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Le mythe « Star Wars » : pour une critique raisonnée de « la guerre des étoiles »

Walt Disney, l'une des plus grandes sociétés de productions cinématographiques de Hollywood, est fier, en cette époque de Noël, de l'annoncer, à grand renfort de publicité, au monde entier : « Star Wars - Le réveil de la force vient de passer la barre du milliard de dollars de recettes ». Un record absolu, douze jours, seulement, après sa sortie en salle ! L'Amérique, centre névralgique du capitalisme international et leader incontesté des marchands du temple, peut jubiler. Énorme, surtout si l'on y ajoute l'astronomique chiffre, dans les innombrables points de vente, des produits dérivés !

 

UNE TRES RENTABLE « SOCIETE DU SPECTACLE »

Soit : laissons à ces nouveaux maîtres de la « société du spectacle », pour paraphraser le très visionnaire Guy Debord, le soin, s'ils sont contents ainsi, malgré l'inhumaine détresse sur terre, de compter leur fabuleux magot, d'amasser leurs immenses richesses et d'engranger leurs colossaux bénéfices. Paix donc, sinon à leur âme, du moins à leur bonne conscience : George Lucas, créateur de Star Wars, peut dormir tranquille sur son coffre-fort. Être blindé face à la misère du monde, cela n'a pas de prix ! Les médias eux-mêmes, toujours prompts à accroître leur audimat en fonction de l'actualité, s'en donnent à cœur joie : Le réveil de la force fait le « buzz  ». Un tintamarre inégalé, hors concours, sur la toile !

Mais ce qui, par-delà ces scandaleuses dérives de nos temps prétendument modernes, ne laisse toutefois d'interpeller, ce sont les raisons, ou plutôt les « déraisons », de ce gigantesque succès, quasi planétaire, de ce même Star Wars, confuse (sur le plan conceptuel) mais habile (sur le plan formel) synthèse entre le conte de fée, la mythologie antique et l'épopée médiévale, le tout façonné par une prodigieuse maîtrise de la technologie la plus performante et sophistiquée à la fois puisque c'est elle qui donne accès à l'un des ingrédients les plus efficaces de cette saga : l'abondance des « effets spéciaux ».

 

CONTES DE FEE ET CHANSONS DE GESTE

Je ne reviendrai certes pas ici sur l'analyse, ses contenus narratifs comme ses ressorts psychologiques, du conte de fée, dont Walt Disney s'était justement fait, avec ses dessins animés d'antan (Blanche-Neige et les sept nains, Cendrillon, Merlin l'enchanteur, Alice au pays des merveilles...) le premier des grands inventeurs au cinéma. Un psychiatre tel que Bruno Bettelheim, dont on sait ce qu'il doit aux théories freudiennes, s'en est déjà chargé, du reste, en un essai resté célèbre : « Psychanalyse des contes de fée  ».

Je ne m'appesantirai pas davantage ici sur les nombreux récits guerriers, rehaussés de miracles divins et enrobés de pratiques occultes, tels que les fables et autres chansons de geste les illustrèrent au Moyen-Âge. La littérature épique en regorge, depuis les aventures des chevaliers de la Table Ronde jusqu'aux exploits du roi Arthur, en passant par la quête du Graal et, bien sûr, les pouvoirs magiques d'Excalibur, épée préfigurant ce qui deviendra l'emblème par excellence, effet garanti même sur des adultes attardés, de Star Wars  : l'épée au rayon laser. Inepte et ridicule !

Ce sur quoi je souhaiterais revenir, en revanche, c'est sur l'aspect mythologique (à défaut de réelle philosophie), sinon sur la dimension religieuse (à défaut de vraie théologie), de Star Wars. Car, pour très contemporain que soit, au niveau de la forme, son traitement technique, il n'en demeure pas moins évident, au niveau du fond, que son histoire, parmi bien de très sottes naïvetés sur le plan intellectuel, ne fait jamais que reprendre, tout en les transposant en un monde supposé futuriste, les mythes les plus anciens. Rien de bien neuf donc, sinon sa seule technologie, sous le soleil de cette soi-disant icône de la modernité qu'est devenu, aujourd'hui, Star Wars, adroite, bien que puérile, combinaison de conte fantastique, science-fiction, discours religieux et élans mystiques, bien que de patents relents de paganisme s'y mêlent également, à l'instar de ce qui se passa lors de la décadence de l'empire romain, cet ancêtre, précisément, de cet hypothétique empire stellaire.

