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La répartition et l’épargne réconciliées pour une retraite de qualité

Y aurait-il moyen de réconcilier :
- Capitalisation et répartition ?
- Répartition et équité entre générations ?
- Capitalisation et solidarité entre individus ?
- Capitalisation et sécurité des placements ?

Oui, bien sûr ! Imaginons un autre avenir, une troisième voie...

Six mois après ces élections présidentielles très suivies, voilà que notre France républicaine est de nouveau agitée pour la sauvegarde de ses valeurs et des acquis sociaux à la française. Ainsi, en ce début de semaine annonciatrice de grèves pour le maintien des régimes spéciaux, l’inquiétude monte sur le risque de paralysie de la capitale. Ainsi, aucun journal écrit, audio ou télévisé ne pourra éviter de diffuser les dernières nouvelles sur la réforme des retraites. Titres à sensation, opposition des points de vue, le désaccord gronde pour la défense de nos spécificités car ni la répartition ni la capitalisation ne répondent à nos ambitions... alors place au débat d’idées !

Chacun connaît maintenant la situation ; notre système de financement des retraites par répartition, à solidarité intergénérations, est en grand danger en raison de la chute du ratio actifs/retraités qui est passé de 2,7 en 1982 à 2,1 en 2000 et qui va probablement descendre à 1,5 en 2020 et à 1,3 en 2040. Ainsi, un maintien du niveau actuel des pensions nécessiterait, en répartition pure, une hausse des besoins en financements de 40% d’ici à 2020 et de 60% d’ici à 2040 ! Comment ne pas s’agiter lorsqu’il s’agit de milliards d’euros qui nous éviteraient de voir nos retraites passer de 80% de taux de remplacement moyen en 2000 à environ 60% en 2020 et à 50% en 2040.

Pourtant, tant d’énergie mobilisée ne pourra se transformer en bienfait pour notre démocratie qu’à partir du moment où émergera une voie de rassemblement prenant en compte aussi bien la qualité de vie des retraités que celle des actifs salariés qui auront besoin d’une France économiquement forte.

Aussi, permettez-moi de vous présenter une troisième voie qui pourrait fort bien réconcilier les Français de toutes origines idéologiques et politiques. Jean de la Fontaine (1621-1695) en est, en quelque sorte, le parrain, puisque je crois possible la réconciliation entre « la cigale et la fourmi ».

Perdre respectivement 20 et 30% de points de revenus de retraite en 2020 et en 2040 ne nous place pas loin de la situation de cette petite cigale qui : « ayant chanté tout l’été, se trouva fort dépourvue quand la bise fut venue... ». Au rythme où nous allons, nos économies auront fondu d’ici là alors, il nous faut relever nos manches et libérer notre créativité pour nous inventer un nouveau système en accord avec nos valeurs de Liberté, d’Egalité et de Fraternité si représentatives de notre République. C’est à cela que doit s’attacher notre gouvernement pour une réforme profonde qui nous permette d’être :

  • libres de cotiser plus que le minimum obligatoire demandé pour une retraite améliorée ;
  • égaux devant les règles de mise à la retraite et de calcul des niveaux des pensions ;
  • fraternels vis-à-vis de nos concitoyens, quelle que soit leur situation personnelle.

