — Relisez moi, vous verrez que je suis contre l’affirmation des différences qui nous séparent. Je prône au contraire l’affirmation des similitudes qui nous rapprochent.

                      — Feignez vous d’ignorer, assurément, que l’univers quotidien de l’humain se situe, depuis la nuit des temps entre la Terre et le Ciel ? L’anthropologie et toutes les cultures humaines en témoignent suffisamment. Il s’avère que la Terre peut-être désignée adéquatement comme « ce bas monde » étant donné qu’elle est située sous le Ciel. smiley


                    • egos 10 octobre 2015 11:45

                      @Luc-Laurent Salvador


                      Bjr JLS

                      Le post reprend l’introduction de la citation a partir de laquelle l’article développe l’argumentaire « ce qui ns rassemble » et le situe ds le contexte contemporain des dérives liées aux affirmations « identitaires » 

                      Le thème abordé par l’auteur renvoie inévitablement aux observations de Levy-Strauss ds son ..

                      sur ce pt inutile de vs relire partageant vos conclusions

                      next

                      « Quand la lumière ne viendra plus d’en bas »
                       
                      un effet trompeur de la gravitation conduit à considérer ceci ou cela, 
                      selon des croyances superstitieuses ou perceptions sensorielles, 
                      tant au plans spirituel, éthiques ou physique

                      à l’échelle humaine, l’univers n’est que chaos, 
                      un espace incomensurable
                      une réalité a l’opposé de la vision apaisante d’un ciel étoilé et des sentiments éthéré qu’elle inspire.



                    • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 18:08

                      @egos
                       
                      Désolé, je n’ai pas compris votre dernier point.
                      Trop éthéré pour moi.
                      Pouvez-vous le formuler autrement ?
                      Merci


                    • egos 11 octobre 2015 19:58

                      @Luc-Laurent Salvador


                      « éthéré » l’on ne pouvait mieux, référence aux couches supérieures, l’éther délivré de tte gravitation
                      et tjrs cette notion de haut et de bas, 

                      « bas » dont le monde et ses habitants seraient la matière constituante,
                      une vision biblique de la création de ce dernier

                      selon une perception anatomique, anthropomorphique, siègerait au sommet du corps la conscience, l’esprit, l’âme, les récepteurs des sens nobles de la vue, de l’ouïe, les organes liés au goût et à la respiration de l’air par nature pur etc

                      le bas (expression également réservée à d’autres définitions) représenterait les fonctions organiques animales (animaux quadrupèdes pour l’essentiel hormis les oiseaux qualifiés de nobles pour certains),

                      la bas ds sa pire représentation est le lieux d’êtres grouillants, rampants, venimeux, 
                      l’aire de crash des anges déchus 
                      la porte des enfers

                      Imaginez une humanité dominée par son orgueil ou ingénuité, 
                      tel Icare se brûlant laissées puis se fracassant au sol voulant échapper au labyrinthe de l’existence (thème repris par Lacan au sujet de la mort, seul issue à l’invraisemblable etc...)

                      Le Panthéisme et la Mythologie antique possèdent cette qualité unique en son temps de relier l’humain aux puissances cosmiques (et par là même la évacuer les croyances superstitieuses)
                      les Dieux ds leur apparence et passions humanisent les forces qu’ils sont censés représenter et inversement (pr les mêmes raisons) divinisent les hommes.

                      La mythologie orphique et ses dieux primordiaux ne manque pas de séduction(s) 
                      embrassant des concepts suffisamment larges pr donneriez à tes formes d’interprétations contradictoires)
                      à l’origine étaient Chaos et Chronos, puis vint la Destinée,
                      tt 1 programme, 
                      de nos jours Entropie nomme Chaos

                      le haut n’est pas ce que ns croyons, les Dieux tt comme les Démons sont par nature inhumains

                      en cherchant à l’atteindre le ciel, 
                      l’homme perd son animalité et n’y gagne qu’en bestialité









                    • alinea alinea 10 octobre 2015 00:09

                      J’ai passé peut-être cinquante ans de ma vie à me persuader que j’étais l’égale de tout être vivant et que donc, j’avais le « droit » d’être moi-même.
                      Votre article a fait un clash quand vous posez comme fondamental, la volonté de puissance ! Jamais ressenti, connu, abordé ni même imaginé cela. j’ai juste fait des rencontres, livresques pour la plupart, qui m’ont autorisée !!
                      Ça fait belle lurette - mais il me semble que nous en avions déjà parlé- que je considère le New Age, comme l’avatar le plus abject de notre société ; abject parce qu’il se donne des prétentions spirituelles et pour ce faire pompe à toutes les sources pour juste arriver au « je le vaux bien » !
                      Reconnaître n’importe quel être vivant comme un « ayant-droit » m’est spontané ; ce qui ne l’était pas, c’est que moi aussi, j’étais un « ayant-droit » !!!
                      Aussi, je me sens complétement décalée face à vos réflexions ! Et je mesure - je l’ai déjà fait mais cela ne me constitue pas, et je l’oublie régulièrement- à quel point j’ai du mal à vous comprendre - vous tous- et pourquoi j’ai tant de mal à me faire comprendre !!!
                      Nous avons le même langage pourtant smiley


                      • Jean Keim Jean Keim 10 octobre 2015 08:32

                        @alinea

                        Pardon de me glisser dans votre commentaire.

                        Il y a dans les écrits ce que nous en lisons, il y a dans une conversation ce que nous en entendons.

                        Ce que vous avez écrit supra est ce que vous pensiez à ce moment là, ces pensées suivant leur prégnance sont fugitives ou pérennes, la pensée de notre identité se modifie au fil de notre vie mais bien que reposant uniquement sur des souvenirs comme toute pensée, est pratiquement ineffaçable.

                        La pensée de notre identité ... dans c’est quelques mots se trouve résumé ce à quoi nous nous accrochons (dé)formé à cela par notre éducation et par nos innombrables conditionnements qui ne font que renforcer cet état d’être.

                        Chaque individu avec ses pensées est unique mais le penser nous fait semblable à tous les membres de la communauté humaine.

                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 10:13

                        @alinea

                        Merci Alinéa pour ce témoignage tellement sincère !
                         
                        Vous savez certainement qu’il existe des personnes qui ne se donnent même pas le droit d’être elles-mêmes. Il en est plein d’autres qui ne se posent même pas la question.
                         
                        Entre les deux, on trouve tout ce qu’on voudra comme spécimen humains mais une chose est sûre : d’un extrême à l’autre, l’invariant reste bien celui d’une quête de toute puissance qui s’affirme différemment en fonction des succès rencontrés. Les personnes qui sont par exemple de tendance asociale et qui donnent l’impression de se désintéresser complètement d’avoir de l’emprise sur les autres sont simplement en train de construire leur puissance ailleurs : dans la collection de timbres, le modélisme, la connaissance etc. Chacun cherche son chat et en plein jour, ils sont tous différents.
                         
                        Le fait de lire beaucoup est simplement un mode d’acquisition d’une représentation du monde plus élaborée que celle que peut fournir la seule expérience directe. Ce faisant, le lecteur invétéré affirme son désir de contrôle, sa volonté de puissance sur le monde dans lequel il vit même si, au quotidien, il se met en retrait dudit monde. C’est bien pour ça que j’expliquais sur ce fil ou sur un autre, que le confort est l’expression bourgeoise de la volonté de puissance. Le confort c’est quand toutes les choses qui nous entourent sont exactement à la place ou nous les attendons. C’est pourquoi certains ont tant de mal à quitter leur petit confort. Et j’en fais partie smiley
                         
                        Bref, rassurez-vous, la langue reste fonctionnelle. C’est juste nos conceptions qui doivent s’ajuster.


                      • howahkan Hotah 10 octobre 2015 12:14

                        @alinea

                        salut Alinea...

                        oui, je saisis bien la spontanéité de cela...même « chose » ici ...
                         smiley


                      • philouie 10 octobre 2015 12:48

                        @alinea
                        Votre article a fait un clash quand vous posez comme fondamental, la volonté de puissance ! Jamais ressenti, connu, abordé ni même imaginé cela.
                         
                        Peut-être qu’il ne s’agit que d’une question de différence des sexes ?
                        En tout cas, on le voit clairement, ce sont les hommes, porteur du « phallus » qui sont attirés par les postes de pouvoir (un peu les femmes, mais un peu).
                        N’y-a-t-il pas relation de cause à effet ?


                      • Pomme de Reinette 10 octobre 2015 13:04

                        @philouie

                        Vous confondez le réel, l’imaginaire et le symbolique.
                        Les hommes sont porteurs d’un pénis, le phallus c’est tout autre chose !
                        - c’est une figuration de l’organe masculin en érection (représentation qui a différents sens dans l’imaginaire : pouvoir, fécondité, etc ...)
                        - c’est un concept qui a un sens très spécifique en psychanalyse et qui concerne les deux sexes.


                      • philouie 10 octobre 2015 13:15

                        @Pomme de Reinette
                        Sauf qu’il y a bien une différence entre les sexes concernant l’appétence au pouvoir.
                        donc, voila.


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 13:25

                        @Luc-Laurent Salvador
                        Toute puissance, si vous y tenez, sur moi-même peut-être, car, en ce qui concerne l’environnement, je ne peux rien de rien ! Il y a une différence entre se connaître soi-même, donc y passer sa vie ( en faisant tout autre chose !) et avoir une volonté de puissance ; aux test MBTI, je suis 86% adaptable et 86 intuitive ! cela réduit considérablement la volonté !!

