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Accueil du site > Tribune Libre > La semaine politique : #Macron #Fillon, fausse surprise et vrai (...)

La semaine politique : #Macron #Fillon, fausse surprise et vrai suspense

François Fillon accèdera-t-il au second tour de la primaire ? C'est le suspense politique de la semaine et sa résolution jouera à n'en point douter un rôle déterminant dans la liste finale des partants pour le premier tour de l'élection présidentielle, et, par voie de conséquence, dans les deux noms qui resteront pour le second tour de 2017. 

◊◊◊ Emmanuel Macron ne s'y est pas trompé, qui a décidé d'éclabousser le bel ordonnancement de la séquence programmée par la droite en annonçant sa candidature à la présidence de la République précisément hier, veille du dernier débat entre les sept concurrents de la droite et à quelques jours du premier tour qui va les départager et éclaircir la situation pour la suite.

Qu'est-ce que Macron pense gagner en adoptant ce timing ? Il s'agit d'abord de gêner au maximum des adversaires potentiels, de gauche comme de droite compte-tenu de son discours sur la "libéralisation des énergies" intimement associé à la "protection des plus faibles" à travers un socle de "solidarité collective et de régulation." Ainsi que le résume fort bien un article de l'IREF :

"Il n’a pas compris que le libéralisme consiste à permettre la liberté pour que la liberté fasse le reste."

La liberté, c'est bien, et Emmanuel Macron n'est certes pas avare de tous les mots de la même famille. Encore faut-il qu'elle soit bien orientée, et ça, c'est typiquement socialiste. Comme l'explique Hayek dans La route de la servitude, être libre selon la tradition libérale veut dire être dégagé de tout pouvoir arbitraire exercé par autrui, mais pour le socialisme, il s’agit au contraire d’obtenir le plus de pouvoir possible afin de procéder à une répartition autoritaire des richesses.

Emmanuel Macron propose donc un mix très "deuxième gauche" qui pourrait séduire les Français avides de changement dans la continuité de l'action de l'Etat, et entamer le crédit des Juppé, Hollande et Bayrou qui évoluent sur un terrain faussement libéral très similaire au sien.

Il s'agit ensuite clairement de tirer la couverture médiatique à lui, comme il le fait régulièrement depuis le début de son aventure, en distillant ses projets au compte-gouttes et en cherchant à créer une nouvelle fraîcheur inédite à chacune de ses interventions, histoire de monopoliser l'attention des électeurs sur la plus longue durée possible.

Depuis hier, on n'imagine pas un journaliste interroger un homme politique sans lui demander son avis à propos de la candidature Macron. C'est par exemple ce qu'a fait Elisabeth Martichoux sur RTL avec François Fillon. Sur un entretien de douze minutes, elle est arrivée à maintenir d'entrée le sujet Macron pendant trois minutes et demi, soit 30 % du temps (voir vidéo ci-dessous) :

[youtube https://www.youtube.com/watch?v=XX0Sv4Fhhd8&w=672&h=378]

Cela revient à accorder à l'ancien ministre de François Hollande une attention qui dépasse largement la nouveauté contenue dans l'officialisation de sa candidature. Tout ce qu'il a fait jusqu'à présent, c'est-à-dire l'ambiguïté savamment entretenue sur des totems de gauche tels que les 35 heures ou le statut des fonctionnaires, puis la création d'un mouvement politique et enfin sa démission du gouvernement, tout pointait à l'évidence vers cette issue, ce qui me fait dire qu'elle a déjà été largement anticipée par les électeurs. Car rappelons-nous, ce sont les électeurs qui votent, pas les journaux.

De plus, pour 2017, les électeurs sont confrontés au choix Macron depuis le début de l'année par les sondeurs qui l'ont systématiquement inclus dans leurs tests, tandis que François Fillon apparait de façon beaucoup plus épisodique. Si l'on s'en tient aux sondages publiés en septembre et octobre 2016, Fillon n'apparait qu'une fois alors que Macron apparait partout. Il est possible que l'effet d'annonce donne provisoirement un peu plus de relief à Macron, mais je ne crois pas qu'il suffise à bouleverser la donne, et certainement pas la primaire de ce week-end.

C'est du reste aussi l'avis de François Fillon qui a fait de son mieux dans l'interview citée plus haut pour reléguer la fausse surprise de la candidature Macron dans les affres de la décomposition de l'autorité de François Hollande sur la gauche et sur le gouvernement. En revanche, le débat de ce soir pourrait se révéler décisif et faire bouger des lignes.

