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Accueil du site > Tribune Libre > La politique expliquée aux enfants

La politique expliquée aux enfants

Au terme des Présidentielles 2007, nous connaissons de la politique le jeu, les médias et quelques émotions collectives. Pratiquement tout de cette formidable aventure humaine que l’on appelle la civilisation nous échappe sous ce maigre horizon. C’est pourtant le coeur de la politique. La révérence au pragmatisme ne montre que la platitude intellectuelle de notre période. N’importe quel gamin est capable de construire un lien entre l’ego et la civilisation, la politique n’a jamais rien fait d’autre que cela.

La politique ne se définit pas par un contenu mais par une tension qu’elle entretient pour porter une civilisation. Nos destins individuels et filiaux sont liés à cet immense projet collectif qui doit entretenir un patrimoine physique, naturel et industriel en même temps qu’une culture qui alimente l’imaginaire de chaque individu socialisé. La politique est un art pour une oeuvre qui dépasse tous les individus en même temps qu’elle qualifie l’espèce humaine.

Chercher à définir la politique par une matière ou un contenu, c’est idiot, complètement idiot. Est-ce que vous pensez qu’on peut définir le vent par une matière ? C’est de l’air qui bouge, et la rivière c’est de l’eau qui coule. Supprimer le mouvement et le sens du terme vous plonge directement dans l’absurde. Eh bien, disons qu’il y a une interaction dynamique entre la conscience du sujet, l’ego, et la conscience collective qui crée la puissance par une chaîne toujours plus longue et complexe de dépendances entre les humains, la civilisation. Séparer l’ego et le mouvement de la conscience collective est la meilleure façon, largement pratiquée d’ailleurs, de ne rien comprendre à la politique.

Tout le monde ne peut pas avoir une vue aérienne de l’avenir de la civilisation. La politique tient ce rôle directeur qui attire les pressions, les ambitions et les frustrations. La démocratie laisse grouiller ces petits désordres sociaux de l’envie politique que toutes les anciennes aristocraties ont toujours regardée d’un peu haut, entre nostalgie et dédain. Nous, les petits ego, nous désirons une reconnaissance qui dépend finalement plus du cours de l’histoire de la société que de nos mérites individuels, notre agitation ridicule au niveau microscopique individuel participe au mouvement de la société.

La politique est une force organisatrice qui unit dans un espace et qui sépare d’une extériorité. La paix à l’intérieur est une obligation, à l’extérieur on doit pouvoir choisir entre la paix et la guerre. L’enveloppe qui sépare l’intérieur de l’extérieur fait le pouvoir, et les gouvernants sont par définition prioritairement préoccupés de sauvegarder l’enveloppe autant que ce qu’il y a dedans. Le phénomène politique n’est pas tant lié à un contenu ou à un substrat qu’à cette tension1.

Qu’importe la règle, pourvu qu’il y ait l’obéissance ! Et généralement, cela fonctionne bien, le peuple discute la règle ou le choix entre les candidats, puis légitime par le vote la puissance des gouvernants. Sarkosy, Royal, Bayrou, de Villiers, un autre, lequel ? Il faut participer, c’est ça le civisme, votez ce que vous voulez mais votez ! Puis le miracle se répète, la République est sauvée, « je serai le président de tous les Français ». Les esprits critiques devraient en rire un peu plus, on ne fait pas de démocratie cependant sans un peu de roublardise.

Après le grand exercice ludique de l’élection, la libération des passions collectives, que peut-on retenir ? Nous savons que le président Sarkozy est légitime, point. Quels objectifs a-t-il pour notre civilisation ? Euh, la croissance, l’argent, produire plus pour consommer plus (version originale : « travailler plus pour gagner plus »). Disons les choses, l’exaltation du pragmatisme traduit la médiocrité des objectifs. Que le consentement s’affaiblisse, et nous retrouverons à nu les questions de l’obéissance et de l’agressivité. Une grande civilisation ne réduit pas les ego, elle les domestique - ce qui est une toute autre affaire.

