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Accueil du site > Tribune Libre > La famille est une cellule de destruction massive ?

La famille est une cellule de destruction massive ?

De « Familles je vous hais » à « Tout le monde ne peut pas être orphelin », toute remise en cause dans la littérature de cette institution, aussi haïssable que le « moi » absolu, fut accueillie par des cris d’orfraie ou, au mieux, des murmures indignés - tant il est vrai que notre société moderne aussi mondialisée que macadamisée semble incapable d’imaginer un autre schéma de base que ces abominables foyers clos, portes refermées, possession jalouse et exclusive du bonheur. Ah, l’image parfaite de l’ami Ricorée du petit déjeuner venant, comme un messie consumériste, offrir la manne matinale de la félicité auto- satisfaite dans les chaumières campagnardes - on croit dur comme fer aux implacables inventions créatives de la publicité triomphante !

Il suffit de regarder avec un peu d’esprit critique ces multiples remises de palmes, oscars, césars, victoires, awards, qui viennent polluer, dès que le printemps revient, notre paysage audiovisuel déjà bien engagé sur la route de la débilité mentale, pour s’étonner que les heureux lauréats n’aient, dès leur bonne fortune reconnue, rien de plus intelligent à proposer que les fastidieux et classiques remerciements interminables à leurs conjoints-enfants-parents-frères-sœurs-cousins-cousines, n’en jetez plus ou je vomis mon Kinder Bueno . .. Mais enfin, vous, les prétendus comédiens, musiciens, créatifs de tous poils, n’osez-vous même pas vous attribuer le moindre minuscule mérite personnel à l’extérieur du clan ? Pour vous que l’on dit narcissiques à l’excès, c’est quand même un peu fort de café (oui, du vrai, plus goûteux que son ersatz) ! 

Comment voulez-vous que le vulgum pecus du commun des mortels arrive à s’affranchir de cette tutelle castratrice et dévastatrice si vous, l’élite choisie par le Comité d’Abrutissement des Masses, ne montrez même pas le bon exemple ?

Et pourtant, pourtant, ce ne sont pas les modèles culturels qui vous manquent : les mythologies des quatre coins de la planète regorgent de ces histoires sordides, meurtres, incestes, infanticides, guerres fraternelles, vols et viols, crimes de toutes sortes perpétrés au sein moelleux de ce cocon douillet si vénéré ! Ah oui, j’oubliais, « Totem et tabou » est passé par là… Mais ça n’est pas un argument valable, puisque ces abominations interdites continuent au quotidien de nourrir les rubriques « Faits divers » de tous les medias, avec le succès que l’on sait chez la pauvre ménagère de moins de 50 ans. 

 La structure familiale, cellule de base de la société actuelle, est le creuset maudit où s’apprennent très tôt les conditionnements qui fabriquent, malgré les énormes et diverses potentialités offertes depuis la naissance à l’homo sapiens, des pions dociles, des moutons, des pigeons, bref des clones obéissants et éteints prêts à reproduire le monstrueux ordre social mis en avant dans tous les domaines politiques, éducatifs, culturels. Cet implacable carcan façonne des êtres brisés, niés, annihilés, dépossédés de leurs désirs et de leurs goûts personnels et uniques au profit facile du bien-être commun (dans tous les sens du terme !). Et cela, sur tous les plans, affectifs autant que créatifs…

L’individu n’est plus libre d’être lui-même, il doit être un membre conforme au clan, un rouage de cette société bien policée qui finira de le broyer, une fois adulte, s’il ne se révolte pas. Tiens, je possédais, lors de mon arrivée en ce monde, un énorme crédit de valeurs, d’idées encore un peu floues mais à peaufiner artistement dans les années à venir, d’attirances irrépressibles vers des domaines enchantés, un insatiable appétit de découvertes… M’enfin, où sont donc passées toutes mes qualités propres, je ne les retrouve plus, je les « avais » pourtant il y a une minute, un jour, un siècle ? Où ai-je bien pu les égarer, toutes ces singularités qui faisaient de moi un homme (oui, anthropos pas andros) unique en son genre, original, une belle exclusivité de la vie ?

Noyées, fondues au sein de ma famille, la petite ou la grande, la famille élargie dans la structure de ma ville, de mon pays, de mon monde… Qu’est devenu mon moi du départ, l’individualité qui m’était propre ?

 Bon, on ne va pas relancer l’éternel débat sur l’inné et l’acquis – quoique ce sujet rebattu risque encore de faire parler de lui très bientôt, au moment du Bac (c’est avec « Déterminisme et liberté », qui revient un peu au même, l’énorme vedette de l’incontournable dissert de philo !).

Cet article faisant montre d’une véritable provocation (volontaire), mesdames et messieurs les commentateurs, à vos plumes ! Dites-moi que la famille est la meilleure protection qui soit au monde ; qu’aucun enfant ne survivrait sans sa famille ; que la sacro-sainte trinité c’est le père, le fils, et le Saint-Esprit (tiens, où est donc passée la mère ?) ; que c’est une honte de remettre ainsi en question la famille, base (virale ?) de notre bienveillante société où il fait si bon vivre ; qu’on n’a encore rien inventé de mieux que la famille, qu’il est nécessaire de préserver un certain ordre moral, et qu’en conséquence, il faut bien « s’organiser » d’une façon où d’une autre, sinon c’est l’horrible anarchie, le grand bazar, le désordre, la chienlit…

Ah oui ??? J’attends, donc.

Je me cache sous mon bureau et j’ouvre mon parapluie…

 


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66 réactions à cet article    


  • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 09:16

    Bonjour à vous Nash !


    Mauvais procès, je ne sais pas, j’ai juste voulu (re)lancer le débat.

    Je suis plutôt d’accord avec le reste de ce que vous écrivez.

    Sauf que vous en connaissez beaucoup, vous, des religions matriarcales castratrices actuellement en vigueur ?

    Les trois grandes religions monothéistes font la part belle à la place des hommes et à l’asservissement des femmes. Cela, on ne peut le nier !

    Et pour le reste, on pourrait discuter des heures, mais je manque un peu de temps.

    Merci pour vos réflexions constructrices.