◊◊◊ J'en viens donc maintenant spécifiquement au cas de François Fillon. Début septembre, dans un article intitulé Quel second tour pour 2017, je considérais que la primaire de droite se solderait par la victoire de Juppé ou celle de Sarkozy. A l'époque, les sondages suggéraient à la fois un rapprochement des scores de ces deux candidats aux alentours de 34 % chacun par baisse de Juppé et remontée de Sarkozy et un écart irrémédiable avec les suivants, Fillon n'arrivant qu'en 4ème position avec 9 % des intentions de vote. Je n'avais même pas jugé utile de le citer.

Depuis, le premier débat de la primaire de droite a eu lieu, et il est apparu évident que seul François Fillon avait pris la mesure de ce dont la France avait besoin. Comme je l'ai rapporté alors, il sortait nettement du lot de ses concurrents, car loin de pinailler à l'année près sur un âge de départ en retraite ou sur un nombre précis de policiers à embaucher, il avait compris que les réformettes à la marge dictées par les circonstances n'étaient pas envisageables un quinquennat de plus.

"Je ne veux pas réformer, je veux faire une véritable transformation" a-t-il expliqué.

Manifestement, son ton à la fois posé et réaliste a su atteindre une part non négligeable de téléspectateurs.

Il est vrai qu'après quatre ans de Hollande, les Français n'ignorent plus rien ni des chiffres du chômage qui ne se retournent pas vraiment, ni du déficit public qui ne veut pas repasser docilement sous les 3 % comme promis, n'en déplaise à Jean-Christophe Cambadélis, secrétaire général du PS, qui fait semblant de croire que "tout n'est pas parfait, mais tout n'est pas mauvais." Disons que quand on inclut, comme il le fait, le tiers-payant et l'encadrement des loyers dans les bons résultats, alors que ces deux mesures sont emblématiques de la dévalorisation de la médecine d'une part et de la destruction du marché de l'immobilier d'autre part, on voit mal ce qui pourrait passer pour mauvais.

En 2007, François Fillon alors premier ministre avait déjà fait un constat peu glorieux de la situation de la France. Il avait qualifié le pays d'Etat en faillite, arrachant des cris de protestation à la gauche comme à la droite, ce qui l'avait obligé à revenir quelque peu sur ses propos en disant que c'était une image. Et la crise de 2008 n'était même pas encore passée par là.

"Je suis à la tête d'un Etat qui est en situation de faillite sur le plan financier, je suis à la tête d'un Etat qui est depuis 15 ans en déficit chronique, je suis à la tête d'un Etat qui n'a jamais voté un budget en équilibre depuis 25 ans, ça ne peut pas durer." (Fillon, sept 2007)

En 2016, tout est pire. La dette publique représentait 64 % du PIB en 2007, elle culmine à plus de 98 % aujourd'hui. La dépense publique atteignait 52 % du PIB, elle est à 57 %. Les chômeurs en catégorie A étaient 2,1 millions, ils sont maintenant 3,5 millions.

Aussi lucide qu'il fût en 2007, aussi lucide qu'il soit en 2016, il est cependant difficile d'oublier que François Fillon occupa le poste de premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant 5 ans. Qu'est-ce qui le qualifierait plus que son ancien patron pour la fonction suprême ?

Au-delà de son programme qui reflète sa compréhension des problèmes de la France et son souci de la mettre sur une trajectoire de liberté au vrai sens libéral du terme, on peut aussi dire qu'il fut en 2010 le promoteur d'une réforme des retraites extrêmement contestée, mais bel et bien votée, qui consista à repousser l'âge légal de départ en retraite de 60 à 62 ans. Beau travail, car le retour à 60 ans figure aujourd'hui dans les programmes de la plupart des candidats de gauche et dans celui de Marine Le Pen, preuve qu'il est inutile de chercher des solutions du côté des collectivistes.

Sur ce point précis des retraites, Alain Juppé est assez mal placé pour se moquer de "ceux qui se sont montrés les plus pusillanimes quand ils étaient au pouvoir, et qui gonflent aujourd’hui leurs biceps" car on sait qu'en 1995 il a dû abandonner son projet d'alignement des retraites du public sur le privé. Vous m'objecterez que le recul fut le fait de Jacques Chirac plus que le sien, mais comme Juppé proclame maintenant, et c'est franchement inquiétant, qu'il veut "poursuivre l’œuvre de Jacques Chirac", l'objection tombe définitivement.

Et pour ce qui est de Nicolas Sarkozy, il est bien évident qu'on peut le créditer aussi de la réforme des retraites de 2010, mais son programme actuel, tiraillé en tous sens à chaque nouvel élément de l'actualité selon sa mauvaise habitude, manque de cohérence et donne une part beaucoup trop importante aux aspects sécuritaires et identitaires par rapport aux aspects économiques.