Beaucoup diraient que ces propos sont idéalistes, voire démagogiques mais en y réfléchissant bien, il me semble que notre amie la fourmi, travailleuse, économe et solidaire des siens a la réponse à une partie de nos préoccupations. Elle a en effet compris depuis bien longtemps qu’il est vital de se constituer un capital pour l’hiver et pour les vieux jours de ses semblables, par sécurité et par économie. Va-t-on continuer à vivre toute notre vie en chantant telle la cigale ou serons-nous un jour plus responsables et un peu plus fourmi ? Je l’espère et j’y crois grâce à l’introduction d’une solidarité dans l’épargne en institutionnalisant la notion de solidarité par « classes d’âge ». Il s’agirait de supprimer le cloisonnement professionnel des différentes caisses actuelles, incompatibles avec l’évolution du marché du travail, en recréant autant de nouvelles caisses qu’il y a de « classes d’âge » (disons 40 aujourd’hui) et qui auraient pour vocation de recevoir pour chaque classe d’âge, toutes les cotisations retraites des personnes actives entrées sur le marché du travail la même année. Les fonds recueillis seraient alors employés afin de : 1) financer la répartition intergénérations et 2) constituer un fonds d’épargne à intérêts minimums « garantis » qui, après des années d’épargne, viendrait abonder les retraites versées aux membres de cette même « classe d’âge ». Il ne s’agit alors plus du tout d’une capitalisation comme on l’entend aujourd’hui, à vocation individuelle, puisque les membres « toujours vivants » profiteront de la totalité des cotisations de type « 2 » des membres actifs ayant le même nombre d’années d’activité assurant, de fait, une solidarité mutualiste sur une « classe d’âge » permettant d’améliorer significativement les revenus d’épargne des plus démunis. De plus, les actifs à revenus faibles et modérés pourront voir naturellement leur effort d’épargne très significativement réduit. En effet, rappelons que lorsqu’il s’agit de capitalisation, le taux d’épargne mensuel cotisé sera d’autant plus faible que l’écart entre le taux d’intérêt du placement et le taux d’augmentation salariale sera élevé. Ainsi, un smicard commençant à 900 euros net/mois et ayant obtenu 2,4% d’augmentation salariale annuelle moyenne sur ses 40 ans d’activité (il termine à 2270 euros net/mois) pourra recevoir une rente complémentaire sur 20 ans de 30% de son dernier salaire net (soit 680 euros/mois) en n’épargnant que 5,4% de son salaire net d’actif alors qu’un cadre dynamique ayant maintenu 5% d’augmentation salariale annuelle devra épargner 9,3% de son salaire net d’actif (calculs pour intérêts de 5%/an sur 60 ans) pour obtenir ces mêmes 30% de revenus complémentaires. De la même façon, pour l’obtention d’une rente complémentaire de 20% du dernier salaire après 20 années d’épargne, les taux de cotisations respectifs devront être de 9,5% et de 12,3%. De fait, l’introduction d’une épargne à long terme et fructifiée à 5%/an permet de réaliser des économies de financement de 30 à 60% par comparaison au tout répartition. De plus, par construction, les rentes versées aux retraités les plus humbles pourront être bonifiées par les rentes des cotisants déjà décédés du fait de la mutualisation des fonds et de la forme pyramidale des effectifs par âge.

Ainsi, à chacun :

  • son niveau de cotisation en fonction de son évolution salariale ;
  • son niveau de retraite en fonction de ses cotisations, de son espérance de vie et des exigences de solidarité entre individus.

Vous remarquerez de plus que l’approche par « classes d’âge » offre aussi une grande souplesse pour permettre une transition souple du système actuel du tout répartition vers un nouveau système où la répartition reste la clef de voûte mais où l’épargne pourrait apporter les 20 ou 30% de points nécessaires au maintien d’une bonne retraite, à moindre coût (soit + 6,5 à 7 % de points de taux de cotisation salariale contre + 14 % de points en tout répartition) pour les « classes d’âge » les plus jeunes. Notons aussi que ce dispositif est ouvert à un financement complémentaire issu d’autres prélèvements, de type TVA à la consommation ou CSG sur revenus financiers correspondant à un meilleur partage des richesses.

