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Accueil du site > Tribune Libre > La grève vue par la radio de M. Arnault LVMH, première fortune de (...)

La grève vue par la radio de M. Arnault LVMH, première fortune de France.

Une publicité inédite est actuellement diffusée par Radio Classique pour promouvoir un album de deux CD qu’elle a produit : « Et si la musique classique redonnait la forme ? entend-on. Météo maussade, humeur de chien, grèves à répétition… Dès les premiers symptômes, Radio Classique Allegro ! L’album antidépresseur par excellence ! (…) L’album hyper-vitaminé pour sortir de l’hiver ! »

 
Un humour noir ?

Ce n’est pas la métaphore d’apothicaire qui étonne. Après tout la musique, dit le proverbe, adoucit les mœurs ! Pourquoi ne ferait-elle pas songer à un médicament ou du moins à un fortifiant, comme un tube de vitamine C ? L’humour est ici l’édulcorant qui fait avaler la dragée.

Ce qui surprend, en revanche, c’est de relever parmi les causes de la méforme alléguée « les grèves à répétition », au même titre que la saison hivernale et ses intempéries. Là, l’humour même noir est impuissant à faire avaler la pillule du paradoxe. Sans doute peut-on rire de tout, mais peut-on rire de la grève avec M. Arnault, propriétaire de Radio Classique et première fortune de France ?

Par qui la grève peut-elle être assimilée à un inconvénient d’ordre climatique et à la morte saison de l’hiver, sinon par celui qu’indispose cette liberté d’expression parce qu’il n’en a pas besoin pour survivre et assurer ses revenus ? Sans atteindre aux fortunes des mille et une nuits de M. Arnault ou même à celles des clients grugés par M. Madoff, il existe sans doute en France des gens pour qui la grève est inutile, voire désagréable, mais sont-ils plus qu’une petite minorité ?

Le dénigrement en douceur de la grève par la répétition

Il est, en revanche, en France une large majorité de citoyens pour qui elle est indispensable, ou du moins devrait l’être. C’est à ceux-là, on le suppose, que cette publicité s’adresse. En douceur, par la répétition inlassable et sous couvert d’un humour inoffensif, leur est inoculée une représentation de la grève répulsive : car il n’y pas d’erreur qui, inlassablement répétée, ne finisse par prendre des airs de vérité. Jusqu’ici, les médias s’y employaient par ces diffusions rituelles de récriminations sur les quais de gare recueillies auprès de voyageurs restés en souffrance les jours de grève.

Cette nuisance inévitable de la grève par ricochet doit masquer aux gens simples et sans mémoire, faute de connaissances historiques, ce qu’est le vrai visage de la grève.
1- Longtemps hors-la-loi, cette liberté d’expression démocratique a été arrachée et non octroyée : elle commence à être légalisée en 1864, mais à leurs risques et périls les grévistes s’exposent au licenciement. Il faut attendre deux guerres mondiales pour que ce droit soit finalement reconnu par le préambule de la constitution de 1946 « Le droit de grève, stipule-t-il, s’exerce dans le cadre des lois qui le réglementent ». En donnant valeur constitutionnelle à ce préambule, le conseil constitutionnel l’a intégré dans la constitution de 1958. Dénigrer le droit de grève revient donc à dénigrer un droit constitutionnel.

2- C’est ce droit qui a permis de fixer des limites à ce qui n’est pas tolérable dans les conditions de travail et de rénumération. En 1936, les premiers congés payés auraient-ils été obtenus sans lui ? Contrairement à ce que veulent faire croire les nantis bouffis de suffisance, les salariés n’usent de ce droit que quand une négociation est impossible pour signifier que la limite est franchie. Il n’y est pas recouru, en tout cas, de gaieté de cœur parce qu’ il implique une perte momentanée de salaire pour un gain non assuré qui dépend du succès toujours incertain de la confrontation.

