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Accueil du site > Tribune Libre > Les robots vainqueurs de la pauvreté ?

Les robots vainqueurs de la pauvreté ?

Conçu par l'homme, le robot serait, paraît-il, promis à être un jour en mesure de se reproduire et de se perfectionner de lui-même, ce qui en ferait un acteur à part entière de l'activité et du progrès, en attendant de devenir un véritable partenaire social.

Conte de Noël - Les robots vainqueurs de la pauvreté ?

Nous entrons résolument dans l'ère de la robotisation. Après avoir conquis des pans entiers de l'industrie et des sciences, où ils accomplissent des exploits interdits à ceux qui les ont précisément conçus pour cela, partout les robots investissent notre quotidien. D'abord affectés à des tâches hautement spécialisées, ils peuvent en accomplir bien d'autres, plus banales, dans d'innombrables domaines de la vie courante. Où cela s'arrêtera-t-il ? Ils se substituent même aux animaux domestiques, dans l'accomplissement des tâches les plus ingrates que leur réservait encore l'homme ; les condamnant au chômage et à l'abattoir. À propos de chômage : les adeptes de robotique restent assez discrets sur celui des multitudes que les robots remplacent d'ores et déjà, et et qui n'en croissent pas moins pour autant. Mais l'objet de cet article n'est pas d'inciter à un remake de la révolte des canuts. Laissons cela aux Chinois, peuple parmi les premiers concernés par les questions de surpopulation et pourtant client majeur de la robotisation. Il est toutefois permis de se demander si les robots parviendront à une autonomie suffisante ; s'ils seront un jour assez intelligents et puissants pour devenir des opérateurs susceptibles d'aider les homme à s'affranchir des problèmes d'emploi qu'ils risquent au contraire d'aggraver ?

Conçu par l'homme, le robot serait, paraît-il, promis à être un jour en mesure de se reproduire et de se perfectionner de lui-même, ce qui en ferait un acteur à part entière de l'activité et du progrès, en attendant de devenir un véritable partenaire social.– À quand les syndicats de robots revendiquant l'insertion de leurs adhérents dans la pyramide sociale (à moins d'en faire l'effectif qui manque à nos syndicats actuels) ? Ils devraient alors, du moins dans un premier temps, se contenter d'en rejoindre la base, puisqu'en principe indifférents à la richesse, et se satisfaire du niveau zéro de cette dernière. Reste à savoir s'il en résulterait un surclassement des êtres humains qui s'y trouvent. Le robot saura-t-il accomplir ce en quoi l'homme échoue depuis toujours : vaincre la pauvreté ? Quoi qu'il en soit, il est permis de douter que son avènement puisse annoncer davantage de justice sociale.

Ce sera encore pour longtemps l'affaire des êtres humains que d'essayer de régler des problèmes qui relèvent de leur condition dans ce qu'elle a de plus fatal. Il y a fort à parier qu'aussi bien programmés puis auto-programmés qu'ils puissent être, les robots, par défaut de sentiments donc de compassion, ne trouveront rien à y changer. Le problème pourrait pourtant évoluer du fait que les catégories sociales qui peuplent la pyramide du même nom seront toutes poussées vers le haut par le peuple des robots qui viendra les y rejoindre. Mais comment et dans quelle mesure ? S'ils semblent pouvoir améliorer le confort matériel de la société par leur habileté et leur productivité sans failles, le moment est encore loin où ils seront capables de soigner les défauts caractériels de ceux qu'ils remplaceront dans nombre de leurs tâches. Il est par contre probable que leur existence et leurs performances seront les excitants supplémentaires d'une vanité et d'un toujours plus qui font nos malheurs.


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15 réactions à cet article    


  • sophie 19 décembre 2014 12:28

    j’entends cela depuis presque 40 ans....


    • Vipère Vipère 19 décembre 2014 12:54


      Les robots vainqueurs ? une vue de l’esprit ...

