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Accueil du site > Tribune Libre > Macron… Récit d’une Effraction. partie 1

Macron… Récit d’une Effraction. partie 1

Le 14/02/2018 au cours d’un échange avec des journalistes de la presse présidentielle, le Président Macron a déclaré :

 « Je suis le fruit d’une forme de brutalité de l’Histoire.

Une effraction parce que la France était malheureuse et inquiète. »

 

Le 21 décembre 1977 naquit Emmanuel Macron dans une famille de la très bonne bourgeoisie médicale d’Amiens. Au pic des « Trente Glorieuses », il entre ainsi dans une famille parvenue au sommet de la méritocratie intellectuelle, le père neurologue, professeur au CHU local, la mère médecin conseil à la Sécurité Sociale.

Les bonnes fées se sont penchées longuement sur son berceau.

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Il y a sept ans déjà que le film d’André Cayatte « Mourir d’aimer » sur les amours interdites d’une professeur de français et son jeune élève avait fait pleurer toute la France. Sa future épouse Brigitte approche alors de ses 25 ans et a déjà deux jeunes enfants. Peut-être a-t-elle aimé ce film ?

 

Giscard gouverne alors le pays et n’a pas trop mal négocié les suites du printemps 68. Il a même eu la bonne idée de créer avec le Président Ford, en 1976, la French American Foundation qui saura reconnaitre plus tard tous ces « Young Leaders », libéraux atlantistes fidèles, destinés à diriger la France de demain, François Hollande en 2012, puis le petit Emmanuel en 2017.

C’est que la gauche socialo-communiste devient menaçante et il faut donc penser à établir des contrefeux idéologiques face à l’avancée de la pensée marxiste. On retrouve ainsi parmi les membres fondateurs de cette fondation des personnages qui vont marquer les décennies à venir, tels Jean-Louis Gergorin, Thierry de Montbrial, Alain Chevalier futur créateur de LVMH, Olivier Chevrillon, futur créateur du Point proche du groupe Esprit, de Simon Nora et du club Jean Moulin. De façon directe ou indirecte, ils traceront la marche du petit Emmanuel vers le mythique esprit de Progrès en marche vers la Réforme Universelle et le Centre libre et apaisé. Déjà, en 1965, Olivier Chevrillon, avec Simon Nora et Jean-Jacques Servan-Schreiber  avaient soutenu la candidature avortée au centre du socialiste modéré Gaston Deferre contre De Gaulle aux présidentielles de 1965.

 

L’Union de la Gauche remporte les élections en mai 1981. Je ne pense pas que la bourgeoisie notable d’Amiens se soit félicitée de la victoire de Mitterrand et du Programme Commun ; il faut bien reconnaitre qu’un tel programme sentirait le soufre populiste et n’aurait pas droit de cité dans la France de 2020. On mesure ainsi l’ampleur du repli idéologique de la gauche depuis 1981 devant les mirages de la société de consommation et de l’Europe mondialisée. Jacques Attali devient Conseiller spécial de Mitterrand entre 1981 et 1991 ; il accélèrera les carrières de Fabius, Hollande et Royal et se complaira dans un rôle de conseiller occulte de la République parlant aux oreilles des Présidents. Plus tard, il aidera le novice Macron à franchir les premières marches du pouvoir.

 

La bataille idéologique n’a pas tardé, souvent venue de la « gauche », elle-même, préparant déjà le « en même temps, de gauche et de droite », cette insaisissable deuxième gauche, glissant toujours plus à droite entre bobos et babas, libertaires et libéraux, Rocard et DSK.

