Lettre ouverte à l’ambassadeur des Pays-bas à Paris
Quand j’ai appris en janvier de cette année que le député néerlandais Geert Wilders était traduit en justice "pour incitation à la haine et à la discrimination dans son film anti-islam Fitna" j’ai envoyé, par la poste et par courriel, une lettre à l’ambassadeur des Pays-Bas à Paris. Je l’ai rendue publique ici ou là dans des commentaires. L’annonce de la reprise du procès contre Geert Wilders m’amène à publier aujourd’hui cette lettre, mais en lui donnant cette fois-ci la place et la valeur d’un article.
Monsieur l’Ambassadeur
Au moment où s’ouvre le procès de votre compatriote Geert Wilders il m’est venu à l’esprit cette conviction. Si Winston Churchill était encore parmi nous, il aurait pu adresser à ceux qui ont décidé d’envoyer Monsieur Wilders en procès un message semblable à celui qu’il adressait, l’année de ma naissance, à Messieurs Daladier et Chamberlain revenant de Munich :
"Vous avez choisi de faire un honteux procès à Monsieur Wilders pour n’avoir pas à affronter l’envahissante violence islamique dans votre pays et en Europe. Vous porterez la honte, mais vous devrez affronter l’envahissante violence islamique".
Aux Pays-Bas comme en France, des démocrates à la dérive entretiennent délibérément une confusion qu’ils ont eux-mêmes créée. Ils veulent faire croire que la mise en lumière des explicites appels à la violence contenus dans le Coran exprime du mépris pour ceux des musulmans qui sont pacifiques, dont la très grande majorité d’entre eux qui n’ont jamais choisi d’être musulmans.
Parce que je me suis moi-même indigné contre cette écoeurante entreprise, je veux ici vous répéter dans quels termes j’ai exprimé cette indignation, en octobre 2008, dans le numéro 59 de la revue Riposte Laïque éditée sur Internet :
""Je suis sereinement islamophobe. J’ai la phobie, la crainte de l’islam, et cela entraîne chez moi de l’aversion pour cette religion tout simplement parce qu’elle me menace et nous menace tous, parce qu’elle méprise les femmes et les empêche de vivre, parce qu’elle empêche des peuples entiers d’accéder aux libertés démocratiques, parce qu’elle cultive et pratique la violence dans les pays où elle domine et, maintenant, dans le monde entier, parce qu’elle empêche de vivre en paix dans la diversité et la solidarité, parce qu’elle donne une image épouvantable de la religion, laquelle n’est nullement, pour moi, une ennemie.
Mon islamophobie n’entraîne chez moi nulle petite trace de racisme. Je respecte a priori les Arabes, les Turcs, les Pakistanais, les Indiens, les Indonésiens, les Africains et tous les peuples chez lesquels l’islam est très implanté, exactement comme je respecte a priori, ni plus ni moins, les Français, les Anglais, les Belges, les Hollandais, les Espagnols, les Italiens… chez lesquels l’islam est moins présent.
La démarche qui veut faire de l’islamophobie un racisme doit être dénoncée pour ce qu’elle est, une flagrante malhonnêteté. Même quand c’est la démarche de "dignitaires" – en réalité fort peu dignes – qui siègent dans une commission dite "des droits de l’homme" à l’ONU, droits de l’homme dont ils sont en train d’inverser, tout simplement, la définition, ce qui devrait révolter et mobiliser les États démocratiques dignes de ce nom.""
Cette dernière précision visait la démarche persistante de la dite "Commission des droits de l’homme" pour faire interdire, non pas la transmission et la justification des appels à la violence religieuse mais la critique de ces appels, ainsi que toute autre critique des religions. Comme je l’ai fait auparavant durant de longues années, et comme je continue de le faire, j’affirme que c’est au contraire l’enseignement et la justification des violences prétendument voulues par Dieu qui doivent être très fermement rejetés par les croyants pacifiques de toutes les religions, dont ceux qui sont musulmans, comme par tous les authentiques défenseurs agnostiques ou athées des droits humains.
J’espère que les juges auxquels on demande de condamner Monsieur Wilders refuseront de le faire, et qu’ils condamneront au contraire, comme lui-même, les causes de son indignation et la justification multiforme de ces causes.
L’honneur de votre pays, un instant entaché par l’indigne démarche de quelques adversaires des droits humains serait alors rétabli, pour le plus grand bien des hollandais et des autres européens.
Parce que je ne crois pas que les initiateurs du honteux procès fait à Monsieur Wilders sont représentatifs du grand peuple que vous représentez en France, je vous prie de croire, Monsieur l’Ambassadeur, à mes très respectueux sentiments.
le 21 janvier 2010
Pierre Régnier, un simple citoyen français.
………….
Pour les lecteurs de cette lettre ouverte je veux ajouter que ma sereine phobie de l’islam ne me conduit nullement à ignorer ou minimiser la conception violente de Dieu dans les autres religions. C’est la vieille culture de cette conception, sa justification et sa transmission de génération en génération, depuis 3000, 2000 ou 1300 ans selon les cas, qui rend le monde religieux violent et dangereux pour la société.
Que les religions doivent être respectées sans qu’elles aient à prouver leur respectabilité, et qu’elles doivent être par principe considérées comme égales sans avoir à prouver un égal éloignement de leurs sources violentes c’est cela qui est profondément révoltant en ce début de troisième millénaire.
C’est ce que j’ai tenté d’expliquer dans un double article publié le 28 septembre sur Agoravox. Je n’ai pas hésité à le titrer "Benoît XVI, premier responsable de la violence religieuse".
On aura accès sur Agoravox aux deux parties de cet article (après correction d’une erreur dans la publication) ici :
http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/benoit-xvi-premier-responsable-de-82099
Le même article a été publié en une seule fois par le site québécois Centpapiers le 29 septembre (680 lecteurs à ce jour). On le trouvera ici :
http://www.centpapiers.com/benoit-xvi-premier-responsable-de-la-violence-religieuse-1/38279
Je tiens enfin à rappeler que si, selon moi, la paix et la protection des Droits de la personne humaine sont impossibles sans le rejet de la théologie criminogène dans toutes les religions, mon propre combat pour l’obtension de ce rejet n’est nullement un combat contre le tout des religions.
13 réactions à cet article
Ajouter une réaction
Pour réagir, identifiez-vous avec votre login / mot de passe, en haut à droite de cette page
Si vous n'avez pas de login / mot de passe, vous devez vous inscrire ici.
FAIRE UN DON