      Et parler de peuple de robots est une insulte à l’humain. on ne le répètera jamais assez, les robots sont des tas de ferraille, au grand jamais, ils n’auront de vie propre animée (anima) à l’instar de l’homme.



      • SamAgora95 SamAgora95 19 décembre 2014 16:37

        Il ne faut jamais dire jamais et jusqu’à preuve du contraire, l’homme aussi n’est qu’un tas de chair.


        Ce n’est qu’une question de quelques années, avant qu’on ne puisse plus distinguer la conversation d’une machine de celle d’un humain.

      • lsga lsga 19 décembre 2014 16:46

        Expérience de la Chambre Chinoise :
         
        On te place dans une pièce sombre, devant un bureau, avec une petite lampe, des feuilles de papiers, un crayon, et un glossaire chinois. Ce glossaire contient des règles du type : « si tu lis telle suite de caractères chinois, alors, derrière, répond telle suite de caractère chinois » Bien entendu, tu ne parles pas un mot de chinois.
         
        La pièce est fermée par une porte avec une boite à lettre. Derrière la porte, se situe un chinois, à qui on demande d’écrire sur des feuilles de papier des phrases en chinois du type : « salut, comment ça ? » (disons en chinois : « ching chang chong »), qu’il glisse dans la boite au lettre.
         
        Tu vas chercher la lettre dans la boite au lettre, tu l’ouvres : c’est écris en chinois, tu ne comprends rien. Tu prends ton glossaire qui t’indique : « si tu vois la phrase »ching chang chong«  », écris sur une feuille de papier « chang choung chen ». Cela veut dire « je vais bien et toi ? », mais tu n’en sais rien. Tu ne comprends ni ce qui est écrit sur la feuille, ni ce que tu écris en réponse. Tu as juste appliqué les règles d’association de symbole.
         
        Tu prends ta feuille de papier avec écrit « chang choung chen » (« je vais bien et toi ? »), tu la glisses dans la boite au lettre. le chinois la consulte et se dit : « super ! derrière la porte, il y a quelqu’un qui parle chinois ! » Pourtant, tu ne comprends rien au chinois, tu as juste appliquer des règles d’associations de symboles dépourvu de signification.
         
        UN ORDINATEUR NE FAIT QUE ÇA, ET STRICTEMENT RIEN D’AUTRE. DES RÈGLES D’ASSOCIATIONS SUR DES 0 ET DES 1 NE PERMETTENT PAS DE FAIRE ÉMERGER DE LA SIGNIFICATION OU DE LA CONSCIENCE. LA CONSCIENCE, LA SIGNIFICATION, NE SE RÉSUME PAS À DES RÈGLES DE LANGAGE.
         


      • SamAgora95 SamAgora95 19 décembre 2014 17:25

        @lsga


        Tu as parfaitement raison, mais qu’est ce qui te garantis que les humains ou les animaux ne fonctionnent pas de cette façon, que leurs réactions et intelligence ne sont pas que les réponses d’une mécanique très élaborées certes mais parfaitement reproductible, le libre arbitre, cette sensation de choisir ses actions ne serait qu’une illusion qui rend tout simplement compte de ce fonctionnement.

        Des scientifique ont mis en évidence la chose suivante : Quelques millisecondes avant la prise de décision d’effectuer une action, le cerveau à déjà préparé le terrain pour réaliser cette action (par exemple lever le bras ).

        Cette expérience montre que nos décisions ne sont en réalité que le fruit d’un calcul déjà réalisé, le sentiment de choisir n’est qu’une illusion.

        A partir du moment ou une machine est capable d’imiter à la perfection notre intelligence et notre comportement qu’est ce qui permettra de la distinguer d’un être humain ? 


        Si tu étais le seul être humain réellement conscience et que tous les autres n’étaient que des machines inconscientes comment pourrais-tu le savoir ?

        Personne ne sais ce qu’est la conscience, si elle est en dehors de notre espace temps, alors rien ne l’empêche de se nicher dans un circuit artificiel tout comme elle le fait avec le cerveau humain. 
        Si la conscience est le fruit de la complexité alors rien ne l’empêche d’immerger un jour d’un ordinateur complexe.


