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Accueil du site > Tribune Libre > Les chasseurs d’immortalité

Les chasseurs d’immortalité

Anne Rice, à travers sa série de livres consacrée aux aventures de Lestat, et notamment « Entretien avec un vampire », abordait le thème de l’immortalité et des interrogations spirituelles et philosophiques qui en découlent. Comment vivre en sachant que l’on a l’éternité devant soi ?

medium_entretien.jpgComment concilier la sensation exaltante d’être l’égal d’un dieu, d’être enfin débarrassé des peurs liées à la maladie, à la souffrance et à la mort, avec celle vertigineuse de devoir vivre des siècles sans savoir quoi faire de ces milliards de jours et de nuits d’éternité. Il est vrai que dans ses romans, le mythe romanesque du vampire, buveur de sang, qui garde néanmoins la conscience de ce qu’il fut, est aussi associé à la solitude, ou à la seule compagnie d’êtres lui ressemblant. Fatalement tout n’est que lassitude suivie de mélancolie, humeur très humaine s’il en est. Et au final, cette immortalité-là n’apparaît guère enviable.

Frankie a revu récemment un épisode d’X-Files dans lequel il est aussi question d’immortalité : un homme, oublié par la mort, la traque indéfiniment avec ses appareils photos partout où elle frappe dans le seul espoir qu’elle le voie enfin et le prenne.medium_homme_seul.jpg Les souvenirs des temps heureux lui font défaut et il ne sait même plus ce qu’il fait sur Terre.

Dans ces deux cas de figure, il y a solitude parce que l’immortel se trouve seul, perdu dans le vaste monde. Mais qu’en serait-il si nous devenions tous immortels ?

Sigmund Freud disait : "Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité". Cette sensation d’invincibilité que procure souvent la jeunesse où l’on croit que demain sera toujours suivi de lendemains, incertitudes et réflexions lorsque la mort nous rattrape de façon sournoise, frontale et abjecte. Et une prise de conscience cruelle de cette finalité pour tous : ce qui vit, meurt. Si vous demandez autour de vous que l’on vous donne le contraire du mot "mort", souvent vous entendrez spontanément, la vie. Or il y a un mot bien plus approprié : c’est "naissance". Considérer la mort comme la fin naturelle d’un cycle et l’accepter comme telle incite les êtres à vivre chaque instant intensément, sachant qu’il peut être le dernier ; mais dans nos sociétés occidentales, la mort reste un sujet tabou et lorsqu’enfin on ose l’aborder de face, c’est souvent qu’un drame personnel nous y a obligé. Et là forcément, nos interrogations se tournent vers la philosophie ou la religion.medium_mort.jpg Rarement vers la science.

Il existe pourtant un petit groupe de scientifiques que l’on pourrait baptiser les "chasseurs d’immortalité", des prophètes d’un genre nouveau qui se situent à la frontière de la science et de la science-fiction, et qui partagent un même objectif : "tuer la mort !" Utopie ? Folie ? Leurs expériences et leurs projections dans le futur ne le sont peut-être pas autant que cela. Apprentis sorciers certes, mais les hommes de science ne le sont-ils pas tous un peu ?

Pour ces traqueurs de la mort, le vieillissement ne serait pas une fatalité, mais une maladie qu’il faut combattre. Ce sont des scientifiques ayant une expérience en biologie, en génétique, en informatique, qui visent la "longévité éternelle", credo s’il en est de notre société moderne.

Le premier se nomme Aubrey de Grey : il a publié en 97 dans Bioessays sa première découverte où il mettait à jour des processus avant lui inconnus dans les "mitochondries" : des structures internes à la cellule qui libèrent de l’énergie. Cet homme est informaticien au département de génétique de Cambridge. Il estime que notre vision de la vie est imprégnée de fatalisme et que cela empêche les scientifiques de réfléchir au moyen de traiter le vieillissement alors que les avancées de la science le permettent. Il a identifié sept phénomènes principaux détruisant à terme nos cellules et a proposé sept stratégies pour les combattre. L’expérience qu’il rêve de concrétiser et qu’il juge réalisable d’ici sept à vingt ans : faire vivre une souris plus de cinq ans ce qui équivaudrait à 150 ans pour un être humain.