De plus, challengé de près par son ancien premier ministre, Sarkozy n'a pas manqué de rappeler qu'entre 2007 et 2012 c'était lui le patron, ce qui a aussi pour effet de détacher Fillon des piètres résultats du quinquennat Sarkozy :

"Lorsque j'était président de la République, je décidais d’un certain nombre de réformes que François Fillon mettait en œuvre." Sarkozy, 15/11/16, RTL.

.
◊◊◊ 
Toujours est-il que depuis le premier débat qui s'est tenu mi-octobre 2016, loin de stagner à 9 % des intentions de vote, François Fillon a vu sa cote augmenter en continu jusqu'à remettre sérieusement en cause le résultat annoncé du premier tour de la primaire. Un sondage Opinionway publié par le site Atlantico mardi 15 novembre lui accorde 25 % à égalité avec Sarkozy et place Juppé en tête avec 33 %. Un autre sondage paru hier dans l'Opinion donne 34 % à Juppé, 30 % à Sarkozy et 21 % à Fillon.

Soulignons que les marges d'erreur sont importantes et que beaucoup dépend de l'amplitude de l'électorat qui se déplacera pour voter à la primaire. S'il est restreint au champ LR, Sarkozy domine. S'il s'élargit au centre, Juppé domine, mais Fillon y trouve aussi son compte, car son positionnement de libéral conservateur colle finalement très bien avec les valeurs de la droite dans son ensemble.

Ce qui reste constant de sondage en sondage, c'est que Juppé, favori peu disposé à prendre des risques, semble victime d'une campagne trop incolore dont les propositions ne tranchent guère avec la politique menée par le gouvernement actuel ou par un Jacques Chirac en son temps. En conséquence, il perd régulièrement du terrain, tandis que Sarkozy résiste et que Fillon grimpe.

Comme le montre bien le dessin de KAK que j'ai placé en tête de cet article, alors que Juppé et Sarkozy, installés dans leur face à face meurtrier depuis le début, s'apprêtaient à se donner l'un l'autre le coup de grâce, un nouveau venu qu'on n'attendait pas, qu'on avait même totalement oublié, et qu'on s'efforce maintenant de renvoyer à son humble statut de "collaborateur", arrive du fond de nulle part, apostrophe les deux favoris ("Salut.") et s'invite dans le sprint final.

Enfer et damnation ! Stupeur et tremblement ! Fin du suspense, dimanche soir.


kak-lopinion-primaire-de-droiteIllustration de couverture : François Fillon, ancien premier ministre de Sarkozy de 2007 à 2012 et candidat à la primaire de droite en vue de l'élection présidentielle de 2017, vient brouiller le duel annoncé entre Juppé et Sarkozy. Dessin de KAK pour l'Opinion. Merci à eux pour leur aimable autorisation.


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34 réactions à cet article    


  • gogoRat gogoRat 19 novembre 2016 14:23

     Avant de prétendre inciter à un vote prétendument ’démocratique’, avant de lui opposer des a priori ou procès d’intention labellisés ’anarchie’,
     qui a, ou qui a eu l’honnêteté de préciser sa ou ses propres acceptions des mots ’démocratie’ ou ’anarchie’ ? !
     
     Snober cette nécessité absolue n’est-il pas la marque
    - soit d’un amateurisme peu glorieux pour qui prétendrait répandre ses propres ’Lumières’,
    - soit d’un lapsus révélant l’intentions détestable d’abuser de confusions préexistantes, ou bien crées et entretenues avec préméditation ?

    ...


    • gogoRat gogoRat 19 novembre 2016 14:43

       Une référence célèbre et même culturelle, particulièrement en France, permettant de se figurer le consensus implicite et sous-entendu par lequel le mot ’démocratie’ arrive encore à séduire des Français, est certainement le fameux "Contrat social’ de JJ Rousseau.
       A moins qu’il ne soit prouvé que cette œuvre soit notoirement et globalement déclassée aujourd’hui dans l’opinion et les convictions actuelles des Français d’aujourd’hui, serait-il alors exagéré de se référer, de façon bien plus ciblée encore, à ce court passage tiré de ce classique mondial :

      citation  : « Du contrat social  » de Jean-Jacques Rousseau
       Livre II Chapitre 2.3 Si la volonté générale peut errer

      •  ’Si, quand le peuple suffisamment informé délibère, les citoyens n’avaient aucune communication entre eux, du grand nombre de petites différences résulterait toujours la volonté générale, et la délibération serait toujours bonne.
      •  Mais quand il se fait des brigues, des associations partielles aux dépens de la grande, la volonté de chacune de ces associations devient générale par rapport à ses membres, et particulière par rapport à l’État : on peut dire alors qu’il n’y a plus autant de votants que d’hommes, mais seulement autant que d’associations. Les différences deviennent moins nombreuses et donnent un résultat moins général.
        Enfin quand une de ces associations est si grande qu’elle l’emporte sur toutes les autres, vous n’avez plus pour résultat une somme de petites différences, mais une différence unique ; alors il n’y a plus de volonté générale, et l’avis qui l’emporte n’est qu’un avis particulier.’

