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Accueil du site > Tribune Libre > La liberté d’expression est une condition de la démocratie

La liberté d’expression est une condition de la démocratie

« Toute personne a droit à la liberté d’expression. Ce droit comprend la liberté d’opinion et la liberté de recevoir ou de communiquer des informations ou des idées sans qu’il puisse y avoir ingérence d’autorités publiques et sans considération de frontières. »

Le texte ci-dessus est extrait du premier alinéa de l’article 11 de la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne. Cependant, la Charte des droits fondamentaux n’a pas été intégrée dans le droit de l’Union européenne, et ne possède donc pas de statut juridique bien défini. Son impact est donc limité car peu contraignant.

De plus, quoique l’article 11 garantisse la liberté d’expression, les textes stipulent que les États peuvent restreindre l’exercice de cette liberté afin de protéger la réputation ou les droits de tiers, pour autant que ces restrictions soient « prévues par la loi » et « nécessaires dans une société démocratique ».

La grande difficulté, à cet égard, est de trouver le délicat équilibre entre la garantie du droit fondamental à la liberté d’expression et la protection de l’honneur et de la réputation des personnes.

D’un autre coté, sans complète liberté d’expression, il n’y a pas de démocratie et il n’y a pas de possibilité pour le simple citoyen de s’opposer au pouvoir du puissant.

Car la menace d’aller en prison ou d’avoir à payer des amendes ou des dommages et intérêts peut dissuader les citoyens de dénoncer la corruption et autres délits.

La Cour européenne des droits de l’homme a souligné à plusieurs reprises que « la liberté d’expression constitue l’un des fondements essentiels d’une société démocratique », mais a laissé aux autorités compétentes de l’État d’adopter, en leur qualité de garantes de l’ordre public, des mesures même pénales à l’encontre de ceux qui nuisent à l’ordre établi.

La difficulté réside dans le fait que l’ordre établi ne repose pas toujours sur les fondements démocratiques. En effet, pour ceux qui sont aux plus hauts niveaux du pouvoir politique, l’important c’est d’être élus, ensuite ils font à peu près ce qui bon leur semble, en ne respectant pas obligatoirement et scrupuleusement la volonté de la majorité des citoyens. Autrement dit : parmi leurs décisions, ils prennent aussi des décisions qui ne sont pas démocratiques, qui ne respectent pas la volonté de la majorité des citoyens.

Donc l’ordre établi dans les sociétés, qui officiellement se disent démocratiques, n’est pas toujours un ordre qui est entièrement démocratique.

Par conséquent, ce qui compte en priorité, ce n’est pas d’éliminer ce qui nuit à l’ordre établi, mais d’éliminer ce qui nuit à la démocratie. Le critère supérieur n’est pas l’ordre établi car il se peut que cet ordre ne repose pas entièrement sur des fondements démocratiques. La démocratie véritable, c’est-à-dire le respect de la volonté de la majorité des citoyens lors de la prise de chaque décision, est le critère supérieur.

Et pour garantir la démocratie, il faut que la complète liberté d’expression soit assurée.

En démocratie chaque individu doit avoir le droit :
- d’avoir des opinions quelles qu’elles soient ;
- de les exprimer ;
- de les propager.

De cas nombreux montrent qu’obliger les gens à adhérer à des doctrines officielles revient à instaurer la dictature de la pensée unique.

Pour illustrer la nécessité de disposer de ce droit individuel d’avoir une opinion quelle qu’elle soit et de pouvoir la propager publiquement, examinons d’abord le cas de la doctrine officielle de « laïcité » de l’État français.

Précisons qu’ici nous n’allons pas discuter sur l’existence de Dieu. De même nous ne discutons pas ici sur le bien fondé de la théorie de l’évolution ou de la théorie de la création. Le présent point de discussion concerne uniquement la liberté de croire.

La position officielle de l’État français concernant la non-existence de Dieu est défendue par les représentants de l’État qui sont payés pour propager cette position officielle. Les programmes de l’Education nationale présentent la théorie de l’évolution comme étant la vérité absolue. Cependant est-ce que ça veut dire qu’un citoyen n’a pas le droit de s’opposer à cette « preuve scientifique » ? Même si « la science a prouvé que Dieu n’existe pas », un citoyen a bien le droit d’avoir et d’affirmer l’opinion contraire et de vivre en accord avec sa foi en Dieu.

Le fait qu’il ne faut pas mettre en cause la liberté de croire en Dieu est l’exemple type qui montre que l’État ne doit pas interdire les opinions, quelles qu’elles soient, y compris quand la science a, paraît-il, démontré que ces opinions ne reposent pas sur des faits objectifs.

Si quelque chose est « scientifiquement prouvé », le citoyen a néanmoins le droit de l’accepter ou bien de le refuser.

Lors de l’accident nucléaire en 1986, il a été « scientifiquement prouvé » en France que le nuage radioactif de Tchernobyl n’a pas atteint le territoire de la France : des politiques au pouvoir, ainsi que des scientifiques à la solde des politiques, l’ont à l’époque tranquillement affirmé. D’autres scientifiques ont depuis prouvé le contraire : le nuage radioactif de Tchernobyl a largement atteint le territoire de la France.

