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Accueil du site > Tribune Libre > Lettre ouverte à Denis Olivennes et Christine Albanel

Lettre ouverte à Denis Olivennes et Christine Albanel

Depuis quelques jours avec la mise en place de cette « mission sur la lutte contre le téléchargement illicite » on reparle de DADVSI avec toutes les impossibilités pratiques que cette loi a déjà démontrées depuis un an, et de nombreux médias s’interrogent sur l’espèce de souris dont pourrait bien accoucher cette nouvelle « commission »...

Inutile de s’interroger davantage ! Toute proposition allant dans le sens d’une répression accrue des internautes est d’avance vouée à l’échec. Pour une raison bien simple : l’humain n’est pas seulement un consommateur de produits finis, il est avant tout un créateur lui-même et « l’échange libre » est la base de tout rapport entre individus dans n’importe quelle société même la plus primitive. Le « commerce » n’en est qu’une incidence, une codification par voie de droit se basant sur la « valeur » des choses, notion très aléatoire que l’on s’accorde à attribuer à l’objet de l’échange.

Encore faut-il s’accorder...

Or, l’aspect mercantile n’est pas le même pour tous, et il ne doit en aucun cas réduire l’autre valeur, la vraie, la valeur essentielle de toute société dite « libre », je veux parler du droit d’échanger gratuitement entre individus des choses qui leur appartiennent. Ca peut être échanger des paroles, des courriers ou n’importe quel colis au contenu licitement acquis. Et tout est là !

Il ne viendrait à l’idée de personne de taxer les conversations autrement que pour l’usage de la ligne téléphonique... Ce sont pourtant des "échanges" et qui peuvent aussi être créatifs...

Personne ne peut interdire l’échange d’un Pikachu contre un autre Pikachu, d’un livre d’occasion contre un kilo de noisettes, ou d’un bonbon contre une bille. On peut ainsi échanger librement un sac entier de bonbons avec autant de partenaires qu’on a de bonbons dans le sac et que les partenaires ont de billes, car ce sont des biens matériels qui n’existent qu’en nombres limités et quand on en donne à quelqu’un, on n’en a plus la jouissance pour soi-même.
Je n’apprendrai rien à personne en précisant que depuis l’origine du monde, on appelle ça le « troc ». L’argent a été inventé pour faciliter le troc, en mesurant à la même « aune » la valeur de travaux déterminés tout le long de la chaîne allant du producteur au consommateur.

Mais dès qu’il s’agit "d’oeuvres de l’esprit", d’une création intellectuelle fixée et figée dans une certaine forme, l’évaluation n’est plus la même parce que beaucoup ne considèrent pas la "création" comme un "travail"... C’en est pourtant un, et les dernières constatations de la Recherche médicale ont démontré que le cerveau consomme 16 fois plus de protéines que n’importe quel autre organe du corps humain... Il faut donc bien nourrir ce corps, et la création doit être rémunée.

Mais la création et le commerce de cette création sont deux choses bien distinctes qu’on a un peu vite amalgamées !

Toute oeuvre de l’esprit est immatérielle et UNIQUE.
Elle ne peut donc pas être « échangée » avec plusieurs personnes en même temps, comme peut l’être n’importe quelle marchandise matérielle produite industriellement.
Par contre, tant qu’elle est gravée ou imprimée sur un support - lui matériel et industriel -, elle peut l’être, avec plusieurs personnes en même temps ou de manière successive car elle est de facto attachée à son support. C’est donc bien par son support industriel que l’on commercialise "la jouissance d’une oeuvre", quelle qu’elle soit, et sauf cession des droits, jamais l’oeuvre elle-même. On appelle ça une "licence".

Que font donc les industries du disque ou du cinéma ou de l’édition en général ?

Elles font des répliques de l’oeuvre, exactement comme font les soi-disants « pirates », sauf qu’elles ont acquis les droits auprès des auteurs (compositeurs, réalisateurs, etc.) en payant d’un coup une forte avance sur recette ou en spéculant sur leur avenir.

Elles font ensuite leurs marges en éclatant entre des milliers ou des millions d’acheteurs le coût de leur investissement initial, et tout ce qui entre en plus est du bénéfice.

C’est du commerce, un commerce tout à fait honorable et légitime, qui fut nécessaire à une éclosion de la culture lorsque les moyens de communications étaient encore ceux de grand-papa, mais qui n’est en rien de la "création" en soi, et n’a aucune justification à émarger au titre d’« ayant-droit » dans les structures d’auteurs...

Et c’est de là que vient le problème, car avec les échanges sur le net, il n’y a plus de « support ». On n’échange plus que l’oeuvre elle-même, et qui plus est en copie parfaite sous forme numérique. Ce n’est même plus un ersatz ou une mauvaise reproduction, c’est une duplication parfaite qui peut aller sans autre nécessité directement du « producteur » (en l’occurrence l’auteur, le créateur, l’artiste) jusqu’au « consommateur » (auditeur ou spectateur).

Du coup, les données de l’équation s’inversent : c’est à l’évidence l’industrie intermédiaire et tout le système marchand qui se retrouvent dans le rôle de parasite de l’oeuvre, et non pas les consommateurs internautes qui seraient des « sauterelles » comme on l’a trop souvent entendu en 2006.

Et ce n’est pas un hasard si ce sont les industriels du disque et du cinéma qui sont les plus inquiets de leur avenir... C’est tout simplement qu’ils se sont laissés dépasser par les techniques. Celles de grand-papa sont caduques, celles de papa sont déjà désuètes à peine amorties, et il leur faut s’adapter aux « nouvelles technologies » restées trop longtemps en dehors de leur champ de compétences et qui permettent aujourd’hui des raccourcis directs créateurs-consommateurs.

Pourquoi faudrait-il maintenir artificiellement un secteur d’activité voué de toute manière à disparaître dans les années qui viennent ? Hormis le spectacle vivant (concerts, théâtre, etc.) tout ce qui est enregistré n’a plus lieu de bénéficier d’une protection liée au "support". Seule l’oeuvre doit l’être.

A-t-on fait des lois de protection spéciales pour les éleveurs de chevaux de trait, pour les diligences ou pour les bateliers de Loire lorsque le chemin de fer est arrivé ?... Non, n’est-ce pas ? Et le monde ne s’est pas arrêté pour autant. Au contraire ! La facilité de déplacement a entraîné des migrations qui n’auraient jamais pu être envisagées auparavant. C’est même de là qu’est née la puissance industrielle de notre pays, et les paysans migrant de nos provinces dans les villes ont trouvé dans les usines des salaires plus importants que leur maigre gagne-pain campagnard.

C’est la même chose pour la culture avec le P2P. Quand une meilleure technologie existe, les gens l’utilisent ! C’est imparable ! Et le « solde global » est toujours positif.

Le temps des intermédiaires à grosses marges sur la chaîne marchande traditionnelle est terminé. C’est aujourd’hui le temps des intermédiaires à petites marges sur d’énormes quantités de clients touchés directement. La communication directe par internet, avec ses avantages et ses inconvénients (elle en a aussi) permet de nos jours de supprimer pratiquement toutes les étapes intermédiaires liées au support physique et de réduire très largement les marges commerciales... Cela doit être considéré comme une AVANCEE réduisant le coût de la vie en raccourcissant et surtout en « libérant » les circuits de diffusion/distribution des différents monopoles qui les contraignent, et non comme une menace sur les seuls bénéfices de quelques magnats et d’une poignée de stars du box-office.

Dans l’hypothèse d’une licence globale comprise entre 5 et 7 euros/mois, ce ne seraient pas les créateurs qui seraient touchés, au contraire, ils pourraient même mieux vivre qu’avec le ridicule pourcentage (en droits d’auteurs) que leur laisse actuellement l’industrie, et des milliers de jeunes créateurs pourraient enfin être pris en compte par un comptage ou par sondages sur le net beaucoup plus précis que l’audimat (lequel, comme chacun sait, ne porte que sur moins d’un millier de téléspectateurs chaque soir, ce qui n’empêche pourtant pas de dispatcher chaque année entre les chaînes les milliards d’euros de la taxe TV).

Qu’on ne nous raconte pas d’histoires sur la difficulté de répartition !

La répartition sera toujours imparfaite, la perfection n’existe pas en ce monde, mais elle ne sera jamais plus mauvaise qu’elle n’est en ce moment - la surveillance en ligne des oeuvres « tatouées » par un numéro unique (type ISBN) permettant d’aboutir à des estimations beaucoup plus fines que les sondages audimat ou les déclarations SACEM - et sera en tout cas beaucoup plus large.

