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Les populations ougandaises à l’épreuve du contrôle des eaux du Nil

Alors que le Parlement français affirme à une forte majorité que l’action coloniale de la France a été globalement positive, un « civilisé » du sud parcourt l’œuvre civilisatrice britannique, et souligne ses dommages collatéraux dans la région des grands lacs africains. Cette action britannique, à l’instar de celle menée par les Français, avait une visée unique : contrôler et insérer l’espace inter-lacustre, peuplé « des races non évoluées », au service et profit de la puissance impériale.

Au Nord de l’Afrique, en plein essor de l’impérialisme des empires européens au XIXe siècle, l’Egypte est le carrefour des routes qui mènent d’Asie en Afrique et d’Europe à l’Océan indien. L’ouverture du canal de Suez, construit par le Français Ferdinand de Lesseps, en accroît considérablement le rôle mondial.

Contrôler l’Egypte et le canal de Suez se révèle impérieux pour les puissances européennes, et une lutte sournoise s’engage entre elles.

En 1882, l’Angleterre organise une expédition militaire et s’empare de l’Egypte. Ce contrôle assure et sécurise la circulation des navires anglais en provenance de l’Inde, un territoire impérial essentiel pour la couronne britannique. Or, l’Egypte est un don, pays fils du Nil, et son existence en dépend : la régularité de la crue du Nil est vitale pour les fellahs - paysans
- égyptiens. Contrôler le cours du Nil, et surtout ses sources d’approvisionnement en eau, devient un objectif des Anglais pour cause de stratégie indienne, et deux des trois importantes sources du Nil -le lac Victoria et le lac Albert- se situent en ...Ouganda contemporain.

1. Le peuplement pré-colonial

Enclavé au cœur de l’Afrique de l’Est, l’Ouganda contemporain se divise en deux grandes zones ethniques séparées par une ligne allant du lac Albert au mont Elgon, en suivant le sommet Nile et les rives découpées du lac Kyoga. Différentes l’une de l’autre, ces deux zones ne présentent aucune homogénéité culturelle.

1.1 Le nord nilotique

Deux importantes migrations ont permis le peuplement de la partie méridionale de l’Ouganda contemporain.

1.1.1 Les Luos : autour du XVe siècle, des peuples nilotiques occidentaux descendus du Soudan s’installent dans la région, à la recherche de meilleurs pâturages pour leur bétail. Il s’agit de plusieurs et minuscules groupes-obbo, alur, padipo, folore, jonam, patoko - s’exprimant en langue luo. Au XIXe siècle, les marchands d’esclaves arabes venus du Soudan, à cause de la similarité linguistique du luo avec la langue des Shiluk, un peuple nilotique du Soudan méridional, leur attribuèrent la dénomination impropre "shuli", expression qui donnera plus tard... acholi.

1.1.2 Les Atekers : simultanément, des nilotiques centraux venus du Nord-Ouest du Kenya -au nord du lac Turkana- et qui se donnent eux-mêmes le nom d’Atekers se déploient à partir des plaines semi-arides du Nord-Est. Ces peuples, que certains observateurs qualifient de nilo-hamites -ils ont probablement connu une influence des peuples hamites du Soudan et de la région du carrefour éthiopien de Kaffa- entreprennent une lente migration, qui s’achève seulement vers les années 1890 aux abords du lac Kyoga et de la rivière Mpologoma. Il s’agit des populations karomonjong, jie, dodoth, iteso, labwor, kakwa...-

Les deux groupes -les nilotiques occidentaux et centraux- se croisent, se combattent, se marient, et se mélangent. Il en résulte un groupe intermédiaire, les "Luo-Atekers", composé entre autres des populations lango, kumam, labwor :

*les langos et kumams, venus à l’origine du Nord-Est, s’expriment désormais en luo, langue des nilotiques occidentaux.