De nombreux exemples existent qui montrent comment les scientifiques, économistes, historiens, etc. fournissent des « vérités scientifiques » d’après ce que leur commandent les politiques qui détiennent le pouvoir ou les lobbies industriels qui financent la recherche.

D’une part, les scientifiques falsifient parfois volontairement leur « démarche scientifique ».

D’autre part, même quand la démarche est honnête, la science ne peut jamais affirmer qu’elle détient la vérité ultime et absolue. Cette certitude n’existe pas. Dans les sciences fondamentales, les lois s’appuient au mieux sur des probabilités fortes. Dans les sciences humaines, les doctrines sont bâties en partant des hypothèses sélectionnées selon les affinités personnelles des scientifiques.

Par exemple, il y a dans le domaine de l’économie des chercheurs ayant reçu le prix Nobel. Ils connaissent très bien leur domaine d’activité. Mais souvent, entre eux, ils ne partagent pas les mêmes points de vue, leurs opinions sur les questions d’économie divergent parfois complètement. C’est ainsi parce que quand un individu construit son analyse, parmi les faits connus il choisit les faits qui lui semblent les plus importants, pas uniquement de façon rationnelle, mais aussi par des critères inexprimés d’expérience de la vie et de sensibilité personnelle.

Par exemple, les historiens, selon ce qu’ils veulent prouver, mettent en avant certains faits et occultent d’autres faits, choisissent de qualifient certains combattants armés de résistants et d’autres de terroristes, etc.

Les politiques ne doivent pas imposer aux citoyens la dictature de ce qu’il est permis de croire et de ce qu’il est interdit de penser et de dire. Il ne peut pas y avoir de domaines, de sujets, de questions, où les politiques au pouvoir décideraient par la loi quelle est la vérité officielle, soi-disant « scientifique » et où ils interdiraient - sous peine de condamnations pénales - aux citoyens d’exprimer et de défendre d’autres opinions ou d’autres visions du monde. Tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager ses opinions quelles qu’elles soient.

Il faut insister : même si quelque chose est « scientifiquement prouvé », le citoyen a néanmoins le droit de l’accepter ou bien de le refuser et d’affirmer sa propre vérité.

Questions
=============================================

Quelques questions qui pourraient être proposées sur ce thème de la liberté de pensée :
A- Est-ce la volonté de la majorité des citoyens qui devrait décider sur la liberté d’opinion et la liberté d’expression ?
B- Est-ce la volonté des groupes les plus bruyants de la population qui devrait décider sur la liberté d’expression, les groupes qui ont accès aux médias, qui prétendent mieux savoir ce qui est dans l’intérêt de la majorité ?
C- Ou bien est-ce que les politiques seuls devraient décider sur la liberté d’expression ?

La liberté d’expression n’existe pas en France où les décisions qui limitent la liberté de parole sont prises selon ce qui est décrit ci-dessus en points B et C. La volonté de la majorité des citoyens n’est pas prise en considération lorsque ces décisions liberticides sont prises. Cette façon de décider ce qu’il est interdit de dire est-elle une façon démocratique d’agir ?

Nous devons être en faveur de la liberté d’expression sans restrictions. La complète liberté d’expression est une des deux conditions de la démocratie. Si quelqu’un n’aime pas ce qu’un citoyen écrit ou dit, il peut ignorer ses mots. Ou bien croyez-vous que quelques petits cercles d’individus peuvent décider et forcer tous les autres (la majorité) à limiter leurs discours uniquement aux mots et phrases autorisés par ces quelques petits cercles d’individus ?


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16 réactions à cet article    


  • samy31500 7 septembre 2007 14:24

    Alors toi tu te plantes complètement à mon avis, tu ne dois pas être un scientifique vu que déjà à la base ton hypothèse de départ est fausse.

    Je te cite : « Pour illustrer la nécessité de disposer de ce droit individuel d’avoir une opinion quelle qu’elle soit et de pouvoir la propager publiquement, examinons d’abord le cas de la doctrine officielle de « laïcité » de l’État français » ... « La position officielle de l’État français concernant la non-existence de Dieu est défendue par les représentants de l’État qui sont payés pour propager cette position officielle. Les programmes de l’Education nationale présentent la théorie de l’évolution comme étant la vérité absolue. »

    Droit de réponse :

    1° La laïcité n’est pas une doctrine 2° La laïcité est une organisation administrative qui sépare le pouvoir politique et administratif de l’État du pouvoir religieux. 3° Il n’est en aucun cas prôné comme tu le dis « La non-existence de dieu ». 4° Pour ton information sur la démarche scientifique. Une démonstration scientifique est considérée comme vrai(Vrai = Celle qui s’approche le plus de la réalité à mon sens) jusqu’à la preuve du contraire ou d’une meilleure démonstration. 5° L’économie n’est pas une science 6° Je suis d’accord avec que la présentation de l’Histoire est différente si tu fais parti des Vainqueurs ou des vaincus. Mais cela je ne vois pas trop ce qu’on peut y faire 7° Le modèle société où chacun respecte ces propre règles (Sectaire, Religieuse, où communautaire)est proche du régime Anarchique (Au vue de la définition d’anarchie dans le dictionnaire). PS : D’Ailleurs si quelqu’un connaît le nom de ce régime je suis intéressé, mais à mon avis cela doit être proche de la guerre quand même smiley )

    Remarque personnelle :

    Enfin, où veus tu en venir avec cet article ?
    - Est-pour nous préparer à ton prochain article dans lequel tu vas nous expliquer au combien la théorie créationniste est formidable ? Dans ce cas fais-le directement. Pas la peine de préparer le terrain sous prétexte de liberté d’expression.
    - Où bien tu veux souligner que des lobbies ou groupes de pression oeuvre dans leur propre intérêt pour nous imposer une certaine vision de la société.


