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Accueil du site > Tribune Libre > La distinction entre « culture » et « civilisation » chez Claude (...)

La distinction entre « culture » et « civilisation » chez Claude Lévi-Strauss

Claude Levi-Strauss, explique qu'une société se déploie sur deux dimensions : la civilisation (l'agriculture, l'industrie, la production, la consommation...) et la culture (la création artistique, la spiritualité, l'éthique, la vie de l'esprit, la connaissance, l'étude...). Le statut de la science est ambigu. Inséparable de la technique, elle se tient à l'intersection des deux sphères.
 
Dans les sociétés "primitives" que l'on appelle aujourd'hui "premières", la dimension civilisationnelle est contenue dans d'étroites limites.

Levi-Strauss appelle ces sociétés des "sociétés froides" et les compare à des horloges : elles ont une conception cyclique du temps, ignorent la notion d'Histoire et de "progrès", mais aussi le désordre imprévu et la "lutte des classes".
 
Dans les sociétés dites "avancées" comme la nôtre - Claude Levi-Strauss les compare à des " machines à vapeur " - celle qui a tendance à s'étendre, pour le meilleur et pour le pire, sur toute la planète, la dimension civilisationnelle l'emporte et génère ce que Levi-Strauss appelle de "l'entropie", c'est-à-dire une tendance à toutes sortes de phénomènes agréables et désagréables : le confort, la multiplication des objets, la consommation, le changement, mais aussi l'envie, le désordre, la pollution, l'exploitation de l'homme par l'homme...
 
Dans les sociétés primitives, on peut dire que la sphère de la culture (essentiellement la religion et ce que nous appelons "l'art" : les masques, la danse...) englobe pratiquement la sphère de la civilisation. Levi-Strauss montre avec l'exemple de la caste des forgerons à quel point ces civilisations sont attentives à ne pas laisser "l'économie" se détacher de la culture.
 
Il explique que si nous voulons continuer à avancer dans la voie que nous avons "choisie", sans nous détruire, nous devons apprendre à gérer cette "entropie" en la transférant positivement" dans la culture.
 
"C'est en Allemagne, au XIXème siècle, que le terme de culture se développe comme concept et comme outil politique. A l'époque, l'Allemagne est travaillée de toutes parts par la question de l'unité nationale. Les intellectuels germanophones s'emparent de la notion de culture pour définir ce que serait le creuset d'une nation allemande à venir. En France ou au Royaume-Uni, en revanche, le terme était très peu usité. On parlait plutôt de civilisation". (Philippe Descola, successeur de Claude Levi-Strauss au Collège de France, dans un article du Monde.fr, rubrique Société)
 
Donc, lorsque les Allemands ont eu besoin de donner un sens à leur existence en tant que peuple, ils ont éprouvé le besoin d'un mot distinct du mot "civilisation", le mot "Kultur".

Levi-Strauss parle, lui, de "l'arc-en-ciel des cultures humaines" : la culture, pour lui, c'est ce qui fonde l'identité collective mais aussi ce qui la relie aux autres identités. La vraie culture suppose donc l'ouverture sur l'universel et exclut la fermeture sur soi-même.

Robert Maggiori estime que l'héritage le plus « sacré » de Levi-Strauss « est l’idée que les cultures ont la même force et la même dignité, parce qu’on trouve en chacune, aussi éloignée soit-elle des autres, des éléments poétiques, musicaux, mythiques qui sont communs »

Françoise Lhéritier, qui lui a succédé au Collège de France, résume ainsi son héritage : « Nous avons découvert avec stupéfaction qu'il y avait des mondes qui n'agissaient pas comme nous. Mais aussi que derrière cette différence apparente, derrière cette rupture radicale avec notre propre réalité, on pouvait mettre en évidence des appareils cognitifs communs. Ainsi, nous prenions à la fois conscience de la différence et de l'universalité. Tel est son principal legs, encore aujourd'hui : nous sommes tous très différents, oui, mais nous pouvons nous entendre, car nos structures mentales fonctionnent de la même manière. »

Les professeurs, mais aussi les hommes de science, les artistes, les créateurs, ceux que l'on appelle parfois dédaigneusement les "intellectuels" jouent un rôle dans la régulation de l'entropie. Cette idée ne date pas d'hier, on la trouve déjà dans La République de Platon.

