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Accueil du site > Tribune Libre > La Guadeloupe : Une France à part entière ou entièrement à part (...)

La Guadeloupe : Une France à part entière ou entièrement à part ?

« Je voudrais passionnément que mon peuple existe en tant que peuple, qu’il s’épanouisse et qu’il porte sa contribution à la civilisation universelle. Le monde de la colonisation, c’est le monde de l’écrasement, c’est le monde de l’affreux silence, c’est le monde bâillonné. »

Aimé Césaire
Depuis un mois, une région de France, la Guadeloupe, est en ébullition. La partie visible de l’iceberg des revendications concerne la vie chère déclinée sous toutes ses formes. La Guadeloupe est un département d’outre-mer français. Ce petit archipel des Antilles se trouve à environ 7000km de la France Autrefois appelée calaou çaera, puis Karukera (« île aux belles eaux »), Guadeloupe tient son nom du monastère royal de Santa María dans la ville espagnole de Guadalupe. Ce nom aurait été donné par Christophe Colomb. Depuis 1945, ce n’est pas la première fois que la Guadeloupe est agitée par de graves conflits sociaux. Entre 1910 et 1967, les conflits sociaux du travail dans l’île ont fait plus de 100 morts. Encore plus connus sont les événements de mai 1967, quand avaient été sévèrement réprimées des manifestations visant à obtenir une hausse de salaire de 2,5%. Le bilan officiel est aujourd’hui de 87 morts.

Qu’est-il exactement ? Sous le soleil trompeur des Caraïbes, écrit Antoine Guiral, la révolte est symbolisée par une couleur - le rouge des insurgés de 1801 contre le rétablissement de l’esclavage - et trois lettres : LKP, pour Lyannaj kont pwofitasyon (littéralement, en créole : « union contre l’exploitation outrancière »). (...)Identité, pouvoir d’achat, démantèlement systématique des structures de la société créole...Les symptômes du malaise étaient pourtant connus. Mais ils étaient étouffés par la classe politique locale et un Etat paternaliste. C’est d’abord la vie chère qui a cristallisé l’opinion en raison d’une économie de monopoles et de conteneurs, contrôlée par pas moins d’une dizaine de grandes familles békés, des créoles blancs descendants d’esclavagistes. Bref, les Guadeloupéens ont dit que la pwofitasyon [l’exploitation], ça suffit ! « C’est la deuxième abolition de l’esclavage, car l’organisation économique qui a prévalu jusqu’à aujourd’hui est édifiée à l’image de l’économie des plantations. »(1)

En quelques jours, le porte-parole du LKP est devenu la figure de la contestation guadeloupéenne. Après un mois de grève générale, il continue d’appliquer la même recette : alterner prises de parole musclées et appels au calme. Elie Domota sait faire entendre ses harangues, déclinaisons d’une image ancrée dans l’inconscient des Guadeloupéens : celle de l’esclave noir dominé par le maître blanc. Un discours qui fait mouche dans ce département d’outre-mer. Certains Guadeloupéens le qualifient de « messie », de sauveur qui « serait apparu comme le Soleil ». A la radio, des évangélistes rappellent qu’il porte le prénom de l’Elu (Elie), que son père était charpentier,...comme Joseph, père de Jésus. Les partisans d’Elie Domota sont, eux, persuadés que 2009 marque la naissance d’une nouvelle Guadeloupe.(2)
On le voit, pas un mot sur les raisons profondes qui font de la Guadeloupe, une France entièrement à part. Pour François Bayrou, président du Mouvement Démocrate (MoDem) : « (..) Il y a deux questions profondes qui touchent à la reconnaissance de la situation particulière et lourde des Antilles : l’organisation économique et sociale autour des monopoles et des prix, et la reconnaissance et le traitement ouvert de l’identité et de la mémoire, notamment de l’esclavage. » Justement pour comprendre ce qui se passe, il faut remonter au passé esclavagiste de la France. Promulgué par Louis XIV en mars 1685, et considérablement aggravé en 1742, le Code Noir est un corpus de règles qui régissait le sort des esclaves noirs aux Antilles jusqu’à son abolition en 1848. Texte méconnu, longtemps enterré au plus profond de la mémoire collective, c’est pourtant, en partie du moins, à sa lumière qu’il faut éclairer le conflit social qui frappe la Guadeloupe depuis maintenant plus d’un mois dont le maître mot « pwofitasyon » (l’exploitation outrancière) résonne comme un grondement survenu du plus lointain passé qui resurgit aujourd’hui sous les traits d’un profond mécontentement compréhensible et prévisible. (...) Les rues de la Guadeloupe s’enflamment sous les feux de la colère d’une jeunesse oubliée, sans avenir et contenue à la périphérie de la société insulaire. (...) Dans son travail de mémoire remarquable, Louis Sala-Molins ressuscite et décrypte consciencieusement, scrupuleusement et sans concession aucune, ce texte de loi inique, glacial et inhumain, qui pourtant prospéra tout au long du siècle des Lumières. C’est cela qui remonte maintenant à la surface des mémoires, travesti sous les habits du conflit social. Bien au contraire, il nous faut creuser cette histoire, en extirper les souffrances engendrées et transmises au fil des générations, comme un conte morbide qui hante les entrailles d’un peuple encore sous le joug du tortionnaire. Qu’on le veuille ou non, le crime non expié et non réparé demeure ancré au plus profond de la descendance laissée par les victimes.(...) (3)(4)

