• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le roi du gimmick (mais pas que)

Le roi du gimmick (mais pas que)

À propos de « Comment j'ai terrifié l'Amérique » - 40 ans de séries B à Hollywood, autobiographie de William Castle chez Capricci

William Castle est un des rois du cinéma d'exploitation et de la « série B ». Né Schloss, (Castle en anglais donc), il grandit à New York dans le « Village » où il découvre le cinéma et le théâtre. Gamin débrouillard et très sûr de lui, il devient régisseur de scène sur un malentendu, un coup de bluff. Les compulsifs de cinoche le connaissent bien car on le voit, ou un personnage s'inspirant fortement de lui dans « Panic à Florida Beach » de Joe Dante, ce personnage de producteur à gros cigare aimant les gros effets pour faire frémir un maximum le public :

Micro-décharges électriques dans les sièges, squelettes volants, assurance-vie pour les spectateurs qui mourraient de peur etc...

Il est légendaire à tel point que dans « la Conspiration des ténèbres » un livre fantastique Theodore Roszak imagine qu'il a tourné un film maudit qui ouvrirait vers une conspiration ésotérique mondiale extrêmement dangereuse (voir à ce lien).

 Il est un des premiers réalisateurs à tourner des films d'horreur voire horrifiques afin de terroriser les spectateurs, les plus légendaires avec Vincent Price et Joan Crawford sans parler de ce long-métrage bizarre où il raconte l'histoire d'un homme se faisant opérer pour devenir une femme, et une criminelle sanglante. Et comme tous les cinéastes n'oubliant pas que le cinéma est depuis le départ un art forain et populaire, il est largement méprisé. Pourtant, il débute à Hollywood sous les bons auspices de Harry Cohn à la « Columbia », un de ces producteurs mythiques, à la fois un salopard, un génie, un type ayant du « nez » pour discerner le talent chez les autres et un pauvre type.

Il laisse Castle tourner un premier film, un « mélo » bien mièvre, un échec commercial trafiqué au montage par un producteur indélicat. C'est à cette occasion que Castle découvre qu'il ne faut jamais accepter des sottises en étant persuadé de conserver ainsi la paix civile, qu'il convient plutôt de tout oser et d'aller jusqu'au bout de ses ambitions créatives. Et il en a, elles se résument à une phrase simple : « foutre les jetons au public ». Il s'émancipe de Cohn et devient producteur à son tour. Il invente non seulement ses fameux « gimmicks » mais aussi la technique de caméra à l'épaule, le son direct, et le montage « cut », originellement surtout par désir d'économiser le plus les frais de production tournant dans le « circuit B ».

Il finit en produisant des grands films de studio dont « Rosemary's baby » de Roman Polanski et revient peu avant sa mort aux films qui ont fait sa célébrité avec « les insectes de feu », « apocalypserie » délirante où des cafards et des mouches crachant du feu et dévorant de la viande crue provoquent la fin du monde. Il est traumatisé par le nombre affolant de lettres anonymes qu'il reçoit après la sortie du film de Polanski inspiré d'un livre à succès d'Ira Levin. Il en tombe malade : un calcul rénal énorme, aussi gros qu'un caillou. Et le massacre de Sharon Tate et de ses amis et sa famille par Charles Manson et sa « famille » de tarés le traumatise. Il est persuadé d'en porter une partie de la responsabilité et préfère revenir ensuite au cinéma d'exploitation...

Sic Transit Gloria Mundi, Amen

Amaury – Grandgil

illustration empruntée ici

 

ci-dessous la bande-annonce de « Homicide » présenté par William Castle lui-même

 

ci-dessous la bande-annonce de « Shanks » de et avec Marcel Marceau, curiosité produite par Castle en France


Moyenne des avis sur cet article :  1.47/5   (17 votes)




Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON



Les thématiques de l'article


Palmarès



Publicité