                        Tout dépend de ce que vous mettez derrière ces mots ! Mais quand je vois les quêtes jamais satisfaites de reconnaissance, de maîtrise pour exorciser la peur, de gérer son monde, de « vouloir » tout, même ses enfants, et les vouloir comme ci ou comme ça,etc, là, je n’y suis pas !
                        Mais si la moindre décision, la moindre organisation de son travail, la moindre anticipation relèvent d’une volonté de puissance, je ne vois plus ce que ce concept peut bien vouloir dire !!
                        Je connais quelques personnes comme moi, qui sont dans l’adéquation à la nature, ni dominant ni dominé - pas forcément au sens politique, mais tout simplement humain- qui se contentent de vivre, en toute conscience, très impliqués dans le monde ( rarement autant que moi mais le sont quand même) !! et ne sont pas repliés sur eux-mêmes pour un sou.

                        Je vous l’ai déjà dit Luc-Laurent, vous avez un besoin fou de mettre en case ; c’est cela peut-être votre volonté de puissance ; mais je vous jure que le monde est plus riche et plus beau quand le mental nous fout la paix ! smiley


                      • Pomme de Reinette 10 octobre 2015 13:42

                        @philouie

                        l’appétence au pouvoir

                        Beaucoup trop vague, et beaucoup trop flou.
                        Il faudrait encore définir ce qu’est le pouvoir .... et l’appétence !
                        et puis « au » (pouvoir) a pas mal d’ambiguïté aussi !

                        En général on dit : « l’appétence pour le pouvoir », ou bien « l’appétence du pouvoir » ....  smiley


                      • philouie 10 octobre 2015 13:51

                        @Pomme de Reinette
                        « au » pouvoir : Il s’agit d’un pouvoir que l’on porte en soi et que l’on voudrait en quelque sorte actualiser et non un pouvoir extérieur que l’on voudrait acquérir. donc « au pouvoir »
                        Appétence, ça a bien sûr à voir avec l’appétit. donc le sevrage d’avec la mère. la castration.
                        c’est le refus de la castration symbolique qui donne l’appétence au pouvoir.


                      • Gollum Gollum 10 octobre 2015 13:56

                        @Alinéa et les autres

                        Je partage le point de vue d’Alinéa 

                        - d’une part sur les animaux avec lesquels je me suis toujours senti à égalité et en affection quelque soit l’animal…

                        - d’autre part sur la volonté de puissance qu’il faudrait scinder en volonté de puissance saine (maîtrise de sa vie, de son environnement) et malsaine, pathologique et qui caractérise souvent ceux qui sont en haut de l’échelle sociale.

                      • Pomme de Reinette 10 octobre 2015 13:58

                        @philouie

                        Lol .... quel salmigondis !
                        S’il s’agit de ce « pouvoir que chacun porte en soi », tout le monde est à la même enseigne sur ce plan, les hommes comme les femmes !
                        Pour le reste, c’est du n’importe quoi ... vous ne savez même pas de quoi vous parlez !


                      • cevennevive cevennevive 10 octobre 2015 14:05

                        @alinea, 

                        « mais je vous jure que le monde est plus riche et plus beau quand le mental nous fout la paix ! »

                        On ne peut plus vrai alinea !

                        Quelquefois, j’envie la placidité et la paix de la moule accrochée à son rocher... Heureusement, ce n’est que passager (comme en ce moment, j’espère !)

                        Et tu as raison, aucune envie de « puissance » sur quoi que ce soit, sauf sur soi-même pour arriver à se voiler les yeux sur le monde qui dérive en ce moment.

                        Bien à toi.


                      • COVADONGA722 COVADONGA722 10 octobre 2015 14:11

                        @philouie
                         bonjour , expliquez moi ça , si je vous comprend bien les femmes n’aimeraient pas le pouvoir ? 

                        ElleS ne se comporteraient pas aussi férocement que les hommes pour le prendre ou le garder ?

                      • philouie 10 octobre 2015 14:14

                        @Pomme de Reinette
                        Dans Esther c’est quand même l’homme qui porte le phallus :
                         
                        Lorsque le roi vit la reine Esther debout dans la cour, elle trouva grâce à ses yeux ; et le roi tendit à Esther le sceptre d’or qu’il tenait à la main. Esther s’approcha, et toucha le bout du sceptre.(esther 5:2)


                      • Gollum Gollum 10 octobre 2015 14:16

                        @cevennevive


                        Pareil. De plus en plus je me sens d’une passivité et d’une indolence finalement bienfaisante..

                        Je pense à Mme Guyon et son Quiétisme. Ou encore John Cowper Powys dont la philosophie consistait à s’autoriser de vivre comme un reptile sans souci du bien et du mal..

                      • philouie 10 octobre 2015 14:17

                        @COVADONGA722
                        oui, je pense que oui.
                        Il n’empêche qu’il puisse y avoir des femmes pires que les hommes (« mme Tatcher »), les femmes sont quand même, sur le plan de la quête du pouvoir, plus libres que nous.


                      • Pomme de Reinette 10 octobre 2015 14:23

                        @philouie

                        Non, justement. Dans cet exemple, le roi porte un insigne phallique (je rappelle = le « phallus » n’est pas quelque chose de concret), et la reine Esther, le touche également.


                      • egos 10 octobre 2015 14:40

                        @Luc-Laurent Salvador


                        « que le confort est l’expression - bourgeoise- de la volonté de puissance »

                        juste remarque qui renvoie à :

                        Le système des objets 
                        Jean Baudrillard


                        Des objets lisses, domestiques, asservis, signifiants, préfiguration d’un monde inaltérable, idéal

                        dont l’acquisition- possession ( il n’est pas superflu de questionner ds quels sens elle opère) justifie ts les aveuglements et excès.

                        La quête individuelle du divin cède invariablement à la beauté du Diable

                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 14:45

                        @alinea
                         
                        « si la moindre décision, la moindre organisation de son travail, la moindre anticipation relèvent d’une volonté de puissance, je ne vois plus ce que ce concept peut bien vouloir dire ! ! »

                        Le moindre être vivant est basé sur le doublet organisation cellulaire et acide nucléïque. Ces notions perdent-elles leur signification pour autant ? Bien au contraire, la charge de signification ne fait que s’accentuer. Idem pour le désir de contrôle, volonté de puissance, pulsion d’emprise, etc. de quelque manière que vous désignez cette idée, elle trouve à s’appliquer partout pour autant que vous vouliez bien lui accorder un instant d’attention. L’idée tout bête est que nous sommes un écosystème d’habitudes et que chaque habitude est une structure de contrôle qui vise à la reproduction et donc attend de vérifier ses attentes (sic) dans la perception des conséquences de son action (vous me suivez ?).
                         
                        C’est ça le contrôle : la reproduction du déjà-vu qu’on veut répéter (la réaction circulaire de Baldwin). Or, plus « ça » se reproduit, plus « ça » se renforce (« ça » pouvant être aussi bien l’habitude qu’une forme vivante). C’est ça la volonté de puissance. La même chose que le principe vital qui porte à la reproduction et qui fait la lutte de tous contre tous que l’on trouve dans les écosystèmes biotiques ou les écosystèmes d’habitudes. Le plus apte étant celui qui se reproduit davantage.
                         
                        Bref, encore une fois, même celui qui ne veut pas de contrôle ici (souvent parce qu’il aura vu pour lui la difficulté de la tâche) le cherchera là. Cf. mon précédent post. Tant qu’il y a de la vie, il y a du contrôle, il est partout ; Par contre, il est clair qu’on en a plus ou moins et qu’on en cherche plus ou moins en fonction de sa trajectoire biographique. Le fait de restreindre son espace vital n’est pas l’expression d’une non recherche de contrôle mais bel et bien une stratégie de contrôle.
                         
                        Ce qui peut prêter à l’équivoque, c’est que nous tendons à confiner la notion de toute puissance au rapport interindividuel quand l’un veut établir une emprise sur l’autre, comme par exemple, le bébé qui, en totale impéritie, n’a que le lien parental pour obtenir satisfaction. Mais ce serait une erreur de se cantonner à cette vision. Nous sommes des machines à contrôle, en quête constante de la satisfaction de nos attentes. Maintenant toute la question est de savoir quelles sont nos attentes. Et la toute la palette est possible. Donc vous y avez votre place, pas de souci.
                         
                        Je ne sais pas ce que vous a fait le mental pour que vous en fassiez un tel bouc émissaire. Le mental c’est vous. Il ne se réduit pas, loin s’en faut, à la cognition et à la pensée. C’est aussi les émotions, les désirs, la volonté... Je mets en effet dans des cases, et c’est en effet ma stratégie n°1 de contrôle. Mais je sais qu’il en est d’autre. Une infinité d’autres. Et j’en pratique bon nombre, comme vous. L’important étant, qu’au final, chacun puisse accueillir ce qui lui advient avec, comme disait Nietzsche, un grand OUI qui traduit le fait que ce qui vient correspond à ce que j’attendais, je peux donc l’accueillir et m’y abandonner, ... parce que j’ai le contrôle ! smiley


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 10 octobre 2015 14:48

                        @egos

                        Merci pour cette belle association/référence à laquelle j’étais resté étranger. Votre sinistre conclusion me paraît terriblement juste.