  • Alois Frankenberger Alois Frankenberger 12 juin 2012 11:12

    Vous oubliez qu’être adulte implique qu’on soit capable de faire la part des choses entre l’éducation reçue et ce qu’on veut devenir, processus qui commence à l’adolescence, moment de la fameuse crise.

    Vous faisiez des sudoku pendant vos cours de psychologie et de sociologie ou bien vous vous entrainiez pour devenir la gagnante du concours de miss plus grande buveuse en tshirt mouillé de votre fac ?


  • Dolores 12 juin 2012 19:07

    Si on supprime la famille, que reste-t-il ?

    Pour que les règles et les lois ne conditionnent plus personne ne faudrait-il pas devenir des individus isolés qui retourneraient à un monde sauvage ?


  • tikhomir 11 juin 2012 15:34

    En fait, ce qui est vraiment provocant et à contre-courant de nos jours, c’est de prôner la famille smiley.


    • Jimmy le Toucan 12 juin 2012 09:09

      T’as raison, et un homme qui n’aime qu’une seule femme, c’est un extra terrestre, bientôt empaillé.


    • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 09:19

      On vient de me faire le procès inverse, en me traitant d’ « idiote utile ».

      Comme quoi toutes les idées les plus antinomiques peuvent être évoquées au sujet de la famille, qui fait toujours débat.

      CQFD !

    • tikhomir 12 juin 2012 09:58

      @Jimmy le toucan

      Effectivement, c’est plutôt un extra terrestre, entre le nombre de divorces, le nombre d’unions libres, le nombre de gens célibataires, le nombre de gens dans une union homosexuelle, le nombre de gens ne voulant pas d’enfants et toute la diversité des situations... Et tout le tapage médiatique et politique depuis des décennies pour remettre en question la famille. Eh bien, il se trouve que la famille traditionnelle : papa-maman-enfants (mariés, jamais divorcés, un vrai homme avec une vraie femme, etc.) se fait de plus en plus rare.

      Essayez par exemple, de remettre en question le divorce dans notre société et vous verrez que ce sera vous l’extra-terrestre smiley.

      @Caroline Courson

      Non, moi j’aurais dit de vous « volontairement caricaturale », ce qui est loin d’être idiot et pour la soit-disant provocation, tout ce qui remet en question la famille se situe dans le courant idéologique largement dominant.


    • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 10:14

      Mais bien sûr que c’est caricatural, tikhomir, c’est le propre des articles de presse, même virtuels !


      Auriez-vous espéré que je fasse en une seule page le tour complet d’une question cruciale que des générations de sociologues, d’anthropologues,, d’ethnologues, et j’en passe, n’ont pas réussi et n’arriveront sûrement jamais à cerner ?

    • tikhomir 12 juin 2012 11:05

      Drôle de réaction, mais non, rassurez-vous je n’attendais rien de spécial smiley.


    • Gollum Gollum 11 juin 2012 15:49

      Bah.. tout dépend des membres de la famille.. celle-ci peut être la pire ou la meilleure des choses. 


      Si les parents sont névrosés les enfants en seront gâtés et âbimés. Certains s’en sortiront mieux que d’autres. Certains seront handicapés pendant des années avec une vie d’adulte brisée.

      A l’inverse des parents bien structurés et sains psychologiquement parlant auront un bon impact sur leur progéniture, mais ce n’est pas une certitude absolue..

      Bref, il n’y a pas de règle et il est tout aussi idiot d’encenser la famille que d’être en révolte contre elle. 

      Notons que les gens de « gauche » ont une tendance à critiquer la famille (sous prétexte de liberté et de révolte contre l’autorité), comme les gens de confession religieuse ont une tendance à l’encenser (traditionnalisme, les parents (le père notamment) étant vus comme des substituts de Dieu). On voit comme les à priori idéologiques déforment les perceptions et empêchent d’avoir un regard neutre et objectif..

      • Louise Louise 11 juin 2012 16:14

        Au départ, le moins qu’on puisse dire, c’est que les parents sont indispensables. On peut les remplacer direz-vous, oui, mais par qui, si tout le monde rejette ses enfants ?

        La plupart des animaux élèvent leurs petits. Une grande partie des humains aussi...

        Il existe aussi des familles dont les membres s’aiment et apprécient de vivre ensemble.


        • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 10:09

          Louise, d’accord !


          Les animaux élèvent leurs petits, mais seulement jusqu’à ce qu’ils puissent se débrouiller tout seuls ! Après, ils leur foutent la paix et les laissent faire ce que bon leur semble...

          Ca n’est pas le cas avec les humains - dont la famille pollue parfois l’existence durant toute une vie !

          Et pensez-vous vraiment qu’il y ait des « familles idéales » ? Il me semble, ayant vécu ce que j’ai vécu et sachant ce que je sais smiley qu’il s’agit juste là d’une image médiatique largement véhiculée. Je n’en ai pas rencontré une seule dans toute ma vie bien remplie - qu’elle soit professionnelle ou personnelle.

        • cubitus cubitus 11 juin 2012 16:18

          sujet sensible. du « père pourquoi m’as tu abandonné » de jésus à la relation incestueuse père-fille, il n’y a qu’un pas. Lorsque les relations sexuelles n’étaient pas encore codifiées et que tout le monde frayait avec n’importe qui à l’aube de l’humanité, nous en souvenons-nous dans notre cerveau résultat d’évolutions millénaires. La famille est le seul dernier bastion positif humain qui n’a pas explosé en plein vol (comme l’on fait les « être riche pour être heureux », « l’amitié entre jeunes actuelle »). Il y a beaucoup de manière de vivre en dehors de la famille : pensons aux cohabitations légales entre individus non reliés parentalement, aux « roomates » étudiants,... Ce n’est pas vraiment que nous n’ayons pas trouvé d’autres manières de nous organiser que la famille, c’est plutôt un pré-déterminisme spinozien comme l’auteur de l’article le dit si bien. Chaque être humain est le résultat de deux autres humains qui lui seront liés jusqu’a la fin de sa vie (et s’ils ne le sont pas, l’être en question aura plus difficile que ceux qui l’ont été à s’épanouir). J’appelerai ceci le destin du big bang de l’adn primordial de tout commencement. Tout adn est plus relié à ceux qui nous engendrent qu’à ceux qui nous sont étrangers (même si la différence entre les deux liaisons est infime, elle compte quand même pour des êtres évolués tels que nous le sommes). Et puis cette liberté qui vient d’on ne sait où, qui vient contrecarrer les plans prédéterminés et les lois prédéterministes qui règlent l’univers tout entier et qui nous permet à nous de humains de nous détacher enfin de cet adn primordial en enfantant autrement (procréation in vitro, médicalement assistée, femme-utérus qui met au monde un enfant qui sera donné et élévé par d’autres parents et je ne parle même pas de l’adoption).