*le cas des labwors est très singulier : tout en parlant leur propre langue, ils comprennent aisément le parler du peuple Jie, du groupe ateker, et le luo des nilotiques occidentaux.

Tous ces peuples anciennement pasteurs abandonnent peu à peu leur mode de vie nomade à la rencontre de terres à forte pluviosité, pour une économie mixte, et se sédentarisent.

Nous avons ainsi, jusqu’à l’arrivée du colonisateur, une traînée des peuples post-pastoraux, d’une part aux fortes structures claniques réunies en chefferies, d’autre part aux modes de vie primaires rappelant l’âge de la pierre, mais avec des imbrications très complexes.

1.2 Le sud bantou

Remarques : à partir d’ici, j’utiliserai la terminologie originale des qualificatifs ethniques : ainsi, je parlerai du royaume du Bouganda, de ses habitants- un mouganda, des baganda. Ill en sera de même du Bounyoro, un mounyoro et des banyoro. Tous ces termes sont invariables ; Ouganda et Ougandais sont les termes désignant le pays post-colonial et ses habitants.

L’Ouganda septentrional est généralement peuplé depuis 1500 ans par des bantous venus de l’Afrique centrale, des peuples à l’âge technique de bronze.

1.2.1 L’Est : dans sa partie orientale, se dispersent de petites unités ethniques segmentaires, vivant essentiellement de l’agriculture dans une économie mixte ; des peuplades aux traditions historiques et culturelles interdépendantes, et aux identités très fluctuantes. ll s’agit entre autres des Basamia, Banyole, Basoga, Bagwrere, Banzoke, Bakonde, Bosia... qui occupent un territoire compris entre le Nil, le lac Kyoga, la rivière Mpologoma, et le lac Victoria.

1.2.2 L’Ouest : dans la partie occidentale de l’ensemble bantou, il y a, d’une part, six ethnies -Bahororo, Bahunde, Batwa, Banyarwanda, Banyabutumbi, Bakiga- clairement séparées et indépendantes les unes des autres, vivant sur cette région montagneuse- l’actuel Kigezi - sous un mode de vie, à variante près, semblable à celui des Bantous de l’Est, d’autre part, des mini-Etats dynastiques -Igara, Buhweju, Buzimbabunyaruguru, Kitagwenda- provenant de la désintégration du royaume bantou de Mpororo, survenu au début du XIXe siècle, et le royaume Nkore, plus ou moins vaste.

Ces mini-monarchies sont gouvernées par des pasteurs hamites Hima minoritaires venus se greffer sur ces différentes organisations ethniques bantoues. Les éleveurs Bahima, qui gouvernent à travers une série de relations à clientèle, "féodalisent" leurs partenaires bantous agriculteurs contre l’autorité politique centrale qu’ils exercent exclusivement.

Cependant , nomades en pays sédentaires, les élites gouvernantes Bahima ne parviennent pas à "se fixer". Finalement, les divers clans royaux s’affrontent lors des successions à partir des minuscules groupes qui finissent par devenir des "ethnies" si une sécession réussit . Ces monarchies n’ont pas réussi à instaurer un pouvoir central fort, comme au Rwanda voisin.

1.2.3 Le centre

Au centre, du lac Albert au lac victoria, se sont instaurées et développées deux monarchies bantoues -le Bounyoro, le Bouganda- redoutablement modernes par rapport aux entités tribales et ethniques qui les entourent, fortement centralisées et structurellement bien administrées.

Les deux monarchies sœurs et rivales ont toutes les deux de fortes capacités d’intégration, qui rappellent celles des empires européens du XIXe siècle.

Ces deux Etats-ethnies, contrairement aux autres monarchies, ont pu développer un sentiment "national" : être Mouganda ou Mounyoro, c’est être sujet d’un Etat plus que membre d’une tribu. L’appartenance familiale ou clanique, bien qu’importante, n’a pas ce caractère essentiel qu’il a dans les ethnies et micro-royaumes de l’Est et de l’Ouest.

