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La violence domestique n’est pas une préoccupation

Une enquête de la Tribune de Genève parue samedi 29 juin dans l’édition papier présente le constat du sentiment d’insécurité vécu par des citoyennes et des citoyens. Il s’agit de chiffres subjectifs, sans représentativité exacte des différents groupes sociaux ni analyse détaillée de l’insécurité et de la violence. Ils ont cependant l’avantage de dresser un tableau des risques identifiés comme réels dans notre environnement immédiat. Ces risques on pu être vécus, ou rencontrés par des proches, ou rendus très présents à l’esprit part leur degré de dangerosité.

Cette enquête propose quelques indicateurs du ressenti citoyen. En prolongement de mon récent article sur la violence dans le couple et envers les femmes et les hommes, j’ai cherché si la violence domestique - dont il est dit parfois qu’elle atteint 10% ou 25% des femmes - y est mentionnée. Il faut ici préciser que le chiffre de 10% de femmes subissant de la violence en couple, qui circule en France puis 13 ans, est produit par l’enquête de l’Enveff largement contestée dans de nombreux milieux. Un tel taux de victimes supposées devrait faire figurer cette forme d’insécurité dans les grandes catégories de crimes et délits.

Or ce n’est pas le cas. Dans l’enquête de la Tribune de Genève, à part les braquages, les vols, les chauffards, etc, une tranche de risques dite « Autres », de 6%, est bien mentionnée, qui contient comme dangers notamment les banquiers, les cyclistes et les politiciens. Rien sur les violences entre conjoints. Des cinq experts cités par le quotidien aucun n’en parle. Il est question par exemple que le « danger le plus visible me semble être les actes de violence commis sur l’espace public dont sont victimes, entre autres, les personnes âgées, ainsi que tous les actes qui peuvent menacer les liens sociaux. » (Alain Bittar) Si la violence conjugale était réellement la première cause de mortalité pour les femmes, avant le cancer, les accidents de la route, les troubles cardio-vasculaire, comme le soutient l'OMS, cela devrait apparaître.

Or on doit constater qu’elle n’est pas une préoccupation de sécurité importante. La violence faite aux hommes pas plus que celle faite aux femmes n'est perçue et proposée comme un problème important. On peut supposer que les manifestations en sont si infimes qu’elle n’entre pas dans l’esprit des gens. Cela malgré un matraquage sur le sujet qui, relayé par la presse, par des associations, des partis politiques, des gouvernements - et même des loges franc-maçonnes - confine au lavage de cerveau. Ce supposé drame que l’OMS n’hésite pas à qualifier d’épidémie ne prend pas la proportion alarmante qui lui est attribuée. Pour une fois qu’une enquête ne cible pas spécifiquement ce sujet, et qu’elle n’a pas d’effet amplificateur par le fait même qu’elle le spécifierait, mais que l'on parle d’insécurité en général, la supposée épidémie fait un flop. A croire que la danse entêtante des chiffres gonflés atteint un point d’irréalité trop grand.

Par exemple, quelqu'un sait-il combien il y a de places pour femmes battues dans les centres prévus à cet effet ? Et combien de places sont réellement occupées par celles à qui elles sont destinées (au Québec on y loge des SDF pour faire monter le taux d'occupation) ? Personne. Opacité totale. Les autorités de la communauté européenne se penchent sur les violences domestiques depuis des années. On peut supposer qu'elles se basent des enquêtes sérieuses et aux chiffres moins contestables. Or, les directives du Conseil de l’Europe demandent à chaque pays membre de disposer, pour chaque 10 000 personnes, d’un lit pour une femme craignant pour sa sécurité. Rapporté à la population française cela représente 7'000 lits pour 70 millions d'habitants. Si le Conseil de l'Europe prévoit 7'000 femmes craignant pour leur sécurité, pourquoi les médias et les associations féministes mentionnent-ils des centaines de milliers voire des millions de femmes victimes ? Combien de lits sont vraiment occupés ? Et pourquoi malgré ce matraquage la question des violences domestiques a-t-elle si peu de résonance dans la société ? Ne serait-ce pas parce qu'elle est tellement disproportionnée par rapport à la réalité vécue par les gens ? Et si c'est le cas, quel est donc l'intérêt et le but poursuivi par les associations féministes ? Il semble de plus en plus clair que le gonflement a bien pour objectif de faire plier les politiques sur d'autres sujets associés à la culture de la victime, et de retirer un maximum de subventions.

