• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le PCF en son congrès « d’équilibrisme » !

Le PCF en son congrès « d’équilibrisme » !

Le JDD (voir ci-dessous) qualifie d'"équilibrisme" l'orientation défendue par le secrétaire national du PCF : "Laurent, c’est deux pieds dans le Front de gauche et une main tendue vers le PS. Pour ne jamais insulter l’avenir." 

Jeu de mains, jeu de vilain, jeu de pieds, attention au tapis...

Le PCF en son congrès "d'équilibrisme" !

 

 Le PCF tient congrès... le PS lui fait désormais les yeux doux...

Une question en effet vient à l'esprit : la politique de la main tendue vers le PS serait-elle reçue aussi aisément par celui-ci si le PCF changeait son fusil d'épaule et se consacrait essentiellement, vu l'urgence de la situation, à aider les luttes des Sanofi, des Virgin, des Goodyear, des PSA, des Arcelor-Mittal...à se coordonner, à devenir les dynamiseurs d'un "tous ensemble" contre l'austérité gouvernementale ?

Une question subsidiaire 1 : quand nous lisons aujourd'hui que Ayrault voudrait réformer les retraites dès cette année, avec l'objectif de " rassurer Bruxelles et les marchés financiers", est-il correct, décent, compatible avec la volonté proclamée, dans et par le Front de gauche, de se poser en alternative..., est-il acceptable donc de continuer, même avec "les yeux ouverts", les contacts "en coulisse" avec le PS et les ministres, de "travailler ensemble" et de "construire en commun" en participant à des groupes de travail avec ceux qui ..."convergent" pour monter d'un cran la contre-réforme des retraites menée par Sarkozy et Fillon ! Les yeux ouverts n'en deviennent-ils pas des yeux qui se ferment devant l'évidence que ce gouvernement organise méthodiquement une agression frontale contre le monde du travail (et des sans-travail) ? Et que donc la seule chose qui lui importe est que les forces politiques qui pourraient s'opposer à lui sommeillent en rêvant sans fin de le redresser à gauche ? Pendant que le peuple, lui, cauchemarde au quotidien à n'en plus finir ?

La condition pour "coller" au PS afin de l'obliger à "changer" ne se paie-t-elle pas du prix d'une autolimitation communiste dans le travail militant d'entreprise en laissant le mécontentement s'exprimer sans plus contribuer à lui donner les moyens de bloquer l'offensive patronale et "socialiste" ? Croit-on en effet que le PS accepterait de "travailler" avec un parti qui, délaissant ses incantations sur le refus du social-libéralisme, compterait sur le développement d'un puissant mouvement social pour barrer la route à ses projets propatronaux ?

Question subsidiaire 2 : quel bilan le PCF mais aussi le Front de gauche tirent-t-il d'une orientation qui, ayant connu un succès électoral relativement important aux présidentielles, s'est montrée totalement impuissante à endiguer les crapuleries du gouvernement ? Comment pouvait-on espérer "capitaliser" le succès électoral en acceptant, comme l'ont déclaré des élus nationaux du PCF, de faire partie de la majorité de gauche et en continuant, malgré le redoublement des attaques, à refuser de construire une puissante opposition sociale et politique, hors élection, au social-capitalisme ? Suffit-il d'applaudir les luttes qui se mènent quand l'urgence est de les aider à se coordonner pour lancer une vaste mobilisation antilicenciements ?

Question subsidiaire 3 : les plats de lentilles des strapontins dans des majorités locales avec le PS, pouvant amener, comme à Montpellier, à s'allier avec le Modem, les tractations qui mitonnent cette cuisine électorale-électoraliste pour 2014, sont-ils dignes d'une orientation qui dit refuser "la politique social-libérale" du gouvernement ? Le Front de gauche peut-il continuer à "inexister" à la mairie de Montpellier laissant à chacun des représentants de ses composantes la possibilité, comme on vient de le voir, de voter le budget des socialistes ou de le refuser ? Les élus communistes à la Région Languedoc-Roussillon sont-ils dans la logique déclarée du Front de gauche de refuser le social-libéralisme quand ils appuient sans réserve le projet Aqua Domitia, une aberration écologique et sociale, des néofrêchistes du PS dirigeant ladite Région ?

Comment peut-on refuser en acceptant tout en refusant ?

Aux militant-e-s du PCF, du Front de gauche, des autres partis de gauche, des syndicats, des associations, aux sans-partis aussi, de prendre en main leur destin en cohérence avec leur opposition au gouvernement et avec le constat que discuter avec lui c'est nécessairement l'encourager dans ses agressions, que "lui tendre la main", c'est, par la force des choses, lui envoyer le signal que la priorité n'est pas aux luttes contre sa politique mais à des gesticulations vaines pour l'infléchir !

