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Accueil du site > Tribune Libre > Les fruits amers de l’évaluation

Les fruits amers de l’évaluation

 Evaluer : jusqu'à la tyrannie ?..
                             Evaluer : quoi de plus banal, de plus courant et de plus innocent en apparence ? 

Nous passons beaucoup de temps à le faire, instinctivement ou rationnellement.
Evaluation esthétique, morale, intellectuelle. Evaluation individuelle ou institutionnelle, élémentaire ou savante. Avec tous les risques de subjectivité, de partialité, d'incompétence, dans la vie courante. Rien que de très classique et de très normal.

 Mais cette activité, comme activité sociale généralisée, n'est pas si neutre que cela. Elle est même très ambivalente.

Elle implique généralement des rapports de pouvoirs, au-delà des questions de compétence.
           Ce n'est pas l'évaluation en tant que telle qui pose problème (aptitude d'un individu à un poste donné, par exemple), mais le contexte économique et social, les objectifs assignés, les méthodes préconisées, les critères choisis, et surtout le contexte d'hyperévaluation généralisée vers laquelle nous avons glissé surtout depuis les années 80, sous la pression des nouveaux modèles de management libéraux anglo-saxons, qui ont gagné progressivement tous les domaines, depuis les entreprises jusqu'aux services hospitaliers, la psychiatrie, l'éducation (*), la police (faire du chiffre), la justice...

 Le lean management des politiques publiques est devenu l'alpha et l'oméga de la gestion des hommes, dans un contexte où la réduction des coûts à tous prix devient l'injonction suprême. C'est l'ère du New public management, le triomphe du Benchmarking (1)
 Qui finit parfois paradoxalement par dépossèder les professionnels de leurs savoirs.
   Globalement, le NPM n’est que l’application des techniques managériales du privé au secteur public.." Il s’agit dans tous les cas d’inciter par tous les moyens matériels et symboliques à ce que les professionnels du soin, de l’éducation, de la recherche, du travail social, de la justice, de la police, de l’information, de la culture, ne puissent pas penser leurs actes autrement que sur le modèle de la marchandise, du produit financier et des services tarifés. Cette injonction à devoir concevoir les actes professionnels sur le seul modèle de la pensée néolibérale, de ses catégories symboliques et matérielles, participe à une véritable civilisation des mœurs au sein de laquelle l’humain se réduit à un « capital », un stock de ressources qui à l’instar de la nature doit être exploitée à l’infini..."

 Cette normalisation des pratiques propres aux sociétés de contrôle et de défiance d’allure démocratique, tend à transformer les professionnels en outils d’un pouvoir politique qui traite l’humain en instrument, en « segment technique » comme disait Jaurès. Cette nouvelle civilisation des mœurs n’est pas propre à la France...
 Evaluation jusqu'à la démesure, voire à l'absurdité, qui, disent certains analystes, peut tourner à la tyrannie,  à la dénaturation des tâches, à l'obsession des seules procédures, à une hyperrationalisation absurde, au management parfois brutal, à la déshumanisation, au stress permanent, à la désocialisation, à la démotivation, à la perte de temps, de sens et d'efficacité (eh oui !).
 " Bien collée à notre époque mondialisée, miel pour experts et managers en mal d'efficacité, l'évaluation s'est immiscée partout, dans toutes les branches du travail, tous les secteurs de la production, tous les rouages de l'administration. Tantôt qualitative, tantôt quantitative, elle s'y écrit en chiffres et en lettres. Ni les individus ni les Etats n'échappent à son emprise. Son empire a essaimé, donnant naissance aux royaumes des audits, des AAA, des listes, classements et autres palmarès.
En cette période hivernale où la Cour des comptes vient de remettre son rapport au gouvernement et où chacun s'apprête à ruminer son entretien annuel avec son supérieur hiérarchique, l'évaluation nous est plus que jamais familière. « L'évaluation passe en général pour une opération allant de soi, notait, il y a dix ans déjà, le clinicien du travail Christophe Dejours . Elle est tenue par tout être raisonnable pour légitime et souhaitable. Se dérober à la procédure d'évaluation est une attitude suspecte, qui dissimulerait un pacte inavouable avec l'obscurantisme ou l'intention coupable de protéger un secret sur la médiocrité, éventuellement sur la fraude, des travailleurs impliqués. » Chantre du « vrai » travail, avide de noter ses ministres et de débusquer les assistés, Nicolas Sarkozy a donné à l'évaluation un sacré coup de fouet : « Toute activité sans évaluation pose un problème, a-t-il déclaré le 22 janvier 2009 à l'Elysée. Je vois dans l'évaluation la récompense de la performance. S'il n'y a pas d'évaluation, il n'y a pas de performance. » .