    • SALOMON2345 11 septembre 2007 18:18

      MERCI SAMY31500 ...pour les précisions qui me manquaient et qui illustrent et surtout détruisent la propagande insidieuse, le sophisme dirais-je, qui laisse croire que l’Etat nie « officiellement » l’exitence de Dieu alors qu’il s’en fout complètement, qu’il soit avec ou sans barbe. L’exigence de la Loi de 1905 laisse chacun prier et croire en qui il veut et d’en parler quand et ou il veut SAUF à vouloir que cela soit dans la sphère PUBLIQUE, c’est à dire à tous, évitant ainsi toute sainte Barthélemy et autre joyeusetés, dont l’Histoire est malheureusement ensanglantée. Prétendre le contraire et lire autrement ces textes est soit inintelligent soit criminel car porteur de provocations qui peuvent dégénerer par un retour à l’obscurantisme ; Rappelons-nous la Yougoslavie, l’Irlande, le moyen orient ou tous, s’ils avaient connu une « place publique » neutre, le sang aurait sêché depuis longtemps. De plus, je déteste les sophistes et les jongleurs de mots, ils ressemblent aux joueurs du boneto avec qui jamais l’on gagne !!!


    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 8 septembre 2007 10:25

      La liberté d’expression n’est pas seulement une condition de la démocratie, c’est une condition de la connaissance, du développement des sciences.

      Un « fait », ou prétendu tel, doit donc pouvoir etre exanminé et discuté librement, sans qu’on le transforme en dogme.

      Cette libre discussion a eu lieu dans le cas de la théorie de la mémoire de l’eau de Benvéniste, et devrait avoir lieu dans tous les cas.

      La majorité des historiens et des juristes sont hostiles à la loi Gayssot qui par ailleurs est contre-productive.


    • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 7 septembre 2007 16:51

      J’attire l’attention des lecteurs sur le fait que cet article soulève notamment deux questions :
      - La censure est-elle acceptable en démocratie ?
      - Les lois qui limitent la liberté d’expressions sont elles prises de manière démocratique ?

      En démocratie toutes les opinions doivent être permises, par conséquent, en supposant que nous sommes bien en démocratie, à chacune de ces questions vous lecteurs de cet article pouvez librement répondre OUI ou NON. Vous avez le droit à votre opinion quelle qu’elle soit.

      Ma réponse à la première question est : dans une démocratie véritable il ne doit pas y avoir de limites à la liberté d’opinion donc à la liberté d’expression. Si vous relisez l’article vous comprendrez pourquoi il doit en être ainsi.

      Ma réponse à la deuxième question est : cette question est à poser dans le cadre d’une question plus large qui est de savoir si les lois en général, et les lois de censure en particulier, sont démocratiques, c’est-à-dire si elles répondent à la volonté de la majorité des citoyens. Pour ceux qui sont aux plus hauts niveaux du pouvoir politique, l’important c’est d’être élus, ensuite ils font à peu près ce qui bon leur semble, en ne respectant pas obligatoirement et scrupuleusement la volonté de la majorité des citoyens. Autrement dit : parmi leurs décisions, ils prennent aussi des décisions qui ne sont pas démocratiques, qui ne respectent pas la volonté de la majorité des citoyens. Par conséquent nous ne sommes pas certains si les lois liberticides - parmi d’autres lois - sont décidées d’après ce que veut la majorité de la population ou bien d’après ce que veulent les cercles minoritaires, certains groupes de pouvoir ou d’influence.

      Cette question est développée dans l’article « Comment contrer les lobbies de toute sorte et comment aller vers la démocratie » :

      http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=28735

      Mon opinion est donc que les décisions prises par les politiques dans les États membres de l’Union européenne n’ont pas le certificat de démocratie.

      En démocratie, les lois devraient être adoptées d’après la volonté exprimée par la majorité des citoyens. C’est un fait qu’actuellement les lois sont proposées et adoptées selon ce qui est imposé ou subtilement suggéré par :
      - les activistes remuants, qui sont minoritaires, mais souvent bien servis par les médias ;
      - les sociétés de lobbying - payées par les groupes d’intérêts, souvent des groupes d’affaires, des entreprises, parfois des syndicats professionnels, etc. - qui savent influencer ceux qui écrivent les lois.