Dites-moi, mon petit Kevin, oui vous là qui chahutez au fond de la classe ? Cela ne vous intéresse pas ce que je raconte sur la politique, c’est trop compliqué ? Venez donc un peu au tableau... Tant que Kevin se lève pour venir au tableau, même en faisant le pitre ou en maugréant, c’est qu’il plie sous l’autorité du maître, la domination fonctionne. L’obéissance est toujours un mélange de soumission aux puissants et de reconnaissance des normes, Kevin sait parfaitement ce qu’est la politique et vous aussi.

1"la souveraineté ne règne que sur ce qu’elle est capable d’intérioriser, de s’approprier localement" - dans Traité de nomadologie : la machine de guerre, Mille plateaux de G. Deleuze et F. Guattari.


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29 réactions à cet article    


  • La Taverne des Poètes 20 juillet 2007 13:51

    Bonjour Céline, ma première réaction, voyant que la clique qui clique a cliqué, est tout naturellement de contrecliquer ! Le titre et le chapeau, ainsi que la connaissance de l’auteur, me suffisent à déduire que les votes des cliqueurs en série ne sont pas justifiés. Maintenant, je vais lire.


    • La Taverne des Poètes 20 juillet 2007 14:03

      L’égotisme sans limite de Sarkozy ne réduira pas la conspiration des égos. Bien au contraire elle la renforcera après l’avoir escamotée quelque temps puisque cet homme érige l’égotisme en valeur absolue par son désolant exemple.

      Je ne vois pas en Sarkozy le président de tous les Français. Je le vois comme chef de l’UMP. Même les militants de ce parti le reconnaissent. Voir ci-dessous un extrait d’un article du Monde :

      Contexte : Nicolas Sarkozy devant 2.000 cadres de l’UMP réunis à Paris qu’il a exhortés à appliquer l’ouverture aux élections municipales.

      Propos de militants : « Il se pose plutôt en président de l’UMP. Il sort de sa réserve présidentielle. Ce n’est pas la première fois et sans doute pas la dernière », a-t-il ajouté, encouragé par les hochements de têtes approbateurs d’une jeune femme, également conseillère nationale de l’UMP. « Il s’éloigne de l’héritage de la famille politique de l’UMP. »


    • masuyer masuyer 20 juillet 2007 16:26

      Bonjour Céline,

      Analyse très intelligente.

      Cordialement


      • masuyer masuyer 20 juillet 2007 17:47

        Céline,

        le titre ne faisant mention ni de Sarkozy, ni d’immigration, ni de guerre au proche-orient, cela explique surement le faible nombre de lecteurs qui préfèrent s’écharper sur d’autres fils. Tant pis pour eux.

        En tout cas j’ai toujours plaisir à vous lire.


      • Céline Ertalif Céline Ertalif 20 juillet 2007 17:42

        Bon, ben, heureusement qu’il y a la tribu bretonne !

        Le titre donne peut être un faux sentiment de facilité. J’ai toujours un peu peur d’être absconse. J’ai hésité sur ce titre, style 3ème degré. Finalement, j’ai peut être été absconne sur ce coup-là.


        • La Taverne des Poètes 20 juillet 2007 17:52

          Il est vrai que les propos peuvent paraître obscurs à une partie des lecteurs qui ont pu se dire « Céline voyage au bout de la nuit ! » Toujours à la recherche du sens facile.


        • La Taverne des Poètes 20 juillet 2007 17:53

          La tribu bretonne est dans l’absconnivence.


        • Céline Ertalif Céline Ertalif 20 juillet 2007 18:01

          Absconnivence : pas mal smiley

          Le but n’est pas de faire de l’agoramétrie, mais malgré le but est d’être lu. Il y a parfois un équilibre délicat à chercher entre le propos convenu lisible et le message plus difficile. Comme on a été noyé de commentaires électoraux faciles, j’ai choisi le hard pour le mien.


        • Marsupilami Marsupilami 20 juillet 2007 18:06

          Salut Céline

          Très intéressant cet article (et en passant super ton dernier article sur les fonctionnaires territoriaux, j’ai beaucoup appris).

