Les USA au secours du complexe militaro-industriel russe ?

Revenons si vous le voulez bien en arrière. On commence avec un demande de 1966 des militaires russes, qui souhaitent un hélicoptère de transport d’assaut armé pour 10 personnnes, 2 pilotes et et 8 fantassins. Le premier dessin de Mikhail Mil, assisté de V.A. Kuznetsov représente le projet V-22, qui copie énormément le Bell UH-1A Huey. Le projet est rejeté, on lui préfère le V-24, qui se reconnaît vite à son avant de verre à flancs droits, avec ses deux pilotes côte à côte, son compartiment central en parallépipède, ses petites ailes horizontales comme support d'armes, ses roues rétractables et à sa longue queue portant le rotor antigiration (l'engin fait 17, 5 m de long) : c'est un appareil à un seul rotor et... deux puissants moteurs TV2-117de 1,700 HP (il reprend entièrement la mécanique du Mil MI-8 mais avec un rotor à 5 pales de 17,3 m). Si on ne peut se tenir debout dans le compartiment central, celui-ci est néanmoins spacieux. L'engin effectue son premier vol le 19 septembre 1969, on en construit 12 prototypes dans la foulée appellés "Hind-B". L'un d'entre eux est transformé pour battre des records de vitesse : on lui rogne les ailes, on lui raccourcit le nez, on retire quelques aspérités ici et là et on met dedans un équipage féminin, parce que la catégorie de vol rapide pour équipage de femmes n'existe même pas. Elles atteignent ainsi 368 km/h : pour un engin de transport, ce n'est pas mal. Sur les autres prototypes, on monte un un canon de 12,7mm dans le nez, des missiles antichars MCLOS 9M17 Phalanga  (AT-2 Swatter, avec leur pod directeur dans le nez de l'hélico) et des paniers lance-roquettes sur les moignons d'ailes que l'on incline pour une meilleure stabilité. L'engin devient le Mi-24 "Hind-A" cette fois, avec un équipage passé à 3 hommes (un radio-navigateur ayant été ajouté). C'est un succés : on en construit 250 exemplaires, jusqu'en 1974. A peine le temps de retrouver la paternité de l'hélicoptère d'attaque : elle est française, et a démarré quand des français ont fixé une mitrailleuse lourde sur leurs hélicopères Sykorsky S-55 ou Bell-47 à moteur thermique classique de la guerre d'Algérie, bien avant de monter des missiles SS-10 filoguidé sur leurs Alouettes à turbomoteurs ou leurs Bell.

Pour les américains et les européens, la première vision de l'engin créé par les russes fut un choc : le Groupe des Forces Soviétiques en Allemagne (GFSA) déployé en Allemagne de l'Est avait révélé un nouveau monstre volant : "c'est à Stendal que les premiers hélicoptères de combat et d'assaut (1) Mil Mi-24 "Hind" (ou "Biche", en anglais) déployés hors des frontières de l'URSS, furent observés initialement le 26 septembre 1973 en compagnie de quelques Mi-8T "Hip-C". Il s'agissait de la première version opérationnelle Mi-24A "Hind-A", affectée au nouveau 178.OBVP - Régiment autonome d'hélicoptères de combat - vraisemblablement créé pour mettre en oeuvre le nouvel hélicoptère en RDA-. D'autres machines furent également identifiées à Parchim où le nouveau 172.OBVP avait établi ses quartiers quelques mois auparavant". Car l'engin nouveau peut emporter des armes, ce qui effraie alors l'Ouest, bien que l'équipement spécifique tarde à apparaître : "le développement du Mi-24 fut plus rapide que celui du système d'armes spécifique qui lui était destiné. Aussi, la version A devait-elle se contenter des mêmes types de missiles que ceux utilisés auparavant sur les Mi-4AV ainsi que du système d'armes K-4V de ce dernier. Ce complexe équipait aussi les Mi-8TV "Hip-E" (1974) qui emportaient également quatre Falanga. C'est ainsi que le GFSA disposa pendant quelques années et en même temps de Mi-8 et de Mi-24 ayant des capacités antichars. D'autre part, une mitrailleuse pivotante Afanasyev A-12,7 d'un calibre de 12,7 mm était montée sous le nez, tandis que quatre pylones situés sous voilure permettaient l'emport d'amements divers tels que quatre conteneurs lance-roquettes UB-32A pouvant tirer chacun 32 roquettes S-5 de 57 mm ou encore quatre bombes de 50 à 250 kg. Il était également possible d'emporter deux bombes de 500 kg ou deux containers de napalm ZB-500. Plus de 240 Mi-24A furent produits par l'usine n°116 d'Arsenyev entre 1970 (entrée en service au sein des VVS en 1972) et le début de 1975. Si les pilotes furent agréablement surpris par l'agilité d'un hélicoptère aussi massif, la réponse du rotor anticouple placé à droite de la dérive était insuffisante. Son déplacement uiltérieur du côté gauche - le rotor devenant "tracteur" au lieu de "pousseur" - résolut le problème. Les rares photos disponibles de Mi-24A du GFSA montrent toutes des appareils ayant le rotor anticouple à droite. D'autre part, la durée de vie des turbines Izotov TV3-117 était initialement limitée à 50 heures, mais le potentiel avant révision fut porté à 300 heures pour les moteurs de série 2 en 1973 et à 500 heures en 1975, encore augmenté à 750 heures avec les moteurs de série 3 en 1977". La première photo officielle du "Hind" date donc du 21 mars 1975 , et elle a été prise à Retzow, c'est celle que l'on retrouva partout dans la presse aéronautique pendant des années. Tout de suite, la notion d'engin de transport s'efface devant son armement conséquent. C'est un autre usage qu'on lui prévoit déjà. Avec ses pointes à 260 Km/h c'est en plus un hélicoptère armé fort rapide pour son époque.