 

LE MYTHE D'OEDIPE, LE ZARATHOUSTRA DE NIETZSCHE ET LE MYTHE DE SISYPHE

Ainsi, par exemple, ce héros « maléfique », sorte de « dandy luciférien », fascinant mélange d'ombre et de lumière, qu'est le fameux « Dark Vador », où l'on voit poindre Faust tout autant que Méphistophélès, n'est-il jamais calqué, dans le rapport conflictuel qu'il entretient avec son fils, que sur le « Mythe d'Oedipe » : mythe, éminemment grec, que, partant d'une lecture psychanalytique de la célèbre pièce de Sophocle, théorisa Freud. Avec, pour corser l'affaire, le rappel, fût-il inconscient, de cette figure du « surhomme » qu'est le Zarathoustra de Nietzsche ! Il ne serait d'ailleurs pas exagéré de soutenir que cet être prophétique, solitaire et vieil ermite vivant au sommet des montagnes avant de descendre dans la plaine afin d'y dispenser son savoir aux hommes, préfigure, à l'instar de Socrate, Moïse, Jésus, Mahomet ou Bouddha, le sage Jedi de ce même Star Wars. C'est là l'ancestral fantasme, millénaire plus encore que séculaire, de l'Homme-Dieu : un utopique démiurge.

Du reste, cette constante imbrication entre le « bien » et le mal », dans le personnage de Dark Vador notamment, ne se révèle-t-elle pas être l'axe majeur de la pensée nietzschéenne, ainsi que le prouve l'intitulé, « Par-delà Bien et Mal  », du deuxième volet de la trilogie que ce même Nietzsche consacra à ce qu'il nomme, au sein de sa généalogie de la morale, la « transmutation des valeurs » ?

La musique elle-même de Star Wars, son générique, n'est pas sans évoquer, dans ses accents les plus conquérants et lyriques à la fois, celle de Richard Wagner, et de sa chevauchante « Valkyrie  » en particulier, opéra s'enracinant, lui, dans la mythologie pan-germanique, si appréciée des nazis !

Quant à la relation sexuelle, incestueuse à maints égards, liant, en ce Star Wars toujours, deux de ses autres protagonistes, Luke et Leia, lesquels sont frère et sœur de sang, elle ne s'avère jamais, elle aussi, que la reprise d'un mythe, encore plus lointain, égyptien : celui du lien unissant, au sein des divinités les plus importantes, Osiris à Isis, puisque celui-là est à la fois le frère et l'époux de celle-ci.

Autre « leit motiv  » de Star Wars  : le mythe, à travers l'addition de ses épisodes (nous en sommes déjà à sept et, nous promettent ses promoteurs, ce n'est pas fini), de « l’Éternel Retour », que l'on appelle encore le «  Mythe de Sisyphe  », non moins archaïque.

 

POESIE HOMERIQUE ET METAPHYSIQUE PLATONICIENNE : L'ESSENCE DE « LA GUERRE DES ETOILES  »

Et l'on pourrait, ainsi, multiplier les exemples, qu'ils soient empruntés à la poésie homérique - les rites de passage, dans « L'Odyssée  », d'Ulysse - ou la métaphysique platonicienne : l'opposition, fruit d'un dualisme quasi religieux et donc pré-chrétien, entre le monde sensible, matériel ou humain, et le monde intelligible, spirituel ou idéal. A cette importante différence près, cependant : ce manichéisme se voit résorbé, comme dépassé, par la transcendance des mondes intergalactiques. C'est là l'une des rares caractéristiques positives de cette «  guerre des étoiles  ».