Ce rôle fondamental a tendance à disparaître, la culture à être "absorbée" et transférée négativement du côté de la civilisation.
 
Au début de l'année 2005, lors d'une de ses dernières apparitions à la télévision française Levi-Strauss déclarait, reprenant en des termes très proches un sentiment qu'il avait déjà exprimé en 1972 (entretien avec Jean José Marchand et en 1984 avec Bernard Pivot) : « Ce que je constate : ce sont les ravages actuels ; c'est la disparition effrayante des espèces vivantes, qu'elles soient végétales ou animales ; et le fait que du fait même de sa densité actuelle, l'espèce humaine vit sous une sorte de régime d'empoisonnement interne - si je puis dire - et je pense au présent et au monde dans lequel je suis en train de finir mon existence. Ce n'est pas un monde que j'aime."

 

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25 réactions à cet article    


  • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 29 avril 2016 17:56

    « Claude Levi-Strauss, explique qu’une société se déploie sur deux dimensions : la civilisation (l’agriculture, l’industrie, la production, la consommation...) et la culture (la création artistique, la spiritualité, l’éthique, la vie de l’esprit, la connaissance, l’étude...) »


    Pourriez-vous, s’il vous plait, citer vos sources et indiquer dans quel ouvrage et quel texte Lévi Straus opère cette distinction.

    A ma connaissance , il ne reconnait que des cultures et n’emploie le mot « civilisé » qu’en mettant des guillemets, et pour dénoncer la pétention à établir une hiérarchi entre les cultures par notre porpre groupe culturel.

    Mais sans doute suis-je un ignorant ?

    • Robin Guilloux, auteur de l’article (---.---.255.42) 29 avril 2016 18:03

      @Jeussey de Sourcesûre

      « Aujourd’hui où des îles polynésiennes noyées de béton sont transformées en porte-avions pesamment ancrés au fond des mers du Sud, où l’Asie tout entière prend le visage d’une zone maladive, où les bidonvilles rongent l’Afrique, où l’aviation commerciale et militaire flétrit la candeur de la forêt américaine ou mélanésienne avant même d’en pouvoir détruire la virginité, comment la prétendue évasion du voyage pourrait-elle réussir autre chose que nous confronter aux formes les plus malheureuses de notre existence historique ? Cette grande civilisation occidentale, créatrice des merveilles dont nous jouissons, elle n’a certes pas réussi à les produire sans contrepartie. Comme son œuvre la plus fameuse, pile où s’élaborent des architectures d’une complexité inconnue, l’ordre et l’harmonie de l’Occident exigent l’élimination d’une masse prodigieuse de sous-produits maléfiques dont la terre est aujourd’hui infectée. Ce que d’abord vous nous montrez, voyages, c’est notre ordure lancée au visage de l’humanité. »

      • Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss, éd. Pocket, 2006, p. 36 

      « L’humanité s’installe dans la monoculture ; elle s’apprête à produire la civilisation en masse, comme la betterave. Son ordinaire ne comportera plus que ce plat. »

      • Tristes Tropiques, Claude Lévi-Strauss, éd. Pocket, 2007, p. 37 


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 29 avril 2016 18:09

      @Robin Guilloux, auteur de l’article

      Votre interprétation est plus que douteuse et transforme une formule ironique (« produire de la civilisation ») en méthodologie !

      Vous commettez un contresens ou faites dire volontairement à un texte ce qu’il ne dit pas.