Car l’industrie du disque (des médias dans leur ensemble) doit se rendre compte également que l’élevage d’artistes en batteries, comme le poulet poussé en quarante jours, ne correspond plus à la qualité de création et au renouvellement que le public attend.

C’est précisément par une formule comme la « licence globale » que pourront enfin être encouragés par un début de rémunération (modulée selon les sondages à un taux inversement proportionnel) les milliers de talents actuellement laissés pour compte par les industries médiatiques. Les petits créateurs ne travailleront plus pour rien et ça n’empêchera pas les têtes d’affiches de continuer d’encaisser les plus gros scores, voire de les augmenter par la multiplication des échanges (chaque internaute qui télécharge une oeuvre pour l’écouter sera comptabilisé dans ces sondages alors qu’il n’aurait pas forcément acheté le disque auparavant).

La licence globale, c’est donc une autre façon de concevoir la nécessaire rémunération des créateurs, mais loin de les appauvrir, les échanges par P2P feront au contraire la promotion gratuite de leurs oeuvres. Ce n’est pas de la « collectivisation ». C’est de la « synergie » au bénéfice réciproque des créateurs et des consommateurs.

Et ceci peut très bien s’appliquer tout autant au cinéma qu’à la musique. Il suffit juste de s’entendre entre professionnels des divers secteurs pour établir des coefficients respectifs applicables à la répartition.

Il ne faudra pas oublier l’édition littéraire, qui elle aussi souffre des mêmes schémas restrictifs de diffusion/distribution en librairie que ceux dont souffre la musique avec la concentration des radios.

Le livre n’est encore que peu touché par la copie pirate pour l’instant mais, même si l’objet-livre bénéficie d’un aspect sensuel que n’a plus le CD - contrairement aux vieux vinyles -, ne doutons pas que dans les années à venir le papier sera lui aussi remplacé par le numérique sur écrans souples.

C’est donc une décision portant sur les décennies à venir que vous avez à prendre, et il ne fait aucun doute que, quelles que soient les barrières et procédures répressives envisagées, le flot d’échanges ne tarira pas malgré les risques, mais que ça n’a rien à voir en réalité avec les baisses des ventes des produits physiques qui ne doivent leur insuccès qu’à leur médiocrité. A preuve s’il en fallait encore : malgré la baisse des échanges en P2P au cours de l’année passée, les ventes de CD musique ont encore plongé de 20 %. Par contre, malgré la copie illicite croissante de films qui dépasse maintenant la musique, les salles de cinéma ne se sont jamais autant remplies (56 % de fréquentation en plus qu’à la même époque l’an dernier)

De plus, les dernières décisions judiciaires européennes ne vont pas dans le sens d’un flicage par l’intermédiaire des FAI, et ceci rend l’application de DADVSI irréaliste.

La grande majorité des Français (au contraire des « majors » souvent étrangers) se dit prête à rémunérer la création, mais seulement la création pas les intermédiaires industriels dont le rôle est de moins en moins pertinent dans une diffusion en réseau.

Il serait donc plus sage et constructif pour tout le monde de prendre acte du fait que les technologies ont évolué, qu’elles évolueront encore, et que c’est le commerce et l’industrie qui doivent s’y adapter pour le plus grand bien des créateurs et consommateurs, et non l’inverse.

Croyez Madame le ministre, Monsieur le chargé de mission, à toute l’attention des internautes mais aussi à celle des auteurs dont je me flatte de faire partie.

Image : limousin.blognaute.fr 


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67 réactions à cet article    


  • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 10:35

    Article sage et pondéré.

    Hélas, les choses ne se passent pas comme ça. Ce gouvernement va s’enferrer dans la voie pénale et tentera de sauver Universal en levant des impôts et redevances supplémentaires.

    Les majors ont un pouvoir de nuisance colossal, car elles détiennent les droits du catalogue de ces 70 dernières années (je me demande pourquoi pas 700 tant qu’on y est).

    Avec le recul, je me demande si elles ont été utiles à l’art. Il n’est pas mauvais de rappeller que le droit d’auteur a été initialement créé pour protéger les artistes contre les éditeurs. Et je suis prêt à parier qu’une majorité des artistes a en débutant abandonné ses droits aux majors contre un sandwich.


    • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 11:07

      Je crois me souvenir que vous aimiez bien Jimi Hendrix, vous aussi.

      Vous rappellez-vous du fait qu’il touchait 2% de ses ventes de vinyles ? Qu’il est mort au bout de 3/4 ans de gloire avec 10 000 dollars en poche, tandis que son manager, dont on a soupçonné les liens avec la mafia, a reçu des dizaines de millions de dollars pour le privilège d’avoir fait signer pour un dollar un contrat léonin à un débutant qui mourait de faim, et l’avoir fait tourner jusqu’à épuisement ?

      Le droit d’auteur a protégé Warner Music, Ken Jeffery, mais l’auteur ?

      Je croirais un peu plus au baratin de la SACEM si c’était une société d’auteurs en tant que personnes physiques. Mais penser que Warner y représente Hendrix me soulève le coeur.


    • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 11:48

      En tout cas, vous êtes sur ce point l’artiste du Godwin. smiley


    • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 12:19

      « L’idéologie qui décide de retirer le droit au travail à une population désignée »

      ... s’appelle la mondialisation. smiley « L’hitlérisme », c’est l’idéologie qui décide de retirer le statut de citoyen et d’être humain à une population désignée, au bénéfice de grands trusts industriels.

      C’est la première fois de ma vie que j’ai envie de payer un nouvel impôt, la licence globale, et que le bénéficiaire désigné n’en veut pas.

      Je vous rappelle ce que je vous ai dit en juillet 2006 après le vote de la DADVSI : « un mauvais choix a été fait, les dés roulent ». Je dois dire que je vois la faillite de la RIAA d’un oeil plutôt amusé.

      Allez, c’est pour votre bien ! smiley


    • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 12:34

      La liberté de créer est quelque chose d’important. L’art a quelque chose à voir avec les libertés. Seulement la DADVSI nous dit « au nom du droit des artistes, on refuse votre droit de communiquer en privé et d’utiliser vos biens en privé, et on va vérifier ». Alors entre les deux, le choix est vite fait. Désolé. Vous êtes du mauvais côté des libertés, cette fois-ci.


    • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 13:53

      « La liberté de créer des artistes n’a rien à voir avec la liberté d’échanger des mails très cochons avec sa copine. »

      Vous n’avez pas toujours dit ça. smiley


    • Rage Rage 10 septembre 2007 14:04

      Bonjour,

      « Il serait donc plus sage et constructif pour tout le monde de prendre acte du fait que les technologies ont évolué, qu’elles évolueront encore, et que c’est le commerce et l’industrie qui doivent s’y adapter pour le plus grand bien des créateurs et consommateurs, et non l’inverse. »

      Tout est dit.

      Le problème étant qu’une « mafia » structurée autour des majors, de l’argent et d’artistes coincés par cet état de fait souhaite pouvoir encore se gargariser sur le dos des « créatifs ».

      L’auteur est optimiste : il n’est pas dit qu’avec un arsenal répressif et de contrôle que l’internaute puisse à chaque fois trouver la parade... sans y laisser des plumes... et surtout avec « Vista contrôle »...


    • ripouette ripouette 10 septembre 2007 14:05

      Forest, n’usez pas vôtre intelligence à discuter avec Demian, faîtes comme tout le monde ignorez-le !


    • Niamastrachno Niamastrachno 10 septembre 2007 18:04

      Demian.... Rhaaa et puis non ça me fatigue


    • Niamastrachno Niamastrachno 10 septembre 2007 18:36

      Je ne suis pas pour le vol, je télécharge de temps à autres, mais sommes toutes assez rarement (j’ai il faut le dire, les moyens de mes envies les plus simples).

      Ce que je trouve scandaleux c’est de payer 0,99 cts un titre qui n’a pas de support, dont la compression a déjà retirer la moitié de ses qualités audio, bref que je paye unitairement la même chose que si j’achetais l’ensemble du CD et donc de fait de payer un service TRES CHER pour un résultat MEDIOCRE.

      Les majors se foutent de la gueule, des artistes ET des acheteurs. Comment voulez-vous que l’internaute moyen n’ai pas envie de les flouer... Comment voulez-vous que l’internaute moyen n’ai pas envie de se choper en one shot ce que l’industrie du disque lui fait lorgner sous le pif tous les jours à toutes heures sous toutes les formes pour une somme invraisemblable !!!

      Le beurre, l’argent du beurre, la craimière, le village, et ses forêts, et personne pour les blâmer, tout juste des politiques pour les soutenir il y a de quoi faire du militantisme.

      Toutes les propositions qui ne sont pas issues des majors ont été systématiquement rejetées, ça ne va pas changer demain...