3- Enfin, les détracteurs de la grève se gardent bien de dire que l’exercice par quelques-uns du droit de grève tend à profiter à tous, même s’il provoque une nuisance passagère qui fait précisément son efficacité. Des conditions de travail améliorées dans une entreprise ou un secteur économique deviennent des précédents, voire des références pour les autres.

La grève comme promesse d’un printemps social

Ainsi, loin d’être le symptôme de l’hiver social, comme veut le faire croire la publicité de Radio Classique, porte-parole de M. Arnault, la grève est-elle au contraire la germination et le bourgeonnement qui peut promettre le printemps de relations sociales pacifiées : celles-ci ne peuvent, en effet, subsister si les écarts de revenus ne sont pas contenus dans des limites raisonnables.

« Selon le magazine Capital de novembre 2008, écrit Jean Gadrey sur le site Alternatives économiques, les rémunérations moyennes, stock-options comprises, des 50 premiers patrons, représentait 310 fois le SMIC. Mais en tête de ce palmarès, on atteint ou l’on dépasse 1000 SMIC, soit plus de 2000 RMI. Et si l’on y ajoute les dividendes perçus, on crève le plafond avec plus de 20 000 SMIC (plus de 40 000 RMI) pour chacun des trois plus riches ! » « La publication en 1989 par Le Canard Enchaîné des émoluments de Jacques Calvet, PDG de Peugeot, observe-t-il encore, avait provoqué un tollé : ce patron, avocat de la modération salariale dans son entreprise, s’était octroyé une augmentation de salaires de 45 % en deux ans [N.D.L.R. : tandis qu’il refusait quelques pourcentages d’augmentation de salaire aux ouvriers en grève]. Or quel était, en 1988, le montant de son salaire généreusement majoré ? 2,2 millions de Francs, soit « seulement » 35 fois le SMIC. Quatorze ans plus tard, en 2002, le patron du groupe Peugeot-Citroën, Jean-Martin Folz, a touché près de 2 millions d’euros, soit 166 fois le SMIC. Ce chiffre n’inclut pas les stock-options, qui lui permettent probablement de doubler la mise. »

On comprend que M. Arnault fasse crier sur tous les toits par sa radio tout le mal qu’il pense de la grève !

C’est, en fait, cette publicité qui est le symptôme d’un hiver social, comme la bordée d’injures dont, pour inaugurer sa présidence de l’Union européenne, le gouvernement tchèque a gratifié le reste de l’Europe en dressant cet épouvantail abominable dans le hall de la Commission à Bruxelles : la France y est représentée ceinturée d’une banderole avec le mot "grève" quand la Bulgarie est réduite à des chiottes à la turque et l’Allemagne à une croix d’autoroutes passablement gammée.
Les libéralistes, malgré le désastre financier et économique en cours, restent sur la brêche et mettent les bouchées doubles pour défendre leur magot. M. Arnault fait ce qu’il faut pour que le peuple hiberne et qu’avec ses pairs, il puisse continuer à festoyer. Il n’est pas sûr que Mozart – dont Radio Classique a élégamment donné le prénom… à un chien sur une affiche publicitaire - eût apprécié de voir sa musique associée à tant d’arrogance classiste. Paul Villach






 


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31 réactions à cet article    


  • jako jako 29 janvier 2009 11:27

    Bien vu Paul, personnellement j’en ai tellement marre que je vais aussi cette après midi voter avec mes pieds , et cela après 54 ans sans jamais avoir manifesté.


    • appoline appoline 29 janvier 2009 18:14

      @ Jako,
      Vous avez loupé en 79 avec les sidérurgistes de Longwy, là, il y avait du sport.


    • sisyphe sisyphe 1er février 2009 13:11

      Excellent article, et nécessaire et salutaire rappel, monsieur Villach !

      Je plusse sans la moindre réserve. 