Max More, lui, est certain que la science peut pulvériser toutes les limites. Il est docteur en philosophie et a formé un groupe appelé les "Extropiens", ("extropie" étant le contraire de l’entropie qui est la dégradation de l’énergie) réunissant spécialistes de medium_sys23522.gifl’intelligence artificielle, mathématiciens, théoriciens : tous estiment que l’humanité n’est qu’une phase transitoire et que la mort est un problème que la science peut résoudre. En conclusion pour les "Extropiens", l’immortalité serait de l’ordre des mathématiques et non du mystique...

Max More combat le pessimisme stagnant comme il le nomme représenté par les religions notamment qui font accepter aux hommes leurs limites. Selon lui grâce aux nouvelles technologies nous allons devenir des "post-humains" : il deviendrait possible alors de suppléer à nos maladies qu’il considère comme des bugs, des défauts de programme, en réparant nos corps grâce à des implants d’organes bioniques. Le contenu du cerveau serait transféré dans des réseaux informatiques, comme on sauvegarde un disque dur, réalisant la symbiose entre esprit et machine. Et après tout pourquoi pas ? Nous portons bien des lentilles de contact, des prothèses de hanche ou des pacemakers, et il existe aujourd’hui des prothèses du bras et de la main intelligentes dites "myoélectriques".

Quant à Ray Kurzwell, ingénieur de son état, il écrit dans son dernier livre L’Age des machines spirituelles : "Beaucoup de choses vont se passer dans les cent années qui viennent. Les avancées technologiques s’accélèrent et le prochain siècle en produira autant que les dix siècles précédents. Bien avant 2099, nous aurons par exemple les moyens de scanner mon cerveau et d’en enregistrer le moindre détail, chaque connexion neuronale, chaque concentration de neurotransmetteurs, chaque fente synaptique, chaque cellule. Puis nous pourrons le reproduire, le copier dans un ordinateur neuronal de capacité suffisante, afin de fabriquer une copie parfaite de mes pensées, de mes souvenirs, de tout ce que je sais faire." medium_nanotechnologie.jpgEn conclusion, il affirme que vers 2040/2050, nous aurons une grande quantité d’intelligence non-biologique dans le cerveau introduite sans opération chirurgicale, mais grâce à la nanotechnologie, de petits "nanorobots" qui suivront la circulation sanguine. L’immortalité enfin atteinte sous la forme d’une fusion de l’homme et de l’ordinateur.

Et tout à coup, cela fait froid dans le dos, car si un gouvernement se mettait à nous implanter un "nanorobot", pas plus gros qu’une tête d’épingle, dans le cerveau, Frankie pense immédiatement au pire scénario qui soit : "la centralisation du pouvoir de contrôle".

D’autres hommes avant eux ont cru à l’immortalité du corps : Alexandre le Grand, le médecin et philosophe arabe Avicenne, le théologien, mathématicien et astronome anglais Roger Bacon, ils ont tous partagé la même espérance d’une immortalité physique. Mais aucun d’eux n’a trouvé la formule magique.

Entre lectures vampiriquemedium_androide_1.jpg où les immortels ont des états d’âme au point de vouloir redevenir humains, et films de cinéma où certains répliquants sont plus humains que ceux qui les exterminent, Frankie flippe à l’idée de se trouver un jour transformée en femme bionique de série TV. Quant à la vision de ce monde transposé à l’infini, elle ne l’envisagera que si on lui garantit la parole de Dieu dans l’Apocalypse de saint Jean : "De mort, il n’y aura plus. De pleurs, de cris et de peine, il n’y en aura plus, car l’ancien monde s’en est allé."medium_Nagasakibomb.2.jpg

Restons raisonnable, car entre menaces en tout genre et autres absurdités humaines, on ne sait pas encore ce qui va nous tomber sur le coin de la gueule. Immortalité ou non, il y a aura toujours un affreux jojo pour faire buguer les circuits !