       Si l’on reconnaît cette intuition-interprétation du théorème du jury, mathématiquement prouvé par Condorcet, comment ne pas voir alors que cela range le principe des primaires au rang de lapsus révélateur d’anti-démocratie.
       Et comment continuer à veauter en refusant toute remise en question des actuels stratagèmes de légitimation qui nous restent abusivement infligés ?!


    • izarn izarn 19 novembre 2016 16:17

      @gogoRat
      En effet ce genre de conneries à la française ; primaire qui écrabouille les autres candidats, Dupont-Aignan, Asselineau, etc...Meme Bayrou ! La totale, l’ultime connerie qui auto détruit cette horde de crétins congétinaux.
      C’est une volonté de laminer la démocratie par un seul et unique parti.
      Français n’allez pas voter pour cette merde....
      Et ne votez pas pour le représentanst des oligarques mafieux au premier tour.
      Ce n’est que du vent. Rien à cirer, rien à foutre. Parti politique pourri aux ordres du Système, faisant de vous des esclaves....Vous avez vu un Donald Trump parmis eux ? Non ?
      C’est du lamentabilisime pro-Klingon. Tous pourris. Mais ce n’est pas de la propagande FN, c’est de l’évidence ! Putain vous n’avez pas lu Wikileaks ?
      Le franchouillard est aussi CON à ce point ???
      Mais il faut vous dire quoi ? Bande de débiles fascinés par la show ananas !!


    • Fergus Fergus 19 novembre 2016 20:36

      Bonsoir, izarn

      Vous aurez du mal à convaincre les usagers du site en les traitant de « débiles ». smiley


    • Alice Alice 19 novembre 2016 22:39

      @gogoRat

      Pour répondre à l’article et uniquement à l’article smiley et rester dans le sujet smiley :


      Fillon avait bien débuté au poste de Premier Ministre en 2007 mais il a rapidement été mis à l’écart par Sarkozy qui a joué le rôle de Premier Ministre en plus de celui de Président.


       

      En tant que socialiste de coeur, je souhaite un Président socialiste mais contrairement à certains petits stratèges apprentis-Machiavel, je ne crois pas que ce soit une bonne idée de voter à la primaire LR pour le pire (Juppé) en espérant qu’ainsi il soit plus facilement bâtu au 2e tour de la présidentielle.


    • Alice Alice 19 novembre 2016 22:43

      Mauvais calcul car car il est hélas probable que la Droite LR emportera la Présidence en 2017 et donc Juppé si vous votez Juppé à la primaire LR  smiley

       

      Et sur Agoravox, je vous lirai vous lamenter pendant 4 ans : "vivement 2022 (puis après ce sera 2027)«  ,  »pire président que la France ait jamais eu« ,  »TSJ" (Tout Sauf Juppé, en échange de TSS).

      Bref, vous vous lamenterez, comme vous vous êtes lamentés pendant 5 ans de Sarkozy (2007-2012) puis pendant 5 ans de Hollande (2012-2017) je retrouverais les mêmes posts : « le pire président que la France ait jamais eu... »

      Vous ne compterez pas sur moi pour vous plaindre 


    • Alice Alice 19 novembre 2016 22:48

      Le futur Président, une fois élu, sera le notre, qu’il soit de notre bord ou pas. Il aura une influence énorme sur notre vie quotidienne (emploi, salaires, retraites, santé, impôts, logement, vie sociale et familiale, écoles...). Autant essayer qu’il soit pas trop mal.

       

      C’est pourquoi, comme l’auteur de l’article, je miserais sur Fillon. Au 2e tour de la primaire LR, il a de bonnes chances de battre aussi bien Juppé (beaucoup feront Ouf) que Sarkozy (Fergus sera super-content) et comme cela le dilemme serait réglé dimanche soir à 20h.

      @Fergus

      Aparté pour Fergus : l’idéal serait même Fillon en-tête, mais ne rêvons pas trop.


    • gogoRat gogoRat 20 novembre 2016 00:15

      @Alice

       Mais ma ’réaction’ répond à « fausse surprise et vrai suspense » !
       ... par :
        " c’est en fait un faux suspense et aucune surprise ne saurait être attendue  !
      (i e : quel que soit le résultat -des primaires autant que de la présidentielle, ils m’indiffèrent !),
       du fait que le hors sujet, le contre-sens démocratique des systèmes de légitimation ne sont que des attrappe-nigauds qui ne sont jamais soumis au débat public !

