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Accueil du site > Tribune Libre > Lettre ouverte au président Barack Obama

Lettre ouverte au président Barack Obama

 Dear Barack Obama,

Félicitations pour votre élection si légitime à la présidence des USA.

Et merci pour les mots si forts que vous avez prononcé.

 Aujourd’hui, passée l’euphorie qui nous a submergé, nous avons une pensé émue pour la longue marche de ceux qui vous ont précédés et portés : vos parents et grands-parents, le Pasteur Luther King, Rosa Parks, Michael Schwerner, Andy Goodman et James Chaney, mais aussi tant d’anonymes, militants des droits civiques, victimes du racisme ordinaire et du Ku Klux Klan. 

Vous avez synthétisé beaucoup d’espoirs, ceux de l’Amérique que nous aimons, cette grande nation multiculturelle et capable du meilleur, même si souvent, certains de ses gouvernants ont été capables du pire ; l’Amérique des gens ordinaires, comme la chante Neil Young, mais aussi celle des grands artistes que nous aimons.

Celle des afro-américains, comme Phillis Wheatley, Booker T. Washington, Langston Hughes, James Baldwin, LeRoi Jones, Toni Morrison, Albert King, Bo Diddley, Buddy Guy, Elmore James, Howlin’ Wolf, John Lee Hooker, Luther Allison, Muddy Waters, Sonny Boy Williamson, Lightnin’ Hopkins, Big Mama Thornton, Clarence Gatemouth Brown, Mahalia Jackson, Louis Amstrong, The Blind Boys of Alabama, John Coltrane, Miles Davis, Jimi Hendrix…

Mais aussi celle de Bruce Springsteen, Bob Dylan, Johnny Cash, John Trudell, Woody Guthrie, Pete Seeger, Woody Allen, Francis Coppola, Martin Scorcèse, Michaël Cimino, Robert de Niro, Al Pacino, Paul Newman, Robert Redford, John Steinbeck, Ernest Hemingway, Jack Kérouac, Jack London, James Welch …

C’est tous les Américains sans exception que vous incarnez pour nous.

Et aussi tous les espoirs de notre « vieille Europe » et du tiers-monde.

Notre jeunesse a été traversée par les fulgurances du Gospel, du Blues, du Rock and Roll, du Jazz, bercée par ce rythme qui a enluminé le XX° siècle, mais aussi par « l’art nègre » découvert par les peintres cubistes, la littérature africaine de langue française, les poètes de la négritude, Léopold Sédar Senghor, Aimé Césaire…

Le tout sur fond d’oppression, de la situation scandaleuse faite aux Afro-américains, à plus de 10% de la population de ce pays, quand « la plus grande démocratie du monde » persistait aveuglément dans ses erreurs, ses errances de jeunesse, après le génocide des Amérindiens, l’esclavage et l’oppression coloniale. La légalisation d’une humanité à deux niveaux qui allait de pair avec l’exploitation de l’Homme par l’Homme, le capitalisme sauvage, la mondialisation…

Ma génération, celle du « baby-boom », qui a eu 20 ans en 1968, s’est révolté contre ce monde-là dont les USA se faisait le porte-drapeau, elle a crié haut et fort sa révolte et son espoir d’un monde meilleur pour tous.

Les enfants d’Afrique ont poussé d’immenses cris de douleur, des coups de tonnerre qui ont résonné dans le ciel de l’oppression, faisant vaciller les murailles de ce vieux monde-là.

Nous espérons que, sous votre direction éclairée, il sera relégué dans les livres d’histoires, car il ne faut jamais oublier.

A titre personnel, j’aurai aimé que mon ami Francis Bébey, poète et musicien français d’origine camerounaise, - hélas disparu en 2001, qui a apporté tout son talent, sa tendre humanité, son gai savoir, au formidable concert spirituel venu d’Afrique -, puisse vous voir aujourd’hui sur tous les écrans du monde. Dans sa chanson « Savannah, Georgia », il évoquait l’assassinat, dans les années 60, d’un enfant noir qui voulait entrer dans une église « interdite aux noirs et aux chiens » de « La Belle du Sud »  : 

« J’ai versé une larme

Une larme

Qui ressemble un peu

A une goutte de sang

Car il est mort le petit garçon

Qui voulait aller prier

Qui voulait aller prier

Dans l’église de Savannah ».