          Il y a quelques années une gamine de 16-17 ans m’a demandé de lui expliquer la différence entre les différents partis politiques. Finalement c’est pas si simple quand on se retrouve confronté à quelqu’un qui n’a aucune culture politique. Alors j’ai bêtement improvisé sur le thème Liberté-Egalité-Fraternité, dont je me suis aperçu après un bref dialogue que les trois termes lui étaient par faitement compréhensibles et admissibles comme prérequis. Ça donnait à peu près ça :

          La gauche modérée, c’est la fraternité, et l’égalité est supérieure à la liberté.

          La droite modérée, c’est aussi la fraternité, mais là la liberté est supérieure à l’égalité.

          L’extrême-gauche, c’est l’égalité et la fraternité supérieures à la liberté.

          Pour l’extrême-droite j’ai eu plus de mal dans ce genre de truc systématique, preuve peut-être qu’il y a une véritable asymétrie entre extrême-gauche et extrême-droite, alors qu’il existe une relative symétrie entre gauche et droite modérées... ce qui voudrait dire en toute logique qu’il y a quand même une fondamentale asymétrie entre le centre et les extrêmes...

          Je sais, c’est un peu court, mais pour proposer le distingo entre droite et gauche à une ado sans culture politico-économique, c’est pas simple...

          D’ailleurs depuis elle vote à gauche. Comme moi (et comme moi elle se demande pourquoi vu l’état de la gauche). Ce qui prouve peut-être que ma présentation n’était pas très objective...


          • Céline Ertalif Céline Ertalif 20 juillet 2007 23:08

            Je te remercie, Marsupilami, de tes encouragements.

            L’efficacité dans l’explication auprès d’un béotien est souvent le signe d’une réelle profondeur. Pas facile d’être simple. Je ne parle pas des réponses en forme d’idées reçues naturellement.

            Personnellement, je ne crois pas trop à l’unité nationale de la gauche ou de la droite. Il y a des dynamiques différentes, voire divergentes. En Bretagne par exemple, la rénovation se fait par la gauche et par la ville. C’est totalement différent de ce qui se passe dans le sud.

            Je suis d’accord sur le fait que la gauche et la droite ont une charge culturelle significative, mais je pense que cela fonctionne dans un cadrage national qui n’a pas beaucoup d’avenir. J’ai lu plusieurs fois que les Verts n’avaient plus qu’à se faire hara kiri, qu’ils étaient nuls, dépassés, incohérents etc... sauf qu’on aura du mal à trouver meilleur support pour fonder une représentation de l’opinion au niveau européen.


          • NPM 20 juillet 2007 18:19

            « La politique ne se définit pas par un contenu mais par une tension qu’elle entretient pour porter une civilisation. »

            Je ne vois pas ce que vient foutre la politique dans la civilisation. Comprend pas..


            • Céline Ertalif Céline Ertalif 20 juillet 2007 22:50

              Bonjour,

              J’ai essayé d’expliquer que la politique n’avait pas de contenu stable. En Europe occidentale, la politique a longtemps été centrée sur les questions filiales et patrimoniales, aujourd’hui la puissance économique joue un rôle déterminant dans le panier politique, et je ne vous parle pas de l’Inde aryenne ou dravidienne avec ses castes et une longue indifférence à la dynamique historique telle que nous la connaissons.

              Néanmoins, si je devais trouver quelques mots fédérateurs, je dirais que la politique est une entreprise de civilisation. C’est la moins mauvaise définition que je puisse proposer.

              La politique dépasse tous les individus, c’est une chose immense qui nous fait souvent osciller entre le mépris du dépit et l’admiration consternée devant les symboles du pouvoir.

              Le ton de l’observation est un peu désinvolte, mais je pense qu’il est assez difficile de voir les choses les plus simples et les plus fondamentales parce que, en démocratie, l’un des principes élémentaires est de dissimuler les mécanismes du contrôle des individus pour garder le pouvoir grâce à leur obéissance. Ce qui est intéressant, c’est pourquoi vous ne voyez pas le rapport entre la politique et la civilisation. Une assez courte réflexion, accessible à chacun, montrera que c’est une évidence. Je défie de montrer le contraire, et j’estime votre observation assez légitime car nous sommes certainement nombreux à ne pas percevoir spontanément cette évidence.