       ( Les citoyens ont-ils jamais eu l’occasion de remettre en cause les systèmes de scrutin ? ... et bien plus ! ...)


    • gogoRat gogoRat 20 novembre 2016 00:29


       Bon, je constate au moins jusqu’ici que, d’une part, contrairement à certains avis sans doute mal renseignés, les intervenants Avox ne semblent pas à ranger indistinctement sous une étiquette ’extrême-droite’ ,
      et que, d’autre part, aucun n’a relevé la suspicion de prétendu anarchisme trop souvent associée au boycott de nos scrutins ...


    • gogoRat gogoRat 20 novembre 2016 01:04

      @Alice
       Si jamais ce passage s’adresse à Gogorat, c’est que vous auriez réussi à interpréter son propos à l’inverse de ce qui est écrit :
       qui boycotte les scrutins est seul vraiment fondé à sauver l’honneur de la France lorsque nos incarneurs successiffs, chacun à leur tour, font rire toute la planète ?
       Pour ma part, je ne compte sur personne, et encore moins pour me plaindre : les précédents exicités du ’vote utile’ n’ont aune leçon à me faire valoir , surtout lorsqu’ils prétendent s’être trompés de casting et avoir été trahis !  smiley


    • gerard5567 20 novembre 2016 13:19

      @Alice
      Fillon a déjà été le pire premier ministre que nous ayions jamais eu. C’est un bon commencement


    • jacques jacques 19 novembre 2016 14:35

      la liberté du libéralisme n’est limité que par la protection de la propriété privée par un état fort.
      Le reste n’est que corruption ,pardon ,les affaires.


      • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2016 15:41

        @jacques
         

         Est-ce vrai ? Quid des milices privées ?
         
         Mais je suppose que vous pensez aux droits de propriété industrielle et intellectuelle, ainsi que tout l’arsenal étatique de contrainte qui va avec ?
         
         Si le libéralisme devient ce que je crois, quelque chose qui ressemble à une mafia féodale, ou une féodalité mafieuse (cf. Crony capitalism), au final, que restera-t-il de l’Etat ?

      • izarn izarn 19 novembre 2016 16:47

        @JL
        La démocratie consiste à limiter les droits de ceux qui prétendent avoir des droits illusoires sur tout : L’eau, l’air, la terre...
        L’argent achete les droits. L’argent achète la Justice.
        Vieux thèmes qui existent depuis le Moyen-Age, pas si barbares que ça...
        Les droits et la justice ne s’achètent pas. C’est le fondement ultime de la démocratie.
        Trump n’a pu etre acheté...C’est de fait, le seul démocrate du Système.


      • Francis, agnotologue JL 19 novembre 2016 15:41


         Bonjour Nathalie MP, 

         
         Une phrase dans votre lien (La route de la servitude) a fait tilt dans mon esprit, je cite : ’’... le livre de Copeau Les rentiers de la gloire dont la phrase de conclusion est : « Nous ne voulons simplement pas d’esclaves » ....’’
         
         J’aimerais en contrepoint lui opposer celle-ci : ’’La thèse de Frédéric Lordon fondée sur les travaux de Marx et Spinoza, est que nous sommes tous et à des degrés divers dans la servitude volontaire. Il explique que le nouveau clivage se situe entre les esclaves tristes et les esclaves joyeux. (Capitalisme, désir et servitude)’’
         
         Pour les libéraux qui disaient chérir la liberté, quelle ironie, quel échec cuisant, que d’avoir construit une société peuplée exclusivement d’esclaves !
         
         
         ’’Liberté, que de crimes commis en ton nom !’’
         
         ’’Entre le fort et le faible, c’est la liberté qui opprime et la loi qui affranchit’
         
         

        • Fergus Fergus 19 novembre 2016 16:19

          Bonjour, JL

          Intéressant, votre commentaire. Il m’a rappelé ce que j’avais moi-même écrit au début d’un roman dans un paragraphe quelque peu iconoclaste, mais qui trouve son inspiration dans la réalité sociale :

          « ... À cet égard, n’en déplaise aux âmes bien pensantes, il faut reconnaître que le mariage est l’une des formes les plus répandues de la prostitution.