Le Manifeste de neuf intellectuels antillais solidaires du mouvement, appelle à divorcer d’avec la vision capitaliste : « C’est en solidarité pleine et sans réserve aucune que nous saluons le profond mouvement social...Aucune de nos revendications n’est illégitime. (...) Ce sont les résultantes d’une dentition de système où règne le dogme du libéralisme économique. Ce dernier s’est emparé de la planète, il pèse sur la totalité des peuples, et il préside dans tous les imaginaires - non à une épuration ethnique, mais bien à une sorte "d’épuration éthique" (entendre : désenchantement, désacralisation, désymbolisation, déconstruction même) de tout le fait humain. (...) Il est donc urgent d’escorter les "produits de première nécessité", d’une autre catégorie de denrées ou de facteurs qui relèveraient résolument d’une "haute nécessité". Par cette idée de "haute nécessité", nous appelons à prendre conscience du poétique déjà en oeuvre dans un mouvement qui, au-delà du pouvoir d’achat, relève d’une exigence existentielle réelle, d’un appel très profond au plus noble de la vie »(...). Il y a donc une haute nécessité à nous vivre caribéens dans nos imports-exports vitaux, à nous penser américains pour la satisfaction de nos nécessités, de notre autosuffisance énergétique et alimentaire.(5)

En fait, le conflit a aussi une dimension affective. Comme l’écrit Solenn de Royer : (...) Fait aggravant, aux yeux de l’opposition notamment : Nicolas Sarkozy, qui aime sauter dans un avion pour régler les problèmes, n’a pas jugé bon, jusqu’à présent, de se rendre en Guadeloupe. Les relations entre Nicolas Sarkozy et l’outre-mer sont compliquées. En décembre 2005, le ministre de l’Intérieur avait dû annuler un déplacement en Martinique et en Guadeloupe, alors que les manifestations contre sa venue se multipliaient. Le poète et chantre de la négritude, Aimé Césaire, décédé depuis, avait fait savoir qu’il ne recevrait pas le futur candidat UMP à l’élection présidentielle - ce qu’il fit finalement, trois mois plus tard. Motif de la grogne : la colère suscitée par la loi de février 2005 faisant état du « rôle positif » de la colonisation française et, plus profondément, les mots de « Kärcher » et de « racaille », lâchés la même année par Nicolas Sarkozy lors de deux déplacements en banlieue, où vivent de nombreux Domiens, installés en métropole. (...) Les sociétés d’outre-mer accordent une grande importance à la forme, analyse un spécialiste de la région. Ce qui compte, c’est la relation personnelle et la notion de respect. « C’est parce que Sarkozy a toujours osé leur dire ce que tout le monde pense tout bas, estime un conseiller de l’Élysée : les DOM sont des territoires où le travail n’est pas valorisé et qui vivent sous perfusion de la métropole. »(6)

Nous y voilà ! Nous retrouvons cette certitude « d’assistanat » martelée par des intellectuels comme Alain Finkielkraut et tant d’autres. Nous produisons ci-dessous deux témoignagesà contrario sur la réalité de l’assistanat.