    • Paul Villach Paul Villach 1er février 2009 14:10

      @ Sisyphe

      Il arrive donc que nous nous retrouvions en dépit de nos différends sur l’appréciation de l’art contemporain officiel ! C’est encourageant ! Paul Villach


    • l'homme pressé l’homme pressé 29 janvier 2009 13:00

      Comme d’hab... c’est du Villach basique
      Sans connaître quoi que ce soit au fonctionnement d’une radio, Villach n’hésite pas à affirmer que "M. Arnault fasse crier sur tous les toits par sa radio tout le mal qu’il pense de la grève !".
      Ben voyons ! Un propriétaire de radio n’a rien de mieux à faire de son temps et de l’argent de son entreprise que commander à un prestataire une pub qui glisse au passage le message anti-grève, en ayant l’air de faire la promo d’un CD de musique classique. Il y a des tas de canaux plus efficaces, mais c’est bien connu : un patron, c’est forcément stupide.

      Après ça, M. Villach... vous pensez ce que vous vouilez de la grève et de son bien-fondé, c’est votre droit.
      Mais prêter aux autres des intentions anti-grève jusque dans les jingles de pub, c’est du fantasme.

      Il y en a plus d’un ici que ça n’étonnera pas,venant de vous. Savez-vous que vous allez en devenir drôle, tellement vous êtes prévisible ?


      • Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2009 13:39

        @ L’homme pressé

        Vous n’êtes pas moins prévisible quand on parle de grève, Monsieur l’homme pressé.

        Pour ce qui est de la responsabilité de M. Arnault, vous paraissez ignorer
        1- qu’il s’agit d’ "une publicité maison" pour "un produit maison" sur la maison,
        2- que les auteurs et les diffuseurs de cette publicité doivent savoir ce qui plaît ou ne plaît pas au patron,
        3- que le patron est un proche du président de la République,( lequel ne s’est pas privé de dire ce qu’il pense de cette liberté d’expression : en France désormais, a-t-il dit, il n’y a pas longtemps, quand il y a une grève, on ne s’en aperçoit plus.),
        4- qu’il existe une communauté de pensée entre ses deux commensaux du Fouquet’s.
         
        Hélas ! On en est là en matière de liberté d’expression en France ! Paul Villach


      • antitall antitall 29 janvier 2009 13:53

        La presse est "vendue"et il est judicieux de le démontrer,si les gens se tournent vers les webmédias encore libre,ce pas pour rien,ils ont compris où aller chercher la vraie info,je fais partie de ceux qui pensent que la toile est une boite de Pandore qui permettra de faire chuter nos ploutocraties de la dictature larvée,dans leurs rèves les plus fous ils voudraient la contrôler mais,à moins de couper le cordon,ils n’y arriveront pas,...c’est impossible !!
         Merci Paul de participer au grand repas de la révélation.... smiley toujours un grand plaisir de lire des articles pertinents ....


      • l'homme pressé l’homme pressé 29 janvier 2009 14:10

        @Villach

        Je pensais bien que vous ne manqueriez pas d’ergoter sur des détails insignifiants
        Qu’une pub soit réalisée en interne ou sous-traitée ne change rien sur les messages plus ou moins sublliminaux qu’on y met ou pas.
        Qu’Arnaullt et Sarkozy soient copains et partagent la même vision ne signifie pas que le premier se sente tenu de tourner la grève en dérision.
        (surtout sur une radio dont l’audience est plutôt faible, et plutôt majoritairement dans les couches les moins populaires. Le peuple, quant à lui écoute plus volontiers radio-nostalgie)

        Si vous connaissiez quoi que ce soit à la pub, vous sauriez qu’elle utilise couramment ce genre de rebond sur l’actualité, sans la moindre considération idéologique : business is business.
        En l’occurence la pub use de l’intericonicitude grève-bouchons-stress-relax-musique (Voyez que moi aussi je peux faire du Villach, si ça me chante)
        La musique classique, c’est ce qu’il y a de plus relaxant quand on est coincé dans les bouchons franciliens (mais sans doute qu’à Vergèze, les bouchons ont une autre allure smiley), savez-vous ?

         smiley


      • Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2009 14:54

        @ L’homme un pu trop pressé

        "En l’occurence la pub use de l’intericonicitude grève-bouchons-stress-relax-musiq ue (Voyez que moi aussi je peux faire du Villach, si ça me chante) "

        Hélas ! Vous avez encore du chemin à faire !
        Je découvre avec plaisir que je vous ai appris ce qu’était l’intericonicité ! C’est déjà ça ! Qu’aviez-vous donc appris sur l’image jusque-là ? Des fadaises ?

