• AgoraVox sur Twitter
  • RSS
  • Agoravox TV
  • Agoravox Mobile

Accueil du site > Tribune Libre > Le trident, la victime et Coluche

Le trident, la victime et Coluche

Racisme, xénophobie, antisémitisme, islamophobie, calomnie, ségrégation, complots... Si l’on triait nos déchets ?

Les a priori envers tel ou tel groupe, les phénomènes de rejet et de discrimination, voire les actes racistes caractérisés ont toujours inspiré des réactions bienveillantes, des groupes militants, des lois. Mais la nature, l’origine de la discrimination n’est pas si uniforme, et ses différents fronts ne s’abordent pas de la même façon. Au point que certaines actions ou certains discours sont contre-productifs.
Ce billet tente d’y apporter un éclairage.

-1- Mon beauf

Quand on parle de racisme, le premier personnage qui vient à l’esprit, c’est le beauf, le gros con, le bas du front. Il en est.
Raciste au premier degré, il fonctionne par simple généralisation : un arabe vole, donc les arabes sont voleurs, les noirs feignants, etc. Son opinion, il la forge sur son incapacité à interpréter des choses complexes. C’est un con objectif.
Personnage emblématique, caricature repoussoir, le beauf est le meilleur allié de la lutte contre la beaufitude. C’est lui qui inspire le fameux "je suis pas raciste", parce qu’on ne veut pas lui ressembler.
Mieux, être en conflit avec un beauf est valorisant, peut-être pénible, mais jamais destructeur.
Au fond, le beauf est utile, à condition qu’il n’ait pas de pouvoir de nuisance ; et justement, ses limites sont aussi celles qui l’empêchent d’accéder aux plus hautes sphères. Il sera tout au plus Maire d’un village de 50 habitants...
Bref, la "beaufosphère" se maîtrise facilement, tant qu’elle n’est pas décomplexée, ce qui suppose un minimum de vertu de la part du pouvoir politique en place. Car le beauf électeur est facile à manipuler, et la tentation du candidat est grande de caresser dans le sens du poil celui ou celle qui donnera sa voix contre un mot, un sous-entendu bien inspiré.
Le danger n’est donc pas le beauf, mais le politique, surtout celui qui rame pour rassembler des voix.
Faust, version 2010... les bulletins de vote trop facilement acquis finiront pas se transformer en sable, du moins je l’espère.

-2- Phobos, la lune dans le caniveau

Mais la bêtise n’est pas seule responsable des expressions du racisme. Les faiblesses psychologiques, et nous en avons tous, font aussi des dégâts. Ce qui alimente les peurs, les phobies, les fantasmes, ne tient pas du manque d’intelligence, hélas.
On a vu des gens brillants s’adonner à l’antisémitisme, à l’homophobie, et aujourd’hui l’islamophobie fait des émules parmi les intellectuels. D’autres propagent irrésistiblement des rumeurs, se vautrent dans telle ou telle théorie du complot tout en dénonçant les théories opposées, qui rivalisent d’irrationnel.
L’angoisse croissante de cette impuissance à améliorer les choses, à garder le contrôle de notre propre existence, nous pousse à chercher des ennemis surpuissants responsables de notre condition. Alors, notre échec devient relatif, justifié, et nous troquons notre armure inconfortable de chevalier vaincu contre le pyjama si douillet de la victime.

Ah, c’est si bon d’être une victime. Victime de quoi ? On ne sait plus, on trouvera bien, il y a tant à extraire de la mémoire de nos frustrations. Et puis les modes évoluent. Reste que cette profusion de victimes autoproclamées est plus subversive qu’une soirée pyjamas, car elle engendre de vraies victimes.

-3- Racisme secondaire - le pire

La forme la plus vicieuse du racisme, et celle qui fait probablement le plus de mal, est le racisme secondaire. Contrairement à "mon beauf", le raciste secondaire n’est pas raciste, et il le dit haut et fort. D’ailleurs, il a des amis noirs, arabes, juifs, gays. Voire, il est lui-même issu d’une minorité visible. Bref, il est "cool".
Seulement il a des responsabilités, lui. Il fait le tri parmi les locataires potentiels d’un appartement, il embauche un commercial, il sélectionne les happy few qui rentreront dans un club privé, il choisit le présentateur du 13H, il auditionne lors d’un casting, il mise sur un scénario de série ou de film...
Et s’il n’est pas raciste, il sait mieux que tout le monde que les autres le sont. En tout cas, il agit comme si, a priori, et bien-malgré-lui-vous-pensez-bien, il se faisait le représentant de l’opinion.
Il représente donc une opinion virtuelle, celle qu’il s’imagine être, et cette opinion est raciste. Mais pas lui, hein...
Alors le candidat de 50 ans est évincé, le "djeune" du Blanc-Mesnil aussi, l’arabe ne sera pas commercial, rapport aux clients.
Alors les trois noirs ne rentreront pas en boîte, pas par racisme (le videur est noir), mais les habitués préfèrent, sûrement.
Un arabe au 13H, c’est une fois tous les 30 ans, sinon, l’audimat vous imaginez ?
Quant aux propriétaires de l’appartement qui ne verront jamais leurs locataires, ils préfèrent sûrement des blancs, parce que l’immeuble sera mieux coté, parce que les gens qui achètent sont racistes. Mais ni l’agent immobilier, ni les propriétaires ne le sont, attention hein...

Ce qui est particulièrement ignoble, lorsqu’on est évincé injustement, qu’on est discriminé - selon l’expression légale - c’est qu’on a presque toujours en face de soi quelqu’un de sympa, ouvert, pas raciste. Même pas cette petite compensation d’être confronté à un beauf, quelqu’un qui nous rassurerait par sa bêtise, en quelque sorte.

Cette perception brouillée de la société, ce plafond de verre, ce message en forme d’injonction paradoxale, n’aide sûrement pas à se construire. On regretterait presque le raciste de base. Les banlieues en crèvent de ce racisme secondaire là.

Comment lutter ?

Un phénomène vient s’ajouter à ce trident raciste : En dénonçant régulièrement le racisme, et montant en épingle les réflexions "borderline" (et plus) de personnages politiques comme on l’a vu récemment, on renvoie de la France une image raciste, ce qui ne fait que renforcer le racisme secondaire. C’est ce qu’on appelle un cercle vicieux. Sans compter la victimisation des jeunes issus de l’immigration, qui incite au statu quo, à la cessation de tout effort ou de remise en question de son propre comportement.