Les deux royaumes adeptes de l’expansion et des conquêtes militaires exercent une emprise considérable sur la région des grands lacs. Elles connaîtront toutes les deux des guerres intestines à l’intérieur de leurs frontières - une guerre de succession au Bounyoro, et une guerre civile à caractère religieux au Bouganda - qui affaibliront et scelleront l’avenir, et même le sort de l’Ouganda post-colonial.

1.2.3.1 Le royaume du Bounyoro

La monarchie fonde son économie sur l’exploitation de ses mines de sel, et développe un système politico-administratif de type"austro-hongrois" : les clans sont relativement autonomes et liés à des régions bien définies, le pouvoir se comporte en rassembleur fédérateur. Cette liberté d’administration engendre, par conséquent, l’entrée en sécession d’un comté sous la direction d’une branche d’un clan royal -le futur royaume de Toro. Farouchement nationalistes et redoutables guerriers, ils contraignent l’armée de l’Allemand au service de l’Egypte Emin Pacha à se retrancher dans le Nord luo, en 1878, après une tentative d’annexion. La monarchie aura à livrer une guerre larvée contre les Anglais durant trois ans, avant d’accepter amèrement une allégeance en 1896.

1.2.3.2 Le royaume du Bouganda

L’assise économique du royaume est assurée par les tribus et des droits de passage, ou d’autres taxes levées à différentes occasions. Il constitue un Etat organisé, et possède un système d’administration de type "prussien" : il réalise des conquêtes de nouveaux territoires, assimile les occupés ; les vaincus capturés aux frontières sont rattachés au lignage et aux clans du Bouganda, qui sont eux-mêmes systématiquement séparés de leurs enracinements locaux et déportés vers des comtés lointains. Il exerce un contrôle sur le lac Victoria, avec une flotte de plus de 500 pirogues géantes, propulsées par plus de 30 rameurs chacune. Les tentatives de révolte sont impitoyablement réprimées. Les soldats valeureux sont promus en chefs, et mis en concurrence avec les chefs des clans. Contrairement au Bounyoro, qui développe une approche fédératrice, une logique centralisatrice guide les pas de la politique du royaume, avec une administration pyramidale rationnelle, aux ramifications territoriales efficaces, soumises à la volonté du Kabaka, ou Roi. Aussi les trois religions monothéistes introduites respectivement par les Arabes (1844), les missionnaires anglais anglicans (1877) et français catholiques (1879) font-elles du Bouganda un foyer d’innovation et de diffusion religieuses. Mais le prosélytisme de chacune des religions ne tarde pas à faire naître des concurrences aux répercussions politiques internes graves. Ce royaume a connu une guerre civile à caractère religieux, qui se solde par un véritable désastre démographique : trois millions de morts, sur les quatre millions que comptait la population du Bouganda. Il persiste, encore aujourd’hui, un lien indélébile entre identité religieuse et identité politique.

Tout ceci amène à l’émergence d’une société complexe, scindée en classes sociales multiples et groupes religieux, animés d’un dynamisme mêlant tradition et modernité.

Face aux Anglais, en 1892, le royaume affiche une attitude opportuniste de collaboration partisane, et mieux, il prête main-forte en mettant à la disposition de l’armée impériale britannique ses régiments entraînés et nombreux qui vont mener des expéditions militaires punitives contre le Bounyoro, récalcitrant au nouvel ordre colonial qui s’annonce...

2. L’occupation coloniale britannique

2.1.0 La mise en place du puzzle infernal

L’ensemble du territoire est occupé sans résistance -hormis le Bouyonro- par les forces anglaises à la fin du XIXe siècle. Cette occupation et le contrôle qui s’en dégage créent un nouveau cadre d’allégeance et un nouveau principe d’identification se substituant aux institutions précédentes. Le pouvoir colonial fait une lecture idéologique de la réalité ethno-politique des populations africaines ; une interprétation qui va être à l’origine d’une anabase des Baganda :

* Du Bouganda, il retient un Etat organisé, dynamique et partisan, qui voit avec bienveillance une collaboration avec les Européens face au Bounyoro, aussi moderne, mais farouchement monarchiste et nationaliste, ennemi du "fidèle" Mouganda et de l’Européen.