Jacky Dahomay, professeur de philosophie, en Guadeloupe, répond à Alain Finkielkraut : "Monsieur, le dimanche 6 mars dernier (2005), dans le cadre d’une émission de la Radio Communauté Juive, à 13h30, vous avez tenu des propos qui ont profondément choqué les Antillais qui en ont eu connaissance. (...) Vous dîtes en effet, en parlant de nous, Antillais, et je vous cite : « Les victimes antillaises de l’esclavage qui vivent aujourd’hui de l’assistance de la métropole. Mais passons. » Tout cela est bien mais le « passons », lourd de sous-entendus, qui clôt votre affirmation en question donne à ceci un autre sens. On pourrait l’interpréter comme ceci : « On leur a accordé la liberté, la citoyenneté en abolissant l’esclavage. De plus, on les assiste encore aujourd’hui. Que veulent-ils encore ? De quoi se plaignent-ils ? »(..) Nous traiter nous, tous les Antillais, d’assistés, est chose absolument méprisante. (..)"

"En laissant entendre que l’abolition a été octroyée uniquement grâce à une France républicaine et généreuse et en désignant les Antillais comme assistés, vous sous-estimez la lutte que nos ancêtres ont menée contre l’esclavage. Cela ne pourrait-il pas être interprété comme un déni d’humanité ? (...) Tout cela a culminé lors de l’Exposition coloniale de 1931 où se rendaient en masse les citoyens français découvrant la puissance de leur empire. Des Négresses comme d’autres indigènes étaient honteusement exposés comme des animaux dans un cirque. Les manuels scolaires sous Jules Ferry et même bien après ne cessaient de faire l’éloge des expéditions coloniales avec une iconographie donnant à voir une image dévalorisée du Noir et de l’Arabe. La même chose s’est produite dans le cinéma (pensez au film à Tintin au Congo) et dans la publicité avec le célèbre « ya bon banania » dénoncé par Fanon. (...)(7)

L’autre mise au point est venue de Raphaël Confiant, un autre professeur antillais qui à sa façon remet les pendules à l’heure . Ecoutons-le : « Depuis quelques semaines, le philosophe Alain Finkielkraut se répand dans tous les médias, en particulier sur les radios juives, pour stigmatiser les Antillais, en particulier les Martiniquais. (...) Mieux (ou pire) : la créolité serait une idéologie haineuse distillant un discours antiblanc et francophobe. Il enfonce le clou en lançant une pétition nationale qui se révèle être un véritable appel à la haine anti-Noirs, un manifeste de ce qu’on pourrait appeler la "mélanophobie". Sans doute Alain Fienkielkraut ignore-t-il ce qu’est exactement la Guadeloupe. En 1635, les Français débarquent dans une île peuplée depuis des millénaires par les Caraïbes. (...) En moins de trente ans, ils massacrent ceux-ci jusqu’au dernier, continuant ainsi le génocide des Amérindiens, entamé avant eux par les Espagnols et les Portugais. Vers 1660, et cela jusqu’en 1830, ils importent des centaines de milliers d’Africains qu’ils transforment en esclaves dans des plantations de canne à sucre lesquelles contribueront pendant trois siècles à faire la fortune des ports de Bordeaux, Nantes, La Rochelle, etc. et plus généralement de la France, participant ainsi, aux côtés des autres puissances européennes, à l’esclavage des Nègres. »