Il y a quelques décennies, on a vu naître deux mouvements, en apparence indissociables, mais fondamentalement différents :

  • Le premier s’établit autour du slogan "touche pas à mon pote". Joyeux, déterminé, bien défendu - par Coluche, entre autres, ce qui avait de la gueule - il n’était pas un mouvement de victimes. Et il renvoyait une contre-image de l’hexagone, il détachait l’étiquette raciste de ce pays.
  • Le second est l’association "SOS Racisme" proprement dite, pourtant auteur du slogan précédent. Lui était fondamentalement plus victimaire, plus instrumentalisé aussi, et est devenu progressivement "bisounours" au point d’être rejeté par les beurs. Et chaque communication de ce groupe nous rappelait aux sentiments racistes qui perdurent en France, lui recollait son étiquette.

Clairement, on voit là deux exemples de ce qu’il faut respectivement faire et ne pas faire. Et si la lutte contre les discriminations doit faire l’objet de lois, de surveillance, de manière discrète - ce qui exclut les statistiques ethniques - et déterminée par la HALDE, c’est aussi à travers un vaste mouvement populaire d’expression de la tolérance et de l’absence de racisme qu’on fera avancer les choses. Un mouvement joyeux et bruyant qui couvre le martèlement islamophobe, l’antisémitisme new-age et toutes ces formes décomplexées de néo-pétainisme.

Coluche, tu nous manques.

http://liger.amsud.net/


Moyenne des avis sur cet article :  3.15/5   (26 votes)




Réagissez à l'article

62 réactions à cet article    


  • faxtronic faxtronic 9 décembre 2009 12:27

    tu a raison. Nombre d acte politique ou civiles ne font que degrader la situation en enterrant les problemes avec hargnes plutot que les desamorcer.
    Oui des gens comme coluche manque ( le culte de coluche est par contre une erreur, nul humain a toujours raison), qui vont desarmocer la bombe plutot que la renforcer en la refoulant. L ouvertuer est plus efficace que la fermeture. Ostraciser les racismes et les peurs au lieu de les desamorcer ne font que renforcer la haine. 
    Tres bonne article.
    mais nous sommes dans une periode speciale. la competition entre les gens, et donc la haine, est a son paroxisme, au grand bonheur des exploiteurs.


    • sleeping-zombie 9 décembre 2009 13:14

      Bon article.

      Toutefois, tu présentes le racisme secondaire comme étant la manifestation du fantasme que tout le monde serait raciste, sauf le sujet (l’agent immobilier, le DRH, le patron de boite de nuit).

      Mais c’est pas la peine d’aller aussi loin pour arriver au même résultat... il suffit d’imaginer que seuls 5% de la population sont racistes pour deviner qu’un commercial « français pur porc » fera un meilleur chiffre qu’un commercial « beur », qu’un locataire blanc soulevera moins de plaintes des autres occupants de l’immeuble qu’un locataire noir. Car même si ces plaintes sont non recevables car émanantes de beauf-catégorie-1, elles n’en demeurent pas moins gênantes. (et pour le CA d’un commercial, l’argent d’un raciste vaut autant que celui d’un autre...)

      Je pense pas qu’il existe de solution toute simple, vu que le problème c’est qu’on s’imagine qu’il y a un problème... Il y a un siècle et demie, comment on fait les protestants pour s’intégrer dans une société essentiellement catholique ? La laïcité est passée par là...


      • Liger Liger 9 décembre 2009 15:00

        Ce que tu dis là est essentiel, et pose la question : « Comment faire en sorte que le choix de la discrimination ne soit plus profitable ? » C’est bien là dessus que la HALDE devrait travailler, car il s’agit d’apporter des réponses institutionnelles.
        Et là, je me tâte. J’avais pensé un moment que rendre possible une plainte, de la part de quiconque et pas forcément la victime, pour discrimination à travers le fait que le plaignant se retrouvait dans un environnement « trié » serait une piste. Mais je crains que ça n’alimente davantage de tensions.
        Je crois plutôt que la HALDE doit adapter les sanctions de manière à ce qu’elles soient un véritable contrepoids contre les « gains » de la discrimination.
        Et puis tout ça est largement lié au pouvoir d’achat de la minorité discriminée. Quand on s’est aperçu que les homos étaient des consommateurs disposant de moyens conséquents, par exemple, la pub a beaucoup évolué.


      • Pierre JC Allard Pierre JC Allard 10 décembre 2009 09:52

        J’ai un article en modération où je dis POURQUOI il faut arreter l’Immigration musulmane. Croiriez vous que beaucoup de gens ne tiennent pas à discuter de ce sujet avec moi sur ce site ?


        Pierre JC Allard

      • Big Mac 9 décembre 2009 13:47

        D’accord avec les deux catégories de racismes que vous donnez le beauf et le raciste secondaire.

        Par contre vous oubliez une troisième catégorie de racisme, la votre, celle qui consiste à dire que les noirs, les maghrébins, les arabes sont toujours victimes du racisme mais jamais racistes.

        Vous comprendrez que cette troisième catégorie, que je nommerais celle de l’alter-beauf est la pire de toute, la plus perverse et destructrice, puisque prétendant lutter contre le racisme, elle milite en fait pour instaurer un racisme institutionnel.


        • Liger Liger 9 décembre 2009 14:37

          Faire une différence entre raciste blanc et raciste noir me semble assez douteux, comme raisonnement. La bêtise est universelle. Les faiblesses psychologiques aussi.

          Si j’illustre mon billet de cas concernant les noirs ou les arabes, par exemple, c’est simplement parce que ces exemples sont tellement répandus chez nous que tout le monde comprendra. Mais le racisme n’est pas l’apanage des blancs, je vous l’accorde.

          Comme je l’explique pour le cas du beauf, ce qui compte est le pouvoir (il est majoritairement blanc) et le monde politique (il est majoritairement blanc).

          Dans la deuxième catégorie, l’antisémitisme par exemple a plutôt changé de motivations officielles : de la théorie du complot financier des années 30, on est passé à celle du complot sioniste, largement relayé par le monde arabe. C’est un débat « casse gueule », à tendance binaire, et je déplore n’avoir jamais lu de forum constructif sur le sujet.

          Enfin, la troisième catégorie concerne par définition la majorité présupposée raciste envers la minorité. Il ne vous a pas échappé que la majorité est blanche.

          Mais ce que vous soulevez est surtout l’alibi d’un camp justifiant de faire aussi mauvais que le camp d’en face. C’est un cercle vicieux aussi, et je n’en ai pas parlé. Disons que ça fait partie des fantasmes sur le groupe d’en face (catégorie 2). Par exemple, l’antisémitisme et l’islamophobie se nourrissent mutuellement.

          Je milite surtout pour renvoyer à la communauté nationale une image d’elle même qui ne soit pas plus raciste qu’elle n’est réellement, parce que cela crée artificiellement de la sur-discrimination. En ce sens, dire que les blancs seraient les chantres exclusifs du racisme est justement à l’opposé de mon propos.