Comme dit Roland Gori “L'évaluation, cette bureaucratie de l'expertise, jouit d'un relatif consensus, à droite comme à gauche.”
   Bien menée, l'évaluation peut être positive et éviter abus de pouvoir, incompétence et inefficacité, mais "sa mise en pratique n'est pas sans poser problème. De nombreuses enquêtes de terrain montrent à quel point ce correcteur de défauts s'avère souvent contre-productif. Cet antidote à la crise a aussi un goût de poison. En voulant lutter contre l'injustice, la glande et la fraude, l'évaluation peut subrepticement créer des stratégies de contournement, de la triche, de la falsification de chiffres. Les chercheurs auront ainsi tendance à privilégier le nombre de publications plutôt que leur qualité ; les policiers à multiplier les contrôles au lieu de résoudre des affaires plus complexes. Sous couvert d'évaluation, c'est souvent la standardisation qui règne. Pour être bénéfique, l'évaluation doit respecter et refléter au moins deux données de taille : la singularité des individus et la complexité du réel.
 Le fait d'individualiser les performances doit aussi préserver les bienfaits du travail collectif. Quant au recours à la notation, il ne peut se faire au détriment d'une évaluation plus qualitative, plus humaine, capable d'apprécier la créativité de chacun. « L'évaluation démocratique, émancipatrice, devra ainsi mélanger la nécessité de l'excellence et le besoin de coopération, synthétise Roland Gori. Etre excellent dans une société des égaux, voilà, au fond, la vraie promesse de l'évaluation... Mais, parce qu'elles sont entièrement centrées sur les tableaux de bord et les règles de procédure, les nouvelles formes d'évaluation néolibérale nous aveuglent sur l'état de la route. A l'heure du pilotage automatique par le chiffre, les professionnels n'écoutent plus les conseils des copilotes. Ils perdent la direction et le sens de leurs actions. »

 Certains y voient un instrument de domination qui ne dit pas son nom ou de folie évaluatrice,
  l'individu étant sans cesse sollicité à s'évaluer lui-même en permanence, à intérioriser à son insu des normes qui parfois le culpabilisent, le rendent malade et l'installent dans la défiance et la concurrence sans solidarité..
____________ 
(*).En matière d'éducation...
."...Les organismes internationaux, et plus particulièrement l’OCDE, se sont intéressés aux acquis des élèves plutôt qu’à la façon dont l’égalité des chances était respectée. Progressivement, les indicateurs de performance, les tableaux de comparaison entre établissements, entre régions ou entre Etats, les tests standardisés deviendront en effet une sorte de boîte à outils pour évaluer la qualité des systèmes éducatifs. Ce qui revient à importer les méthodes de gestion des entreprises et à réduire la fonction de l’école à une production de compétences soumise aux critères de rationalité et d’efficacité. Le Royaume-Uni en constitue un exemple caricatural.
 Le classement PISA , accueilli aujourd'hui sans discussion comme une référence absolue, ne peut être exempt de critiques, doit être relativisé. 
 L'évaluation des élèves "à risque" dès 5 ans, fait légitimement polémique et les enfants ne doivent pas être testés comme des automates. La logique comptable ne peut être la norme.

 


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36 réactions à cet article    


  • Taverne Taverne 4 décembre 2013 10:21

    Evaluer pour évoluer

    En principe, l’évaluation est utile d’abord à l’évalué qui analyse ses points forts et ses insuffisance et réfléchit tout seul (ou dialogue avec les autres) sur les remèdes à ces insuffisances. L’évaluation de services publics est inscrite en germe dans la Déclaration des Droits de l’Homme et du Citoyen qui dit en substance que les personnes qui occupent les postes publics doivent rendre compte de leur efficacité dans leur manière de servir la république et, en particulier, de la façon de gérer les deniers publics. 

    L’autoévaluation doit être privilégiée mais souvent elle ne suffit pas. Il faut alors recourir à un évaluateur externe. Si l’évaluateur est une autorité publique ou ayant autorité, l’évaluation peut être mal comprise et prise pour un contrôle ou un système punitif (comme à l’école).

    Il faut bien veiller à accompagner toute notation de commentaires utiles et clairement exprimés qui auront pour but d’aider l’évalué à comprendre où il a péché et comment s’améliorer.