    • Jo.Di Jo.Di 29 avril 2016 19:41

      @Jeussey de Sourcesûre
      Pour LS la culture c’est le langage, la civilisation c’est l’outil. On peut imaginer un animal sans langage qui fait des outils (bonobobo vert), un homme avec un langage sans outil (car la Nature donne tout).
      Et la langue structure la culture, donc pas la praxis (d’ordre de la contingence, géographique, climatique etc ...), donc pas la civilisation (pas du marxisme ... contre la dialectique historique, qui lie en rétro-action culture/production c.a.d contre l’ethnocentrisme supérieur occidental,et son logos critique dirait Marx, LS conduiti au final au « relativisme culturel »)
       
      Mais c’est aussi pourquoi la culture de bobo devant être de plus en plus nanifiée par le Capital, le nombre de borborygmes doit baisser en conséquence, et au contraire le nombre de verroteries consuméristes augmenter.
      A la fin bobo le gôôôchiste n’a plus de culture (sauf Friends Trip III) mais un énorme caddie civilisationnel à pousser.


    • Robin Guilloux Robin Guilloux 29 avril 2016 20:19

      @Jeussey de Sourcesûre

      Définition de la culture dans un texte qu’a écrit Claude Lévi-Strauss en introduction à un ouvrage de l’anthropologue Marcel Mauss :

      « Toute culture peut être considérée comme un ensemble de systèmes symboliques au premier rang desquels se placent le langage, les règles matrimoniales, les rapports économiques, l’art, la science, la religion. Tous ces systèmes visent à exprimer certains aspects de la réalité physique et de la réalité sociale, et plus encore, les relations que ces deux types de réalité entretiennent entre eux et que les systèmes symboliques eux-mêmes entretiennent les uns avec les autres. »

      La distinction entre culture et civilisation ne se trouve pas explicitement chez Lévi-Strauss, du moins à ma connaissance. Mais il me semble qu’il distingue implicitement les deux concepts.

      Je suis d’accord avec le fait que la culture fait partie de la civilisation, mais les deux concepts ne se superposent pas, ce qui permet éventuellement de critiquer la civilisation... au nom de la culture. C’est ce que fait Lévi-Strauss et ce que fait aussi Edgar Morin avec son idée de « politique de civilisation ».

      Disons pour prendre un exemple que la pollution est générée par la civilisation, mais que l’écologie relève de la culture..


    • Robin Guilloux Robin Guilloux 29 avril 2016 20:29

      @Jeussey de Sourcesûre

      Je vous concède que la distinction entre « culture » et "civilisation ne se trouve pas explicitement chez Lévi-Strauss, du moins à ma connaissance, mais il me semble qu’elle s’y trouve implicitement.

      Je suis d’accord avec le fait que la culture fait partie de la civilisation, mais je ne pense pas qu’elle se confonde avec elle.

      C’est très important, car dans le cas contraire nous n’aurions aucune instance de critique et de régulation. Pour prendre un exemple, il me semble que la pollution découle de la civilisation, alors que l’écologie émane de la culture.


    • Taverne Taverne 29 avril 2016 20:35

      @Robin Guilloux

      La formule « Pour LS la culture c’est le langage, la civilisation c’est l’outil » me paraît assez correcte. D’un côté : le langage artistiques, symbolique (religion), mathématique et autres abstractions. De l’autre l’outil. J’ai une formule à proposer à mon tour : « Ce qui tient dans la main et ce qui se tient dans la tête ».

      On peut sous cet aspect opposer culture et civilisation (comme dans cet article).

      Les manifestations d’intériorité et les manifestations techniques. D’où l’exclusion de la science par LS de cette seconde catégorie, car la science utilise des symboles et elle concerne l’esprit.


    • Clark Kent Jeussey de Sourcesûre 29 avril 2016 21:16

      @Robin Guilloux

      « Je vous concède que la distinction entre « culture » et »civilisation ne se trouve pas explicitement chez Lévi-Strauss,"

      Merci !

      C’est tout ce que je voulais dire !