      En bulgarie, certains responsables des sites de p2p sont élevés au rang de stars, ils sont soutenus par la plupart des internautes et font une véritable guerre technologique avec les FAI. Pirate Bay en a fait de même, il y a même eu des manifs - carrément - pour qu’ils leur foutent la paix...

      Si l’acte du P2P n’était pas en soi légitime, personne n’aurait levé le petit doigt, et il ne se serait pas même développé.

      Le P2P a encode de beaux jours devant lui...


    • Regine M Regine M 11 septembre 2007 02:06

      Demian ...

      Je suis silencieuse, j’interviens peu ... mais vous me faites tant penser à Lerma ...

      Vous créez, et vos tableaux sont beaux (je suis allée voir votre site), que penseriez vous si la toile, le cadre que vous utilisez appatiendrait à un « Major ? » (EMI, Universal...machin) et que vous ne touchiez (seulement si vous êtes une star+auteur+compositeur+parolier) 25% maxi. Un clic d’APN, une numérisation (même en HR) remplacera-t-elle cette toile, les pigments savamment appliqués et votre imagination ? La reproduction d’un tableau de Shane Wolf ou de Carolin Peters (contemporains) sont en ligne librement ... en une sorte de « mp3 » quelque part . Et Vous, à travers votre site, vous m’avez offert tout vos rêves sur mon écran plat (pas celui de mes nuits blanches !).

      Le cadre, la toile, les pigments, le pinceau en poil de marmotte vous appartiennent. Le tableau fini, unique aussi, mais jamais l’œil de celui qui regarde. Je n’ai pas payé pour voir vos œuvres (ah si, mon abonnement FAI) et vous me l’avez pourtant autorisé et celà ne vous a pas rapporté un cent.

      Chez les musiciens (si il en existe encore !) le support se résumerait aux DC/DVD, packaging avec Bonus/extra & Co. Il y a - de 100 ans, la radio, les feuilles volantes et l’acordéoniste du village suffisaient. Aujourd’hui de nouveaux outils sont là, bien présents et incontournables : on les utilise ou on revient en arrière ?

      De + en plus de musiciens s’affranchissent des Majors. Il ne meurrent pas de faim (fin ?) font des concerts, offrent un bonheur unique sur scène (comme avec l’original d’un Tableau), vendent des CD/DVD avec packaging fait par de nouvelles structures moins gourmandes (Scènes, petits studios/home studios, MySpace ou Jamendo en prenant des extrèmes). Ils ont leur public, mérité ou pas. Mais il y a un hic : Les contrats « Majors »/SACEM/SPEDIDAM les tiennent par (génée ...). Amusez vous à lire un contrat de la SACEM et reparlez moi de liberté ...


    • Regine M Regine M 11 septembre 2007 02:33

      Niamastrachno

      Télécharge sans peur ni culpabilité. Au contraire -> plus ces outils seront utilisés, plus ils seront pris en compte pour le bien de tous.

      et je suis épouse de musicien... lol !


    • Nobody knows me Nobody knows me 11 septembre 2007 12:57

      @demian Ce qu’on peut faire sinon dans notre monde réel, c’est faire le pigeon comme toi et acheter 1 morceau à 1 euro sans packaging, sans le côté matériel (tout aussi artistique sur certains albums), sans le droit de le copier ou de l’écouter ou on veut... Ou alors on peut continuer de payer une taxe pour le piratage sur les supports numériques (qui implique que tout acheteur de CD vierge, DVD vierge, disque dur,... est un pirate : no comment). Ou si on est vraiment le pigeon « old-school », on peut continuer de casquer 20-25 euros pour un album audio (ce que je fait de temps en temps).


    • chimichel 10 septembre 2007 10:48

      Comprends pas le lien entre le p2p et le troc... Quand je troque mes trois billes contre un CD de Lorie, après la transaction je n’ai plus mes billes. Quand je mets à disposition le CD de Lorie sur un réseau p2p, je peux en faire profiter la terre entière sans avoir à m’en séparer.


      • thirqual 10 septembre 2007 12:16

        Le rapport est simple : pour pouvoir télécharger grâce à un logiciel de p2p, il faut aussi mettre à disposition du contenu. Globalement, pour un réseau donné, la somme des données envoyées est égale à la somme des données reçues. De plus, certains logiciels « récompensent » ceux qui uploadent plus qu’ils ne downloadent (dans le cadre des files d’attente auprès des autres membres du réseau utilisé).

        Il y a donc bien troc (ce que j’ai sur mon disque dur contre ce que les autres ont).


      • thirqual 10 septembre 2007 12:18

        Avec la nuance que c’est un troc sans perte du bien de départ... ce qui qualifie le délit si le contenu ainsi téléchargé (ou uploadé) est sous licence : contrefaçon, et vol. Ce que certains ont du mal à comprendre.


      • thirqual 10 septembre 2007 12:19

        (’tain je suis fatigué aujourd’hui)

        Le terme de « licence » est bien évidemment inadapté ici, je devrais dire si le contenu est soumis à un régime de droits qui en interdit la reproduction ou le partage.


      • bourgpat 11 septembre 2007 08:29

        Pour le troc de nouveau sites sont en train de se mettre en place pour organiser le troc entre internautes de cd, dvd, ......... Rien que de penser qu’un même disque puisse être écouté par 4 consommateurs au cours de la même année, me fait dire que les bénéfices des majors risquent encore de flirter avec le fond de la piscine.

        Après le troc peu être organisé. A donne à B, qui donne à c, qui donne à Z qui redonne à A. Dans cet exemple le cd revient à A tout en ayant transité par un certain nombre d’intermédiaires qui ont eut une copie licite entre les mains condition sine qua non de la réalisation d’un copie privée selon l’industrie du disque. Dans cet exemple on rejoint en troc ce qui se produit en P2P.

        Un troc peut s’organiser pour faire que les oeuvres mise en commun restent le plus longtemps possible mise ne commun.


      • Vincent 10 septembre 2007 11:21

        Bon article, très clair et qui expose assez bien la situation.

        J’aimerais revenir sur un point (je cite) :

        « C’est donc bien par son support industriel que l’on commercialise »la jouissance d’une oeuvre« , quelle qu’elle soit, et sauf cession des droits, jamais l’oeuvre elle-même. On appelle ça une »licence« . »

        Ce qui est intérressant, c’est qu’avant le boum internet, les vendeurs de musique et de cinéma se plaçaient plutôt dans la vente du support en tant qu’objet, au lieu de vendre une licence d’utilisation ; ils nous ont bien arnaqués.

        En effet, si je paie une licence, j’ai acquis pour toujours le droit de jouir de l’oeuvre, mais si mon support se déteriore, je n’ai pas d’autre solution que de payer à nouveau, pour quelque chose que j’ai déjà ; allez à la FNAC avec un CD rayé, même avec le ticket de caisse, et demandez un échange standard. On vous rira au nez. On me répondra qu’on a le droit à une copie de sauvegarde (droit qui est en train de disparaitre), mais il y a une taxe rattachée aux supports vierges, ce qui faie que je paie une deuxième fois pour ce que j’ai déjà acquis.

        En fait, les majors ont sciemment entretenu pendant des décennies l’idée fausse que les gens payaient pour le support, (parce qu’un CD ou une K7, ça coûte cher à produire...) Rappelez vous lorsque le CD est sorti, les albums sur CD coûtaient toujours plus cher que sur K7, alors qu’une K7 coûte beaucoup plus cher à produire !! D’une certaine façon, c’est de leur faute si le téléchargement pirate existe, puisque qu’avec une oeuvre électronique, le support ne coûte plus rien, les clients se sont dit « chouette, puisque le support devient gratuit, les oeuvres le sont aussi ! »

        Alors maintenant ils sont dans la situation ubuesque où ils doivent défaire ce qu’ils ont construit, et expliquer aux clients que non, lorsqu’ils paient pour un CD, ce n’est pas que le prix du CD, mais aussi la rémunération de l’auteur (par contre ils se gardent bien de dire que l’auteur ne touche que quelques pourcents du prix de vente, et que tout le reste tombe dans leurs poches d’esclavagistes).

        Donc maintenant, ils rééduquent le public, en lui faisant avaler le concept de « licence », de « droit d’utilisation », mais ils essaient toujours de nous arnaquer :

        - Itunes ne garde aucune trace des licences payées. Si je perds mon IPod, je n’ai plus qu’à repayer pour tous mes morceaux.