    • ZEN ZEN 4 décembre 2013 10:27

      Bonjour Taverne,
      Bien d’accord avec vous
      Ce n’est pas l’évaluation en tant que telle qui est en cause
      Je parle d’autre chose, en gros des dérives du NPM


      • claude-michel claude-michel 4 décembre 2013 10:27

        Bon article...qui démontre que la machine prend le pouvoir sur l’homme tout simplement... !

        Pathétique.


        • medialter medialter 4 décembre 2013 10:48

          « Evaluer : jusqu’à la tyrannie ?.. »

          Ben Quoi ?

          Faut bien que la machine à formater s’assure qu’elle a fabriqué de bons futurs soldats


          • Patrick Samba Patrick Samba 4 décembre 2013 10:57

            Bonjour,

            prenons l’exemple de l’hôpital. Désormais les usagers se sentent en sécurité lorsqu’ils sont hospitalisés dans tel ou tel hôpital ayant obtenu les meilleures notes dévaluation. Or qu’évalue-t-on ? La pratique de tel ou tel chirurgien ou urgentiste, ou un établissement ?

            Résultat, vous pouvez vous faire soigner remarquablement par tel praticien dans un hôpital très mal classé, et subir une intervention chirurgicale de très mauvaise qualité dans l’hôpital le mieux classé...


            • Karol Karol 4 décembre 2013 11:01

              Bonjour Zen et merci pour cette mise en garde contre les dérives d’un « pouvoir technicien » , d’une « dictature des experts en tout » qui s’arrogent le droit de dire le « mieux », et qui sous-couvert de« rigueur scientifique » normalisent et écrasent les spécificités et les singularités de l’être humain.
              A lire aussi sur ce sujet : « La fabrique des imposteurs » de Roland Gori.


              • Agor&Acri Agor&Acri 4 décembre 2013 12:05

                @ l’auteur,
                merci pour cet article.

                @ Karol,
                j’ai failli passer pour un demeuré
                puisque je m’apprêtais à poster juste à la suite du vôtre, un commentaire parfaitement similaire, qui renvoyait également à la lecture de « La fabrique des imposteurs » de Roland Gori.
                 smiley

                Le lien entre les 2 étant la soumission à des normes imposées (par qui, au nom de quoi et dans quel but réel ?) :
                normes de comportements, normes de fabrication, normes de procédures, ...
                dont le bon respect est mesuré par ...des normes d’évaluation.

                Philippe Vergnes a posté un article sur Agoravox, en septembre, à propos du livre de Roland Gori : ICI

                Extrait :
                __________________________________

                (...)
                Roland GORI, psychanalyste, professeur émérite des Universités et fondateur de l’Appel des Appels, s’attache à démontrer dans son dernier livre La fabrique des imposteurs, paru en janvier 2013, comment, selon lui, notre organisation sociale est parvenue à transgresser notre principe républicain d’élaboration des Lois en « confisquant » le pouvoir démocratique et les débats citoyens au profit de l’adoption de normes édictées par les impératifs de la « religion du marché ».
                Autrement dit : comment notre système institutionnel a pu « glisser », en à peine quelques décennies, d’un ancien régime centré sur la Loi adoptée démocratiquement à une société gestionnaire centrée sur des normes édictées par des « experts » à la solde de la propagande capitaliste (d’où l’importance de mieux connaître le domaine de l’expertise : cf. Peut-on faire confiance à notre jugement ? La fiabilité des experts en cause).
                Ce détail est essentiel pour mieux comprendre pourquoi les conflits d’intérêts, les détournements de fonds publics, les escroqueries financières, la délinquance en « col blanc », etc. se généralisent aujourd’hui en toute impunité (jamais précédemment dans l’histoire, les membres d’un gouvernement venant de finir leur mandat avaient été impliqués dans autant d’affaires et de procédures judiciaires).

                Mais au-delà de ce constat posé par de nombreux auteurs et critiques de notre société de consommation auxquels Roland GORI fait largement appel pour étayer son analyse, il met remarquablement en évidence la façon dont le système en place encourage désormais les impostures à grande échelle. Et c’est en cela que réside tout l’intérêt de son essai.
                (...)
                ________________________________


              • Philippe VERGNES 5 décembre 2013 11:23

                Bonjour Agor&Acri,

                Et merci pour cette référence qui manifestement ne plait pas à certains « évaluateurs ». smiley


              • ZEN ZEN 4 décembre 2013 12:10

                Merci Agor pour ce rappel de l’article de P.Vergnes, qui m’avait échappé


                • Philippe VERGNES 5 décembre 2013 11:20

                  Bonjour ZEN,

                  Oui, doublement merci à Agor&Acri. smiley

                  Par ailleurs, pas de mal à ce que cet article vous ait échappé, je trouve que ces deux textes se complètent fort bien et je crois en la nécessité de tirer la sonnette d’alarme autant que faire se peut. Alors merci à vous également pour cet article fort pertinent.

