A l’heure où le gouvernement sombre, que constitue pour lui sa politique à l’égard des Roms ? En vérité je vous le dis : une ultime bouée de sauvetage qui tait son nom.
La désignation d’un bouc émissaire est, tout bien considéré, bien pratique quand il s’agit de détourner l’attention de l’opinion des suspicions de corruption et autres affaires de délinquance qui éclaboussent les proches collaborateurs du Président. La désignation d’un bouc émissaire est bien utile quand il s’agit de montrer à un électorat en fuite que, in fine, malgré les difficultés sociales et économiques, l’Etat est bien là pour veiller à sa protection, garantir son bien-être, éradiquer la peur des parasites qui menacent son confort. Un bouc émissaire érigé en ultime exemple est indispensable pour rappeler aux petits immigrés qui ne se tiendraient pas à carreaux ce qui les attend s’ils s’égarent sur les chemins de la marginalisation et de la délinquance.
Rien de plus facile et de moins noble que de frapper une minorité démunie et sans défense pour faire la preuve de l’autorité et de la détermination d’une puissance en déclin. Pourquoi s’en priver quand l’urgence de sauver les meubles prévaut ? Rien de plus efficace que quelques mesures simplistes et visibles pour rappeler à la France entière les raisons pour lesquelles 53% des citoyens ont voté UMP, les raisons pour lesquelles le Front National n’a rassemblé que 10% de nos compatriotes.
Alors, la France, tu l’aimes ou tu la quittes ? Aimer la France veut-il dire soutenir à tout prix ses gouvernants opulents quand ceux-ci tournent le dos aux plus démunis ? J’aime ma France, mais je ne me reconnais pas aujourd’hui dans le visage que notre suprême représentant lui a donné. Défigurée, enlaidie, avilie par l’ambition d’hommes politiques impuissants, en déchéance, aux abois, loin den nous, aveuglés par l’orgueil et la mauvaise foi. Ils croient détenir la vérité, ils croient savoir ce qui est bon pour le peuple français dont ils ne partagent plus le quotidien mais qu’ont-ils fait de la Nation des Droits de l’Homme ? Qu’ont-ils fait des valeurs de la France ? Qu’ont-ils fait de la confiance que nous leur avions donnée ?
Amis de la démocratie, de la liberté, de l’égalité et de la fraternité, c’est bien nos frères qui souffrent, des êtres humains souvent désespérés et fragiles, des familles exclues, brisées par des conditions de vie indignes, qu’on détruit à nouveau en notre nom, celui du peuple français.
La charité, la compassion, la tolérance, la solidarité, je ne les dois pas qu’à une certaine catégorie de la population qui parle la même langue que moi. N’est-ce pas une question d’humanité qui dépasse les bornes de mon pays et les frontières des classes sociales et politiques ? N’est-ce pas un devoir citoyen ?