      • lsga lsga 19 décembre 2014 17:39

        bon, en tout cas, grâce à toi, j’en ai fait une proposition d’article, marre d’avoir à répéter 100x la même chose... Bref : merci, tu m’as motivé.
         
        Pour la réponse à ton commentaire :
         
        Tu n’apprendras JAMAIS à parler chinois en étant enfermer dans la chambre chinoise. De la même manière, l’ordinateur n’apprendra JAMAIS le chinois.
         
        Le cerveau n’est pas une machine de turing. Déjà : il est analogique et massivement parallèle. Ensuite, il est biologique, et l’apprentissage repose sur une forme de sélection naturelle des réseaux neuronaux ; pas sur une série de calculs.
         
        Si tu simules parfaitement un pis de vache : tu n’obtiendras pas du lait.
        Si tu simules parfaitement l’appareil cognitif : tu n’obtiendras pas de la conscience. (encore une fois : cet énoncé est équivalent à : « tu n’apprendras pas le chinois dans la chambre chinoise »)
         
        On ne peut pas démontrer l’absence ou la présence de conscience. Si ça se trouve, tu es le seul individu conscient de l’Univers, et tout autour de toi n’est que mécanisme automatiques qui simulent la conscience. C’est impossible de trancher.

        Enfin, « la conscience est le fruit de la complexité » ne veut rien dire. Rien de précis en tout cas. Ce qui est sûr, c’est que tu n’apprendras jamais le chinois dans la chambre chinoise, quelque soit le temps que tu y passes et la complexité des règles énoncés.
         
        Bref, les théories fonctionnalistes et les théories de l’émergence ont été tuée à jamais par Searle et son expérience de pensée. Penses-y encore : tu n’apprendras jamais le chinois dans la chambre chinoise.


      • Vipère Vipère 19 décembre 2014 18:53

        Sam 


        Un peu optimiste, l’ ami !

        Qui va leur greffer des cordes vocales aux robots ? entre la voix enregistrée d’un répondeur automate et la voix mélodieuse d’un humanoïde, il y a quand même une sacrée différence, à peu autant qu’un perroquet qui répète ce qu’il entend en continu, sans compendre ce qu’il dit.

        Exemple à l’appui : écoutez donc votre article en lecture sonore, cela vous donnera un idée, de l’intelligence médiocre des machines qui répète bêtement, point, slash, etc... ne faisant aucune différence avec les intonnations de fin de phrases, la virgule qui est le temps d’arrêt, les parenthèses ect...


        Les poules auront des dents, lorsque vos robots tiendront une conversation de salon, ou une conférence. smiley

      • mmbbb 19 décembre 2014 22:26

        bien evidemment les ordinateurs sont regis par l’algebre de Boole et depuis Von neuman le principe reste le meme depuis les premiers ordi a lampe c’est la miniaturisation qui fait la difference les japonais voulaient faire des ordinateurs biologiques mais ils n’ont pas abouti La recherche sur les ordinateurs quantiques nest encore que balbutiante et il faudra attendre encore des annees Tant que le microprocesseur ne sera que de transistors la complexite du cerveau sera difficilement atteinte d’autant plus que le focntionnement du cerveau n’a pas ete decrypte dans son integralite .


      • SamAgora95 SamAgora95 20 décembre 2014 00:09

        Tout comme l’ordinateur est régit par des interrupteurs (portes logiques) ne pouvant prendre que deux valeurs 0 ou 1, le cerveau lui est régit par des neurones présentant un peu de chose prêt le même fonctionnement, conclusion, ce qui fait la force du cerveau n’est pas la complexité de ses unités de calcul (le neurones) mais la façon dont il sont connectés, de même ce qui fait la puissance de l’ordinateur n’est pas la complexité des interrupteurs qui le compose mais leur nombre et leur interaction.


