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Accueil du site > Tribune Libre > La mécanique quantique impose de réinventer la politique

La mécanique quantique impose de réinventer la politique

Par une sorte de coïncidence nomologique, le développement des sciences accompagne le cours politique des sociétés et dévoile des connivences entre les conceptions de la nature et l’ordre politique. Déjà, du temps de Platon et Aristote, le politique était ancré dans la nature qui servait de modèle pour organiser la cité. C’était l’époque de la politique dite classique. La politique moderne est différente dans sa conception avec la naissance de l’Etat. Les analyses de Leo Strauss sont remarquables. Quelques penseurs ont aussi mis en évidence des connivences entre la physique rationnelle de Newton et l’ordre nouveau émergeant avec les Lumières et la Raison. La politique moderne s’est développée avec les progrès scientifiques et l’usage progressif de la rationalité et du débat philosophique pour aboutir à l’ordre démocratique actuel après l’épisode de la séparation de l’Eglise et de l’Etat en 1905 qui a concerné notre pays devenu laïque, la France. Beaucoup de pays ont suivi ce développement rationnel, technique, juridique et démocratique. Etats-Unis, Japon, Europe.

Etat solide, techniques, Etat de droit, démocratie, communication et médias caractérisent les pays européens en 2016. Mais ces pays sont pour la plupart en crise à des degrés divers, surtout les grandes nations qui ont fondé l’Europe, France, Italie, Allemagne, puis le Royaume Uni et l’Espagne. Les pays ayant rejoint tardivement l’Europe sont eux aussi en crise, Pologne, Hongrie etc. Le monde se traduit par une instabilité. Quelques analystes paresseux se contentent de souligner que l’ancien monde n’est plus et que nous ne savons pas quel est le monde nouveau qui émergera d’ici une ou deux décennies. Mais est-on sûr que le cours du monde va se résorber avec des nouvelles sociétés. Il se peut bien que le monde bascule dans un sens technique et moderne sous la forme de pays pourvu d’un ordre policier puissant. Avec dans les marges des phénomènes chaotiques produits par l’anomie, les communautarismes, la pauvreté et les relents de guerre civile.

En cette période incertaine, le sentiment d’une classe politique usée persiste et s’accroît. Mais n’est-ce pas le signe d’une société fatiguée qui elle aussi, devient usée et se délite, avec des élites nomades profitant de la mondialisation mais peu soucieuses du bien public, tandis que dans les médias et dans les champs culturels ou intellectuels, d’autres usures se dessinent. On entend les même rengaines, on lit les mêmes analyses, on voit les mêmes têtes et tout ce monde de célébrités culturelles n’intente rien mais continue à percevoir la rente éditoriale grâce à la paresse des journalistes qui ne s’attachent pas à découvrir des auteurs novateur et qui eux aussi, bénéficient de la rente grâce aux rentrées publicitaires et aux aides publiques. Notre pays est usé. Il s’inquiète de l’avenir sans se mettre au travail pour façonner une société nouvelle. Et cela se comprend. L’esprit est conservateur. Chacun ses droits et ses acquis.

C’est ce sentiment d’usure de la classe politique qui rend populaire un Emmanuel Macron dont on remarque plus le style et la posture que le fond d’une pensée pour la France qui n’est pas encore explicitée mais qu’on devine ancrée dans les vieilles lunes du progressisme, de Saint-Simon aux radicaux cassoulet et francs-maçons de la Troisième République. Faute de pensée visionnaire, les médias s’accrochent à des hommes nouveaux. Ce qui ne résoudra pas les questions de société qui ne sont même pas posées de surcroît.

Les intellectuels universitaires ou en vogue ne sont plus dans le coup. Il faut se délester des Onfray, Attali, BHL, Todd, Rancière, Kriegel, Rosanvallon, Cohen, Lordon, Piketti… ainsi que de toute cette clique nombriliste qui se met en scène comme les Hidalgo, Aillagon, Aghion Précresse, Fleury, Rollin et toutes ces bonnes consciences réunies pour un colloque organisé par Le Monde. Il faut tout recommencer, en sciences de la Nature comme en sciences politiques. Si vous n’êtes pas capables de comprendre ce plaidoyer, alors acceptez de vivre dans un monde de merde et d’en être les responsables.