          Non, à part un monde où tout le monde serait avec tout le monde dans une sorte de grosse fiesta, méga concert et où nous serions totalement libre d’interagir avec un autre sans être influencé par nos liens familiaux, je ne vois pas comment nous pourrions nous passer de la famille.

          Ceci dit, l’histoire de l’homme et de l’évolution de sa liberté n’en est qu’à ses débuts. Qui sait ce homo sapiens sapiens qui n’en est en encore qu’à sa puberté dans l’histoire de l’humanité pourra inventer à s’émanciper par la suite... ?

          • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 09:07

            Vous posez justement la bonne question, qui était exactement mon propos : que va-t-on bien pouvoir inventer pour remplacer cette cellule familiale ?


            Effectivement, l’humanité n’en est qu’à ses débuts.
            Et l’anthropologie a encore beaucoup à apprendre sur la liberté, car le problème est bien là.

            Mais, comme je viens de l’écrire à un violent détracteur qui me traite d’ « idiote utile », personne n’est obligé d’ériger la liberté en choix de vie absolu. On peut aussi préférer rester sur les rails et foncer, la tête dans le guidon !

            On ne verra pas ce que l’avenir nous dira, et c’est bien dommage !

          • dereck 11 juin 2012 16:27

            Si la famille nucléaire (ou un peu plus élargie) était la garante de la société de consommation de masse (etc), la société ferait tout pour la maintenir à flot, c’est loin d’être le cas.
            Si on regarde le pays maitre dans l’art de la consommation (USA) on se rend très vite compte que la famille nucléaire est l’ennemi, les premiers a en avoir fait les frais sont les afro-américains dans les années 70. Aujourd’hui plus de 90% des délinquants afro américain on comme point commun le fait d’avoir étaient élevés dans une famille monoparental sans père (ou lien très faible).


            • Spip Spip 11 juin 2012 16:31

              Si c’est une provocation, elle est assez grossière, un enfilage de perles excessives, ce qui ôte tout intérêt à ce billet. Il y avait surement mieux à faire sur le sujet.


              • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 21:32

                Eh bien faites-le, cher Spip, nous piaffons d’impatience de lire vos « perles excessives » personnelles !


              • Spip Spip 11 juin 2012 22:21

                « Eh bien faites-le, cher Spip... » Je n’ai pas ressenti le besoin de le faire car, personnellement, le sujet de la famille ne me provoque pas de démangeaisons, contrairement à vous. Ceci-dit, je reste toujours intéressé par des articles argumentés sur ce sujet, oh combien riche.

                Je note au passage le « charognards conservateurs » désignant ceux qui ne sont pas d’accord avec vous, c’est exquis... Au fond, vous êtes ravie, le rôle de victime a l’air de vous plaire. C’est une posture comme une autre.


              • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 22:27

                Vous avez tout compris : je suis masochiste (et sado, en plus !!!)


              • soimême 11 juin 2012 18:51

                Bof a part le sens de la provoque d’une adolescence qui en finie pas, ce textes ne casse pas la pâte à un canard !


                • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 20:09

                  Je suis ravie d’être une adolescente attardée, c’est un énorme compliment !


                  Soimême, pourquoi n’écrivez-vous pas des articles vous-même, ils vous conviendraient certainement beaucoup plus, puisque vous critiquez toujours ceux des autres au premier degré, sans aucune argumentation valable ?

                  Nous attendons vos oeuvres, que nous lirons avec beaucoup de bienveillance, nous, au moins !

                  Et je ne veux surtout pas casser les pattes des canards, ce sont d’émouvants animaux que j’adore.

                • Aiane Aiane 11 juin 2012 20:07

                  Bonjour,

                  Eh bien moi, j’apprécie beaucoup votre billet et partage volontiers votre analyse.
                  Mais, vous avez raison, remettre la famille à sa juste place (éteignoir au mieux, criminelle au pire), c’est déstabiliser le lecteur et courir le risque de la volée de bois vert.

                  • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 20:14

                    Merci Aiane de me soutenir dans mes errements subversifs !


                    J’avais prévu la volée de bois vert, comme le prouve la fin de mon article. J’avais raison, c’est toujours une consolation...Dès que l’on dérange un tant soit peu l’ordre établi, on risque l’assaut des charognards conservateurs. C’est ainsi, mais le principal est de pouvoir exprimer ses opinions, même si elles ne sont pas partagées !

                    Et re-merci, ça me touche...

                  • Giordano Bruno - Non vacciné Giordano Bruno 12 juin 2012 08:04

                    Subversifs ? Mais vous êtes totalement dans le moule au contraire ! Cela fait des dizaines d’années que l’on observe une volonté de détruire la famille pour isoler les individus. Et ça marche. En vrac :

                    - Apologie de l’égoïsme dans les magazines féminins et la publicité
                    - Féminisme créant une distance entre les hommes et les femmes.
                    - Famille élargie de moins en moins présente au cinéma
                    - Mise en avant de l’homosexualité (victimisation déconnectée de la réalité, carnaval, surreprésentation dans les mass média, mariage, adoption, ...)
                    - Droits des enfants
                    - Télévision
                    - etc.

                    Pour les puissants, vouloir détruire la famille, c’est avoir bien compris que l’union fait la force. Et s’en méfier. En atomisant la famille on rend ses membres plus vulnérables, plus facilement à la merci de diverses manipulations. Un individu seul gobera plus facilement les messages médiatiques et publicitaires. Il sera moins en mesure de s’opposer à la propagande et à la vie consumériste que veut lui imposer le capitalisme.