        - Dans la loi DADVSI, on n’a pas le droit de transférer une oeuvre d’un support vers un autre, si j’achète un CD je n’ai pas le droit de le mettre sur mon MP3

        Les exemples sont nombreux, mais le constat reste le même : ils entretiennent la confusion entre support et licence. Mais à un moment il faut choisir : soit on vend un support, un objet, et dans ce cas ça devient ma propriété, et on ne peut m’interdire d’en faire quoi que ce soit, nottament le copier et le recopier à outrance, mais si je perd ou détruis ce support je dois le repayer ; soit on vend une licence, un droit d’écoute, et dans ce cas, le minimum est de garantir que ce droit soit payé une seule fois et pour toujours (Itunes, j’ai acheté tous ces morceaux, je dois les retélécharger car j’ai perdu mon IPod !), et de garantir l’écoute sur tout support (transfert CD->MP3). Alors que les majors veulent encore et toujours garder les avantages des 2 systèmes, et nous laisser les désavantages des 2. C’est de l’escroquerie pure et simple.

        Un dernier petit mot en passant, sur le dernier article (52) de la loi DADVSI :

        « Le Gouvernement présente au Parlement un rapport sur la mise en oeuvre de l’ensemble des dispositions de la présente loi dans les dix-huit mois suivant sa promulgation. Ce rapport comporte un chapitre spécifique sur les conditions de mise en place d’une plate-forme publique de téléchargement permettant à tout créateur vivant, qui se trouve absent de l’offre commerciale en ligne, de mettre ses oeuvres ou ses interprétations à la disposition du public et d’en obtenir une juste rémunération. »

        Alors, cher gouvernement, elle est en où cette plate-forme publique de téléchargement ?


        • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 11:50

          Cette proposition du PC ne figure pas dans le texte final. Elle a été virée par le Sénat.


        • Vincent 10 septembre 2007 12:57

          QUOI ??????? Non c’est pas possible (déni de la réalité...)

          Mais on s’est fait complètement avoir alors ??


        • Vincent 10 septembre 2007 13:06

          Vous êtes vraiment sûr ? Sur légifrance il est bien inclus dans le texte DADVSI et sur le site du journal officiel, ils font bien un lien vers ce texte. Si c’est sur le site du JO, c’est que c’est bien le texte qui a été promulgué ?


        • Forest Ent Forest Ent 10 septembre 2007 14:13

          Le texte de l’Assemblée (voir son site) était celui-ci :

          « Dans les six mois suivant la promulgation de la présente loi, le Gouvernement transmet au Parlement un rapport relatif aux modalités de la mise en œuvre d’une plate-forme publique de téléchargement visant à la fois la diffusion des œuvres des jeunes créateurs dont les oeuvres ne sont pas disponibles à la vente sur les plates-formes légales de téléchargement et la juste rémunération de leurs auteurs. »

          A comparer à :

          « Le Gouvernement présente au Parlement un rapport sur la mise en oeuvre de l’ensemble des dispositions de la présente loi dans les dix-huit mois suivant sa promulgation. Ce rapport comporte un chapitre spécifique sur les conditions de mise en place d’une plate-forme publique de téléchargement permettant à tout créateur vivant, qui se trouve absent de l’offre commerciale en ligne, de mettre ses oeuvres ou ses interprétations à la disposition du public et d’en obtenir une juste rémunération. »


        • Marie Pierre 10 septembre 2007 12:02

          Les opérateurs téléphoniques vendent des sonneries, ce sont eux qui abusent le plus. Ils se font un fric monstre et personne ne les montre du doigt.

          Je remarque que les concerts, festivals, etc. sont complets. De plus en plus de jeunes y vont, malgré le prix, et le plus souvent parce qu’ils ont découvert les musiciens sur Internet.


          • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 15:10

            La plupart des musiciens sont obligés de faire des plans baluche à 50€ la soirée pour payer leur loyer. C’est nettement moins sexy vous allez me dire. Et pourtant, vous n’avez pas idée du nombre de zicos de talents qui jouent du Claude François à la partoche dans les orchestres du samedi soir. Voilà la vérité.


          • leneant 10 septembre 2007 12:31

            DADVSI ne mérite pas son nom car elle ne traite que l’aspect du domaine patrimonial des droits d’auteurs.

            Tout le domaine du droit moral est complètement passé sous silence.

            Autrement dit, cette loi ne privilégie pas les auteurs dans la manière dont ils désirent que leur oeuvre soit respectée, mais elle ne privilégie que l’exploitation mercantile et économique qui peut en être faite.

            Et bien sur cette exploitation économique, ne peut raisonnablement être réalisée que par des organismes dédiés et pas par les auteurs eux-mêmes ou leurs ayants droits.

            Mais tous ces aspects ont déjà été de nombreuses fois abordés (surtout sur le plan du droit patrimonial) alors que le droit moral n’a presque pas été abordé.

            Les effets sur les bibliothèques, les hôpitaux ... ont été abordés ainsi que la pérennité des supports en cas de changement technologique comme de compatibilité des formats (exemple les formats de DVD haute définition)...

            Souvenez-vous d’eucd info : http://eucd.info/ .


            • Karibou 10 septembre 2007 14:19

              une chose me gêne dans ce projet, c’est les personnes qui s’occupent du dossier : il y a conflit d’intérêt évident, j’aurais le même réaction si NS avais désigné le responsable de « the pirate bay » pour définir ce qui doit être fait concernant le piratage. En gros on a qu’un seul point de vue, un seul intérêt (les industriels du disque), une seule échappatoires possible a la réflexion, cela va se résumé à trouver les meilleurs moyens pour ramener le plus de fric (distribuer entre industriels pour le prix des « oeuvres » et l’etats pour les amendes de ceux qui se feront prendre a télécharger)

              alors qu’une bonne licence globale (mise a jour de la redevance télé en quelque sorte, qui est une chose qui est entré dans les mœurs et complètement legal) résoudrait pas mal de problème resterait a redistribuer les revenu de la licence globale équitablement entre les différents acteurs de la musique et du cinéma.


              • forum123 10 septembre 2007 14:57

                Puisqu’on parle de Sarko, il est fidèle à sa grande famille qui l’ont fait, à savoir :
                - Le milieu affairiste : smig+2%, tva sociale,visite MEDEF ...
                - les pro USA-Israel : écran fumée Darfour * , Bush, ONU en IRAK
                - Médias : lois p2p, brevets logiciels ...

                * avec Kchnr, BHL peut enfin prendre des vacances


              • Ploum 10 septembre 2007 15:02

                Il est certain que vu qui y participe on peut avoir des doutes quant au résultat. Néanmoins un élément ne me laisse pas indifférent, c’est que pour une fois dans l’intitulé ils parlent enfin d’adaptation de l’offre, ce qui est plus ou moins une première, mais il reste à voir si c’est juste un intitulé « marketting » comme le terme « TVA anti délocalisation » ou si cela découle d’une réelle volonté d’aborder le fond de la question et pour une fois, oserai-je dire, de ne pas aller à contresens de l’avancée technologique.


                • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 15:03

                  Personne ne peut interdire l’échange d’un Pikachu contre un autre Pikachu

                  — >

                  Ca dépend. D’une part, si votre Pikachu est volé, oui on peut vous l’interdire. Ca n’est d’ailleurs plus du troc mais du recel. D’autre part, il n’y a pas échange à proprement parler puisqu’un échange prévoit la dépossession de l’objet échangé au profit d’un autre.

                  Or les logiciels échangés via P2P sont la plupart du temps : 1 - Des logiciels « volés » ; et 2 - Ne disparaissent pas de mon disque dur une fois « échangés ». L’article lui même est articulé autour de cette confusion volontairement faite entre création immatérielle et matérielle il me semble. Et c’est bien dommage parce que je me serais bien téléchargé une toile de maître pour tester mon nouveau forfait internet.

                  Non, si je télécharge via émule, bittorrent, news grabber, etc ... alors que j’ai une Fnac à 50m de chez moi, c’est parce que je n’ai pas ou je ne peut pas payer et pas autre chose. Le reste n’est que partition pour pipo en ut majeur.


                  • IP115 10 septembre 2007 15:22

                    100% d’accord avec Barbathoustra (même si ton langage commence à laisser à désirer) ! smiley


                  • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 15:32

                    même si ton langage commence à laisser à désirer.

                    — >

                    C’est quand je veut mentir que je soigne mon language, use et abuse de la dialectique.


                  • IP115 10 septembre 2007 15:42

                    t’1 tu le fais bien, tu vas même jusqu’à ajouter des fôtes d’ortograf pour faire plus vrai ... fais gaffe quand même, tu vas déclencher les correcteurs orthographiques d’AV, et il y en a un paquet. Voila pourquoi je ne me relis jamais (pas le temps, et pour un petit pays comme AV ça suffit bien), ça permet de les sortir de temps en temps ... smiley (le smiley c’est juste pour tromper l’ennemi)


                  • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 16:02

                    Elles sont plus vraies que nature mais j’assume.