Les reproches faits à l'emploi du Hind première mouture concernent essentiellement l'avant de l'hélicoptère : on y voit mal, avec le nombre trop importants de montants d'aluminium, et on y est trop exposé, le verre blindé étant trop lourd pour autant de surface, c'est un verre non protégé qui a été posé. Un design radicalement différent est imaginé : l'avant est affiné, et un pilote et un serveur de mitrailleuse orientable (en place avant) y prennent place assis en tandem, dans une "baignoire" blindée, aux vitres protégées cette fois. A l'avant, en tourelle, on a installé un canon Yakushev-Borzov USPU-24 à 4 tubes de 12,7 mm. A ses côtés, le système de guidage des missiles Raduga-Sh. L'ancien hélicoptère de transport s'est mué en redoutable appareil d'attaque au sol. Mais il pèse maintenant plus de 10 tonnes. Tellement lourd qu'il ne peut plus décoller verticalement à pleine charge : il doit impérativement rouler pour se soulever ! L'engin envoyé en Afghanistan fera des ravages... mais en subissant de sévères pertes : au départ ses tuyères d'échappement n'étaient pas dissimulées, et les célèbres missiles Stinger s'y sont régalés. 333 hélicoptères ont été perdus pendant les dix années d'occupation soviétique... l'autre raison de ses pertes étant la désagréable habitude qu'à l'engin d'entailler sa propre queue avec son rotor en cas de virage brusque : comme les pilotes US qui ont pu le tester l'ont dit : "il marche, mais à condition de le conduire comme une vieille Cadillac !"

L'idée de l'hélicoptère d'attaque au sol a grâce au Mil-24 fait son chemin de l'autre côté de l'Atlantique, qui avait tâté du terrain pendant la Guerre du Viet-Nam. Les USA s'y sont d'abord cassé le nez avec un autre monstre, le Cheyenne. L'engin a volé dès 1967, mais ses difficultés de mise au point et son coût devenu exhorbitant l'on fait abandonner. Le Bell AH-1 Cobra l'a précédé en 1965, grâce à l'opiniatreté de la firme qui a su simplifier son modèle 209 (aux skis rétractables !). Ils débuteront leur carrière militaire en 1968 pendant la guerre du Viet-Nam, avec un certain succès. Mais leur armement léger incite l'Army à souhaiter un équivalent au Hind, qui sera l'Apache de Hughes.  Le premier prototype volant de l'YAH-64, décolle ainsi le 30 septembre 1975, alors que la première mouture du Hind vient de voir ses chaînes de production se fermer, déjà.. L'Apache fait environ 5 tonnes, 8 au maximum, tout armé. On reste sous celui du Hind, qui vole moins vite aussi désormais. Aussi les pontes de Moscou s'en inquiètent... car en face le Hind est désormais dépassé. En 1976, l’URSS lance donc logiquement une compétition entre les bureaux d’études Kamov et Mil pour fabriquer hélicoptère de combat plus léger et plus maniable que le Hind, ce qui va être le début d'une longue saga, chute du mur et fiasco de l'URSS obligent... ce qui va enfin nous mener à notre drôle de façon d'espionner.