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 15:19

                        @Luc-Laurent Salvador
                        Si tout est question de vocabulaire - et c’est souvent le cas- il faut donc arrêter de communiquer par ce biais !! smiley
                        Le puissance pour moi, si elle est reconnue par les autres, fait le chef de troupeau, le guide, le protecteur ; sinon, pour les autres, vigilance et attention obligent, elle n’est que la volonté ( instinct conscientisé) de survie.
                        Alors, oui, le mental déplace le curseur de cette survie, jusqu’à très loin parfois dans la névrose !!
                        Je ne porte aucun jugement de valeur sur cette nécessité de maîtrise, mais elle est pathologique car elle n’est que l’avatar de cet instinct de survie.
                        Voilà pourquoi quand on a passé sa vie à éplucher, se débarrasser de ces couches inutiles, quand on arrive au plus simple, on ne peut plus parler de volonté de puissance !


                      • Gollum Gollum 10 octobre 2015 15:39

                        @Luc-Laurent Salvador


                        La même chose que le principe vital qui porte à la reproduction et qui fait la lutte de tous contre tous que l’on trouve dans les écosystèmes biotiques ou les écosystèmes d’habitudes. 

                        Sauf qu’il s’agit ici d’une vision darwinienne dont on sait qu’elle est relativement fausse les cas de coopération dans la nature étant tout aussi présents que les exemples de prédation..

                        On peut donc assurer la survie de son moi en coopérant et non en s’affrontant, en voilà une nouvelle qu’elle est bonne… smiley Et paradoxalement en abandonnant tout contrôle on peut obtenir la même chose qu’en cherchant le contrôle et même plus..


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 16:24

                        @Jean Keim
                        Vous êtes en ce moment autour de la « pensée » !
                        mais en ce qui concerne mon com plus haut, il ne s’agit pas de pensée ! juste d’essayer de mettre en cinq mots ce que je sais de moi ; je ne m’accroche à rien, pas d’idée préétablie, juste, a postériori tenter de communiquer sur des trucs qui dépassent de loin le langage.
                        Et puis, je ne dirais pas « identité » ; j’ai une carte pour cela qui résume tout.
                        Il y a longtemps que j’ai compris que ma part qui voulait faire des système et/ou mettre en cases, même si ces cases étaient évolutives, n’était qu’une volonté de me situer, donc me sécuriser dans le monde mais, par ailleurs, était très réductrice de tout ce qui bouillonnait en moi qui soupçonnait la richesse de la beauté du monde.
                        Mon travail a été de me défaire de ce mental que Luc-Laurent adore et de trouver sécurité,non pas dans le cadre de vie connu et minutieusement analysé, mais dans ma force intérieure.
                        Je dois avouer que rien n’est gagné, jamais, et que certains se sont donné le mot pour me détruire ; mais quand même, je sais que notre sécurité est une part belle de notre liberté, et elle ne tient que par notre force intérieure ! Ni rôle ou classe social, ni mariage pour la femme comme le disait mon papa(! !) ; rien qui puisse se décrire puisque - et je dis ainsi parce que je vis en zone tempérée avec des saisons marquées- aussi mouvant que les saisons avec tout ce qu’elles comportent d’étonnant ou de rassurant, de beauté, de confort ou d’inconfort, de lumières ou d’ombres, de retours sans répétition,etc. La beauté dans la sécurité : le printemps reviendra ! Mais l’hiver a ses grandeurs, il suffit d’être sain et d’avoir chaud...


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 16:27

                        @cevennevive
                        Curieux pour un gémeau de ne pas avoir choisi le papillon sur sa fleur !! smiley
                        Bien à toi cevennevive, avec ce bel automne


                      • cevennevive cevennevive 10 octobre 2015 16:55

                        @alinea

                        Oh là là alinea, je n’ai rien d’un papillon ! Mon ascendant sagittaire entretient en moi un feu intérieur où le pauvre « papillon » se brûlerait les ailes !

                        Je réfléchis trop, trop souvent et à tous propos... Je m’énerve de voir ce que la plupart des gens ne voient pas alors que l’évidence leur crève les yeux !

                        Et puis, je suis trop active pour vivre la vacuité de la chrysalide. Je n’aurais pas la patience d’attendre d’avoir des ailes pour m’évader. (Danielle avec deux « l » s’il vous plaît dis-je régulièrement à ceux qui me demandent mon prénom).

                        Mon animal préféré n’est pas le loup, mais le tigre du Bengale. La beauté et la puissance dans toute leur splendeur ! Puis le cheval, la force, l’intelligence, l’habileté, la patience et les yeux doux comme des caramels.

                        Luc-Laurent parle de « puissance ». Là est, pour moi, la vraie puissance. L’animal, l’insecte même, possèdent cette « puissance » de pouvoir parfois remettre en question la prépondérance de l’homme qui se croit le maître de la nature.

                        Devant cet article très sérieux, j’espère que notre petite aparté fera sourire certains.




                      • COVADONGA722 COVADONGA722 10 octobre 2015 17:57

                        @philouie
                         ben je ne crois pas philouie ; Que socialement elles aient été moins souvent en position de pouvoir possible, quoique .Mais regardez bien l’histoire du/des monde elles y ont dirigé de la même main de fer ,.L’histoire récente en est pleine de maîtresses et bourreaux en jupes .

                        Depuis les kapos féminins des camps de la mort depuis indhira Gandi , benazzir butho, golda
                         meir ,madame tatcher sans oublier l’afro-americaine condolizza rice envoyant impavidement le sous prolétariat us black et latino se faire découper en Irak.
                        Je l’ai déjà dis ailleurs dans la même situation de pouvoir la femelle homo sapiens fait preuve rigoureusement de la même Férocité que le mâle 


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 18:47

                        @cevennevive
                        Elle est là pour moi aussi, la puissance ; et je l’appelle « adéquation » !
                        C’est très sérieux ce que tu dis !
                        le papillon, c’était un petit clin d’oeil ! l’homme le présente toujours comme un moins que rien, qui ne fait pas de miel, qui est éphémère, mais au fond, n’est-ce pas ce que nous sommes tous ? Sans les couleurs, sans la légèreté, sans l’utilité de la pollinisation, sans la sagesse de l’humilité...
                        Le cheval est le complémentaire de l’homme, enfin un cavalier et sa monture en harmonie, c’est quelque chose !! le sagittaire ? smiley le centaure !!


                      • gaijin gaijin 10 octobre 2015 18:59

                        @COVADONGA722
                        en effet la femelle singe sapiens est tout autant en quête de puissance que le le male
                        ce qui nous leurre c’est que les modalité de son action ne sont pas les mêmes
                        la femelle mettra souvent quelqu’un d’autre en avant pour satisfaire sa propre ambition : un male ou une autre femelle ( dans les combats pour le pouvoir entre femelles d’un même groupe )
                        derrière beaucoup d’hommes de pouvoir il y à l’ambition d’une femme


                      • kalachnikov lermontov 10 octobre 2015 22:08

                        @ alinea

                        ’Mais si la moindre décision, la moindre organisation de son travail, la moindre anticipation relèvent d’une volonté de puissance, je ne vois plus ce que ce concept peut bien vouloir dire !!’

                        Le concept nietzchéen de Vdp n’a rien à voir avec la volonté/gré, bon vouloir ; il s’agit plutôt d’une sorte d’énergie, l’inconscient ou plutôt l’Inconnu (cf. Rimbaud) qui n’a rien de passif et anime l’être. L’élaboration de ce concept découle de Kant, la chose en soi, que Schopenhauer a appelé Volonté, puis Nietzsche Vdp.

                        Salvador m’amendera si je déconne là.


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 22:17

                        @lermontov
                        L’énergie qui anime l’être, c’est la libido, au sens jungien, c’est à dire pas seulement sexuelle ( comme la définissait cet obsédé de Freud ! smiley )
                        Une libido saine, donc, n’a rien à voir avec le désir de puissance ; la puissance, naturelle, est comme qui dirait un don.
                        En tout cas je mets là derrière tout ce qui pourrit notre monde d’humains, et le reste aussi d’ailleurs ; la perversion de la puissance quoi ; bon j’ai l’impression de radoter.
                        Ton pape a dit.. le fait est que je n’ai pas de pape !! smiley


                      • kalachnikov lermontov 10 octobre 2015 22:25

                        @ alinea

                        Je ne suis pas sûr qu’il faille entendre puissance au sens usuel ; plutôt qq ch comme vitalité [Nietzsche parle de grande Santé].

                        [Ce qui me fait penser qu’une fois, chez un bouquiniste, feuilletant du BHL [!], je tombai sur cette phrase : ’Ce que je n’ai jamais compris chez Nietzsche, c’est son vitalisme diffus3 [in ’Barbarie à viage humain’]]


                      • philouie 10 octobre 2015 22:41

                        @alinea
                        Vous dites que vous ne savez pas ce que c’est le désir de toute puissance.
                        En même temps vous nous avez dit votre position de victime.
                        Les deux choses vont bien ensemble.
                        Et donc alinéa, permet moi de te tutoyer, je ne te connais pas, mais je voudrais te dédier cette formule de Jünger qui dit en substance ceci : « les pauvres gens sont la voute qui soutient le monde »


                      • alinea alinea 10 octobre 2015 22:52

                        @philouie
                        Le désir de toute puissance, le désir de maîtrise, dans son acceptation ordinaire en psychologie, non, je ne le connais pas ; mais cela ne fait pas de moi une victime, ce qui a fait de moi une victime, c’est ma différence.
                        Pour outrer le trait, je dirais que je suis une sorcière, celle qu’on brûlait jadis. Mais les sorcières de jadis qu’on brûlait, n’était que des femmes libres, qui connaissaient les plantes et, surtout, la nature humaine.
                        Reich a écrit « le meurtre du christ », où il dit que le petit homme, tellement névrosé , veut tuer la vie, qui lui fait tant peur et dont il est jaloux.
                        Je maintiens que la volonté de puissance appartient au petit homme, l’homme libre, le sage, ignore totalement la volonté de puissance.