                    « L’orthographe est la science des imbéciles » - E. Einstein -


                  • IP115 10 septembre 2007 16:14

                    Tiens, je ne savais pas qu’Albert avait un frère ?

                    allez puisqu’on en est aux citations, allons y :

                    « L’orthographe ne fait pas le génie. » Henri Beyle dit Stendhal

                    « Maison de correction recherche fautes d’orthographe. » Pierre Dac

                    « Orthographe. La science qui épelle avec l’oeil à la place de l’oreille. Défendue avec plus de chaleur que de lumière par quelques échappés d’asiles. » Ambrose Bierce. Extrait de Le dictionnaire du Diable

                    « L’orthographe est plus qu’une mauvaise habitude, c’est une vanité. » Raymond Queneau. Extrait de Bâtons, chiffres et lettres

                    « La sténodactylo est un instrument à qui l’on dicte des fautes de français et qui restitue des fautes d’orthographe. » Auguste Detoeuf

                    Synonyme : Mot qu’on écrit pour remplacer celui dont on ne connaît pas l’orthographe. Anonyme


                  • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 15:28

                    D’ailleurs, on pourrait imaginer un logiciel de P2P basé sur un vrai principe d’échange. L’utilisateur s’engagerait à échanger des logiciels de même valeur ( via un système de notation par exemple ) et accepeterait que celui ci disparaisse de son DD une fois téléchargé par quelqu’un d’autre. Pas dit que ça marche, n’est ce pas ...

                    En attendant, le P2P à l’heure actuelle n’est pas un système d’échange ; c’est la tout le mesonge. Ce n’est qu’un système de libre circulation des données ou une intégrale de Claude Barzotti peut s’échanger à l’infini contre un logiciel à 500€, voir rien du tout si j’en ai pas envie. Aussi, moi je vous propose d’échanger ma pétrolette retappée contre votre bagnole, vous êtes d’accord ?


                    • minijack minijack 10 septembre 2007 15:54

                      @ Barbathoustra

                      Tout à fait d’accord avec votre remarque. C’est pourquoi je parle de « valeur » sur laquelle il faut s’entendre... Tout dépend du contexte. C’est précisément pourquoi, le contexte Internet ayant fait évoluer les modes de diffusion/distribution, condamnant à terme ou diminuant énormément l’intérêt de la diffusion/distribution classique, la part commerciale du support doit disparaître au profit de la rémunération de l’oeuvre elle-même qui est la seule chose importante en terme de sauvegarde de la création.


                    • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 16:23

                      Je pense au contraire que s’il ne faut pas être dupe quand aux fausses valeurs prétendument altruistes du piratage, on doit au contraire laisser le processus aller jusqu’à son terme. Ce serait nier que la création aujourd’hui se nourrit elle même très largement de cette libre circulation des « oeuvres ». De toute façon, les arts majeurs sont morts il y’a déjà plusieurs dizaines d’années.


                    • minijack minijack 10 septembre 2007 18:23

                      @ Barbathoustra

                      Je pense qu’on ne s’est pas compris. Je ne défends pas le piratage ni le tout-gratuit. C’est même le contraire.

                      Je défends simplement l’idée que la culture préfabriquée est trop chère parce qu’elle est sous contrôle d’un « système » de diffusion monopolistique, et que l’irruption du Net -et notamment du P2P- doit être vue comme une chance et non comme un handicap. A la condition que les créateurs en nombre beaucoup plus important soient rémunérés plus correctement que l’obole que leur concède l’industrie, laquelle n’a aucun rôle à jouer sur le Net.

                      Le CD à 20 ou 25 euros n’a plus sa place dans un monde où la gravure est quasiment gratuite et à disposition de n’importe quel internaute. Même le titre acheté à 1 euro c’est encore bien trop cher. Mais si pour quelques euros par mois on pouvait se gaver d’autant de téléchargements qu’on voudrait, tant musique que films ou livres, la Création culturelle n’y perdrait rien car nul ne peut avaler plus que sont estomac peut contenir. Au lieu de percevoir 7% / 8% de droits sur 1 CD à 25 euros acheté par semestre, les auteurs percevraient peut-être l’équivalent d’1 ou 2 centimes par échange, mais sur des milliers d’échanges car l’accès (non pas gratuit mais très minime) à cette gigantesque médiathèque mondiale démultiplierait mécaniquement les téléchargements, et donc les comptages pour la répartition proportionnelle.

                      Voilà tout ce que je dis.

                      Quant aux morts des temps anciens, ça ne justifie pas que les artistes d’aujourd’hui devraient crever la gueule ouverte.

                      @ lanoux

                      Ni le piratage ni le boycott généralisé ne sont la solution. C’est le pire scénario qu’on puisse envisager pour la Création. En prônant cela, vous fournissez des arguments aux tenants de la répression dont l’intérêt est précisément de faire l’amalgame entre créateurs et maquerautage industriel.

                      Il faut que les artistes comprennent que le public accepte de payer leur travail de « création » mais plus les galettes de plastique. Toute la difficulté est de faire cette distinction entre l’oeuvre et l’objet qui la supporte dans une distribution commerciale classique. Cette distribution là est agonisante, mais la Création culturelle, elle, doit vivre.


                    • minijack minijack 10 septembre 2007 21:29

                      Cher Demian,

                      Bien que je n’aie pas à me justifier devant vous, votre accusation est trop grave pour que je la laisse passer sans réagir car même si tous les autres lecteurs d’AV connaissent votre verve impulsive, ils pourraient vous croire et ils auraient tort.

                      J’ai longtemps fréquenté les forums de la ligue odebi.org, en effet, mais en tant que simple visiteur désireux de trouver des interlocuteurs constructifs.

                      Je ne fais aucunement partie de ses dirigeants et leurs opinions n’engagent qu’eux, pour ma part j’engage ici seulement la mienne, et peu me chaut l’opinion de la ligue odebi. Ca n’est pas parce qu’on est constitué en ligue qu’on a nécessairement raison ou tort, et je n’ai pour ma part jamais été fervent participant à des organisations nébuleuses dont on ne connait pas réellement les dirigeants. J’ai demandé au tout début à entrer dans ce cercle et on m’a un peu boudé, attendant que je me découvre davantage. Je n’ai donc jamais redemandé et ne le ferai certainement jamais. Ca n’empêche pas la discussion quand les gens y sont ouverts.

                      Malheureusement, beaucoup de membres de cette ligue sont sur des positions très différentes et beaucoup plus tranchées, voire anarchistes et révolutionnaires. Je ne pense pas inspirer un tel sentiment avec mes écrits. Vous devriez aller y relire mes dernières interventions, mais les premières également et vous vous rendrez ainsi compte que je n’ai pas varié depuis début 2006. A mon sens la Licence Globale est et reste la moins mauvaise des solutions.

                      Salutations.


                    • lanoux 10 septembre 2007 17:10

                      Je paye deja une taxe sur les CDrom achetés pour rémunérer les artistes, de plus, il faudrait savoir..........ce sont des industriels du disque ou des intermitants du spectacle ??

                      Pour avoir deux trois potes dans la musique (signé chez sony), je peus vous dire que les royalties sont juste le cadeau de noel, et ils ne comptent pas la dessus pour vivre. Sans ts leurs concerts ils boufferaient quedal durant l’année. Conclusion, les maisons de disques sont des parasites qui n’ont plus lieux d’exister.....donc vive le piratage jusqu’a leur mort afin qu’une vrai redistribution soit faites envers les créateurs d’oeuvres.

                      Pleins les fesses de devoir payer un CD hors de prix sous pretexte qu’il faut rémunérer l’artiste alors que l’argent ammassé va directement servir à la production de la sous culture de la télé réalité avec ses radios crochets aux chanteurs formaté qui nous abreuves de chansons d’auteurs mort


                      • Barbathoustra Barbathoustra 10 septembre 2007 17:22

                        Conclusion, les maisons de disques sont des parasites qui n’ont plus lieux d’exister.....

                        — >

                        « Le premier distributeur de livres et de supports audiovisuels, la Fnac, a annoncé, mardi 24 avril, l’ouverture d’un plan de sauvegarde pour l’emploi et la suppression de 300 postes dans les services administratifs en France d’ici à la mi-2008. »

                        http://www.lemonde.fr/web/article/0,1-0@2-3234,36-901609@51-901382,0.html

                        Voir l’extrème gauche donner des leçons d’ultra libéralisme au Medef est en tout cas un spectacle qui mériterait qu’on paye sa place.