            • Francis, agnotologue JL 20 juillet 2007 19:34

              Céline vous écrivez, et je le lis au second degré bien sûr : «  »Qu’importe la règle, pourvu qu’il y ait l’obéissance«  » ! Cela confirme la thèse soutenue par La Boétie dans son essai indétrônable : « La servitude volontaire ». Cette servitude volontaire est selon moi, le rocher Charybde qui nous fait oublier le goufre Scylla cet autre enfer qui comme chacun sait depuis Sartre, est ’les autres’.

              http://www.philo5.com/Les%20philosophes%20Textes/Sartre_L’EnferC’EstLesAutres.htm

              A ce propos j’aimerais commenter celui de Marsupilami qui dit : « La gauche modérée, c’est la fraternité, et l’égalité est supérieure à la liberté. La droite modérée, c’est aussi la fraternité, mais là la liberté est supérieure à l’égalité. ’extrême-gauche, c’est l’égalité et la fraternité supérieures à la liberté. »"

              Indépendamment du fait qu’il faudrait définir ce que l’on met dans le mot égalité, pour moi et contrairement aux idées reçues, à Gauche on est bien plus attaché à sa liberté qu’on ne l’est la Droite. La Droite privilégie l’ordre à la justice sociale. A Droite on aime commander et par conséquent on accepte d’être commandé, hiérarchie oblige. A Gauche on n’aime pas commander et pas davantage être commandé (c’est mon cas). Mais on aime aussi et surtout la justice sociale. Vous me direz : à gauche on veut le beurre et l’argent du beurre ? Et à Droite on n’a ni l’un, ni l’autre ?

              Voyons cela. La phrase suivante de Marsu : «  » Pour l’extrême droite j’ai eu plus de mal dans ce genre de truc systématique«  »,

              donne à penser que sa vision aboutit à une impasse. Au contraire, pour moi la liberté et la justice sociale sont inséparable (*). Les régimes qui sacrifient soit la liberté (extrême gauche ?), soit la justice sociale (extrême droite ?), sont des régimes totalitaires qui aboutissent en fin de compte à sacrifier ET la liberté, ET l’égalité. Seuls les régimes réellement démocratiques savent et peuvent préserver les deux.

              (*) « Mes chers compatriotes, ne séparez jamais la liberté de l’égalité » (François Mitterrand, dans l’un de ses derniers messages aux français).


              • NPM 20 juillet 2007 20:08

                La « Justice sociale », c’est une expression qui n’a aucun sens bien evidement. Tous ce que vous aimez, c’est mettre la main dans le portefeuille de votre voisin..


              • Francis, agnotologue JL 20 juillet 2007 20:59

                Mon pauvre NPM, le plus voleur des deux n’est surement pas moi, j’ai largement de quoi vous faire l’aumone.


              • masuyer masuyer 20 juillet 2007 21:22

                Personnellement c’est pas vraiment dans ton portefeuille que j’ai le plus envie de mettre ma main.


              • Céline Ertalif Céline Ertalif 20 juillet 2007 23:18

                @ NPM

                La « justice sociale » est effectivement une formulation contestable : c’est une quasi-tautologie. La justice a d’abord et avant tout une fonction sociale, sauf pour les dangereux idéologues qui la confondent avec la morale.


              • Francis, agnotologue JL 21 juillet 2007 09:30

                NPM tient des propos de dangereux psychopathe et réussit à déstabiliser tout le monde. Désolé Céline, seuls, ceux qui veulent brouiller tous les repères se permettent de remettre en cause l’expression ’justice sociale’.