                      • kalachnikov lermontov 10 octobre 2015 23:00

                        @ alinea

                        Cela ne se peut car nul homme ne connait toute la vie et par conséquent ne peut la contrôler.

                        [J voyait en N un double et s’est beaucoup inspiré de lui.]


                      • philouie 10 octobre 2015 23:16

                        @alinea
                        Quand tu dis le petit homme, est ce que tu te considères dedans ?
                        On ne sait pas trop si tu parles en tant que femme ou en tant qu’être humain.


                      • Passante Passante 10 octobre 2015 23:35

                        @alinea


                        j’hésite à répondre alinea, car il s’agit d’un point où le désaccord est grand,
                        un point : as-tu idée de ton pouvoir ici même sur agoravox ?
                        bon, il est venu d’où, comment ?

                        quant au sage, pas de volonté de puissance ? 
                        oui, au résultat,
                        mais après quoi ? comment le poulain sauvage est-il devenu ce cheval si calme et maîtrisé ?
                        il a fallu le fou pour le dragon, 
                        et le dragon est puissance,
                        et le fou est celui qui veut - jusqu’à plus vouloir.

                        la sorcière n’existe pas, vieille version kamikaze, la sorcière est une position, 
                        une résultante, une équation de groupe où ça parle mal, 
                        autrement y’a pas la peste émotionnelle nécessaire à fabriquer une sorcière ; 
                        maintenant, sur l’autre versant, sachant la fabrique de la sorcière, 
                        en arriver à endosser le costume, en se clamant nul droit, 
                        ça se présente comme une lutte face au contraire : 
                        trop de droits, trop de puissance, je n’aurais pas l’indécence...

                        mais quelle indécence ?
                        où la justice ? dit nietzcshe, si c’est pas d’abord moi la justice ? 
                        qu’y a-t-il d’autre - pour moi comme pour l’autre - qu’y a-t-il d’autre que le sujet ?
                        et le sujet :
                        pas question de langage, un animal connait ses droits, 
                        le sujet ne se perd pas avec l’animal, 
                        y’a pas un axe qui va d’un côté vers l’animal et de l’autre vers le dieu, 
                        fou rire, connerie, si jamais le chemin vers le dieu passe par autre chose que l’animal, 

                        donc d’abord l’animal, et par là seulement au-delà de l’homme, 
                        car le fou était le dragon,
                        mais surtout sans sacrifier le sujet, sinon y’a mensonge, donc injustice, donc maladie, 
                        donc sorcières.

                      • alinea alinea 10 octobre 2015 23:52

                        @philouie
                        Non, je ne suis pas un petit homme ; mais homme ici, c’est humain, naturellement ! le petit homme est celui qui fuit la vie derrière sa cuirasse de névroses et de peurs ; celui qui s’invente un personnage, ou qui ferme tout, enfin la quasi totalité des occidentaux quoi !!!
                        je parle, je suis un humain femelle ; mais pas « en tant que »...
                        Nous sommes « un », indivisible, individu ; nous sommes pluriels, sexe corps sens mental intellect esprit....


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 00:11

                        @Passante
                        On n’est pas d’accord sur la sorcière ; la sorcière est un être libre, un être libre « n’a pas la peste émotionnelle ». je ne parle pas des sorcières de BD, pardon, de contes pour enfants !! « La » mal !! Je parle des mécréantes qui faisaient un doigt d’honneur à dieu, ou plutôt au pouvoir de l’Église, et à celles d’aujourd’hui qui font un doigt d’honneur au pouvoir, à la bien-pensance, à l’ordre artificiel,etc.
                        Quant à la volonté de puissance, nous ne devons pas parler de la même chose ; mais il y a antinomie totale entre « volonté » et « puissance » ; ainsi la puissance étant naturelle, elle peut se perdre et se retrouver, elle peut être immense ou juste à la taille de sa vie, et la volonté qui dépend de ce fameux mental qui fabrique nos névroses plus qu’il nous fait dépasser nos peurs et nous mêmes- on va dire l’adrénaline-, ne peuvent se rencontrer.
                        On est bien d’accord :
                        « 
                        pas question de langage, un animal connait ses droits, le sujet ne se perd pas avec l’animal, y’a pas un axe qui va d’un côté vers l’animal et de l’autre vers le dieu, fou rire, connerie, si jamais le chemin vers le dieu passe par autre chose que l’animal, »
                        Ai-je dit que je sacrifiais le sujet ? Et en quoi le sujet serait-il sujet au délire ( pardon au désir) de puissance ; peut-être y ajoutai-je « toute », d’où le malentendu qui s’éternise ?


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 00:15

                        @Passante
                        On ne peut qu’aspirer à être, donc puissant, pour survivre ; en tant qu’humain, on a à faire ; voilà le problème ; aspirer, pas vouloir.


                      • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 00:21

                        @alinea

                        Tu es bien d’accord que ce n’est pas aspirer au sens de désirer/vouloir ; mais être porté, poussé ?


                      • Passante Passante 11 octobre 2015 00:25

                        @alinea


                        bon sur la volonté de puissance le problème c’est que c’est une traduction,
                        la puissance se veut, la volonté se veut, voilà le coeur,
                        même contrôler cette volonté et en finir c’est y être fidèle
                        le sage sans volonté en a eu la volonté, il y repose dans sa volonté,
                        tout ici aussi pour nietzsche est ici à penser en fonction de la vie,
                        la vie est un point de vue...
                        celui des perspectives d’accroissement et de conservation,
                        valable à toute échelle du vivant,
                        ce point de vue est déjà volonté et volonté de puissance, voilà.

                        sur la question du sujet vous n’y insistez pas ici, mais c’est lisible ailleurs, 
                        vous sacrifiez volontiers la subjectivité, surtout lorsque l’argument animal est invoqué,
                        mais ici vous vous posez comme n’ayant pas droit, c’est... hors-sujet ?
                        quant au désir de toute-puissance du sujet, c’est une des sections du software, activable,
                        le sujet est toujours volonté de puissance, puisqu’il est déjà,
                        la question c’est qu’il l’assume, et le joue en transformation.

                      • alinea alinea 11 octobre 2015 00:57

                        @lermontov
                        absolument ! à condition d’être aussi d’accord sur la signification de puissance !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 01:11

                        @Passante
                        Je ne me pose pas comme n’ayant pas droit, je n’ai jamais été posée comme ayant droit ; prise de conscience et volonté.. de la puissance de l’ayant-droit !
                        je n’ai pas compris « vous sacrifiez la subjectivité » ; je pense au contraire que l’objectivité n’existe pas ou alors pour des choses concrètes ; il n’est pas subjectif de dire que Hollande est en train d’enfoncer la France dans des marigots. C’est juste le vocabulaire que l’on s’approprie et qui peut heurter ou louper son but.
                        Je pense que finalement si vous autres aviez employé « le vouloir » à la place de « volonté », je serais déjà en train de dormir car je n’aurais rien eu à dire !
                         smiley


                      • philouie 11 octobre 2015 01:32

                        @alinea
                        je parle, je suis un humain femelle ; mais pas « en tant que »...
                        Pourtant tu dis « je suis une sorcière ».
                        Tu crois qu’un homme peut être une sorcière ?


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 07:18

                        @alinea
                         
                        Le désir de toute puissance, le désir de maîtrise, dans son acceptation ordinaire en psychologie, non, je ne le connais pas
                         
                        Pourriez-vous envisager la possibilité que vous ne le (re)connaissiez pas ?
                         
                         ; mais cela ne fait pas de moi une victime,
                         
                        C’est clair !
                         
                        ce qui a fait de moi une victime, c’est ma différence.
                        Pour outrer le trait, je dirais que je suis une sorcière, celle qu’on brûlait jadis. Mais les sorcières de jadis qu’on brûlait, n’était que des femmes libres, qui connaissaient les plantes et, surtout, la nature humaine.
                         
                        Nous y voilà ! Merci Alinéa. Vous nous offrez là une parfaite illustration de ce que j’expliquais précédemment et que vous avez refusé d’entendre : le fait que chacun construit pour son propre compte une emprise sur le monde qui lui donne satisfaction serait-ce dans la distance la plus grande qui soit au reste du genre humain. La sorcière, en effet, peut être vue comme une femme libre en ce sens qu’elle affirme sa volonté (d’emprise) et son refus de la soumission en ne se conformant pas aux normes du groupe et qui construit une telle connaissance de la nature et des humains (du monde quoi) qu’elle peut «  »« logiquement »«  » être crainte pour... ses pouvoirs !!! « Connaître c’est pouvoir » disait le philosophe anglais Francis Bacon. Si votre position peut être assimilée à celle d’une sorcière c’est que vous vous êtes construit une (votre) connaissance (de la nature et des hommes) et une (votre) emprise sur le monde (nature & hommes) plutôt à la marge du zoo humain.
                        Celui-ci, avec la bêtise propre aux groupes, cad, à la pensée grégaire, vous a jeté la pierre. Rien de surprenant. Vous lui échappez, il cherche à reprendre le contrôle. C’est une histoire vieille comme le monde et qui vérifie constamment le fait que chacun, pour son propre compte, cherche son pouvoir, son emprise sur son monde, celui qu’il a choisi parce qu’il maximise justement le sentiment de pouvoir.
                         