 

PAUVRETE INTRELLECTUELLE DU MONDE CONTEMPORAIN

Mais, ceci étant dit, reste à expliquer pourquoi ce Star Wars, dont la trame narrative, toute contemporaine qu'elle s'affiche, ne fait jamais que puiser son inspiration première dans un imaginaire passéiste, fût-ce pour le transposer ensuite, à travers la technologie du présent, dans un univers futuriste, fascine tant aujourd'hui, tous âges confondus, un si vaste public, décidément avide de sensations fortes, de héros et de batailles, tout autant que d'idéal surnaturel, de rêve et de mystères.

Car, s'il est exact que bon nombre de mythes sont à la base, par leur schéma explicatif, de nos sociétés occidentales - motif pour lequel on les qualifie de « mythes fondateurs » -, il est encore bien plus vrai qu'ils s'avèrent tous privés de rationalité. Aussi ne symbolisent-ils donc, par-delà leurs richesses interprétatives et leur intérêt psychologique, tant sur le plan individuel que collectif, que des notions, sinon fantaisistes, du moins fantasmagoriques. C'est dire, paradoxalement, l'affligeante pauvreté, au niveau intellectuel, du monde actuel, dont tout sens rationnel, véritablement philosophique et non simplement mythologique, semble lui échapper. Consternant !

Car, que l’Égypte ancienne, la Grèce antique ou la Rome impériale, elles-mêmes à l'origine de notre propre civilisation, recourent à des mythes pour, en l'absence de théories scientifiques, expliquer la création du monde tout autant que le comportement des hommes, cela peut certes, remontant le cours du temps et parcourant donc à rebours l'évolution de l'intelligence, se comprendre. Mais que, après l'avènement de la Renaissance puis l'émergence des Lumières, après même les progrès de la science et l'essor de la raison, l'on en soit encore aujourd'hui, à Paris ou à New York comme à Sydney ou à Tokyo, en Europe comme en Amérique et en Occident comme en Orient, à se référer à ces mêmes mythes, à s'enticher pour des épées laser et à s'exciter devant des scénarios fumeux, jusqu'à faire exploser tout «  box office  », comme s'il n'y avait jamais eu Érasme et Galilée, Kant et Newton, Voltaire et Darwin, le scepticisme de Montaigne et le nihilisme de Schopenhauer, la logique de Port-Royal et les mathématiques de Gödel, Descartes avec son «  Discours de la Méthode » et Léonard de Vinci avec son «  Homme de Vitruve  », Diderot avec son «  Encyclopédie  » et Einstein avec sa « Théorie de la Relativité  », voilà qui laisse, pour qui entend satisfaire aux impératifs de la raison, pantois, sinon incrédule. La régression, face à pareil infantilisme, où les instincts les plus grégaires rivalisent de bêtise avec les pulsions les plus primitives, ne pourra que surprendre celui que l'on appelait jadis, par son attachement aux valeurs de l'humanisme, aux principes de l'éthique comme aux idéaux de l'universalisme, « l'honnête homme ».

 

LA TENTATION DU FASCISME

Pis : la tentation de verser ainsi, par ce que Wilhelm Reich appelait péjorativement la « psychologie de masse » (« l'hystérie collective », en termes lacaniens), dans un fascisme qui ne dit pas son nom, représente, à n'en pas douter, un sérieux danger. C'est là l'audacieuse mais juste thèse, sur le plan sociopolitique cette fois, que développe, dans la foulée de Roland Barthes en ses « Mythologies  » et de Mircea Eliade en ses « Aspects du mythe  », Umberto Eco, sémioticien de haut vol, en ces deux essais ayant pour titre, successivement, « De Superman au surhomme  » et «  La Guerre du faux » : « le propre du fascisme est son incapacité à passer de la mythologie à la raison, ainsi que sa tendance à gouverner en se servant de mythes et de fétiches. », y écrit-il. Pertinent et, surtout, glaçant ! Car c'est là, très exactement, ce que fait, fût-ce à son insu, une série cinématographique telle que Star Wars et donc, dans son sillage, ce type de film hollywoodien : l'incapacité, précisément, à passer de la mythologie à la raison. Et ce, ajouterais-je pour ma modeste part, d'autant qu'il est très connoté idéologiquement : « volonté de puissance », pour paraphraser à nouveau la critique nietzschéenne !