Le NPA, au sortir de son propre congrès, se réaffirme prêt à contribuer, dans l'unité, à construire une opposition de gauche à l'austérité. Dans l'Hérault, où il a été une des chevilles ouvrières de la liste unitaire A Gauche maintenant ! aux Régionales de 2010, il dit sa disponibilité à constituer un front d'opposition sociale et politique au gouvernement autour du combat des Sanofi, des Virgin, des Schneider, des Contralco... Car c'est cela qu'attendent les salariés et les plus pauvres, pas la reconduction des combinaisons cherchant à marier l'eau des négociations et des alliances avec le parti qui les agresse et le feu des mobilisations contre la politique de ce même parti !

Pierre Laurent, l’équilibriste

Opposé à la politique "social-libérale" du gouvernement, Pierre Laurent discute en coulisse avec les socialistes. Sans résultat pour l’instant. 

Au-dessus de sa tête, une toile sombre et de petites lumières, parce qu’il a promis de "rallumer les étoiles". Sous ses pieds, une estrade rouge parce qu’on est tout de même au 36e congrès du PCF. Face à lui, toute la gauche parce que Pierre Laurent est l’un des seuls à qui tout le monde parle encore. Mélenchon, son allié, est là, bien sûr. Arthaud et Besancenot aussi, un peu en retrait. Et dans cette période tendue avec le PS, c’est la délégation socialiste emmenée par le numéro deux du parti Guillaume Bachelay qui est tout devant. [...]

"Harlem Désir ne nous avait jamais proposé de travailler ensemble. Là, ils veulent construire du commun. Si ça va dans le sens d’une avancée sociale, on ne peut pas être contre, mais leurs propositions sont limitées. Il y aura d’autres contacts mais les yeux ouverts", note-t-on côté communiste. Ainsi va Pierre Laurent, s’opposant à la politique "social-libérale" du gouvernement, tout en discutant avec le PS. Prônant, nationalement, une alternative et penchant, localement, pour un rassemblement en vue des municipales. Au PS, certains crient au grand écart. Laurent, lui, voudrait concilier le tout même si ce chemin étroit l’oblige à jouer les équilibristes.


"Je ne suis pas là pour camper dans une posture d’opposition", justifie-t-il. Certes. Mais son entrevue avec Désir fin 2012 a-t-elle débouché sur quelque chose ? "Non". Celui qui est aussi sénateur ajoute : "Dans une première phase, les socialistes ne nous calculaient pas trop. La situation s’est modifiée à cause de notre poids au Sénat". Au moment où il était question de la nationalisation d’Arcelor-Mittal, Laurent a pris son téléphone pour discuter avec Montebourg. Début décembre, il a rencontré la ministre Marylise Lebranchu pour parler décentralisation.

Depuis, discrètement, il en a vu d’autres comme Benoît Hamon qu’il est allé rencontrer à son ministère pour une discussion politique ou Delphine Batho sur l’écologie, début janvier. Elle nous a entendus mais pour l’instant, rien ne permet d’affirmer qu’elle a pris en compte nos positions. Sur le mix énergétique, nous n’avons pas eu de réponse très précise", se souvient Hervé Bramy, en charge de ces questions pour le PCF. "Désormais les ministres nous parlent mais c’est un dialogue qui ne fait pas bouger les lignes sur le fond", regrette Laurent.

En plus de ces tête-à-tête, les groupes parlementaires du Front de gauche, dirigés par des communistes, voient défiler, depuis peu, des ministres. Mardi dernier, Pierre Moscovici s’est rendu à l’Assemblée leur présenter sa séparation des activités bancaires. "C’est un groupe de gauche qui peut faire progresser le texte. Pourquoi je me priverais de cet apport ?", demandait Moscovici à sa sortie. Mercredi, c’est Hamon qui a vu André Chassaigne, président du groupe, pour évoquer son projet de loi sur la consommation. "On n’est pas dans un marchandage. Ce n’est pas parce qu’ils retiennent deux ou trois amendements que cela conditionne notre vote", précise Chassaigne qui, la même semaine a vu Peillon avant de recevoir, avec son groupe, Taubira dans quelques jours.

"Aujourd’hui, il y a un paradoxe : c’est Pierre Laurent et le PC qui sont capables de parler au PS et pas Mélenchon qui lui en vient", relève un cadre communiste. Avec la gauche du PS, Laurent a d’ailleurs fait tribune commune en décembre dernier et s’apprête à le refaire en mars lors d’un forum sur les nouveaux droits des travailleurs. "Il reste dans une dynamique unitaire. Nos camarades de la majorité du PS et Mélenchon ne l’aident pas beaucoup", note la socialiste Lienemann, à l’origine de ces rencontres. En somme, Laurent, c’est deux pieds dans le Front de gauche et une main tendue vers le PS. Pour ne jamais insulter l’avenir.