    • Robin Guilloux (auteur de l’article) (---.---.210.91) 30 avril 2016 02:41

    • Jo.Di Jo.Di 30 avril 2016 09:15

      @Jeussey de Sourcesûre
        
      Les mythes immanents de l’humain (père, mère, soeur, animal, espèce, soleil, Terre, eau, feu, guerre, sang, famille, tribu, peuple, force, maladie, amour, haine, peur etc ...) sont les éléments chimiques de base de la phénoménologie commune de tous les humains ; elle est alors traduite en langage, qui n’est qu’un choix arbitraire circonstanciel (contingent où pas) de « hiérarchie-choix » de ces mythes instinctifs, qui fait le produit « langage-culture » particulier par ce choix primitif. Sorte de mariage (gens, endo/exogame ...), type de hiérarchie (caste,triptyque par ex), de religion, de rapport à la Nature etc ... La science-magie, travail-art sont instincts commun aussi placés où non, à grosse dose où pas, dans la formule chimique langage-culture.
       
      Donc la technique, La Machine, notre « civilisation industrielle », est un « détail » (plutôt insignifiant) pour LS de la culture. La distinction est là.
       
      En quoi le Cyborg répond non, elle est sa métaphysique absolue, l’Esprit du Monde Occidental, le Totem Grand Requin Blanc pour lequel on empile les cranes des ennemis bonobobo.


    • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 29 avril 2016 18:36

      J’avais dit dans ma « SYNTHÈSE DES ÉVÉNEMENTS HISTORIQUES » de 2003 qu’aucun journal français n’a voulu publier où j’avais notamment redéfini la démocratie et la notion des droits et des devoirs humains qu’il y a un rapport « CULTURE/ CIVILISATION » qui s’applique à chaque société et à chaque période (ou époque) considérée.


      La CULTURE détermine la nature et la qualité d’une civilisation et la CIVILISATION influe sur les valeurs et sur le développement culturel. 

      Le rapport CULTURE/CIVILISATION est la seule indication qui permet d’évaluer et de fixer la valeur absolue d’une société donnée à n’importe quelle époque de son existence. 

      Le rapport CULTURE/CIVILISATION occidental d’aujourd’hui est simplement aberrant au sens complet de l’aberration, voilà pourquoi vous êtes dans dans tous vos états ! 

      Votre Culture scientifique débouche sur l’irrationnel et les comportements absurdes au moment où vos prouesses technologiques vous font croire que vous êtes les Maîtres de l’Univers ! Le rapport de ces deux « choses » vous met hors de vous-mêmes et vous empêche de discerner le vrai du faux !

      C’est ce rapport qui permet encore la survie du Leurre démocratique, c’est ce rapport qui est à l’origine des rassemblements somnambules qui ne débouchent sur rien, c’est ce rapport qui empêche le changement salutaire ! Votre CULTURE tient à sa Civilisation et votre CIVILISATION glorifie votre Culture... Mais pour quel résultat et pour quel avenir ? 

      Bien sur que la Culture est distincte de la Civilisation mais elles sont inséparables et l’une conditionne l’autre jusqu’au moment ou l’une détruit l’autre pour... recommencer. 


      • Taverne Taverne 29 avril 2016 18:45

        Prenez un dictionnaire, la civilisation inclut la culture. D’ailleurs, je me demande si une société sans la moindre culture pourrait toujours être désignée par le nom de « civilisation ». Je crois que l’on ne peut pas opposer deux choses qui s’entremêlent. Même s’il y a une sphère de production et de consommation d’un côté et une sphère artistique et spirituelle de l’autre, la plus grande part de la culture de masse est incluse dans la première sphère.


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 29 avril 2016 19:06

          @Taverne

          Pas la peine un dictionnaire, une taverne (comme d’ailleurs une caverne) est à la fois « culturel et civilisationnel » ... 

          C’est cela qui a conduit vers les lieux sophistiqués de la débauche ultra moderne ! On aurait pu construire un autre monde, moi je le crois ! Il fallait juste suivre d’autres sentiers culturels qui recommandaient d’autres formes et d’autres moyens de développement. 

        • Taverne Taverne 29 avril 2016 19:37

          @Mohammed MADJOUR

          A tout prendre, je préfère encore notre société actuelle à celle qu’engloberait l’Islam qui me dicterait mes comportements, mes pensées et mes désirs. Donc, gardez votre proposition de « sentiers culturels ».


