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Accueil du site > Tribune Libre > La société occidentale serait-elle désormais sans avenir ?

La société occidentale serait-elle désormais sans avenir ?

Les résultats lamentables obtenus par la recherche pharmaceutique telle qu’elle est conduite par les multinationales, c’est-à-dire à coup de milliards qui sont autant de coups d’épée dans l’eau, est une démonstration fracassante du rétrécissement de tout avenir possible dans le système que nous connaissons.

Voilà une trentaine d’années que cela dure. C’est donc déjà une génération entière qui s’est écartée des voies d’accès au développement des connaissances fondamentales. Et nous voici désormais entraîné(e)s vers une régression qui nous éloigne peu à peu de tout ce que l’humanité a de meilleur, et qui a déjà démontré ses capacités à produire le pire… La promotion du risque, de façon à faire grimper les primes d’assurance…

De façon structurelle, cette nouvelle stratégie mondiale dévalorise l’avenir au profit d’un présent invivable pour la grande majorité des populations. Dans la dimension économique, cela se traduit par le fait que la valeur attribuée à l’avenir, à travers les taux d’intérêt longs, n’est quasiment plus cotée. Ce que nous pouvons illustrer en reprenant les propos du spécialiste de la banque, François Morin  :
« Finalement, les politiques monétaires ultra-accommodantes de ces dernières années ont contribué à maintenir les taux longs à bas niveaux, faute d’investissements productifs suffisants.  »

Cela veut tout simplement dire que le souci de préparer le long terme a perdu, économiquement, tout son sens.

Une chose est sûre : la vie économique, dans la partie du monde qui appartient encore au mode capitaliste de production, n’est plus organisée, même de façon minimale, autour des populations. Antérieurement, cette organisation qui avait son sommet dans l’État, point de rencontre des rapports de classe, se trouvait concentrée, pour assurer les quantifications monétaires (taux d’intérêt courts) et financière (taux d’intérêt longs), dans les banques centrales. Désormais, comme l’écrit François Morin  :
« […] les banquiers centraux ne sont plus en capacité d’influencer l’évolution des taux à long terme. Pire, leur politique d’alimentation monétaire des marchés financiers (financement des bulles à crédit, perfusion monétaire après leur éclatement) se met au service des intérêts directs de la finance libéralisée.  »

Il n’y a certes aucune raison de jouer ici les naïfs. Le fond même des politiques monétaires et financières antérieures, c’est-à-dire l’établissement de l’échelle des taux d’intérêt, ne visait à rien d’autre, d’une part, qu’à garantir l’obtention, pour les investisseurs de l’époque, d’un taux de profit aussi élevé et stable que possible, et, d’autre part, à entretenir une inflation sans doute minimale, mais suffisant à fournir un progrès qui était plutôt une fuite en avant, plus ou moins contrôlée, destinée à amortir les chocs de la lutte des classes, en faisant ressortir les moments où, par l’inflation, la bride paraissait se relâcher quelque peu.

Or, le profit ne peut apparaître qu’à l’occasion d’une production réelle de plus-value économique. C’est-à-dire à l’occasion de la mise en œuvre d’un travail réel, à partir de matériaux et d’outils réels. Sitôt que l’on atteint le domaine de la rente, il n’en va plus de même : il s’agit de capter la richesse déjà produite, et cela au détriment du système de production qui y perd une part des ressources qui lui sont nécessaires pour produire à nouveau, et réitérer l’exploitation du travail… Pour autant qu’elle s’ancre directement sur le passé, la rente tue l’avenir.

Ce qu’il ne faut pas non plus perdre de vue, c’est que la production de plus-value ne peut pas se faire sans engendrer l’établissement de rentes (qui sont l’ombre portée de la propriété privée, et qui surgissent dès qu’il y appropriation privée du capital). Ainsi profit et rente sont-ils inséparables.

Or, si la ligne que nous ouvre le travail de François Morin ne peut pas servir directement à analyser le lien existant entre la finance et l’exploitation, par contre, elle fait ressortir, avec éclat, la distanciation qui se développe maintenant de façon très spectaculaire entre la finance et l’économie réelle, ce qui veut dire, et voilà où la tragédie pointe le bout du nez : les conditions réelles d’existence des humains.

Sur ce type de questions, je renvoie à mon blog :
http://unesanteauxmainsdugrandcapital.hautetfort.com


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10 réactions à cet article    


  • seigneurpays 10 août 2015 15:54

    Qu’un pékin se présente à la téloche avec une blouse blanche et des graphiques et ça suffira pour acheter la crédulité du pékin.
    Quelle andouille peut encore croire au mythe du scientifique désintéressé ?
    A part ça, votre article est illisible pour le lecteur moyen,
    Bonne journée.


    • jalin 10 août 2015 18:06

      @seigneurpays

      Les salaires des scientifiques, quand ils ont un job, ne sont pas mirobolants.


    •  
       
      Si UN AVENIR AFRICAIN ! Dans la série branlette des prébendiers ...
       