Les étranges connivences entre la science et la politique nous conduisent à conclure que l’instabilité des connaissances et de la société se résoudra dans des pensées nouvelles, en physique, biologie et politique. Il faut tout recommencer en s’affranchissant de la tutelle des intellectuels en place. Tout repenser, l’homme, la nature, les techniques, la société et la politique !


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13 réactions à cet article    


  • Alren Alren 3 septembre 2016 11:48

    C’est évidemment Bernard Dugué qui va repenser l’homme, la nature, les techniques, la société et la politique !
    Attendons-donc, ses révélations ...


    • JC_Lavau JC_Lavau 3 septembre 2016 12:19

      Grâce au bourrage de l’urne, voilà qui passe immédiatement à la modération, avant qu’on ne l’ait vu passer.


      • pemile pemile 3 septembre 2016 12:41

        @Bernard Dugué "Si vous n’êtes pas capables de comprendre ce plaidoyer, alors acceptez de vivre dans un monde de merde et d’en être les responsables."

        Merci, bonne journée à vous smiley


        • Taverne Taverne 3 septembre 2016 12:55

          Il faut casser le monopole de la pensée qui tourne en rond, d’accord. jeter Onfray et Piketty qui sont la quintessence de la misère de la pensée, d’accord. Mais, par quel saut dans quelle dimension (où quelle flèche du temps) passe-t-on de la mécanique quantique à la conscience de la nécessaire refonte de la politique ? Changer l’incertitude relative par une incertitude absolue ? J’ai bien peur que cela n’arrange pas nos affaires, la politique étant l’administration de la cité et la cité ayant besoin de bases solides. Donc, à mon avis, ce n’est pas la MQ, c’est juste la pensée critique. Et ce besoin de repenser le monde. « Je repense donc je suis » ?.


          • Loatse Loatse 3 septembre 2016 13:26

            Bon,


            La compréhension des mécanismes qui mènent à la maladie, c’est en cours..
            Le souci de préservation de l’environnement pour les générations futures, idem...
            L’accès à la connaissance pour tous, idem...
            La technologie au service de l’homme et non plus l’inverse (ère industrielle esclavagiste), pareil..
            La compréhension de la nature de Dieu (« une personne construit son propre créateur »*), idem (d’ou les tentative de verrouillage de toute critique et la panique visible de ceux qui tirent pouvoir et profit de l’ancien paradigme suprémaciste ainsi que de leurs ouailles apeurées par ce que cela implique (liberté de conscience, responsabilité individuelle et in fine, la suppression des clivages religieux).

            Vous devriez plutôt vous réjouir, Bernard, il ne manque pas de défis à relever...et je n’en doute pas un instant, il ne manque et ne manquera pas d’hommes et de femmes de bonne volonté, passionnés, enthousiastes pour ce faire, à petite puis à grande échelle..

            « Tout le reste se réglera par lui-même, et tout ce qui est inutile sera supprimé, et ce qui est nécessaire sera intensifié et élevé.* »

            * extrait d’« entretien sur l’éducation intégrale » par Michael Leitman, kabbaliste





            • abcdef (---.---.70.146) 3 septembre 2016 17:07

              L’homme n’est pas qu’un animal, c’est un animal social (au sens large, politique,relationnel, culturel), mais l’homme n’est pas qu’un animal social c’est un animal socio-technique (cf Stiegler), mais ce n’est pas qu’un animal socio-technique, c’est un animal dans un monde fini (hormis quelques machines, il n’y a pas d’autres planètes accessibles).
              D’un coté les intellectuels ont l’impression d’avoir tout compris à l’homme comme un animal social, alors qu’ils éludent la technique et la finitude et de l’autre coté les sciences comprennent le monde fini, mais pas l’animal social et s’intéressent peu à l’exo-somatisation.
              Mais ce n’est pas le plus important, comme disait Bruno Latour, on croit que le progrès est un droit (de la nature à l’homme), mais si on essaye de modéliser grossièrement les mouvements atomiques sur la planète (le carbone enfouit sous forme de pétrole qui revient dans l’atmosphère, le phosphore qui ce concentre au bord des mégalopoles, les atomes métalliques concentrés dans les mines qui ce dispersent ou s’entropisent pour s’entasser dans des décharges, l’eau douce stocké en profondeur qui adoucit les mers, etc...je passe l’écologie, d’ici à ce quelqu’un en parle en comprenant qu’il parle d’un système composé d’atome, d’information stocké dans l’adn, d’évolution potentiel du vivant et de l’écosystème lui-même et d’interaction, on va laisser les physiciens croire qu’on parle d’ahurie munit de filet à papillon) et qu’on regarde les stocks (dans 20 ans le pétrole disponible sera très couteux, on pompe le meilleur en surface, c’est pas pareil de raffiner le fond, dans 20 ans le phosphore stocké sera plus limité d’où des crises alimentaires chez les émergents, avec un réchauffement climatique assez marqué et plus beaucoup de cuivre pour faire du renouvelable en quantité suffisante), bah c’est un droit auquel la Nature (comme la revue) va nous faire comprendre qu’il y avait quelques devoirs liés à ses droits.