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24 réactions à cet article    


  • Gasty Gasty 16 juillet 2007 11:22

    Un roman de Philip José Farmer intitulé « Le fleuve de l’éternité » On a du mal a accroché pendant plusieurs pages car on ne saisi pas ou l’auteur veut nous conduire. Il s’agit en fait d’imaginer que votre vie soit enregistré, tout comme pour une cassette audio ou un CD. Reste plus qu’à reconstitué un nouveau corps après votre mort (adn, clonage) et vous recopier votre vie. Avec l’étrange souvenir de votre mort.


    • Mjolnir Mjolnir 16 juillet 2007 11:25

      Bonjour.

      Je voulais juste ajouter que la question de l’immortalité a aussi été traité par JRR Tolkien dans la mythologie qu’il voulait créée (et dont « Le Seigneur des Anneaux », adapté récemment en film, n’est qu’une partie) : dans son oeuvre, vivent sur Arda (notre planète) des Elfes qualifiés d’« immortels » et des Hommes qui sont dits « mortels ». Dans ce mythe, la mortalité des Hommes est en fait un don d’Eru (pour faire bref, Eru = Dieu dans cette mythologie) car « l’immortalité » des Elfes les obligent à vivre sur Arda jusqu’à sa fin, et au cours du temps, les Elfes se lassent et envient la mortalité des Hommes qui est en fait une libération. Les Hommes ont hélas été trompé par Morgoth et craignent depuis la mort. Ceux qui cherchent l’immortalité ne peuvent alors que souffrir car leurs « âmes » (« Fëar » dans l’oeuvre) cherchent irrésistiblement à quitter leurs enveloppes corporelles pour quitter Arda (c’est le cas des spectres de l’Anneau).

      Pour plus de détails, lire « Le Silmarillion » et « The History of Middle-Earth »


      • La Taverne des Poètes 16 juillet 2007 11:33

        Frankie (*) a l’art de parler des thèmes peu traités et d’en parler avec talent et connaissance. Une phrase me hérisse le poil ; elle n’est pas de Frankie. Sigmund Freud disait : « Au fond, personne ne croit à sa propre mort, et dans son inconscient, chacun est persuadé de son immortalité ». Voilà ce qui m’irite chez les scientifiques -surtout dans le domaine de l’esprit- : ils prétendent ériger leur impresion personnelle en vérité absolue. Deuxième point qui me chiffonne : « Max More combat le pessimisme stagnant comme il le nomme représenté par les religions notamment qui font accepter aux hommes leurs limites. » Les hommes ont leur limites, ce n’est pas du pessimisme de le dire. C’est le principe de réalité. Si la science a du bon c’est surtout par les progrès de la médecine. Progrès qui devraient être partagés par tous sur la planète. Les « post-humains » ne sont pas légitimes si cette condition n’est pas assurée d’abord. J’y vois plus un moyen d’accroître les performances pour une lutte encore plus féroce entre les gens qui, par pour rester dans la course, devront tous s’y mettre.

        En français, seul une lettre sépare les mots « immortalité » et « immoralité » ; Est-ce un hasard ? Non ! Cela veut dire : « prudence dans l’emploi des sciences et des tecnhiques dans la quête de réalisation d’un désir (délire ?) inacessible ». D’ailleurs, voyez l’article de ce jour sur Ben Laden (http://www.agoravox.fr/auteur.php3?id_auteur=17937). Lui aussi offre les moyens d’accéder à l’immortalité : en gagnant le rang de martyr !