« Telle est, en raccourci, l’histoire de la Martinique. Mais sans doute est-il bon de rappeler deux autres points à Alain Finkielkraut : à l’abolition de l’esclavage des Noirs (1848), pas un arpent de terre, pas un sou de dédommagement n’a été accordé aux anciens esclaves. Même aux Etats-Unis, accusés pourtant d’être, dans le Sud profond, un enfer pour les Nègres, l’Etat s’est fait un devoir d’accorder à chaque ancien esclave « twenty-two acres and a mule » (vingt-deux acres de terre et un mulet). Pas rancunier pour deux sous, le Nègre antillais a participé à toutes les guerres qu’a lancées ou qu’a subies la France : guerre de conquête du Mexique en1860 (...) guerre de 1870 contre l’Allemagne ; guerre de 14-18 au cours de laquelle de nombreux soldats martiniquais furent décorés pour leur vaillance lors de la fameuse bataille des Dardanelles ; guerre de 39-45 (..) Guerre d’Algérie au cours de laquelle, pour un Frantz Fanon, un Daniel Boukman ou un Sonny Rupaire qui rallièrent le FLN, des centaines de soldats antillais participèrent sans état d’âme à cette « sale guerre » ; alors, anti-Blancs et francophobes les Martiniquais ? Assistés, les Antillais alors que pendant trois siècles, ils ont travaillé sans salaire, sous le fouet et le crachat, pour enrichir et des planteurs blancs et l’Etat français ? (...) Mais venons-en maintenant à la question de l’antisémitisme des Antillais. Et là, que l’on me permette d’énoncer une vérité d’évidence : la Shoah est un crime occidental ! Comme l’a été le génocide des Amérindiens, comme l’a été l’esclavage des Noirs, comme l’a été la déportation des Hindous, comme l’a été l’extermination des aborigènes australiens, etc.(...) Non, monsieur Finkielkraut, si la Shoah est bien une abomination, elle n’a été mise en oeuvre ni par les Nègres, ni par les Amérindiens, ni par les Chinois, ni par les Hindous, ni par les Arabes. Elle a été mise en oeuvre par l’Occident. Ce même Occident qui n’a cessé de pourrir la vie des Juifs depuis 2000 ans. (...) (8)

Naturellement avec la désinvolture habituelle, les hommes politiques de Droite comme de Gauche n’ont pas compris que le colonisé devenu indépendant ou resté français du deuxième collège, a besoin pour vivre, outre de la nourriture, de dignité de culture et d’âme. Toute vie humaine un peu équilibrée s’articule entre, d’un côté, les nécessités immédiates du boire-survivre-manger ; et, de l’autre, l’aspiration à un épanouissement de soi, là où la nourriture est de dignité, d’honneur, de musique, de chants, de sports, de danses, de lectures, de philosophie, de spiritualité, d’amour, de temps libre affecté à l’accomplissement du grand désir intime. "Comme le propose Edgar Morin, le vivre-pour-vivre, tout comme le vivre-pour-soi n’ouvrent à aucune plénitude sans le donner-à-vivre à ce que nous aimons, à ceux que nous aimons, aux impossibles et aux dépassements auxquels nous aspirons"(5).

Tout est dit, ce qui se passe en Guadeloupe a des relents d’atmosphère à la Naegelen un gouverneur en algérie réputé être spécialiste des bonnes élections : Tant que la "Métropole" feint de réduire le ras-le-bol à uniquement un problème de sous sans s’intéresser aux dynamiques profondes et souterraines des sociétés antillaises , elle passera, nous le pensons, une fois de plus, à côté de l’histoire.

1.A.Guiral Le Temps, L’heure de la révolution a-t-elle sonné ? Courrier intern 955 - 19.02.2009

2.Matthieu Deprieck, Thierry Dupont : Elie Domota, la voix de la révolte, L’Express 19/02/2009

3.Louis Sala-Molins, Le Code Noir ou le calvaire de Canaan, PUF, 2003

4.Du Code Noir à la « pwofitasyon » ou les résurgences de l’Histoire, Agoravox 20 02 2009

5.Manifeste de 9 intellectuels antillais : Mille Babords 18/02/2009

6.Solenn. de Royer : Sarkozy et l’outre-mer : des relations compliquées. La Croix : 19/02/2009

7.Jack Dahomay, Lettre à A. Finkielkraut. http://www.potomitan.info/matinik/dieudonne4.php

8.R Confiant A propos de A.Finkielkraut http://www.potomitan.info/matinik/dieudonne5.php


Pr Chems Eddine CHITOUR

Ecole Polytechnique Alger
 

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13 réactions à cet article    


  • faxtronic faxtronic 23 février 2009 13:14

    nous, on veut bien de leur independance.


    • faxtronic faxtronic 23 février 2009 13:17

      Soient ils sont francais, soient ils ne le sont pas. c est a eux de choisir. Quand a l arguement historique, desole, l histoie c est comme les trous du culs, tout le monde en un. Soit ils adherent a la France (avec toutes son histoire) soit ils n dherent. Mais desole de te dire qu un francais noir n est pas plus innocent des crimes de son pays qu un francais blanc. 