 

L'IDEOLOGIE TOTALITAIRE, OU LE RETOUR DU MYTHE CONTRE LE RECOURS A LA RAISON

D'où, urgente, la question : ces millions de spectateurs qui affluent quotidiennement, exaltés, surexcités et parfois hallucinés, dans ces salles obscures où se battent, sur des écrans géants, leurs héros préférés, tel l'énigmatique mais solennel Dark Vador, savent-ils qu'ils risquent de faire ainsi le jeu, pour les générations futures, d'un possible totalitarisme, via ce divertissement d'apparence innocente, à venir ?

Le mentor de George Lucas, Joseph Campbell, qui avouait voir en Joyce et son « Ulysse  » son principal « gourou », ne devait pas, à lire attentivement certaines pages de son livre intitulé «  La Puissance du mythe  », l'ignorer. Car Star Wars inaugure peut-être ainsi, par-delà ses indéniables mérites cinématographiques, une nouvelle, quoique très rétrograde, ère : le triomphal mais lamentable retour du mythe au détriment du nécessaire et salutaire recours à la raison. Au secours : cette hasardeuse modernité technologique a l'inintelligible profil d'un réel obscurantisme idéologique, voire religieux !

Cela en dit long, en effet, sur l'état de délabrement, tant spirituel qu'intellectuel, de notre monde dit « civilisé » et pourtant en mal de repères : cette guerre des étoiles n'est pas seulement la guerre des illusions, ni même, comme l'aurait réputé Eco, la guerre du faux ; elle est surtout, en vérité, le pâle mais symptomatique reflet, amplifié par une folle course au profit, de l'indigence, sinon de la carence, des idées. Pareil diagnostic, où la mesure de toutes choses semble être l'appât du gain (la seule « hybris » qui vaille en notre pseudo modernité) bien plus que l'essence de l'homme, devrait nous alerter...

Ainsi cet énorme succès de Star Wars, dont l'esthétique grandiloquente laisse également à désirer, indique-t-il aussi, plus tragiquement encore, la débâcle, par-delà ses modèles de pacotille et autres références de circonstance, d'une certaine conception de la culture. A ce propos, n'était-ce pas, de sinistre mémoire, Goebbels lui-même, ministre de la propagande du Troisième Reich, qui, réitérant une tristement célèbre réplique du dramaturge nazi Hanns Johst dans sa pièce théâtrale « Schlageter », écrite en hommage à Hitler et jouée en sa présence à Berlin, disait vouloir « sortir son revolver lorsqu'il entendait le mot 'culture' » ? A méditer, ce dramatique et funeste constat !

 

DANIEL SALVATORE SCHIFFER*

 

* Philosophe, auteur de « Umberto Eco - Le labyrinthe du monde  » (Ramsay), « Oscar Wilde - Splendeur et misère d'un dandy (La Martinière), « Critique de la déraison pure  » (François Bourin), « Lord Byron  » (Gallimard-Folio) et « Le clair-obscur de la conscience - L'union de l'âme et du corps selon Descartes (Académie Royale de Belgique). 


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21 réactions à cet article    


  • Montdragon Montdragon 29 décembre 2015 18:36

    Comment ?
    Un mixe de mythes d’extraction indo-européenne et ça marche ? Scandale !
    Alors que La fuite d’ Égypte de Maurice, ça c’est de la vraie histoire estampillée cacherout ma brave dame.


    • COVADONGA722 COVADONGA722 29 décembre 2015 18:48

      e, Goebbels lui-même, ministre de la propagande du Troisième Reich,
      le godwin d’or est attribué a l’auteur 

      quand j’entend le philosophe Shiffer je sors mon sabre-laser !
       