*Les micro-royaumes de l’Ouest, il est vrai qu’ils sont dotés d’un pouvoir politique et de limites géographiques bien définies, mais sont sans puissance .

*Enfin elles constituent un" pénible casse-tête", cette poussière d’ethnies tant bantoues que nilotiques, de l’Est et du Nord, aux contours géographiques flous, et imbriquées entre elles de manière complexe.

Les représentants de la couronne britannique, pour des raisons d’économie, vont s’appuyer sur une des structures politiques locales pour gouverner. Le dévolu est jeté sur celle qui sait afficher une loyauté sans faille, sur le royaume du Bouganda, fidèle "partenaire "soumis. En confiant l’administration aux Baganda, le colonisateur impose le modèle d’administration baganda à d’autres populations, vis-à-vis desquelles le Mouganda est à peine moins étranger que l’Européen lui-même. En revanche, le pouvoir colonial, guidé par le principe de diviser pour régner, recrute ses troupes militaires parmi les races nilotiques du Nord, un Nord qui ne comporte aucune homogénéité culturelle, face à un Sud d’où est issu l’élite gouvernante baganda. La noirceur de la peau des nordistes nilotiques, leur physique imposant et une apparence féroce conviennent bien à l’idée populaire d’une armée comme corps répressif ; les populations peu instruites du Nord, méprisées par l’élite baganda, deviennent le bras armé du pouvoir colonial, soumis aux seuls ordres des officiers britanniques, et qui assure la protection et la sauvegarde de l’ordre social établi.

2.1.2 Le remodelage des sociétés africaines

Face à la complexité, à ses yeux, du réel africain, le pouvoir colonial décide par son intermédiaire baganda d’effectuer des retouches aux monarchies du Sud et aux minuscules tribus de l’Est en vue de les conformer à un modèle "plus lisible"-selon la conception européenne du "Volk" de la fin du XIXe siècle- et utile à la colonisation.

-Le royaume du Bouganda connaît une expansion territoriale en recevant deux comtés -buyaga, bugangazi- appartenant au Bounyoro en récompense de sa fidélité au nouveau maître. La dénomination Bouganda est étendue à l’ensemble du territoire, qu’on nommera désormais Ouganda, lors de son accession à l’indépendance.

-Le comté du Bounyoro, entré en dissidence sous la direction d’un clan royal, s’est autoproclamé "royaume de Toro" en 1830 ; le Bounyoro, sorti d’une ruineuse guerre de succession, reprend du poil de la bête, et remet main-basse sur le comté rebelle. Le prince rebelle en fuite dans le Bouganda est ramené par les forces anglaises à la tête du comté. Le royaume est réactivé dans le but de contrecarrer et d’affaiblir le Bunyoro. Il est réorganisé sur le modèle Bouganda. Le royaume Toro, d’origine récente, est une invention britannique.

-Les mini-Etats dynastiques, résidus de l’ancien royaume mpororo, sont incorporés au royaume nkole qui double de volume. Le roi de la mini-monarchie igara préféra se suicider plutôt que de reconnaître l’autorité du roi nkole auquel il n’avait jamais été soumis. Le royaume, dans ses nouvelles dimensions, s’appelle Ankole.

- Des groupes lignagés organisés en villages, quelques micro-royaumes et chefferies claniques de l’Est bantou sont regroupés et consolidés en une sorte de "principauté" linguistique et culturelle, appelée Bousoga. Un royaume artificiel naît à l’Est du Bouganda.