Ainsi est créée la Fondation Saint Simon dès 1982 par Roger Fauroux, patron de Saint Gobain, et François Furet, historien révisionniste de la Révolution Française. Elle regroupe des entrepreneurs et des intellectuels de la gauche libérale "moderne" et veut rapprocher le monde de l'Entreprise et celui de la Haute Administration. Parmi ses initiateurs on trouve en effet Simon Nora, directeur de l’ENA, Pierre Rosanvallon, permanent de la CFDT, enseignant à IEP Paris et Henry Hermand, résistant, homme de gauche, créateur de centres commerciaux et futur mentor du jeune Emmanuel. En 1997, un quart des membres sont énarques. L’épouse de Simon Nora est une héritière des Maitres de forge Schneider. Leurs points communs : une détestation du communisme, une my(s)t(h)ification du progrès libéral, de l’Europe réunie et des Élites réconciliées.

On peut y croiser maints personnages dont le libéralisme atlantiste et européen de bon aloi ne cessera de s’affirmer : Alain Minc, (Usinor), A.Riboud (Danone), Jean-luc Lagardère, Marc Ladreit de Lacharrière (vice président de L'Oréal), J.L.Beffa (Saint Gobain), Christian Blanc (préfet puis PDG de la RATP, puis d'Air France), Jean Peyrelevade du Crédit Lyonnais, Edmond Maire (CFDT), Emmanuel Le Roy Ladurie (historien), les philosophes Jacques Julliard (membre du Bureau national du SGEN et de la CFDT), Marcel Gauchet, Luc Ferry, les journalistes Jean Daniel, Laurent Joffrin, Serge July, Christine Ockrent, Anne Sinclair, Franz-Olivier Giesbert, Denis Olivennes et Jean-Pierre Elkabbach, le sociologue Alain Touraine, le politicien Bernard Kouchner et les économistes Thomas Piketty et Daniel Cohen.

Cette liste, non exhaustive, montre à quel point ce réseau d’influence a pu agir dans des domaines clés sur l’évolution de la société française. On ne sera qu’à moitié surpris en découvrant la proximité de dirigeants de la CFDT avec la Fondation. Le financement de la Fondation repose sur des cotisations conséquentes des membres et des entreprises proches. On peut compter aussi sur les apports de Henry Hermand et sur la générosité de la très conservatrice Fondation américaine M. Olin à l’égard des travaux de M. Furet.

Durant toutes ces années, jusqu’à son auto-dissolution en fin 1999, la Fondation a conduit une intense activité d’influence dans les milieux politiques et intellectuels et dans les sphères proches du pouvoir. Au rythme d’un diner mensuel et d’une dizaine de publications d’études socio-économiques dans l’année elle est devenue un facteur incontournable de la Pensée politique en France. Trois importants rapports d’orientation politique de différents gouvernements ont été rédigés sous la responsabilité de membres influents de la Fondation : rapport Nora-Minc sur l’informatisation de la société en 1977 sous la présidence de Giscard d’Estaing, rapport Minc en 1994 sur « La France de l’an 2000 » pour le gouvernement Balladur et commission Fauroux en 1995 sur l’évolution de l’Ecole et de l’Enseignement lors du gouvernement Juppé.

La Fondation participe activement au très libéral, atlantiste et discret club de la Haye regroupant entre 25 et 30 organisations européennes libérales. Ce très mystérieux club participe au dispositif d’endiguement de la pensée marxiste et des partis communistes en Europe et reçoit de nombreux financements du gouvernement américain via diverses fondations. Guerre froide Oblige !

La Fondation s’est autodissoute en 1999 après l’enterrement de la réforme des retraites de 1995 (déjà) et le renoncement de son candidat J.Delors pour la présidentielle de 1995.

 

On bouge aussi du côté des patrons après 1981. A.Roux, viré de la CGE après sa nationalisation en 1982, organise la résistance du capitalisme français, il dissout l'AGREF et crée l'AFEP, association française des entreprises privées, regroupant presque tous les patrons des grands groupes non nationalisés : L'Oréal, Moët-Hennessy, Accor, Lyonnaise des Eaux, Béghin-Say de Jean-marc Verne, Marine-Wendel, la Compagnie Française des Pétroles, Michelin, Peugeot, Dumez, Chaussures André, Accor, Schneider, Air Liquide, Groupe Rivaud, Générale occidentale de Jimmy Goldsmith. Il invite même symboliquement David de Rothschild, alors au creux de la vague après la nationalisation de sa banque, remettant ainsi la Banque Rothschild, futur employeur de Macron, au cœur du capitalisme français et recrute François Pinault qui lui semble promis à un bel avenir. C’est une délégation de l’AFEP qui rencontrera secrètement le président Macron durant l’été 2017 pour accélérer la suppression de l’ISF. Ambroise Roux a dû sourire dans sa tombe. 