        • Big Mac 9 décembre 2009 18:59

          Et vous voilà reparti :

          "Enfin, la troisième catégorie concerne par définition la majorité présupposée raciste envers la minorité. Il ne vous a pas échappé que la majorité est blanche."

          Donc la minorité black beur ne peut pas être raciste contre la majorité blanche. CQFD

          Bien ce que je disais : Alter-beauf.


        • dulconte dulconte 9 décembre 2009 20:11

          Vous n’avez pas l’impression d’être quelque peu manichéen en écrivant cela : Donc la minorité black beur ne peut pas être raciste contre la majorité blanche. CQFD ?

          Je serai curieux de savoir où l’auteur avance sur cette piste douteuse en dehors de vos interprétations bien sur.


        • ddacoudre ddacoudre 9 décembre 2009 21:38

          bonjour bic mag

          pour lire tes commentaires je ne suis pas souvent d’accord avec mais ils apportent leur éclairage. et pour une fois tu soulèves effectivement, la face d’un problème qui est rarement abordé. pour une raison qui ’est simple dont la source est vielle comme le monde, le regard vers l’étranger. nous ne pouvons pas réellement parler de racisme, le mot n’est pas approprié.

          je ne suis pas trop vieux mais j’ai connu les manges macaronis, les « gavachous », les mangeurs « d’alincade », les root beefs, les « bacalavs », tous ces jolies épithètes pour désigner ceux qui venaient manger notre pain. et je n’ai bien sur pas remonté le temps.

          mais nous manifestons notre intention de marquer qu’ils ne sont que des étrangers par leur faciès, par leur us et coutumes. mais rarement nous leur demandons comment eux nous perçoivent. et si je remontais le temps chez eux je trouverais d’autres épithètes pour qualifier la notion d’étranger qui vient perturber la norme parce qu’il voyage avec la culture dans laquelle il est naît, et qui fait forcément que certains nous qualifient de leurs épithètes dans notre pays.

          ce refoulement de l’étranger ce trouve dans tous les pays et pour ma part je l’ai vécu en hollande.
          il ne faut pas en déduire ce que nous faisons, une notion de racisme, mais bien ce que dit l’auteur de l’article, touche pas à mon pote, mais dans les deux sens.

          mais ceci ne doit pas cacher le problème qui sous-tends le déséquilibre nord sud, et ce n’est pas au travers de la xénophobie qu’il se solutionnera, mais au travers du bon sens qu’avait suggéré en son temps M. Pasqua, si nous ne voulons pas d’étranger alors faisons en sorte qu’ils trouvent chez eux les conditions économiques qui les emmènent chez nous.

          vaste programme, que la politique du FMI n’a fait qu’inverser et que les marchands ont amplifiés, pendant que les citoyens s’en font un sujet de distensions eux se remplissent les pôches.

          cordialement.


        • kalon kalon 10 décembre 2009 01:08

          Tu oublies un truc naturel, si t’es pas xénophobe, tu vis comment ?


        • kalon kalon 10 décembre 2009 01:12

          je suis pas certain que t’es le genre de mec a faire confiance au destin ! tu dis des conneries, tant que que tu sens pas un mec, ce mec est dangereux, c’est pas l’emplumé qui va changer cette idée !


        • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 11:10

          Vous comprendrez que cette troisième catégorie, que je nommerais celle de l’alter-beauf est la pire de toute, la plus perverse et destructrice, puisque prétendant lutter contre le racisme, elle milite en fait pour instaurer un racisme institutionnel.

          C’est pas une troisième catégorie, mcm... Ces racistes dont vous parlez font partie de la première catégorie...
          Pourquoi avoir besoin de différencier systématiquement un beauf blanc d’un beauf de couleur ??

          Je serai curieux de savoir où l’auteur avance sur cette piste douteuse en dehors de vos interprétations bien sur.

          Cherchez plus, c’est l’interprétation...

          Cdlmt


        • Bilok 9 décembre 2009 15:22

          Le mot racisme revient souvent dans la bouche de tout un chacun, mais ne serait-il pas plus juste de parler de xénophobie plutôt.

          A mon avis, la peur de « l’autre » est ancré dans l’être humain, contrairement à la hiérarchisation des races.

          Une petite vidéo de coluche :

          http://www.youtube.com/watch?v=p3_sVpqFq9c


          • Liger Liger 9 décembre 2009 15:43

            C’est typiquement ce que Coluche pouvait apporter, sans jambage et avec le sourire, qui dédramatisait les choses en restant audible pour tous.


          • Dolores 9 décembre 2009 15:25


            Vos jugements sont lapidaires entre le beauf’ et le raciste secondaires.
            La 3° catégorie englobe tous le monde, et vous en faites partie.

            On a l’impression aujourd’hui de ne pouvoir parler de rien sans être taxé de raciste.
            C’est la règle de la pensée unique de laquelle il ne faut pas dévier d’un pouce.

            C’est ce qui produit une sensation d’étouffement, clos toute possibilité de discussion avant même de l’avoir commencée,et le plus souvent entraîne ce qu’on désire éviter.


            • Liger Liger 9 décembre 2009 15:40

              Ce n’est pas un jugement, mais une analyse. Je cherche juste à montrer un ou deux cercles vicieux dans lesquels nous sommes enfermés, et notamment le fait que la sur-victimisation est responsable de plus de discrimination.
              Ce débat est ouvert, justement.
              J’aime bien ce que dit Binet, l’auteur des Bidochons (beaufs emblématiques) en préface de son album « En habitation à loyer modéré ». Il se met clairement dans le lot de ceux qui ressemblent à ses personnages, ce qui ne l’empêche pas d’être très mordant et drôle.


            • Radix Radix 9 décembre 2009 18:41

              Bonsoir Dolores

              L’auteur oublie que si son beauf est raciste... lui aussi est le « beauf » de son beauf !

              Radix


            • norbert gabriel norbert gabriel 9 décembre 2009 15:51

              entre racisme et xénophobie, quel qualificatif attribuer à ce vigile africain qui se transforme en pittbull dès que se pointe un autre client africain ? mais pas de la même Afrique, si on peut dire..
              ça se passe dans un petit supermarché ED, dans le 18 ème, où règne par ailleurs une convivialité agréable. Hormis ce gros crétin, qui de fait est gros, et d’un racisme primaire effrayant. Il y a régulièrement des incidents (verbaux ; mais violents) avec des clientes africaines pour des vétilles.. Pour le coup, je peux intervenir sans problème, car il ne peut me taxer de raciste, puisque je défends une africaine, mais si j’avais pris le parti d’un autre client, « normal-blanc » j’y vais droit.
              Comme quoi il y a du boulot dans l"évolution de la convivialité ente humains, quels qu’ils soient.