                        Certains ont ce sentiment quand plus aucun humain n’est à l’entour. S’ils pensent ne pas être dans la volonté de puissance parce qu’il n’y a plus d’autre sur lequel exercer une emprise, c’est une erreur, une cécité liée à un besoin de se distancier (encore et toujours) de la vulgarité des volontés de puissances infantiles et crasses qui s’affichent de manière obscène à tous les niveaux de la société.
                        Loin d’être étranger à la volonté de puissance le sage la maximise dans la posture distanciée qu’il adopte exactement comme il est sage de se tenir à distance des tourbillons dans les rivières ou dans la mer parce qu’ils pourraient nous faire perdre le contrôle de notre trajectoire et nous mettre en danger. L’emprise sur le monde, de quelque manière qu’elle tente de s’affirmer est avant tout l’expression de notre besoin de sécurité, de stabilité.
                         
                        Reich a écrit « le meurtre du christ », où il dit que le petit homme, tellement névrosé , veut tuer la vie, qui lui fait tant peur et dont il est jaloux.
                         
                        Oui, le petit homme a peur et veut tout contrôler pour pouvoir, enfin, dire OUI à ce monde. C’est une stratégie pathologique (hormis pour bébé) car elle passe par une emprise sur l’autre.
                         
                        Je maintiens que la volonté de puissance appartient au petit homme, l’homme libre, le sage, ignore totalement la volonté de puissance.
                         
                        Encore une fois, là est l’erreur. Le sage dit tranquillement OUI au monde parce qu’il est toujours déjà en sécurité. Il ne craint rien. Comme Epictète, on peut le tuer, mai on ne peut lui nuire. Il a construit un sentiment de contrôle qui embrasse le monde entier. Et, singulièrement, c’est ce que nous faisons tous sans effort aucun lorsque notre attention étant entièrement dédiée à l’être avec lequel nous nous accouplons (de sorte qu’il/elle en vient à incarner notre monde), nous sommes capable de lui dire un grand OUI marqué par l’abandon et la conscience océanique qui caractérisent la « petit mort » (de l’égo) qu’est l’orgasme.
                         
                        Bref, la recherche du contrôle, la volonté de puissance est partout, cad, aussi bien dans la voie folle de la maîtrise des autres que dans la voie non moins folle mais autrement porteuse d’espoir qu’est la maîtrise de soi qui va jusqu’à(u) (l’aban)don de soi. L’une et l’autre permettent de déclarer un OUI au monde qui traduit la correspondance entre nos attentes et la réalité. L’énorme différence entre le tyran et le sage étant que le premier ne dit OUI que dans les instants de triomphe (et encore, la peur de l’insurrection et du complot est toujours là) alors que le second dit OUI tout le temps à tout. L’un et l’autre ont des stratégies de recherche de contrôle mais on voit bien laquelle est la plus efficace. Seul le sage jouit de l’équanimité de celui qui est réellement en contrôle, celui dont le pouvoir sur le monde est inattaquable puisqu’il est adossé à une connaissance du monde qui, lui donnant pouvoir sur ce monde, lui permet de s’y abandonner complètement.
                         
                        Il pourrait sembler intéressant de distinguer entre ces deux formes de pouvoir (le pouvoir anxieux du tyran ou du bébé et le pouvoir serein du sage) mais ce serait une grave erreur car cela ferait perdre de vue leur unité fondamentale liée à notre nature d’être en constante quête de contrôle ou d’emprise sur notre monde.


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 07:28

                        @alinea

                        "On ne peut qu’aspirer à être, donc puissant, pour survivre ; en tant qu’humain, on a à faire ; voilà le problème ; aspirer, pas vouloir."
                        Euh, désolé, mais je me demande si, quand on commence à jouer avec les nuances comme ça, on ne serait pas en train de faire de la (mauvaise) philosophie et, jusqu’à une certain point, profession de (mauvaise) foi...


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 07:32

                        @cevennevive

                        « Devant cet article très sérieux, j’espère que notre petite aparté fera sourire certains. »
                         
                        Oui, mais sourire de plaisir. Le sérieux appelle ce qui ne l’est pas, comme le sucre appelle le sel (trop peu de pâtissiers amateurs le savent !)


                      • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 08:59

                        @ alinea

                        « absolument ! à condition d’être aussi d’accord sur la signification de puissance ! » : mais justement, comme l’entendt Passante, Nietzsche a employé ce mot dans ce sens particulier et pas dans celui étroit usuel. De là vient, par exemple, le malentendu sur lui concernant des formules comme ’les fort/les faibles’, etc, où on essaie de le faire passer pour un toqué ou un nazillon avant l’heure.

                        Et il n’est pas difficile de comprendre que cette chose qui nous anime (ce que j’appelle à part moi ’énergie’) nous excède et que toute créature en est le jouet (nous sommes animés). Dans cette optique, le pseudo sage qui revendique connaître la vie et la maîtriser/contrôler (ses pulsions, par exemple) est un plaisantin car c’est rigoureusement impossible. En fait, dans un processus plastique d’adaptation, la Vdp va surgir ailleurs, et autrement. Nietzsche parle de la Volonté de vérité comme une intellectualisation de la Vdp (une sublimation en fait) et il considère que cette Vdv est le plus haut degré de la Vdp ; par là, il ne veut pas dire qu’elle est la mieux, etc, mais la plus aboutie, étendue.

                        Et c’est vrai, n’y a-t’il pas qq ch d’ambitieux et d’orgueilleux (sans jugement dépréciatif, par rapport au commun) à ce que des types comme Hum ou autres s’efforce de réduire le monde à une grille de lecture bonne pour tous. ’J’ai vaincu le monde.’
                        Et évidemment, comme Nietzsche l’a relevé, ces philosophes disent tous oeuvrer pour l’humanité, la Vérité, le progrès’, etc. Ce qui de fait est le grand Mensonge. (je rappelle qu’il n’y a là aucun jugement de valeur, sur Hum, ou quelque chose ; il s’agit d’un regard sur le phénomène vie. La vie qui se joue, en fait, avec tous les sens que ce terme ’jouer’ implique.)


                      • gaijin gaijin 11 octobre 2015 09:08

                        @Gollum @ alinéa
                        je partage
                        la volonté de puissance existe mais elle n’est qu’un phénomène superficiel dans l’être.
                        une déformation pathologique de la quête fondamentale d’unité : je vais rendre le monde semblable a Moi pour me sentir un avec lui

                        « 
                        Et paradoxalement en abandonnant tout contrôle on peut obtenir la même chose qu’en cherchant le contrôle et même plus.. »
                        frère gollum c’est ce qu’on appelle un vainqueur de courant smiley


                      • gaijin gaijin 11 octobre 2015 09:16

                        @Luc-Laurent Salvador
                        " Le sage dit tranquillement OUI au monde parce qu’il est toujours déjà en sécurité. Il ne craint rien. Comme Epictète, on peut le tuer, mai on ne peut lui nuire. Il a construit un sentiment de contrôle qui embrasse le monde entier. "
                        sans vouloir faire de la psy a deux balles vous auriez pas du mal a lacher prise ?
                        vous faites fausse route le sage : ( epictète je sais pas, bien sur ) a renoncé au controle, au pouvoir il ne nage plus il flotte ......et c’est possible parce qu’il n’ entretient plus l’illusion de son existence en tant que moi séparé du reste ......qui donc controlerait ?


                      • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 09:39

                        @ gaijin

                        « la volonté de puissance existe mais elle n’est qu’un phénomène superficiel dans l’être.
                        une déformation pathologique* de la quête fondamentale d’unité » :
                        il semble inévitable qu’au bout d’un moment le sage trouve la vie décidément mal faite et qu’il engendre l’idée de vouloir la refaire/améliorer selon lui. Quand on a déterminé la maladie, bientôt vient le remède ou comme le dit Artaud ’s’il n’y avait pas eu de médecins, il n’y aurait pas eu de malades’.
                        S’il y a un sage quelque part, il demeure inconnu car silencieux ; mais comme on le notera, ceux qui se disent ou que l’on dit sages sont toujours connus et ont des adeptes.

                        [*’Il n’y a pas de phénomènes moraux ; il n’y a que des jugements moraux’.]


                      • gaijin gaijin 11 octobre 2015 11:25

                        @lermontov
                        " il semble inévitable qu’au bout d’un moment le sage trouve la vie décidément mal faite et qu’il engendre l’idée de vouloir la refaire/améliorer selon lui."
                        tout le monde a cette tentation a un moment donné c’est ainsi que le révolutionnaire devient dictateur, que l’on déclenche des guerres pour défendre la paix et que l’on tue des gens pour sauver leur âme .......
                        ceux qui se disent sages sont des imposteurs et ceux que l’on dit sages sont des idiots ( a moins qu’ils soient morts bien entendu )
                        la seule sagesse est de tenter d’ être soi même ce que l’on voudrait que le monde soit


                      • Gollum Gollum 11 octobre 2015 11:59

                        @Luc-Laurent Salvador

                        Bon je viens d’arriver, j’ai lu le fil à la va-vite…

                        Je me permet de réagir à ça, je reviendrai pour le reste plus tard : 

                        Bref, la recherche du contrôle, la volonté de puissance est partout, cad, aussi bien dans la voie folle de la maîtrise des autres que dans la voie non moins folle mais autrement porteuse d’espoir qu’est la maîtrise de soi qui va jusqu’à(u) (l’aban)don de soi.
                         
                        Et je réponds non ! La recherche du contrôle et de la puissance n’est pas partout.

                        Vous raisonnez de façon linéaire comme un occidental. Ce qui vous fait dire des contre-vérités.

                        Ce n’est pas parce que le sage (taoïste surtout, puisque ce serait celui-ci qui illustre le mieux ce que je vais dire) obtient une quiétude qu’il contrôle quoique ce soit… et encore moins de la puissance. Par contre, étant en harmonie avec le Tao, il obtient, mais sans le chercher, ce que les hommes de puissance voudraient avoir..