      • Passante Passante 29 décembre 2015 19:28

        z’avez bien du courage monsieur Schiffer, de

        philosopher sur ça.

        donc en gros, comment faire un milliard ? c’est la question ?
        1/ vous baissez les lumières, 
        2/ vous prenez une pompe en plastique,
        avec chuintement dans les deux sens inspiration/expiration,
        3/ vous dessinez un beau masque, facile... fait noir !

        vous avez représenté quoi exactement ?
        l’état d’étouffement-de-fond de tout spectateur au ciné dans son m’en songe,
        faut que ça tienne... tout ce carton-pattes, 
        et surtout que la supercherie son+image fera réel,

        or non,
        puis à quoi bon ?

        il faut que tout cela ait une signification, 
        dostoïevski tiens, qu’est-ce qu’il fout là ?
        pas seulement ce milliard comme ça, en miches de pain, ou carambars,
        mais cette boulimie se joue devant rien ?
        donc, après délibération,
        le retour de la force, oui oui, patientez voir par où...


        • Spartacus Lequidam Spartacus 30 décembre 2015 09:39


          Et si le film avait juste la volonté de distraire sans volonté de porter un message religieux ou mythologique ?

          Trop machiavélique ? 

          • Duke77 Duke77 30 décembre 2015 16:26

            @Spartacus
            Cherche pas, il faut taper sur le film parce qu’il a profité à Disney. En gros, parce que notre système est pourri (on est tous d’accord sur le fait que le salaire des stars et les revenus engendrés par le showbiz sont indécents face à la famine des plus pauvres de notre humanité pas tellement humanitaire), tout ce qui sort d’un studio avec un gros budget est forcément mauvais en soi. Il nous faut donc nous concentrer sur les films fait de bouts de ficelles qui assurément sont bons parce que ne générant pas ou peu de revenus. J’ai tout compris ?


          • COVADONGA722 COVADONGA722 30 décembre 2015 10:49

            Ne devrais-je pas être seulement indifférente ?

            ttt ma chère c’est sous-estimer votre capacité aux sarcasmes voir à l’alacrité .

            asinus


            • DanielD2 DanielD2 30 décembre 2015 12:13

              Je réclame la déchéance de nationalité pour l’auteur ! :D


              • Elliot Elliot 30 décembre 2015 14:35

                Cet article porte témoignage d’une grande érudition ; seulement à l’étaler comme de la confiture, on risque l’overdose. 

                Malgré ces petites réserves, il m’a été agréable de le lire et si je n’y ai rien appris que je ne susse déjà, de judicieux rappels ne font pas de tort.

                Pour moi Star wars est surtout une manière de Goldorak qui a grandi et qui a bénéficié ( ou en a été à l’origine ) des grandes avancées technologiques dans la recherche des effets spéciaux du dessin d’animation.

                On peut soupçonner dans cette fuite en avant vers la perfection des arrière-pensées eugénistes, tant il est vrai que l’excellence recherchée dans un domaine n’est pas exempte de retombées, bonnes ou mauvaises comme la langue d’Ésope, dans d’autres.

                Du conditionnement de masse à la nazification des esprits il n’y a qu’un pas – on le mesure aujourd’hui avec une mesure inepte comme la déchéance de nationalité - mais il me semble assez vain d’appeler à la rescousse quelques grands philosophes pour décrypter des intentions cachées ou débusquer des tendances totalitaires enfouies dans le subconscient des auteurs de la Saga cosmique. D’ailleurs la plupart des philosophes ont dit une chose et son contraire, ce qui est l’esprit même de la dialectique et atteste de la complexité des choses.

                Orange mécanique de Stanley Kubrick avec son « apologie dénonciation « de la violence gratuite est davantage prémonitoire d’une évolution nihiliste de nos sociétés que la saga des Star Wars dont le seul message est mercantile : il utilise les techniques de massification du comportement des hommes, appelés à la Sainte Table moyennant contribution.

                Il n’y a pas de différences de nature entre le lancement de la poudre à laver qui lave plus blanc que blanc et les trompettes débouchées pour Star Wars, seulement une différence d’intensité.

