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Accueil du site > Tribune Libre > La grève du retour

La grève du retour

Inévitable, il vous attrape l’air de rien, entre une vérification de la porte opposée et un désarmement de toboggan. Vous êtes encore tout planant qu’il vous faut atterrir.

Saloperie de retour. Pas de flamme, mais de vacances.

Ben oui mon ptit gars, c’est que quand on part, on doit bien revenir. Je sais, c’est dur, mais c’est ainsi.

Moi, je rêve de partir un jour, sans retour (2be3, sors de ce corps bronzé), de ne pas retrouver 500 mails non lus, de ne pas crouler sous les factures à payer (ha non, tiens ce sont des relances), les plantes crevées (je leur ai vraiment manqué apparemment), la poussière partout (même dans le cerveau, vu ce qu’il a fonctionné pendant 3 semaines).

Comment éviter la gueule de ses collègues lorsque l’on pénètre de nouveau dans ce lieu de torture que l’on appelle le bureau ? Mon Dieu, mais qui a envie d’entendre les exploits de vacances de… ben de tout le monde ? Une fois, c’est déjà dur, mais faire semblant de s’intéresser dix fois, quinze fois, c’est au-delà de mes forces et en plus je suis pas bon acteur (en tout cas, pas meilleur que Joey Starr, c’est dire comme je suis mauvais).

C’est pourquoi aujourd’hui, j’ai décidé de faire la grève du retour.

C’est simple, pour ne pas revenir, il suffit de feindre n’être jamais parti ou un truc du genre.

 

Voici en quoi consiste ce truc du genre en quelques étapes simples.

 

1 – Ne dites à personne que vous êtes revenu.

Après quelques semaines de vie sociale inexistante, les gens vont se mettre à vous rappeler, pensant que vous êtes forcément là (ils sont tellement perspicaces… vous avez bien choisi vos amis).

2 – Si vos collègues vous demandent où vous êtes parti, dites que vous n’êtes pas parti. Vous étiez juste malade, vous avez survécu à Ebola et le bronzage est un effet secondaire (au moins, vous serez tranquille pour au moins un mois – si vous toussez un peu, on vous mettra peut-être même en quarantaine).

3 – Jetez vos plantes

Une fois à la poubelle, elles vous en voudront toujours de les avoir laissé crever la gueule toute verte mais vous ne serez pas là pour le voir.

4 – Jetez votre courrier

Personne n’envoie de courrier important au mois d’août, ça se saurait. En plus, en ne voyant pas les cartes postales qu’on vous a envoyées, vous ne culpabiliserez pas de n’en avoir envoyé aucune, c’est tout bénef’.

5 – Ne prenez pas de café pendant plusieurs jours

La machine à café est THE place to be pour tous les connards qui veulent absolument vous faire croire qu’ils ont passé de bonnes vacances (alors qu’ils ont traîné bobonne et les morveux à La Rochelle), n’y allez sous aucun prétexte. Pour les chiottes, haut lieu d’échanges de paroles sans profondeur et de microbes qui en viennent (des profondeurs), choisissez les toilettes handicapées, vous serez plus tranquille.

6 – Passez à l’heure d’hiver

Vous serez ainsi super loin de vos vacances, gagnerez une heure de sommeil et serez en retard à toutes les réunions (comme un vrai boss). Si vos collègues vous font des reproches, toussez encore un peu, ils mettront votre décalage sur le compte d’Ebola.

7 – Mangez en décalé (et gras)

Le point 6 devrait résoudre ce problème, mais sait-on jamais, ce serait dommage de croiser des collègues à la cantine. Il est aussi très important de manger des plats qui n’ont rien à voir avec un retour de vacances (salades pour maigrir, mozzarella parce que ça vous rappelle l’Italie, etc.). Mangez de la raclette (c’est qu’en cette fin d’automne il fait froid), buvez du vin chaud, explosez vous le bide, tout le monde s’en fout de votre silhouette.

8 – Effacez tous vos mails non lus

Ainsi, vous ne serez pas en retard et n’aurez pas l’impression d’avoir été absent. C’est simple, facile et sans douleur. Rappelez-vous qu’il n’existe aucun problème qu’une inaction prolongée ne puisse résoudre.

C’est bon ?

Et alors, c’était comment les vacances ?