                    Observez une fourmilière : c’est très intelligent, très solidaire et très efficace. Et c’est une seule famille.

                    Vous n’êtes pas subversive. Vous êtes l’idiote utile.


                  • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 08:52

                    L’ « idiote utile’ vous remercie infiniment de ce gentil qualificatif !


                    Je n’ai jamais parlé d’égoïsme, ni de féminisme, encore moins d’homosexualité, ça n’est pas le propos et j’ignore où vous êtes allé chercher cela !
                    Chacun a le droit d’avoir ses propres idées tant qu’elles n’entraînent pas la haine, mais n’extrapolez pas les miennes bien au-delà de mes propos imprimés, s’il-vous-plaît.
                    L’union fait la force, d’accord, mais cette union n’est pas forcément familiale.

                    Je ne crois pas aux vertus de la famille pour s’opposer aux dérives du capitalisme et aux diktats du consumérisme (que je combats violemment moi aussi, bienvenue au club !).
                    Et la vulnérabilité, c’est justement au sein de la famille qui vous impose ses choix et ses idées qu’elle fait le plus de ravage.
                    Nous ne sommes pas des fourmis, et les fourmis n’ont aucune liberté, elles vivent dans le plus absolu des déterminismes.

                    On n’est nulle part moins »libre" qu’au sein d’une famille. C’est simplement ce que j’ai voulu dire...
                    Est-ce si idiot que cela ?
                    En même temps, chacun est parfaitement libre de ne pas ériger la liberté en choix de vie absolu.

                  • bakerstreet bakerstreet 11 juin 2012 20:29

                    On parvient bien à survivre à une guerre, pourquoi ne parviendrait-on pas à survivre à sa famille ?

                    La littérature a bénéficié à plein de ce réservoir de névrose, de haine et de ressentiment : De jules Valles ( l’enfant) à Fritz Zorn ( Mars) à Herman Koch ( le diner).

                     Je vous recommande particulièrement ce dernier, qui a obtenu un succès phénoménal en Hollande où il est paru l’an passé. Un délice de perversité et d’hypocrisie familiale)
                     Le roman de Joyce Carol Oates ( Petite sœur mon amour) est tout autant superbe ; Il raconte la souffrance d’enfants martyrs particuliers : Ceux que les parents arrivistes mettent sur le devant de la scène, et sacrifient à leur égo surdimensionné.

                    Quelle que soit la qualité de ces romans, ils ne parviennent pas à atteindre la violence ordinaire des familles aux volets clos, souterraines, qui s’étalent de génération en génération, et dont les arborescences maladives sont aussi certaines que les maladies héréditaires.

                    Bravo à votre billet. Sans doute dérangeant, mais qui nous change de ces articles propres sur eux, comme un enfant habillé en dimanche qu’on envoie à la messe.


                    • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 21:18

                      Merci de votre réaction positive !


                      Joyce Carol oates est un de mes écrivains préférés, dont je parle d’ailleurs dans un précédent article sur le couple.
                      Je vais lire Herman Koch que je ne connais pas, merci pour le conseil.
                      Je me permets de vous recommander à mon tour « Rien ne s’oppose à la nuit » de Delphine de Vigan, un chef d’oeuvre dans le genre destruction familiale et irréparables dégâts derrière une façade apparemment idyllique.

                      Je pense que l’on survit plus facilement à une guerre qu’à sa famille : on sait au moins contre qui on se bat, et on devient un héros. Alors qu’en combattant sa famille, on est rejeté de toutes parts. Qu’en pensez-vous ?

                    • bakerstreet bakerstreet 11 juin 2012 22:37

                      Toutes les familles ne sont pas à mettre dans le même cul de sac, évidemment.
                      Il en est heureusement beaucoup d’aimantes, de bien intentionnées, qui en dépit des insuffisances humaines qui nous taraudent tous, transmettront ce message d’amour rédempteur aux enfants, et donc de pardon.
                      Qui a dit : « On devient adulte quand on a pardonné à ses parents ! »
                      Reste pour que certains, c’est tout bonnement impossible.
                      Le danger alors vient de la possibilité de projeter cette violence comme une bombe sur les autres
                      Ou sur soi même, à moins d’arriver peut-être, à la comprendre, à la dépasser en la désamorçant.

                      Comme disait Le forestier, dans une de ces belles chansons,
                      "On choisit pas ses parents,
                      on choisit pas sa famille
                      On choisit pas non plus
                      les trottoirs de Manille
                      De Paris ou d’Alger
                      Pour apprendre à marcher"

                      Pour ma part, travaillant en psychiatrie, j’ai trop souvent constaté, que le malheur et la souffrance sont constitutionnels à certaines structures familiales défaillantes, et c’est une litote, pour illustrer le champ de mines qu’ont du traverser certains enfants.
                      Car le champ de la perversion manifeste et délibérée ne s’apparente pas alors là à des motifs existentiels, à un discours de défense projectif en trouvant un bouc émissaire en ses parents, à des conduites hystérisées en rapport à des crises passagères.

                      Que dire, que faire, quand un gamin de 17 ans vous passe entre les doigts, la tête dans un sac en plastique.
                      Alors bien sûr, les blessures psychologiques s’apparentent parfois à des traumatismes de guerre dans certains cas.
                      Mais il en n’est d’autres plus silencieux.
                      Le mot sac revient souvent dans ces lignes, ce doit être un lapsus.


                    • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 23:00

                      Cul-de-sac oui, dont on ne peut s’échapper...


                      Merci de nous faire partager votre savoir psychiatrique, et de nous renvoyer à Le Forestier qui a eu lui-même du mal à se remettre de son passé familial (il a longtemps séjourné à la clinique de la Borde dans le Loir-et-Cher).

                      La « structure familiale défaillante » fut mon lot et j’ai longtemps traversé des « champs de mines ». Je demande donc indulgence et compréhension pour cet article...

                      Mais ne pensez-vous pas que les traumatismes silencieux sont les plus destructeurs ?

                    • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2012 12:35

                      Les traumatismes silencieux sont les plus destructeurs ?