      Plug Anal géant, vert, tableau carrés blanc sur blanc, tableau monochromatique bleu, mouton carrés en béton, .... Onfray parle de Hegel ! Et passe du coté obscur de la force ...

      « Dans le « Crédit d’Etat », Hume résume l’hypocrisie DroitDelHommiste : Il n’y a que dans l’époque moderne, avec sa continuité juridique de la propriété (2 articles) que les capitaux financiers augmentent à l’infini par intérêt et spéculation, ceci sur une période infinie. Le denier placé à la naissance du Christ n’existe plus, éradiqué par les vicissitudes de l’Histoire. En revanche il existe multiplié par 1000, le pfennig placé par le vieux Rothschild, et il grossira pour l’éternité des bobos internationalistes, sous la gouvernance des Seigneurs du Global State. » Gottfried Feder


      • seigneurpays 10 août 2015 16:55

        @Touche pas à mon melting-potes libéral américain, souchien rouge !
        . Onfray parle de Hegel ! Et passe du coté obscur de la force ...

        Vous tenez encore compte des propos de toutes ces vieilles pouffes de la philosophie ? Après 13 ans de France Cul-ture (facile) des centaines d’approximations et des dizaines de pures conneries et cet entretien avec Sarko le libertaire selon Pasfray ?
        A foutre dans le même sac que les Bruckner, Gluskmann père et fils...

        Vous n’avez vraiment rien d’autre à bouffer ?


      • seigneurpays 10 août 2015 16:56

        @Touche pas à mon melting-potes libéral américain, souchien rouge !
        Il suffit qu’il dise une à peu près vérité et vous sortez votre...pour vous... (ton amical)


      • jalin 10 août 2015 18:08

        @Touche pas à mon melting-potes libéral américain, souchien rouge !

        Onfray mieux de se taire.


      • @seigneurpays
         
        Symptôme que les modes changent, tirer sur le gôôôchiste est devenu mondain ...
         
        Onfray est un bon commentateur de philo pour améliorer le bronze-fesses de poufs sur la plage qui écoutent RTL ...
         
        Et Benêtland a de l’avenir dans le bronze-fesses (avec gardien de musée et paysan bio en béret derrière des bœufs tirant une charrue antique, pour amuser les touristes chinois)
         
        « Les valeurs universalistes ont triomphé à un tel point que les libertés qu’elles ont cru instituer provoquent leur exact contraire. Comme dans la Rome républicaine, la tolérance provoque le renforcement des fondamentalismes, la libéralisation des mœurs l’envie d’un retour aux « bonnes vieilles traditions », et l’enchevêtrement démocratique l’immobilisme général et l’émergence de la technocratie » David Engels

         


      • mmbbb 10 août 2015 20:51

        A l’auteur bemol Les groupes pharmaceutiques francais se laissent vivre  Ils seronrt bientoit concurrencés par les labos des pays emergenst des que les molecules ne seront plus proteges par les brevets En revanche le groupe americain Gilead Sciences produit un medicament soignant desormais l’ hepatite C sous le nom de Solvadi . premiere mondiale J’ai une collegue de travail qui a un cancer helas. Son traitement vient des USA Si elle avait attendu d’etre soignee  par un medicament francais elle serait morte Le professeur Cabrol a fait ses classes aux USA En France la transplantation n’exitait simplement pas  C’est la force des USA qui savent maintenir leur recherche et developpement Le dernier reacteur d’avion du futur est franco americain de son nom LEAP. Sa structure en fibre de carbone en 3 D developpe par un francais n’a pas pu etre produit par une PME francaise puisque qu’aucun patron de PME PMI n’a voulu se lancer dans un process nouveau Il a trouve une PME amercaine le patron a dit OK on se lance et a reussi a mettre au point cette technique Si nous avons de pietre resultat c’est que notre pays a perdu le sens de de l’innnovation des Marcel Bloch des joseph Szydlowki , ces ingenieurs foncaient avaient le gout du risque des idees a foison premier helicoptere francais au monde a etre dote par une turbine. Les frais de fonctionnement en France phacocytent les budgets et notre esprit de fonctionnaire exile les esprit eclaire Le professeur Montagnier qui continue ses travaux a Shangai . A vouloir trop emmerder les francais par la paperasserie ou la nous cessons pas d’innover  il est vrai que le pays s’en trouve bloque .


        • leypanou 11 août 2015 09:15

          @mmbbb
          "perdu le sens de de l’innnovation des Marcel Bloch des joseph Szydlowki  " : Marcel Bloch, Joseph Szydlowki, çà me dit quelque chose... comme Marie Curie (de son vrai nom Marie je-ne-me-rappelle-pas), Georges Charpak etc, etc...


        • wawa wawa 11 août 2015 11:38

          La société dans son ensemble butte sur la loi des rendement decroissants :


          Ce qui était facile à faire et a inventer avec investissement faible l’est déja,
          tout nouveau progrès nécessitent un investissement plus fort pour un résultat minime.

          La santé n’échappe pas à cette règle. Les véritables innnovation y sont devenue rares

           L’esperance de vie est partie pour stagner, voire regresser si décroissance

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