                La clé philosophique de tout ce ramdam est dans le tiroir-caisse, ce qui n’est au demeurant pas indigne dans une société bâtie autour de la dévotion au Dieu argent.

                Les grand-messes de Nuremberg sous le régime nazi participaient à la même démarche ( je me suis laissé dire qu’une contribution symbolique était également demandée à ceux qui voulaient assister aux transes du gourou ) mais un message était clairement délivré qui visait à recueillir l’adhésion des masses.
                Peut-être me trompé-je et les concepteurs de la série ont-ils dans leur inconscient la nostalgie d’un ordre ancien ou caressent-ils l’espoir d’un Ordre nouveau ?

                Mais ce serait aller chercher loin des explications à un phénomène ludique que les gens goûtent, la plupart, sans penser malice.
                Personnellement je suis allergique au genre mais je ne voudrais surtout pas en dégoûter les autres


                • Phoébée 30 décembre 2015 14:36

                  Franchement entre nous, amateurs de SF, Star Wars, c’était, c’est et sera toujours de la merde. Je n’ai jamais rien compris à l’engouement du public à l’époque et ne le comprendrais jamais. Ceci dit cela ne peut faire de mal qu’aux gens déjà déficients, les autres dont j’ai été ne pouvant sortir que plus forts de cette épreuve. Et que la force soit avec nous !


                  • Gilles Mérivac Gilles Mérivac 30 décembre 2015 14:39

                    J’avoue que je me méfie beaucoup des analyses des divertissements populaires faites par les intellectuels français, il y a souvent un mélange inconscient de jalousie envers le succès et de supériorité dédaigneuse sur les ressorts émotionnels sous-jacents, cela se ressent notamment dans l’utilisation du terme « fasciste » qui a pour unique but de dévaloriser le film. On pourrait même faire une psychanalyse de ces critiques !
                    Il est indéniable qu’il ne s’agit pas d’œuvres subtiles et élaborées et que leur succès repose sur des instincts basiques comme le besoin de défendre des idéaux contre le camp du « mal » ou supposé tel.
                    Cependant ces films de divertissements ne peuvent échapper à leur environnement, par exemple le recours actuel très fréquents aux « super pouvoirs » n’est qu’un aveu d’impuissance. Comme on arrive pas à changer le monde, on rêve d’avoir les pouvoirs pour le faire.
                    J’ai le sentiment d’un déclin du cinéma hollywoodien, les gros succès ne sont bien souvent que des suites qui attirent un public déjà acquis, les effets spéciaux arrivent à leur limite et le renouvellement ne se fait plus, l’Amérique paraît douter d’elle-même.


                    • Passante Passante 30 décembre 2015 17:13

                      @Gilles Mérivac


                      c’est plus grave que ça,
                      l’histoire par exemple de la mode de ces super-pouvoirs 
                      repose à la fois sur la place laissée vacante par le religieux 
                      mais en fait par toute critique, toute littérature, the end,
                      allez griffonner quoi que ce soit après harry potter numéro 1 des ventes. 
                      game over, suivant.

                      on ne peut non plus, quelles que soient les manips en sous-main, 
                      mettre sur le même plan kubrick le lubrique, kubrick la transgression, 
                      et spielbeurk le normatif, le bien chez-soi, le tout-sécu, l’idiotie-lumière !
                      et le viol surtout, le viol :
                      allez manoeuvrer pour épargner votre môme de brailler après son dinosaure en vinyle,
                      un goncourt à la clef pour qui pourra !.. 3, 2, 1... Partez.

                    • Passante Passante 30 décembre 2015 17:15

                      @Passante

                      et donc le problème c’est pas que l’amérique doute, 
                      c’est qu’elle doute de moins en moins,
                      tellement moins qu’avant reagan par exemple

                    • tf1Groupie 30 décembre 2015 14:45

                      Demain l’analyse Freudienne de Bienvenue chez les Chtis, ce monument à la gloire des révoltés de la terre.  smiley


                      • CommunArt CommunArt 30 décembre 2015 15:27

                        Ça pique les yeux et le cervelet quand même...