La même année 1982, Claude Bébéar, figure montante de la nouvelle génération du capitalisme financier, futur maitre de l'Empire AXA, crée le club "Entreprise et Cité" avec Jean-René Fourtou, Didier Pineau-Valenciennes de Schneider. David de Rothschild rejoint également ce club, tout comme Vincent Bolloré, Jean-louis Beffa, Gerard Mestralet, Bernard Arnault ( qui dans un premier temps s'était installé aux USA après mai 81) puis Michel Pébereau. Le club est très proche au départ du Parti Républicain et dispose assez rapidement d'un fort potentiel d'influence et d'une bonne capacité à communiquer.

Dès 1982, presque tous les protagonistes de l’ascension de l’enfant Macron sont déjà en place et travaillent à la ‘modernisation’ libérale de la gauche et à une réconciliation fraternelle ou pas de l’entreprise et de la Nation. Dès 1983, le radicalisme du programme commun s’efface peu à peu derrière les mirages de la construction européenne.

 Laurent Fabius, ministre de l’Industrie et de la Recherche, puis ministre de la Modernisation industrielle, entreprend de lourdes restructurations dans les entreprises nationalisées qui lui valent l'estime du patronat ; deux de ses plus fidèles conseillers et amis, Louis Schweitzer et Serge Weinberg, se sont depuis illustrés dans le monde de l'entreprise.

Sous le gouvernement Fabius, l’immuable directeur de cabinet à tous les postes ministériels de Bérégovoy, entre 82 et 86, Jean-Charles Naouri, est un fin renard doublé d’un brillant mathématicien ; il est l’architecte de la politique de dérégulation financière en France avec la création du MATIF, du MONEP, des certificats de dépôt, des billets de trésorerie en 1984, de la loi bancaire dérèglementant le métier bancaire en 1986 : l’acte unique européen proclame dans son Art 16-4 que « Le marché intérieur comporte un espace sans frontières intérieures dans lequel la libre circulation des marchandises, des personnes, des services et des capitaux est assurée ». La promulgation de la loi Bérégovoy sur la dérèglementation financière en 1986 a ouvert ainsi la voie pour la future carrière éclair du banquier d’affaire Macron chez Rothschild. Jean-charles Naouri, lui, deviendra PDG du groupe Casino.

 

1982, c’est aussi le début de l’ascension de Jean-Pierre Jouyet dans les méandres de la Haute fonction publique et des rouages de l’Etat. Enarque de la promotion Voltaire, celle de François Hollande, Ségolène Royal, Dominique de Villepin, Henri de Castries, il se fait de bons amis. Il devient Maitre de conférences à l’ENA en 1982 puis va graviter dans cette machinerie interne de l’Etat ce qui lui permettra plus tard de propulser le futur énarque Macron vers les sommets.
Homme de cabinet, il dirigea celui de Roger Fauroux au ministère de l'Industrie (1988-1991), co-dirigea celui de Jacques Delors alors président de la Commission européenne (1994-1995) et celui du Premier ministre Lionel Jospin (1997-2000). On le retrouve secrétaire d’état sous Sarkozy puis secrétaire général de la Présidence sous Hollande. C’est en quelque sorte le couteau suisse de la République cet homme-là !