                La justice sociale est une expression consacrée et qui fait consensus. Tout le monde sait de quoi il s’agit quand on parle de redistribution, mais ça ne m’empêche pas de le redire ici : le capitalisme est un système structurellement inégalitaire : l’argent va à l’argent. Ce n’est pas pour rien que des lois anti monopoles, anti trusts ont été promulguées. Hélas, ces lois sont quasi caduques.

                Dans une distribution à somme nulle – ce que les uns ont les autre n’ont pas - un système qui enrichit les riches doit nécessairement être modéré par un mécanisme de redistribution sous peine de s’autodétruire. Ce peut être la charité, la redistribution ou la révolution (une redistribution brutale). La justice sociale procède d’une redistribution relativement équitable et raisonnée.

                Maintenant je veux dire qu’en proférant une énormité sur un commentaire pertinent, NPM réussit à faire réagir sur lui et ainsi, à masquer le commentaire qui le dérange. Et il réussit d’autant mieux que son commentaire est monstrueux, allant parfois jusqu’à proposer de tuer les pauvres.

                Alors, de deux choses l’une : ou ce type est fou, ou c’est un manipulateur dont l’idéologie est la plus crasseuse qui soit.

                Merci de m’avoir lu jusqu’ici.


              • Francis, agnotologue JL 21 juillet 2007 09:38

                Si ce type n’est pas fou, il nous fournit une clé de lecture : plus son intervention est grotesque, plus le propos qu’il veut masquer est important.

                Je ne dis pas cela spécialement pour moi, mais pour l’exemple, relisez attentivement mon premier commentaire ici au regard de cette analyse, et voyez par vous même.


              • Céline Ertalif Céline Ertalif 21 juillet 2007 12:11

                @ JL

                Tu as raison NPM pratique la provocation, mais on n’est pas obligé de s’en affliger : on peut à l’occasion faire semblant de ne pas s’en rendre compte, cela peut même mettre une occasion d’y couper cours.


              • elinea 20 juillet 2007 21:09

                Je suis mère de trois enfants que j’ai élevé toute seule et malgré mais difficultés j’ai donné du temps à des oeuvres caritatives, et par ce comportement mes enfants ont une idée de la fraternité et de l’égalité ; je n’ai rien eu à leur expliquer. Souvent nos actes, nos comportements résument nos idéaux maintenant à chacun ses responsabilités !!! et tout cela ne se trouve certainement pas dans la poche du voisin


                • Francis, agnotologue JL 21 juillet 2007 12:06

                  Un des mensonges des partis politiques est de nous faire croire qu’il faudrait choisir entre égalité et liberté. C’est un mythe, une supercherie pour se partager l’espace politique : dans une société quelle qu’elle soit, il y a deux sortes de libertés : d’une part, celles qui empiètent sur celles des autres, d’autre part les libertés individuelles.

                  Le libéralisme social concerne les libertés individuelles. Le libéralisme économique concerne les libertés économiques, celles dont le partage doit être équitable puisqu’en ce domaine, la liberté de chacun empiète sur celle de tous.

                  Ainsi, un système politique qui prétend privilégier la liberté plutôt que l’égalité, ne privilégie que la liberté des puissants au détriments des plus faibles, lesquels n’ont en fin de compte, ni l’une ni l’autre. Quelle est la liberté économique d’un smicard ? Aucune.

                  Liberté et égalité marchent ensemble, sont inséparables. L’extrêmes droite prétend privilégier la liberté au mépris de la justice sociale, l’extrême gauche prétend égaliser tout le monde au mépris des libertés économiques. Quant aux libertés individuelles elles sont anéanties par les intégrismes. Le pire du pire, ce sont les régimes totalitaires et intégristes.


                  • Céline Ertalif Céline Ertalif 21 juillet 2007 12:19

                    il y a deux sortes de libertés : d’une part, celles qui empiètent sur celles des autres, d’autre part les libertés individuelles. La liberté, c’est la face positive et valorisée de l’individualisme dans notre culture. L’autre face, c’est le pouvoir qui consiste toujours à faire faire aux autres.

                    Mon prochain article parlera des rapports entre la politique et la justice.