          Avec le travail, lorsqu’il est subi. Vendre son cul, vendre ses muscles, vendre sa tête, quelle différence ? Seul le plaisir exonère de la prostitution. Plaisir de faire l’amour, de bâtir, de diriger, de travailler tout simplement. Dès que le plaisir s’estompe puis disparaît pour céder la place à une dépendance purement vénale ou à une routine déprimante, la prostitution triomphe. Une prostitution admise, codifiée et affublée d’un faux-nez, celui de la « réalisation par le travail  ». Un leurre pour ceux, toujours plus nombreux, qui se réfugient dans la vie associative ou les activités extraprofessionnelles pour fuir cette aliénation. En définitive, la majorité d’entre nous sont des putes qui s’ignorent. Et nous n’y pouvons rien : tout notre système socioéconomique est basé sur cette réalité ! »

          « Prostitution » ou « esclavage » comme le suggère Lordon, la question est posée. À de détail près qu’un esclave n’est pas payé, ou si peu !




        • Fergus Fergus 19 novembre 2016 17:54

          Salut, sampiero

          L’important est d’exprimer son opinion avec sincérité. Au risque d’« indisposer ». Mais de cela tu es toi-même convaincu. smiley


        • izarn izarn 19 novembre 2016 17:57

          @JL
          En effet la liberté se conjugue chez le fort, le dominant, de faire ce qu’il veut. Ce n’est pas la liberté du faible.
          La loi a pour but de restreindre la liberté du fort.
          C’est la plus dangereuse pour la démocratie.
          Ne pas confondre avec la liberté du faible, qui par définition, a un pouvoir trés limité.
          La liberté du peuple, n’est dangereuse, la liberté du dominant est catastrophique.


        • julius 1ER 20 novembre 2016 07:58
          « Prostitution » ou « esclavage » comme le suggère Lordon, la question est posée. À de détail près qu’un esclave n’est pas payé, ou si peu !

          @Fergus

          la question qui importe finalement propre à chaque individu est de savoir si celui-ci est conscient ou pas de son état de prostitué ???

          à mon avis très très peu en sont conscients la plupart sont dans le « déni » !!!

        • Fergus Fergus 20 novembre 2016 09:23

          Bonjour, julius 1ER

          Dans le « déni », en effet. C’est en filigrane la question du travail subi versus l’activité choisie.

          C’est d’ailleurs en grande partie pour cela que je suis pour l’instauration d’un Revenu Minimum Universel  : il permettrait à chacun de mettre le curseur (temps de travail) là où il le veut en termes de job subi mais rémunérateur avec pour objectif de libérer du temps et de l’énergie pour s’investir dans des activités choisies peu ou mal rémunérées, voire totalement bénévoles.


        • cyberfurax 21 novembre 2016 01:55

          @Fergus
          Bonsoir,
          sans vouloir me poser en moraliste, si on y réfléchit bien, une prostituée non plus n’est pas payée, ou si peu, au regard de la condition à laquelle ça la réduit.


        • cyberfurax 21 novembre 2016 01:55

          @Fergus
          Bonsoir,
          sans vouloir me poser en moraliste, si on y réfléchit bien, une prostituée non plus n’est pas payée, ou si peu, au regard de la condition à laquelle ça la réduit.


        • goc goc 19 novembre 2016 17:53

          Bonjour à tous

          Merci à l’auteur pour son article

          je vais faire un peu le devin (au risque d’être ridicule avec mes prévisions)

          je pense que le second tour se fera entre Juppé et Fillon
          du coup le nain va se présenter à l’élection présidentielle, car s’il ne le fait pas, normalement il finira en prison, et s’il le fait, il a une (toute) petite chance d’être élu, et donc d’éviter de finir dans une cellule. Voila pourquoi il n’a pas le choix, et il a d’autant moins de choix que même perdant, il a encore une carte à jouer (voir plus loin ma théorie).

          Cette candidature pourrait bien faire perdre la droite, qui n’arrivera pas elle non plus a avoir un candidat au second tour.
          Mais qui alors, sera au second tour ?

          Parlons de l’employé de banque, j’ai nommé Macron. Vu sa campagne, ses methodes (bien expliquées dans cet article) et surtout ses arguments, je doute qu’il fasse la joie dans le camps socialiste, et même je pense qu’il récoltera une telle hostilité, que je le vois mal arriver à obtenir ses 500 signatures.
          Pour cela on peut compter non seulement sur un barrage du PS, mais aussi sur la course déjà lancée par les autres candidats à gauche. Quand à obtenir des signatures en allant les chercher à droite, cela ne pourrait se faire que s’il ne représente pas un risque de battre un candidat de droite. Autant dire qu’il n’a aucune chance d’avoir ses signatures.

          Donc qui peut être au second tour ?. Personnellement je ne vois que 2 noms : Lepen et Melenchon.