                        C’est le principe de l’Innocence qui obtient ce que celle-ci ne désire pas. Arthur enfant obtient la souveraineté en sortant Excalibur de son socle, parce qu’il a été désigné par le Ciel pour cela. Lui n’est pas dans la puissance mais l’obtient. Les autres guerriers, qui se sont éreintés à sortir Excalibur du socle magique, sans y arriver, étaient dans une logique de puissance. Raison de leur échec.

                        C’est la phrase du Christ. Cherchez le Royaume de Dieu et vous obtiendrez le reste par surcroît. Gratuitement. Sans esprit de puissance.

                        Franchement, vous devriez vous intéresser un peu plus à cette logique paradoxale, et non linéaire, qu’est la logique taoïste..

                      • bakerstreet bakerstreet 11 octobre 2015 12:57

                        @Luc-Laurent Salvador

                        Reich nous offre à la fois une image du sage et du tyran. Cohérent au départ, et ami de Freud, il commença insidieusement à déraper, entre mégalomanie, et persécution. Ses théories sur « l’orgone », sont assez fumeuses, et plus l’homme prend de l’age, plus il devient suffisant et paranoïaque. « Le petit homme », oui je me souviens de cet épithète mesquin qu’il employait pour qualifier ceux, ces misérables bonhommes, qui osaient faire perdre leur temps, et mettre des bâtons dans les roues, en contestant les travaux, d’une sommité comme lui....Ses travaux expérimentaux, manipulant le radium, débouchèrent souvent sur des catastrophes. Il prétendit guérir le cancer, faire pleuvoir, et s’enfonça de plus en plus dans la folie, se prétendant persécuté par « les fascites rouges ».... La volonté de puissance est omniprésente chez lui, et une fois de plus on vérifie dans son histoire, que toutes nos préoccupations sur les autres ne sont que nos propres projections. Mais ça, même pas besoin d’avoir lu Shakespeare pour le savoir. 
                        Vous avez parlé justement de Wells, grand prophète des sciences, et pourvu d’une certaine poésie, et d’un humour certain, ( comme Shakespeare) que Reich n’avaient pas. Voilà la clé de son problème. Le manque d’humour est une infirmité totale. Il vous coupe du commun et de cette capacité sacrée à faire corps avec le groupe. S’il avait eu un peu d’humour, A la place du petit homme il aurait vu peut être un clown, ou une face de lune, comme Einstein l’a vu, en tirant la langue à la face du monde
                        Parmi les grands esprits, ne pas oublier Huxley qu’on réduit souvent au meilleur des mondes. Dans contrepoint, il nous parle de l’écologie, comme le souci futur du monde. En fait même Conan Doyle eut cette intuition dans « le jour où la terre hurlera »...Le catastrophisme, si on peut l’appeler ainsi, ne date pas d’hier. Lisez donc « le magazine littéraire » de juillet août, si vous le trouvez. Ils ont fait un numéro spécial, très intéressant. Bien sûr, sinon, pour revenir au jour de clarté laïque, on ne peut que penser qu’au culte de la raison et l’être suprême, qui donna lieur à de nombreuses manifestations, en 1794

                      • alinea alinea 11 octobre 2015 12:58

                        @Luc-Laurent Salvador
                        Je suis bien d’accord avec tout ça !
                        La seule chose qui m’énerve, c’est :à quoi cela sert-il d’exposer un concept qui englobe tout ?
                        L’humain passe son temps à se regarder le nombril- et j’essaie de me défaire de cette tare-, mais ce qui m’intéresse quand j’essaie de me comprendre dans le monde, ce sont bien les reliefs en opposition aux plaines, les ombres et quelle lumière,etc.
                        Tout être possède la volonté de puissance.. et alors, ça nous donne quoi ?
                        La compréhension est totale, immédiate, c’est une fulgurance, et on passe sa vie à essayer de mettre tout ça en mots, on passe donc sa vie à se chipoter sur des mots. Mettre Paris en bouteille, en quelque sorte !
                        C’est évidemment la limite des échanges et communications sur ce site. Là où j’aime ça, c’est que parfois, cela affine la pensée et son expression, la « case ». Moi aussi j’ai un mental, ou un cerveau gauche et même si je l’oublie souvent, ma quête est de le laisser tomber au profit de tout le reste.
                        Donc, question vocabulaire, dire que le sage a un contrôle plus efficace que le tyran ne me convient pas ; le tyran cherche le contrôle, s’isole donc, et finira par chuter. Mais le sage se défait de ce contrôle trop « matérialiste » et s’abandonne ; lui reste sa puissance intérieure, « La Force » arcane onze des tarots, qui, par adaptabilité, lui fera faire face à tout ce qu’il advient. Mais il ne cherche pas à influencer le cours des choses, il ne veut rien !
                        Alors, si vous appelez cela « volonté de puissance » ou « contrôle », je ne peux que m’incliner, cependant, je ne crois pas pouvoir un jour m’approprier ces termes ; juste parce que pour moi, ils ne servent à rien !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 13:01

                        @Luc-Laurent Salvador
                        Vous pensez ce que vous voulez, pour moi ce n’est pas une nuance, mais c’est sans doute quelque chose de très personnel dont je ne possède pas le premier mot pour m’en justifier !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 13:03

                        @lermontov
                        En phase avec ça !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 13:20

                        Gollum et gaijin,
                        Je suis aux anges quand vous arrivez ! je m’empêtre dans les mots en essayant de m’adapter aux autres ! Je sens des affinités de fond que j’attribue, peut-être à tort, au fait que nous appartenons toute trois à la frange la plus basse, en pourcentage, de la population !!
                        J’avais écrit il y a longtemps, sous un article de je ne sais plus qui ( c’était au temps où il y avait « easy »), que l’occidental essaie de faire rentrer le monde dans son âme tandis que l’oriental ouvre son âme au monde.C’est à ce point, que je ne peux adopter la volonté de puissance telle qu’exposée ici !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 13:30

                        @bakerstreet
                        Reich n’était pas dans un confort suffisant pour voir le monde avec assez de dérision pour employer l’humour.
                        Dans « psychologie de masse du fascismes », dans « le Meurtre du Christ », dans « la fonction de l’orgasme »,etc, il dit des choses inédites et fondamentales.
                        Oui, il est devenu parano, mais pas seulement comme vous le dites ; en voyant des hélicoptères survoler son « territoire », il pensait qu’on venait pour le protéger !
                        Son génie esttout entier dans sa perception et sa compréhension du monde, de son époque, et sa folie des grandeurs a été, sûrement, de vouloir y faire quelque chose. Cela n’ôte en rien son apport incomparable et jamais égalé ; sa vision politique, à vif, ne lui permettait pas de voir des clowns là où il y avait des malades qui perpétuaient l’horreur du monde !
                        Étant communiste, je n’ai jamais entendu parler de sa crainte des « fascistes rouges ». Mais c’est peut-être ma mémoire qui faillit...


                      • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 13:43

                        @ gaijin

                        « la seule sagesse est de tenter d’ être soi même ce que l’on voudrait que le monde soit ». En quel honneur, ai-je envie de dire. Le monde est justement peuplé de personnes qui ont pour idée fixe d’améliorer le monde et ne manque pas d’idées à ce propos.

                        La vraie sagesse, c’est d’être moi-même et d’incarner celui qu’on est de façon passionnelle et inconditionnelle (amor fati).

                        Les gens qui ont un avis sur le monde et veulent l’améliorer, toujours sous des prétextes trompeurs, me font penser à des gens qui modifieraient selon leur bon plaisir un roman écrit par d’autres, en éduculcorant, effaçant, re écrivant en dépit de tout bon sens. Et le beau roman n’est plus qu’inepte, bancal. Que serait le lion sans la gazelle et vice versa ? Les deux ont leur nécesité et c’est leur présence commune qui fait l’harmonie.

                        ’Ce fût longtemps un mystère pour moi que de comprendre pourquoi la nature en son orbe vous tolère’. [Hölderlin ; Empédocle s’adressant à me souvient plus de son nom, un pseudo méchant]


                      • Passante Passante 11 octobre 2015 13:51

                        @alinea


                        c’est plus compliqué que ça, reich et tausk vont tous les deux toucher à quelque chose que jung va presque réussir à couvrir vu sa culture, immense, 
                        et qui concerne les deux refoulés de freud, 
                        le premier sur moïse, le deuxième sur héraclite, 
                        tausk se suicide, mais il écrit sur la machine à influencer, de qui parlait-il ?..
                        reich est réellement mis à mort. 
                        si on veut aller plus loin il faut se taire, c’est tout.
                        ce qu’il découvre et essaie de théoriser est dangereux à distribuer ou éclairer, 
                        bien que très réel, il a réussi à faire le lien entre science moderne et savoirs anciens, 
                        mais heureusement il a pas pu théoriser comment et pourquoi il a réussi 
                        autrement qu’en paranoïa, il a tenu à ce point aveugle final en signature,
                        sur un enregistrement de youtube, on l’entend, un cauchemar.

                      • alinea alinea 11 octobre 2015 13:56

                        @philouie
                        Le problème avec les petites cases qui limitent nos réponses, c’est qu’elle rendent celles-ci partielles !
                        Non, je ne suis pas une sorcière ; mais je prends cette image comme raccourci !
                        Un homme, un mâle, ne peut pas être une sorcière, car la puissance féminine n’est pas la même que la puissance masculine ; elles sont complémentaires, ça tombe bien, non ?
                        Philouie, si vous êtes ouvert et curieux des femmes, je ne parle pas des femmes papier glacé, je vous conseille la lecture du livre de Clarissa Pinkola Estes : « Femmes qui courent avec les loups »
                        Histoire et Mythes de l’archétype de la Femme sauvage.