              • Liger Liger 9 décembre 2009 18:23

                Il y a chez ce vigile probablement du zèle visant à ne pas être accusé de communautarisme, peut-être parce que lui-même souffre d’ostracisme. Les foyers de réactions se multiplient facilement, hélas.


              • Bilok 9 décembre 2009 18:26

                Cela pose un problème différent, si le vigile provoque des clients et arrive à rester en poste, on pourrait se demander s’il reçoit des ordres précis de sa direction. Dans ce cas, cela ne l’excuse en rien, mais on entre dans un autre domaine ou abandonner son libre arbitre contre un uniforme représentant la loi est devenue une condition sine qua non. Ou alors, il est vraiment raciste et a trouvé un moyen de légitimer ses actions.

                Pour ce qui est de la connerie humaine je crois que la discussion pourrait s’éterniser.

                Mais pour résumer ce que j’écrivais au-dessus, le racisme c’est de se croire supérieur, la xénophobie avoir peur de la différence.

                Si je me conforme au texte débattu, la première catégorie (le beauf) serait xénophobe, on refuse la différence, sans une vraie pensée construite, plutôt des préjugés, des stéréotypes.

                Par contre, la deuxième est ouvertement raciste puisque des personnes décident de ce qui est bon ou pas pour leurs concitoyens donc ils pensent avoir une forme de supériorité dans la compréhension du monde grâce à leur intellect exceptionnel surement.

                Et je pense que le vrai racisme est souvent caché par la condescendance dont font preuve nos « élites ».


              • Brath-z Brath-z 9 décembre 2009 20:07

                Bonsoir Bilok,

                Si le vigile a reçu une consigne de sa direction en ce sens, il n’y a effectivement pas lieu de le taxer de racisme, plutôt de victime collatérale du racisme de troisième catégorie identifié dans l’article. Victime parce que dans l’affaire, c’est lui qui passe pour salaud.

                En revanche, il est fort possible qu’il s’attaque à des Africains (ou descendants d’Africains)... par préjugé ethnique ! Il ne faut pas oublier que le « noir » ou le « nègre », c’est le point de vue porté par l’Européen ou autre sur l’Africain, point de vue qui nie les différences fondamentales entre des ethnies « noires » n’ayant rien en commun et donc aucune raison de se sentir intimement liées.

                Un peu comme un ami à moi qui se présente comme arabe face à des « blancs » (ou des « noirs ») et comme Algérien face à des Tunisiens, Marocains, Saoudiens, etc.


              • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 13:38

                Si le vigile a reçu une consigne de sa direction en ce sens, il n’y a effectivement pas lieu de le taxer de racisme, plutôt de victime collatérale du racisme de troisième catégorie identifié dans l’article.

                Il existe une « extension » de la 2e catégorie dont parle l’auteur. Depuis pas mal de temps déjà, on voit beaucoup de vigiles noirs ou arabes à l’entrée des discothèques refouler... toujours les mêmes à l’entrée des boîtes.
                Pour moi y a pas photo. Les patrons de boîte, qui ne s’estiment pas racistes (donc appartiennent à la 2e catégorie), pour se donner bonne conscience, embauchent des noirs ou des arabes pour virer les « indésirables », qui engendrent chez ces patrons de boîte le sentiment dont vous parlez pour la 2e catégorie (crainte d’une baisse du chiffre d’affaire, image de l’établissement, ...).
                Ainsi, ils peuvent se justifier comme non racistes « puisqu’ils embauchent des noirs ou des arabes », mais continuent à donner les mêmes consignes, à savoir : « pas de noir ni d’arabe dans la boîte ».

                Cdlmt


              • norbert gabriel norbert gabriel 9 décembre 2009 15:52

                ... j’y avais droit à l’interjection ’raciste"...


                • rocla (haddock) rocla (haddock) 9 décembre 2009 19:31

                  Exemple de question :

                  Soit un pays disons la Péruvie , un jour on visite la Péruvie et on constate que la majorité des habitants sont des Inuits , est-il raciste de poser la question de demander pourquoi il y a-t-il plus d’ Inuits que de Péruvites ?


                  • Brath-z Brath-z 9 décembre 2009 20:00

                    A mon sens, si l’identité (je sais, c’est vague comme mot !) de la « Péruvie » se base sur une conception ethnique (le mot « gentil » pour dire « raciale »), comme c’était le cas jusqu’à il n’y a pas si longtemps en Allemagne ou en Irlande, poser une telle question n’est pas raciste, mais racialiste, et correspond précisément à la conception du pays.

                    En revanche, si l’identité provient d’autres conceptions (droit du sol, adhésion à un projet de société, autre), alors poser la question est, sinon raciste, du moins inapproprié. En ce cas, si une bonne partie des Inuits résidant en « Péruvie » ne se sent pas « péruvite » mais « inuite », on pourrait malgré tout se demander pourquoi il y a tant d’Inuites (au sens racial et culturel) dans un pays de « Péruvites » (au sens institutionnel) sans que cela soit raciste. Mais evidemment, certains pourront toujours prétendre que celui qui pose une telle question (sans les parenthèses) est raciste, et du coup on retombe dans le procès d’intention.


                  • dulconte dulconte 9 décembre 2009 20:02

                    En quoi poser cette question serait raciste ?

                    D’ailleurs se demander pourquoi il y a plus de blancs que d’indiens en Argentine par exemple est avant tout une question historique.


                  • Brath-z Brath-z 9 décembre 2009 19:50

                    Vos catégories de racistes sont peu ou prou en rapport avec un certain degré de xénophobie. Donc du réflexe. Si je devais les qualifier, je dirait :
                    - du racisme 1 qu’il est en fait une xénophobie par ignorance
                    - du racisme 2 qu’il est en fait une xénophobie par persécution (imaginaire)
                    - du racisme 3 qu’il est en fait une xénophobie par intériorisation

                    Sauf qu’il existe une forme de racisme qui elle trouve entièrement ses racines en dehors du réflexe, un racisme qui se veut rationnel, scientifique, et qui se base principalement sur la combinaison :
                    - du racialisme, soit la distinction en races (qui n’est pas du racisme, loin de là) avec :
                    - le supprémacisme, soit la hiérarchisation des races (voire groupes de races), qui entraîne implicitement ou explicitement la domination d’une race (ou groupe de races) sur les autres

                    Une forme de racisme qui me semble à moi bien plus pernicieuse que les trois précédentes, et qui peut même être la matrice d’icelles, notamment lorsqu’on traverse une phase (comme dans les années 1990-2000) où très peu de personnes s’estiment racistes.