L'article intégral du JDD

La suite de cette page est ici

.......................

www.npa34.org

 


Moyenne des avis sur cet article :  2.68/5   (19 votes)




Réagissez à l'article

30 réactions à cet article    


  • Deneb Deneb 12 février 2013 10:46

    On peut s’attendre que les discours-fleuves et autres applaudissements unanimes, bref, des aventures du Parti à couper le souffle de très nombreux admirateurs et nostalgiques d’URSS parmi les lecteurs d’Agoravox fassent encore exploser l’audimat, comme c’était le cas pour l’article précédent traitant du sujet . C’est vrai que le palpitant parcours du PC français est à même d’évincer de la Une les explosifs acquis du socialisme triomphant en Corée du Nord.


    • taktak 12 février 2013 14:07

      Et à part une réaction épidermique d’anticommunisme primaire, qu’avez vous à dire sur cet article ?

      Il pose pourtant des questions intéressantes sur le positionnement particulièrement fragile du PCF et du FdG, qui avec 11% lors de la présidentielle, que vous le vouliez ou non constitue une force politique d’importance.


    • Deneb Deneb 12 février 2013 14:50

      Je ne peux pas être un anticommuniste primaire, puisque j’étais membre de la Ligue des Communistes Yougoslaves et militant de l’Union de la Jeunesse Socialiste de Yougoslavie. J’y suis entré de mon plein gré après qu’on m’a expliqué que j’avais plutôt intérêt à y être, sans ça je pouvais toujours balayer les rues pour survivre...


    • simir simir 12 février 2013 15:06

      Deneb foutez nous la pais avec la Corée du Nord. Beaucoup de pays de l’Afrique capitaliste ou colonisés pas les capitalistes n’ont pas le dixième de ce qu’ils ont. Renseignez vous un peu sur ces enfants du Libéria qui trient les déchets dans les décharges. 

      Même pas de routes ou d’autoroutes. La Corée elle en a même si comme le déplore Morice ils s’arrêtent au mileu de nulle part.
      Pas d’industries la Corée du Nord elle a envoyé un satellite dans l’espace et de plus ils ne peuvent compter que sur eux même
      76 em rang pour la mortalité infantile sur 222 classés par l’ONU
      La dette est insignifiante 12 milliards d’€ et non 1800 comme nous.
      Cela vaudrait un peu plus de retenue dans les critiques. 




    • simir simir 12 février 2013 15:26

      Conneries que tout cela. En Tchécoslovaquie mes beaux parents n’ont jamais été au pc, ils travaillaient chez Skoda, partaient en vacance avec l’usine et avaient leur maison. Idem pour celle qui deviendra mon épouse et qui est venue en France avant 1989. Il suffisait juste de justifier de devises étrangères.

      Quant à présenter Toto comme communiste c’est limite et les soviets l’avaient jugé à sa juste valeur.
      En 1951 il a comparé les communistes yougoslaves fidèles au marxisme-léninisme à la 5eme colonne hitlérienne en justifiant l’arrestation de 200000 communistes.
      Djilas traite l’URSS de monstrueux édifice du capitalisme d’état qui opresse le prolétariat
      En 1950 la Yougoslavie soutenait l’agresion étasunienne contre la Corée
      Tito n’était qu’un pion des étasuniens il a déclaré au New York Herald Tribune en 1951 : « Qu’en cas d’attaque soviétique..... il se battrait aux cotés de l’occident... La Yougoslavie se considère comme une partie du mur de solidarité collective contre l’impérialisme soviétique »
      Le correspondant du Daily Mail a pu écrire à propos des réformes de 1951 :« La Yougoslavie sera bien moins socialiste que la GB »
      Les Etats Unis ne s’y sont pas trompés, qui ont donné 51,7 millions de $ beaucoup plus que pour la Grèce par exemple.
      Le titisme cela n’a été que du nationalisme bourgeois.
      Quel bougli bougla dans sa tête et les nostalgiques de l’URSS comme vous le dites cela fait longtemps qu’ils sont parti ou même se sont fait virer car les mutants n’aiment pas la contradiction

    • Deneb Deneb 12 février 2013 15:33

      « Même pas de routes ou d’autoroutes. La Corée elle en a... »

      Vachement utile, pour les vélos.


    • simir simir 12 février 2013 15:38

      «  »Taktak = Michel Maugis = Simir«  » 

      Et Deneb c’est égal à quoi à part votre physique de gendre idéal ?
      Vous êtes le préposé contrôleur vérificateur des contributeurs du site ?
      30 années de titisme ça laisse quand même des traces !!!