                      • bakerstreet bakerstreet 11 octobre 2015 13:57

                        @alinea
                        C’est un homme de son temps, comme Freud, qui voit le sexe partout, oubliant que c’est le problème du puritanisme, relié sans doute avec d’autres contraintes, liées à l’époque industrielle et aux canons furieux de l’hygiène et de la modernité. Beaucoup ont pensé qu’en libérant la sexualité, l’homme deviendrait transcendant. Mais c’est comme prendre l’échelle du meunier pour monter sur la lune. Ce type a fait un raffut immense et on ne l’a pas oublié, c’est sûr, en raison de son énergie et de sa capacité de pourfendeur, mais il s’inscrit simplement dans un mouvement de pensée qui part de la découverte de l’inconscient, continent d’autant plus immense qu’il est cloisonné à l’époque par les limites du devoir, de la patrie, de la famille, de tout un code sociaux, s’en parler de la religion. 

                        Sans doute on ne peut nier que sa frénésie d’hypothèses et d’intuitions n’ai pas donné lieu à des travaux qui furent pas la suite intéressants, dans les années 70 80 !. Pas toujours heureux. C’est drôle comment on pense toujours avec son temps, même et surtout quand on se croit libre.La sexualité débridée, version pédophilie en étant une extrème dérive. Sinon, c’est sûr, l’homme s’enfonça dans la folie, indiscutablement. Remarquons là que quelque chose de très banal. Si vous déconnez, tout comme moi, on se retrouvera vite fait aux urgences. Pour un homme tel que Reich, il y aura par contre, comme pour les empereurs, des larbins et des profiteurs comme d’ailleurs chez la Betancourt, pour flatter. Ce qui revient à faire de vous un homme encore plus fou, car sans les limites de la raison des autres, seul support sur lequel on peut encore compter. Mais c’est sans doute, comme aurait dit Reich, une refléxion de « petit homme », et les autres auraient applaudi, comme quand l’adolph montait en tribune. Les époques ont toujours exigé leur tribuns, les chefs qui voient au dessus du commun

                      • alinea alinea 11 octobre 2015 14:05

                        @Passante
                        Pouvait-il, à la fin, être autre chose qu’un fou ?
                        Je ne connais pas Tausk, et, bien après ma lecture de Reich, j’ai lu Jung. Et là, oui !!!
                        Ça donne des frissons de bonheur que ces gens-là aient existé !! ( c’est une petite provoc, comme qui dirait des bâtons pour me faire battre ; mais à cet endroit !! je ne crains rien, alors j’use de ma volonté de puissance ! smiley )


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 14:16

                        @bakerstreet
                        Bien d’accord avec les larbins, disons des gens plus ou moins sincères qui sont subjugués par une intelligence si forte et vive, embarqués par tant d’énergie. mais sincères, mais j’ai lu pas mal de trucs sur sa vie aux US, et je n’y ai pas décelé d’école, mais bien une équipe, dont il était le chef, c’est incontestable. Rien n’aurait pu le remettre en question de toutes façons, il n’était pas dans le doute ou la recherche « ailleurs », il était dans l’énergie de trouver !
                         Reich était tout entier dans l’avenir, confiant en son génie créateur ; Jung au contraire était dans l’ailleurs, le passé, les mythes, et a engrangé une culture hallucinante de laquelle il tirait, et/ou à laquelle il adaptait son génie.( tout ça c’est vite dit, mais je ne le crois pas faux)
                        Je crois que vous vous trompez sur le « petit homme » ; certes Reich n’a pas eu de quotidien où perdre son temps avec lui, mais il était médecin, et il en a soignés ; donc je ne vois pas chez lui, nulle part d’ailleurs, de morale, de jugement ou de condescendance.


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 14:27

                        @alinea
                         
                        Quand reconnaîtrez vous que aspirez, que vous voulez, que aimez le pouvoir que donne la connaissance ? Vous lisez Jung et vous avez le frisson. C’est un exemple parfait. Exactement l’effet d’un accroissement de sa puissance.
                         
                         Quand on sent le pouvoir croître en soi, on a le frisson. C’est un effet physiologique associé à l’accroissement de l’énergie mobilisée (et qui normalement, en raison de notre lointain passé de primates, prépare au combat).
                         
                        Ce sentiment délectable nous l’avons chaque fois que constatons que nous avons accédé à un nouveau stade de puissance, que ce soit par une connaissance savante, un secret dans les affaires humaines qui augmente notre emprise ou une pratique experte que nous avons réussi à acquérir et qui nous donne une réussite longtemps désirée. Tout ça c’est de la volonté de puissance qui s’actualise.
                         
                        A quoi ça sert de savoir ça ?
                         
                        Je ne suis pas sûr que ce soit la question à poser car vous connaissez la réponse. D’ailleurs, quand vous pensez rencontrer la connaissance, ça vous donne des frissons (comme à nous tous d’ailleurs).
                         
                        Non, la question serait plutôt de savoir pourquoi reconnaître l’universalité du phénomène de pulsion d’emprise, volonté de puissance ou désir de contrôle ne vous intéresse pas plus que ça ?
                         
                        La réponse pourrait être qu’y accorder crédit vous obligerait à déconstruire une partie de vos connaissances passées. Et qui aime renoncer à ses certittudes ? C’est une perte sèche de pouvoir et vu notre tendance fondamentale, c’est un exercice difficile car contrariant.


                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 14:30

                        @Alinéa

                        Erratum : il faut lire « Quand reconnaîtrez vous que VOUS aspirez, que vous voulez, que VOUS aimez »


                      • Jean Keim Jean Keim 11 octobre 2015 15:17

                        @alinea

                        Mais de quoi voudriez-vous qu’il soit question d’autre ?

                        Le très bon article de LLS tourne lui aussi autour du pot de la pensée.

                        Quand vous tentez de vous faire comprendre et de faire sentir votre différence en 5 mots, quand vous évoquez votre travail pour vous défaire de votre mental, quand vous jouez avec le mot identité, tout cela est la manifestation de la pensée, la pensée c’est du temps « il y a longtemps que j’ai compris ... ».

                        La pensée ne peut pas s’exprimer en dehors d’un contenu, elle ne peut faire un mouvement que dans un espace connu, reconnu, balisé, répertorié, c’est inhérent à sa nature, c’est un processus, il n’y a pas de différence entre le mental, la pensée, la conscience, simplement des vocable aux sens obscures venant de sources probablement différentes et des disciplines autres comme la psychanalyse en ont introduit d’autres encore comme le moi, le sur moi ou la religion avec l’âme, l’atman etc..
                        Vouloir se défaire de son mental est encore un développement de la pensée, le résultat ne sera pas autre chose que du mental autre ou modifié.

                        Faites-vous toujours une différence entre le mental et la pensée ?



                      • alinea alinea 11 octobre 2015 15:19

                        @Luc-Laurent Salvador
                        Pour moi, la puissance agit avec l’autre, et quelle que soit la satisfaction de cette puissance, je veux dire même si elle n’est pas dictatoriale ou pouvoir sur l’autre, forcément elle implique l’autre.
                        Je ne vois personne autour de moi qui sache que je sais ( ceci dit pour la facilité de la phrase mais sans illusion sur mon savoir !), aussi, la jouissance que je trouve à lire chez des maîtres reconnus, ce que je pressentais, ce que je savais déjà sans jamais en avoir pu parler, est juste de l’autosatisfaction ; j’y prête une dimension au dessus du sens usuel, mais peut-être à tort ! C’est pour cela que je l’appelle « autorisation ».
                        Au niveau de ce que l’on discute en ce moment, je ne fréquente que des gens largement supérieurs à moi, aussi, je questionne, je poil-de-cute, mais juste pour approfondir.
                        Je n’ai que des gens supérieurs à moi comme amis, dans un domaine ou un autre, donc, je vous jure bien que le frisson n’’est pas de puissance !
                        Cela ne fait pas si longtemps que je me suis rendue compte que oui, pas mal de personnes, enfin je ne sais comment dire, je les avais semées, à force de croire tout le monde supérieur et satisfaire mon appétit de comprendre, je constatais l’ignorance avérée de beaucoup ; et j’étais, je suis très mal à l’aise. Disons que ma connaissance, toute relative, ne me donne aucune emprise ; du reste je ne la souhaite pas, mais elle ne m’échoit pas ! Et si elle m’échoit, j’ai un horrible sentiment d’usurpation !!


                      • Gollum Gollum 11 octobre 2015 15:23

                        @Luc-Laurent Salvador

                        Quand reconnaîtrez vous que aspirez, que vous voulez, que aimez le pouvoir que donne la connaissance ? Vous lisez Jung et vous avez le frisson. C’est un exemple parfait. Exactement l’effet d’un accroissement de sa puissance.

                        Mais qu’est-ce qui vous autorise à déduire du frisson d’Alinéa à la lecture de Jung que ce frisson est dû au pouvoir que donne la connaissance ?

                        On peut avoir des frissons pour d’autres raisons que la puissance

                        Quand je bois un bon vin j’ai des frissons et cela n’a rien à voir avec la puissance

                        On peut avoir des frissons à la vue d’un beau paysage. Nulle puissance là-dedans. Mais communion plutôt.

                        Et si ça se trouve c’est exactement comme cela qu’Alinéa a perçu Jung : comme un beau paysage avec lequel elle se sentait en affinité...