      • Crazymo 23 février 2009 13:45

        Les DOM-TOM (520 euros/hab/an) coutent moins chers que la Corse (2400 euros/hab/an) ou la Francee (1200 euros/hab/an).
         Alors renseignez vous et lisez le rapport du délégué interministériel à l’égalité des chances des français d’outre mer (Patrick Karam) !!!
         Par ailleurs sans les DOM-TOM la France ne posséderait pas la 3eme zone maritime mondiale ni aucun droit sur les droits de douane et passage pour le Canal du Panama (grâce aux Antilles) et du Canal de Suez (La Réunion).


         Renseignez vous, Bernard Pons disait lui même en 1986 que les DOM-TOM rapportaient à la France "largement plus que ce qu’ils lui coutent". Par ailleurs les Antillais sont français qui cotisent et paient des impôts comme n’importe quel français, ils sont en réalité plus taxés que les métropolitains (en plus de la TVA, on paie ici 3 taxes d’octroi de mer sur tout produits importé) et paient des impôts locaux aussi élevés qu’en Région Parisienne.

        Alors par pitié cessez de dire n’importe quoi, les Antillais ne vivent pas grassement sur les impôts de leurs compatriotes de métropole !!!


         Je vais certainement me faire censurer comme dab mais voilà :


         Je peux comprendre que les 7000 km qui nous séparent de la France Métropolitaine fassent que certains de nos compatriotes ne maîtrisent pas trop le sujet. Le traitement déplorable des médias n’y est pas étranger. Donc petite piqûre de rappel :


         1- les manifestants ne demandent rien à l Etat :
         Ni argent, ni RSA, ni monnaies sonnantes et trébuchantes. Ce sont les patrons (Béké, medef) qui ont sollicité de l’Etat, ces derniers ont voulu tirer partie de la grève en demandant une énième aide en échange d’augmentation des salaires les plus bas. Ils bénéficient déjà d’exonérations de charge, de la défiscalisation, de nombreuses aides qui proviennent de l’Etat et de l’Europe- (la liste n’est pas exhaustive).


         2- Les manifestants n’ont pas et jamais demandé l’indépendance :
         Vous ne trouverez nulle part une demande d’indépendance de la part des manifestants. Le choix d’être français a été tranché à maintes reprises (Referendum de 1946, de 1962 et 2003).

        Les Guadeloupéens ne demandent qu’une chose, l’EGALITE DES DROITS pour tous les français de Métropole et d’Outre Mer.

        Par ailleurs, l’indépendance ne se donne pas, elle se prend et se conquiert par les peuples, la Guadeloupe elle est française depuis 1635 !!!


         3- Les Guadeloupéens ne sont ni xénophobes, ni racistes :
         Ce sont les békés qui vivent entre eux, se marient entre eux, travaillent entre eux en excluant les antillais. D’ailleurs les antillais sont tous plus ou moins métissés ! Vous ne trouverez aucun cadre de direction dans les entreprises tenues par eux, les annonces d’emplois ne paraissent même pas en Guadeloupe, mais directement en France, via des cabinets de recrutement. Nous vivons et côtoyons les descendants d’esclavagistes et à ce jour les antillais n’ont jamais eu l’attitude que ceux-ci ont envers nous.


         4 - Les manifestants demandent 200 euros d’augmentions pour les bas salaires :
         Cette revendication est légitime, comme je l’ai expliqué plus haut les patrons antillais bénéficient de nombreuses aides qui leur permettent d’empocher de substantiels bénéfices. Ces aides venant de l’Etat ce sont vous, nous qui les payons pour enrichir des patrons qui exploitent les antillais !!!

        Le salaire d’un Antillais est de 20% à 30% voir 50% inférieur à ceux proposés (à compétence égale) en métropole. Quand on sait que là- bas tout coûte plus cher de 20% à 30% comment voulez vous que les gens s’en sorte ??? Comment peut-on croire qu’avec un coût de production moins élevé et de telles majorations de prix les patrons Antillais prétendent ne pas pouvoir augmenter les salaires ??? Que vous ayez fait des études ou non, on vous proposera le smic, les emplois sont rares les patrons en profitent pour sous payer leurs employés.
         