        Un petit ordinateur est parfaitement capable de simuler le fonctionnement d’un neurones et des ses dizaines de milliers de synapses, des milliards de ces petit ordinateur seront bientôt capables de simuler un cerveau biologique.



      • SamAgora95 SamAgora95 20 décembre 2014 00:48

        @Isga


        « Le cerveau n’est pas une machine de turing. Déjà : il est analogique et massivement parallèle. Ensuite, il est biologique, et l’apprentissage repose sur une forme de sélection naturelle des réseaux neuronaux ; pas sur une série de calculs. »

        1 - Une machine numérique peut parfaitement simuler un machine biologique il suffit de lui donner la puissance de calcule adéquate pour atteindre la résolution nécessaire à la simulation.

        2 - Si l’on pousse le raisonnement à l’extrême la machine de Turing n’est qu’une simulation numérique d’un réseau d’unités de calcule (comme le cerveau), même si en apparence ces deux approche sont différentes.

        Pour le reste nous disons la même chose,hormis le sentiment d’être conscient, qui est une expérience subjective difficile à transposer, rien ne peut différencier une machine pensante sophistiquée d’un être humain.

      • Ruut Ruut 19 décembre 2014 13:28

        Un robot n’est qu’un outil.


        • Claude Courty Claudec 19 décembre 2014 18:10

          Certes un robot n’est qu’un outil, mais il y a tout de même une sacré différence entre un marteau (par exemple) qui est un outil et la sonde spatiale (qui en est un autre) qui, dorénavant livrée à elle-même, est actuellement en train de sortir de notre galaxie et qui dans 25 000 ans sera encore capable (sauf avatar) de communiquer avec d’autres robots, qui sauront d’eux-mêmes traiter ses informations.

          Mais n’allons pas si loin, dans l’espace comme dans le temps. Il s’agit dans cet article d’imaginer les conséquences sociales de la multiplication, de nos jours, de robots à peine plus perfectionnés que ceux que nous connaissons déjà.

        • Vipère Vipère 19 décembre 2014 19:00


          Claudec

          Incroyable ! une sonde n’est qu’un bout de feraille. Sans la main de l’homme qui la guide, elle ne saurait à quoi elle sert, ni interpréter un résultat si elle parvient à capter des informations.

          Ce serait oublier que même un outil éléboré ne possède pas une intellience artificielle et par conséquent à ce jour, il n’y a aucune compétition en la matière.

          • Claude Courty Claudec 19 décembre 2014 21:15

            Regardez autour de vous et vous verrez à quel point des tas de ferraille bien moins sophistiqués qu’une sonde spatiale sont capables de modifier les conditions d’existence de leurs inventeurs, pourtant sans disposer encore de la capacité de s’auto concevoir, perfectionner et multiplier, contrairement à ce qu’il en sera pour les robots du futur. Dans des milliers d’années le tas de ferraille échangera encore ses informations avec des robots qui auront probablement depuis longtemps appris à les utiliser sans avoir à en référer aux éventuels descendants de leurs lointains créateurs

            Me laissant moi aussi distraire du sujet de mon article, j’ajoute que lorsqu’un neurone (Cellule nerveuse, unité fondamentale morphologique et fonctionnelle du tissu nerveux d’un être de chair et de sang) peut se connecter à une puce électronique pour lui emprunter une capacité de mémorisation sans commune mesure avec celle du cerveau auquel il appartient, rien ne me semble devoir durablement s’opposer à ce que ce flux fonctionne dans les deux sens.

            Mais soyez rassurée, l’homme conservera pour l’éternité la gloire d’une telle initiative, et la responsabilité d’un tel échange.


          • Claude Courty Claudec 20 décembre 2014 11:54

            En vue de le centrer plus précisément sur son objet, le présent article a été modifié et est visible à l’adresse suivante : https://docs.google.com/document/d/15-KQYvoF015FeaCJnGktwuwa4ZGoYC19w-VykyDgvUI/edit ou sur le blog : http ://claudec-abominablepyramidesociale.blogspot.com

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