    • Deneb Deneb 12 février 2013 16:04

      Tiens, il avoue, en plus


    • simir simir 12 février 2013 16:05

      T’inquiètes les vélos on va bientôt tous y être en France. 

      Déjà qu’au dessus de 90 on vous traite de délinquant et bientôt nos vieilles voitures elles restent au garage...

    • simir simir 12 février 2013 16:15

      T’as rien compris alors ?? Pourtant c’est clair Tito avait choisi le camp de l’impérialisme étasunien contre l’Union soviétique Jamais je n’ai soutenu ce régime de Tito alors ce n’est pas la peine le vouloir jouer le nième échappé du goulag je ne vois pas en quoi ça me mettrait en porte à faux


    • Fergus Fergus 12 février 2013 12:00

      Bonjour à tous.

      La schizophrénie des dirigeants du PC n’est pas nouvelle, et rien dans les prises de parole récentes ne laisse entrevoir une sortie de l’ambiguité. Pierre Laurent s’est d’ailleurs refusé à clarifier la position du PC sur la manière dont seront conclus les accords électoraux avec le PS en vue des municipales. Et pour cause, plutôt que de jouer à fond une carte nationale hypothétique en 2017 en misant sur Mélenchon, les caciques du PC préfèrent assurer la pérennité de leurs positions locales, celles-là même qui lui assurent d’avoir encore un rôle à jouer dans la vie publique.

      Autre ambiguité du PC : son refus de favoriser une adhésion directe des électeurs aux Front de Gauche qui pourrait se traduire par un recul significatif des positions communistes au sein de cette alliance.

      D’une certaine manière, le PC souffre du même mal que le PS : son enracinement local et la crainte de perdre des bastions de pouvoir. Bref, on n’est pas prêt, du côté du Colonel-Fabien, de sortir de cette schizophrénie. Et c’est pourquoi la formule « Deux pieds dans le Front de gauche et une main tendue vers le PS » est si criante de vérité.

      Dommage car c’est le sort des classes populaires qui se joue. Mais pour que les idées de progrès puisse l’emporter, il faut prendre des risques. Quitte à perdre. Les dirigeants du PC sont-ils disposés à assumer cela ? Manifestement non !


      • alinea Alinea 12 février 2013 12:16

        Je n’ai rien à dire : mes informations ne sont pas convergentes ; moi aussi je préférerais un peu plus de clarté, un peu plus de rentre-dedans ; seulement je ne suis pas politique, et la réalité c’est que le front de gauche a voté pour Hollande ; la réalité c’est que le Front de gauche n’est pas majoritaire dans ce pays et ce n’est pas ce genre d’article qui risque d’agrandir une coalition de gauche, unie. C’est une affaire de chiffre : vouloir vraiment agir c’est peut-être ne pas vouloir couper les ponts. Cela contrarie mon tempérament mais l’urgence de la situation interdit peut-être la pureté des sentiments. Ma confiance est toute entière dans la sincérité des buts ; les tactiques politiciennes en revanche, m’ont toujours gonflée !


        • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 février 2013 13:07

          Bonjour Alinea,

          Le problème c’est que, comme j’essaie de le montrer dans ce billet, ce que vous appelez le manque de clarté du PCF et du Front de gauche est un obstacle à obtenir un basculement majoritaire contre le gouvernement : les tractations du PCF avec le PS couplées au radicalisme verbal de Mélenchon donnent l’impression d’une duplicité. Le « contre mais pour » est terriblement pénalisant et donne l’impression irrésistible qu’il y a du jeu politicard dans l’affaire (des places à gagner ou à conserver en se servant, en le bridant, du mécontentement des gens).

          C’est donc un cercle vicieux qu’apparemment vous n’avez pas l’air de voir : cette stratégie du Front de gauche est démobilisatrice et démoralisante car elle laisse un boulevard au gouvernement pour ses sales coups.

          L’autre option : tout miser sur le développement des luttes en cours, sur leur convergence, leur coordination, n’est pas assurée de gagner. C’est un pari à faire que si les Sanofi, Goodyear et les autres parviennent à cristalliser autour d’eux d’autres luttes, cela peut redonner confiance et faire repartir un mouvement à un très haut niveau : mais là aussi il y a une cohérence à respecter. Si l’on est n’est pas francs du collier et qu’on biaise avec les luttes en essayant de les contrôler pour les rendre compatibles avec des négociations politiciennes avec le PS que l’on combat, cela ne prendra pas. Les gens ne partiront pas en grève en perdant de l’argent s’ils sont convaincus que les politiques et les directions syndicales vont tirer les freins, verrouiller pour que « ça ne déborde pas » et pour que cela reste « socialo-compatible » ! En 2010 « on » s’est ingénié à ce que le mouvement des retraites reste...« sarkocompatible » ! On a vu le résultat. On n’y reprendra pas les salariés qui ont donné une fois pour un jeu de dupe !

          Conclusion : l’unité sans la clarté cela donne les défaites que l’on a vu en 2010 (les centrales syndicales unies ont fait s’user le mouvement). Je concède que la clarté sans l’unité ce n’est pas non plus bon : alors par où commencer ? Se contenter de dire je suis pour la clarté mais je ne me montre pas exigeante vu la situation ? Eh bien la situation de cette non-clarté, en soi source de désunion, nous l’avons et cela pourrait continuer longtemps...

          Aussi faut-il bien voir que le NPA ne met pas la barre démesurément haut : il s’agit de faire l’union sur une campagne anti-licenciement qui va jusqu’au bout. Si le PCF veut continuer à « travailler » avec le PS qu’il le fasse mais sans brider la dynamique d’une mobilisation d’ensemble. A lui de gérer les problèmes qu’un tel positionnement pourrait lui valoir du côté du PS. Il y a dans ce que viens de dire un côté raisonnement par l’absurde qui pourrait aider à prendre position entre les 2 voies qui se dessinent (tout (unité !) pour les luttes/des luttes oui mais (là pointe la désunion) dans la mesure où elles permettent de continuer à ’travailler" avec le PS)...


        • alinea Alinea 12 février 2013 13:55

          Antoine : je ne suis pas sur le terrain ; je vous ai dit que mes infos ne recouvraient pas les vôtres données ici, mais je suis comme le citoyen lamda, assujettie aux infos ! Je n’en ai pas « d’officielles » parce que je ne les lis ni les écoute. Dans l’idéal, je suis d’accord avec vous, j’aime la clarté et je pense que tout le monde a à y gagner ; d’une part je me fatigue devant tant de mollesse, d’autre part je n’ai pas la solution car il paraît évident que la gauche ne fait pas majorité ; or le FdeG se donne pour mission « la révolution citoyenne ». C’est un risque ! L’avenir nous dira si le pari peut être tenu. Quand je vois que ça bouge en Grèce, en Italie, en Allemagne ou Die Linke commence sa campagne, bouge aussi en Espagne, parfois, je me mets à rêver. le problème des licenciements en masse sont un symptôme de la maladie néo-libérale ; il faut s’attaquer aux symptômes, mais tant qu’on n’a pas éliminé la cause, ça ne mène pas très loin !
          Or éliminer cette cause est d’une tout autre ampleur !
          Avez-vous des contacts avec le FdeG ; y a-t-il des rencontres , des discussions ; des explications données, reçues ? Il faut travailler ensemble, et oui, ne jamais négliger la critique ni l’exigence. Je vous l’ai déjà dit - et cela n’en fait pas une vérité heureusement- je perçois vos articles comme négatifs, disons une critique que je reçois tout à fait mais qui tombe à plat ou pire encourage ce désistement , cette désaffection...


        • alinea Alinea 12 février 2013 19:39

          Ce qui me dérange peut-être dans ce que vous dîtes là, c’est qu’un parti politique n’a pas mission à initier ou perpétuer les luttes ; les soutenir, oui, mais c’est fait, si tout le monde ne s’y met pas : étudiants, intellectuels, et tous les autres employés, chômeurs,etc. ce n’est pas la faute du FdeG !


        • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 février 2013 14:39

          Chère Alinéa,

          Mes articles seraient à la fois assez justes et négatifs...Il faudrait quoi donc : ne pas les écrire et, pour éviter le négatif, laisser tomber la justesse (même relative !) ?

          En fait c’est toute une conception de la politique qui se profile ici : si l’on vous suit, il faudrait éliminer le négatif de la critique mais, comme j’essaie de le montrer dans mon texte, c’est un autre négatif qui serait à l’oeuvre. Laisser les luttes courageuses qui se mènent en l’état, comme fait le Front de gauche, c’est pérenniser et même accroître l’impuissance à laquelle le peuple est soumis.

          Croyez bien que mes critiques ne sont ni la poule ni l’oeuf dans le processus de blocage politique et social que nous connaissons ! Sans que je les énonce, il y a depuis 2010 une dévastation sociale à l’oeuvre ; mes critiques n’ajoutent rien, n’enlèvent rien à ce constat. Le Front de gauche qui a réussi à polariser sur lui les espoirs est en train de décevoir car, sorti des élections, il n’a rien à apporter au mouvement social. De fait il fait lanterner en soufflant sur les braises du mécontentement, histoire de faire le lien avec les élections municipales et européennes de 2014. C’est ce qui s’appelle ne pas être dans le coup de la désespérance sociale. C’est, sous des dehors de gros bras, jouer petit bras.

          Le bon peuple risque vite de faire le bilan de cette entourloupe qui le soumet aux aléas électoraux et qui ne lui apporte rien en termes de résistance au quotidien. Le Front National n’en demande pas plus, lui, qui a un autre rapport, au peuple et qui joue de la corde hélas trop facile du fantasme anti-immigré !

          Voilà un peu en vrac pourquoi, Alinéa, je persiste à croire que votre positionnement en 2 temps « j’aime la clarté mais je fais avec l’opacité » est une impasse politique : l’autre voie qui consiste à pousser à faire basculer le maximum de gens hors des jeux politiciens et électoralistes n’est pas facile, n’est pas gagnée mais elle est la seule qui peut ouvrir une brèche dans le désespoir des salariés et des pauvres agressés. Ce que fait actuellement le Front de gauche stérilise cette approche.

          Ici, en Languedoc-Roussillon, le Front de gauche est trop empêtré dans ses contradictions pour engager le moindre rapprochement avec un NPA qu’il a éjecté de l’unité réalisée en 2010. Nous lui proposons, sans rancune, mais dans la clarté de faire une unité d’opposition au gouvernement mais comment voulez-vous que le PCF accepte avec tout ce que j’évoque dans mon texte ? Il faudrait donc que le NPA baisse la garde et fasse l’unité avec un parti qui cautionne tout ce que fait le PS localement, sans parler du rapport au gouvernement ? Pour quel résultat : la perpétuation de l’équilibrisme actuel qui participe du blocage du mouvement social ?

          Nous participons, NPA 34 et FdG 34, à un comité de soutien à la lutte des Sanofi de Montpellier avec des syndicalistes de cette boîte mais il fonctionne en sous-régime et se borne pour l’instant à interpeller les élus et faire de l’info vers la population : mais le Front de gauche n’en fait pas un axe de ses interventions et en est à ne pas vouloir qu’apparaisse la participation des partis dans ledit comité ! Histoire probablement que le débat politique sur le « comment » élargir la lutte ne soit vraiment posé...

          Bref le chantier de l’unité pour les luttes est ouvert, autant dire qu’il n’est pas allé loin... Mais le déclic viendra ou ne viendra pas des boîtes en lutte elles-mêmes. Elles seuls pourront créer une sorte de rapport de force obligeant les politiques mais aussi les syndicats à bouger ! C’est ce que les PSA et ceux qui ont commencé à converger par des manifs sur Paris ont commencé à faire... Espérons-le...


          • Robert GIL ROBERT GIL 12 février 2013 15:37

            salut Antoine,
            au NPA vous ne voulez pas que la politique soit un metier...et cela donne des boutons a de nombreux elus du PC et aussi a Melenchon. Le FDG ne veut surtout pas de grand mouvements sociale qu’il aurait du mal a controler, c’est pour cela qu’il traine du pieds, il prefere mettre toute sa force de frappe pour organiser de grands rassemblement populaire ( on l’a vu a la bastille )pendant les elections pour le reste il est beaucoup plus frileux. Le front de gauche est dans une logique politicienne, si le mouvement ouvrier peut lui servir de strapontin pour arriver a ses fins OK, sinon...on s’active doucement !


          • alinea Alinea 12 février 2013 15:22

            Voilà ce que je viens de recevoir :

            « Bonjour, j’attire votre attention sur le prochain numéro de l’Huma-Dimanche de
            ce week-end qui va décrypter le contenu très dangereux du récent accord entre
            le Medef et les syndicats minoritaires avec la bienveillance du
            gouvernement. Cet accord est un missile contre l’emploi, le CDI, le code du
            travail. Il supprime aussi de nombreuses possibilités pour les travailleurs
            de saisir la justice pour défendre leurs droits. Contrairement a ce répète
            la presse ce n’est pas une sécurisation professionnelle dont il s’agit mais
            d’un accord gagnant –perdant au profit du patronat. Qui a dit que la lutte
            des classes avait disparue ??

            Ce dossier conséquent de 20 pages de l’HD est la contribution de
            l’hebdomadaire communiste a la campagne nationale contre l’austérité lancé
            par le Front de Gauche. C’est aussi la mise en application du congrès
            national du PCF tenu les 7/8/9/10 janvier qui a décidé d’engager un axe
            fort de mobilisation contre cet accord national signé sous la pression du
            patronat sans aucune résistance du gouvernement.

            Désormais cet accord va devoir se traduire dans la loi et le code du
            travail. Les députés et sénateurs de la Drôme vont participer a ce travail
            parlementaire. Ne les laissons pas « légaliser » ce sale coup contre
            l’emploi et les salariés. Ce sont les actionnaires, les grands groupes
            privés, les casseurs d’emplois, les délocaliseurs de production, les banques
            qu’il faut pénaliser, pas les ouvriers ni les précaires !

            Ce numéro exceptionnel de l’humanité-Dimanche est disponible en kiosque dès
            le jeudi 14 février. »


            • antoine (Montpellier) antoine (Montpellier) 12 février 2013 17:01

              Ce que vous me faites suivre, Alinéa, est habituel au PCF : la dénonciation virulente des attaques est de mise, de même que l’annonce d’une riposte imminente. Là où le bât blesse c’est sur le comment et le quand de cette riposte.

              Le diagnostic sur ce qu’il faut combattre fait souvent consensus avec le NPA mais le PCF se refuse toujours à pousser à la convergence des luttes, des ripostes, à leur structuration sur le temps (le temps qu’il faut car rien ne se fait en claquant des doigts !), à l’autonomie du mouvement social qui n’a pas à s’aligner sur des calendriers politiques et qui doit pouvoir devenir un interlocuteur à part entière des politiques, etc.

              Le PCF, prisonnier d’une logique institutionnelle qui l’a dépouillé de son impact social et, tout court, politique, a trouvé un ballon d’oxygène via le Front de gauche, mais il reste, en l’état actuel incapable de muter vers un positionnement de radicalité qu’impose le basculement à droite du PS. Il en reste donc, comme le confirme ce document de l’Huma Dimanche, à un profil protestataire, au sens strict du mot : l’organisation de la protestation en la laissant cantonnée à son impuissance alors que ce qui est en jeu est le passage à l’organisation d’une opposition sociale et politique à même de défier le pouvoir de la droite, qu’elle soit...de gauche ou de droite !

              Tout est pensé en termes de « mobilisation » sociale-pour-que-les-élus-aient-les moyens-de-peser, etc. Sauf que cette stratégie, en fait très vieille, sous le look « moderne » et « punchy » que lui a donné Mélenchon a toujours échoué à donner du pouvoir aux travailleurs, à donner le pouvoir aux travailleurs. En ces temps de crise du capital, sans plus d’amortisseurs sociaux, cette stratégie est tout bonnement suicidaire malgré les apparences des scores d’une présidentielle !

              Bref, pardon, de vous décevoir, Alinéa, moi, ce qui m’intéresse c’est ce que deviendra concrètement ce dossier de presse de l’Huma : en quoi il servira de point d’appui aux Sanofi, PSA, etc. Jusqu’à présent l’Huma a écrit de belles choses, mais l’offensive antiouvrière du PS n’a fait qu’avancer. Car, entre autres, mais cela pèse lourd, la « main communiste lui est toujours tendue » alors que le poing des contre-réformes des mêmes socialistes cogne sur le monde du travail.

              Je suis d’accord par ailleurs avec ce que Robert Gil dit plus haut. !


            • alinea Alinea 12 février 2013 18:15

              Il y a un petit quelque chose d’éducation populaire qui me plait bien quand même. Vous avez probablement une vision plus claire que moi, moi pas le FdeG, du résultat de ces luttes si elles réussissaient. Je dois dire que j’imagine mal la pérennité de telles victoires dans le monde actuel. À Fessenheim aussi, il faut préserver les emplois... c’est tellement tout qu’il faut foutre en l’air !!


            • Captain Marlo Pilou Camomille 12 février 2013 19:10

              Le PCF vient de jeter aux oubliettes la faucille et le marteau, pour le remplacer ... par « Gauche européenne », ou un machin comme ça. Fut un temps où le PCF défendait la nation française plutôt que la mondialisation régionalisée..... , ou la régionalisation mondialisée, comme on voudra.

              A ’heure où plus de 60% de Français souhaitent sortir de l’ UE, le moins qu’on puisse dire, c’est que le PCF ne va pas dans les sens de l’histoire !!

              Tout ça pour nous refiler « une Europe sociale », une Xe mouture « d’une autre Europe », sans dire ni quand, ni comment ?

              J’espérais que le PCF rejoindrait la ligne d’un Nouveau Conseil National de la Résistance, pour sortir de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN, avec le M’PEP, le Front Syndical de classe, l’ UPR d’ Asselineau, le Pôle Renaissance Communiste en France, et les Clubs « Penser la France »...

              Dommage ! Et le NPA, il en pense quoi de l’ UE, de l’euro et de l’ OTAN ?

