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Accueil du site > Tribune Libre > La démocratie fait un tour et puis s’en va

La démocratie fait un tour et puis s’en va

Le 11 novembre, une banderole « Hollande démission » est aperçue au dessus du mémorial de Notre-Dame de Lorette en fin de matinée, lieu où doit se rendre le président dans l'après midi.

http://www.20minutes.fr/societe/1478351-20141111-direct-11-novembre-hollande-inaugure-anneau-memoire-banderole-hollande-demission-ciel

Au vénézuela, depuis 2004 sous Chavez, les citoyens ont la possibilité de décider de la révocation d'un président, une fois la moitié de son mandat effectué.

http://fr.wikipedia.org/wiki/R%C3%A9f%C3%A9rendum_r%C3%A9vocatoire_de_mi-mandat

Cet évènement anecdotique à l'initiative d'un citoyen audacieux ou d'un mouvement organisé, est le symptome d'un prise de conscience qui se généralise depuis les dernières éléctions : les hommes politiques ne décident plus, ou surtout ne font qu'entériner un mouvement ou un élan néolibéral qui a une origine située ailleurs que dans la sphère démocratique, dans une période économique particulièrement difficile.

Pierre Larrouturou fait une analyse très simple à comprendre de la situation actuelle : depuis les années Reagan, réduction des impots sur les plus riches, pression sur les salaires accroissent les dettes publiques et celles des ménages. La dérégulation des flux financiers et les paradis fiscaux complètent le tableau.

Par ailleurs Naomi Klein dans son livre « Stratégie du choc » explique la dynamique néolibérale qui agite le monde depuis les années 1970. A l'origine, le professeur de l'université de chicago Milton Friedman, devient le conseiller du dictateur Pinochet à l'occasion de son arrivée au pouvoir : une main énergique et courageuse permettra d'appliquer scrupuleusement les recommandations de l'économiste. En une phrase : Tout pour les marchés. L'Amérique du Sud a été un laboratoire de choix où les dictatures qui s'épanouissaient telles des champs de tournesols dans un ciel sans nuage ont accueilli avec enthousiasme ces politiques modernes, qui font grossir les dividendes des actionnaires et font vivre les travailleurs à crédit. Mais les hommes apprennent et l'Amérique latine prend ses distances avec les prescripteurs de ces méthodes que sont les institutions internationales, notamment le FMI.

L'Union européenne est devenue la nouvelle locomotive de cette idéologie extrémiste qui est l'opposé du communisme : tout est géré par le marché, les services publics doivent être privatisés, l'état ne doit pas intervenir dans l'économie. Les quinze dernières années ont permis de faire la démonstration de l'efficacité de ce modèle : des richesses phénoménales concentrées au main d'une minorité, les « 1 % », et une société civile sous perfusion à la dérive, entre chanceux qui réussissent à garder un emploi, moins chanceux qui survivent des allocations encore consenties, et une partie de la population abandonnée à elle même.

Dans ce contexte, l'immobilisme ou l'agitation de façade des hommes politiques se comprend en identifiant les mandataires de ceux-ci : ce ne sont plus les électeurs, mais ce sont les grands industriels, et notamment les banques, qui les sponsorisent que les hommes politiques doivent désormais satisfaire.

Car comment expliquer autrement la déception causée par le dernier président, qui a fait campagne avec cette phrase audacieuse : « Mon ennemie, c'est la finance » et qui une fois arrivé au pouvoir, prend des banquiers comme conseillers ? http://www.laplumeagratter.fr/2014/08/30/qui-est-emmanuel-macron-par-emmanuel-ratier-et-la-revue-faits-documents/

Il y a tellement de choses à faire : taxe tobin sur les transactions financières, augmentation des salaires, réduction du temps de travail, mandats uniques et non renouvelables, mise en place du tirage au sort des représentants...

Mais cette accointance des hommes politiques est-ce bien récent ? Lire l'ouvrage d'Annie Lacroix-Riz « Le choix de la défaite » donne l'impression que les pratiques n'ont pas changé depuis les années 30 : les industriels achètent les journaux pour faire élire leurs mandants …

« La grande trahison », de Pierre Larrouturou

« La stratégie du choc » de Naomi Klein 

« La fabrique du consentement » de Noam Chomsky

« Le choix de la défaite », d'Annie Lacroix-Riz


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1 réactions à cet article    


  • antyreac 13 novembre 2014 12:22

    La démocratie a enterré tour à tour deux idéologies meurtrières le fascisme et le communisme

    Qui dit mieux

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