                    Cette dernière forme, parce qu’elle se veut vérité objective, me paraît tout à la fois la seule que l’on peut combattre (sur le terrain comme dans les idées) et qui en vaille la peine, puisque les racismes nés de la peur et de l’incompréhension me paraissent difficilement identifiables chez les individus et même pas nécessairement nuisible (être raciste, c’est avoir une opinion, ce qui n’est pas un délit ; ça le devient lorsque le racisme motive une discrimination ou un acte de violence).
                    Sans aller aussi loin que Claude Lévy-Strauss qui estimait qu’ « une certaine dose de xénophobie n’est pas inutile à la pérennité d’une société », je pense qu’un racisme de catégorie 1, 2 ou 3 (que j’appelle précisément, moi, xénophobie ; je réserve le mot « racisme » à la conception qui pose une inégalité raciale, mais je m’adapte au vocabulaire employé dans l’article), s’il n’est pas suivi de discrimination et/ou de violence, n’a pas à être combattu en soi. On peut s’en désoler, mais il faut se faire à l’idée qu’il reste de l’ordre des préjugés, et en règle général - et en tout domaine - un préjugé ne disparaît pas par influence extérieure.


                    • Liger Liger 9 décembre 2009 21:43

                      Votre commentaire est plus rigoureux que mon article, et il est très riche.

                      Le but de cet article n’est pas de corriger les deux premiers cas, je cherchais juste à les identifier, avec un vocabulaire à l’avenant. En fait, les deux premiers point sont là pour mettre en valeur le troisième, et je vous suis sur leur nature « impérissable ». D’ailleurs, ce constat n’est pas extérieur, les deux premières formes sont très courantes, et je reconnais volontiers succomber moi-même à des simplifications du même ordre, sur des critères plus confus que la couleur de peau.

                      Reste que la première et la deuxième catégorie sont assez disjointes en ce sens que si l’expérience, le contact, permettent de limiter durablement les corrélations simplistes (racisme primaire) de la première catégorie, la deuxième nécessiterait quelque chose comme une analyse...

                      Je réagis à une actualité, qui montre que l’on cherche à donner de notre communauté nationale une image raciste, à des fins électorales. Une occasion de mettre en relief un cercle vicieux entre image raciste et victimisation.
                      On est là dans le domaine de la perception collective de la communauté, et dans un contexte très médiatisé, autant par les petites phrases connotées franchouillardes et mises en exergue que par les réactions et les faits divers. Et j’y vois un piège, car la confrontation des deux bords politiques ne fera qu’envenimer les choses.

                      Enfin, pour ce qui concerne la xénophobie « légitime », elle se définit dans une logique de conservation, de perduration d’un modèle de société. C’est ce qu’on appelle la réaction, l’inertie. Mais je crois bien que les attaques convergentes envers la communauté musulmane dépassent ce seul phénomène, et cumulent plusieurs formes inquiétantes de rejet.


                    • anty 9 décembre 2009 20:20

                      @ l’auteur

                      Des définitions approximatives et tendancieuses puisque vous présentez l’hommre blanc comme un peu un raciste universel tout en oubliant que les racismes dans d’autres contrées du monde sont nettement plus vive que chez nous.

                      Voici quelques uns :
                      Les Chinois et les Japonais

                      Les musulmans sunnites et les musulmans chiites

                      Les Sénégalais et les les arabes maliens et mauritaniens

                      Les Vietnamiens et les Cambodgiens

                      etc...


                      • Liger Liger 9 décembre 2009 21:48

                        Comme je le disais précédemment, l’homme blanc est ici majoritaire, ce qui le place dans le rôle de celui qui assume le pouvoir. Il est donc, numériquement, celui qui est responsable de l’essentiel des actes de discrimination. Mais ce n’est évidemment pas parce qu’il est blanc.

                        J’ajoute que notre société, à travers notamment une éducation laïque et égalitaire (en tout cas en principe), a des outils pour se protéger contre toutes les formes de communautarisme.


                      • Bill Grodé 9 décembre 2009 20:21

                        Désolé, mais assimiler l’islalmophobie au racisme, n’est pas recevable. *
                        Une idéologie n’a rien à voir avec une couleur de peau ou une langue ou un pays d’origine.
                        Je ne peux donc pas plusser votre article.


                        • Liger Liger 9 décembre 2009 21:53

                          L’islam a eu des périodes de lumières comparables aux nôtres. L’histoire de l’Andalousie, des philosophes comme Averroès nous le rappellent.

                          Ce que j’appelle islamophobie tient justement de la confusion entre des considérations géopolitiques, inquiétantes effectivement, et la pratique d’une religion dont les textes ont su inspirer la tolérance, comme d’autres l’ont fait.


                        • dulconte dulconte 9 décembre 2009 20:32

                          Excusez moi, mais où lisez vous que le blanc serait un raciste universel dans ce texte ?

                          On n’a pas dû lire le même texte.

                          Le racisme ou la xénophobie se trouve partout dans tous les peuples, c’est même probablement une conséquence inévitable du besoin de l’humanité de vivre en sociétés structurés.


                          • dulconte dulconte 9 décembre 2009 20:35

                            le message s’adresse à anty....


                          • anty 9 décembre 2009 21:34

                            Relisez , mâcher et vous verrez que j’ai plutôt raison


                          • dulconte dulconte 9 décembre 2009 22:32

                            Ben non, vous avez absolument tord.


                          • curieux curieux 9 décembre 2009 21:08

                            Oh mais je vois que vous parlez de ce maire meusien qui a vécu une grande partie de sa vie, non par son travail, mais grâce aux aides de l’Europe payées par tous les contribuables.


                            • SysATI 10 décembre 2009 00:21

                              Excusez-moi de ramener ma fraise pour enfoncer des portes ouvertes.... 

                              Et ne me lynchez pas trop pour ça.... mais je suis raciste...

                              D’ailleurs nous le sommes absolument tous quelque soit le pays dont on vient, la religion, la couleur de la peau etc etc.... et heureusement pour nous !

                              Ayant vécu sur 3 continents différents, dans des pays très différents et culturellement et religieusement les uns des autres, je peux vous affirmer « que les autres sont différents de nous ». Quelque soit d’ailleurs la définition que vous donnez à « les autres » ou à « nous ».

                              Partant du principe que l’on est bien intégré dans une société quand « rien ne dépasse » il est parfaitement logique/humain d’être « pour » ce qui nous ressemble et « contre » ce qui ne nous ressemble pas.