          Et c’est là que je reprends ma théorie concernant le nabot. En effet connaissant son machiavélisme congénital, je le vois bien vendre ses voix à la Lepen en échange de « non poursuites ». Et vous verrez qu’il nous expliquera que Lepen est plus républicaine que Melenchon et donc que le front républicains ne doit pas jouer. En plus on va avoir dans les merdias (qui restent toujours autant attachés au nain) une campagne hystérique encore plus russophobe, histoire de mettre Melenchon en difficulté.

          Mais, car il y a un « mais », on pourrait bien avoir une « Trumptitude » à la française avec une victoire de Melenchon.


          • Fergus Fergus 19 novembre 2016 18:01

            Bonjour, goc

            « je pense que le second tour se fera entre Juppé et Fillon
            du coup le nain va se présenter à l’élection présidentielle
             »

            C’est pour le coup que l’on verrait le retour de la droite la plus bête du monde. Surtout que l’on apprend ce soir qu’Alliot-Marie devrait annoncer sa propre candidature dans les 10 jours !!!

            Pour le coup, je me prends à rêver en effet d’un 2e tour Mélenchon-Le Pen. smiley

            Plus sérieusement : Sarkozy battu n’aurait aucune chance de se qualifier pour un 2e tour si Juppé ou Fillon avait l’investiture officielle, la logistique et le financement du parti.

            Enfin, pour ce qui est des signatures, je pense que Macron n’est pas le plus mal placé pour les obtenir, notamment chez les centristes et les indépendants.


          • goc goc 19 novembre 2016 18:24

            @Fergus
            Bonjour Fergus

            C’est pour le coup que l’on verrait le retour de la droite la plus bête du monde.

            Mais c’est vrai qu’on a la droite la plus bête du monde, sinon le nain ne serait pas 2ème/3ème aux primaires smiley

            Pour ce qui est de se présenter seul, non seulement il en est capable, mais il lui reste assez de soutiens riches et un trésor de guerre suffisant pour faire campagne.

            quand à Macron et sa chasse aux signatures, je ne suis pas sûr que les signataires du centre soient assez nombreux pour fournir les 500 signatures, surtout que ces même centristes auront trop peur de voir Macron battre Juppé, donc ils ne voudront pas de ce candidat. Et les quelques élus indépendants qui ne soutiendront pas leurs candidats, vont vendre leurs signatures aux partis au pouvoir plutôt qu’a un hypothétique vainqueur.


          • goc goc 19 novembre 2016 18:29

            Concernant toujours le nabot :

            il ne faut pas oublier qu’il est le président du mouvement donc, il a a sa disposition un système, qui lui est très attaché.

            Ensuite s’il veut que ses « voix » aient un minimum de valeur, il doit faire perdre le candidat du parti, sinon c’est comme l’élection présidentielle en Californie, le surplus de voix qu’il aura, ne comptera que pour du beurre.


          • CN46400 CN46400 21 novembre 2016 16:45

            @goc
            « il lui reste assez de soutiens riches »

            Faux, ce sont précisèmment ces soutiens qui, dans la dernière semaine, ont indiqué à tout les « Dupont la joie » gaulois, comment il fallait voter. La récréation allait s’achever, la bourgeoisie a tiré le rideaux... et les mouches ont changé d’âne (voir les résultat à Neuilly où Sarko est ratatiné par Fillon)


          • julius 1ER 20 novembre 2016 07:53

             François Fillon occupa le poste de premier ministre de Nicolas Sarkozy pendant 5 ans. Qu’est-ce qui le qualifierait plus que son ancien patron pour la fonction suprême ?


            eh ben oui bonne question et la réponse est dans la question !!!
            ils font tous de la surenchère pour mettre encore plus de pression sur les classes moyennes et populaires mais les grandes réformes.... sur les banques à savoir séparation des banques d’affaires et de dépôt , on va attendre encore longtemps !!!
            et Juppé retraité à 58 ans qui allonge dans le temps les Droits pour la retraite !!

            quelle mascarade que ces primaires de la Droite aucune idée nouvelle qui remettrait du sens dans la vie de cette société française en perdition !!!

            Vive le parti Pirate !!!!!!!!

            • Fergus Fergus 20 novembre 2016 09:33

              @ julius 1ER

              « quelle mascarade que ces primaires de la Droite aucune idée nouvelle qui remettrait du sens dans la vie de cette société française en perdition !!! »

              Le moins que l’on puisse dire est qu’en effet, les candidats de cette primaire développent grosso modo le même programme dans la continuité de la ligne politique néolibérale qui a fait tant des dégâts dans la société française depuis 20 ans. C’est consternant !