                      Impossible de donner une réponse générale, à des problèmes personnels, dont l’étendue ne peut être abstraitement mesurée, ni mise en relation d’importance avec d’autres.
                      La logique n’est pas à l’œuvre dans nos problèmes psychologiques.
                      Nos capacités de résilience sont en rapport tout autant avec nos propres structures, qu’avec la suite des événements de notre vie.

                       Cette histoire de papillon qui détermine les ouragans, est une métaphore qui marche tout autant pour l’histoire, la politique, que pour la vie de chaque individu, pour autant qu’on peut justement l’isoler des autres.

                      Oates, que vous aimez tout autant que moi, met souvent en scène des individus écorchés, qui parviennent souvent à transcender leurs difficultés, en les apprivoisant lentement, puis en s’en dégageant, mais en gardant une humanité et une connaissance qui les grandisse.
                       Le temps, la maturité, l’éloignement, la connaissance, sont les moteurs qui permettent la cicatrisation de bien des problèmes, tout autant que l’oubli, le don de soi, et le dépassement. Mais je garderais bien d’être exhaustif

                      Quand à la littérature, et ses conseil de lecture, j’ai lu dernièrement aussi « Lointains souvenirs de la peau » de Russel Banks, très bon aussi. Il traite d’un sujet dérangeant : L’exil des « criminels sexuels » sur les marges des villes, meelting pot des névrosés, des psychotiques, des pervers et des déviants.


                    • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 juin 2012 20:35

                      L’enfonçage de portes ouvertes a l’avantage de prendre son pied sans s’y faire mal !


                      • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 21:22

                        Vous avez tout-à-fait raison, Aita Pea Pea !


                        Vous a-t-on déjà expliqué que l’extrême plaisir et l’extrême douleur sont les pôles opposés d’une même sensation - très agréable, cela va sabs dire...

                      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 juin 2012 21:46

                        Non je ne le sais pas,mais quand vos livres tomberont en kilos sur vous,nous en reparlerons .


                      • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 21:55

                        Il vous a sûrement échappé qu’en l’occurrence, je ne parlais surtout pas le livres smiley !!!


                      • Aita Pea Pea Aita Pea Pea 11 juin 2012 22:33

                        J’espere que n’ayez pas expérimentée l’extreme douleur tant physique que psychique,j’en ai eu pour ma part quelques gouts .D’ou ma référence à votre vécu sur celà qui ne serait que livresque .
                        Peut etre je me trompe .


                      • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 23:02

                        Que pourriez-vous savoir de ma vie ?


                        Lisez ma réponse à bakerstreet, un peu plus haut...

                      • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2012 13:32

                        L’humour est un bonne arme de guerre !
                        Attention cependant qu’à force d’enfoncer les portes ouvertes, on ne finisse par tomber dans la cage d’ascenseur.


                      • joelim joelim 11 juin 2012 21:21

                        Notez auteure que vous êtes la seule à insulter sur ce fil.


                        • Caroline Courson Caroline Courson 11 juin 2012 21:29

                          J’avoue ne pas comprendre : pouvez-vous expliciter votre pensée plus avant, cher Joelim ?


                        • Cocasse Cocasse 11 juin 2012 21:52

                          Avant de déconstruire pour mieux se construire, il est nécessaire d’avoir une base solide (l’éducation par les parents, une image équilibrée animus-anima, donc un inconscient personnel apte à déployer son potentiel). De là, je vous renvoie à Jung (vu que vous êtes psychologue ou un truc du genre) et le processus d’individuation. Certes, c’est un peu obscur, mais si vous avez vécu certaines expérience de ce processus, vous devriez le comprendre. Dans le cas contraire, je veux bien reconnaître que cela reste une notion obscure.


                          • Jimmy le Toucan 12 juin 2012 09:15

                            C’est quoi une famille, 

                            le parti socialiste se vante d’être un grande famille, pfff
                            quand on t’embauche dans une entreprise, on te dit que c’est une grand famille, bof
                            Les Corleone, c’est une grande famille 
                            Bienvenue dans la famille du Christ
                            On touche pas à la famille, la famille c’est sacré

                            Au moins, un article qui parle pas de la crise

                            • Georges Yang 12 juin 2012 09:35

                              La famille est avant tout un lieu de chantage affectif, de narcissisme, une forme de prise d’otage passive

                              Mais quand on est mal en point ou sénile on peut quelquefois compter sur elle (par intérêt, souvent, mais aussi par culpabilisation)


                              • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 10:18

                                Merci Georges, de résumer aussi bien ma pensée smiley !!!


                                Prise d’otage passive et chantage affectif, c’est tout-à-fait cela.

                                Et quand on ne peut plus compter sur elle, on se venge en écrivant des articles qui lui sont consacrés...

                              • Le péripate Le péripate 12 juin 2012 09:37

                                Au cours de son histoire l’humanité a crée de nombreuses institutions, de manière spontané. Comme le langage la famille fait partie de ces plus anciennes qui nous ont façonné.

                                Depuis peu (3000 ans) une autre institution a vu le jour, l’état, descendant des bandits et des voleurs. Comme cette dernière institution a vocation a remplacer toutes les autres on assiste progressivement à la destruction de toutes les institutions intermédiaires.

                                Et l’individu se retrouvera seul face à l’État tout puissant. La botte sur la face.


                                • Francis, agnotologue JL1 12 juin 2012 10:15

                                  Il y a État et État.

                                  L’État de Louis XIV, le monarque qui disait « l’État c’est moi », n’a rien de commun avec l’État démocratique ou l’État providence.

                                  Et l’État tout puissant et fasciste, c’est l’État néolibéral.

                                  Mais pour les partisans de l’Etat néolibéral, il suffit que l’État démocratique pénalise l’évasion fiscale ou l’esclavage des enfants pour qu’ils crient à la dictature !


                                • Le péripate Le péripate 12 juin 2012 10:36

                                  C’est quoi « neolibéral » ? Je connais le libéralisme classique, le libertarianisme, le minarchisme mais pas votre truc.
                                  A moins que vous ne preniez le terme dans son sens américain, c’est à dire démocrates. Là, ça aurait un sens.
                                  Donc l’état neolibéral c’est l’état démocratique.

                                  Finalement je vais apprendre quelque chose de vous. Un miracle.