        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 30 avril 2016 15:49

          @Taverne

          Vos pensées sont polluées et vous êtes incapable de vous faire une idées exacte de la religion, vous suivez juste les histoires des hypocrites et des ignorants ! La religion musulmane ne vous dicte rien du tout, pas plus d’ailleurs aux autres individus, ce sont ceux qui n’avaient rien compris et ne pourront jamais comprendre ce qu’est une religion qui vous imposent et vous contraignent au nom de la religion ! 

          Et moi je ne propose ni à l’homme des tavernes, ni à celui des cafés maures. Comme je me plais souvent à le rappeler à ceux qui s’égarent, vous-même n’oubliez pas que sur le Web on s’adresse aux millions et même aux milliards d’êtres humains...

        • Layly Victor Layly Victor 30 avril 2016 20:35

          @Mohammed MADJOUR

          On a compris que vous avez une haine phénoménale contre l’occident et sa culture (je n’appelle évidemment pas culture le poison qu’on nous fait avaler actuellement, je parle des grands mathématiciens, ,des grands physiciens, des grands écrivains, des poètes, des musiciens).
          Votre haine vous fait oublier que, par exemple les mathématiques, sont un langage universel qui est compris dans le monde entier. De même la littérature, la poésie, la musique, non seulement ne sont pas spécifiquement occidentales, mais sont en train de survivre ailleurs qu’en occident.
          Il y a de la résistance partout dans le monde à l’effondrement de la culture mondiale.
          Partout, sauf en terre d’Islam. Vous êtes vous seulement demandé pourquoi ?

        • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 1er mai 2016 17:33

          @Layly Victor

          (je n’appelle évidemment pas culture le poison qu’on nous fait avaler actuellement, je parle des grands mathématiciens, ,des grands physiciens, des grands écrivains, des poètes, des musiciens).

          «  »Votre haine vous fait oublier que, par exemple les mathématiques, sont un langage universel qui est compris dans le monde entier. «  »

          Non pas la haine mais la colère !!! Vous faites bien de rappeler que j’ai déclassé la fausse science occidentale qu’elle s’appelle « science exacte »’ ou « science humaine » ! Dois-je le rappeler des milliards de fois que la seule science universelle est consignée dans ma « RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE » de 2001 ! C’est avec mes nouveaux concepts scientifiques que j’arrive à décoder ... tout et toutes choses !!! L’OCCIDENT EST UNE CARCASSE VIDE !!! 

          Les grands mathématiciens, les grands physiciens, les grands écrivains... C’était au siècles derniers ... Laly !

          Vous récidivez maladroitement :«  »Il y a de la résistance partout dans le monde à l’effondrement de la culture mondiale.
          Partout, sauf en terre d’Islam. Vous êtes vous seulement demandé pourquoi ?«  »

          Vous me prenez pour un ignorant ? Ou peut-être que vous ne savez même pas lire ? Tous mes articles et commentaires condamnent l’attitude criminelle des Occidentaux qui ont imposé une seule « culture » et un seul mode de vie ... Si seulement c’était le meilleur !!! Les Occidentaux ont « réussi » jusqu’à présent«  : Ils ont occidentalisé la Chine et même l’Inde, la Russie résiste par »son tempérament« ... L’Afrique est toujours dans l’obscurité à cause de ses Bach-Aghas soumis et assimilés à la France !!! 

          Vous croyez Laly que les peuples du monde ne veulent pas  »l’effondrement de la culture occidentale de fin du monde"... Sauf les zzzarabes ? Moi, au contraire je me suis demandé et me suis posé d’autres questions plus... pertinentes ! 