Kamov apporte en "bleus" un redoutable candidat avec le KA-50 Hokum ("Black Shark") qui n'a qu'un défaut : il n'a qu'un pilote pour tout faire à bord. Trois prototypes V-80 sont construits V-80 le premier vole le 17 juin 1982, et en octobre 1986 le Ka-50 est choisi pour être produit en masse... et ne le sera jamais : l'effondrement de l'URSS de 1989 brise sa prometteuse carrière. L'autre candidat, celui de MIL, le Mil MI-28 Havoc subit un sort semblable après avoir volé en novembre 1982, les 3eme et 4eme prototypes recevant des tuyères orientées vers le bas caractéristiques (qui resteront donc). L'engin qui pèse déjà ses 8 tonnes à vide et 11 armé est puissamment blindé et comporte comme l'Apache une disposition en tandem tireur-pilote. Comme canon orientable, c'est plus malin que les USA comme choix : c'est le même que celui qui équipe les véhicules blindés BMP-2, ce qui fait qu'il peut facilement se ravitailler, en plein combat. L'hélicoptère, resté très proche de l'Apache comme configuration générale (une grosse poutre comme corps et une cabine en tandem) regorge d'ingéniosité, avec des sièges absorbeurs de chocs et un cockpit moderne blindé en titane et céramique acceptant les lunettes de visée, ou arborant 3 LCD multifonctions pour chacun à bord. En cas d'incident, les portes de l'équipage sont éjectées et des coussins gonflés pour servir de mini toboggans pour que les pilotes s'échappent avec leur parachute (ça semble efficace). Son équipement de brouillage est conséquent, comme son radar de bord ce qui explique son nombre de "verrues" sur le nez. Un petit compartiment arrière permet d'emporter trois hommes : idéal pour un sauvetage rapide.

Tout cela est visible aujourd'hui, car MIL n'a jamais cessé son développement depuis... plus de 30 ans maintenant. On en verra une version au salon de 1989 de Paris avant qu'il ne devienne "Mi-28N "Night Hunter", variante construite en 1995 et qui a effectué son premier vol en avril 1997 : lui aussi vient régulièrement faire le show en Europe, l'armée russe ayant fini par en acheter 67 dont les livraisons devraient se terminer en 2015. En armement, c'est une vrai camion à missiles : il peut emporter 16 missiles anti-chars 9M120V Ataka-V (5,8 km de portée), l’Ataka-D (10 km de portée) ou le missile anti-chars supersonique 9M123 Krizantema (AT-15), à guidage radar millimétrique ou au laser. Bref, alors que Kamow a remporté une autre part du marché russe avec son Alligator, un Hokum devenu biplace en tandem, étrange solution sur ce genre d'engin, l'appareil imaginé il y a 30 ans représente aujourd'hui le nec plus ultra de l'industrie aéronautique et électronique russe. D'où l'intérêt que lui portent les américains... qui pistent depuis 30 ans chacune de ses sorties... sans avoir jusqu'ici découvert grand chose, cu qu'il n'a participé à aucun conflit ...notamment sur son électronique de bord restée secrète. Notamment l'étrange boule apparue en septembre 2013 au dessus de son rotor, dévoilée au salon MAKS. En fait le radar N025E, développé par Tikhomirov-NIIP, et produit chez GRPZ, installé à Ryazan. L'engin montré étant déj équipé de nouvelles turbines Klimov VK-2500 plus puissantes (2400 cv, soit 200 cv de plus que les précédentes). La cerise sur le gâteau étant cet avis d'un conseiller de Poutine : "à l'heure actuelle, le Mi-28N est le seul hélicoptère au monde qui est capable d'effectuer un vol à l'altitude de cinq mètres de suivi de terrain en mode automatique. Il permet de le faire avec succès à des endroits en guerre diffèrents en moyens de défense antiaériens ", - a déclaré le conseiller présidentiel." Voilà qui devrait intéresser les américains, qui n'ignorent plus rien de ce ce que sont les Hind : à Bagdad, ce sont leurs alliés polonais qui leur ont apporté les leurs, et leur ont même appris à voler avec !(voir le reportage ici)  !!