        (*) j’emploie ici la 3ème personne comme l’auteure.


        • Mjolnir Mjolnir 16 juillet 2007 12:02

          Vous dites : « Sigmund Freud disait : »...« . Voilà ce qui m’irite chez les scientifiques »

          Je ne sais pas si le qualificatif « scientifique » conviendrait pour S. Freud, il ne me semble pas que les thèses de la psychanalyse répondent au critère de falsifiabilité qui est nécessaire pour pouvoir qualifier la psychanalyse de « science ».


        • Frankie Frankie 16 juillet 2007 15:01

          Bonjour à tous

          @ la taverne : merci ! smiley bien vu pour la 3e personne...

          Concernant la mort, nous avons du mal à la concevoir, encore moins à accepter la notion de fin qui pourtant existe pour toute chose qui « vit », indépendamment de la religion ou de toute vision philosophique. Nous la percevons comme cruelle lorsqu’elle touche nos proches, inacceptable lorsqu’elle frappe des êtres dans la fleur de l’âge, terrifiante lors de tragédies car elle nous renvoie à la notion de hasard ou de destin, et nous rappelle qu’elle fait partie intégrante de notre existence ; et cependant, elle reste tabou dans nos sociétés occidentales comme si le fait d’en parler et de murmurer son nom éveillerait son intérêt. Je ne crois pas que Freud prétendait à une vérité absolue lorsqu’il parlait d’immortalité inconsciente. Pour ma part, je crois que cela relève davantage de l’importance que nous accordons à notre ego (premier outil de travail du psy) et à la vanité qui s’en suit, nous laissant imaginer qu’il restera quelque chose de nous lorsque nous nous en serons allés, comme « un petit brin d’immortalité ».

          Quant aux limites de l’être humain, l’histoire a prouvé qu’il est capable de les repousser et de les dépasser ; en situation d’horreur absolue, dans le bien comme dans le mal, les hommes sont capables de transgresser toutes les idéologies ; la question est ? à quel prix ? En cela l’histoire d’Icare est édifiante... Restons humbles, vivons le mieux possible dans l’instant présent et tâchons de ne blesser personne ; là je crois que nous aurons atteint une étape acceptable dans l’histoire de l’humanité et qui sait « l’immortalité » ? smiley


        • L'enfoiré L’enfoiré 16 juillet 2007 15:51

          Frankie,

          Comme d’haibtude du bon « Frankie sucre dur ». J’aime bien entendu. En modération, je lis souvent sans regarder l’auteur. Cette fois, j’ai été pris au dépourvu : reconnaitre l’écriture mais pas le « chapeau du rédacteur ».

          J’ai regardé et j’ai compris.

          Je ne sais si tu as vu le film assez ancien dont je ne me souviens plus du titre et qui présentait 2 journalistes en déplacement. Lui tout a coup se retrouve en boucle au réveil avec la même musique qui revient tous les jours. Il revoit tous les acteurs qui refont les mêmes erreurs, les mêmes gestes. Il s’y attend toujours et s’en amuse au début ou s’en offusque et ne peut plus le supporter en finale. Il voudrait sortir de cette boucle infinie et n’y arrive pas. La fin se termine bien, il en sort et l’histoire se termine avec une histoire d’amour.

          Cela fait réfléchir. L’acteur ? Il a jouer dans les Blogbusters. Je l’ai vu 2 fois ce film.

          Je ne sais si quelqu’un a le titre. smiley


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 juillet 2007 16:00

            Frankie,

            Je reviens tout de suite. Comme tout le monde qui avance en âge se pose des questions. La sagesse qui entre, qu’on dit alors.

            En provenance de l’imortalité, tout le monde pense tout de suite au clonage ou l’hybernatus.

            Je me souviens d’un Bob Morane dans ma jeunesse, de l’époque d’Henri Verne qui présentait ce fameux et affreux Ming qui avait des doubles et que Bob Morane essayait de combatre.