        En conclusion :
         La fin du système néocolonial (exclusivité de la Métropole et application stricte des lois de la République) et de l’exploitation, voila ce que les Guadeloupéens demandent, qu’on leur donne les moyens de travailler et de vivre de leur travail et non du RSA ou autre RMI. Qu’on arrête de donner des sommes exorbitantes, sans contrepartie, sans aucun contrôle à des patrons qui ne font que s’enrichir en exploitant le coté insulaire de la Guadeloupe et leurs habitants. Que ces dites sommes servent à développer l’économie, à payer décemment les salariés pour qu’enfin l’économie de la Guadeloupe ne repose pas uniquement sur le tourisme.

        Que les abus soient réprimandés : fin du monopole de certaines familles qui empêchent la concurrence, veille des prix, contrôles serrés des sommes envoyées par l’Etat et l’Europe, etc... L’Etat aurait tout à gagner à développer des partenariats avec les autres iles des Caraïbes (Puerto Rico, St Domingue, Trinidad) avec les autres continents, la Guadeloupe est à 4 heures de l’Amérique du Sud et à 2 h des USA.


         Nous sommes des français à part entière alors de grâce cessez de nous comparer aux habitants des pays voisins (Haïti, Cuba, République Dominicaine, etc..) !!! Aucun métropolitain n’aimerait qu’on lui balance à la figure qu’il doit être heureux et la fermer parce qu’il gagne plus et vit mieux qu’un Roumain ou qu’un Polonais. Nous ne sommes pas cubain ni haïtien mais français comme vous !!
         
         En espérant que certains comprendront un peu mieux leurs compatriotes des Antilles et leur apporteront leur soutien dans cette lutte.
         
         Cordialement


        • delicemetis 23 février 2009 16:15

          Enfin quelqu’un voit la lumière.
          Merci CRAZYMO.
          Tout est dit !!


        • appoline appoline 24 février 2009 18:59

          Il faut arrêter de parler de colonie. Mais les guadeloupéens ne reluquent -ils pas les biens des békés ? Il est sûr qu’il faut revoir les marges de l’alimentaire, pétrole et autres car ils s’en mettent plein les poches mais bon, on a vu l’exemple en Algérie, tout laisser (au niveau des infrastructures) et derrière, aucune reprise d’activité, rien ; car pour gagner de l’argent, il faut bosser, dans bien des cas, avant de mettre les loulous au boulot, il faut de la patience, à voir même beaucoup de courage.
          Comme dans le midi, on dit "ici c’est le mektoub" ; là-bas, une petite sieste et hop, au lit. Non, non, ça ne marche pas comme ça pour faire marcher une entreprise même si de l’extérieur, cela paraît soft ; il faut de la rigueur. Jalousie, envie, se réfugier dans la négritude en accusant Pierre, Paul, Jacques, tout cela devient fatiguant à la longue.


        • Artius 23 février 2009 14:53

          @l’auteur

          Vous dites :

          "Et là, que l’on me permette d’énoncer une vérité d’évidence : la Shoah est un crime occidental ! Comme l’a été le génocide des Amérindiens, comme l’a été l’esclavage des Noirs, comme l’a été la déportation des Hindous, comme l’a été l’extermination des aborigènes australiens, etc.(...)"

          A ma connaissance, la traite des Noirs est autant imputable aux Arabes qu’aux occidentaux (voir le paragraphe "Traite orientale" de cette page http://fr.wikipedia.org/wiki/Traite_des_noirs ou http://www.nawaat.org/portail/2008/05/16/esclavage-le-lourd-heritage-de-%C2%AB-la-traite-orientale-%C2%BB/ et tout autre source que la bonne foi peut permettre de trouver)

          Cela n’excuse en rien, ne justifie en rien les horreurs commises par des hommes d’une autre époque, faut-il le rappeler, mais c’est assez insupportable de sans arrêt remettre sur le feu des faits passés pour justifier ce qui ne peut l’être aujourd’hui. La rancoeur n’est pas source de pardon, et sans pardon il n’y a pas d’avenir qui puisse être envisagé sereinement : ceci est valable aussi bien dans la sphère personnelle et privée que dans la sphère collective et publique.
           


          • Shaytan666 Shaytan666 23 février 2009 15:40

            De nos jours le "politiquement correcte" veut que l’on passe sous silence, toutes les formes d’esclavage qui ne mettent pas en cause les occidentaux.
            C’est un fait historique que les esclavagistes "blancs" ne courraient pas eux même à travers les forêts pour capturer les "noirs" qui allaient être déporté.