                      • alinea alinea 11 octobre 2015 15:34

                        @Jean Keim
                        La pensée appartient au mental, je veux dire au cerveau raisonnant ; il y a les pensées du coeur aussi ; mais je pense que, dans cette acceptation, il n’y a pas que la pensée.
                        Mais c’est comme la volonté de puissance, si vous me dîtes que pour vous il n’y a que la pensée, quoique je vous dise sera issu de la pensée !
                        J’ai vraiment l’impression que cela n’a pas beaucoup d’importance.
                        J’ai envie de dire que la pensée est la verbalisation, faite ou à faire, d’une prise de conscience ; or les prises de conscience viennent surtout de nos sens, enfin, à l’instant et sans y avoir réfléchi plus avant, c’est ce qui me vient ! elles viennent de l’irrationnel que l’on a envie de ranger, d’un inconscient qui se révèle, avec toutes les marges d’erreur possibles et que l’on voudrait pouvoir intégrer ; la pensée, au fond est la phase intermédiaire entre le vaste monde, intérieur, extérieur, et la verbalisation de ce qu’on en capte. Car la pensée a besoin de son expression pour exister, elle a besoin du langage, et le langage est l’invention de l’homme ; or l’homme est capable de percevoir ce qui est hors lui ( on dit divin, on dit nature, on dit ce qu’on veut) et il ne peut le partager qu’en passant par les chicanes humaines. La pensée serait encore une abstraction, entre le « hors » et le « dans », et pour faire le voyage, le langage !


                      • alinea alinea 11 octobre 2015 15:41

                        @Gollum
                        La communion, une rencontre, je n’y vois pas de puissance mais si l’on décrète que le plaisir, l’harmonie, l’aise soudain donnée par un rempart qui tombe, c’est de la puissance... que dire ?


                      • bakerstreet bakerstreet 11 octobre 2015 15:52

                        @alinea

                        Pour avoir travaillé dans le domaine médical, je sais que malheureusement, un titre de médecin n’empêche pas de sombrer dans la mégalomanie, bien au contraire. D’autant plus que les malades et les névrosés sont sous dépendance psychologique, comme sous l’autorité d’un père, et encouragent la fatuité. Le docteur Mabuse n’est pas qu’un mythe. Je n’ai pas replongé aux sources d’une certaine aversion que j’ai pour Reich, et bien sûr elle est partisane, émotionnelle, sujette à des fluctuations qui sont liées à des ressentis anciens, comme le dit Salvador au sujet de Poutine. Comme un fleuve, certains livres se renouvellent sans cesse au fur et à mesure de la vie. Reich, comme Marcuse, ou comme d’autres illuminés comme Castaneda, eurent toute une cour de disciples buvant leurs paroles comme du petit lait, alors qu’eux se débattaient avec la réalité, pour accoucher aux forceps d’une nouvelle explication du monde. 

                        Pendant longtemps le fameux refoulement de la sexualité expliquait toutes les névroses, et chez Reich le cancer, était une force pathologique liée au refoulement, ne pouvant s’exprimer par la barrière heureuse du coït qui rétablissait la mécanique des fluides .....( Combien de patients sont morts ont arrêté leur traitement pour avoir cru à ces fadaises d’orgone ?....)
                        « Si tu baises pas, c’est que t’as une problème », vous murmurait à l’oreille tous un tas de niquards dans les années 70....Chacun vous sortait son petit Reich, « c’est génial »et ses « libres enfants de Summerhill », autre livre culte d’un auteur dont j’ai oublié le nom.
                        Quantité de gens ont eu envie inconsciente à toutes époques, de faire partie des élus, d’être en dépendance interactive autour des livres du « maître »abdiquant, ce refus de penser par soi même, de passer les choses au crible du doute, de s’en remettre à leur intuition....Et toute cette folie se potentialise parfois, jusqu’au mouvement sectaire. La psychologie n’est pas une science exacte, mais pourtant quantité de types empruntent dans sa terminologie, pour vous garantir qu’elle est infaillible, alors qu’elle n’exprime parfois que des vues fumeuses, et personnelles, très relatives au temps et à l’époque. Et dont on sait très bien, avec le temps, le recul et les témoignages, qu’elles furent entachés d’erreurs, d’omissions volontaires, de soustractions, afin de rentrer dans la boite qu’on avait choisi. 
                        Car souvent l’étude doit valider à tout prix « l’intuition », de ces pseudo scientifiques, qui revendiquent bien sûr, la dénomination, tout en n’en ayant pas la démarche rigoureuse....Il n’y a pas que les statues de Lenine et de staline que se lézardent. Combien de nouveaux témoignages nous ont révélé que même Freud était un humain comme les autres, falsifiant ses travaux quand les conclusions n’étaient pas celles qu’il souhaitait. 
                        Je ne remet bien sûr pas en cause son fondement, et cette tentative de comprendre et de soulager les autres, en tendant la main, en ne jugeant pas. Mais en ne confondant pas non plus empathie et compassion, car alors on rentre dans le religieux. Un psychopathe toujours à l’affût.
                        En tout cas, pour en revenir au petit homme, je ne rangerais pas Reich parmi les grands hommes. C’est que ceux ci la plupart du temps ne veulent pas le devenir, trouvent la notion détestable et stupide, en raison que comme le QI, toute hiérarchisation est stupide, et oublie des strates d’intelligence en rapport avec un terrain. 
                        Derrière le petit homme, se cache l’exclusion et le rejet. C’est pour cela que je préfère de loin les grands romanciers, qui bien que ne voulant pas délivrer de vérités intangibles font œuvres d’intelligence et d’empathie, et nous ouvrent au monde de l’intangible, en oubliant pas le réel. Mais les circonscrire est impossible, c’est ce qui fait leur profondeur et leur intérêt. 

                      • Gollum Gollum 11 octobre 2015 16:03

                        @alinea

                        Que dire ? que notre ami LLS est dans la confusion des concepts.

                      • bakerstreet bakerstreet 11 octobre 2015 16:11

                        @alinea


                        « disons des gens plus ou moins sincères qui sont subjugués par une intelligence si forte et vive »
                        Je ne crois pas qu’il s’agisse de l’intelligence, mais de la capacité à fasciner les masses. Gustave Le Bon a jeté les bases de cette science maudite qui captivera Hitler. Mais il suffit de regarder comment marche un mouvement sectaire pour comprendre : « Pas de place au doute, tu écoutes et tu obéis. car si ’tu ne sais pas, moi je sais pour toi ! »Quantité de gens comme on l’a vu dans cette secte de Castellane, où un plombier zingueur reconverti gourou fit construire par des intellos névrosés, des bouddhas au sommet des montagnes, sont là pour attester de la teneur de la chose. 
                        Qu’est ce qui fait un chef ?....Il faut du gout pour ça....Rêver de devenir président en se rasant tous les jours...En tout cas, Hitler eut cette révélation assez tard. En 17, alors que des mouvements spartakistes risquaient de « gangréner », l’"empire, le kaiser forma rapidement des volontaires, afin de mettre en garde les soldats des casernes du danger communiste. Adolph, ancien artiste peintre, fut ainsi formé ainsi dans un stage de huit jours, et s’aperçut aussitôt sur le terrain, de son pouvoir sur les foules, ce qui le fit réfléchir tout de suite à une reconversion, sans même avoir besoin de se raser la moustache le matin.
                         Comme quoi, les longues études, hein.....



                      • Luc-Laurent Salvador Luc-Laurent Salvador 11 octobre 2015 18:25

                        @alinea & Gollum (sur la puissance et le frisson)

                        Bravo, très belle intuition Alinéa, c’est exactement ça.
                         
                        J’ai évité jusqu’à présent de vous renvoyer directement à mes articles de « psychologie synthétique » mais il me semble que je devrais le faire car vous y trouverez mieux expliqué cette idée essentielle que toutes nos satisfactions ici bas viennent de l’appariemment plus ou moins complet entre nos attentes et nos perceptions. Quand le matching se fait et plus il est parfait, plus nous sommes dans la jouissance du contrôle.
                         
                        Donc quelque chose qui répond idéalement à notre attente nous donne un sentiment de contrôle, de puissance (c’est le cas du confort) mais c’est aussi le cas de la personne que je rencontre qui m’apparaît parfaite ne serait-ce qu’en raison de l’idéalisation que je m’en fais faute de la connaître encore dans le quotidien le plus prosaïque.
                         
                        Et ce sentiment de contrôle, cette puissance qui s’affirme dans le fait que ce que nous portons en nous (l’anticipation) vient à se vérifier, cela nous énergétise, exactement comme dans la situation de stress, lorsque nous nous préparons au combat et que nous avons les poils qui se dressent, souvenir de notre passé primate, quand les poils dressés contribuaient à donner une allure plus impressionnante pour l’adversaire.
                         
                        Pour cette raison, nous pouvons avoir les poils qui se dressent (le frisson) quand nous buvons un bon verre, quand nous faisons l’amour ou quand nous nous préparons à faire face à un danger vital.


                      • kalachnikov lermontov 11 octobre 2015 20:45

                        @Gollum

                        Et quand Salvador lâchera prise, s’il lâche prise, qu’éprouveras-tu ?

                        Puisque le concept est de lui, Nietzsche a beaucoup sondé la question de la grégarité et les dynamiques qu’on y trouve.


                      • gaijin gaijin 11 octobre 2015 20:51

                        @lermontov
                        « La vraie sagesse, c’est d’être moi-même »
                        mais je ne dit rien d’autre ( d’une autre façon )
                        ( a condition de comprendre qu’être soi même n’est pas être ce que l’on a été conditionné a être )

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Publicité



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité