Le professeur Adlène Hicheur expulsé du Brésil
La décision du gouvernement brésilien a surpris la communauté scientifique : ordre a été donné le 16 juillet 2016 d'expulser le physicien Adlène Hicheur, placé dans un avion Rio-Paris pour un aller sans retour.
Vous rappelez-vous de M. Hicheur ? Des courriels interceptés par la DCRI avaient révélé en 2009 que ce scientifique au-dessus de tout soupçon – chercheur au CERN – avait des liens étroits avec des moujahids susceptibles de préparer un attentat imminent sur le territoire français. Incarcéré d'office, il avait été condamné en mars 2012 – en pleine "affaire Merah" – à cinq ans d'emprisonnement. Grâce aux remises de peines, il avait recouvré la liberté quelques semaines plus tard, après avoir passé au total 949 jours en détention.
Toute personne ayant un casier judiciaire étant exclue de la fonction publique, le Pr. Hicheur s'est vu offrir le choix entre le chômage et la dépression ou un petit boulot indigne. Il a choisi de partir.
Ses ex-collègues du CERN lui ont dégoté une place d'enseignant-chercheur à l'université de Rio de Janeiro, au Brésil, où il s'est installé en 2013.
Durant ces trois ans, cet homme malade et brisé a tenté de se reconstruire en revenant à sa chère physique. Respecté par ses collègues, admiré par ses étudiants, les éloges ne tarissent pas à son sujet. "Il a produit des travaux importants dans le domaine de la physique des particules", déclare un de ses collègues et amis.
"Un terroriste enseigne au Brésil" : le titre est paru dans un tabloïd brésilien au mois de janvier 2016. La rumeur a enflammé les réseaux sociaux, jusqu'à atteindre les médias officiels et les organes gouvernementaux. "Son cas est à l'étude", avait affirmé le porte-parole du gouvernement, mais rien ne laissait présager la probabilité d'une expulsion puisque le mis en cause n'avait jamais fait parler de lui en mal et jouissait au contraire d'une excellente réputation.
A la surprise générale, le chercheur a été interpellé à l'aube du 16 juillet pour être expulsé vers la France, alors même que son visa était toujours valable et que l'université de Rio lui avait renouvelé son contrat. La décision est motivée par "l'intérêt national" selon le Ministère de la Justice.
On s'étonnera qu'un éditorialiste de Riposte Laïque et de Boulevard Voltaire prenne la plume pour défendre une telle personne. Mais je suis de ceux qui préfèrent l'intelligence d'un ennemi à la stupidité d'un frère d'armes. Si je méprise l'islamiste, j'admire le scientifique. Et il m'est d'autant plus facile de le défendre, que son expulsion a des airs de posture politicienne.
En effet, celle-ci est intervenue deux jours seulement après l'attentat de Nice et trois semaines avant l'ouverture des Jeux Olympiques. D'aucuns (qualifiés de complotistes) affirment qu'il s'agit pour le gouvernement brésilien de donner une image forte en marquant le coup, afin de rassurer la population quant à un éventuel risque d'attentats lors des JO. Pour d'autres, c'est la France qui aurait fait en sorte que le Brésil expulse le chercheur, afin de l'avoir à portée de main, à nouveau sous haute surveillance... pendant que de vrais terroristes courent libres comme l'air.
Si tel n'est pas le cas, si tout cela n'est que théorie du complot, on voit mal quelle menace un homme malade et amaigri peut faire peser sur le Brésil…
Que va faire le Professeur Adlène Hicheur, maintenant que toutes les portes lui ont été fermées ? Expulsé du Brésil, persona non grata en Suisse, empêché d'exercer son savoir en France, c'est une exécution intellectuelle – sans balles ni guillotine – qu'il subit. "On parle sans cesse de réinsertion, mais dans les faits c'est hélas bien différent", confie son avocat.
Les seuls susceptibles de l'accueillir sont ses anciens camarades islamistes… Si ce brillant chercheur met son génie au service du mal, n'aurons-nous pas une certaine part de responsabilité ?
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