Les économies réalisées par l’épargne nous rapprochent déjà de l’équilibre des régimes de retraite qui restera encore dépendant de la création de richesses et d’emplois. Alors, pourquoi ne pas justement favoriser l’investissement en développant des prêts issus de ces fonds communs, puisque chacun sait que le meilleur moyen de faire travailler l’argent pour en récolter des intérêts avec un minimum de risques est de le prêter à des consommateurs, des travailleurs, des entrepreneurs et des créateurs de richesses qui s’engagent à rembourser le montant emprunté mois après mois sur plusieurs années par l’apport de leur savoir-faire et de leur travail ? Ainsi, ces fonds d’épargne par classes d’âge seraient un atout supplémentaire pour l’économie du pays ! Et, au cours des années, ces fonds recevraient mensuellement non seulement l’épargne des cotisants de la classe d’âge considérée mais aussi les remboursements mensuels de chacun des emprunteurs, devenant cotisants « d’adoption ».

Faites des prêts, vous financez et sécurisez votre future retraite !

Développer un système de financement des retraites combinant la répartition intergénérations et l’épargne par classes d’âge, c’est réconcilier deux systèmes pour le bien de tous par un emploi optimal de nos moyens financiers. C’est aussi un levier efficace qui permet d’offrir à chacun une retraite de qualité avec un respect inégalé des valeurs de la République.

Cette réforme est une chance pour la France qui a les moyens d’être ambitieuse pour un retour de l’équité et de la solidarité entre tous les Français, avec la nécessité pour chacun des élus, des représentants du gouvernement et des syndicats de signer un accord refondateur où transparence, détermination et responsabilité doivent être les maîtres mots.


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15 réactions à cet article    


  • Fred 6 novembre 2007 11:22

    Ben les générations 30 glorieuses qui ont profité du boom économique veulent maintenant partir tôt avec une bonne retraite et laisser aux générations futures la chance de payer des choix idiots ou non-choix diront nous car cela fait quand même un moment que nous connaissons les problèmes de financement des retraites et que nous ne faisons rien car ça met des gens dans la rue les réformes et ça les gouvernements en ont peur.

    Chacun se bat pour défendre son bout de bisteak même si ça signifie que les autres doivent payer. C’est bien là que l’on voit que les français n’ont rien de solidaires et qu’ils sont de profonds individualistes (là et dans la rue aussi). Alors on se demande pourquoi ne pas assumer notre individualisme et pousser vers un système plus libéral (le gros mot) où l’état assurerait un minimum vieillesse mais pour le reste chacun devrait être responsable de sa retraite.


    • Forest Ent Forest Ent 6 novembre 2007 11:29

      Soit je n’ai rien compris, soit il s’agit d’un bel exercice de pieds au mur pour inventer des sous où il n’y en a pas.

      Il n’y a en fait, quoiqu’en dise l’UMP pour arranger M Bébéar, aucun problème institutionnel pour les retraites. La retraite par capitalisation existe déjà en France et fonctionne déjà très bien. Cela s’appelle l’assurance-vie et plus généralement le patrimoine.

      Bien sûr, M Bébéar ne le clame pas. Ce qu’il veut au fond, c’est mettre la main sur la gestion d’une part des sous actuellement gérés dans le système par répartition. Et c’est ce que Sarkozy lui donnera quelque part dans ce quinquinnat.

      Pour en revenir à l’article, dégager une capitalisation dans le cadre du système actuel implique d’augmenter les cotisations ou réduire les versements. Retour au problème précédent.

      Avec une démographie défavorable, il y a trois issues possibles :

      - diminuer les versements et paupériser beaucoup plus de retraités,

      - maintenir les versements, augmenter les charges des actifs et faire fuir les jeunes qui le peuvent,

      - favoriser le réchauffement climatique et compter sur les canicules.

      Il y a trop de vieux, c’est tout. La guerre des générations est déjà commencée.


      • manusan 6 novembre 2007 13:51

        j’aime bien l’option « climatique », pas bon pour les arbres quand même.

        j’en rajoute une quatrième pourtant évidente :

        C’est faire travailler nos anciens, pas à l’usine, ni à la manutention bien sûr, mais il y a un paquet de boulots ou ils auraient leur place jusqu’à 65-70 ans. Par exemple : la formation professionnelle, la garde d’enfants (mamie nounou marche trés bien, en plus on trouve plus de nourisses), beaucoup de professions territoriales et d’emplois sociaux ect ....