        Ce type de réaction passionnelle de votre part montre que mon analyse vous met mal à l’aise.
        Radio Classique réunit environ 1 millions d’auditeurs. Il n’est pas négligeable d’instiller dans l’ esprit des idées du 19ème siècle ! Paul Villach


      • l'homme pressé l’homme pressé 29 janvier 2009 15:23

        @Villach
        Rendez-vous compte : ça fait plus de 20 ans que je faisais de l’intericonichose sans le savoir ! Mais grâce à vous, maintenant je saissmiley

        Et vous avez raison : j’étais à côté de la plaque. c’est pas radio-nostalgie mais surtout RTL que le peuple écoute (mince, encore une fois je suis pas dedans). Radio-Classique fait 870 000 auditeurs et pas 1 million, mais je vais pas vous chipoter là-dessus.

        Par contre, c’est vous qui êtes à côté pour la radio : ça ne date pas du 19èsiècle, mais du 20ème. Je vous accorde qu’il s’en fallait d’un cheveu... (presque un an, quand même)

        Et donc, à part ces petits détails, d’autres portes ouvertes à enfoncer ?


      • Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2009 15:37

        @ L’homme pressé

        "l’intericonichose"  ! écrivez-vous. Non, non ! INTERICONITÉ !

        Je ne doute pas que vous ayez pratiqué l’intericonicité sans le savoir. Si vous étiez dans la pub, vous ne pouviez pas faire autrement, comme M. Jourdain faisait de la prose sans le savoir. Mais quand on est un professionnel de la chose, c’est dommage d’avoir un savoir d’amateur !

        Ceci dit, je ne vois pas ce qui vous hérisse : il n’y a d’analyse de "la relation d’information" (voyez ! Je ne dis pas "communication", parce que ce mot a été détourné par les publicitaires) sans une boîte à outils adaptés : l’intericonicité  est un outil parmi d’autres dont j’use fréquemment mais qui n’ont pas encore eu l’heur de retenir votre attention. Par exemple, Les leurres d’appel sexuel, humanitaire, autoritarien ou conformiste sont aussi importants. Vous les avez sûrement pratiqués mais toujours sans le savoir  ! Paul Villach


      • l'homme pressé l’homme pressé 29 janvier 2009 17:08

        Villach, vous avez gagné : je vais arrêter de vous embêter pour aujourd’hui. 
        Vous êtes si touchant de candeur que j’en ai des scrupules à vous voir saisi par vos réflexes professoraux, m’expliquer des choses que je sais déjà et à reprendre le mauvais élève qui ne répète pas bien ce que dit le maître ("l’intericonichose" ! écrivez-vous. Non, non ! INTERICONITÉ !) .

        Vous rendez-vous compte que vous-même, et probablement sans même le savoir, vous usez du leurre autoritarien en assénant vos doctes arguments, enrobés de langage savant, tout comme les médecins de Molière ?

        Maintenant, j’dis ça... j’ai rien dit, hein !

        Sur ce, je cesse de persifler - au moins pour aujourd’hui. Rendez-vous à la prochaine couv’ de Match

         smiley


      • Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2009 17:52

        @ L’homme pressé

        En plus, vous supportez mal l’humour  ? Paul Villach


      • Traroth Traroth 30 janvier 2009 11:21

        @Homme pressé : mais où avez-vous lu dans l’article qu’Arnault avait directement commandité l’aspect anti-grève (incontestable) de ce spot ? C’est totalement inutile. Un pubeux "avisé" travaillant pour cette station saura tout seul faire la part des choses et fera spontanément un spot qui plaira au patron, et pas un spot qui vantera les mérites de la station en voiture quand on va à une manif. Ca serait assez comique, un spot du genre "bloqué dans les embouteillages en vous rendant nombreux à une manifestation pour le pouvoir d’achat ? Ecoutez Radio Classique !"