D'où l'idée qui a germé récemment chez les américains, et dont on a d'appris les effets par une simple annonce triomphante... venant de Russie. La voici intégralement : "L'Irak a reçu vendredi 13 hélicoptères d'attaque russes Mi-28NE "Chasseur de nuit" qu'il utilisera dans ses opérations antiterroristes, a déclaré dimanche le député au parlement irakien Fouad al-Dorki. "Treize "Chasseurs de nuit" russes sont arrivés vendredi soir au port irakien d'Umm Qasr, dans la province de Bassora. Nous espérons qu'ils participeront à l'opération antiterroriste que nous avons lancée dans la province d'Al-Anbar", frontalière avec la Syrie, a indiqué M.al-Dorki. Il s'agit du deuxième lot d'hélicoptères russes livré à l'Irak conformément à l'accord russo-irakien sur la livraison de matériel de guerre de 2012. Evalué à 4,3 milliards de dollars, ce document prévoit notamment l'acquisition par l'armée irakienne de 40 hélicoptères (Mi-35 et Mi-28NE). Le premier lot d'hélicoptères (quatre Mi-35) est arrivé en Irak début novembre 2013. Ces hélicoptères participent déjà à l'opération antiterroriste dans la province d'Al-Anbar. Depuis décembre, l'ouest de l'Irak est le théâtre d'une opération de grande envergure contre les groupes extrémistes "Etat islamique en Irak et au Levant" et "Front al-Nosra", associés à Al-Qaïda. Selon l'armée irakienne, des dizaines de terroristes dont des chefs de guerre ont été éradiqués." Car l'engin n'a pas été vendu ailleurs, ou alors à un seul autre pays : en 2012 le Kenya en a commandé 16 et en aurait reçu à cette date 4 (dont 3 en janvier 2013). Le Kenya ayant aussi acheté des Z9WE, la version chinoise du Dauphin (le résultat de la photocopieuse chinoise, toujours aussi efficace) ! Selon certaines sources, le contrat irakien comprendrait aussi quelques Kamov KA-52, le concurrent russe du Mi-28, les deux appareils étant été retenus par l'armée russe, qui leur cherche des débouchés à l'étranger pour maintenir leur production.

Un accord avait déjà été signé en 2012 entre Maliki et les russes pour 48 stations Pantsir-S1 de défense au sol de proximité (redoutables engins mixant missiles et canons) et 28 Mil Mi-28NE comme hélicoptères de combat. Après des accusations de corruption (irakienne) le contrat a été renégocié, les russes "offrant" en plus 4, puis 6 hélicos Hind-35 supplémentaires début 2013 contre 256 millions de dollars supplémentaires... Le problème de cette livraison, c'est quand on regarde qui a payé en définitive les 4,3 milliars de dollars de départ. Car l'Irak ne possède pas assez de rentrées des ventes du pétrole, qui stagnent. Maliki était venu plaider entre temps sa cause devant Obama, réclamant des hélicoptères Apache dont le montant était de 4,7 milliards de dollars, rappelons-le. On lui a répondu en lui accordant des missiles Hellfire, mais pas les hélicoptères pour les lancer (ça vient de changer). Des drones lui ont été promis, mais ceux livrés on ignore encore si les drones seront armés ou non par les Hellfire, ou bien si ceux-si devront équiper d'autres appareils. En somme, on a tout fait pour que l'Irak s'équipe d'un engin dont seuls les russes sont détenteurs (on a peu de nouvelles des hélicos kenyans !). Ce n'est pas une première, pour les américains. Les Etats-Unis avaient acheté précédemment pour 1 millliard de dollars d'hélicoptères MI-8 et MI-17 russes pour l'Irak : parmi eux ; un contrat spécial de 89 millions octroyé à General Dynamics Ordnance et Tactical Systems to pour acheter trois MI-8 transformés en hélicos pour VIP à l'usage exclusif de Karzaï (avec sièges en cuir et écrans TV LCD 17 pouces à bord) ! Depuis 2005, les USA ont fourni pour 14 milliards de dollars d'équipements militaires gratuits à l'Irak ! Les F-16 ayant été achetés (36 F-16 à la norme Block 52, ici avec ses réservoirs de fuselage), avec un énorme rabais, dans le but de maintenir la ligne de production US et rien d'autre, ou de recycler les appareils anciens remis à neuf. Pour les Apache, se serait la même chose. Et ils ont même réussi à lui revendre des chars qui lui avaient été donnés gratuitement (via ce bon Petraeus) !!! Ci-dessous l'engin muni de son nouveau radar monté sur rotor principal.