Pour les populations du Nord et de l’Est, qui constituent un dispendieux casse-tête aux yeux des Britanniques, on va improviser :

-les chefferies claniques luos du Nord-Ouest - hormis les Alurs et Jonams- sont regroupées en une ethnie "acholie", expression impropre déformée par les marchands arabes et donnée à ces peuples nilotiques.

-Les minuscules tribus d’agriculteurs vivant sur les pentes fertiles du mont Elgon -bapobo, banzoko, bakonde- deviennent des bagisu et constituent désormais un groupe ethnique.

-Le groupe le plus ridicule est celui des bakedi qui est un amalgame de sept ou huit ethnies bantoues, nilotiques, et nilo-hamites, aux langues mutuellement incompréhensibles ; il n’empêche qu’elles sont administrativement réunies en une ethnie.

Le pouvoir colonial construit des nouvelles ethnies, et estime qu’elles ne peuvent être viables que regroupées, chacune derrière son chef, comme le Bouganda son allié le réussit si bien.

Chaque ethnie "synthétique" va monter au combat, d’abord pour se fabriquer un chef, et ensuite, sagement rangée derrière lui, pour avoir une place au soleil.

L’exercice n’a pas été facile, pour les peuples aux modes de vie primitifs n’ayant pas la tradition d’être gouvernés par un pouvoir politique centralisé - populations karomonjong, jie, labwor.

Le modèle semi-féodal bouganda d’administration est introduit et appliqué dans chaque ethnie"artificielle" par des Baganda proposés en exemple de la perfection socio-ethnique. Aucune autonomie locale n’est tolérée, toutes sont abolies.


L’Etat colonial devient et demeure la clef de voûte et l’élément fondamental de cohésion, d’intersection et de coercition des sociétés artificiellement créées.

3. La redéfinition du paysage socio-politique  : un chaudron en sursis

Après 68 années d’administration indirecte, la réalité ethnique et le paysage socio-politique se trouvent profondément modifiés, et prennent une forme monstrueuse, sur un territoire fragmenté et dominé par les Baganda. Une douzaine de " blocs ethniques " sont ainsi nés, de tailles équilibrées, rigides, durs et combatifs, pénétrés d’une idéologie de compétition vis-à-vis d’un pouvoir central colonial dont tout bien est issu, et porteurs d’un ressentiment commun à l’égard d’un mini-Etat-nation, le Bouganda, "ce colonisateur intérieur", auquel l’Angleterre abandonnerait en héritage l’ensemble de l’édifice colonial. La communauté indienne délocalisée et transplantée à la fin du XIXe siècle, à l’origine pour la construction du chemin de fer reliant l’Ouganda à l’océan, est considérée comme un ensemble d’étrangers exploiteurs et profiteurs d’une économie extravertie, surtout par les Baganda et pour cause : les Indiens se sont révélés de redoutables commerçants, qui vont disputer le monopole du marché aux puissants Baganda. Cet ensemble "ethnique" de petits hommes "bruns" aux pratiques et croyances étranges - caste polythéiste- demeure un bloc culturellement et socialement replié sur lui-même, et au regard de nombreux Ougandais, "ségrégationnistes".

La machine infernale britannique a fabriqué involontairement d’effrayantes machines de guerre -y compris les forces armées- dont l’existence ne se maintient que dans la lutte contre les autres pour le contrôle du pouvoir. Ces blocs ont la vie dure, et ils possèdent une mémoire d’éléphant : ces neo-ethnies ont intériorisé tous les coups humiliants reçus des Baganda, qu’ils considèrent avec une défiance non dissimulée... jusqu’à ce jour.