      Le droit au référendum d’initiative populaire permettrait de corriger les situations où les procédures législatives n’ont pas respecté les souhaits de la majorité des citoyens. Notez que le droit au référendum sur tout sujet, sans restriction, rejoint la garantie de la liberté d’expression. Le droit au référendum d’initiative populaire, par la surveillance permanente qu’il exercerait sur le travail des politiques, apporterait le certificat de démocratie aux décisions que prennent les politiques.

      C’est ce que j’explique en détail dans l’article mentionné ci-dessus.

      Ce ne sont que mes opinions. D’autres citoyens ont des opinions semblables ou opposées.

      Je souhaite à présent laisser la place aux commentaires d’autres lecteurs, qui je l’espère décideront encore se manifester, quelles que soient leurs opinions. En démocratie ce qui compte, la règle d’après laquelle devrait être prise chaque décision qui engage la société à tout niveau - municipalité, région, pays, union de pays - c’est l’opinion de la majorité des citoyens.


      • Iren-Nao 8 septembre 2007 03:07

        Martin,

        Je crois que parfois vous melangez un peu tout...Mais bon c’est pas grave et puis la Democratie est elle une fin en soit ou un systeme de gouvernement qui a un moment historique donne repond a un besoin qui comme le reste n’a de valeur que pour un temps historique donne.

        Le jour ou ca ne remplira plus la fonction necessaire, ca changera pour autre chose, comme de toujours.

        Mais il est clair que ce systeme est a bout de souffle et notamment qu’il n’est plus soutenu par des « valeurs » assez communes pour etre capable de faire autre chose que jacasser comme a Agoravox.

        Je crois que le ou les systemes successeurs auront des accouchements dans la douleur.

        Comme d’ab mon cher

        Shalom

        Iren-Nao


      • SALOMON2345 11 septembre 2007 18:36

        Vous dites « la majorité » dit ça, la « majorité » dit-ci, mais dans l’excellent film de Nuremberg à Nuremberg, la foule acclame de Gaulle et l’auteur souligne que deux mois plus tôt, les mêmes acclamaient Pétain. « La foule est en bas et le Peuple est en haut » clame encore Victor HUGO et en 1981, avant la Loi, la France majoritaire était pour la peine de mort ! Tout cela pour dire que concept de majorité est fluctuant au regard de ce qui est vertu ou moral ou plus simplement positif. Je sais, la question est agée car difficile. Il est bon, sans prétendre pouvoir y répondre et peu importe comme disait Enstein, de se la poser, de temps à autre.


      • Internaute Internaute 7 septembre 2007 17:16

        La censure est-elle acceptable en démocratie ? NON

        Les lois qui limitent la liberté d’expressions sont elles prises de manière démocratique ? NON

        Bon article qui pose trés bien le problème. Il y a pire que la censure, c’est l’indifférence et l’inégalité de couverture médiatique.

        Exemple 1 : M. X fait une déclaration ; Au JT un reporter filme M. X de face et l’enregistre. L’extrait le plus significatif est montré au public.

        Exemple 2 : M. Y fait une déclaration ; Au JT un reporter filme M. Y de face et l’enregistre. Le spectateur voit l’image mais n’entend pas la voix de M. Y. Il écoute par contre le journaliste qui nous explique sa vision de ce qu’à dit M. Y, en gégéral en choisissant de mettre en avant le passage le moins significatif.

        M. X et M. Y ont tous les deux passé exactement le même nombre de minutes à l’antenne. Le CSA est content, l’égalité des temps de parole est respectée. C’est se foutre de la gueuele des gens et c’est ce que nous vivons tous les jours.


        • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 7 septembre 2007 22:30

          Je vais me permettre de réagir une dernière fois pour apporter quelques précisions suite aux commentaires.

          Je précise tout d’abord que je reconnais à chacun le droit d’opinion. Par conséquent je reconnais que les lecteurs de mon article peuvent exprimer leur opinion contre la liberté d’opinion et donc contre la liberté d’expression ainsi que contre la démocratie véritable. Chacun est libre d’être pour ou contre la démocratie.

          La démocratie n’est pas le seul système politique envisageable. On peut par exemple argumenter en faveur de la dictature éclairée. Mais qui décide que tel dictateur est éclairé et que tel autre mène vers le désastre ? Qui peut de façon certaine prouver à l’avance que tel politique, seul contre la majorité, a raison dans l’absolu, à très long terme, en harmonie avec les finalités de l’univers.

          Certains sont donc libres de déguiser le système politique anti-démocratique qu’ils préfèrent en l’affublant abusivement de la dénomination « démocratie » ou « « démocratie quelque chose » - par exemple « démocratie technocratique », « démocratie représentative », « démocratie oligarchique » etc.

          Qu’est-ce que la démocratie ?

          *=======================*

          Le concept de démocratie est connu depuis des millénaires. Il semble que Thucydides en ait donné la première définition écrite.

          En démocratie c’est toujours (il faut souligner le mot « toujours ») la volonté de la majorité de la population qui devrait être respectée pour décider quelles sont les lois qu’il faut écrire et mettre en application, quelles sont les actions à engager, quelles sont les mesures à prendre.