Francis m’a raconté comment venu dans cette ville pour donner un concert, il y a à peine 33 ans, on avait cassé son verre après qu’il ait bu dedans, parce qu’il était noir ! Ce qui lui avait rappelé ce jour où un instituteur français l’avait obligé avec sa baguette à marcher à quatre pattes « pour lui montrer ce qu’il était ».

Nous n’oublions pas. 

Votre tache est immense, nous n’attendons pas des miracles, mais beaucoup de changements : nous sommes prêts à vous soutenir et nous resterons vigilants. 

God bless you, Dieu vous protége, Mister Président !

 

Eric Fabre-Maigné, Chevalier des Arts et Lettres, Toulouse South France.


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6 réactions à cet article    


  • Bois-Guisbert 6 janvier 2009 13:00

    Et aussi tous les espoirs de notre « vieille Europe » et du tiers-monde.

    De fait, les Etats-Unis sont en passe de devenir un pays du tiers monde, avec tout ce que cela implique de non-développement, de mal-développement, de sous-développement et d’assistanat, ce qui serait une chance unique pour l’Europe, si elle n’était "dirigée" par des ectoplasmes invertébrés.

    A tenter la comparaison entre Obama et Kennedy, on a omis de voir que l’américano-kényan est aux antipodes du Kennedy qui enjoignait  : - Ne vous demandez pas ce que le pays peut faire pour vous, mais ce que vous, vous pouvez faire pour le pays.

    La victoire d’Obama n’est pas le signe d’un changement de la mentalité américaine, mais celui d’une modification du peuplement des Etats-Unis. Vers 2050, ils seront habités par une majorité de non-Blancs, composée de gens émanant des populations médiocres de pays faillis, et sur le plan socio-économique, ils devraient d’être rapprochés du niveau de l’Argentine.

    L’inénarrable Obama n’est qu’un élément particulièrement spectaculaire de cette régression et dans la mesure où il est le seul dirigeant de son ampleur à croire qu’on peut faire de la bonne politique avec de bons sentiments, la dégringolade n’en sera que plus rapide.
     
    Nous, Européens, nous nous marrerons avec d’autant moins de retenue que nous tremblons rétroactivement à l’idée de ce que serait notre destin si Ronald Reagan n’avait pas victorieusement mis fin à la guerre froide. En face de Bolcheviks purs et durs, ce gandin ultrabrite aux faux airs de popstar n’aurait vraiment pas pesé bien lourd…

    • ASINUS 6 janvier 2009 16:54

      je vois capable de plus de duplicité que cela déja avoir été capable de capter les voix du lumpen proletariat us
      tout en etant sponsorisé et donnant des gages a l appareil militaro industriel
       yep je le sens plus calculateur que ça
      un bon serviteur de l empire US


    • John Lloyds John Lloyds 6 janvier 2009 15:27

      J’ai déjà vu des articles médiocres, mais là, croire au père Noël "Inlassablement depuis 40ans", on n’est plus dans la médiocrité, on est dans une forme de tendresse pour laquelle on pourrait avoir un peu de pitié pour l’auteur.

      Avec :

      • Robert Gates au Pentagone
      • L’amiral Dennis Blair en directeur du renseignement
      • James Jones comme conseiller à la sécurité nationale
      Avec ce rapport publié il y a un mois, Il va s’en occuper, de vos petits africains, le père Obama, comme il va s’occuper du monde smiley

      • ASINUS 6 janvier 2009 16:17

        yep john , z ont pas encore realisé qu obama n est pas blanc n est pas noir c est un" civis americanus"
        et comme vous le soulignez bien entouré a la defense ce nouvel hadrien vas raccourcir et durcir les limes


        • Canine Canine 7 janvier 2009 04:47

          D’façon, Obama ne lit pas agoravox.


          • ddacoudre ddacoudre 7 janvier 2009 13:06

            bonjour Eric

            sirupeux ton article mais sympathique le rêve est un aspect important dans notre existence et je rêve toujours des "Blé d’or" avec les pieds dans la réalité, et celle d’Obama n’est pas celles de ceux qui l’on élu ni de celle de ceux qui ont fait un transfert d’espérance vers lui. je ne pense pas me tromper car dans ce monde qui rêve d’un "roi républicain" ils ne voient pas que leurs dominants sont "sytèmiques" et qu’ils concourent à l’échec de leurs éspérences.

            cordialement.

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