                        Entre les erreurs, les contresens, les raccourcis et les points Godwin, voilà un magnifique enfoncement de portes ouvertes à base de seaux d’eau tiède.
                        La « relation sexuelle » de Luke et Leïa ... Euh, comment dire... Est-on certain que l’auteur n’aurait pas plutôt regardé une parodie signée Dorcel ? On ne sait jamais smiley

                        Un Dark Vador « à la fois Faust et Méphistophélès » ben voyons !
                        Bah et l’empereur alors ? Il épluche des frites ?

                        Quand à la bande originale « wagnérienne » en diable, faut-il conseiller à l’auteur de ne pas déranger des mots dont il ne connait pas le sens ?
                        « Quand y a des trompettes qui font Poinnnn, c’est wagnérien ( donc nazi ) » ( « Traité de musicologie », Cyril Hanouna)
                        Allez soyons beaux joueurs : cette bande originale de John Williams ( que j’apprécie fort peu malgré son indéniable talent ) est presque intégralement inspirée de l’œuvre de Gustav Holst « Les planètes »
                        Oeuvre elle-même fortement inspirée par Moussorgski ou encore Berlioz.
                        De rien, c’est gratuit.
                        Ça fait des paquets de nazis... Des nazis, des nazis partout... (Ptet même que Dark Vador est habillé par Hugo Boss ?!)

                        Ça donnerait envie de pleurer si ca n’était pas si drôle.
                        Merci pour ce moment smiley


                        • Duke77 Duke77 30 décembre 2015 17:01

                          @CommunArt
                          Arrêtez avec le point Godwin. Si le fait qu’une armée rassemblée en bataillons bien alignés vous fait penser à Hitler c’est vous qui êtes à l’origine de cette analogie. Je le comprends puisqu’en France on nous bassine avec l’anti-sémitisme et les docus sur les Nazis. C’est d’ailleurs à mon avis le signe marquant d’une influence pro-Israëlienne dans nos médias et nos politiques mais là on s’égare... lol Demandez à un indien si cela lui fait penser à l’armée Nazi, eux qui ont la staviska comme symbol populaire du Dieu Ganesh : https://fr.wikipedia.org/wiki/Svastika

                          Vous allez aussi me dire que des légions romaines qui saluent type « Ave Cesar » en faisant un geste du bras, c’est pareil, c’est une allusion au nazisme ? Une armée de trolls qui lèvent tous ensemble leur arme devant le méchant dans le Seigneur des Anneaux, c’est une référence à Hitler aussi ? Mais bon sang, à quoi voulez-vous que ressemble une armée moderne dirigée par des hommes aspirant à gouverner de manière totalitaire ? Un gros bazar où les gens jouent aux cartes devant la tribune et trinquent à la fin du discours de leur chef ? Qu’il y ait une estrade, avec des troupes en formation devant et un type qui parle avec des drapeaux derrière, c’est un point commun que vous retrouverez partout, tiens regarde Poutine s’inspire des Nazis ! Alerte au point Godwin ! : http://www.je-suis-stupide-j-ai-vote-hollande.fr/blog/qui-sommes-nous-pour-boycotter-des-ceremonies-russes/


                        • CommunArt CommunArt 31 décembre 2015 01:33

                          @Duke77 Ben justement non, je n’y pense pas à chaque fois que je regarde un film avec des soldats... L’analogie systématique avec le III eme Reich, utilisée une fois de plus par l’auteur, c’EST un point Godwin et j’en suis tout aussi fatigué que vous.


                        • beo111 beo111 30 décembre 2015 16:02

                          Je comprends pas, tous les ans des millions de gens regardent déhors des feux d’artifice et on en fait pas tout un foin.

                          Par contre j’aime bien Star Wars, c’est un divertissement et tout le monde y voit ce qu’il veut y voir.

                          Moi j’y vois deux sectes qui s’affrontent sur fond de république qui dégénère en empire.