Ces vastes réservoirs d’eau, et les populeux royaumes inter-lacustres, ont attiré esclavagistes et expéditions militaire arabes, explorateurs et missionnaires blancs, avant l’arrivée du colonisateur britannique. Avec un dépeuplement occasionné par la traite négrière, un clivage religieux géniteur d’une guerre prédatrice, une intrusion d’une idéologie combative entre groupes "ethniques", le chaudron ougandais rempli de quelques ingrédients ne tarde pas à lâcher d’inquiétantes chaudes vapeurs dès le lendemain de l’indépendance politique, avec le concours mousseux d’animateurs des partis politiques, tragiques fils conducteurs de la leçon coloniale.....

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Les populations ougandaises à l'épreuve du contrôle des eaux du Nil

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7 réactions à cet article    


  • (---.---.59.27) 5 janvier 2006 14:52

    Rien ne dit que le devenir des populations citées dans cet article aurait été meilleur sans la colonisation anglaise ! Et j’attends un jugement de valeur sur les expéditions militaires arabes qui venaient chercher des esclaves ! Rien ne dit qu’un chef plus puissant que les autres d’une communauté n’aurait pas réduit les autres communautés à sa merci et à l’esclavage ! En ce temps là, les moeurs courantes étaient la loi du plus fort et toute l’histoire ancienne, partout dans le monde n’est constituée que de ce genre d’évènements ! Donc pour moi, cet article est un simili article historique, sans aucun recul, qui n’a d’autre but que de propager la culpabilisation que devrait ressentir tout habitant blanc d’un pays européen !


    • (---.---.130.171) 16 janvier 2006 13:06

      A lire différent commentaire sur le théme j’ai l’impretion que ce débat sur la collonisation cache un autre débat : avait-t-on le droit d’imposser un model culturel a d’autre homme de culture différente ?

      Certain justifie ce droit par la prétendu superiorité du model occiendental sur ces model qualifié de « primaire » (cf la réponse au-dessus), mais n’est ce pas un aveu d’ignorence ?


    • (---.---.91.4) 20 janvier 2006 15:57

      j’ai et relu cet article et j’avoue ne pas comprendre pourquoi vous vous retranchez precipitamment dans les cordes en criant au loup. L’auteur souligne bien que la traite negrière operée par les arabes a conduit à un depeuplement de cette partie de l’afrique ;càd ,les hommes vigoureux etaient emmenés vers d’autres cieux avec d’ailleurs la complicité de certains chefs nègres. il s’en ait suivi un desequilibre demographique avec les consequences que chacun de nous peut aisement deviner. L’impact de la presence britannique est beaucoup fort du fait de leur sejour prolongé(82 ans)etune totale mainmise sur le territoire ugandais par l’usage des methodes qui,aujourd’hui comme hier,ne peuvent être considerées comme HUMAINEMENT acceptables. Par contre je suis d’accord avec vous qu’un autre peuple ou groupe social aurait pu se conduire de la terrifiante même manière ;la conception gobienne et raciste du monde au 19 siècle avait pignon sur plusieurs rues, si vous me permettez l’expression. Le destin ou l’histoire a fait que ce soit nos amis britanniques qui sont allés en uganda et l’auteur a eu raison d’avoir brillament et sans emotion eclairé notre lanterne.

      il n’est nullement question de rougir

      bonnes pensées


    • charles (---.---.140.174) 15 mars 2006 17:32

      pas mal , ton commentaire, de plus les etre « superieurs » du nord apres avoir spolié tout le reste vont se rendre compte des fameux degats collatéraux !

      ( JE vis un peu au sud et je prends plus d ’antidepresseurs ! lol )


    • Anaclet (---.---.91.4) 31 mars 2006 15:40

      REACTION A L’ARTICLE PARUS DANS « AGORA VOX »Le média citoyen Article.PHP3

      Rédigé par Jean Marie MUTOBOLA,

      Titre de l’article : Les populations Ugandaises à l’épreuve du contrôle des eaux du Nil