                  • Francis, agnotologue JL 21 juillet 2007 12:37

                    @ Céline, concernant NPM, il est vrai que j’ai étouffé mon propre commentaire en lui répondant. Mais c’est là que j’ai compris la boulette, quand personne n’a réagi à mon propos mais au sien.

                    Ceci explique mon autre commentaire qui fait un peu doublon, celui auquel tu réagis ici.

                     smiley


                  • fouadraiden fouadraiden 21 juillet 2007 13:09

                    la citation de Deleuze et Gattari est admirable.

                    mais vous pensez que les enfants « comprennent »(ou savent comme vous dites) la politique parce qu’ils leur arrivent souvent dans nos sociétés d’obéir à leurs les maîtres d’école(encore ça dépend quels élèves) ?

                    c’est M.Foucaut je crois qui a forgé la notion de bio-politique pour expliquer que nos sociétés libérales traitaient désormais de populations,une manière comme une autre pour une société donnée de penser la multiplicité humaine.

                    et quand vous dites que la politique ça dépasse les sujets, je pense que vous faites là juste de la philosophie politique,ou peut-être de la philosophie tout court.

                    je pense que la politique n’achoppe pas sur l’Ego(là vous faites à la limite de la psychologie),mais sur de la multiplicité.

                    il a existé(ou existe) des sociétés sans Etat ,et contrairement à l’idée que beaucoup s’en ont fait, ces sociétés ne sont pas des sociétés sans histoire (c’est ce que vous vous jugez).il est possible de trouver d’autres explications que l’absence d’histoire pour rendre compte positivement des sociétés amérindiennes par exemple.


                    • Céline Ertalif Céline Ertalif 21 juillet 2007 15:50

                      J’ai entendu l’autre jour un bout d’une émission qui rendait hommage à Pierre Clastres, auquel vous faites visiblement référence. J’aurai bien voulu être disponible pour l’écouter toute entière...

                      Il se trouve que j’ai déjà écrit un article (qui fait suite à celui-ci) où j’évoque non pas les « sociétés sans histoire » mais le cas de l’Inde, où l’intérêt pour l’histoire est très récent et explicitement lié à des positionnements politiques.

                      Je pense qu’il y a une distance entre la perception et la maitrise, surtout quand il y a de la force et des émotions. Oui, les enfants perçoivent très jeunes le rapport d’obéissance, cela ne veut pas qu’ils puissent le verbaliser et les adultes ne sont pas non plus vraiment capables de contrôler les mécanismes qui produisent l’obéissance ni même de discerner la présence du rapport d’obéissance dans la politique. Cela fait partie du lien entre civilisation et politique, nos contemporains ont tendance à penser spontanément que l’obéissance au chef c’est bon pour les pays du Tiers-monde. Pas pour nos démocraties modernes, voyons...


                    • fouadraiden fouadraiden 24 juillet 2007 11:33

                      oui absolument. Pierre Clastre,cité d’ailleurs par Deleuze et Gattari dans leur livre, a écrit un livre, La Société contre l’Etat, où il y défendait une explication originale des sociétés sans Etat.

                      au sujet des enfants, je suis tombé ces derniers temps sur un doc. qui montrait une anthropologue « capable » de donner des ordres à un grand singe qu’elle a dressé à partir d’un langage codé et que celui-ci comprennait .je ne sais toujours pas quoi en penser.


                    • donQuichotte 23 octobre 2007 10:35

                      article intétessant dont j’avais essayé de traiter le sujet plutôt en images . Il faut bien tenter de tirer parti du multi-média, non ? Désolé donc de ne pouvoir traduire ici ces images, à voir sur : http://www.gonic.fr/politique_aux_enfants/jeu_gones.html

                      en espérant ne pas être trop hors-sujet ? ... :-P


                      • donQuichotte 23 octobre 2007 10:54

                        PS : (Post Scriptum) voir aussi ce dessin de CyberJo ... et les commentaires, tout aussi instructifs, qui vont avec !

                        dans le blog : http://www.clubic.com/forum/et-a-part-ca/la-politique-expliquee-aux-enfants-id305954-page1.html ...

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