JP.Jouyet n’apparait pas dans les rangs de la Fondation Saint-Simon mais il s’implique largement au sein du PS et des clubs Témoin pour préparer une candidature de Jacques Delors à la présidentielle de 1995 ; il fait partie des « 12 apôtres » de J.Delors cités dans un article de l’Exprès en 1994 : Ségolène Royal, Jean-Yves Le Drian, François Hollande, Elisabeth Guigou, Louis Mermaz, Pierre Joxe, Helmut Kohl, Pascal Lamy, Philippe Lagayette, Jean-Pierre Jouyet, Jean-Baptiste de Foucault, José Bidegain. Jean-Pierre Jouyet épousera en deuxième noce, le 28 janvier 2006, Brigitte Taittinger, des champagnes homonymes ; François Hollande est son témoin. Que du beau Monde !

 

Dans un autre monde, interlope, celui de la nuit et des braqueurs, la décennie 80 voit la montée en puissance de Michelle Marchand avec des passages par la case prison en 1986. Elle tisse ses réseaux sur l’écume des nuits du tout Paris à l’époque de Régine mais retombe dans des affaires de justice en 1994 au volant d’une fourgonnette avec cinq cents kilos de résine de cannabis dealés par son mari, repris de justice et braqueur notoire. Elle rebondira juste à temps dans les années 2000, pour devenir la reine des paparazi et de la presse-people, puis conseillère en communication auprès du couple Macron à l’Élysée sur les recommandations d’un ami commun, le milliardaire Xavier Niel. Mimi et Xavier s’étaient rapprochés dans les années 2003, alors qu’ils se trouvaient en détention préventive, lui pour des suspicions de proxénétisme et elle, d’escroquerie.

 

Dominique Strauss-Kahn et Raymond Lévy, PDG de Renault, créent le Cercle de l'industrie en juin 1993, création facilitée grâce à l’entregent de Maurice Levy, PDG de Publicis, le groupe de publicité dont l’héritière est l’écrivaine Elisabeth, épouse de Robert Badinter. Il s'agit d'un cercle spécialisé dans la défense de l'industrie française à Bruxelles et financé par elle. DSK en devient le vice-président et y côtoie des personnalités et industriels comme Louis Schweitzer, Vincent Bolloré, Alain Lamassoure, Benoît Potie. Le cercle comprend statutairement deux vice-présidents, un socialiste et un de droite, le premier vice-président socialiste était Strauss-Kahn et le dernier, Pierre Moscovici jusqu'en 2012, alors que le président actuel est Philippe Varin président de PSA.

Le parcours de DSK vers les années 2000 présente alors des points de rencontre possibles avec le trajet du jeune Emmanuel qui fréquente l’IEP Paris de 1998 à 2001 puis l’ENA de 2002 à 2004. DSK incarne à cette époque l’image d’un socialisme libéral moderne et ses compétences présumées et médiatiquement reconnues lui laissent entrevoir les plus hautes fonctions. Certainement un modèle à suivre pour l’ambitieux Emmanuel qui ronge son frein après avoir échoué deux ou trois fois à l’écrit de Normale Sup. Peut-être Emmanuel a-t-il eu DSK comme professeur à l’IEP ou à l’ENA et se sont-ils croisés au PS ?

 