          Les deux conditions qui permettent de reconnaître la mise en place de la démocratie véritable dans une communauté sont :
          - La liberté d’opinion et donc d’expression doit être garantie : cela signifie que tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
          - Les propositions qui concernent la communauté sont toujours appliquées suivant ce que décide la majorité des citoyens, donc toute décision doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer.

          La deuxième condition signifie que la démocratie véritable inclut la démocratie directe.

          La démocratie directe n’élimine pas les éléments de « démocratie représentative » ni les éléments de « démocratie participative ». La démocratie directe laisse aux uns et aux autres la possibilité de faire des propositions et laisse aux politiques la responsabilité de gérer les affaires de la communauté au quotidien. Mais elle exerce sur les politiques et sur les lobbies le contrôle du respect de la règle démocratique : « pour toutes les questions qui touchent la communauté c’est la volonté de la majorité des citoyens qui décide ».

          En démocratie, le devoir des individus qui représentent le pouvoir - politique, éducation publique, médias officiels - est de respecter la liberté d’opinion et d’appliquer systématiquement et scrupuleusement les décisions qui viennent de la volonté de la majorité des citoyens. Aucune décision politique, aucune loi, aucun traité international ne doivent être contraires à ce que veut la majorité des citoyens.

          Faux argument contre les référendums : le dictateur qui parviendrait au pouvoir grâce au référendum

          *==============================================*

          Un argument fréquemment mis en avant pour s’opposer à la démocratie véritable, dans laquelle la volonté de la majorité des citoyens est systématiquement respectée dans chaque décision, est celui de l’arrivée au pouvoir d’un dictateur qui fonderait son pouvoir et sa légitimité sur quelques référendums initiaux.

          Ce cas évoqué par les opposant aux référendums n’est pas celui d’un système politique proche de la démocratie véritable.

          En démocratie véritable, qui repose sur la démocratie directe permanente, avec la possibilité de convoquer les référendums d’initiative populaire sur toute question, sans restriction, à tout moment, un tel dictateur ne pourrait pas se maintenir au pouvoir.

          Les référendums d’initiative populaire arrêteraient ses actions dès qu’il commencerait d’agir de manière dictatoriale.

          La démocratie véritable repose par ailleurs sur la totale liberté d’opinion donc la totale liberté d’expression.

          Un dictateur ne pourrait pas se maintenir dans un système politique qui respecterait les deux conditions de la démocratie véritable :
          - tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
          - toute décision politique doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer, donc le référendum d’initiative populaire doit être garanti sans restriction.

          Ces deux conditions sont indissociables. On comprend aisément que si les deux conditions sont réunies un dictateur n’a aucune possibilité de se maintenir au pouvoir.

          Technocrate contre Démocratie :

          *=======================*

          La Technocratie est une variante de la « dictature éclairée » lorsque cette dictature est exercée par un cercle restreint qui se réserve le droit de prendre les décisions politiques sous prétexte qu’ils possèdent le savoir qui convient.

          Dans la Démocratie les citoyens décident de leur avenir. Au moyen de la majorité des voix ils sont entièrement libres de décider. Ils décident les questions sur lesquelles ils décident, ils décident des critères selon lesquels ils décident. Ils peuvent également aussi décider des solutions qui sont des « bêtises ».

          Certains pensent, par contre, que c’est une minorité qui doit décider, une toute petite minorité choisie selon les critères qui correspondent à une définition préalable de ce qui « est juste » et « doit être fait » ou « ne doit pas être permis ». Naturellement rien ne nous garantit que cette petite minorité Technocratique ne commettra pas des « bêtises ». Peut-être que les « bêtises » de la petite minorité Technocratique ne seront pas les mêmes que celles que commettrait la majorité Démocratique.

          Entre les deux types de « bêtises », je préfère celles commises par la majorité Démocratique, car dans ce cas, seule une minorité de la population sera frustrée. Par contre lors des « bêtises » commises par la petite minorité Technocratique, c’est la grande majorité de la population qui sera frustrée.

          Face au dilemme, certains citoyens penchent en faveur de la Démocratie, d’autres sont contre.

          Autres arguments fallacieux contre la démocratie véritable donc contre la démocratie directe :

          *=======================================*

          Les arguments contre le système politique qui inclut la démocratie directe sont de deux types :
          - c’est du « populisme » ;
          - ça ne peut fonctionner qu’à un niveau géographique restreint ou dans une petite communauté, au niveau des municipalités ou des régions, mais un grand pays ne peut pas être gouverné d’après des décisions issues des résultats des référendums. Ça ne peut qu’engendrer des instabilités.

          Le mot « populisme » fait partie du vocabulaire que les opposants à la généralisation des référendums utilisent lorsqu’ils sont à court d’arguments. C’est avec des intonations péjoratives qu’ils prononcent le terme « populisme » qui signifie que ce système politique repose sur les décisions voulues par le peuple dans sa majorité. Ils sont donc péjoratifs uniquement parce qu’ils estiment que les décisions politiques doivent être réservées à une « élite » - c’est là le véritable argument caché de ceux qui sont contre le « populisme » : ils ne disent pas clairement qu’ils sont opposés à la démocratie. Car si les décisions doivent être réservées à une élite, alors la démocratie n’existe pas. Rappel : en démocratie toutes les décisions doivent être conformes aux désirs de la majorité des citoyens, de tous les citoyens qui souhaitent exprimer leur volonté. Si la règle est que les décisions politiques doivent être seulement conformes aux désirs d’une certaine « élite » alors on ne se situe pas dans un système démocratique.