      Je remercie l’auteur de cet article tant fouillé, de m’avoir éclairé sur certaines des réalités de ce pays, un de ces anciennes colonies où les sequelles de l’action qu’ils appellent civilisatrice continuent à se manifester à travers les luttes politiques. L’exclusion étant une des pratiques préférées pour acceder à l’avoir à travers le contrôle de l’Etat ( le pouvoir), les nouveaux maîtres d’après « les indépendances » ont choisi sournoisement la pérénisation du « diviser pour regner », et celà se fait voir à travers les inégalités de chances à l’intérieur des tribus où éthnies là où celà existe malheureusement. Même là où les éthnies n’existaient pas ils ont fini par les créer pour répondre aux besoins de l’exclusion de l’autre, la chance étant laissée à ceux qui sont proches du chef décideur de l’Etat. Vous soulignez très bien que l’action coloniale britanique à l’instar de celle ménée par les Français avait une visée unique, contrôler et insérer l’espace inter-lacustre peuplé « des races non évoluées » au service et profit de la puissance impériale, Celà n’est qu’une évidence qui saute aux yeux et qui ne doit étonner personne, par ce qu’ils ne vennaient pas pour la population autoctonne mais pour eux d’abord, si celà était le contraire ils auraient déja envisagé un plan marchal pour l’Afrique à l’instar de celui d’après la crise de wallstreet en 1929 à l’endroit des pays européen. Ce qui est très domage comme l’auteur le souligne est que l’action colonial a fabriqué d’éfrayantes machines de guerre qui continnuent à sevir même actuellement aussi bien en Uganda que dans d’autres pays d’Afrique comme au Burundi, Congo et autres sans rien faire de concret et de consistant pour calmer le feu.


    • Anaclet (---.---.91.4) 31 mars 2006 15:45

      REACTION A L’ARTICLE PARUS DANS « AGORA VOX »Le média citoyen Article.PHP3

      Rédigé par Jean Marie MUTOBOLA,

      Titre de l’article : Les populations Ugandaises à l’épreuve du contrôle des eaux du Nil

      Je remercie l’auteur de cet article tant fouillé, de m’avoir éclairé sur certaines des réalités de ce pays, un de ces anciennes colonies où les sequelles de l’action qu’ils appellent civilisatrice continuent à se manifester à travers les luttes politiques. L’exclusion étant une des pratiques préférées pour acceder à l’avoir à travers le contrôle de l’Etat ( le pouvoir), les nouveaux maîtres d’après « les indépendances » ont choisi sournoisement la pérénisation du « diviser pour reigner », et celà se fait voir à travers les inégalités de chances à l’intérieur des tribus où éthnies là où celà existe malheureusement. Même là où les éthnies n’existaient pas ils ont fini par les créer pour répondre aux besoins de l’exclusion de l’autre, la chance étant laissée à ceux qui sont proches du chef décideur de l’Etat. Vous soulignez très bien que l’action coloniale britanique à l’instar de celle ménée par les Français avait une visée unique, contrôler et insérer l’espace inter-lacustre peuplé « des races non évoluées » au service et profit de la puissance impériale, Celà n’est qu’une évidence qui saute aux yeux et qui ne doit étonner personne, par ce qu’ils ne vennaient pas pour la population autoctonne mais pour eux d’abord, si celà était le contraire ils auraient déja envisagé un plan marchal pour l’Afrique à l’instar de celui d’après la crise de wallstreet en 1929 à l’endroit des pays européen. Ce qui est très domage comme l’auteur le souligne est que l’action colonial a fabriqué d’éfrayantes machines de guerre qui continnuent à sevir même actuellement aussi bien en Uganda que dans d’autres pays d’Afrique comme au Burundi, Congo et autres sans rien faire de concret et de consistant pour calmer le feu.


    • roy (---.---.91.4) 10 février 2006 16:46

      En attendant que les lions ont leurs historiens,le recit fera toujours la part belle aux chasseurs,dit un adage camerounais. Bravo à l’auteur de nous faire entendre un autre son de cloche

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