            Il y a aussi un autre livre que j’ai lu récemment et dans lequel les acteurs disparaissaient l’un après l’autre. Jusqu’au moment où l’on apprend qu’ils sont envoyé pour leur bien dans une ile où l’immortalité est du vécu. Cela se termine mal. L’île explose. Je vais chercher si je l’ai encore.

            Aujourd’hui, retrensmettre son savoir n’est pas possible qu’autrement que l’enseignement. Temps perdu. Une plaquette dans le cerveau et hop, c’est fait.

            De la science fiction ? Peut-être. Quoique...

             smiley


          • Frankie Frankie 16 juillet 2007 16:17

            Un jour sans fin avec Bill Murray,Andie MacDowell ????  smiley


          • nameluas 16 juillet 2007 17:21

            un jour sans fin ? parlons en : ca fait des années que je suis coincé sur le 16/07/07 !! d’ailleurs tous mes messages sont antérieur à cette date ! lol !

            Vous vous en foutez parce que vous allez lire ca le 17 ou + et dire je je suis un allumé ! mais non smiley

            si vous avez un truc à me donné vous avez jusqu’à ce soir minuit


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 juillet 2007 17:49

            Exact. Merci. Je suis resté calé en mémoire aussi sur ce film smiley


          • herbe herbe 16 juillet 2007 21:12

            à l’enfoiré

            Pour le film vous avez déjà eu la réponse.

            Pour le livre d’après les infos données j’ai cru reconnaitre « le grand secret » de René Barjavel ...


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 juillet 2007 22:08

            Dans le mille. Merci pour l’info. Ma lecture ne daye pas d’hier. Le titre ne revenait pas. L’histoire bien. smiley


          • L'enfoiré L’enfoiré 16 juillet 2007 22:09

            ne date pas d’hier.... typo


          • herbe herbe 17 juillet 2007 11:03

            De mémoire ce qui m’avait impressionné dans ce roman, c’était l’utilisation dans l’histoire de beaucoup d’évènements spectaculaires de l’actualité qui trouvait leur place dans le fil conducteur (c’était bien mieux à mon avis que le Da Vinci Code). J’ai comme l’impression que maintenant par exemple le 09/11 trouverait leur place dans cette fiction.


          • ExSam 16 juillet 2007 16:08

            C’est vrai que la Bible nous promet un Paradis d’infinie béatitude...

            Les avancées technos-scientifiques bousculent et remettent en question des problèmes physiques, philosophiques et psychologiques.

            Cet article le montre bien.

            Pendant que la techno-sience va son chemin de pointe couvert de dollars vers le trans-humain, le post-humain ou le cyborg, elle laisse derrière elle l’humain.

            Au bord du chemin, il serait déjà un vieux jouet cassé, une faiblesse de chair et de sang dépassée, un brouillon pour la supériorité qui le regarde de loin, sans qu’il puisse l’appeler puisque son Nom ne lui est pas donné, et qu’il ne pourrait même le prononcer s’il le connaissait.

            Alors, permettez-moi d’être un peu triste pour lui. On ne lui pas donné sa chance encore. Ses trésors, ternis sous certains regards, sont toujours là, et nous ne les connaissons pour ainsi dire pas. A commencer par le plus beau, le plus fragile, celui qui peut lui permettre d’épater ceux qui partaient déjà, de bon matin, sur le chemin de la techno-sience : son esprit.


            • Barbathoustra Barbathoustra 16 juillet 2007 16:52

              Après les fous de Dieu, les Dieux fous ? Infléchissement euphorique du malaise originel disait Cioran.


            • ExSam 16 juillet 2007 20:23

              Barbarthoustra

              Je te suis pas trop là, tu peux développer ?..