          Le système politique qui fait appel aux référendums de façon généralisée peut être mis en place quelque soit la taille ou le poids économique ou démographique du pays.

          Les États Unis d’Amérique sont un exemple de grand pays qui pour certains types de décisions met en œuvre les référendums.

          Le seul pays au monde qui met parfaitement en pratique les référendums, dans le respect complet de ce qu’exige la véritable démocratie, est un pays européen. Mais ce n’est pas un pays membre de l’Union européenne.

          Là où la véritable démocratie est déjà en place, avec les référendums garantis aux citoyens, comme c’est le cas depuis longtemps en Suisse, existent la stabilité politique et la paix civile. En Suisse existent historiquement deux religions chrétiennes et quatre langues officielles. Les cantons suisses appliquent certaines lois ou règlements locaux, mais la plupart des lois et les orientations de politique générale sont décidées et appliquées au niveau fédéral. Le dispositif politique suisse doit sa stabilité et sa légitimité, et le peuple suisse doit sa bonne entente, à la garantie offerte aux citoyens de disposer de référendums d’initiative populaire au niveau des cantons comme au niveau fédéral. Quel autre État avec plusieurs religions et plusieurs langues se permettrait-il de demander à tous les citoyens conscrits ou réservistes de conserver chacun chez-soi son arme de guerre avec munitions de combat ? La Suisse se le permet, elle ne craint pas les émeutes, parce que son système politique a depuis longtemps éliminé les tensions sociales par la voie de la démocratie directe, par les référendums.

          Avec son système politique basé sur la démocratie directe et avec son organisation fédérale, la Suisse pourrait être un modèle pour les États Membres de l’Union européenne et pour les instances de l’Union européenne (Commission européenne, Conseil de l’Union européenne) qui ont pris l’habitude de prendre des décisions non conformes à la volonté de la majorité des Européens.

          Peu importe ne nom que certains utiliseront pour qualifier le système politique suisse. Si dans le vocabulaire de certaines personnes le mot « populisme » s’impose, alors il est certain que ce « populisme » helvétique est le modèle, l’exemple à suivre par tous ceux qui veulent instaurer la démocratie véritable.

          Il est important de rappeler les deux conditions qui permettent de reconnaître la mise en place de la démocratie dans une communauté sont :
          - tout citoyen a le droit d’exprimer et de propager des opinions ou des idées quelles qu’elles soient, sans censure, sans interdit ;
          - les propositions qui concernent la communauté sont toujours appliquées suivant ce que décide la majorité des citoyens, donc toute décision doit pouvoir être soumise à la validation par la majorité des voix des citoyens qui désirent s’exprimer.

          Remarques :

          *==========*

          Mon long commentaire ci-dessus reprend et complète de nombreux passages de mon article « Démocratie participative et poids des lobbies » :

          http://www.agoravox.fr/article.php3?id_article=21702

          Globalement j’ai exprimé ainsi ce que je voulais rajouter autour des thèmes évoqués dans mon article publié aujourd’hui. Je n’interviendrai plus dans ces commentaires et à présent j’estime qu’il est souhaitable de laisser, s’ils le souhaitent, les autres citoyens apporter leurs contributions au débat.


          • Internaute Internaute 8 septembre 2007 07:55

            Ce que vous dites est l’idéal, mais est-il réalisable ?

            On cite souvent la Suisse en exemple. Pour ma part je pense que le système suisse ne tient que parceque la suisse est peu peuplée (environ 6 millions) d’une population trés homogène. Quand il y aura 3 millions d’aficains en Suisse avec des mouvances islamistes fortes, quand il y aura 500.000 maliens installés à Neuchâtel, croyez-vous sincèrement que le système suisse fonctionnera toujours ? J’en doute. Les institutions ne font que refléter les us et coutumes de la population et ne peuvent pas exister sans elle. Les droits de l’homme en l’air n’ont strictement aucun sens ; les droits du suisse oui. Les suisses disparaîtront de la scène et les communautés rivales étrangères mettront à profit le système suisse pour se battre en elles et essayer d’avoir la plus grosse part du gâteau.

            L’autre exemple est la Chine. Peut-on vraiment diriger une telle quantité de personnes en régime démocratique ? J’en doute. Il paraît plus efficace d’avoir un puissant parti unique au sein duquel diverses mouvances s’affrontent. Le parti unique n’est pas signe d’immobilisme. La preuve en est que le parti communiste chinois a bien su faire une place à la propriété privée et au capitalisme.


          • Briseur d’idoles 7 septembre 2007 23:37

            Il faudrait peut-être rappeler ça aux flics de la pensée, en particulier à Knobel !


            • Iren-Nao 8 septembre 2007 03:30

              Liberte d’expression..

              Le politiquementcorrect lui a fait la peau depuis un momen.