               


              • jaja jaja 12 février 2013 19:48

                Pour ce qui est de la dénonciation de l’OTAN, les manifestations qui lui sont hostiles pêchent plutôt par l’absence totale d’Asselineau et des orgas dont vous parlez. Le Npa lui est bien présent à chaque fois et assume... comme ce fut le cas à Strasbourg lors du sommet anti-Otan où plusieurs de ses militants furent blessés (dont ma fille sérieusement touchée par un tir de Flashball dans le cortège du Npa)....

                http://www.dailymotion.com/video/x8wthg_manif-contre-le-sommet-de-l-otan-st_news?search_algo=2#.URqHafLjI-U

                Pour ce qui est de l’Europe un simple repli nationaliste sous direction bourgeoise n’aurait aucun intérêt... Et amènerait la classe ouvrière et ses alliés à se retrouver sous la domination de capitalistes, certes bien Français, mais à être tout aussi exploités qu’auparavant...

                Pour nous qui sommes des révolutionnaires c’est sortir du capitalisme qui est notre but. Et ce quelle que soit l’échelle (nationale ou encore mieux européenne si possible)...
                Un peuple soulevé devra tout d’abord socialiser toutes les banques en expropriant les gros actionnaires capitalistes et en faire un monopole de service public au service de la population... Ce qui permettra de refuser de rembourser la dette, le crédit étant passé entre les mains de la collectivité.

                Bien entendu les Traités européens signés entre capitalistes ne seront plus alors que chiffons de papier et seront traités comme tels avec la bénédiction de tous les autres peuples pour qui la valeur d’exemple pourrait amener d’autres soulèvements en Europe...

                Bref une sortie « légale » par l’article 50 avec des Asselineau et autres politiciens bourgeois à la manoeuvre c’est nous garantir une France capitaliste et un repli nationaliste. Ce n’est pas pour pérenniser l’exploitation ouvrière que nous nous battons mais pour construire une société socialiste à l’échelle la plus large possible !

                Taillé à la serpe voila ce que je pense de ces questions sachant qu’une Révolution qui ne toucherait que la Nation, serait obligée de sortir de l’UE et de l’euro pour pouvoir socialiser les banques et refuser de payer la dette...


                • xantrius 13 février 2013 00:40

                  @jaja - Merci de mettre un peu de clarté dans ce mig-mag !

                  Le repli nationaliste laisse la porte grande ouverte pour une récupération par le pouvoir nationale.

                  D’ailleurs je constate avec satisfaction que le PC tient jusqu’à maintenant le cap d’un front de gauche. Il n’y a pas du mal de parler avec les sociaux-démocrates sur la base du programme du fdg, bien au contraire.

                  Pareil pour les rencontres avec EELV pour évaluer une possible coopération sur la base du eco-socialisme. Visiblement tout ça fait bouger les lignes et c’est très bien comme ça.


                • Captain Marlo Pilou Camomille 13 février 2013 09:27

                  jaja,

                  Et si le peuple ne se soulève pas ? Vous proposez quoi ?

                  Pour que le peuple se soulève, il faut qu’il ait confiance dans ceux qui prônent la Révolution.
                  Mais ça, c’était avant...

                  Faites donc un sondage pour voir ce que pense le peuple des révolutions passées ? et vous comprendrez que les gens ne tiennent pas à risquer leur peau pour se retrouver au Goulag.

                  Je le déplore, mais le stalinisme et autres dérives cambodgiennes ont déconsidéré tous ceux qui se réfèrent au marxisme, jusqu’à la nuit des temps.

                  L’UE est une dictature et vous ne vous en rendez même pas compte. C’est dire la profondeur de vos aveuglements. En Grèce, au Portugal, en Espagne, il y a des manifs tous les jours, ça change quoi au capitalisme ?

                  La démocratie suppose des frontières et un Etat indépendant, comme au Venezuela. Ensuite le peuple décidera de ce qu’il veut, pas de ce que vous voulez vous.

                  Et s’il vous élisent, tant mieux pour vous. Mais en démocratie, ce n’est pas vous qui décidez, vous proposez, c’est tout. 


                • Deneb Deneb 12 février 2013 20:08

                  Un truc qui me turlupine : le précédent article sur le congrès du PC est resté pendant 4 jours en tête des article les plus lus ; celui-ci, du même auteur, n’est même pas au hit parade.
                  Bizarre, non ?


                  • alinea Alinea 12 février 2013 21:44

                    du même auteur ? Êtes-vous sûr ?


                  • Deneb Deneb 12 février 2013 22:07

                    assez, oui


                  • TSS 13 février 2013 00:24

                    Non !c’etait @sydney93 !!

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON






Les thématiques de l'article


Palmarès