                  Par ailleurs, au cas où cela puisse vous intéressez, je remets également le lien vers l’article que j’avais rédigé sur les « experts » qui sont chargés de nous évaluer : Peut-on faire confiance à notre jugement ? La fiabilité des « experts » en cause. Mon article présentant l’ouvrage de Roland GORI est une suite de ce premier billet sur les évaluations de pseudo-experts.

                  Lorsque l’on sait que les évaluations sont la plupart du temps formulées par ce type de « spécialistes », on peut aisément comprendre qu’il n’est nullement étonnant que notre société se trouve dans un telle m....


                • ZEN ZEN 5 décembre 2013 11:51

                  Merci d’être passé, Philippe

                  Ah ! les experts...
                  On pourrait aussi parler de Moody’s and Co, ceux qui ont vu venir le désastre... smiley


                • gaijin gaijin 4 décembre 2013 12:44

                  croire que tout peut se mesurer, se standardiser, s’optimiser est une hallucination et une négation de l’humain .....
                  (un ex qualiticien )


                  • ZEN ZEN 4 décembre 2013 12:58

                    qualiticien ?
                     What is it ?


                  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 4 décembre 2013 13:03

                    Un expert qualité, quoi. « Qualité » dans la novlangue de l’industrie, qui correspondrait plus dans le langage commun à conformité. Comme disait un ami qualiticien justement, « si tu écris que tu vas faire un produit de m..., et que tu fais effectivement un produit de m... conforme à ce que tu as écrit, alors tu auras fabriqué un produit de qualité ».


                  • gaijin gaijin 4 décembre 2013 20:49

                    je souscrit a la définition de pépé ! smiley
                    on pourrait la continuer : si vous fabriquez un produit de merde l’essentiel est d’avoir tout les documents prouvant que vous avez respecté les procédures que vous avez vous même définit en accord avec un organisme de certification que vous payez pour qu’il évalue votre travail .....
                    ( ouf ....j’ai perdu l’habitude ....)
                    pour la mise en pratique voir l’affaire PIP
                    ( mais c’est partout pareil ......foutage de gueule planétaire........ )


                  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 4 décembre 2013 21:39

                    gaijin, ton avatar me dit que tu as changé depuis (en bien), ou que tu as laissé s’exprimer ta vraie nature. Dans un cas comme dans l’autre, félicitations !


                  • gaijin gaijin 5 décembre 2013 09:56

                    pepe
                    merci ....
                    je n’ai jamais été un adepte de la secte de la documentologie mais j’ai cru un moment que tout ce bazard pouvait réellement servir a quelque chose de productif ( faire de la qualité réelle ........)
                    quand j’ai compris ce qui se passait pour de vrai après quelques années a me battre contre les moulins a vent je me suis enfuit ......
                    j’ai espéré un moment que l’affaire PIP allait permettre de faire éclater la réalité mais elle est passée comme le reste emportée avec l’écume médiatique


                  • escoe 5 décembre 2013 10:37

                    je n’ai jamais été un adepte de la secte de la documentologie mais j’ai cru un moment que tout ce bazard pouvait réellement servir a quelque chose de productif ( faire de la qualité réelle ........)

                    Moi aussi. Ca peut servir mais beaucoup moins que ce qui en est dit et de toute façons ça se heurte constamment à ce que j’appelle la logique du N-1 : on supprime un poste et ça se débrouille avec ce qui reste. Puis on, en supprime un autre etc. Et un jour ça ne se dé (merde) brouille plus et là adieu la qualité.


                  • Pepe de Bienvenida (alternatif) 4 décembre 2013 12:52

                    Merci ZEN, on n’insistera jamais sur une évidence : la société humaine doit servir l’humain et non l’inverse.
                    Cette obsession du mesurable est un des aspects de la société technicienne que dénonçait Jacques Ellul


                    • Radix Radix 4 décembre 2013 13:26

                      Bonjour Zen

                      L’évaluation !

                      C’est une « technique » qui permet à un imbécile de juger des capacités d’une personne dont il serait incapable de faire le travail dont il est chargé !

                      Radix


                      • escoe 5 décembre 2013 10:27

                        C’est une « technique » qui permet à un imbécile de juger des capacités d’une personne dont il serait incapable de faire le travail dont il est chargé !

