@ l’auteur : « Oui vous avez bien entendu. Le NPA dit la chose suivante : »nous savons
que les bourgeois vous ont plumé, ils vous escroquent dans un système
pipé, vous êtes leurs esclaves, mais comme la situation est critique
aujourd’hui, notre priorité est de ne pas ... vous voir aller dans des
mouvements fascistes« .
Menteur ! Voila les priorités du NPA telles qu’il les définit lui-même :
»...Deux poids, deux mesures. La voie grecque plébiscitée par les
gouvernements européens consiste à s’attaquer aux droits sociaux. Parce
que selon les règles du capitalisme mondialisé qu’appliquent ces
gouvernements, l’Europe est en train de perdre la compétition mondiale
face aux Etats-Unis et aux pays émergents.
Leur solution pour regagner
de la compétitivité vise à remettre en cause le niveau de vie et la
protection sociale acquise en Europe par des décennies de mobilisation
du mouvement ouvrier. Une spirale vers le bas sans fin. Et dire qu’on
nous a vendu les traités de Maastricht, le traité constitutionnel, ou
encore le traité de Lisbonne, comme les prémisses d’une construction
européenne sociale et protectrice ! Quelle foutaise lorsqu’on rapporte
cette promesse à la purge imposée aux Grecs - purge vendue à 5 %
d’intérêt par ailleurs...
Les banques européennes pourront continuer à
s’enrichir sur le plan d’austérité grec, alors qu’elles sont les
principales responsables du chaos économique mondial. Du coup, voter un
tel « plan d’aide » sur les bancs de l’Assemblée n’a rien d’un geste
humanitaire. Le PS, en ralliant le choix du gouvernement, se range au
côté de la finance et non des opprimés.
Comme quoi l’UE, faute d’être
solidaire, sait jouer les usurières sur le dos de la misère d’un
peuple. La déclaration commune de M. Sarkozy et Mme Merkel pour sauver
la zone euro en renforçant la « surveillance budgétaire » des Etats en
infraction avec les objectifs du pacte de stabilité, en est une
illustration. Dans l’Europe libérale, les pouvoirs publics ne
s’autorisent à transgresser le pacte de stabilité que lorsqu’il s’agit
d’ouvrir le robinet d’aides publiques pour les banques. L’humanité peut
attendre.
Pourtant, jamais la nécessité d’une Europe sociale,
solidaire, écologique, anticapitaliste ne s’est fait sentir de façon
aussi urgente. Aucun des problèmes posés ne trouve sa réponse dans les
frontières nationales. Nous sommes tous et toutes des travailleurs grecs
soumis aux mêmes logiques. La dette des Etats est le produit de
vingt-cinq années de libéralisme, de défiscalisation des entreprises, du
capital et des dividendes des actionnaires, des plus riches. Vingt-cinq
années de baisse continue des « fameuses charges » qui pèseraient sur
employeurs et nantis. Cette crise n’est pas la nôtre. En Grèce comme
partout en Europe, il ne faut pas la payer.
C’est pourquoi nous
exigeons l’annulation de la dette grecque. Refuser les plans
d’austérité, dessaisir les banques du contrôle qu’elles exercent sur
l’économie et sur la société, substituer à la Banque centrale européenne
(BCE) un service public bancaire européen unique, qui ait le monopole
des crédits, se battre pour l’annulation des dettes, c’est militer pour
la vraie construction européenne : celle des peuples et des
travailleurs, de la convergence de leurs luttes, pour une Europe
solidaire, sociale et écologique. Faute d’entamer cette rupture pour
construire une autre Europe, la logique souverainiste et nationaliste,
avec son cortège de xénophobie, risque de prendre le dessus. La course
de vitesse a débuté.
A l’époque, pour passer à la monnaie unique,
tous les gouvernements libéraux, de droite comme de gauche, ont su
imposer des critères de convergence économique drastiques. L’heure est
venue d’imposer des critères de convergence sociaux avec un smic
européen, un droit de veto des travailleurs européens et de leurs
organisations contre les licenciements, et des droits sociaux et
démocratiques fondés sur les législations nationales les plus
favorables. Un tel projet doit être porté par une nouvelle force
politique au-delà des frontières, une gauche anticapitaliste européenne
qui se construit pas à pas. La leçon grecque est à méditer par toute la
gauche radicale.
Partout, cette dernière est tiraillée par un choix :
assumer une indépendance vis-à-vis de la social-démocratie ou
s’inscrire dans une majorité de gestion avec la gauche libérale. Nous
voulons tous battre la droite en Europe, comme en France, et cela
implique de créer les voies d’une alternative face à celles de
l’alternance programmée, déjà baptisée en France par le PS : "Gauche
solidaire"... Solidaire des spéculateurs, en l’occurrence sur le dossier
grec."