        • olala (---.---.190.63) 1er mai 2016 18:11

          @Mohammed MADJOUR

          Monsieur MADJOUR,

          Ne mettez pas tout le monde dans le même panier (de crabes). Si la connerie humaine est largement répandue, dans le monde entier, l’intelligence aussi.
          Ce ne sont pas les occidentaux qu’il faille critiquer mais l’idéologie sous-jacente : l’occidentalisme ; et nous pourrions trouver aussi à redire sur l’orientalisme.
          L’idéal, bien que peut être utopique, serait la bonne coordination, voire complémentarité des deux.


        • Jo.Di Jo.Di 29 avril 2016 19:04

           
           Un peu de baroque fasciste ...
           
          « L’humanité devra réapprendre que toute création véritable implique une certaine surdité à l’appel d’autres valeurs, pouvant aller jusqu’à leur refus sinon même à leur négation. […] Pleinement réussie, la communication intégrale avec l’autre condamne, à plus ou moins brève échéance, l’originalité de sa et de ma création.  »
          C. Levi-Strauss
           
          Un peu de baroque marxiste :
           
          « Les sonderwegen expressivistes, romantiques, du teuton, du souchien d’Amazonie, de l’hoplite, du barbu, sont morts avec leurs dieux, déverminés par La Machine. Riez mes frères, nous les avons tous tués ! Quand la Machine entend le mot »kultur« elle sort son Makaroff. Plus de Nomos fixe, même plus de Nomos hérité ; seule la praxis de La Machine façonne dorénavant normes et mœurs du Sittlichkeit. Le colosse de Rhodes a été enjambé. Et quand La Machine enverra le généticien Prométhée et son feu d’Immortel, le VolkGeist du Cyborg embrasera l’Occident. Les bobos pisseront sur leurs pantalons baissés. »
          Feric Jaggar
           

           


          • bakerstreet bakerstreet 29 avril 2016 22:44

            Article intéressant et amenant pas mal de poils à gratter. Levis Strauss, immense penseur, et humaniste, l’un allant pas sans l’autre pour désigner les géants ( ce qui exclut des personnalités douteuses comme Heidegger) est un de ces hommes qui préfigura l’écologie, le respect des primitifs. Pas le premier, car de Montaigne à Diderot, en passant par Segalen (Les immémoriaux) et j’en passe, plus d’un philosophe et même plus d’un honnête homme a compris que les soit disant sauvages n’avaient rien à nous envier, bien au contraire. J’ai lu Levi strauss il y a pas mal de temps mais je me souviens plus ou moins qu’il parle dans « tristes tropiques » de la générosité de la nature, qui comme sur les iles polynésiennes, sursoit à toute préoccupation : Il suffit de se baisser et de cueillir....Ce qui explique en grande partie leur mode de vie, non basé sur l’accumulation et la recherche d’amélioration, et contribue à faire ses sociétés heureuses, car égalitaires. A quoi bon progresser et encore plus le croire quand on a tout pour être heureux et en harmonie....Le mieux est l’ennemi du bien....Pas besoin de grenier ni de cave sur les îles......On peut expliquer les modes de vie et les conceptions de l’histoire et du temps, à la façon de Darwin.

            Je n’ai pas le souvenir d’un clivage entre culture et civilisation quand Levi strauss parle de ces dits primitifs, car tout est entremêlé étroitement. Les codes et les codifications en tous cas sont extrêmement complexes, et dénotent une autre type de rapport au monde. 
            Peut être était ce un peu le notre avant que la grande machine du marché ne commence à changer et à morceler les rapports humains, et à nous mener là où nous en sommes : Une illusion de maîtrise dans un monde qui se dessèche, qui se vide, tel un magnifique trône dressé sur un marécage....Levi Stauss avait eu l’intuition de ce qui nous attendait.
             Nous sommes faits de l’étoffe des rêves, et peut être bien que nous implorerons bientôt nos empires pour des chevaux, ou des fusées....Il y aurait énormément à dire sur les thèmes que vous développez et qui sont contestables maintenant :« La vraie culture suppose donc l’ouverture sur l’universel et exclut la fermeture sur soi-même. »...levi-strauss écrit certainement cela dans un contexte très particulier, car il a bien compris que la rencontre du pot de fer et du pot de terre est une catastrophe, et que tout type de rencontre ne peut être profitable, tant que certaines barrières de protection ne sont pas menacées. « Et si le sans frontière était une ruse, un mythe, une lâcheté ? » Nous disait Régis Debray, dans « éloge de la frontière » ?
            Alors que Levi stauss tire son hamac en Amazonie, les nazis défilent au pas de l’oie...Il a eu du pot, Levi Stauss, d’être arrivé au Brésil plus ou moins par hasard à cette époque. Pour les allemands il était dit que l’histoire allait être tragique, du fait de leur nouvel conception de l’espace vital, théorisé par l’Adolph, et qui étendit cette conception si particulière à leur espace, et qu’ils appellent « Heimat » beaucoup plus étendu que le "Home’ anglais, et centrifugé par l’envie de faire un empire colonial au centre de l’europe. Est ce que c’est ce qu’on appelle une structure commune, mais à rallonge, bouffant l’espace vital des autres ?...