En moyenne, comme on peut le voir ici, la seule aide militaire à l'Irak tourne autour de 1 milliard de dollars par an pour les USA. La livraison des hélicoptères russes s'échelonnera sur au moins 4 années (seuls 4 Hind 35 ont été livrés par Antonov 124) ! Le hic étant le rôle de l'Irak vis à vis des survols des avions de transports militaires iraniens, qui vont ainsi... jusque la Syrie : "de nombreux membres du Congrès ont quitté les rencontres avec Maliki cette semaine en colère et frustrés parce que le dirigeant irakien n'avait pas fait plus pour promouvoir un gouvernement inclusif avec ses rivaux, et ils se sont plaints que l'Irak continue de permettre à l'Iran de faire voler des armes dans son espace aérien pour aider le gouvernement syrien contre les rebelles il. De hauts responsables américains disent que l'Irak a réduit le nombre de survols iraniens et qu'ils s'appuient sur Maliki pour les restreindre encore davantage dans le cadre du renforcement de la coordination". Une "coordination" qui inclus ne l'oublions pas une aide financière subtantielle ! Juste avant la visite de Maliki, le House Foreign Affairs Committee et le Senate Foreign Relations Committee avait refusé la vente d'Apaches (vendus entre temps à 22 exemplaires, curieusement, à l'Inde !! !), et l'Irak n'ayant pas l'argent pour dépenser 4,3 milliards en équipement militaire, devinez qui a acheté réellement les Mil-MI 28 N aux russes, afin de savoir ce qu'ils feraient s'ils avaient en face... des Apache, ou pour apprendre comment déjouer leur nouvel équipement électronique ? Les américains, pardi !