        Evidemment, un tel spot ferait beaucoup moins plaisir à M. Arnault, risquerait de ne pas être diffusé, et ferait courir un grand danger à la carrière de son auteur...


      • sisyphe sisyphe 1er février 2009 13:15


        Si vous connaissiez quoi que ce soit à la pub, vous sauriez qu’elle utilise couramment ce genre de rebond sur l’actualité, sans la moindre considération idéologique : business is business.

        Il se trouve que je connais pas mal le monde de la pub, et que je me porte totalement en faux contre cette affirmation. 
        Business is business, certes, et, justement, dans le monde de la pub, le business est payé par l’annonceur. 
        De là, la façon de rebondir sur l’actualité, qui n’est JAMAIS innocente. 


        Démonstration totalement biaisée. 
        Try another time. 

         smiley


      • chris chris 29 janvier 2009 13:30

        Un article creux, à partir d’un non événement sur une radio dont l’audience est plus que modeste.

        Franchement M.Villach, n’avez vous donc rien d’autre à faire durant votre retraite ?


        • Paul Villach Paul Villach 29 janvier 2009 14:46

          @ Chris

          Commentaire creux par un lecteur qui n’a rien d’autre à faire qu’à lire en diagonale et émettre un avis infondé sur article traitant d’ un sujet qui le hérisse, au lieu d’aller voir ailleurs ! Paul Villach


        • mac 29 janvier 2009 14:03

           A propos de grève et de communication comment expliquer les différences colossales entre les chiffres du ministère de l’éducation nationale et ceux des syndicats pour aujourd’hui. Le ministère annonçait, en fin de matinée, des participations de 48% pour le primaire, 32% pour les collèges et 24 % pour les lycées alors que les syndicats donnaient des participations de 60% pour le secondaire et 70 % pour le primaire. S’il est difficile d’évaluer les personnes présentes dans la rue, il doit être possible de recenser les absents dans chaque établissement.Aujourd’hui cela varie presque du simple au double, alors qui raconte des bobards ?


          • antitall antitall 29 janvier 2009 14:06

             smiley devinez......


          • micmac 29 janvier 2009 19:00

            Les deux ! bonne blague.


          • walpole walpole 29 janvier 2009 14:59

            Monsieur Paul,
            Bien vu pour le démontage de cette Pub qui pue.
            Voilà ce que Walpole écrivait sur son site à propos des liaisons de notre cher Little Nikos avec son pote Bernard Arnault. C’etait à l’occasion du mariage de Delphine à YQUEM, mariage dont Lagardère célébra l’Union avec un Paris-Match tout en couleurs.

