Libr’acteurs : du neuf dans la politique ?
Déchirement à gauche, implosion du centre et bruits et chuchotements dans la majorité présidentielle où certains élus craignent la disparition de leurs tribunaux et/ou hôpitaux (et probablement leur siège de maire) et surtout omniprésence de notre président de la République. Voilà en quelques mots la situation politique française égrenée par nos médias.
En marge de la médiatisation de cette « foire d’empoigne », on voit
apparaître des initiatives de citoyens, un peu las des clivages et de
la classe politique actuelle, qui essayent de réfléchir en commun sur
des approches ou solutions qui ne soient pas marquées du sceau
idéologique actuel.
Ainsi, s’est créé il a quelques semaines le mouvement Libr’acteurs. Je
vous livre ci-dessous leur communiqué de presse fondateur :
"A
l’initiative de 9 citoyens, d’âges et de sensibilités diverses, ce
collectif en forme d’association loi 1901, prolonge et organise le
mouvement créé fin 2006 à l’occasion des élections de 2007 et
matérialisé par l’espace interactif : Providentielle 2007
Considérant
le divorce consommé entre le monde politique et les citoyens (en
particulier les jeunes), le blocage du système politique au profit
d’une classe qui refuse à se renouveler, l’incapacité des gouvernants
de toute tendance à prendre des décisions audacieuses et adaptées aux
défis du moment :
Libr’acteurs se donne comme objectif premier de contribuer à donner au plus grand
nombre, et en particulier aux jeunes générations, l’envie et la
capacité d’être acteurs lucides et libres de leur destin.
Rassemblement
pluraliste, libre de toute influence partisane, Libr’acteurs entend
privilégier l’information, l’éducation et la formation des générations
nouvelles aux enjeux politiques et sociaux du monde moderne.
Libr’acteurs ambitionne de forger un nouveau modèle économique et social, appuyé par
un référentiel de valeurs modifié, faisant une place prépondérante à
l’humain, au secteur de l’économie sociale et solidaire, à la
conscience de la terre et à l’intérêt des générations futures".
J’ai voulu en savoir plus et les ai contactés. C’est Richard Hasselmann, président et membre fondateur, qui a accepté de se prêter au jeu des
questions/réponses.
Jean-Claude Benard : Bonjour Richard Hasselmann. Pourquoi ce nom de Libr’acteurs ?
Richard Hasselmann : Il est né lors de notre réunion fondatrice,
spontanément de l’imagination de l’un d’entre nous. Il résume
parfaitement notre collectif et a été adopté immédiatement et à
l’unanimité.
J.-C. B. : Vous déclarez dans votre communiqué de presse « A l’initiative de 9 citoyens, d’âges et de sensibilités diverses », pouvez-vous nous préciser votre notion de sensibilité ?
R. H : La sensibilité, c’est comme la glaise aux chaussures. C’est la
marque originelle, liée au milieu social, à l’âge, au parcours citoyen.
Notre collectif est transgénérationnel, il est surtout un creuset où
viennent se fondre sans se dénaturer, des richesses humaines
individuelles.
J.-C. B. : Vous pensez vraiment possible de faire travailler en semble
des gens provenant d’horizon politique différents ?
R. H. : En premier lieu, peu de fondateurs ont des passés politiques
chargés, et cela rend les choses plus faciles. Aucun n’a porté un
mandat de premier plan, et tous jeunes ou moins jeunes ont des vies
accomplies ou bien installées. Fonder Libr’acteurs, adhérer à Libr’acteurs comme nous le constatons avec joie, c’est choisir la
liberté, l’écoute, et l’exemplarité. Autant d’ingrédients qui pimentent
le « CONSTRUIRE ENSEMBLE ».
J.-C. B. : Vous citez le site Providentielle
que j’ai visité. On y trouve des articles très proches des idéaux
centristes. Auriez-vous des « connexions » avec le nouveau centre ou le
MoDem ?
R. H. :
Merci de cette question, car elle va me permettre de rester dans le
droit fil de ce qui précède, l’exemplarité dans la transparence.
Avant le MoDem, vous devriez parler d’Energies démocrates, un très
grand nombre de ceux qui ont porté ce mouvement sont avec nous. Ceux
qui souhaitaient garder une attache partisane ont naturellement migrés,
vers le MoDem, Cap 21, le Nouveau Centre, le PS ou les Verts. Je ne
cite pas l’UMP, bien que quelques adhérents en relèvent, car le
programme engagé, est loin, pour l’instant de nos valeurs. Un grand
nombre reste en dehors de l’ « encartement », car nous irons le moment
venu là où notre légitimité sera reconnue.
Le MoDem, arrive en fait après Providentielle et donc Libr’acteurs,
c’est un parti, nous ne sommes qu’un modeste collectif, qui n’a pas a
subir le poids des élus en place.
A titre personnel, ainsi vous saurez tout, je connais Christian Blanc
depuis longtemps, j’ai rencontré François Bayrou, je suis proche de
Corine Lepage et ardent défenseur de l’Economie sociale et solidaire
véritable espace d’innovation économique.
J.-C. B. : Quel la vocation de Libr’acteurs : Un think tank, un lobby, un
mouvement d’appoint ?
R. H. : Vous êtes comme tout un chacun, vous cherchez à classer, vous
avez besoin de grilles de lecture. C’est confortable, mais ce n’est pas
notre vision. Libr’acteurs c’est un collectif de citoyens unis par les
mêmes valeurs, qui se proposent de forger un référentiel innovant, pour
le proposer au plus grand nombre et vérifier ce que nous croyons : ce
pays a soif d’une démocratie régénérée, d’un Etat réformé, et d’une
confiance restaurée en l’avenir pour nos enfants et petits enfants.
J.-C. B. : Libr’acteurs, n’est-ce pas tout simplement un nouveau parti
politique qui ne dit pas son nom ?
R. H. : Si tel avait été le cas, nous aurions affiché la couleur. C’est
l’occasion de préciser que c’est une association loi 1901, assortie
d’un agrément fiscal en cours, pour autoriser la déductibilité des dons
et cotisations, et soumise dès lors à commissariat aux comptes.
J.-C. B. : Si je veux rejoindre Libr’acteurs, les conditions d’adhésions
ne seront-elles pas très draconiennes ?
R. H. : Je ne suis pas là pour faire du « marketing
», ceux que cela intéresse iront sur notre site. La vraie condition
forte c’est la signature de notre charte et le renoncement a toute
instrumentalisation du collectif à titre personnel.
J.-C. B. : Souhaitez-vous ajouter quelque chose ?
R. H. : Vous remercier, remercier le lecteur/internaute, et assurer que
Libr’acteurs perdurera s’il va à la rencontre du plus grand nombre. A
défaut nous nous retirerons en ayant au moins la satisfaction d’avoir
essayé.
J.-C. B. : Merci Richard Hasselmann. Nous aurons plaisir à suivre votre expérience.
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