La peur au ventre des élus, l’abstention ou vote pour les extrêmes ?
Les Français sont en colère, voila qui n'est pas nouveau ! Mais attention, selon une note confidentielle, enfin presque, rédigée par le ministère de l'Intérieur et dévoilée par le Nouvel Obs, la colère serait rentrée et nous ne serions pas encore à l'aube d'une explosion sociale généralisée, le grand soir c'est pour plus tard. En fait, cette fameuse note est qu'une synthèse des rapports mensuels envoyés par les préfets qui comme de bons docteurs prennent et communiquent la température du pays aux plus hautes autorités. Par contre selon les représentants de l'Etat dans nos régions, la mauvaise humeur ambiante pourrait se traduire dans les urnes d'ici quelques mois pour les municipales. L'électeur dégoûté par la sauce hollandaise mais aussi par une opposition de droite en décomposition pourrait voter pour les extrêmes ou ne pas choisir.
Dans la dernière synthèse du 27 septembre les préfets tirent donc la sonnette d'alarme et l'avertissement semble avoir été entendu, puisque cette fois les principaux dirigeants de la majorité ont été informés, sans doute pour commencer la préparation à une future méchante claque électorale. En réalité, avertir les responsables socialistes était-il vraiment nécessaire. Si vous en trouvez un seul qui croit encore que même dans une élection locale la gauche pourra limiter la casse, il faut l'encadrer, l'optimisme aujourd'hui est devenue une valeur rare.
Que dit ce rapport des préfets que nous ne sachions déjà, rien, strictement rien. Le ras le bol des impôts avec le risque de désobéissance fiscale. Des réformes compliqués comme le changement des rythmes scolaires qui donnent aux élus un sentiment d'abandon. Une grogne de la population entretenue par l'insécurité, la peur du chômage, la difficulté de trouver un emploi et la perte de pouvoir d'achat. Rien de neuf dans l'hexagone avec toutefois un détail pas si anodin que cela. Le rôle des médias dans cette sinistrose qu'on pourrait presque croire favorisée par eux.
En effet les préfets remarquent une tendance à la "Médiatisation croissante des fait divers par les médias locaux dans des régions qui s'en croyaient indemnes ; cambriolages, délinquance de proximité, incivilités".
Comme si l'augmentation constante de la délinquance depuis de nombreuses années, malgré des chiffres et des statistiques qu'on peut manipuler ou interpréter dans le sens voulue, devenait subitement trop voyante. Comment comprendre cette mise en garde des préfets. La presse en ferait-elle trop comme dans l'affaire Léonarda ou celle du bijoutier de Nice et combien d'autres encore, uniquement pour vendre du papier. Reconnaissons que depuis la disparition de Sarkozy qui déclenchait une polémique par jour le métier de journaliste dans sa quête d'information devient moins simple, surtout avec un François Hollande qui serait plutôt dans l'évitement que la confrontation. Les médias, après avoir été tous de gauche serait-il maintenant tous de droite et pourquoi pas tous FN. Ou ces journaleux toujours avides de sensationnel feraient-ils simplement et honnêtement de l'information, en tout cas au niveau local.
Que peut faire un électeur qui n'a plus d'illusions sur la politique et les politiciens de gauche comme de droite. S'abstenir ou voter pour un étudiant du Front national. Comment un maire élu avec moins de 50% des inscrits sur les listes électorales peut-il être crédible. Et si à la surprise générale les français faisaient un geste citoyen en faveur du maire de leur commune !
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