            "La mémoire de Walpole se fit plus précise encore sur ce Bernard Arnault qui fut le témoin de mariage de Little Nikos avec Cécilia. Grace à une filiale de son Groupe, ce Monsieur, patron de Louis Vuitton Moët-Hennessy, numéro Un du luxe mondial, réussit en 1996 à s’emparer de 36 % des actions de YQUEM avant d’en acquérir 64% trois ans plus tard.
            Le jour du mariage, B.A. invita 650 invités au Château. Un crû de haute gamme. Jugeons plutôt : parmi eux, des vice-rois, des Princes et Bernadette Chirac qui fit la quête pour son Opération Pièces jaunes, six ministres en charge de l’argent des contribuables : le petit Nikos d’alors, ministre de l’Intérieur, Thierry Breton (qui demanda aux Français de faire des économies), JF Copé, R. Dutreil ministre des PME (un peu perdu dans cette Grande Entreprise), Donnadieu de Vabres, ministre de la Culture et aussi cet élégant socialiste qui défend aujourd’hui une Europe plus juste et plus sociale (Hubert Védrine). On comptait aussi une belle et fantastique brochette de Capitaines d’Industrie : Claude Bébéar (AXA), Michel Pébereau ( BNP Paribas), Ernest-Antoine Seillières du Grand Patronat,Serge Dassault, Thierry Desmarets (TOTAL), Henri Lachmann (SCHNEIDER),Edmond de Rotschild (Patron de Libé ), Antoine Bernheim (Banque Lazard et Assurances Generali).
            Le FrèreLagardère était absent mais fera cadeau d’un Paris-Match à la mariée (22 pages et 750.000 exemplaires).Martin et Olivier Bouygues étaient eux aussi manquants : ils se retauraient dans leur Château Montrose. Quant à Vincent Bolloré, il jouait à la belote dans ses Domaines de la Bastide à la Croix-Valmer.
            Ce soir-là, on dégusta de grands crus datant de 1975, année de naissance de la sublime Delphine. Pour donner un ordre de grandeur à tous les Malchanceux qui ne furent pas de la noce, 136 bouteilles d’YQUEM ont été vendues à Sotheby’s Londres le 16 avrl de cette année pour 436000 euros (ce qui fait la bouteille à 3400 euros). Attention à ne pas renverser le verre !"


            Allez, à ta santé quand même, Paul.
            Walpole (http://www.pensezbibi.com)


            • snoopy86 29 janvier 2009 17:14

              @Walpole

              Si vous mariez votre fille sera-ce au Gévéor ?


            • snoopy86 29 janvier 2009 17:08

              Bonjour Paul

              Fidèle auditeur de Radio-Classique, pour une fois je ne serai pas d’accord avec vous...

              Je vous précise avant toute chose que je suis effectivement, comme beaucoup, allergique au mots grève et gréviste, au point que, bien que normalement inactif, je me suis astreint à travailler aujourd’hui comme je ne le fais habituellement que le 1° Mai smiley

              Un précédent intervenant a souligné que Radio-Classique est une aussi une radio d’information économique ciblant essentiellement une clientèle CSP+ de cadres et décideurs, principalement du privé. Je suis intimement persuadé qu’une grande majorité de ces auditeurs approuve complètement le contenu de cette pub.

              Pour les autres, qu’ils se souviennent que sans Bernard Arnault pas de Radio-Classique. Ils ne leur reste donc qu’à écouter ce qu’on veut leur faire entendre ou à migrer sur France-Musique qui est probablement en grève...

              Bien cordialement...


              • snoopy86 29 janvier 2009 18:11

                salut Had

                Nous avons eu ici quelques grands moments ensemble en buvant du Gévéor sur la Nationale 7....


              • NîmoisNiToi 29 janvier 2009 18:10

                Pertinent comme souvent, M. Villach. merci de pointer cette manipulation, une goutte dans l’océan de mensonge dont on nous abreuve..


                • Le péripate Le péripate 29 janvier 2009 18:46

                   J’ai noté une faute de rédaction : il faut lire "le dénigrement en douceur par la répétition de la grève".

                  Sinon, oui, la grève est d’essence météorologique : ne dit-on pas,

                  "Chiant comme la grève" 

                   "Après la grève vient le beau lot" 

                  "Grève du matin ne dure pas tout le jour " 

                  "Grève pas nette, tous à la buvette".

                  "Quand les brebis bêlent en levant la tête, la grève n’est pas loin" 

                  "Quand siffle le syndicaliste, la grève est finie" 

                   smiley


                  • Monzoeil Monzoeil 29 janvier 2009 21:26

                    mais qui écoute la radio de monsieur LVMH ? le pékin de base écoute RTL ou Europe 1 qui, entre 2 raffales publicitaires, leur bourrent le mou et les rendent cons depuis des décennies ! C’est pas plutôt là dessus qu’il faut s’émouvoir ?
                    salutations énervées de http://monzoeil.unblog.fr


                    • Ronny Ronny 30 janvier 2009 10:10

                      Bonjour

                      Même observation hier en écoutant Europe 1. En raison de la grève, j’ai du abandonner le service public (Inter et culture) pour me "rabattre sur le bizarre", en l’occurrence Europe 1.