            • Donbar 30 avril 2016 00:15

              Au départ la civilisation c’est le vivre-ensemble (civis). Quant à la métaphore de la culture, rappelons-nous qu’il y a quatre siècles en France, on cultivait son esprit (René Descartes). On cultivait aussi la géométrie, entre autres, et l’on continue de nos jours avec le jardin des racines grecques (qui en ont bien besoin). Ces notions ont toujours été des plus vagues et risquent bien de le reste , le sens des deux mots continuant d’évoluer au milieu du joyeux foutoir des concepts vaseux.


              • Donbar 30 avril 2016 00:17

                Erratum
                [et risquent bien de le] rester.


              • bakerstreet bakerstreet 30 avril 2016 11:04

                @Donbar
                Moins on fait de tiroirs moins on divise, moins on risque de se tromper, le seul regard qui importe est celui qui prend de la hauteur et englobe. Mais l’auteur semble chérir différentiation, étiquettes et catalogue, dans cette savante division des chaussettes et des pieds. 

                Reste tout de même qu’utiliser Levi Strauss pour prétendre séparer culture et civilisation me semble très fort de café. 
                Il y a quelque chose sans doute qui m’a échappé.
                 Les Bororos partaient ils en week end ?

              • Jason Jason 30 avril 2016 14:20

                Aurait-il laissé comme un feu d’espoir dans la nuit sans fin qui nous guette ? Piétinant dans les monceaux de déchets matériels ou d’idées qui nous entourent, nous découvrons, ébahis, les Edens que nous avons à la portée de la main. Mais auxquels nous ne retournerons jamais.


                • Rétif (---.---.49.127) 30 avril 2016 23:01

                  Le concept de « culture » au sens (soi-disant) allemand du terme et qui amène à créer une opposition avec « civilisation »,est un emprunt frauduleux aux racines latines,avec détournement,presque inversion de sens,et qui,à son origine,dans son étymologie,n’a aucun sens en germanique. 

                  L’emprunt est courant entre les langues,ce n’est pas le problème.

                  Mais quand une langue emprunte à une autre un terme,elle emprunte le concept qui va avec !

                  Ici,la seule chose interprétation possible est qu’en Allemand le mot Français civilisation se traduit pa Culture, autre mot Français.

                  La distinction soi-disant faite par Lévy-Strauss n’ a philosophiquement aucun sens.Traduire un mot d’une langue par un autre de la même langue, et en les opposant,ne relève pas d’une pensée ni très précise ni très profonde.Ni surtout en l’appropriant à l’emprunteur.

                  A l’origine,être humain,puis lui vient la conscience,grâce à laquelle il va d’abord réfléchir à se donner une culture,un weltanschaung et une conscience sociale. 
                  Après quoi,fort de l’intelligence du monde et de l’existence qu’il s’est donné,il va ordonner une société qui sera une civilisation,avec sa base culturelle.Par la suite la chance et l’adéquation de cette intelligence lui permettront d’accéder à la science et à la technique.

                      En parlant de civilisation,on parle de culture.

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