1998 : c’est l’année de l’instauration de la loi Aubry et des 35 heures après la victoire de la gauche aux législatives. Il y a dans cette loi toutes les ambiguïtés du libéral-socialisme à la française. On y trouve tout à la fois des avancées sociales sur la répartition et le temps de travail mais aussi un centralisme bureaucratique laissant peu de place aux ajustements et adaptations nécessaires. De plus, les compensations financières accordées aux entreprises sous forme de réduction de charges viennent impacter les dépenses sociales de près de 17 milliards d’euros (chiffres du Sénat) et affaiblir un peu plus le système d’assurances sociales adossées sur le travail et cogérées par salariés et employeur. Cette pression financière a conduit à une application tronquée de la loi dans la fonction publique sans ouverture d’embauches supplémentaires et a créé de grandes difficultés dans les hôpitaux publics. Une partie de la facture a été payée par les usagers sous forme de restriction des services, la plus grande partie a été réglée par le blocage du point d’indice des fonctionnaires. Cette philosophie de la loi, centrale, globale, autoritaire, assortie d’un transfert des charges sociales du travail vers l’état par un système à points inspirera fortement les choix futurs de Macron et de ses mentors. On ne sera pas surpris de découvrir que nombre d’anciens des deux cabinets successifs de Martine Aubry ont pu trouver de bonnes places à la tête de grands groupes français, tels Guillaume Pépy à la SNCF, Dominique Marcel à la Compagnie des Alpes, Jean-Pierre Clamadieu chez Rhodia puis président d’ENGIE, Gilles Gateau DRH d'EDF, Muriel Pénicaud DRH de Danone, Jean-Christophe Sciberras DRH de Rhodia, Yves Barou DRH de Thales et David Azéma chez Vinci, puis numéro deux à la SNCF et enfin banquier à la Bank of America et associé du fonds Perella Weinberg Partners. Ils forment encore aujourd’hui un réseau d’influence et de soutien très efficace connu sous le nom de « Canetons du Chatelet » en référence au siège du cabinet de Martine Aubry.

Martine Aubry est en fait très proche des positions de son père J.Delors et de la Fondation Saint-Simon et ambitionne également de réconcilier l’Entreprise et la Gauche. C’est ainsi qu’en 1993 elle avait créé sa fondation « Face » destinée à favoriser l’emploi des Jeunes en difficulté avec l’aide d’Alain Minc et JP Fitoussi et le soutien de Jean Gandois (Pechiney), Antoine Riboud (Danone), Antoine Guichard (Casino), Louis Schweitzer (Renault), Jérôme Monod (Lyonnaise des eaux), Claude Bébéar(Axa), Marc Ladreit de Lacharrière ( Fimalac ), Manpower en 2002 puis AG2R La Mondiale en 2007. On commence à percevoir quelques-unes des mailles d’un discret réseau.  

Dès les années 2000, l’ambitieux Emmanuel cherche à entrer dans ces réseaux actifs qui pourraient servir au mieux son ambition présidentielle naissante. C’est ainsi qu’il parvient à se faire admettre au comité de rédaction de la revue « Esprit » et commence une discrète collaboration avec le philosophe Paul Ricoeur. Peut-être y croise-t-il déjà son futur mentor, Henry Hermand, devenu multimillionnaire ?,

Mais c’est à l’ENA que le destin de Macron va se sceller et qu’il va rencontrer ses bons génies : Jean-Pierre Jouyet qui dirige l’inspection générale des Finances, IGF puis Henry Hermand à l’occasion d’un stage dans la préfecture de l’Oise

En 2007, il bénéficie du German Marshall Fund, qui lui permet de découvrir les États-Unis, pays où il effectuera par la suite un stage pour la banque Rothschild ; il participe ainsi au programme Marshall Memorial Fellow destiné à repérer et promouvoir les futurs leaders d’opinion pouvant favoriser les relations USA-Europe en particulier en Europe centrale et dans les Balkans, cibles traditionnelles de l’influence allemande. Ce programme germano-américain a été créé à l’initiative de Willy Brandt en 1972 et relancé par la chancelière Merkel en 2006.

Cette année 2007 marque vraiment l’entrée du novice Macron dans les arcanes du pouvoir politique et économique. C’est l’année des élections présidentielles ; le PS est en course encore et DSK pourrait bien être vainqueur face à Sarkozy mais c’est Ségolène Royal qui gagne la primaire du PS alors ouverte aux seuls adhérents.