        La vrai solidarité serait de dire qu’on compte sur eux parce qu’ils ne sont pas encore bon à jeter et qu’ils ont encore plein de chose à apporter à la société.


      • G de Souza 6 novembre 2007 14:43

        Il y a une autre issue... Faire en sorte que 1 Euro gagné et destiné à la retraite soit valorisé au delà de 1 Euro comme l’impose le système par répartition. Et la seule solution est de faire travailler cet Euro sur plusieurs années pour en dégager 2, 4, ou 10 Euros via un cumul d’intérets. C’est tout l’objet de la proposition qui vise à promouvoir la capitalisation chez les jeunes générations pour que la charge financière pour l’actif, à 20 ans ou plus soit plus légère. Ce projet est une vision long terme avec une mise en place progressive, en commençant par les plus jeunes générations d’actifs. GdSo


      • manusan 6 novembre 2007 17:48

        Dans ce systeme 1 euro qui travaille pendant 40 ans et quelque, la génération qui cotise, cotise pour elle seulement (pas de problème démographique).

        Mais pour passer du système actuel à celui-ci, il faut sacrifier/sauter une génération. Ca demande donc aux actifs de payer pour leur retraite (la nouvelle formule) et celle de leur parent. Bonjour les cotisations et les impacts sur la consommation des ménages et bien sûr la « sainte » croissance, bref suicidaire économiquement.

        En fait, ce système plus juste et moins encombrant question démographie aurait due être mis en place dés le début, au moins proposé pendant les années 60. A cette époque, c’était possible, il y avait un max de jeunes, la retraite coutait pas chère en cotisations vu qu’il n’y avait pas grand monde à se partager le gateau.

        aux baby boomers : vous chantiez et bien dansez maintenant.


      • Forest Ent Forest Ent 6 novembre 2007 18:26

        @ manusan

        « faire travailler nos anciens » « ils ont encore plein de chose à apporter à la société »

        Encore faudrait-il qu’il y ait une offre d’emplois. La plupart des gens qui arrivent actuellement à l’âge de la retraite sont sans emploi.

        @ l’auteur

        « Faire en sorte que 1 Euro gagné et destiné à la retraite soit valorisé au delà de 1 Euro »

        C’est bien ce que fait l’assurance-vie, et l’épargne personnelle en général. C’était d’ailleurs aussi le but du fonds de placement étatique peu abondé jusqu’ici. Ceux qui peuvent capitaliser le font déjà. A titre personnel.


      • Tzecoatl Tzecoatl 6 novembre 2007 12:08

        Je ne vois que deux options pour nos régimes de retraites :
        - soit on détruit insidieusement le régime par répartition pour pousser les individus vers la capitalisation ;
        - soit l’état recquiert sa souveraineté monétaire (ce qui lui permet d’économiser 45 milliards d’euros d’intérêts sur sa dette). En ce qui concerne la seconde solution, je ne vois pas l’ombre d’un frémissement d’un battement d’aile auprès de toute la classe politique (cette marge de manoeuvre étant interdite par le traité de Maastricht et bientôt par le traité simplifié).


        • anonymous 6 novembre 2007 13:46

          Comment pouvez affirmer cela : « qui va probablement descendre à 1,5 en 2020 et à 1,3 en 2040 » ? quand le taux de natalité est de 2 enfants environ depuis 2000 et se maintient à ce niveau depuis donc une population et que l’on a rallongé la durée de cotisation de plus de 10 %. Comment obtenez vous les chiffres que vous citez ?