                                • Francis, agnotologue JL1 12 juin 2012 11:26

                                  S’il est aussi bête qu’il en a l’air, la démonstration est faite que j’ai à faire à un imbécile. Dans le cas contraire, c’est un tordu de la pire espèce. Mais ça, je le sais depuis longtemps.

                                  Bon, pour ne pas être moinssé par ceux qui ne savent pas, « liberal », et non pas « libéral », c’est en effet, en Amérique, une certaine gauche progressiste - par opposition à conservateur (à ne pas confondre avec néocons). Et c’est probablement la confusion qui entraîné le PS vers ce libéralisme économique que nous connaissons, et qui a poussé Brérégovoy à libéraliser pour la France, la libre circulation des capitaux.

                                  Voilà pourquoi « néolibéral » - évec un « é » français - se démarque clairement de « liberal » et n’a rien à voir avec la démocratie, bien au contraire, et désigne comme chacun sait, l’antithèse de l’État démocratique.

                                  Frédéric Lordon sortons du cadre néolibéral
                                   : « rester dans le cadre ou sortir du cadre, c’est la seule question importante du point de vue du débat politique à venir. C’est cela la différence entre la droite et la vraie gauche. Quelles sont les contraintes structurelles qui forment le cadre en question ? Elles sont au nombre de trois, le cadre est triangulaires : premièrement le régime du commerce international, càd le libre échange et on y incorporera également la liberté des investissement directs, càd ce qui très concrètement autorise les délocalisations, (ah, il y avait une question concernant l’OMC : elle continue son petit bonhomme de chemin, et de temps en temps on sort le Lamy pour nous dire attention, ne cédez pas aux tentation protectionnistes, ce serait le retour à la guerre !) premier coté du cadre, le régime du commerce international ; deuxième coté du cadre, la finance foldingue, càd celle qui a donné l’accident des subprimes, la libération complète des marchés de capitaux, la licence des institutions financières de faire ce qu’elles veulent et de prendre en otage les pouvoirs publics et les corps sociaux censés pouvoir leur venir en aide quand elle se pètent la binette, troisième coté du cadre, le modèle de politique économique européen tel que il a délibérément organisé la surveillance des politiques nationales par les marchés financiers : c’est le fait que les marchés financiers et les créanciers internationaux sont devenus les véritables décideurs en dernier ressort des orientations des politiques économiques. La démondialisation qui est le contraire de toutes ces contraintes est l’autre nom de la sortie du cadre. »

                                  Péripate, comme tous les trolls, ne construit pas : il détruit tous les jours ce qui a été construit la veille. A chaque intervention, il est vierge de toutes connaissances autres que ses mantras lesquels sont gravés dans le marbre de sa pensée : un peu comme le SO d’un ordinateur, gravé en ROM, ordinateur qu’on réinitialiserait à chaque fois qu’on l’allume, faisant ainsi table rase de tout ce qui a été inscrit en mémoire de masse.

                                  Pardon à Caroline Courson pour ce hors sujet. Mais je crois que cette question du néolibéralisme n’est pas sans impact sur le rôle de la famille.


                                • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 10:29

                                  Amaury,


                                  Le problème n’est pas l’éclatement des familles, mais l’immense puissance des familles, quelles qu’elles soient, et même dans toutes leurs « déviantes » déclinaisons actuelles - où l’épanouissement personnel de l’individu semble impossible.

                                  Désolée de vous contredire, mais les enfants des soixante-huitards, ceux qui sont nés dans les années 80, sont les plus conservateurs qui soient au monde !

                                  Tout cela n’est qu’un immense « jeu » d’action/réaction ! La « doxa » des uns s’oppose à celle des autres. On a donc le droit de penser et d’écrire ce que l’on veut, ça ne change rien au problème, qui n’a pas fini de susciter des controverses !

                                • tikhomir 12 juin 2012 11:21

                                  « l’immense puissance des familles, quelles qu’elles soient, et même dans toutes leurs »déviantes« déclinaisons actuelles »

                                  Il faut donc s’entendre sur le terme famille, car la famille ce n’est pas non plus tout et n’importe quoi. Vouloir trop diversifier la notion de famille va justement contre la famille, cela devient une notion floue, vidée de son sens.

                                  Les familles, au sens traditionnel du terme, se font de plus en plus rares et n’ont que bien peu de poids dans la société.


                                • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2012 13:07

                                  Amaury

                                  permettez moi de ne pas être trop d’accord avec vous. La famille existe trop bien pour certaines couches aisées de la population, et permet à ses rejetons même déficients d’avoir une place enviée par d’autres dans la vie, parfois plus doués, mais beaucoup moins gâtés par la naissance.

                                  Ce n’est pas pour rien que les inégalités familiales ont été renforcé par l’éducation nationale depuis trente ans. ( Je ne parle pas des cours privés, et de tout le réseau d’influences qui fait la différence, tout autant que l’apprentissage des manières policées, qui vous font comme cette particule distinctive de l’ancien régime...) 

                                  L’état s’est déchargé sur les familles : Aucun problème pour certaines, qui en ont même trouvé un bénéfice, en ce sens que le néo libéralisme éliminait les plus faibles économiquement, et limitait ainsi la concurrence pour leurs rejetons. Les séjours à NY dans des écoles prestigieuses pour les uns, les cages d’escalier pour les autres, ce n’est pas vraiment les mêmes expériences d’immersion..

                                  Ce postulat économique a attaqué les familles les moins solides, comme le vent qui souffle emporte lui aussi les misérables cabanes aux toits de tôle des favelas.

                                   Il est compréhensible pour n’importe qui que la lutte pour la survie vous blinde, vous corrompt, vous épuise, et détruit les fondations de la famille, et de l’entraide. ( Car la famille, ce n’est forcément l’enfer, il en est de toutes sortes, en tout cas c’est un refuge et une consolation pour certains dans ce monde sans idéaux, où le narcissisme prime)

                                  Alors il ne faut pas aller chercher plus loin, les causes de parcours chaotique de certains, qui n’ont plus qu’eux même sur qui compter, et n’ayant pas à se transcender pour les autres, déchoient lentement.