Il y a un vrai problème de chiffres, et un rideau de fumée ou une amplification qui empêche de voir la réalité. L’effet amplificateur des enquêtes de victimisation doit être sérieusement questionné. Les scientologues connaissent bien ces méthodes avec leur test de personnalité. Demander à quelqu’un s’il est victime d’un crime précis, avec l’aval de l’Etat par derrière et des personnes au ton grave devant, cela crée visiblement des victimes. Cet effet amplificateur est un des moyens de la manipulation mentale : demander à quelqu'un s'il est parfois malheureux, en insistant avec une suite de questions, il finira bien par se trouver malheureux. Ne serait-ce que par effet répétitif, ou par respect de l'autorité, ou pour ne pas décevoir l'enquêtrice. La loyauté va parfois se glisser là où elle n'a rien à faire.


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4 réactions à cet article    


  • alinea Alinea 2 juillet 2013 11:11

    Il n’y a pas que les chiffres dans la vie, hommelibre ; il est très difficile pour les pouvoirs publics ne rentrer dans les chambres à coucher ! D’un certain point de vue, c’est tant mieux parce que déjà, dans l’espace public, pour à peine 10% de délinquants, tous les autres sont emmerdés à subir des lois, des contraintes, des répressions... injustes !
    À quand les caméras cachées dans les armoires ?
    Pour enrayer ces problèmes ou drames domestiques, il faudrait plus d’éducation et plus de bien-être ; il semble bien qu’on n’en prenne pas le chemin ! Alors oui, il vaut mieux ne pas parler de ce contre quoi on ne veut rien faire !


    • epicure 3 juillet 2013 01:25

      Pour un obsédé comme toi, le problème des violences conjugales est trop complexes, ça ne se résume pas à un chiffre de lits réservés pour des femmes se sentant en danger.
      Dans les violences conjugales intervient comme facteurs : les manipulations de l’agresseur, et les sentiments irrationnels de la victime, qui fait que souvent els victimes ne reconnaissent pas les violences conjugales qu’elles subissent, surtout si elles sont verbales avant tout.
      Un phénomène bien connu c’est la victime qui se sentant amoureuse refuse de quitter son bourreau, lui trouvant des escuse, ou espérant un changement ( les bourreaux les plus rusés jouent sur ce point pourpouvoir recommencer ).
      Quand elles ont des enfants avec leur bourreau, les femmes sont prisonnières par leur devoirs maternels, elles ne veulent pas laisser leurs enfants avec lson bourreau, ou alors partir avec els enfants c’est compliqué.
      Sans parler des femmes qui subissent des violences conjugales dans des comunautés où c’est violences sont intégrées dans la culture ( discours misogynes et machistes ), , d’une part elle peut être plus amenée à penser ces violences comme « normales » en intégrant le discours culturel sexiste, et en plus la communauté fait chappe de plomb autour de ces violences. D’aileurs c’est dans ces comunautés qu’il y a les plus fortes proportions de violence conjugales.

      Une femme ( ou un homme ) dans un processus de violence conjugale, n’est pas rationelle en général ( les bourreaux entretiennent cet état de fait ).
      D’un autre côté certaines réagissent plus rapidmeent, en quittant leur bourreau dés les premières violences , donc dans ce cas les violences ne durent pas longtemps, et donc sur une mesure instantannée des violences conjugales elles ne sont pas trop mesurables, bien que comptant autant que des violences qui durent.

      Donc tes 7000 places, ne sont en fait que l’arbre qui cache la forêt des violences conjugales : quand des femmes en arrivent à demander asile dans des lieux spécialisés, c’est qu’il est passé beaucoup d’eau sous les ponts en général, et beaucoup de volonté.
      De plus dans certains cas il peut y avoir une longue phase de violence phycologique avant de passer aux violences physiques, et un certain temps avant que les violences deviennent insupportables.



      C’est pourquoi les places d’acueil ne donnent pas le nopmbre réel des violences conjugales, elles n’en sont que la partie la plus visible et la plus radicale, avec les morts.
      La plupart des violences conjugales ne sont pas visibles, donc non quantifiables par un paramètre tel que des places d’accueil des victimes.

      Moralité, ton enième article contre els femmes repose sur de faux arguments.


      • hommelibre hommelibre 3 juillet 2013 09:46

        @ Epicure :

        Il faut trier dans ce que vous écrivez !... Enlever les sempiternelles, obsessionnelles et inutiles attaques ad hominem, qui ne font jamais argument. Puis reprendre vos hypothèses pour voir ce qu’il en reste de concret. Pas grand chose à dire vrai.