                        J’ai connu ça avec un polytechnicien ignare qui voulait faire tenir le monde dans un tableau Excel. Inutile de vous dire qu’il a coulé toutes les activités où il est passé.


                      • ZEN ZEN 4 décembre 2013 14:06

                        Bonjour Radix

                        J’en ai connu comme cà , devenu incapables d’enseigner, à l’époque de Jospin, qui se sont reconvertis vite fait en psychopédagogos prétentieux et dangereux...


                        • Radix Radix 4 décembre 2013 14:26

                          Oui Zen

                          Dans mon cas, j’ai été obligé d’expliquer mon métier à une donzelle qui n’en avait jamais entendu parler pour qu’elle puisse « juger » si je le faisais bien !

                          Kafkaïen !

                          Radix


                        • urigan 4 décembre 2013 19:16

                          J’en ai connu quelques uns(es). Il s’appelaient les « C.O.P. »

                           smiley


                        • mitra 4 décembre 2013 14:30

                          Je me permet de faire un doublon de commentaire avec celui que j’ai écrit suite à l’article de Robert Gil (« Halte aux méthodes du néomanagement... ») puisque le thème est quasi identique :
                          « organisation scientifique du travail », tout le point de départ est là, il suffit juste de dérouler la pelote.


                          • Piotrek Piotrek 4 décembre 2013 14:36

                            C’est pas tellement l’évaluation qu’il faut remettre en cause. Car c’est dans les critères de l’évaluation que le contentieux réside.

                            Un exemple pour illustrer l’importance du critère : Un bon policier est-il celui qui arrête le plus de malfaiteurs ? Le policier à l’acceuil du comissariat est donc un mauvais policier.


                            • Inquiet 4 décembre 2013 16:10

                              Piotrek, votre exemple représente pil poil ce qui se passe dans la réalité :


                              Je travaille pour un organisme de formation qui évalue la motivation des formateurs par le nombre d’heures de formation animées.

                              Attention, je ne parle pas de la productivité, qui si j’étais quelqu’un de « froid », je pourrais le comprendre : un formateur « rentable » est celui qui anime beaucoup.
                              Non, je parle de motivation, comme si un formateur motivé serait plus ou moins lié au fait qu’on le planifie ou non (sans lui demander son avis).

                              Donc l’exemple et la traduction de la compétence ça se passe dans la vrai vie, tous les jours tout partout. Incroyable mais vrai :)

                            • bakerstreet bakerstreet 4 décembre 2013 18:15

                              Zen



                              Le pouvoir des notes, nous y sommes. 
                              Certains critiquent le système de cette notation internationale, mais ne remettront pas en cause le bien fondé des notes, quand à dresser un tableau d« évaluaton des élèves. 

                              Dans un pays, champion de la notation, et aveugle pour ne pas dire plus à la critique, en dépit des résultats, se moquant d’autres alternatives, comme celles qui existent et réussissent dans les pays nordiques, il y a là une étrange contradiction. 

                              Pour ma part, je pense effectivement que la dictature de la notation est nuisible. 
                              L’important, c’est l’esprit, et sutout quand il est communautaire, mais justement, là je trouve qu’il cloche un peu. 

                              Un peu aveugle et sourd, cramponné à des trucs qui me semblent aberrants, comme le redoublement par exemple, condamné par tout le monde maintenant, mais qui continue à trouver des défenseurs, comme la cavalerie en 39. 
                              Et je parle pas de vieilles badernes préhistoriques qui trouvent leurs vaillants contingents de défenseurs....Certains jugent qu’ils ne sont pas là pour la morale, et l’éducation morale des esprits, à l’heure où des gamins harcelés continuent à souffrir, voir plus, pour la bonne raison que les autorités continuent à ignorer largement ce problème.
                              Ce genre de souffrance est elle évaluée...Je doute qu’on ferait un carton, mais cela est peut être en relation avec ceci. La souffrance doit elle une des conditions de l’apprentissage, ou l’école pourrait elle ête envisagée autrement. 

                              Beaucoup de bruit ce jour autour de ce résultat international. 
                              Pourtant l’important est ailleurs,
                              Et les gens et les médias n’y seraient pas sensibles, s’ils ne savaient pas que le mal est profond. 

                              En d’autres termes, cette enquète ne sert que de prétexte et de base à parler »en termes logiques et construits« , seule alternative à un système qui refute souvent toute critique, hormis celle de l’évalution justement, pour se fermer complètement. 