                      • goc goc 11 septembre 2007 01:42

                        @lanoux

                        rassures-toi, pour moi c’est pire, je ne fait pas de musique, juste des programmes que je vend a des clients, et pourtant je finance ce gros porc de pascal negre

                        et on appel cela la democratie ??? moi je suis « puni » de vouloir graver du logiciel sur des CD. Ou est mon delit ??. En quoi je prive le « monde de la musique » de revenu ??. Pourquoi le conseil constitutionnel n’a rien dit, alors que manifestement cette loi est anticonstitutionnel, car elle puni un innocent averé


                      • Emile Red Emile Red 11 septembre 2007 19:40

                        @ Barbathoustra

                        On ne s’émeut pas autant des centaines d’emplois qui disparaissent chaque jour dans l’industrie photographique et pourtant les causes sont similaires...


                      • Emile Red Emile Red 12 septembre 2007 10:57

                        Exemple du système dans ce qu’il a de pourri, on apprend sur C+ que Michel Houellebecq touche un avaloir de 1 M d’€ pour chacune de ses oeuvres quand Amélie Nothomb avoue toucher un avaloir de 25 000 €.

                        Lequel des deux et le plus vendeur ? Voir que l’art est une marchandise avec ristourne, marchandage ou magouille financière ne plaide pas en faveur des sociétés d’édition de tout type, il est clair que le téléchargement (et pas seulement) est la mort annoncée de tous ces intermédiaires trop gourmand.

                        L’exemple de Prince trouvant un canal différent pour diffuser son dernier album prouve l’inutilité des majors et leur réaction ébahie, devant cet agitateur qui vend moins en gagnant plus, démontre bien leur inadaptation à la société numérique.

                        Comme je le disais plus haut, la photo n’a pas attendu la déconfiture pour se réformer, sans trop de bruit, Kodak ou autre ont franchi le pas et se concentrent sur d’autre domaine porteur que l’argentique et le problème des droits ne les touchent plus, on peut imaginer que les éditeurs de musique ne soient plus que des metteurs en oeuvre de support technique, enregistrement (et encore...), gravure et emballage, leur participation n’étant plus qu’un service comme un autre sans rapport avec l’oeuvre ou l’artiste.

                        On ne voit pas bien comment il pourrait en être autrement si ces sociétés veulent péréniser quelques revenus, il en sera de même pour une partie de l’édition livresque comme cela commence pour la presse.


                      • minijack minijack 12 septembre 2007 16:59

                        @ Emile Red

                        Bien résumé la situation de l’Industrie culturelle. Je n’aurais su dire mieux...


                      • Gasty Gasty 10 septembre 2007 18:15

                        Il ne viendrait à l’idée de personne de taxer les conversations

                        Oh ! Ben j’en connais au moins un sur ce fil qui en serait capable, avec toutes ses avocates autour de lui. smiley


                        • Marsupilami Marsupilami 10 septembre 2007 18:18

                          @ Gasty

                          Moi je trouve que Didabeulyou devrait toucher des droits d’hauteur sur chacun de ses commen(s’)taire. Prélevés sur une licence globale qu’il serait le seul à payer, bien entendu...


                        • A. Nonyme Trash Titi 10 septembre 2007 18:23

                          Bien bien à l’ouest le Demian du jour. Dépassé peut-être ? Plus de son âge tout ça ? Enfin...

                          Sur cette histoire de gratuit ou payant, je retiendrais juste deux choses.

                          Il est assez surprenant qu’un CD acheté en ligne, sur une boutique de téléchargement légal, coûte aussi cher qu’en magasin. Arrondi à 1 euros le titre, nous voilà grosso-modo à 15 euros pour un album sans livret, sans boîte et sans les frais de structure inhérant à un magasin...

                          L’autre chose, c’est que l’on nous annonce aujourd’hui une nouvelle taxe sur les supports numériques (disues durs, clé USB...). Ou va donc cet argent ? Aux artistes ? J’aimerais voir ça !

                          En attendant, vive le « libre échange » !!!


                          • A. Nonyme Trash Titi 10 septembre 2007 20:08

                            Le petit jeune de 44 balais te remercie Demian...

                             smiley


                          • Kelsaltan Kelsaltan 10 septembre 2007 20:06

                            Mazette... la DADVSI comme au bon vieux temps d’Avox !

                            C’est la complainte des dinosaures, réduits à imposer des taxes pour survivre, taxes sur des produits que de moins en moins de personnes achètent en France.

                            Plus besoin d’argumenter, les jeux sont faits. Juste à supporter encore un peu ce bruit désagréable de leur lente agonie.

                            Le pied, au fond smiley


                            • Gugu Gugu 10 septembre 2007 21:36

                              humm, je rappelle que le p2p n’est pas un « troc », mais un « partage », lorsque je partage mon savoir avec un autre, je ne perd pas ce savoir, c’est le cas du prof avec l’élève, ou du parent avec l’enfant, c’est la meme chose avec le p2p. Si on avait rien partagé depuis l’aube de l’humanité, on serait encore dans les arbres... smiley

                              Et, effectivement l’auteur décrie un système pourri, où l’on paye pour un support ET un contenu, mais si l’on perd l’un, on a plus l’ensemble de l’oeuvre (cd rayé, ou disque dur crashé et perte de toutes les oeuvres téléchargées légalement).

                              La solution de la licence globale semble donc évidente pour les artistes, ça ne me dérangererai pas de payer un « plus » à mon FAI pour avoir acces à tout un tas de musique ou de films le plus légalement du monde, tout en sachant que les artistes seraient justement rémunérés derrière (c’est le gros problème des majors, qui ne reversent que des clopinettes aux artistes...).

                              Il est amusant de noter que les majors de disques et les groupes de diffusion de « cinéma » ont changé de stratégie depuis un quinzaine d’année, il y a 15 ans encore, quand vous alliez au cinéma vous payiez votre place, et vous pouviez la garder toute la journée si le coeur vous en disait, mais aujourd’hui, les salles sont vidées entre deux films, c’est la meme chose pour les supports de musique, avant vous payiez le cd (ou le vinyl ou la k7), mais aujourd’hui, vous payez l’oeuvre, donc, logique implacable, si j’ai payé l’oeuvre, je peux la partager avec qui je veux... smiley sinon, celà revient à dire que je n’ai pas le droit de la faire écouter à mes amis quand ils viennent chez moi...

                              Il serait bon de voir la réaction de vendeurs de musiques en ligne si on leur réclamait les oeuvres que l’on a acheté légalement chez eux mais perdu suite à un formatage ou un crash du disque dur... à mon avis la faille est là...

                              en attendant, partagez, partagez, partagez et partagez smiley


                              • Gugu Gugu 10 septembre 2007 21:42

                                Quand à Demian, suite à votre dernière intervention, je peux penser que vous n’etes pas dans le monde de la musique, car vous vivriez une « spoliation » de la part de votre éditeur, et n’auriez pas une opinion si tranchée sur la question, nombre de mes amis sont musiciens, et ne touchent rien ou presque, excepté ce qu’ils gagnent en concert (salles pleines meme loin de chez eux smiley ).

                                Si vous touchiez 5% du prix d’un tableau que vous vendez et que la galerie qui l’expose touchait le reste, quelle serait votre réaction ?


                              • criophoros 10 septembre 2007 21:45

                                Quels excès monsieur Demian West, ne vous en déplaise, si malaise aujourd’hui il y a c’est peut-être tout simplement que le consommateur a choisi. Curieusement la dictature qui veut imposer au libre acheteur ses produits refuse de voir la vérité en face. A ne traiter sa clientèle que de voleur (pirate étant inapproprié) celle-ci réagit. Dommage pour la devenue inutile industrie du disque, elle a perdu.


                                • Sébastien Galliot Sébastien Galliot 10 septembre 2007 22:40

                                  La licence globale pose un gros probleme, c’est qu’elle va forcément etre prélevée de maniere insatisfaisante. Si l’on taxe l’abonnement ASDL, alors on taxe un tas d’abonnés qui ne se servent jamais de ce tuyau pour la musique. (par exemple, taxerait on entreprises et hopitaux, mairies et administration, ou les ports P2P ne sont pas autorisés ?) Personnellement je ne fais pas de P2p, je ne vois pas pourquoi je paierais cette nouvelle taxe.

                                  Le taxage des supports est aussi stupide. J’achete plein de cd et dvd pour mon boulot, mes photos de famille, mes sauvegardes...et je paye pour rien cette taxe inutile.

                                  L’achat sur Itunes et autre me semble idiot car déja on télécharge du mp3 , surlequel on paye les droits, puis qu’on enregistre sur un support incluant de nouveau la taxe.