                          J’y vois surtout un sage (Yoda) incapable de raisonner un adolescent attardé (Vador), visiblement l’empereur sait mieux y faire.

                          Mais tout cela parait bien inéluctable, on est bien dans la tragédie grecque.


                          • Duke77 Duke77 30 décembre 2015 16:43

                            @beo111
                            On est même dans la tragédie humaine bien d’actualité encore, non ? Les ados attirés par les mauvais côtés de notre société, la facilité, etc. Il suffit de voir la dérive du rap, d’abord contestataire et maintenant qu’il s’est démocratisé chez les jeunes, devenu un culte de l’argent et du mauvais goût, du mauvais comportement vis à vis des femmes etc.
                            Je suis complètement d’accord avec vous si ce n’est que les Grecques ne sont pas les seuls à souffrir des mauvais penchant de l’humanité, les sages peu écoutés par les jeunes : une vérité universelle pour notre espèce.


                          • Duke77 Duke77 30 décembre 2015 16:37

                            l"Quant à la relation sexuelle, incestueuse à maints égards, liant, en ce Star Wars toujours, deux de ses autres protagonistes, Luke et Leia, lesquels sont frère et sœur de sang, elle ne s’avère jamais, elle aussi, que la reprise d’un mythe..."

                            Qu’est-ce qu’on lit comme conneries venant des critiques de ce dernier opus décidément. Luke et Leïa n’ont pas de rapports incestueux et encore moins de relations sexuelles, n’en déplaise à l’auteur. S’il y a une attirance au début de leur rencontre, elle ne s’exprime que par la tendresse,Luke dit une fois qu’elle est belle et Leïa donne un baiser sur la bouche à Luke sur son lit médical quand celui-ci est sauvé des glaces. Un baiser sur la bouche, s’il est fait devant tout le monde comme ici dans un cadre absolument pas romantique peut se faire sans arrière pensée. D’une mère ou d’un père pour un fils par exemple. On ne parle pas d’une galoche ici mais d’un smack bon sang ! Leïa tombe amoureuse de Han Solo mais est au départ agacé par son côté crâneur, elle le déteste un peu au début avant de craquer et de lui déclarer sa flamme comme souvent... L’auteur ne sait visiblement pas de quoi il parle et devrait revoir la première trilogie pour se rafraichir la mémoire. Ou alors c’est de la mauvaise foi. On fait des approximations pour mieux faire coller le film à sa critique, Daniel ?


                            • Aristoto Aristoto 30 décembre 2015 19:41

                              @Duke77
                              Wé !!! ...c’est pas comme si cet escroc de George Lucas ne savait plus ou se situer dans son scénar qui partait totalement en couille le révisant d’épisode en épisode ( pour finir sur Jar jar et des oursons soldats bon sang achever la tragédie inter galactique par le refiler à Mikey qui apparemment ne se suffit pas de souiller de jeunes adolescent pré pubert exploité par leur rapaces de mère )

                              Bon je retourne regarder jupiter ascending moi smiley


                            • keiser keiser 30 décembre 2015 19:00

                              Bonjour Gentiluomo Salvatore Schiffer

                              Qu’elle analyse ! ...

                              Ainsi donc, Goebbels aurait participé à l’écriture de la guerre des étoiles.
                              Et ben là et intrinsèquement, ça fait trop peur.

                              J’irais quand même voir ce film, quand il y aura moins de monde.
                              J’espère que n’en ressortirai pas transformé en un être manipulé comme une marionnette.
                              Ben non ...
                              Car cela vous obligerais à nous faire une thèse sur Pinocchio. 

                              Cela me rappel un grand metteur en scène qui était félicité par tous les gens qu’il croisait.
                              Il leur disait simplement que ce n’était que du cinéma, juste du divertissement.

                              Mais bien sur vous, allez me raconter la manipulation des masses ...
                              Et l’arrivée du fascisme et en fait rien de bien nouveau.

                              Où alors vous nous prenez pour des cons ?

                              C’est juste du divertissement, on aime où on aime pas.
                              C’est tout .
                               

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