              • Mohammed MADJOUR (Dit Arezki MADJOUR) Mohammed MADJOUR 3 septembre 2016 18:51
                Chantes, Dugué, chantes !!!

                «  »Etat solide, techniques, Etat de droit, démocratie, communication et médias caractérisent les pays européens en 2016. Mais ces pays sont pour la plupart en crise à des degrés divers, surtout les grandes nations qui ont fondé l’Europe, France, Italie, Allemagne, puis le Royaume Uni et l’Espagne.
                «  »

                La France particulièrement et l’Occident dans son ensemble sont remis en cause idéologiquement, historiquement, culturellement et scientifiquement par :

                01) « RECHERCHE SCIENTIFIQUE ET ÉPISTÉMOLOGIE  » de 2001 
                02) " SYNTHÈSE DES EVÈNEMENTS HISTORIQUES ’ de 2003 

                Après ça... Quantique, Cantique ou Cantique des Cantiques, à chacun sa façon de chanter !

                • Thorgal 3 septembre 2016 19:12

                  Eh ben, eh ben ! Après le mitraillage impressionnant et bordélique de Milla en réaction à l’article d’Oscar Fortin sur la Russie, nous avons droit à un déluge de BD.

                  Récemment, nous avons pu lire ceci de BD :

                  « Si vous ne comprenez pas mon propos, c’est que votre âme est morte. »

                  Aujourd’hui nous avons :

                  "Si vous n’êtes pas capables de comprendre ce plaidoyer, alors acceptez de vivre dans un monde de merde et d’en être les responsables."

                  C’est le collapse d’AV en direct. 


                  • Simon Mucchamore (---.---.88.99) 4 septembre 2016 01:15

                    Par pitié racontez ce que vous voulez mais ne me degoutez pas d’Etienne Klein. Je ne sais par quelle intrication, vous avez semblé en superposition. Cet article, au constat accablant sur l’état de santé du chat, ne nous dit guère ce qu’il convient de faire pour le cas échéant, le réanimer. La physique quantique est la science de la surface des choses dit on.


                    • JC_Lavau JC_Lavau 4 septembre 2016 11:52

                      @Simon Mucchamore. Ha ? Mon papa disait que le behaviorisme, c’était le seul qui aille au fond des choses.


                    • Jean Keim Jean Keim 4 septembre 2016 08:23

                      Comprendre le monde, c’est comprendre les hommes et donc se comprendre soi-même, avec ces propos je reste dans les sentiers battus mais là où ça se corse (capitale Bastia comme disait un prof de géo) c’est de perçevoir que nous sommes vides, pas de contenant et un contenu éphémère changeant au gré des circonstances.


                      • Khal Khal 29 septembre 2016 18:11

                        Je ne comprends pas comment la physique quantique intervient dans votre argumentation, hormis dans le titre.

                        Il me semble que le fait majeur de notre époque qui est en train de tout chambouler, et l’internet qui grâce au smartphone et disponible partout, 
                        Et donc je vois bien là un lien indirect avec la physique quantique. 
                        Reste à comprendre en quoi internet change la donne...


                        • Khal Khal 29 septembre 2016 18:13

                          Je pense également que le BIG Data pourrait mettre à portée des hommes politiques, des informations stratégiques sur les courants de pensé dominants qui s’imposent dans les réseaux sociaux....

                          Ce qui pourrait changer la manière d’argumenter en politique.

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