          • tonton17 23 février 2009 22:21

            Le jour où je verrai les Guadeloupéens et Mme Taubira quitter La Guadeloupe en bateau ( des boat people ) pour fuir et rejoindre un pays idyllique comme Cuba, par exemple, je dirai que la France est vraiment un pays colonialiste, un pays raciste, ... c’est à dire un pays de m....  ! Mais je doute (très) fort que cela arrive !
             


            • Pourquoi ??? 24 février 2009 06:38

              @ l’auteur

              Ne vous laissez pas manipuler par les manichéens de l’histoire. Votre texte est bourré de citations fausses. Et visiblement vous n’avez jamais mis les pieds aux Antilles.
              Mais comme c’est commode d’essayer de rassembler toutes les victimes des affreux blancs !
              Bon courage, il vous faudra beaucoup de bouts de ficelle.




              • Le pirate des caraibes 24 février 2009 10:00

                @l’auteur

                Et qu’en savez vous , Mr "chems eddine Chitour 	 	 		(Alger) 	 	 		" ?

                Etes vous deja allé dans ces departements ? Avez vous vecu là bas ?

                Moi j’y suis deja allé ! J’ai eu l’occasion de voir le racisme local, le bordel ambiant, l’abandon d’un pays merveilleux par sa population qui ne fait rien pour le developper.
                Oui il y a des béké (des francais, ne vous deplaisent), que vous considerez comme des colons, des esclavagistes !
                Mais ceux ci ne le sont pas ! Ce sont juste des gens qui veulent travailler, faire croitre leur entreprise et qui font la jalousie de ceux qui ne font rien !

                Et oui ! L’argent braguette, le rmi, et la alloc, ca marche à fond là bas ! 
                Les enfants sont mal habillés, les maisons sont délabrées, mais peut importe du moment que l’homme roule en audi tuning et retrouve ces copains au bistro ! smiley

                Si ceux ci ne se sent pas francais, n’aime pas la metropole, et bien qu’on leur donne l’independance ! TOTALE !!!!

                Fini l’argent de la metropole, fini les allocs, le chomage, les infrastructures medicales et routieres, fini le peu de tourisme qui reste encore ! Et fini l’emploi gracement payé de leur leader (un fonctionnaire !!!).

                Mais non, ils ne veulent pas l’independance, ils preferent 200 euros par mois ! La bonne blague !!!



                • delicemetis 24 février 2009 11:34

                  Lepen on t’a reconnu !!


                • claireopale claireopale 24 février 2009 11:31

                  @ l’auteur

                  Si il faut toujours faire référence au passé pour se justifier, je pense qu’il y a malaise et cela passe mal !!
                  l’autoflagellation qu’on arrête, nous ne sommes responsables de nos ancêtres, par contre je m’inquiète beaucoup plus des dettes colossales que nous laisserons à nos enfants ! cela est responsable et cohérent !
                  l’avenir est devant et non derrière qu’on arrête un peu svp !!!!!

                  Puis, cher monsieur, au lieu de vous pencher sur cette france lointaine, penchez vous sur vos extremistes qui tuent encore chez vous !!!!! y’a beaucoup à faire croyez moi, je plains sincèrement les kabyles......un génocide effroyable.......les arabes ont colonisé bien avant les européens, l’esclavage, ils en sont les précurseurs ne l’oubliez pas !!! il faut balayer à sa porte avant de critiquer les autres
                  bien à vous


                  • jak2pad 26 février 2009 02:50

                    article partial et inintéressant, bourré d’erreurs manifestes et de partis pris, mais d’où émerge malgré tout une sorte d’idée générale : que ces gens deviennent donc indépendants ( noirs et blancs et chocolats, tous ensemble), et qu’ils arrêtent de nous envahir avec des problèmes de Békés, d’argent-braguette, ,..

                    je n’ai personnellement aucune envie de payer des dommages et intérêts pour un esclavage qui ne me concerne pas, et dont je n’ai jamais tiré aucun bénéfice, par contre quand je vois la manière de travailler de ces Antillais en France, je suis révulsé.

                    Il vaudrait mieux pour tout le monde qu’ils soient maîtres chez eux, et que chacun gère ses propres affaires.

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