                              Ce n’est pas du racisme, c’est un bête réflexe de protection. 
                              Si je laisse ma fille sortir avec un noir en France, elle aura plus de problèmes à l’avenir à cause de son couple mixte que si elle épouse un auvergnat.
                              Plus égoistement, mes gènes qu’elle va faire perdurer dans le temps avec ses enfants, seront plus « ressemblant » aux miens si elle a un enfant avec un auvergnat qu’avec un noir.
                              Donc pour le bien de ma fille et flater mon égo personnel (ou celui de mes gènes), je suis raciste.

                              Si je ne suis plus humain mais bonobo, je vais parfaitement accepter tous les membres de mon clan et même avoir des réaction altruistes envers eux (si si même chez les animaux c’est possible) alors que n’importe quel individu d’un clan voisin va être _à priori_ un ennemi...

                              Pourquoi partager les ressources « avec un autre » et ainsi permettre à SES gènes de perdurer au détriment des miens ?

                              Si les juifs n’étaient pas racistes et ne marquaient pas une préférence entre eux, la communauté juive n’existerait plus depuis des centaines d’années. (essayez de comprendre ce que je veux dire au lieu de hurler en lisant ça au 1er degré)...

                              Ce qui est évident pour eux qui n’avaient pas de territoire défini, l’est pour toute communauté même géographiquement « propriétaire » de son pays - qu’elle soit animale ou humaine.

                              Donc non seulement nous sommes racistes, mais heureusement que nous le sommes !

                              Sinon nous ne serions plus francais, juif ou péruvien, mais semblables aux 4 coins de la planète.... Et qu’est ce qu’on se ferait ch.... :)

                              Bien sur le cliché du gros beauf crachant sur le noir/étranger passant devant chez lui est repoussant, il faut le combatre, être raciste c’est pô bien, Le Pen c’est un salaud et j’adore Coluche, etc etc etc...

                              Mais même sans rentrer dans des considérations de plombiers polonais venant bouffer le pain des francais, je crois que non seulement le racisme est inscrit dans nos gènes mais qu’il est salutaire et nécessaire à « la survie de l’espèce ».

                              Désolé l’auteur de foutre un gros pavé dans la mare, mais ce débat très bobo autour du racisme me sort un peu par les trous de nez depuis qu’il a été récupéré par tous les politiques et les bien-pensants des beaux salons...

                              Né d’un couple mixte, je suis « naturellement » anti-raciste puisque multi-racial-culturel-religieux dès la naissance.

                              Je suis intimement convaincu que les sociétés les plus évoluées sont celles qui sont capables d’intégrer « les autres » et que chaque « autre » apporte quelque chose de positif permettant de développer la société, qui stagnerait si elle n’avait pas cet apport de « sang neuf » tant au niveau génétique que culturel. 

                              Exemple type : les Etats-Unis, le plus grand melting-pot de la planète et contre exemple type, la « vieille europe » sclérosée et repliée sur elle même...

                              Autre exemple type, historique celui-la... 
                              La prise de Constantinople par les Ottomans provoque une « fuite des cervaux » vers l’Europe. L’arrivée de ce sang neuf, va à terme provoquer « la Renaissance », période oh combien faste pour nos sociétés.
                              Et son contre-exemple opposé, la fin des Omeyyades en l’Espagne et le début de l’inquisition espagnole forçant les juifs d’espagne à émigrer en masse vers l’Empire Ottoman va permettre à celui-ci de se développer de plus belle...

                              Malgré tous ces exemples, vouloir se battre contre un phénomène inscrit dans nos gènes et essayer d’y trouver des explications primaires ou secondaires est à mon sens un peu puéril....

                              Ou alors il faut créer une nouvelle catégorie de rasciste : le raciste darwinien qui s’assume :)

                              • Salsabil 10 décembre 2009 00:27

                                SysATI,

                                Et si par exemple votre fille épouse un turc ????


                              • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 11:19
                                Ayant vécu sur 3 continents différents, dans des pays très différents et culturellement et religieusement les uns des autres, je peux vous affirmer « que les autres sont différents de nous ». Quelque soit d’ailleurs la définition que vous donnez à « les autres » ou à « nous ».

                                Le problème, c’est pas la différence, c’est l’approche que chacun a de cette différence.

                                Cdlmt


                              • kalon kalon 10 décembre 2009 00:54

                                bon, ben vous étes une bande de noeud, si ce mec a besoin d’ un coup de mains :
                                Je m’appelle Guy de Callonne, j’habite Bruxelles et il peut m’appeller au 0496/25.91.14
                                Un peu dans la gueule des intellectuelles de mes couilles ;
                                Bisous, les cons !


                                • SysATI 10 décembre 2009 00:57

                                  Si elle va vivre en Turquie ce serait effectivement le choix à faire. 
                                  (pour ne rien vous cacher, ce fut celui de ma mère :)

                                  Si elle reste en France, ce n’est pas ce que je lui conseillerai de faire...

                                  Mais cette question n’a pas vraiment de sens, par ce que :

                                  1/ On se fout des conseils des parents :)
                                  2/ Quand ca arrivera, la Turquie ne sera plus « les autres » mais sera devenue « nous » par le biais de l’Europe :)))

                                  Cela dit, pour être heureux, je vous conseille de rester chez vous et d’épouser la voisine...

                                  Quand on a le malheur de connaitre « les autres » on ne peut plus être « fier d’être francais » ou « détester les américains ». Chaque peuple a ses particularités, ses bizarreries, ses bons cotés, sa face cachée moins reluisante etc etc

                                  Du coup on est un peu malheureux par ce que quelque chose nous manque quelque soit l’endroit ou l’on vit :(

                                  Mais à l’inverse, on relativise et on apprécie beaucoup plus certaines choses qui parraissent « normales » aux autochtones qui ne sont pas concients de leur bonheur :)


                                  Ps : rigolo mais fort à propos pour illustrer l’apport de « l’autre »...

                                  Le « manque » que l’on ressent à « être séparé de son pays » serait en français qualifié de « nostalgie » à défaut d’autre terme plus approprié.
                                  Les turcs qui ont de tout temps été des nomades ont eu besoin d’un mot et d’un concept beaucoup plus fort et poignant que la « nostalgie » pour exprimer ce sentiment (gurbet).

                                  Un franco-francais pur beurre est donc totalement incapable de comprendre ce concept tout simplement par ce que l’histoire de son pays ne s’y prête pas...

                                  On pourrait dire la même chose avec les 25 mots différents utilisés par les esquimaux et qui chez nous se resume au bête concept de « neige » :)

                                  Résultat des courses, on est forcément plus con qu’un esquimaux puisqu’il est capable de conceptualiser la neige 25 fois mieux que nous. Mais faut-il pour autant aller chercher un esquimaux pour l’épouser.... non bien entendu :)

                                  • Liger Liger 10 décembre 2009 09:20

                                    Merci SysATI

                                    Sur le dernier point, on voit bien l’intérêt d’apprendre plusieurs langues, d’une part, et de sauver toutes les langues d’autre part. Ça fait partie du « Patrimoine immatériel » de l’Humanité, que l’UNESCO commence à défendre.