          • G de Souza 6 novembre 2007 14:30

            Bonjour, En effet, le taux de natalité est de 2 depuis 2000 et d’ailleurs pas si loin de 2 depuis les années 80. Mais ce n’est pas suffisant pour définir le ratio entre le nombre d’actifs et le nombre de retraités. Il est nécessaire de regarder l’évolution relative de la classe des 20-59 ans par rapport à la classe des plus de 60 ans. Or, si en 2000 la part des 20-59 ans était de l’ordre de 54%, elle va tomber à 46% en 2040 alors que la part des plus de 60 ans va passer de 21% à 35% pour ces deux années à cause du Papy boom et de l’augmentation de la durée de la vie. Une autre façon de raisonner est de regarder la pyramide des ages prospective de l’INSEE (2005-2030) que vous trouverez sur leur site. Pour maintenir un ratio de deux actifs pour un retraité, il faudrait que l’aire comprise entre les ages de 60 ans et de 100 ans soit moitié moindre que l’air comprise entre les ages de 20 et 60 ans. Donc que la mortalité des retraités soit linéaire de 60 ans à 100 ans pour former un triangle parfait en tête de pyramide, ce qui sera encore moins le cas en 2040 du fait de l’allongement de la durée de la vie. Je suis donc d’accord avec vous, la seule façon de maintenir ce ratio Actif/retraité à 2, à cotisation constante, est de retarder l’age de la retraite car cette « bouteille des ages » va s’allonger et probablement perdurer au XXIème siècle (Sans prise en compte du réchauffement et autres crises). GdSo


          • anonymous 7 novembre 2007 10:11

            Ce que je voulais signaler c’est que la pente que vous mentionnez n’est à mon avis pas aussi forte que vous le dites, car si le taux de remplacement ce maintien comme il est aujourd’hui ( +300000) un record (un mini babyboom du debut du siècle) depuis 30 ans , plus la plage d’actif qui s’etend plutot de 20-64 et non plus de 20-59 et que en 2040 les papyboomer ne seront plus (ou presque) de ce monde peuvent largement freiner voir renverser la tendence. Quand au propection de l’INSEE , hum comment dire il faut pas trop y compter sur une periode aussi longue. Faut il rappeler que l’INSEE c’est completement planté sur la prévision du maintien du taux de natalité suite au pic de l’an 2000 ? Pour résumer les retraites par repartition ne sont peut être pas en si mauvaise position au vu de la tendance demographique actuelle et de l’allongement des durées de cotisation. Un suppression des exonerations des cotisations patronales et/ou augmentation de la CGS pourrait completer l’affaire.


          • fifilafiloche fifilafiloche 6 novembre 2007 14:06

            La capitalisation existe déja. Une grande majorité des retraités sont propriétaires de leur logement, ce qui libère 25% de revenu disponible.

            La capitalisation pose des problèmes fiscaux, notamment l ISF. Déja propriétaires de leur logement, de nombreux retraités seraient soumis à cet impôt si une partie de leur retraite était capitalisée. Rappelons qu un couple de retraités touchera en moyenne 720,000 Euros de rente viagère : 18720 Euros de retraite moyenne x 24 ans d espérance de vie à 61 ans x 1.6 (une femme touche 60% de la retraite d un homme). Il faudrait alors sortir le PERP et l assurance vie de l assiette de l ISF.


            • G de Souza 6 novembre 2007 14:53

              Oui, aujourd’hui, une grande majorité des retraités sont propriétaires de leur logement car ils ont bénéficié de la période de forte inflation des années 1980, réduisant d’autant le coût de leur crédit, et parce que leur charges étaient moindres du fait d’un ratio Actifs/Retraités plus élevé. Mais est ce les jeunes retraités des années 2020 seront toujours majoritaires à être propriétaires ? J’en doute. L’inflation est très faible, le cout des logements est en forte croissance et à cause du réchauffement climatique, la construction de logements en ville sera favorisée ce qui ne va pas favoriser une baisse des coûts.