 

C’est alors qu’apparait dans le paysage médiatique un mystérieux groupe de pression sous l’intitulé des ‘Gracques ’-du nom de deux frères, antiques réformateurs romains-et demandant une alliance du PS avec l’UDF de Bayrou. Sans doute faut-il y voir une résurgence de la fondation Saint-Simon dissoute en 1999. Ce groupe se constitue en association présidée par Bernard Spitz, maître des requêtes au Conseil d'Etat, reconverti dans le monde des assurances (Président de la Fédération française de l'assurance et du Pôle international et européen). On y trouve des personnalités telles que Jean-Pierre Jouyet, Secrétaire Général de l'Elysée, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, Mathieu Pigasse, Homme d'affaires, banquier, patron de presse, Denis Olivennes, patron de presse, Mathilde Lemoine, économiste, l’écrivain et académicien Erick Orsenna, l’historien au CNRS Pascal Blanchard, le professeur de médecine René Frydman, Guillaume Hannezo (gérant de FDR finance).

Grâce au soutien de ses deux mentors, Jouyet et Hermand, Macron ne tarde pas à se rapprocher des « Gracques » dès 2008 avec la perspective d’en devenir l’un des champions lors de futures présidentielles. C’est d’ailleurs lui qu’on retrouve à la tribune pour la clôture de la cinquième université d’été des Gracques en 2015.

Il faut dire qu’entre temps, c’est Sarkozy qui a remporté la Présidentielle de 2007 mais le missile Macron des Gracques a réussi à se faire adouber dans la Commission Attali en tant que rapporteur général adjoint dès 2007. Il en deviendra membre participant en 2010. La liste de ces membres est très représentative des élites mondialistes et libérales mode Attali. On y trouve l’académicien Orsenna, le spécialiste de la résilience Cyrulnik, Mario Monti, conseiller chez Goldman Sachs, président du groupe Europe de la Trilatérale, futur président du Conseil Italien, l’ancien secrétaire général de la CFDT Kaspar et le futur président du MEDEF Roux, le puissant président d’AXA Bébéar et donc le futur président Macron.

 

C’est en 2007 également que le jeune Emmanuel épouse Brigitte, son ancienne animatrice de théâtre au Lycée en classe de seconde, de près de vingt cinq ans son ainée et déjà mère de trois grands enfants. Son témoin est son fidèle mentor et conseiller Henry Hermand qui aidera le couple à s’installer à Paris. Brigitte Macron, ex Trogneux, divorcée depuis l’an 2000, avait même obtenu un poste de professeur de lettres à partir de 2000 au prestigieux Lycée privé Saint Louis de Gonzague. Elle aura comme élève les enfants Frédéric et Jean de Bernard Arnault. Elle se rapprochera du clan Arnault au fur et à mesure de l’ascension d’Emmanuel. Elle devient ami du couple Delphine Arnault-Xavier Niel et tisse tout un réseau d’influence dans ce vivier du pouvoir proche du Lycée Franklin. La marche vers la présidence est maintenant lancée.

 

2008, c’est l’année de la Crise financière majeure, brutale qui a failli emporter le système bancaire mondial. Sur les conseils d’Alain Minc et avec les recommandations d’Attali et Weinberg le fringant Emmanuel est embauché chez Rothschild ce qui va lui permettre d’enrichir à la fois son compte en banque et son carnet d’adresses auprès des puissants de ce monde. Il y connait une ascension fulgurante jusqu’à sa rentrée à l’Elysée en 2012 auprès de François Hollande. Il s’est même entremis bénévolement en 2010 dans la négociation pour le rachat du journal Le Monde par Berger-Niel-Pigasse mais l’ancien président de la société des rédacteurs, Adrien de Tricorno, l’accuse d’avoir joué double-jeu avec Minc, autre repreneur potentiel. Il n’y a rien gagné, si ce n’est en influence et en notoriété dans le monde des puissants.

 


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15 réactions à cet article    


  • Clark Kent Séraphin Lampion 2 mars 2020 13:18

    Une effraction doublée d’une infraction : ça coûte bonbon !


    • amiaplacidus amiaplacidus 2 mars 2020 13:41

      @Séraphin Lampion
      Pas grave, c’est le peuple français, les riens, qui payent.


    • troletbuse troletbuse 3 mars 2020 09:30

      @CLOJAC
      Espérons que Micron s’est mis un masque dans son slip !