              Le problème est que le vainqueur de cette primaire à les plus grandes chances de devenir président de la République. Dès lors, elle concerne tous les citoyens. Et tous les citoyens ont la possibilité en ce dimanche, sinon de choisir un meilleur qui n’existe pas, du moins d’écarter le pire.

              « Vive le parti Pirate !!!!!!!! »

              A défaut, il y a le mouvement des Insoumis de Mélenchon qui présente quelques analogies avec les Pirates et, à mes yeux, développe les meilleures propositions pour recentrer la politique sur les attentes des classes populaires et moyennes. C’est pourquoi je voterai pour lui sans la moindre hésitation en 2017.


            • gerard5567 20 novembre 2016 13:14

              François Fillon a été le plus flambeur des premiers ministres de la Ve République avec un déficit public de 660 milliards d’euros. Personne n’a fait mieux que lui ni avant ni après. Dès lors, reprocher à Hollande de n’être pas descendu sous les 3 % exprime une méconnaissance de la réalité. Ceci étant dit, cette volonté de réduire le déficit public explique la persistance du chômage à haut niveau. Autre facteur d’explication du chômage, les reports successifs de l’âge de départ à la retraite..

              La société, c’est la solidarité avec des droits et des devoirs. Le néolibéralsime, c’est le libéralisme au-dessus de la loi  ; lui laisser la bride sur le cou serait signer le retour à la féodalité : guerres et extorsions de fonds. Supprimer les fonctionnaires, c’est en quelque sorte remettre en cause l’action centralisatrice et unitaire des rois de France.

              En fait, le programme de Fillon n’a souci que de libérer les dividendes. Les salaires des grands patrons ont augmenté de 20 % en 2015 et ils vienent pleurnicher sur la compétitivité du travail.
               C’est véritablement se moquer du monde.

              L’auteur, se réclamant du catholicisme, serait bien inspiré d’écouter la parole du pape François sur les méfaits du néolibéralisme.

              Et qui peut imaginer le général de Gaulle signer un CETA ou un TAFTA plaçant les multinationales au-dessus de la souveraineté de la France ?


              • goc goc 20 novembre 2016 21:02

                je me demande si je n’ai pas fait une erreur dans le vote du 1er tour.

                J’ai été voter pour éliminer le nabot, mais j’aurais du voter pour Juppé et non pour Fillon
                J’ai peur que l’autre nain passe au second tour et éliminer Juppé


                • Yohan Yohan 21 novembre 2016 00:12

                  Je remercie vivement Bayrou et la gauche qui se croit stratège d’avoir voulu et eu la peau de Sarko. Pour beaucoup de gens de droite dont je suis, nous savions que Sarko n’avait aucune chance contre Juppé vu la haine accumulée. C’est pourquoi, stratégiquement nous nous sommes portés sur Fillon, ceci pour que la vraie droite ne se fasse pas couillonner par la fausse droite avec l’aide du faux centre et de la gauche. Ce faisant, nous aurons une droite assumée pour le premier tour de la présidentielle et le pauvre Juppé n’a pas vu venir le baiser de la mort de Bayrou smiley :)) smiley


                  • cyberfurax 21 novembre 2016 01:45

                    Aujourd’hui est un jour de fête. Sarko l’a enfin dans le cul. Personne, y compris tristus 1er, ne m’empêchera de goûter à ma joie de voir enfin ce détritus de la démocratie choir comme la grosse merde qu’il est. J’exprime ici, en cet instant, des années de colères contenues avec plus ou moins de succès, avec leur lot de frustration, elle aussi contenue, année après année, jusqu’au dégoût.

                    Je rêve d’un monde où ces charlots siono-démocrates iront se faire bénir sous d’autres cieux, avec leur presse de merde qui affirme, s’agissant de l’émergence d’un “Macron“, je cite :

                    « ce qui me fait dire qu’elle a déjà été largement anticipée par les électeurs »

                    Nathalie MP, à ce stade, je ne saurais trop vous conseiller de vous rendre invisible pour défendre de telles thèses ineptes. Vous fabriquez vos lutins. Au moins, faites nous la grâce de ne pas nous prendre pour des ânes. Les électeurs n’anticipent que sur la base de la médiocre information qui leur est fournie. Cette bande d’enfoirés qui nous manipule choisit ses poulains. Ca a commencé par Pompidou, vous connaissez la suite.
                    Bonne nuit


                    • chantecler chantecler 21 novembre 2016 06:10

                      @cyberfurax
                      Trop « furax » pour avoir saisi l’article de Nathalie CP...
                      Mais je partage globalement votre point de vue .
                      Tiens : je recommande la vidéo de Charles Gave .
                      Au moins les propos ne moulinent pas dans le vide .
                      Ce qui ne veut pas dire que j’approuve à 100 %.

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