              Quant a la veulerie bien pensante des medias elle est digne des meilleurs regime totalitaire (Si j’ai un peu compris Anah Harendt le totalitarisme c’est en bonne partie quand il n’y a meme plus besoin de flics pour que tout le monde denonce les mal-pensants qui d’ailleurs ne l’ouvrent plus. Nous y sommes car si vous croyez que Karl Zero est un deviant..).

              Est-il permis d’emettre des opinions qui suggereraient que Israel devrait cesser d’exister ? (comme etat raciste et theocratique par exemple).

              Est il permis de considerer que telle nation ou race n’est pas trop doue pour tel ou tel truc, voire un ramassis d’abruti ?

              Est il permis de s’etonner, meme gentiment, de la couleur de l’equipe de France de foot ?

              Est il permis de pretendre, comme un certain italien a l’UE que l’homosexualite est un peche ? (pourtant il ne pouvait mieux dire, peche signifiant en gros : se tromper ou rater la cible smiley )

              Est il permis meme d’utiliser certains mots en public ?

              Est il permis.....j’en passe, je m’enerverais

              Quant a la discrimination raciste et religieuse a l’embauche....

              As tu deja vu un bedeau musulman, un negre servir dans un restau chinetoque ou un goy bosser chez des juifs du sentier..

              Camarade ???


              • GHEDIA Aziz Sidi KhaledI 8 septembre 2007 17:40

                Franchement, je n’ai pas lu tout l’article. Je me suis arrêté ici « la science a prouvé que Dieu n’existe pas ». Je suis médecin donc par définition scientifique et je n’ai jamais, ou en tout cas pas encore, rencontré une preuve scientifique de la non-existence de Dieu. Mais que vient faire Dieu dans un article où il est question de la liberté d’expression ? Dieu a bien fait de nous des êtres libres, doués de conscience, de raisonnement et de sagesse. Il n’a jamais entravé notre liberté d’action. Bien au contraire ? c’est l’homme qui musele l’homme, c’est l’homme qui, souvent, empêche son semblable d’accéder à la liberté et à la libre pensée. A défaut de temps libre, je laisse le soin à d’autres commentateurs d’agoravox de disserter sur la question qui est encore loin d’être épuisée. Merci quand même pour cet article et surtout pour la belle image de la statue de la liberté qui est le symbole même de la liberté d’expression.


                • Martin sur AgoraVox Martin sur AgoraVox 8 septembre 2007 19:27

                  Vous avez raison d’attirer mon attention sur le fait que cette phrase prête à confusion. Même s’il est convenu qu’en expression écrite la mise entre guillemets signifie qu’il s’agit d’une citation et donc qu’on ne prend pas obligatoirement ce qui est énoncé pour quelque chose qu’on pourrait affirmer soi-même. La poursuite de la lecture vous aurait permis de dissiper la confusion.

                  Dans le texte de l’article j’ai précisé que dans cet article il n’est pas question de « discuter sur l’existence de Dieu ». Je remplace donc la phrase de l’article par la phrase suivante : « Même si d’après ce qu’affirment certains, il paraît que « la science a prouvé que Dieu n’existe pas » un citoyen a bien le droit d’avoir et d’affirmer l’opinion contraire et de vivre en accord avec sa foi en Dieu. »

                  Je vous remercie d’avoir lu au moins le début de mon article. Ceci-dit je suis étonné que l’on puisse poster des commentaires, ou bien noter les articles, sans avoir examiné l’ensemble de l’information qu’ils contiennent.

                  Lorsqu’un médecin cherche à évaluer l’état de santé d’un patient, arrête-t-il son examen dès qu’il a décelé le premier symptôme ? Un seul symptôme suffit-il pour dire « J’ai tout compris » ?

                  Lorsqu’un enquêteur cherche à établir quelles sont les implications dans un délit, arrête-t-il son enquête dès qu’il a décelé le premier indice ? Un seul indice suffit-il pour dire « Je sais avec certitude qui sont tous les coupables et qui sont les innocents » ?

                  Lorsqu’un scientifique cherche à formuler une nouvelle loi physique, arrête-t-il son relevé des mesures expérimentales dès qu’il a obtenu la première valeur ? Une seule valeur suffit-elle pour crier « Euréka » ?

                  Lorsqu’un lecteur cherche à déterminer l’apport que contient un article, arrête-t-il sa lecture dès la première phrase qui lui pose quelques difficultés ?

                  Je suis immensément honoré qu’il se trouve des lecteurs qui se donnent la peine de bien vouloir lire les modestes contributions je j’apporte ici pour l’échange démocratique d’opinions.

                  Si en plus ils se donnent la peine d’accorder une appréciation, et même dans certains cas de laisser un commentaire constructif, qu’il me soit permis d’émettre le souhait qu’ils ne fassent ce geste de réagir qu’après avoir lu l’ensemble de mon très modeste exposé.