              Donc, Oui, il faut faire le maximum pour favoriser l’accès à la propriété, via des allègements de charges et d’impots car la situation ne va pas aller en s’améliorant.


            • Emile Red Emile Red 7 novembre 2007 14:28

              Il existe une autre voie qui serait rentable dans tous les cas, le transfert de l’emprunt d’état des banques vers la masse monétaire de la SS.

              Le financement de l’état par la SS et le retour avec intérêts garantis financerait largement et les retraites et les branches maladies.


              • Le péripate Le péripate 7 novembre 2007 21:53

                Tenir le discours de l’apocalypse démographique et nourrir la chronique du désastre annoncé ; puis commander aux politiques publiques d’apporter leur « contribution » active aux tensions financières des régimes de protection sociale, par exemple en multipliant les mesures à exemptions de cotisations sociales, et ainsi, par une invraisemblable stratégie de paupérisation délibérée, aggraver les difficultés objectives de la répartition ; enfin, lorsque la situation est « mûre », c’est-à-dire les esprits suffisamment inquiets et l’état des caisses de retraite suffisamment dégradé, avancer la solution de rechange clé-en-mains : la capitalisation bien sûr.

                Puisque la démographie est l’épouvantail, que le raz de marée annoncé des « vieux » est le fonds sur lequel a misé la capitalisation pour frapper les esprits et jeter l’inquiétude, c’est d’abord sur ce terrain qu’il a fallu se battre pour restaurer un peu de calme. Comme de juste, le rapport Charpin annonce à grand bruit l’explosion du ratio de dépendance vieillesse (retraités sur actifs) : de l’indice 100 en 1995 à 182 en 2040. Mais une projection ne vaut que ce que valent ses hypothèses.

                Car évidemment la dynamique de ce ratio et sa valeur terminales sont hautement sensibles aux hypothèses macroéconomiques, notamment en termes de croissance, de productivité et d’emploi, et il suffirait que celles-ci s’avèrent un peu moins délibérément lugubres pour que le paysage global des retraites en soit substantiellement changé. C’est bien ce que font apparaître les projections réalisées par Dupont et Sterdyniak2 qui considèrent une croissance prévisionnelle du PIB de 2,5% et des gains de productivité de 1,8% - hypothèses qu’on aurait du mal à qualifier d’extravagantes -, avec à la clé un taux de chômage revenant à 5% en 2019 (puis supposé constant au delà), et en bout de course un ratio de dépendance vieillesse qui passe de 51,6% en 1997 à 82,6% en 2040, soit une variation de 60% au lieu des 82% du rapport Charpin.

                Le ralentissement démographique défavorable à une extrémité de la pyramide des âges produit symétriquement des effets contraires à l’autre bout (moins d’enfants et de jeunes à la charge des actifs) et, pour peu que le nombre des chômeurs, autre composante de cette population, décroisse à son tour, alors les tendances de la dépendance économique n’ont plus rien à voir avec celles de la dépendance vieillesse : loin d’exploser, son ratio caractéristique commence par décroître puisque, parti de 126% en 2000, il passe à 110% en 2018, pour remonter ensuite lentement et atteindre 135% en 2040, soit une croissance globale d’un peu plus de 7% sur la période. Pas de quoi sonner l’alarme, et même mieux : pour les dix sept ans à venir, l’économie générale de la protection sociale (envisagée lato sensu) s’améliore - on sent bien que ça n’est pas là un résultat fait pour être agréable aux vaticinations de la capitalisation.

                On peut lire la suite sur le site de Frederic Lordon, économiste. Si on est curieux, bien sûr.


                • Le péripate Le péripate 7 novembre 2007 22:02

                  Pour les pressés, la conclusion :

                  Sauver les retraites exige moins d’inventer une nouvelle tuyauterie financière que de revitaliser l’idée de solidarité et de réaffirmer que faire société suppose de préserver entre les individus quelque chose digne de leur donner une existence collective.

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