                                  Pour moi la solution est assez simple ; Depuis des siècles les artistes vivants gagnent leur vie sur scene. Donc pour faire vivre les artistes, allez en concert, point barre.

                                  Ceux qui ont du talent survivront, les génies feront fortune et les autres resteront des pouilleux inconnus : c’est sans doute le mieux pour nos oreilles.


                                  • minijack minijack 11 septembre 2007 18:34

                                    Non, ce n’est pas si simple... Pour voir les choses sous cet angle simpliste, vous ne connaissez rien à la question...

                                    Les artistes dont vous parlez et qui font des concerts sont des « artistes » certes, mais très souvent des interprètes, parfois des auteurs-compositeurs-interprètes, mais pas nécessairement. Les « créateurs » initiaux (auteurs, compositeurs, etc.), eux ne font pas ou rarement de prestations publiques. De plus les auteurs de films ou de livres, ne font pas de concerts ni de représentations. Il s’agit dans leur cas d’oeuvres que les « consommateurs » consomment en famille devant leur écran dans le cas de DVD, ou bien calés dans leur fauteuil pour un livre, voire tous seuls sur la lunette de leurs toilettes...

                                    Les auteurs de théâtre eux non plus ne sont pas rémunérés de la même manière que les auteurs de films enregistrés sur DVD.

                                    Le spectacle vivant est une manière comme une autre de faire la promo de ses enregistrements quand on est interprète, mais le « vivant » et « l’enregistré » sont deux domaines distincts et qui doivent le rester.

                                    Il ne peut donc être question d’annuler purement et simplement le « Droit d’Auteur » en prétextant qu’il y a les concerts. Les uns ne remplacent pas les autres et ne concernent pas les mêmes personnes.

                                    Par ailleurs, si vous considérez que les concerts suffisent à rétribuer les artistes, pourquoi télécharger ? En tant que consommateur, assister aux concerts devrait également vous suffire...


                                  • kristin66 10 septembre 2007 23:05

                                    Cela faisait longtemps, que je n’avais pas lu du Demian West. Cela fait du bien de temps en temps.

                                    Je ne suis pas une artiste. Mais je peux par contre vous rapporter les dires d’une artiste, qui elle, est dans la musique, qui sait donc de quoi elle parle. Il s’agit de Zazie.

                                    Voici un extrait :

                                    http://www.itrmanager.com/articles/67585/telechargement-illegal-nouveau-collimateur-nicolas-sarkozy-gouvernement.html

                                    Zazie, pourtant artiste Universal, s’est exprimée sur la question au détour d’une interview de Laurent Delpech sur Europe 1, le 25 juillet dernier. Interrogée sur la baisse des ventes de disques qui pousserait des artistes de son acabit à se lancer sur les routes et à multiplier les concerts, elle a répondu : « D’abord, je ne vends pas moins d’albums. Ensuite, il est vrai que le téléchargement aidant, les artistes et les organisateurs de concerts et de festivals se sont aperçus qu’il y a quelque chose qui ‘marche bien’ dans notre domaine : le spectacle vivant. Difficile à gruger le spectacle vivant, même si bien sûr il y a toujours un peu de marché noir... Comme beaucoup d’artistes n’ont plus accès aux grands médias et particulièrement à la télévision, ils reprennent le chemin des scènes et des podiums, ce qu’on faisait il y a des décennies : c’est-à-dire apprendre et exercer son métier sur scène. Ce que je trouve assez sain ! Je suis la première à déplorer d’avoir appris mon métier par la télé et les disques. Je me suis bien rattrapée heureusement... ».

                                    Et à Laurent Delpech qui insistait en disant « les salles sont pleines, le public télécharge à tout va... Le CD est mort ? », la chanteuse a répondu sur un ton enjoué : « Oui, je crois qu’on assiste à sa bonne mort et moi je trouve qu’il ne faut pas faire d’acharnement thérapeutique avec cette petite chose... C’est un peu dommage, mais on va trouver autre chose ! Puisqu’on est des artistes et puisqu’on est à la source de ça... Je ne dis pas du téléchargement (mais on est sans doute responsable comme plein d’autres de la situation : le lancement d’un trop grand nombre de disques de piètre qualité, des CD 2 titres qui coûtent bien trop chers notamment... Je comprends qu’au bout d’un moment on télécharge...). Essayons d’inventer le support de demain ! J’ignore quelle tête il aura. Mais il ne faut pas être morose par rapport à ça. A mon avis, le seul danger c’est qu’avec l’avènement du téléchargement et la disparition du CD, on assiste à un appauvrissement, au pouvoir des ‘gros vendeurs’... Moi, je n’aimerais pas qu’il n’y ait que du Zazie, ça ne me plairait pas... ». On jugera en fonction de ses convictions de la validité des propos de la chanteuses. En tous cas, c’est un discours qui change de celui dominant parmi les artistes en contrat avec les Majors, et notamment avec Universal...


                                    • Romain 11 septembre 2007 00:34

                                      Et c’est reparti pour un tour, bizarrement je suis persuadé qu’ils vont rester dans la meme optique que la DADVSI. Faut pas oublier quel gouvernement on a. Ca se dit liberal, pour une economie de marché, mais ca met sous perfusion des sociétés richissimes incapables d’innover et de s’adapter au progres technique. Parceque c’est bien le progres technique qu’on va finir par remettre en cause ??? bridage des debits, interdiction de nouveaux systemes de communications. C’est RIDICULE.


                                      • 1984 1984 11 septembre 2007 02:24

                                        Pour ma part, je connais des musiciens qui exècrent tellement le système des majors qu’ils ont décidés de faire les choses pour eux, et s’auto-produisent.


                                        • BlueTemplar BlueTemplar 11 septembre 2007 06:27

                                          Article trés interessant.

                                          Cépendant il me semble qu’on regarde ici juste les détails sans voir le tableau en général.

                                          - Le problème c’est le copyright (ou droit d’auteur). C’est un droit donné TEMPORAIREMENT par la socièté aux créateurs (pas aux distributeurs !), afin qu’ils puissent profiter du fruit de leur création. Malheureuseument dans les années récentes, divers lobbies ont étendu sa durée de façon disproportionnée (lois « Disney »). Des éconimistes britanniques ont éstimé la durée idéale du copyright à 14 ans, or il dépasse aujourdhui dans de nombreux cas 70 ans. On a également assisté à la réduction du droit de la copie privée avec la DMCA et le DAVDSI - droit provenant de la liberté d’expression, et donc supérieur ou du moins égal au copyright - créant ainsi un deséquilibre.

                                          - « Le piratage » est loin de toucher seulement la musique, les films et pour une moindre part les livres. On « pirate » également des series (!=fims), des jeux vidéos, des BD, des logiciels... (et j’en oublie) Alors qu’une licence globale « culturelle » sérait légitimement applicable aux premièrs, c’est plus problematique pour ce qui concerne la plupart des logiciels. Pourtant le problème est le même, il a donc loin d’avoir une dimension purement culturelle et artistique.

                                          - On parle beaucoup du « piratage », mais les problèmes sont beaucoup plus graves quand on considère l’application de plus en plus restrictive du copyright dans d’autres domaines tels que le brévétage du vivant, des logiciels... Le « piratage » ne tue pas, par contre de meilleurs lois sur le copyright dans l’industrie pharmaceutique pourraient sauver des vies. On pourrait bientôt (déjà ?) brêveter des bouts de code informatique... on n’est vraiment pas loin du brêvetage de formules mathemathiques !

                                          - Ce problème ne touche pas que la France, il est mondial (à la limite « occidental »), comme internet et les réseaux pair@pair. Cépéndant on pourrait espérer que l’application d’une licence globale en France - pour tout autant qu’il ne s’agisse pas d’une solution idéale - pourrait donner une impulsion dans la bonne direction.

                                          - Un defaut important dans la licence globale, à mon humble avis, est que comme pour toute forme de collectivisation (je ne vais pas m’empecher d’employer le mot qui convient parce que certains lui donnent une connotation négative !), il se pose la question de la rédistribution juste des révenus. Pas mal de personnes ont critiqué le fait que la majorité des révénus serait toujours réversée à la MAFIAA (http://mafiaa.org/ :)) ), plutôt qu’aux artistes eux-mêmes. Je me demande aussi que se passera-t-il dans les cas ou je télécharge par exemple une serie (américaine,...) qui ne passe pas encore, et qui pourrait ne jamais passer en France. Ce defaut pourrait être contré par une application intelligente de l’idée de la licence globale. Et de toute façon une licence globale, même pas tout a fait juste serait toujours mieux que la situation ridicule (certains diraient intolérable) dans laquelle on se trouve en ce moment.