                              Un bon prétexte, en quelque sorte, saisi au rebond. 

                              On aurait tort donc de se moquer, et d’ignore ce qu’elle charrie, au niveau de »la parole du refoulé". 

                              • soi même 4 décembre 2013 19:15
                                évaluation est la dernière daube pour faire rentré le loup dans la bergerie.

                                Cela flatte les serviles et cela lamine l’initiative, car derrière cela se profile l’infantilisme .


                                • urigan 4 décembre 2013 19:21

                                  De toutes façons, l’évaluation n’est valable que si elle est formative. Na !


                                  • ZEN ZEN 5 décembre 2013 11:01

                                    urigan

                                    Bien dit, Na !


                                  • christophe nicolas christophe nicolas 4 décembre 2013 19:39

                                    Vous soulevez un point très juste, j’ai un doctorat et j’ai vu des gens niveau CAP, RANGE ROVER, manteau de fourrure sortir de leur grosse voiture en me balançant du « mon petit » bien rabaissant pendant 10 ans. Qu’importe, mais qu’après ils sabotent votre vie personnelle en s’y mettant à 15 contre un avec des moyens illimités, polluant l’entourage, il y a des limites... Leur objectif reste pour moi un mystère.... j’imagine qu’il fallait absolument camoufler les incroyables malhonnêteté qu’ils pratiquaient. En plus, j’ai fait cela à la surprise générale début 2012 : théorie de l’intrication. On m’a toujours évalué dans mon dos, accusé sans jamais pouvoir se défendre mais ressentant les résultats de l’évaluation par tout le monde. De quel droit pique t-on mes travaux pour les porter je ne sais où sans m’informer ? Ce n’est pas de l’évaluation, ce sont des voyous qui vous pourrissent l’esprit, je me torche le cul avec leurs « évaluations » qui sont en fait des recherches de faiblesse pour clouer l’esprit si vous contestez des méthodes honteuses. L’évaluation n’est qu’un alibi, c’est du foutage de gueule pour vous rabaisser et vous tenir à la botte.

                                    J’ai ouvert la porte des voyages spatiaux et bien d’autres choses, je dialogue avec le ciel, j’ai reçu l’autorisation de témoigner contre les faux sans risque pour moi mais je l’ai mérité au bout de 20 ans donc méfiance car entre la vérité et l’accusation, la frontière est ténue. Moi, j’ai été évalué par des gens qui magouillent et font les beaux par devant ou par des gens dans l’erreur. Le monde est dans l’erreur donc les évaluations deviennent rapidement des outil de coercition si la personne est dans la vérité.

                                    Prenons Einstein, c’est un « Dieu de la physique » alors que depuis 83, Alain Aspect a montré qu’il s’est trompé. Qui est au courant ? Pas l’ingénieur à coté de chez vous. Qui connait la démonstration au potentiel retardé et la magouille sur l’effet doppler appliqué au volume de la charge ? Qui connait les concepts de la physique de Boltzmann ? Qui sait que le premier cour de physique est incohérent et qu’il suffit de demander au professeur pourquoi une charge ne s’épuise pas en émettant un champ dans l’espace pour le coincer ? Mémère patronne qui vous balance du « mon petit » ! 

                                     

                                    Ce point de l’évaluation a été soulevé par la Vierge à cause des excès de la hiérarchie catholique sur les personnes qui délivrent des messages. A Fatima, la petite bergère a été cloitrée. Sur des milliers de faits, 15 sont reconnus par l’église, or le 3 secret de Fatima parle de cela. Paul VI avait assoupli les règles mais le 3 secret ne fut pas révélé intégralement. Normalement le voici :

                                    Le 3ème secret de Fatima en diapositive fatima3secret en texte. Est-ce crédible ? La date, en page 30 de ce document (miracle de Saint christ dont la statue provient du sanctuaire du Christ Roi de sœur Olive rue Tournefort face aux laboratoire de l’ENS où l’expérience EPR fut préparée) confirme que le secret de Fatima donné par l’évêque Claudio Gatti est juste car elle correspond à la date de décès de ce dernier décès 6 décembre 2009.