A peine le temps de rédiger cette chronique, et de nouvelles informations paraissent, qui sont assez étonnantes et contredisent déjà cette conclusion. On ne sait si les russes peinent à livrer leurs hélicoptères ou s'il ont des difficultés avec (un Kamov neuf s'est récemment écrasé) ; mais une information surprenante est apparue le 27 janvier dernier (c'est en effet tout récent) avec un accord obtenu au finish auprès du Congrès US pour la fourniture, finalement, de 24 hélicoptères Apache etd'autres fariboles dont la liste est... effarante (je la propose telle quelle tant elle est sidérante) : "24 AH-64E APACHE LONGBOW Attack Helicopters, 56 T700-GE-701D Engines, 27 AN/ASQ-170 Modernized Target Acquisition and Designation Sight, 27 AN/AAR-11 Modernized Pilot Night Vision Sensors, 12 AN/APG-78 Fire Control Radars with Radar Electronics Unit (LONGBOW component), 28 AN/AAR-57(V)7 Common Missile Warning Systems, 28 AN/AVR-2B Laser Detecting Sets, 28 AN/APR-39A(V)4 or APR-39C(V)2 Radar Signal Detecting Sets, 28 AN/ALQ-136A(V)5 Radar Jammers, 52 AN/AVS-6, 90 Apache Aviator Integrated Helmets, 60 HELLFIRE Missile Launchers, and 480 AGM-114R HELLFIRE Missiles. Also included are AN/APR-48 Modernized Radar Frequency Interferometers, AN/APX-117 Identification Friend-or-Foe Transponders, Embedded Global Positioning Systems with Inertial Navigation with Multi Mode Receiver, MXF-4027 UHF/VHF Radios, 30mm Automatic Chain Guns, Aircraft Ground Power Units, 2.75 in Hydra Rockets, 30mm rounds, M211 and M212 Advanced Infrared Countermeasure Munitions flares, spare and repair parts, support equipment, publications and technical data, personnel training and training equipment, site surveys, U.S. government and contractor engineering, technical, and logistics support services, design and construction, and other related elements of logistics support". Le tout valant... un total de 4,8 milliards de dollars !!! On aura noté dedans les 480 missiles Hellfire, un lot considérable d'engins aux ravages connus. Les bénéficiaires étant Boeing Company de Mesa, en Arizona ; Lockheed Martin Corporation à Orlando, en Floride ; General Electric Company de Cincinnati, en Ohio ; Lockheed Martin Mission Systems and Sensors à Owego, dans l'Etat de New York ; Longbow Limited Liability Corporation à Orlando, Floride ; et l'inévitable Raytheon Corporation de Tucson, en Arizona... l'habituel complexe militaro-industriel US !!! L'argument donné par les congressistes étant en gros que c'est ça pour luttter contre l'insurrection de Faludja, ou bien des hommes au sol, ce dont les américains ne veulent plus entendre parler. Le seul a avoir émis un avis contraire étant le sénateur démocrate Levin, le seul lucide du lot, pas persuadé que des hélicoptères puissent résoudre le problème de fond du sectarisme du pays. Il est vrai que les dernières photos révélées sur les agissements... à Faludja de leurs soldats ne prêche pas vraiment en faveur de leur retour pour remettre le calme dans le quartier... ravagé par deux assauts massifs américains lors de l'occupation du pays. Si le Congrès à fini par donner son accord, c'est donc aussi qu'il a eu l'assurance que l'Iran, avec qui cela semble se passer beaucoup mieux, a décidé d'abandonner la fourniture d'armes via son pont aérien survolant l'Irak vers Bachar el Assad, ce qui constituerait une autre surprise... cela évolue vite, en ce moment de ce côté-là !!!

Tout est donc prêt, en tout cas. Vente ou pas vente, l'espionnage est prêt. Les américains ont réquipés les bases militaires irakiennes (un député américain républicain à moqué l'opération en affirmant qu'une tour de contrôle pour deux hélicoptères avait coûté 14 milliards de dollars !). Ces tours contiennent tout ce qu'il faut pour espionner les communications en data en provenance des nouveaux arrivés (au cas où) et les espions de la CIA seront à l'affût des essais des hélicoptères lourds commandés, en quelques mois d'observation le dossier des capacités totales de l'appareil et son électronique nouvelle démasquée. "Bien que ne désirant pas mettre « les bottes sur le terrain en Irak", le Pentagone va continuer à fournir des renseignements pour aider et conseiller les Irakiens au "niveau ministériel" par des militaires stationnés à l'ambassade américaine à Bagdad, qui, avec 440 000 mètres carrés, est l'ambassade la plus grande et la plus chère du monde" rappelle RT News. Nul doute qu'à l'intérieur on écoutera et décortiquera beaucoup les communications en provenance des MI-28 russes, si ceux-ci débarquent, au final : cela m'étonnerait que l'Irak puisse se munir d'une flotte d'hélicoptères d'attaques double, au prix de l'unité ! L'achat d'hélicoptères russes aurait coûté 4,3 milliard de plus aux contribuables US, à moins que la vente d'Apache ne les remplace à la dernière minute (à suivre quelles compensations va demander Poutine si la vente ne se fait pas en sa faveur ?). Les USA vont donc peut-être vendre pour plus de 4 milliards d'équipements militaires à un pays qui va les acheter avec les subventions similaires que lui offre Washington (c'est le système israélien recopié à la lettre !) : que ne ferait-on pas pour maintenir des emplois dans ce pays où les militaires drainent l'essentiel de l'économie ? D'un côté le contribuable paie, mais au retour, il garde au moins son emploi dans l'industrie militaire (à condition de bosser dans cette industrie : le système nourrit le système unique !). En tout cas, si les Apache ne sont pas vendus et qu'à la place ce sont les Mil russes qui débarquent, tout aura été au moins prévu. Au final, de toute manière, on pourra se dire que Bagdad et ses hélicoptères russes dernier cri valaient bien une messe, non ?