                                    Pour revenir au « réflexe de protection » si légitime, et finalement indispensable :

                                    On a tendance aujourd’hui à mélanger les choses, à cause notamment de cette pensée universaliste, qui est souvent l’expression d’un ethnocentrisme carabiné.
                                    Exister, c’est faire des choix, des choix arbitraires. Aussi, la culture ne tient pas seulement de l’Histoire, mais aussi de ces choix, que l’on a pas à justifier sinon en répondant « parce que ».
                                    La tendance universaliste tend à faire oublier ça, et à nous obliger à toujours justifier les éléments de notre culture par un raisonnement argumenté. La solidarité, la laïcité, la République sont des choix, point.
                                    Et en même temps, faire vivre ces choix demande de la tolérance, le respect d’autrui, autant de vertus qu’on appelle universelles.
                                    Or, l’équilibre entre les deux est réalisé différemment selon les cultures, ce qui fait qu’on a tendance à considérer les choix de l’autre comme contraires à l’universel, mais c’est juste un point de vue.


                                  • SysATI 10 décembre 2009 13:59

                                    « La solidarité, la laïcité, la République sont des choix, point. »


                                    Plutôt des nécessités absolument fondamentales :)


                                  • kalon kalon 10 décembre 2009 00:59

                                    je dis pas que vous étes des cons, je pense que vous ne nous servez à plus rien !
                                    Vous révassez au temps de papa, c’est fini, le temps de Papa, on doit construire autre chose, bande de pensionnées !!!!!


                                    • kalon kalon 10 décembre 2009 01:01

                                      Vous voulez étre des héros sans prendre de risque, cela veut dire que vous n’avez pas de couilles !


                                      • jltisserand 10 décembre 2009 06:43

                                        kalon

                                        raciste !!!!!


                                        • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 11:13

                                          Merci à l’auteur, j’ai apprécié votre article. Bien qu’un peu courte, je trouve votre description bien exprimée, en particulier la deuxième partie.
                                          Coluche me manque aussi. Comme dirait Annie Girardot : « follement, cruellement ».

                                          Cdlmt


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 13:20

                                            Qu’est-ce que vous auriez à leur dire, Liger, à ces « racistes » de la catégorie « fuyards » qui expriment leur rejet avec les jambes ?

                                            Déjà de pas lire votre venin...
                                            Cdlmt


                                          • Liger Liger 10 décembre 2009 13:42

                                            Très bonne question, Marc.

                                            Avant de répondre, je vous propose de réfléchir à la situation suivante :
                                            Un ascenseur tombe en panne. Dedans, il y a une jeune femme, un adolescent, une mamie et un cadre de 50 ans. La panne dure 24 heures, 48 heures. Au bout de ce labs de temps, les 4 personnes ne se supportent plus.
                                            Si je suis votre raisonnement : les jeunes et les vieux ne sont pas miscibles, les hommes et les femmes non plus, les catégories professionnelles non plus, etc.
                                            Et vous voyez que les difficultés ne viennent pas de la nature des gens, mais de la situation.
                                            La situation que vous citez n’est pas plus acceptable que le rejet de tout logement social à Neuilly. Et ce sont les « gaulois » qui sont ici victimes d’ostracisme, à l’évidence.

                                            Concernant la situation, et notamment la manière de contrôler le flux de régularisation, je fais une réponse complète ici : http://liger.amsud.net/2009/12/06/et-si-on-legalisait-lamitie-entre-les-peuples/


                                          • dulconte dulconte 10 décembre 2009 14:00

                                            Expliquez donc aux pauvres idiots que nous sommes pourquoi et comment deux peuples ne peuvent pas vivre ensemble.

                                            Quand j’étais gamin ce que j’entendais toujours c’est que les Italiens sont des voleurs, des paresseux, qu’ils sont sales, qu’ils vont prendre la place des français de souche...

                                            Combien de descendants d’Italiens sont aujourd’hui considérés comme des français de souches ?

                                            Par contre vous remplacez Italiens par arabes et vous avez le discours actuel...

                                            Pour votre interview, en dehors du fait que les seuls blancs sont les commerciaux de l’agence (ce qui d’ailleurs va dans le sens de l’article), vous nous apprenez quoi ? Que l’on développe les ghetto dans notre pays ? Qu’il n’est pas évident de vivre dans une culture différente de la sienne ?

                                            Rien de nouveau sous le ciel...


                                          • Liger Liger 10 décembre 2009 15:30

                                            "Votre formule présuppose aussi que le parrain ait beaucoup de loisirs, beaucoup de patience et beaucoup de dévouement, ce qui fait beaucoup de beaucoup pour un seul homme. Ou une seule femme"

                                            C’est curieux la propension de gens haineux à penser que tout les autres sont comme eux.


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 15:40

                                            Qu’ils se développent d’eux-mêmes par la fuite des autochtones.

                                            Forcément, ceux-ci ayant plus de chances de trouver un logement que les immigrés, comme le démontre l’auteur dans son article...

                                            Concernant les « têtes d’étrangers », il faudrait voir à se sortir un peu le doigt du cul.
                                            On n’est pas sur un plateau de jeu d’échec où chaque pion doit être à sa place. C’est la vie là, pas d’un jeu de société. Et puis, ça va pas vous faire exploser la rétine de voir un noir ou un arabe dans le même rayon de 10 m² que vous, je vous rassure... Ou alors vous avez une putain d’allergie et faut voir un spécialiste !!
                                            Il va falloir vous y faire tôt ou tard : l’époque de la ségrégation, c’est fini. Les blancs et les noirs s’assoient où ils veulent désormais dans les bus.

                                            Cdlmt


                                          • dulconte dulconte 10 décembre 2009 15:48

                                            Que le communautarisme est le corollaire inévitable d’une diversité qui, loin d’être une richesse, représente un affaiblissement de la Nation dans le sens de son éclatement.

                                            Au moins on est d’accord sur une chose, même si j’ai un amour plus que modéré pour les concepts de nation que de communautarisme.


                                            Parce que les différences culturelles sont trop importantes.

                                            Parlons un peu de ça, je vis en Argentine, un pays fortement blanc, vu que tout ce qui ne l’était pas a été en grande partie exterminé, sauf au nord et au sud du pays.

                                            Ici le racisme se focalise sur les Paraguayens, les Boliviens et les Péruviens, donc des personnes de langue espagnol, catholique et dont la culture a été forgée pendant 5 siècles par les Espagnols. Le baroque Guarani est un bon exemple de cette écrasement par la culture occidentalede la culture indienne. Bref il correspondent à tout vos critères, ou ceux de de Gaules comme il vous plaira "européen de race blanche, de culture greque et latine, et de religion chrétienne« , sauf qu’ils ne sont pas blanc.