                                  Malgré cela, bien sûr, il y aura toujours des exceptions :

                                  Un gamin de milliardaire Suisse pour faire le procès de sa famille, dans une bonne charge mortifère, comme ce Fritz Zorn ( Mars) ou un autre, comme Boris Cérulnik, qui en dépit d’une amorce pour le moins difficile ( parents envoyés en camps de concentration, éxil du gosse à la campagne où il sera employé pendant longtemps comme valet de ferme, avant d’apprendre à lire, et à devenir plus tard un psychiatre éminent, père de la théorie de la résilience) pour nous dire que tout est toujours possible,

                                  mais en dehors du cadre général.


                                • NeverMore 12 juin 2012 10:12

                                  On voit que vous avez fait des études, car vous avez fait une découverte remarquable : la voiture devant laquelle vous traversez est beaucoup plus dangereuse pour vous que n’importe quelle autre voiture éloignée (NDLR : c’est une image).

                                  Chapeau !

                                  Quant à la famille, cette structure arbitraire vielle de plusieurs milliers d’années, elle n’est évidemment pas moderne et doit être abolie, ne serait-ce qu’à ce seul titre. Secondairement, quand on voit le nombre d’imbéciles qu’elle a contribué à mettre sur terre ...

                                  Les arts anciens, la littérature, la philosophie, la science, tout ça est ausi bien viellot, preque putride. Et les lettres, l’archéologie, la psychologie, et tout ça, quand on voit ce que certains en font, on comprend qu’il faut les balancer aux orties, puis s’asseoir et fumer un joint (ça c’est moderne).

                                   


                                  • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 10:33

                                    NeverMore, 


                                    Je veux bien fumer un joint avec vous - quoique cela me rende malade !

                                    Mais de là à jeter aux orties tout ce qui fait que l’homme est un animal unique et créatif, non non non, je refuse absolument smiley !!!

                                  • Annie Stasse Annie Stasse 12 juin 2012 11:00

                                    comme je suis d’accord avec vous Madame (je dis pas ça souvent, c’est le respect).

                                    La campagne législative Ump vantant les bienfaits de la famille m’agressa chaque jour. C’est l’horreur pour moi.

                                    L’insécurité tant décriée c’est là qu’elle est, la vérité déplait ? restez donc la tête dans le sac, accusez les immigrés tant qu’ils vous chantent… le lieu de tous les dangers c’est la famille, pas les banlieues… lisez les faits divers et allez dans les tribunaux.


                                    • Ju Lien 12 juin 2012 11:24

                                      La famille ne viendrait-elle pas de la propriété privée ?
                                      D’ailleurs aujourd’hui, les seules choses qu’apportent la famille dans les textes de lois sont liées à l’héritage, avantage au niveau de l’impôt etc... (je ne m’avance pas trop car pas suffisamment informé à ce sujet).
                                      La famille a été créé pour être sûr que notre richesse soit rétribuée à notre descendance et la femme a été « emprisonnée » par l’homme pour avoir le plus de chance d’être sûr que les enfants soient bien ceux du père.
                                      Dans les sociétés dites « primitives » (sans propriété privée) , on parle de clan et non pas de famille. Toutes les mères s’occupent de tous les enfants, tout le monde est cousin, tante, oncle ....


                                      • Le chien qui danse 12 juin 2012 13:06

                                        Tout a fait. C’est cela la réalité de la famille, le rouage de base de la capitalisation par l’appropriation.


                                      • spartacus spartacus 12 juin 2012 11:48

                                        La famille, en Corée du Sud ou Cuba, on s’en méfie. Les pères ont peur des enfants. On se dénonce comme anti-révolutionnaire aux comités de quartier. Il n’est pas rare qu’un fils dénonce sont père et inversement, et que ce dernier finisse en détention.


                                        Dans nos sociétés occidentales, la famille, le réseau, la corporation sont mis en avant, Principalement une affaire de soutien et les passes droit qu’ils permettent...les avantages à en retirer. pas certain qu’il n’y ai de l’amour dans les démarches. 
                                        Une sorte d’investissement pour le futur comme une assurance. Je t’aide aujourd’hui pour que demain si..fait dans un inconscient conditionné dans notre éducation.
                                        Dans les familles parfois des « moutons noirs ». 

                                        Les relations sociales, c’est la famille, alors acceptons un peu d’hypocrisie. Difficile de distinguer l’amour de l’intérêt....Notre société est faite comme cela. Nous ne pouvons vivre solitaires.

                                        • Le péripate Le péripate 12 juin 2012 12:01

                                          La famille est un lieu de la société privilégié pour la transmission des valeurs. Morale, sens des responsabilités, dignité.
                                          Nombreux sont ceux qui s’accordent sur le relativisme ambiant, ce monde où tout se vaut, l’élève vaut le maitre, le fils le père, le mal vaut le bien, le laid vaut le beau, etc...

                                          Il est devenu banal d’accuser le libéralisme de cet état de fait, souvent aux moyens des clichés les plus éculés. Plus originale est la tentative de Michéa (le complexe d’Orphée). Selon lui la pensée originelle des premiers libéraux était que le gouvernement n’avait pas besoin d’un modèle de la vie bonne mais seulement de l’administration des choses, le marché. Ce qui donnerai, toujours selon lui, une société neutre, sans valeurs.

                                          C’est oublier deux choses. Premièrement le fait majeur du dernier siècle la croissance énorme de l’emprise de l’état sur tous les aspects de la vie. Et deuxièmement, l’idée démocratique qui est sorti de son cadre politique, et sa conséquence l’égalitarisme qui agit comme un acide sur toutes les institutions léguées par le passé.


                                          • Patrick Samba Patrick Samba 12 juin 2012 12:35

                                            Bonjour,

                                             « On n’est nulle part moins »libre« qu’au sein d’une famille. C’est simplement ce que j’ai voulu dire... Est-ce si idiot que cela ? »
                                            Puisque vous posez la question, c’est je suppose pour obtenir une réponse. Et bien je crains que la réponse malheureusement soit : oui.