        Sur les amoureuses victimes de leur bourreau, cela reste à démontrer de manière plus documentée, et voir s’il y a une réelle quantification de ce phénomène. Cela vaut aussi pour les amoureux victimes de leur bourrelle. Sans compter ceux qui subissent la violence psychologique massive, sexiste misandre.

        Je reviens sur le chiffre des lits, un des rares chiffres objectifs à disposition.

        Précision sur le chiffre d’un lit par 10’000 habitants : c’est une base de référence, cela peut être adapté. Mais cette base de référence est très basse. Et même plus basse que ce que j’en dis.

        L’article 23 alin. 135 de la Convention du Conseil de l’Europe sur la prévention et la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique dit précisément :

        "Le rapport final d’activité de la Task Force du Conseil de l’Europe pour combattre la violence à l’égard des femmes, y compris la violence domestique (EG-TFV (2008)6) recommande un accueil sûr dans des refuges spécialisés pour femmes répartis dans toutes les régions et capables de recevoir une famille pour 10 000 habitants."

        Une famille pour 10’000 habitants, cela fait une femme avec un, deux ou trois enfants. Disons une moyenne de deux en France. Le COE n’estime donc pas à 7’000 le nombre de femmes pouvant craindre pour leur sécurité dans le cadre conjugal, mais plutôt 3’500.

        Ensuite sur la valse de chiffres :

        La question reste ouverte à mes yeux : quels sont les vrais chiffres ? Le saurons-nous un jour ? Et pourquoi tant de chiffres variés ? Et surtout : quel est l’intérêt sous-jacent à ce thème ?

        Pourquoi après 20 ans de campagnes répétées et massives, plus une journée de la femme où les médias assènent des chiffres non vérifiés, après des années de quinzaine de la violence faite aux femmes en novembre, plus les rapports intermédiaires chaque année, plus les piqûres de rappel, les montées au créneau à chaque occasion, pourquoi un thème aussi matraqué - bien plus que l’alcoolisme, la drogue, le sida et les accidents de la route, fait-il aussi peu partie du vécu collectif ? Serait-ce que même les 2% de femmes (et 1,5% d’hommes selon certaines études) ne sont encore que des exagérations ?

        Comment trouve-t-on autant d’argent pour les campagnes sur ce thème et si peu pour des campagnes contre la drogue, l’alcool ou le sida ?

        Il y a un bug, un sérieux bug quelque part.

        On débat et décide de politique sur des chiffres virtuels, pas sur le réel. Et au passage on alimente par les subventions publioques des groupes ouvertement misandres.


      • epicure 3 juillet 2013 22:52

        sempiternelles et obsessionnelles attaques ad hominem ? waow ça c’est de la phrase vide de sens comme si j’étais là à te poursuivre pour t’attaquer personnellement après chacun de tes sempiternels et obsessionnels articles contre le féminisme et les femmes !

        Il suffirait de voir le dernier article où je t’ai répondu pour rendre tes propos ridicules ( je ne m’en rappelle même plus ), et donc de voir tous les articles qu’il y a eu entre les deux, donc que je ne suis pas obsédé à t’attaquer personnellement.

        C’est ce qu’on appelle une inversion de rôle.

        Je ne vais pas répéter ce que je disais, donc ces places, ne sont pas l’indicateur de la violence conjugale, car ce n’est que la face émergée de l’iceberg. Donc revenir toujours sur ce chiffre pour encore plus le minimiser ne changera rien à la réalité des violences conjugales et de leur importance réelle.

        Les femmes qui cherchent refuge ne sont qu’une minorités par rapport au total des femmes qui subissent des violences conjugales. Ce sont des femmes qui sont en fin d’un long processus, un processus plus violent que pour la moyenne des femmes qui sont prises dans les violences conjugales.. Donc tu escamotes tout le reste.

        C’est un peu, comme si on mesurer la pratique du tabagisme uniquement sur les morts consécutives aux maladies liées au tabac. Donc on aurait 40 000 fumeurs en France selon ta méthode.

        Donc les violences conjugales c’est un phénomène qui n’est pas toujours visible de l’extérieur , qui ne passe pas toujours par des violences physiques ( pas au début du moins ), et qui pour différentes raisons font que les victimes cachent leur problème. Ce qu’on peut voir au grand jour n’est qu’une partie.

        Sinon tout ce que je dis on peut le retrouver dans divers documents, faut s’intéresser aux choses ( certains phénomènes ne concernent pas que les violences conjugales ) et pas se contenter de jouer le minimiseur de phénomène.

         

         

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