                                            Ici aussi j’entends les mêmes âneries que j’entendais petit contre les italiens et que j’entends aujourd’hui contre les arabes, enfin arabes.

                                            Ce n’est pas une question de culture ou quelques autres excuses que ce soit c’est juste un rejet de l’autre, surtout si l’on considère cet autre est au mon son inférieur. C’est le cas des colonisateurs blancs qui peuple l’Argentine, comme des français de souche qui voit toujours les arabes comme leurs colonisés.

                                            C’est vrai vous ne croyez pas que le problème soit là, pourtant demandez à tout ces descendants d’Italiens ou même d’Espagnols qui ont un souvenir très clair et plus que désagréable des insultes dont ils étaient abreuvés à l’école ou des humiliations qu’ont reçu leur parents.

                                            Dans les mines de charbon de Belgique et du nord de la France les italiens du sud avaient tout à fait des têtes d’étrangers, autant qu’un français en Bolivie ou en Inde. Si l’on parle d’appartenance civilisationelle, quel affreux mot, que vous le vouliez ou non les civilisations du proche-orient sont nos cousins proches et avec lesquels nous avons toujours eu énormément d’échange.

                                            Maintenant pourquoi tous ces »étrangers" viennent faire leur vie sur nos terres, je vous laisse relire vos cours d’histoire.


                                          • dulconte dulconte 10 décembre 2009 16:35

                                            Très drôle comme le syncrétisme était absent du christianisme européen.


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 16:36

                                            Je vous parle du monde tel qu’il est, pas tel qu’il devrait être.

                                            Donc le monde ne doit pas changer ? Il n’a jamais évolué ??
                                            L’homme ne s’est-il jamais adapté depuis son apparition ??
                                            Pourtant il me semble qu’à l’origine, on marchait à 4 pattes, puis on s’est redressé, puis on a pensé, parlé, cru, écrit, lu, construit, etc...
                                            Tout ça après des dizaines ou des centaines de milliers d’années. Et on devrait se décourager après quoi ? 5000 ans ? 10000 ans ? Parce que certains ne veulent pas se mêler ?
                                            Mais qu’ils restent à leur époque, moi je préfère passer mon chemin et continuer d’avancer.

                                            Par ailleurs, vous présentez les réactions dans ces études comme innées. Or ces personnes étaient conditionnées, d’une manière ou d’une autre, par les médias, leur expérience, par leurs préjugés, ... Ainsi, les résultats de l’expérience sont orientés.

                                            Si on pouvait réaliser la même expérience avec des personnes vierges de tout préjugé, là on pourrait conclure. C’est pour ça qu’on peut voir 2 gamins de couleur différente jouer ensemble spontanément sans se poser la moindre question...

                                            Cdlmt


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 16:44

                                            Je constate par ailleurs, que vous ne concluez rien de cette étude. Votre document contiendrait-il une quelconque synthèse ?

                                            Que peut-on conclure ? Pléthores de choses :
                                             - Que ces réactions sont naturelles ?
                                             - Que les gens sont conditionnés ?
                                             - Ces réflexes sont-ils justifiés ?
                                             - Qui sont les gens de cette étude ? Ont-ils été choisis sur le tas ?
                                             - Ou plus simplement tout et rien ?

                                            Cdlmt


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 10 décembre 2009 17:00

                                            Et bien il suffit de réunir des dizaines de gosses, on verra bien si les noirs jouent entre noirs et les gosses blancs entre blancs. Je ne sais pas si cela servirait tout de même à prouver quoi que ce soit.

                                            Cdlmt


                                          • Liger Liger 10 décembre 2009 18:35

                                            "Toutefois, je ne m’intéresse pas aux comportements individuels, qui ne sont significatifs que des individus, mais aux comportements communautaires."
                                            Est-ce parce que les théories sur l’impossible mélange s’écroulent dans le cas des individus ?

                                            Justement, ma proposition de parrainage utilise la capacité de l’individuel à surmonter les rejets globaux. Mais finalement existe-t-il d’autre intégration que celle qui commence par un lien personnel ?


                                          • Liger Liger 10 décembre 2009 21:37

                                            « en croyant que lesdites solutions seront plébiscitées par leurs protégés »
                                            Vous faites fausse route. Je propose que ceux qui veulent accueillir et ceux qui veulent apprendre puissent faire un deal, et réussir ce deal. Ça n’a rien d’universel.
                                            Je crois davantage au succès d’une telle entreprise qu’à un tri effectué par une administration.


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 11 décembre 2009 09:44

                                            Ah parce que pour vous, c’est cela une communauté : des gamins qu’on réunit, plus ou moins aléatoirement, pour étudier leurs comportements pendant deux heures ?

                                            Ben, c’est bien vous qui cherchez des réflexes innés chez des communautés avec une étude dont vous ne disposez pas une trace, ni les conclusions...
                                            Moi je vous dis que pour chercher des réflexes, indépendants de tous préjugés, de toute influence, il faudrait peut-être le faire chez des gosses afin de minimiser tous ces phénomènes psychologiques artificiels.
                                            Votre étude ne prouve pas que les blancs et les noirs sont « incompatibles ». Elle prouve tout au plus que beaucoup de blancs ont un comportement de rejet de certaines personnes, mais ne précise aucunement les raisons de cette phobie ni si elles sont rationnelles.

                                            Cdlmt


                                          • Nobody knows me Nobody knows me 14 décembre 2009 14:16

                                            Ah ? Maintenant, les vieux adages font foi dans le domaine scientifique ?? Qui se ressemble s’assemble... Votre révélation aurait impressionné Einstein et Schrödinger, je parie.
                                            Les vaches espagnoles parleraient-elles vraiment un mauvais anglais ?? Les linguistes sont sur le coup ??
                                            Vous êtes très peu rigoureux par rapport au côté scientifique que vous vous donniez.

                                            Ainsi, si je n’ai pas spécialement envie de me regrouper avec mes semblables, c’est donc moi qui suis anormal, en pleines rêveries ?? Mais sortez la tête de votre poubelle !! Vous n’êtes pas l’étalon de référence pour la vie en société.
                                            Je traîne avec qui je veux. Je vais pas perdre mon temps à faire le tri des gens que je devrais rencontrer, apprécier ou fuir, en fonction de leur couleur ou de leurs origines !!

                                            Cdlmt

Ajouter une réaction

Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page

Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.


FAIRE UN DON

Auteur de l'article

Liger

Liger
Voir ses articles






Les thématiques de l'article


Palmarès