            • armand armand 16 juillet 2007 18:20

              Sujet passionnant. Notons que le poiint de vue de Tolkien dans le ’Seigneur des anneaux’ n’est autre que l’attitude traditionnelle des religions révélées. Toute tentative de prolonger la vie humaine bien au-delà de sa durée naturelle c’est remplacer l’immortalité vraie par une immortalité factice. Et ne parlons même pas des vampires, de l’Hollandais Volant ou de Melmoth, pour qui la mort est une délivrance, et la vie éternelle qu’ils connaissent, un état de damnation.

              Comme on ne croit plus à la damnation, peu de gens résisteraient à une petite morsure qui les rendraient semi-immortels, avec juste quelques contraintes du style dormir le jour, veiller la nuit, boire du sang.

              Quand on examine une des plus belles légendes communes à la fois au Christianisme et à l’Islam, celle des Dormants d’Ephèse, la semi-immortalité qui permet aux sept jeunes chrétiens, traqués par le tyran, de s’endormir pendant deux siècles dans une grotte (qu’on visite encore), prend fin lorsqu’ils se réveillent, se rendent dans la grande ville désrmais chrétienne, et témoignent du miracle de la foi. Ils n’ont plus qu’à se rendormir.

              Sous une forme moderne, plus ’fantasy’, le réveil des Sept serait lié à une mission contre une menace extrême, ils se découvriraient immortels et, éventuellement, s’affronteraient entre ’Bons’ et ’Méchants’... A la fin, un seul d’entre eux survivra... euhhh... bon, j’ai trop regardé la télé il y a quelques années de ça !


              • ExSam 16 juillet 2007 20:27

                Notons que le poiint de vue de Tolkien dans le ’Seigneur des anneaux’ n’est autre que l’attitude traditionnelle des religions révélées.

                Décidément, je pédale. Sur quoi tu te bases pour dire ça ? C’est la magie noire de Mordor que tu pointes, ou la fin annoncée du Paradis (village Hobbit, Territoire des Elfes, Ants..) ?..Ou autre ?..Je suis tellement saisi par ce bouquin depuis toujours que j’ai du mal à prendre du recul...


              • Gasty Gasty 16 juillet 2007 20:33

                Le film « La ligne verte » ou à la fin ce pauvre homme est bien seul avec son ratio de vie ou il voit mourir tous ceux qu’il aime y compris ses enfants.


              • Gasty Gasty 16 juillet 2007 20:36

                euh ! rien a voir avec le « saigneur des moineaux »


              • armand armand 16 juillet 2007 23:18

                ExSam :

                Ce serait trop long à développer. Mais Sauron, par exemple, était à l’origine un beau et un bon, puissant et bienveillant, et puis, saisi d’orgueil, il a chuté et est devenu Luci... pardon, Sauron. Le Mal comme perversion du bien, l’Homme qui doit accepter sa mortalité. La Joie comme vertu principale (on trouve ça chez CS Lewis, de ’Narnia’ aussi). Gandalf qui se sacrifie et renaît purifié...


              • Barbathoustra Barbathoustra 16 juillet 2007 21:30

                L’immortalité pour moi n’aurait d’intérêt seulement si elle nous permettait de revivre continuellement et inlassablement notre enfance. Sans cette éternelle naiveté, j’imagine que la vie éternelle serait d’un ennui mortel ; obligé rapidement à devoir multiplier les concepts jusqu’à ce que la complexité de l’existence finisse par épuiser toute idée même du bonheur et nous acculer au suicide.


                • armand armand 16 juillet 2007 23:21

                  Mais si on revit continuellement et inlassablement même son enfance, ça peut devenir lassant. Comme dans l’épisode de la Quatrième Dimension où un braqueur abattu par la police se trouve transporté en un lieu où il gagne tous les soirs au poker, trouve une belle fille dans sa superbe piaule, et veut savoir ce qu’il a fait pour avoir mérité le paradis. Et puis, au bout de quelques jours il comprend qu’il est en enfer !

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