                                    Il faut maintenant comprendre que la brimade de l’esprit est aussi grave que la brimade physique, les petits chantages et des petits secrets pour dominer font souffrir l’esprit car ce n’est plus un amusement. Ce scénario a été vécu par l’église comme une souffrance de tout le corps mystique pour servir de preuve à l’humanité. Il s’est répété et amplifié de Fatima à Medjugorje où l’amitié des « voyantes » est mise à mal ainsi que celle des prélats. Ceci est un avertissement : Espionner, Mentir, segmenter contrôler et déformer l’information pour contrôler les esprits prouvent qu’on n’aime pas son peuple, qu’on cherche a conserver le pouvoir sur les esprits et qu’on prend les gens pour des crétins. Ceux qui font cela doivent changer sous peine d’être châtié. Evidemment la vie intime ne regarde que les intéressée.

                                    En m’espionnant, on est parti d’un bureau et cela finit en scandale planétaire impliquant l’avenir de l’humanité. Ce sont des techniques de barbouzes qui sont a l’origine de cela, et ce scénario se reproduira. Donc la plus grande découverte scientifique bloquée par des rigolos pris la main dans le sac et poussant tout le monde au mensonge pour ne pas avouer... Je peux vous confirmer qu’on souffre bien le martyre de l’esprit quand on sait qu’on est totalement manipulé sans comprendre pourquoi, en fait, pour prendre le savoir en vous cloitrant, l’évaluation n’étant qu’un des aspects pour ruiner votre réputation, un alibi...

                                    Très fort... heureusement que le ciel s’en mêle, apaise et que finalement j’ai reçu de pouvoir juger


                                    • christophe nicolas christophe nicolas 4 décembre 2013 22:49

                                      Zen est un beau nom mais c’est un peu égoïste. Cela n’est pas applicable dans tous les milieux où tu risques de devenir indifférent. C’est une attitude excellente dans un monde positif mais ce n’est pas trop l’époque. On est dans un monde dans l’erreur qu’il faut faire revenir dans a vérité.

                                      L’évaluation est logique voire gratifiante lorsqu’elle est faite sur le mode état d’esprit de bonté. Sur le mode état d’esprit de domination, c’est de la coercition doublée d’une délation si elle est faite dans le dos, mêlant jalousie, faux témoignages, incompétence, que sais je... La poubelle de l’esprit. Par exemple, si un ancien pote envoie un mail avec « ma poule » parce que le gars fait cela à tout le monde alors te voila homosexuel parce que le gars de l’informatique ne peut pas te sacquer...

                                      Il suffit qu’un déséquilibré, bonapartiste, gladiateur, célibataire te prenne en grippe parce que l’argent lui paraît le seul critère et te voila discrètement pourri, surtout que le gars avait l’air d’avoir les clefs de chez moi et se frise en informatique. Ce qui est drôle c’est qu’il correspond trait pour trait à la description de Satan faite par Maria Valtorta à la fin du paragraphe. Son pote dirige l’informatique donc il a accès au réseau et visiblement ces gens ont espionné chez moi. Tu te prends dans la gueule des allusions sur les conneries de ta femme, les petits secret de ses conversations avec ses copines. Le gars a avoué qu’il me pourrissait avant que je parte suite à une mise à pied. Que penser à part que le gars tourmente ? En tout cas 3 jours après sa bagnole décroche d’une pente et s’encastre dans un mur de la boite devant les caméras toute seule comme une grande preuves à l’appui, une sorte de crucifixion à l’envers. J’écris tout donc en l’écrivant 3 jours après, c’est le coup d’orage style Golgotha très impressionnant qui dure un quart d’heure. Bon, je me suis dis, me voilà vengé, sa bagnole est son bien le plus précieux. Après j’ai pu quitter cette boite de dingue, c’était parfait.

                                      En fait, le gars pourrissait tout, il poussait tout le monde à me pourrir discrètement, il était au courant de tout ce qui se passait chez moi... c’est l’ingénieur des études de prix qui truande comme un malade avec ses collègues. Quand tout le monde pose un regard inquisiteur sur toi et t’évalue en permanence, il n’y a plus de bonté donc tout le monde est faux avec toi mais impossible de réagir puisque cela arrive de toutes les directions de façon réfléchie pour brouiller les pistes. Le but est de te laisser venir, te donner l’impression que tu n’es au courant de rien, ton esprit est appâté, mis au régime et affamé. Pour que cela s’arrête, il faut devenir actionnaire, actions que tu paies de ta poche, ce qui assure la fidélité aux magouilles. La patronne fait la gentille pour créer une fidélité affective. Tout l’entourage est coopté pour bien compléter le dispositif et enfin des techniques comme le GPS et la surveillance des communications permettent de saboter les velléités de départ complété d’un pourrissage de réputation par l’évaluation. C’est une méthode de coercition mentale très puissante car tu es dévalorisé en permanence pour créer un déficit affectif.