                      Tout au long de la matinée, discours lenifiant sur le mode " finalement la situation est bonne dans les transports (sous entendu à paris). Le métro et les trains roulent..." Rien sur les lignes RERE très perturbées, rien sur els transports en province pour certains à l’arrêt...

                      Interview de Besancenot par Elkabach. Incroyable, Elkabach pose les questions et laisse Besancenot parler en moyenne 5 seconde avant de lui couper systèmatiquement la parole, et ce dès que le discours devient intéressant. Je ne suis pas un fan inconditionel du facteur, mais force est de constater que si les solutions d’organisation sociale marxistes sont très discutables, l’analyse marxiste du capitalisme garde toute sa pertinence. Donc des que le bon Besancenot commence à indiquer que la crise n’est pas la crise du capitalisme financier, mais celle du capitalisme tout court, et s’apprete à expliquer pourquoi, le semillant Elkabach le coupe pour lui poser une question stupide sur un thème différent... Cela à plusieurs reprises, avec une volonté de provocation gratuite et malsaine de l’interviewer.

                      Toujours le matin : ligne ouverte aux auditeurs sur le thème éculé "la grève : pour ou contre ?". Deux témoignages : un très proche du discours très gouvernemental "ces gens là ferait mieux travailler travailler, ce sont des privilégiés et c’est la crise !" ; L’autre très modéré " je ne suis pas sur de soutenir la grève ni d’y être opposé, en fait cela me gène pour mettre mes enfants à l’école (p....n, quelle hauteur de vue !).

                      Dans l’après midi, grosse discussion sur la participation aux manifs à Marseille. La journaliste dit "20000 selon la police, 300000 selon les syndicats". Et précise "la vérite se trouve plus probablement autour de 5 000" ! Personne relève !

                      Le soir, exposé de la participation aux manifs à Paris : explications autour des chiffres, 68 000 (si, si) pour la police, 350 000 selon les syndicats. A ce sujet, la manif partait à 14H00 de la Bastille. La place était noire de monde, et l’est restée jusqu’à 18H15... Le journaliste disant que les premiers manifestants arrivaient à l’opéra, et que la place de la bastille était bloquée (d’où l’on déduit très vite que le chiffre de 68 000 est totalement bidon). Question immédiate de son collègue de service pour changer de sujet et l’interroger sur d’éventuels débordements !

                      Le soir toujours, débat entre un économiste et un syndicaliste, le représantant de la très modérée CFTC. Aucune interview décente des représentants de FO, CFDT, CGT, SUD, etc...

                      Bref, je suis content de retrouver le service public ce matin, le temps de parole laissé aux intervenants et la non recherche de la provocation gratuite qui caractérise de plus en plus les radios commerciales. C’est peut être bien pour cela que le gvt essaye de plus en plsu de contrôler le service public, soit dit au passage !


                      • walpole walpole 31 janvier 2009 09:10

                        Il ne faut pas sous-estimer les possibilités : même aux mains de Lagardère, Europe 1 est obligé de faire des concessions ( pour gagner des auditeurs à Gauche) Aussi Walpole a écouté une intervention très pertinente de Frédéric Bonnot ( qui a été viré du Service Public par Cluzel, parrain de la fille à Juppé) le jour des Manifs ( Le reporter a passé en autres choses pertinentes... l’extrait où Little Nikos se moquait des grèves). Maintenant, ne faites pas dire à Walpole ce qu’il n’a pas dit. Europe 1 est bien aux ordres de l’Ami Elkabach et du Frère Lagardère.


                      • etiennegabriel 30 janvier 2009 18:58

                        Face à une telle outrecuidance le boycott des produits de LVMH peut aussi être une forme d’humour.


                        • Flibustier 2 février 2009 01:55

                          Le journalisme est mort, pour ce qui est de "l’information de masse" en tout cas.

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