Monsieur Michel Drucker,

Ce fut un grand honneur de vous serrer la main anonymement il y a quelques années du côté du Studio Gabriel. Emu comme un enfant lors de sa première communion ou lorsqu’il découvre ses cadeaux de Noël au pied du sapin, j’étais heureux. Durant des années, ce petit nuage ne s’est jamais dissipé, au contraire même, il s’est renforcé. Mais dernièrement, patatras, l’icône, le modèle de la ménagère de plus de 40 ans voyait mon estime pour vous massacrée. Que s’est-il passé pour que vous passiez à ce virage à 180° sans crier garde ? Je suis déçu.

Je ne suis pas très télé mais, assis devant mon téléviseur chaque dimanche après-midi, simplement pour vous voir, j’ai désormais comme une nausée quand j’observe votre sourire, votre manège. Il y a comme une hypocrisie qui accompagne désormais chacun de vos propos. Cette impression fugace que vous sur-jouez en vous cachant derrière une bonne humeur de façade. Je pense chaque fois au dossier qui vous fera passer dans quelques jours devant les Tribunaux. Vous savez bien celui que j’évoque, une histoire qu’on qualifie sans fioriture de forfaiture, d’escroquerie financière et morale, de déloyauté.

Comment vous expliquer ? Je suis attristé par votre attitude d’autant plus que vous reconnaissez les faits mais, en disant qu’un travail de 6 mois et beaucoup de nuits blanches ne mérite pas un salaire. Un salaire de 200 000 euros bien mérité pour services rendus. Quelle indécence quand on sait que vos émoluments avoisineraient mensuellement les 1 million d’euros. Quelle indécence de savoir que vous préférez passer devant un Tribunal pour cette somme qui ne représente que des miettes pour vous. Quelle indécence enfin de savoir que ce geste n’est pas anodin et que vous comptez probablement sur une Justice à double vitesse.

Logiquement, à moins d’un miracle de la main d’un Roi thaumaturge élyséen vous touchant, ou d’un ecclésiastique vous baptisant dans les fonts baptismaux d’un monastère jésuite perdu dans les montagnes des Alpes, l’issue vous sera fatale. Alors, encore une fois, pourquoi ? Avez-vous finalement accepté de porter le poids de l’humiliation ? Il est encore pourtant temps de reculer, d’entendre raison. C’est un cri du cœur, celui de ne pas voir son idole déboulonnée, laminée, terrassée et ridiculisée pour des cacahuètes comme le dirait la mère Denis.

J’aimerais comprendre, monsieur Michel Drucker, comment une personnalité médiatique de premier plan comme vous, un être de votre rang, peut-il prendre des risques considérables et des engagements devant témoins non-tenus, et fouler au pied en se rétractant sans perdre de sa crédibilité. Une posture aussi amorale ne vous grandit pas. Peut-être êtes-vous sûr de votre fait, sachant d’avance que vous ne serez pas puni ? Ce serait rendre ridicule la Justice, et pousser de la part des personnes flouées, à une justice personnelle car elles n’auront plus confiance en la justice de leur pays.

Peu importe vos ressentiments, peu importe vos postures irréconciliables avec votre ex amie, il s’agit ici, plus d’une éthique à préserver. Mes arguments ne vous toucheront pas probablement, vu la dynamique dans laquelle vous êtes empêtrée croyant bénéficier d’un non-lieu relatif à vos soutiens et à votre popularité. Et la Justice rendue au nom des Français, vous en faites quoi ? Vous, le supposé symbole de la rectitude, passez désormais de l’autre côté du miroir, celui des voyous en col blanc. Quel glissement !

Croyez, Monsieur, en l’expression de mon plus profond respect.