                                            C’est en effet parfaitement ridicule d’affirmer que la mer est mauvaise sous prétexte qu’on peut s’y noyer, qu’un marteau est nuisible sous prétexte qu’on peut s’en servir pour tuer un forgeron bruyant, etc, etc,... et donc d’affirmer qu’ « on n’est nulle part moins »libre« qu’au sein d’une famille » sous prétexte qu’on y a été « enfermé ».
                                            Désolé...


                                            • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2012 13:24

                                              Patrick Samba

                                              Le malentendu dans les réponses viennent qu’elle évoquent deux pensées :
                                              L’une se référant à la famille source de problème psychologiques, et l’autre l’évoquant comme un refuge....

                                              Le fait que les deux concepts d’ailleurs coexistent dans cette même structure, sont bien à l’origine de l’ambivalence et des fameuses disputes de famille, dont en vient de recréer un modèle in-vitro !
                                              Les gens ne se comprennent pas, et s’engueulent, car ils ne parlent pas de la même chose.

                                              Et c’est assez désopilant à observer


                                            • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 14:30

                                              Ne soyez surtout pas désolé, Patrick !


                                              J’ai moi-même demandé qu’on m’apporte la contradiction, je ne vais pas m’en plaindre maintenant... Et en plus, j’adore ça !

                                              On peut se noyer dans la mer, mais personne ne vous oblige à la prendre - comme disait Renaud !
                                              Quant au marteau, si j’en avais un, je construirais une ferme et j’y mettrais mon père, ma mère, mes frères et mes soeurs... Waouhhh, un beau projet de vie comme un autre, ni plus ni moins idiot...
                                              Mais j’oubliais, c’est moi qui suis idiote, mais en même temps utile, c’est rassurant.
                                              C’est rassurant de remettre en cause certaines idées reçues, cela vous donne l’impression d’être libre - même si on ne l’est jamais vraiment !!!

                                            • bakerstreet bakerstreet 12 juin 2012 16:38

                                              Ajoutez une faucille à votre marteau
                                              Et vous aurez la bénediction du parti communiste
                                              Une autre forme de chouette grosse famille !


                                            • Loatse Loatse 12 juin 2012 13:59

                                              Bonjour caroline,

                                              excellent sujet ; vous pouvez fermer votre parapluie là et....... me filer un bout de votre kinder bueno  smiley

                                              Je ne connais personne ayant fondé une famille pour se conformer au désir de la société...aussi je pense que quelque soient les vues de celle ci sur nos modes de vie, c’est loupé.... L’exception se trouvant dans les pays (souvent à forte dominance religieuse) ou la pression est telle que l’individu ne peut que se conformer aux normes en vigueur en la matière..

                                              En occident, nous pouvons fonder une famille, en modifier la composition, fonctionner en mode recomposé/décomposé avec rajout de membres que j’appele « de coeur » qui viennent se greffer sur la cellule de base au fil des unions/désunions...

                                              Avantages : ca crée du changement
                                              inconvénients : au détriment de la stabilité et parfois à l’insu de son plein gré.....


                                              Les liens de sang sont encore là, mais bien qu’importants n’ont plus la primauté dans la composition de la cellule familiale...

                                              on s’y aime, on s’y déchire parfois, mais bon, c’est aussi un excellent moyen d’apprentissage de la vie en société du fait des divers personnalités qui la compose...et avec qui il faut apprendre à composer sauf à vouloir se retrouver en mode solo...

                                              Bref un sacré défi et ca tombe bien, j’adore les défis... smiley



                                              • egos 12 juin 2012 16:16

                                                Carole,

                                                dévoileriez vous la partie la plus sombre de votre âme,
                                                le meilleur de soi à ce que l’on prétend

                                                les Lebensborn, qu’en pensez vous ?

                                                et leurs déclinaisons chez Staline, Mao ou Vidéla,
                                                les foyers des pupilles de la nation, mieux de la DDASS livrant, impavides et sans retenue, de jeunes et tendres corps à quelques engeances putrides en maraude,
                                                de ces pensionnats Catho, Laics, Réformés ou Boudhistes ou s’enseigne tout autant l’art de la séduction-soumission réunies que celui des plaisirs honteux.

                                                et si la famille, lieu ou se transmettraient les caractères acquis, n’était au fond que le meilleur dans la fatalité du pire ?
                                                ou bien préféreriez vous voir cette chères têtes blondes élevées en batterie ?

                                                laissez courir votre imaginaire obscur et fécond,
                                                nous attendrons votre prochain opus
                                                profitez en pour vous accorder a « walk on the wild side »


                                                • Claire29 Claire29 12 juin 2012 17:50
                                                  La famille,on l’aime,on la déteste,
                                                  quand elle est trop étouffante,on s’en éloigne pour survivre et vivre sa vie.
                                                  Mais dans les moments de solitude et dans les épreuves,on sait qu’on peut compter sur elle malgré les désaccords et les conflits qui séparent,car les liens tissés dans l’enfance sont tellement solides qu’ils ne se rompent jamais ! 

                                                  • Georges Yang 12 juin 2012 21:48

                                                    Juste un bémol cependant, la famille quand elle n’est pas trop déstructurée, possessive, névrotique (ce qui est assez rare) permet l’éducation des enfants

                                                    On n’est pas très heureux et épanoui en orphelinat

                                                    Mais ce qui est pénible, ce sont les mesquinerie quotidienne, les fêtes de famille, les photos de vacances, les atroces dessins d’enfants sur le frigo, la participation à la comission des menus ( les parents d’élèves à ne pas confondre avec les gens qui ont dres enfants) sont souvent des connards imbectables

                                                    Le pire, c’est la projection de ses désirs et fantasmes inassouvis sur sa progéniture, les parents de champions de tennis sont les plus imbuvables


                                                    • Caroline Courson Caroline Courson 12 juin 2012 22:24

                                                      Oui d’accord Georges !


                                                      Mais qui a parlé d’orphelinat ? Pas moi, en tout cas !
                                                      Je souhaiterais plutôt une autre forme de relations, et le fait que l’on puisse vraiment « choisir » sa famille - bien au-delà des liens du sang.

                                                      Vous prêchez une convaincue sur le côté très pénible des traditionnelles « célébrations familiales
                                                       » et de l’émerveillement béat des parents devant les exploits de leur progéniture. C’est indécent !

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