                                      Je ne sais pas comment ils s’y sont pris mais des amis et ma femme y ont participé. Petit à petit les relations se sont dégradées pour devenir mauvaises. Je pense qu’ils font des écoutes et que comme  à force tu commences à balancer, ils l’utilisent contre toi. En plus, avec les histoires de piquage des hypothèses de la théorie de l’intrication dans les années 2005, ils devaient vraiment vouloir me faire devenir actionnaire pour arranger l’affaire . Ils ont dû faire croire que j’étais d’accord où que ca venait de quelqu’un d’autre. A cette époque tout le monde pensait que je n’avais aucune chance de trouver avant les grands savants. En tout cas, ma femme s’est aussi mise à l’accusation et ça s’est dégradé. Début 2011 je n’en pouvais plus, j’ai écris à une ex et là ça se dégrade par mails mais j’ai des doutes sur qui j’ai en face de moi, il y a du pourrissage de partout, de vraiment partout, famille, amis. A partir de ce moment là, j’ai tout écrit pour tenter de comprendre ce qui se passait. Le ciel a commencé à vraiment agir et il ne faut plus m’emmerder car c’est prendre un réel risque physique, puis début 2012, Jésus débloque la théorie, c’est transmis, trahit, puis c’est l’antigravité et là le ciel a tracé un chemin parce qu’en fait la théorie de l’intrication est une clef pour la connaissance et la spiritualité.

                                      Les gugus de mon ex boite ont tout interfacé avec l’extérieur et n’ont jamais rien dit quoi et à qui ils avaient transmis des choses mais j’ai compris à l’entretien de rupture avec la patronne qu’en fait ils avaient tous les mails et peut-être les ont-ils modifiés pour foutre la merde. Le petit tapotage sur le dossier pour me faire comprendre que ça resterait secret, ça a été la goutte d’eau qui fait déborder le vase du déficit de vérité.

                                      Ils obéissaient certainement à des ordres venant de plus hauts et étaient devenus des intermédiaires mais plus haut je ne sais pas qui c’est mais je sais à qui j’ai envoyé la théorie et les réseaux de ma boite. c’est remonté chez tous les grands du BTP, les partis, etc...

                                      C’est ça vivre en France aujourd’hui, ton patron contrôle ta vie et te gère comme un gamin en oblitérant toute information descendante si tu ne rentres pas dans le système. Je crois qu’ils ont même manipulé l’église alors qu’ils s’en moquaient à longueur de journée. Je pense que certains veulent mon savoir juste pour gagner quitte à le réécrire eux même, du style virer Jésus et Marie et garder l’argent et la prostituée.

                                      On est bien barré, voilà que certains veulent saboter la révélation. Quel talent !


                                      • PrNIC PrNIC 5 décembre 2013 10:04

                                        Toute EVALUATION débouchant sur des comparaisons avec d’autres évalués
                                        ne peut que renforcer
                                        la notion de CONCURRENCE  !

                                        Alors chers Professeurs .....Evaluez la progression ou les difficultés de vos « apprenants » (seuls destinataires de vos remarques ) MAIS gardez les résultats pour vous ....

                                        N’alimentez pas les statistiques bidons de la « bonne (?) gouvernance !  »


                                        • béatrice 5 décembre 2013 19:52

                                          Merci pour cette analyse de l’évaluation qui traversent toutes nos activités et toute notre existence. Cependant, je me demande comme nous pourrions bien ensemble sortir de ce cercle vicieux.
                                          Merci de m’avoir rappeler l’existence de Roland Gori. Je ne peux m’empêcher de copier le lien de La charte de l’Appel des Appels que chacun peut encore signer :
                                          http://nice.appeldesappels.org/la-charte-118.htm


                                          • davideduardo davideduardo 6 décembre 2013 05:16

                                            La technique de l évaluation n est pas bonne ou mauvaise en soi.

                                            Comme toute les technique, c est ce qu en fait l homme qui la rendra morale ou non.
                                            Et le problème actuellement est plutôt le délitement morale qui donne cette aspect de corruption, de cooptation ou d autoritarisme aux évaluations.


                                            Derrière cette volonté de vivre sans évaluation, comme ces écoles « sans notes », il y a la critique de la hiérarchie qui est vu essentiellement comme un autoritarisme.
                                            Alors que le maître face a son élève, le père face a son fils, ou l expert face a l expertise sont avant tout la pour amener un savoir technique que n ont pas les seconds.
                                            Il n y a pas d égalitarisme dans la technique sans une contre partie de nivellement par le bas.

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