                • GHEDIA Aziz Sidi KhaledI 8 septembre 2007 20:38

                  A votre question concernant « l’état de santé d’un patient », je suis tout à fait d’accord avec vous. En tant que médecin, je ne me contente pas d’un seul indice pour établir mon diagnostic. Il m’arrive tout le temps de pousser plus et de demander des examens complémentaires tels l’échographie ou le scanner avant de décider de la conduite à tenir. En fait, j’aurais du vous dire que j’ai arrêté ma lecture à la phrase citée tout à l’heure à savoir qu’il n’y a pas de preuve scientifique de l’existence de Dieu,pour vous poster ce com. Rassurez-vous donc que, par la suite, j’ai lu, à tête reposée, tout l’article. Il fallait bien battre le fer pendant qu’il était chaud. SINON POUR LE RESTE ok !Il ne peut y avoir de démocratie sans liberté d’expression. N’est-ce pas que c’est, en partie, à cause de cela que personnellement j’ai choisi Agora vox pour m’exprimer ?


                  • ddacoudre ddacoudre 9 septembre 2007 00:17

                    L’homme est un être conditionnel, sa condition dépend de ce qu’il comprend du monde de l’existence^et de son être. Ainsi l’accès à la parole n’est pas le corollaire de la démocratie ni sa garantie. Je dirais presque le contraire, il n’est pas un être qui ne voudrait enfermer l’autre dans sa vérité puisque elle ne dépend que du lieu ou il pose ses pieds et cette place il n’y a que lui qui la détient jusqu’à sa mort, et même serait-il remplacé par un clone que ce dernier serait un autre.

                    Il en va ainsi de chacun et avant d’arriver à comprendre cela combien on voulu réduire les autres à ce qu’ils avaient perçu de la place qu’ils occupaient, et étonné que les autres ne les comprennent pas ils les contraignaient. Jusqu’à ce que la contrainte devienne enseignement et apprentissage, une formule plus douce pour se communiquer l’expérience cumulée de millions de places dont chacun se servira pour l’ajuster à sa place.

                    Alors où se situe la liberté d’expression quand l’on reçoit tout en héritage. Quand ce que l’on va penser dépendra de sa famille de l’enseignement et de son milieu social. Nous reproduirons forcément le moule dans lequel nous avons été façonné ajusté et modulé par notre propre existence et les tiers côtoyés.

                    Alors où se situe la liberté d’expression quand l’on ne reçoit qu’une information propre à une culture.

                    Ainsi la liberté d’expression présente un intérêt quand existe des divergences et que chacun peu en faire état avec les mêmes moyens d’expression, sinon dans une même communauté de pensée il n’est pas nécessaire de le préciser puisque chacun ne pensera pas autrement que l’autre.

                    Or dans notre monde actuel le combat existe autour des moyens de communications pour manipuler les esprits au mieux des intérêts de ceux qui si adonnent, rien de neuf en la demeure, sauf que le citoyen lambda peu penser, dire et écrire individuellement ce qu’il veut même dans l’interdit.

                    Mais le faire partager ou le divulguer massivement par les médias est un autre problème puisqu’il s’affronte à la loi du nombre qui restreint de fait le nombre de ceux qui pourrons communiquer leur point de vue aux autres.

                    Maintenant si la liberté d’expression est le point de vue de Raoul Vaneigem « Rien n’est sacré, tout peu se dire » une réflexion sur la liberté d’expression, l’on est dans un tout autre domaine et nous prenons alors conscience devant toutes les censures de droit ou sociétale que la liberté d’expression qui est la notre aujourd’hui n’est pas la garantie de la démocratie.

                    Y a t’il d’ailleurs une seule structure qui puisse nous la garantir ? Les élections au suffrage universel quand l’on voit des théocraties et des royautés si adonner ? L’économie de marché quand l’on voit qu’elle a mis bas l’ex URSS et qu’aujourd’hui elle s’accoquine avec les totalitarismes d’orient ? L’innovation technologique quand l’on voit qu’elle contribue à surveiller l’existence de chacun ?

                    Je pourrais ainsi allonger la liste peut-être faut-il que plusieurs conditions soient réunis certainement la culture et la tolérance pour saisir que l’autre occupe une place que nous n’aurons jamais et qui le rend différent de soi et qu’il nous faut accepter dans une réciprocité.

                    Et il ne me semble pas que ce soit dans cette voie que nous nous engageons. Ton analyse n’en reste pas moins bonne mais comme tu l’as noté les Etats sont d’accord sous réserve de pouvoir y déroger.

                    Nous n’avons aucune expérience réelle d’un seul Etat qui est pratiqué la liberté d’expression absolu, d’autant plus qu’elle s’accouple avec une problématique relationnelle qui est le « mensonge » en tant huilage de la vie sociale, et avec la restriction de fait qu’induisent les tabous et les totems

                    Mais je crois aussi que seulement rappeler un concept subjectif comme tu le fais même s’il est discutable contribue à encrer l’idée de démocratie.

                    Cordialement.


                    • Senatus populusque (Courouve) Courouve 2 juillet 2009 14:20

                      Sur le site de la JTA (Jewish Telegraphic Agency) on apprend, par une
                      dépêche datée Budapest 1er juillet, que les députés hongrois ont rejeté
                      lundi 29 juin de voter des amendements à la constitution permettant de faire
                      de la « négation de l’Holocauste » un délit.

                      http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/ni-big-brother-ni-gayssot-attitude-54425

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