    • Rera 3 mars 2020 11:56

      @Séraphin Lampion et @tous,
      La grande manipulation des médias et du gouvernement à commencer avec le Coronavirus pour créer une psychose et dissuader les français d’aller voter aux élections municipales pour atténuer la bérézina de la LREM.POUR INFO bizarrement personnes n’en parlent ???en 2018/2019 la grippe en France a fait plus de 8100 morts...et l’opposition est tombé droit dans le panneau.Ce matin tous les médias aux ordres de l’Elysée s’interrogent quand est ce que on va passer au stade 3 ???pour amplifier la psychose...


    • Francis, agnotologue JL 2 mars 2020 13:56

      ’2007 ... C’est l’année des élections présidentielles ; le PS est en course encore et DSK pourrait bien être vainqueur face à Sarkozy mais c’est Ségolène Royal qui gagne la primaire du PS alors ouverte aux seuls adhérents.’’

       

      C’est tout ? Ok, ce n’est pas le sujet.

       

      Bon article, un collector.


      • Francis, agnotologue JL 2 mars 2020 15:51

        @Le Sudiste
        salut à toi.
         
        Je ne comprends pas. Désolé.


      • caillou14 rita 2 mars 2020 17:35

        Emmanuel et Brigitte forment un duo pour le moins malsain, Emmanuel semble penser qu’il est voué à une carrière hors norme !

        En fait, malgré sa situation de dirigeant du pays, il restera un incompétent pour une majorité des Français, n’ayant pas su gouverner le pays.

        Passer de simple employé de banque à président, il utilise son « baratin » pour faire croire à une importance qui hélas reste bloquée dans son cerveau malade !

         smiley


        • Le421... Refuznik !! Le421 2 mars 2020 18:07

          A noter que nos dirigeants sont généralement de grands malades, surtout au niveau du ciboulot.

          Macron n’est pas une exception, il est un aboutissement...


          • soi même 2 mars 2020 20:09

            Comme disait Billebot, crétin de bouc.


            • Odin Odin 2 mars 2020 20:50

              Bonsoir,

              Très bon article, j’attends la 2ème partie.

              « Dominique Strauss-Kahn et Raymond Lévy, PDG de Renault, créent le Cercle de l’industrie en juin 1993, création facilitée grâce à l’entregent de Maurice Levy, PDG dePublicis, le groupe de publicité dont l’héritière est l’écrivaine Elisabeth, épouse de Robert Badinter »

              Ce cercle ne serait pas cabalistique ? smiley


              • ETTORE ETTORE 2 mars 2020 21:19

                Et si on lui disait de quoi il est vraiment le fruit, ce pet de nonne ?

                Parce que apparemment, on l’as très mal renseigné !


                • HELIOS HELIOS 2 mars 2020 21:41

                  Cela démontre clairement, que, sans remettre en cause un systeme capitaliste vrai, de regroupement de moyens, il faut une forme de régulation pour qu’aucune entreprise privée ne soit capable _ avec ses moyens techniques ou financiers_ de tenir tête a l’etat, la justice ou tout simplement la démocratie !!!


                  • zygzornifle zygzornifle 8 mars 2020 13:18
                    « Un peuple qui élit des corrompus, des renégats, des imposteurs, des voleurs et des traîtres n’est pas victime, il est complice ».

                    George Orwell.

                    • Francis, agnotologue JL 8 mars 2020 13:26

                      @zygzornifle
                       
                       arrêtez avec ça, svp ! Il y a longtemps que les corrompus, renégats, imposteurs, voleurs et traîtres ont appris à berner les électeurs.


                    • Dominique TONIN Dominique TONIN 8 mars 2020 14:53

                      Très bon article, on y apprend bcp de choses sur les arcanes du pouvoir. On s’aperçoit également que ts les secteurs de la finance st bouclès par ttes ces personnes, dites influentes !

                      Pour un peu, on pourrait se dire que défaire tt ceci paraît irréalisable !

                      J’ai pris un coup au moral....mais pas à ma détermination !

                      Merci à l’auteur

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