..

.

C’est bien, vous n’avez pas craqué, le silence est votre allié.

Bon ben voilà, en ce qui me concerne je crois que j’ai tout fait.

C’est épuisant d’ailleurs. J’suis crevé.

Je partirais bien en congés moi.

---

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13 réactions à cet article    


  • claude-michel claude-michel 5 août 2014 15:32

    Pour éviter ce genre de retour...devenir un homme responsable qui ne met pas n’importe quoi dans les urnes...

    Votre retour..vous l’avez forgé vous même.. !

    • Fabienm 5 août 2014 15:57

      @Claude Michel : ah mince, je croyais vraiment que mon article était totalement apolitique smiley


    • marauder 6 août 2014 00:06

      Mmm, si on veut éviter ca, le mieux n’est surement pas de fractionner sa vie comme ca. Mais faudrait etre vraiment tres courageux.

      La vie, c’est les vacances, les activités sont la vie.
      La mort, c’est se rendre malade pendant 300 jours en ne pensant qu’a nos hypothétiques 5 semaines de bonheur.


      • marauder 6 août 2014 00:08

        En tout cas, j’ai bien fais de ne pas me prendre le choux dans ces écoles minables pour etre ingé et me prendre autant la tete  !


        • prolog 6 août 2014 09:44

          Ecole minable, ca dépend comment on voit ca. Trois ans à boire des bières en ayant presque pas cours (ni de frais d’inscription), apprendre à faire croire à des gens en costard que tu sais tout faire pour qu’à la clé ils te croient et te filent des sous, j’ai trouvé ca pratique.
          Après si on décide de croire les discours sur notre appartenance à une élite et qu’on reste des années dans ces boulots généralement ultra chiants, c’est de notre faute, pas celle de l’école.
          Ca reste un moyen de faire des sous assez peu risqué, c’est pas rien :).


        • Fabienm 6 août 2014 09:46

          je plussoie
          les écoles d’ingé sont juste des immenses campus où ca baise et ça picole

          après, ce qu’on fait de notre vie, c’est un autre problème


        • sleeping-zombie 6 août 2014 11:20

          C’est la première chose qui m’est venue à l’esprit : si tu te plait autant que ça dans ton boulot, démissionne.


        • Fabienm 6 août 2014 14:51

          je suis bien payé et j’ai la clim’ + je peux faire ce que je veux sur mon lieu de travail (ce qui ne m’empêche pas de préférer les vacances)
          pourquoi changerais-je ?

          mon boulot n’a aucun sens, je le cherche ailleurs (le sens)


        • Fabienm 6 août 2014 08:45

          ne pas faire une école d’ingé me semble un choix plutôt pertinent smiley


          • In Bruges In Bruges 6 août 2014 11:56

            Pour ne pas avoir à rentrer, une règle de base : ne jamais partir.
            A part ça, écrire sur rien, ça ne fait pas grand -chose, hein mon Colonel Fabien ?


            • Fabienm 6 août 2014 14:52

              je revendique mon droit à l’inutilité


            • marauder 7 août 2014 07:50

              Fabienm


              Tu me prouves bel et bien, toi et ptolrg que je n’avais évidement rien a faire à « l’école » :)

              Je croyais que cela servait a éduquer, comprendre, s’élever, en fait non, ca sert a faire des petits soldats du systeme qui, surtout ne doivent pas trop réfléhir, sauf quand faut changer de iphone ou hésiter entre une chaine de tv poubelle ou une autre.

              Quittez l’école et votre boulot de merde et découvrez le monde ;)

              Car se réjoiur de son taff par la qualité de la clim est plutot pathétiqque !

              • Fabienm 7 août 2014 08:43

                Si le système n’avait que des petits soldats comme moi, il serait sacrément dans la merde compte tenu de ma production effective smiley
                Sur mon lieu de travail, je passe le plus clair de mon temps à écrire des livres, des articles, c’est mon évasion. Pour ce qui est des voyages (la découverte du « monde »), ils sont nombreux et financés par ce « boulot » où l’on me demande il est vrai assez peu de réfléchir (bien que mes boss se targuent du contraire).
                Quant à l’école, Anatole France disait « on a une école faite pour la société alors qu’on devrait avoir une société faite pour l’école ».
                Bonne journée à toi

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