                                          • BlueTemplar BlueTemplar 11 septembre 2007 06:30

                                            Oups, le lien est http://mafiaa.org/ et je ne comptais pas afficher l’adresse de mon blog de manière aussi « ostensible ».


                                          • lanoux 11 septembre 2007 10:47

                                            Sauf que dans le cas des logiciels, bien souvent, le particulier va « pirater » le programme pour s’en servir personnellement et le faire acheter dans le cadre de son entreprise, le piratage aura donc permis un test grandeur nature.

                                            Prennons le cas d’un produit bien connu, dreamweaver. Produit qui a été créé par des professionnels, pour des professionnels et que l’on peut retrouver sur des machines de particuliers. Macromédia n’a pas lancé ce logiciel pour le péquin du coin mais celui ci s’en sert. Que se passe t il quand ce dernier est embauché ds une structure ??? Bun il va tout bonnement demander à son boss d’acheter la licence (perso je prefere notepad++ c’est gratuit smiley )


                                          • minijack minijack 12 septembre 2007 00:15

                                            Vous avez tout à fait raison Blue Templar (j’aime bien votre pseudo smiley )

                                            Le noeud du problème est en effet le Copyright. Et le « Droit d’Auteur » à la française est à ce sujet nettement moins mercantile qu’en Droit anglo-saxon. Mais nous vivons dans une époque en pleine mondialisation où le Copyright a tendance à s’étendre, profitant des visées américaines sur un contrôle du Net par le Patriot Act et quelques autres lois rétrogrades, dont que DADVSI n’est que l’adaptation à la sauce franco-US...

                                            Pour sortir de là, je suggère au Ministre de remettre à plat le CPI (Code de la Propriété Intellectuelle). Non pas pour le supprimer comme voudraient certains pirates libertaires et anarchistes, mais pour l’adapter aux nouvelles technologies et à une plus grande diffusion NON-CONTRÔLABLE par des intérêts financiers autres que l’intérêts des auteurs ou inventeurs aux-mêmes.

                                            A partir de là on pourrait rediscuter les clauses des circuits de diffusion/distribution. Tant qu’on laissera les intérêts des actionnaires de UNIVERSAL(*) prévaloir sur les intérêts ou désirs des créateurs, on ne pourra pas sortir de cette contradiction, véritable conflit d’intérêts entre la création artistique et la valorisation de cette création. Et quand je dis « valorisation » ce n’est pas uniquement au sens pécuniaire du terme mais également au sens de son utilité sociale.

                                            (*) ou Micro$oft, ou ELF, ou Lagardère. La question ne se pose pas en effet que pour la musique ou les arts mais également pour les logiciels, les brevets d’inventions ou les brevets sur le vivant -innacceptables !-


                                          • pallas 11 septembre 2007 12:30

                                            Le fait que l’ont puissent ecouter legalement de la musique sur youtube ou dailymotion, cela est une bonne chose et donc regle en parti le probleme d’ecouter la musique de son choix. Ce dont je suis d’accord est des le premier mois de vente d’un album ou d’un film, sait le piraté, mais, d’un autre coté, au vue de la mediocrité des oeuvres et des fonds colossaux engendrés par les entreprises dans ces domaines, est ce du vol ?. Trompé le public en lui refourgant des choses insipides avec une enorme corruption et des lois liberticides ne changera pas le consommateur. Un exemple, quand j’achete un CDROM ou un Dique Dur, une parti de cette argent ira directement dans les poches des Majors, donc je suis reconnu coupable des le depart sans preuve. Dans ce cas, si je paie les majors des l’achat de mon materiel, tacitement sa me donne le droix de telechargé illegalement des oeuvres alors ?. Si je paie une amende d’exces de vitesse en achetant ma voiture, pourquoi en contre parti je ne ferai pas un exces de vitesse ?.


                                            • Nobody knows me Nobody knows me 11 septembre 2007 13:52

                                              Perso, j’achètes mes CD et vinyls chez un pote qui a un petit label. Ca me coûte pas grand chose et quand j’ai envie d’un album « mainstream », je vais en magasin mais le plus rarement possible. Je trouve pour ma part que le téléchargement légal est une escroquerie sans nom (pour le téléchargement moral il faudra repasser hein).

                                              Je souhaite de tout coeur aux artistes de laisser tomber ces arnaqueurs que sont les majors qui nous prennent encore pour des demian... oups pardon ! des pigeons d’il y a 30 ans.


                                              • Mi(x2) Mi(x2) 11 septembre 2007 21:23

                                                1984 a évoqué plus haut les artistes auto-produits, et ce sont eux les plus oubliés de ce débat... de même que les petits labels indépendants.

                                                Le problème par rapport à cette possibilité de télécharger à tout va, ce n’est pas, je pense, que nous cherchons les uns et les autres des moyens alternatifs aux modes de consommation de masse imposés par les gros groupements de production et de distribution. Le problème serait plutôt que cette omnipotence n’est pas non plus le résultat d’une omniscience, omniscience qui ferait que le téléchargeur lambda téléchargerait uniquement des produits de ces grands groupes et continuerait à acheter les supports physiques (CD/DVD and so on) des artiste qui défendent le même point de vue qu’eux contre les gros groupements.

                                                Qui prend le réflexe aujourd’hui de se renseigner sur le mode de production et de diffusion d’une oeuvre et de décider à partir de ce critères s’il faut l’acheter légalement ou le pirater ? Bien peu de monde je crois, si ce n’est les gens déja sensibilisés au problème de rémunération des artistes.

                                                Alors effectivement, les majors s’inquiètent vivement de voir leurs bénéfices amoindris par le P2P. Effectivement, cette économie, en berne un peu plus chaque année, fait que ces mêmes unités de production mettent en avant majoritairement des bouzes commerciales faites pour faire du chiffre et non pour exposer à tous un talent. Effectivement les FNAC et autres Virgins (qui se prétendent étendard des artistes découvertes) réduisent de plus en plus les bacs de CD non rentables et font la part belle aux artistes « vendeurs » plutôt qu’aux prometteurs.Effectivement, ces mêmes magasins font 90% de leurs chiffres d’affaires avec a peine 10% des artistes présents en bacs.

                                                Mais alors, qui blamer et punir pour tout cela ? Les majors et grands magasins, qui ne font que répondrent aux modes de consommation grégaires actuels ? Le gouvernement, ainsi que les sociétés civiles de rémunération qui jouent le jeu de ces grands groupes et continuent à les privilégier dans la répartition ? Ou nous même, consommateurs qui, comme nous regardons TF1 en nous disant « quand même quelle chaîne de merde », téléchargeons toute la musique/films... qu’on aime sans se soucier de savoir si on vole un groupement financier ou un artiste en plein devenir ?

                                                Je n’ai moi même pas la réponse, mais je soulève la question


                                                • minijack minijack 12 septembre 2007 00:36

                                                  C’est LA BONNNE QUESTION !

                                                  La réponse en fait est toute simple à concevoir... mais très difficile à appliquer. Il faut pour cela un courage politique qui paraît sérieusement manquer à nos élus qui, sauf une poignée d’entre eux de divers bords, n’ont rien fait pour éviter l’ineptie de DADVSI.

                                                  Toute Civilisation s’inspire de ses artistes et créateurs, alors que le système mercantile l’exploite...

                                                  Quel est le plus important des deux ?

                                                  Je ne dis pas cela pour mettre les premiers sur un piedestal, les créateurs et artistes ne sont pas des dieux qu’il faudrait prier chaque matin. Ils sont des humains comme les autres et chacun d’entre nous peut à un moment donné de sa vie avoir une inspiration créatrice extrêmement esthétique ou utile à l’humanité.

                                                  D’un autre côté, nous avons besoin de règles communautaires et sociales au niveau mondial pour gérer les rapports et les échanges. Le Commerce est donc indispensable lui aussi...

                                                  Mais ce n’est pas le Commerce qui doit régir la Création !
                                                  De même que la séparation des pouvoirs entre la Justice et l’Etat devrait être toujours la règle, il faut rendre aux « créateurs » toute l’indépendance qui leur est nécessaire pour créer et faire avancer la Société.
                                                  Le Commerce des « Oeuvres de l’Esprit » va dans le sens contraire. Les trusts internationaux ne prennent en compte que ce qui LEUR paraît rentable à EUX, et certainement pas de la Culture qui ouvre l’esprit des gens ou de quelque invention que ce soit qui ruinerait leurs positions acquises.

                                                  Et le politique ferait bien de se souvenir de cette légère nuance entre les divers secteurs de la « Culture »... La Société « tourne » économiquement mais « n’avance » pas avec les trusts et les monopoles qui ne la feront toujours que reculer.
                                                  Seule la Culture libère l’Homme en même temps que ses facultés créatives.

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